39 Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Ranunculaceae Ranunculus tuberosus Lapeyr. Renoncule tubéreuse Ranunculaceae Ranunculus flammula L. Renoncule Flammette Rosaceae Geum urbanum L. Herbe de saint Benoît Rosaceae Mespilus germanica L. Néflier d'Allemagne Rosaceae Prunus avium (L.) L. [1755] Cerisier des oiseaux Rosaceae Rubus fruticosus L. Ronce commune Rosaceae Potentilla erecta (L.) Räusch. Potentille Tormentille Rosaceae Agrimonia eupatoria L. Aigremoine Eupatoire Rosaceae Rosa canina L. Églantier des chiens Rosaceae Crataegus monogyna Jacq. Aubépine à un style Rosaceae Rubus caesius L. Ronce bleue Rosaceae Prunus spinosa L. Épine noire Rosaceae Rubus ulmifolius Schott Ronce à feuilles d'Orme Rubiaceae Galium aparine L. Gaillet Gratteron Ruscaceae Ruscus aculeatus L. Petit-houx Salicaceae Populus tremula L. Peuplier Tremble Scrophulariaceae Veronica austriaca L. subsp. teucrium (L.) D.A.Webb Véronique Germandrée Scrophulariaceae Veronica officinalis L. Véronique officinale Ulmaceae Ulmus minor Mill. Orme à feuilles luisantes l’exploitation. Nous y avons noté beaucoup d’espèces rudérales caractéristiques des zones remaniées que l’on retrouve également dans les jachères agricoles, décrites ci-après. Carrière en cours d’exploitation et végétation rudérale sur les talus Quelques changements ont été notés au niveau des habitats du fait de l’exploitation du site. En effet, une partie du site a été exploitée8 depuis les premières reconnaissances de terrain en 2004, ce qui a engendré la mutation en carrière avec ou sans plan d’eau, de quelques parcelles de cultures, des vergers et d’un bosquet au centre de l’aire d’étude (voir carte des habitats 2004 et celle de 2011/2012). Vues sur le secteur en cours d’exploitation De plus, des merlons, un chemin d’accès et deux petits points d’eau ont été créés volontairement ou favorisés sur la partie est de l’aire d’étude. Boisements présents sur le site * La carrière en cours d’exploitation [CB : 86.3 x 87.2 – Sites industriels en activités / Zones rudérales] Description Carrière en cours d’exploitation Localisation Partie nord-ouest de l’aire d’étude Importance Environ un tiers de la surface étudiée Cette zone concerne la partie nord-ouest de l’aire d’étude. Elle n’existait pas lors des premières prospections de 2004. Peu de végétation s’y développe, mis à part sur les talus et les fronts créés par 8 Arrêtés Préfectoraux du 22/05/07 et du 25/02/11 CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 40 Petits points d’eau sur la partie est du site Enfin, des bandes transporteuses ont été installées pour permettre d’acheminer les matériaux extraits vers leur lieu de traitement sur la commune de Labatut. Au niveau de ces bandes transporteuses (zones de sol à nu, aplanies et très caillouteux), la végétation est caractéristique des zones remaniées : peu d'espèces s'y développent. Globalement, les espèces végétales y sont similaires à celles observées sur les friches agricoles décrites précédemment. On notera que ces bandes transporteuses traversent deux ruisseaux et une rivière. Cependant, elles sont configurées de telle manière qu’aucun élément transporté ne risque de tomber dans les ruisseaux traversés et de perturber leur fonctionnement écologique. Bandes transporteuses Les milieux présents sur la zone d’étude sont pour la plupart des milieux remaniés par l’activité humaine principalement agricole, sans grande diversité floristique. Ils sont de faible intérêt écologique et ne présentent pas de réelle sensibilité écologique. Les quelques boisements participent à la diversité écologique de la zone d’étude et offrent notamment un refuge pour la faune dans ce secteur de milieux ouverts anthropisés. Aucun de ces milieux ne correspond à un milieu d’intérêt communautaire. 9.2.1.2 Evolution récente des milieux du site Une visite du site et une cartographie des habitats avaient été réalisées en 2004 par le Cabinet Ectare. Les espèces végétales et les habitats observés sont sensiblement les mêmes que ceux décrits en 2004. Ce sont principalement des parcelles cultivées (céréales, colza) souvent bordées de fossés dans lesquels se développe une végétation plus hygrophile. Les bois mentionnés en 2004 sont toujours présents, sauf celui localisé au centre de l’aire d’étude qui a été défriché pour l’exploitation du site. Enfin, quelques zones en jachères et quelques prairies de fauche sont présentes ponctuellement sur l’aire d’étude. Quelques changements ont tout de même été notés au niveau des habitats du fait de l’exploitation du site. En effet, une partie du site a été exploitée depuis l'autorisation initiale, ce qui a engendré la disparition de quelques parcelles de cultures et d’un bosquet au centre de l’aire d’étude (voir carte des habitats 2004 et celle de 2011/2012). 