1 universite de nantes faculte de medecine master i sciences

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
UNIVERSITE DE NANTES
ANATOMIE COMPAREE DU RETRACTOR BULBI
Par
Maïna THABAUD
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
1
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
UNIVERSITE DE NANTES
ANATOMIE COMPAREE DU RETRACTOR BULBI
Par
Maïna THABAUD
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
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Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
2
REMERCIEMENTS
A nos maîtres les professeurs J. LEBORGNE, JM. ROGEZ, R. ROBERT, O. ARMSTRONG,
A. HAMEL et O. HAMEL et à l’ensemble des intervenants pour la qualité de leurs enseignements.
Un remerciement particulier au Professeur R. ROBERT pour m’avoir proposé ce sujet
original, ainsi qu’au Docteur GRAVIER pour m’avoir fait confiance pour mener à bien
ce projet.
Au Professeur A.POTHET pour les renseignements et l’aide qu’il m’a apporté en phylogénétique.
A P. COSTIOU, professeur d’anatomie à l’école nationale vétérinaire de Nantes, et à
Madame Dominique ROULEAU pour leur précieuse contribution à ma recherche de
pièces anatomiques.
A Céline CHARRIER (AJT Tech) et Anne RIET (MCU), ainsi qu’à l’équipe d’histologie
pour m’avoir accompagné dans ma démarche.
A Messieurs LAGIER et BLIN pour leurs conseils lors des dissections et pour leurs qualités de photographes.
3
Plan :
I.
INTRODUCTION ........................................................................................................................................................ 5
II.
RAPPELS ANATOMIQUES ................................................................................................................................. 5
A.
B.
C.
D.
III.
MATÉRIEL ET MÉTHODES ............................................................................................................................... 10
3.1
A.
B.
C.
3.2
A.
B.
IV.
ANATOMIE ...................................................................................................................................................................... 10
Pièces anatomiques ................................................................................................................................................ 10
Matériel ........................................................................................................................................................................ 10
Dissections ................................................................................................................................................................. 10
HISTOLOGIE................................................................................................................................................................... 11
Matériels ...................................................................................................................................................................... 11
Méthodes .................................................................................................................................................................... 11
RÉSULTATS ........................................................................................................................................................... 12
A.
B.
C.
V.
Muscles de l’œil .......................................................................................................................................................... 5
Muscles droits ............................................................................................................................................................. 5
Les Muscles obliques ................................................................................................................................................ 6
Le Retractor Bulbi = muscle choanoïde ............................................................................................................ 6
Les dissections .......................................................................................................................................................... 12
Tableau synthétique ............................................................................................................................................... 18
Histologie .................................................................................................................................................................... 20
DISCUSSION ............................................................................................................................................................. 23
VI.
CONCLUSION ....................................................................................................................................................... 24
VII.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................................................... 24
4
I. INTRODUCTION
Lors d’une opération sur un strabisme vertical, il a été découvert un muscle surnuméraire, au bord temporal du droit inférieur, en rétro-équatorial.
A quoi correspond-il ? Est-ce une réminiscence du Retractor Bulbi des mammifères ?
Un vestige ? Une nouveauté ?
Cette entité peu connue m’a donc intéressée ainsi que son évolution chez les mammifères.
II. RAPPELS ANATOMIQUES
A. Muscles de l’œil
Les muscles moteurs du globe oculaire, situés à l’intérieur de l’orbite dans la
loge ostéo fibreuse, sont enveloppés dans la gaine du bulbe décrite par Ténon
(2 feuillets : le premier en rapport avec les muscles, c’est l’aponévrose musculaire commune, et le deuxième appliqué au globe qui entoure les muscles près
de leur insertion bulbaire, c’est la séreuse oculaire) (1).
B. Muscles droits
Insertion :
• à la périphérie du trou optique.
• sur l’anneau tendineux commun décrit par Zinn (fixé sur le corps du
sphénoïde et circonscrivant le trou optique et la portion renflée de la fente
sphénoïdale) divisé en quatre languettes tendineuses disposées à angle
droit, dans l'intervalle desquelles naissent les corps charnus des quatre
muscles droits.
Terminaison :
• toujours sur l’hémisphère antérieur du globe (lois de Mortais 1887 : « Plus
l’angle formé par l’axe du muscle et l’axe postérieur du globe est ouvert,
plus l’insertion bulbaire du muscle recule vers l’hémisphère postérieur et
inversement »).
Vascularisation :
La vascularisation artérielle est assurée par l’artère musculaire supérieure
(branche de l’artère ophtalmique) pour le droit supérieur et le droit médial, et
par l’artère musculaire inférieure (branche de l’artère ophtalmique) pour le droit
latéral et le droit inférieur.
Innervation :
Elle se fait par les 3ème et 6ème paires crâniennes:
• droit supérieur: branche supérieure du nerf oculomoteur (III),
• droit médial: branche inférieure du nerf oculomoteur (III),
• droit inférieur: branche inférieure du nerf oculomoteur (III),
• droit latéral: nerf abducens (VI).
Action :
Les muscles droits, antagonistes des muscles obliques, ont tendance à attirer le
globe en arrière, quand ils se contractent simultanément, mais, bien entendu,
chaque muscle pris isolément a une action spécifique.
Les quatre muscles droits recouvrent le Retractor Bulbi.
5
C. Les Muscles obliques
Ils sont au nombre de deux, croisant obliquement l'axe antéropostérieur du
globe oculaire.
Obliquus Superior
Innervation: innervé par le nerf abducens (VI),
Action: abaissement, abduction, intorsion.
Obliquus Inferior
Innervation: division inférieure du nerf oculomoteur (III),
Action: élévation, abduction, extorsion.
D. Le Retractor Bulbi = muscle choanoïde
Généralités :
Le Retractor Bulbi (7)(8) est présent chez presque tous les mammifères, sauf
chez la majorité des primates, particulièrement développé chez les rongeurs,
ongulés et siréniens. Il se présente sous forme vestigiale chez les singes et est
absent chez les grands primates, ainsi que les cobayes, les éléphants et les
chiroptères.
Le Retractor Bulbi se présente soit sous forme de cône soit se divise en 4
faisceaux plus ou moins distincts.
Le cône musculaire entoure le nerf optique dès son origine. Il se trouve à
l’intérieur du cône formé par les muscles droits.
Les quatre faisceaux sont alternés avec les muscles droits, 2 en partie
supérieure et 2 en partie inférieure
Insertion
Le Retractor Bulbi s’insère à l'apex de l'orbite ; il longe le cône des muscles
droits et enveloppe le nerf optique. Il se termine sous et entre les muscles
droits au niveau de la sclère à la partie postérieure du globe. De nombreuses
variations sont à noter.
Les