9.2.1.3 Les milieux présents en bordure de site Bandes transporteuses sur le site Aux abords du site, nous retrouvons essentiellement des terres cultivées, ponctuées de bosquets et parcourues de haies et de fossés. Des vergers [CB : 83.15] sont localisés en limite nord de l’aire d’étude. CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 41 Le boisement au nord-ouest de l’aire d’étude, en continuité avec celui présent sur le site, n'a pas fait l'objet d'exploitation par son propriétaire. Vergers en limite nord de l’aire d’étude et boisements en limite nord-ouest 9.2.2 Flore remarquable Nos relevés sur la zone d’étude ne prétendent pas à l’exhaustivité du patrimoine végétal, ils font état de près de 139 taxons. Aucune espèce végétale d’intérêt patrimonial ou protégé n’a été recensée sur le site. La flore observée au sein de l’aire d’étude est commune et sans réelle valeur patrimoniale. CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 42 Carte 4 : Milieux naturels présents sur le site en 2011 CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 43 9.2.3 Espèces potentiellement présentes sur le site et/ou anciennement observés en 2004 La faune 9.2.3.1 Les reptiles et amphibiens Le statut des espèces décrites ci-dessous est indiqué dans le chapitre IV.9.4 Évaluation de la sensibilité écologique du site. Mis à part la présence de fossés, la zone agricole non extraite du site apparaît comme assez défavorable à la plupart des reptiles et des amphibiens du secteur de par le caractère anthropisé et/ou dégradé de l’habitat. L’absence de véritables zones humides ou de points d'eau pérenne (mare, étang) au niveau des parcelles non encore exploitées est en effet un facteur limitant en terme de diversité. A contrario, concernant la zone exploitée, les plans d’eau existants et les divers points d'eau temporaires contribuent à augmenter la diversité biologique. Espèces observées sur le site en 2011/2012 L’inventaire ciblé sur ces groupes a révélé, en 2011 et 2012, la présence de trois espèces de reptiles et une espèce d’amphibiens. Nom scientifique Natrix natrix Rana esculenta Podarcis muralis Lacerta viridis Nom commun Couleuvre à collier Grenouille verte Lézard des murailles Lézard vert Habitats Lisières, chemins et fossés Fossés et points d'eau Lisières et chemins Lisières et chemins Le périmètre d’étude est donc susceptible d’abriter outre les espèces observées directement lors des relevés de 2011 et 2012, de par ses caractéristiques et le contexte dans lequel il se trouve, à la fois des espèces ubiquistes et communes, et, à la fois des espèces plus rares, dont voici une liste nonexhaustive : Activité sur site Cycle de vie complet Cycle de vie complet Cycle de vie complet Cycle de vie complet Reptiles Amphibiens Lézard des murailles (à gauche) et Lézard vert (à droite) Ces espèces sont communes dans le secteur biogéographique et globalement à l'échelle nationale, dès lors que des conditions minimales sont réunies. Espèce Habitat favorable Probabilité de présence Couleuvre verte et jaune (Natrix viriflavus) Milieux broussailleux et ensoleillés – Fréquente également les milieux humides Observée en 2004 +++ Alyte accoucheur (Alytes obstetricans) Ubiquiste – Fréquente les milieux ouverts ++ Crapaud commun (Bufo bufo) Ubiquiste – Présence d’eau à proximité pour la reproduction Observée en 2004 +++ Grenouille agile (Rana dalmatina) Boisements et fourrés Observée en 2004 +++ Triton palmé (Triturus marmoratus) Ubiquiste – Milieux humides pour la reproduction Observée en 2004 +++ Rainette méridionale (Hyla arborea) Ubiquiste – Forêt, landes et lisières arborées ++ Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) Ubiquiste plutôt forestière – boisement de feuillus ou mixtes Observée en 2004 +++ Crapaud calamites (Bufo calamita) Milieux ouverts avec boisement à proximité - Carrières ++ Pélodyte ponctué (Pelodytes ponctatus) Milieux ouverts avec boisement à proximité - Carrières + + : possible ++ : probable +++ : très probable Toutes ces espèces ont été répertoriées dans le secteur (maille de l'Atlas de répartition des reptiles et amphibiens d'Aquitaine). Grenouilles vertes dans les ornières (bandes transporteuses) CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 44 9.2.3.2 Les Mammifères Espèces observées sur le site L’étude de terrain a mis en évidence la présence de trois espèces communes : le Lièvre brun, la Taupe d'Europe et le Chevreuil. Espèces potentiellement présentes sur le site et/ou anciennement observées en 2004 Ce type de secteur est certainement fréquenté un nombre plus important d’espèces, surtout actives la nuit donc difficilement observables au moment de notre inventaire. Parmi elles, on peut citer le Blaireau, le Renard roux, certains mustélidés (Belette, Fouine, etc.) et rongeurs. L’Écureuil roux et le Hérisson, espèces strictement protégées au niveau national, doivent probablement utiliser le site d’étude et ses abords. 9.2.3.3 L’avifaune Espèces observées sur le site Nom scientifique Hieraaetus pennatus Motacilla alba Miliaria calandra Circus cyaneus Buteo buteo Anas platyrhynchos Carduelis carduelis Cisticola juncidis * Corvus corone Elanus caeruleus Sturnus vulgaris Phasianus colchicus Falco tinnunculus Falco peregrinus Sylvia atricapilla Fulica atra Sylvia communis Garrulus glandarius Podiceps cristatus Cygnus olor Ardea cinerea Bubulcus ibis Hirundo rustica Delichon urbica Hippolais polyglotta Oriolus oriolus Apus apus Turdus merula Nom scientifique Parus caeruleus Parus major Parus palustris Milvus migrans Milvus milvus Passer domesticus Charadrius dubius Dendrocopos major Picus viridis Columba palumbus Fringilla coelebs Phylloscopus collybita Luscinia megarhynchos Saxicola rubicola Troglodytes troglodytes Vanellus vanellus Carduelis chloris Activité sur site Nidification probable Nidification probable Nidification possible Alimentation Alimentation Nidification probable Nidification probable Nidification probable Nidification possible Nidification probable Nidification probable Nidification possible Nidification probable Nidification certaine Nidification probable Nidification probable Alimentation La plupart des espèces observées sont communes (Pinson des arbres, Fauvette à tête noire, Mésange bleue, etc.). Les espèces suivantes ont été contactées sur le site : Espèce observée Aigle botté Bergeronnette grise Bruant proyer Busard Saint-Martin Buse variable Canard colvert Chardonneret élégant Cisticole des joncs Corneille noire Elanion blanc Etourneau sansonnet Faisan de colchide Faucon crécerelle Faucon pèlerin Fauvette à tête noire Foulque macroule Fauvette grisette Geai des chênes Grèbe huppé Cygne tuberculé Héron cendré Héron garde boeufs Hirondelle de cheminée Hirondelle de fenêtre Hypolais polyglotte Loriot d'Europe Martinet noir Merle noir Espèce observée Mésange bleue Mésange charbonnière Mésange nonnette Milan noir Milan royal Moineau domestique Petit gravelot Pic épeiche Pic vert Pigeon ramier Pinson des arbres Pouillot véloce Rossignol Tarier pâtre Troglodyte Vanneau huppé Verdier Activité sur site Alimentation Nidification possible Nidification probable Alimentation Alimentation Nidification certaine Alimentation Nidification probable Alimentation Nidification certaine Nidification probable Nidification possible Nidification certaine Alimentation Nidification probable Nidification probable Nidification probable Nidification probable Nidification probable Nidification possible Alimentation Alimentation Alimentation Alimentation Nidification probable Nidification possible Alimentation Nidification certaine Le tarier pâtre est un petit passereau qui niche dans divers milieux de landes et de prés ainsi que dans les friches ou en marge des cultures. Trois conditions sont requises pour sa présence : le tarier pâtre doit disposer de végétation basse pour nicher, de perchoirs pour chasser et de postes plus élevés pour surveiller son domaine et se lancer dans les vols nuptiaux. Il se nourrit surtout d’insectes (coléoptères, mouches, fourmis, chenilles, papillons…) mais aussi d’invertébrés (araignées, vers). Sur le site, l’espèce a été observée en couple au niveau d’une haie en période de nidification. La diversité d’espèces est relativement élevée avec un total de 45 espèces répertoriées, liée en partie, à la variété de milieux présents. Quelques espèces ont été notées en nidification certaine. Jeune faucon crécerelle sur une branche de chêne – boisement central En 2012, trois individus de Vanneau huppé se trouvaient sur les plages de graviers, à proximité de la zone en exploitation. Cette donnée est assez remarquable en période de nidification de l'espèce car peu de sites en Aquitaine accueillent des populations nicheuses de cet oiseau. Il se peut aussi que cette observation corresponde à des oiseaux erratiques. CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 45 Parallèlement, on dénombre huit espèces de rapaces. Tous ont été observés en action de chasse. La présence régulière de la Buse variable, du Faucon crécerelle, du Milan noir et de l’Elanion blanc a été mise en évidence suite aux campagnes de 2011 et de 2012. Un couple de Busard Saint-Martin fréquentait le site en 2011 mais n'a pas été revu en 2012. Observés de façon plus ponctuelle, l'Aigle botté, le Milan royal et le Faucon pèlerin, viennent également s'alimenter sur le secteur. Leur zone d'alimentation ne se limite pas au site d'étude, les terrains voisins du secteur de la plaine de Gave sont également utilisés comme terrain de chasse. Le Milan royal est un migrateur partiel. Les populations les plus nordiques et les plus continentales traversent l’Europe, du nord-est au sud(ouest, pour aller hiverner en Espagne, en France et plus rarement en Afrique. Les populations les plus méridionales sont majoritairement sédentaires. Le Milan royal est une espèce endémique européenne. On le rencontre dans une étroite bande reliant l’Espagne à la Biélorussie, l’Ukraine constituant sa limite orientale de répartition. Plus à l’ouest, une petite population récemment établie occupe une partie de l’Angleterre. Au total, cinq pays (Allemagne, France, Espagne, Suisse et Suède) abritent près de 90 % de la population mondiale. En France, la répartition du milan royal est hétérogène et se décompose en cinq foyers principaux que sont l’ensemble du piémont pyrénéen, le Massif central, la chaîne jurassienne, les plaines et régions collinéennes du nord-est et la Corse. (Source : http://rapaces.lpo.fr/milan-royal/pr%C3%A9sentation-du-milan-royal) Cette espèce affectionne les forêts ouvertes, les zones boisées éparses ou les bouquets d’arbres avec des zones herbeuses proches, notamment des terres cultivées. Il niche dans de grands arbres de forêts claires bordées de pâtures. Il se nourrit principalement de rongeurs, de lézards, de coléoptères et autres invertébrés. Sur le site d’étude, il n’a été observé que ponctuellement en action de chasse. L’observation la plus remarquable concerne l’Elanion blanc. Elanion blanc observé en 2011 et 2012 Deux individus de l’espèce ont été notés en 2011 au niveau du bosquet au centre de l’aire d’étude du projet. L'observation en 2012 de trois individus dont l'un au niveau d'un pivot d'irrigation (cf photo cidessus) montre que l'espèce s’accommode de l'activité humaine sur ce secteur. Cette observation a engendré une demande de suivi par CEMEX Granulats Sud-Ouest auprès de la LPO9 Aquitaine (cf rapport complet en annexe et ci-dessous en italique). Description de l'espèce A ce sujet la LPO Aquitaine indique dans son rapport : « L’Élanion blanc est une espèce protégée et est inscrit à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Même s’il est en expansion en Aquitaine, il n’est pas présent ailleurs en France, excepté quelques données occasionnelles ce qui justifie son classement « En danger » sur la Liste Rouge des espèces menacées en France. De plus, à l’échelle européenne, sa population n’excède pas les 2 000 couples nicheurs, ce qui en fait un rapace « Rare » sur la liste rouge européenne. » Plus particulièrement, la biologie de l'espèce y est décrite comme citée ci-dessous : « L’Élanion blanc est un petit rapace de la taille d’un faucon qui fréquente les milieux ouverts plus ou moins parsemés d’arbres. L’espèce est sédentaire mais possède un caractère erratique et est capable de faire des déplacements importants, sans pour autant parler de migration. L’espèce niche dans un arbuste ou un arbre situé dans une haie, en lisière de bosquet ou parfois un arbre isolé. Le nid peut être situé à faible hauteur. En général, le couple niche d’une année sur l’autre au même endroit. Ils refont un nid dans le même arbre ou à proximité et peuvent aussi utiliser un nid de corneille. Parfois, le couple change de site de nidification et s’éloigne de plusieurs kilomètres et ce, sans causes apparentes. L’espèce est monogame et le couple semble rester ensemble même hors période de nidification. En Aquitaine, la période de reproduction est très étalée. Les cantonnements des couples peuvent commencer en décembre, voire fin novembre. Les accouplements et la construction du nid ne commencent en général que vers la fin janvier ou février. La femelle pond 3 à 5 oeufs qu’elle va couver pendant que le mâle s’occupe du ravitaillement. La durée d’incubation et d’environ un mois et les jeunes s’envolent vers 35 jours. Plusieurs phases de reproduction peuvent être entreprises successivement durant une année quel que soit le résultat des précédentes. On peut aussi assister à des nidifications tardives. Jusqu’alors, l’envol de jeunes le plus tardif connu en Aquitaine était début novembre. 9 Ligue pour la Protection des Oiseaux CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 46 En Aquitaine, le domaine vital d’un couple est estimé entre 900 et 1 800 ha. Cette estimation porte sur l’année entière et englobe l’élargissement du rayon d’action des oiseaux en période hivernale ainsi qu’une surface importante inexploitée et défavorable avec la culture du maïs. » Les menaces pesant sur cette espèce sont décrites ci-dessous : « Sur les sites aquitains l’ouverture des milieux à des fins agricoles a favorisé l’installation de l’espèce. Cependant, l’intensification de la maïsiculture menace l’existence d’un réseau de haies et de bosquets essentiels pour la nidification et de prairies et friches indispensables pour l’alimentation. » La situation de l'Elanion blanc a évolué favorablement ces dernières années en Aquitaine : « La présence de l’Élanion blanc en France était encore accidentelle jusque dans les années 1970. C’est en 1983 qu’un couple cantonné est noté dans le sud de l’Aquitaine. Malgré plusieurs tentatives de ce couple, la première reproduction avec des jeunes menés à l’envol n’a eu lieu qu’en 1990. Depuis, comme le montre le graphique ci-dessous, la population aquitaine est en expansion et en 2011, ce sont 85 couples qui ont été localisés et considérés comme « cantonnés ». Le département des Landes compte 45 couples, celui des Pyrénées-Atlantiques 26. L’espèce continue sa progression rive droite de l’Adour avec 8 couples dans les Hautes-Pyrénées et 6 dans le Gers. » La nidification de l’Élanion blanc sur le site « Le couple a niché dans la zone d’exploitation actuelle de la carrière, sur la commune de Saint-Cricqdu-Gave (40) (cf. cartographie), juste en limite communale et départementale (cf photos LPO Aquitaine ci-après). Trois poussins ont été élevés par le couple avec une date d’envol se situant entre le 26 novembre et le 3 décembre. L’observation des oiseaux a permis de déterminer les zones où ils chassaient et qui figurent sur la carte ci-après. Les deux individus du couple utilisaient différemment la zone pour chasser. Un des oiseaux (sûrement la femelle) ne s’éloignait que très peu du nid et chassait sur la friche présente à ses abords. L’autre oiseau était plus mobile et s’éloignait du nid jusqu’à 1,3 km pour chasser. Il utilisait les labours présents au sein de la zone du projet mais en sortait aussi. Il avait notamment l’habitude de chasser à l’est de la D 29. Avec ces photos (ci-après), on se rend compte que l’espèce peut parfois se montrer peu farouche et nicher près des installations humaines. Toutefois, si cela a été possible à l’automne 2011, c’est surtout parce qu’il y avait des milieux favorables pour lui, avec les champs de maïs en labours. C’est pour cela que dans ce projet d’extension, il est important de prendre en compte et de conserver les arbres isolés et les alignements d’arbres, ainsi que les zones ouvertes telles que les friches, nécessaires à l’espèce. Si le couple décide de nicher de nouveau sur cette zone, il est important de prendre en compte que les terres utilisées comme terrain de chasse en novembre ne seront pas les même cette année au mois de juin ou de juillet avec la mise en culture des champs en maïs. Effectivement, l’occupation du sol en hiver et en été est totalement différente dans ce secteur hautement agricole avec la maïsiculture. La carte ci-après nous donne un aperçu de l’étendue de la surface agricole cultivée sur le territoire de ce couple. » Les préconisations de la LPO Aquitaine sont exposées dans le chapitre Effets et Mesures. Elles ont, également, été prises en compte dans le cadre de l'élaboration du plan d'exploitation et de remise en état du site (voir les chapitres spécifiques). CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 47 Planche photographique LPO Aquitaine : Site de nidification de l’Elanion CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013 48 Carte 5 : Situation du nid et zone de chasse du couple d’Elanion (LPO Aquitaine) CEMEX Granulats Sud-Ouest – Projet d’exploitation d’une carrière de sables et graviers - Communes de Lahontan (64) et Saint Cricq du Gave (40)– Dossier de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées Cabinet ECTARE – Ref : 94298 – Mars 2013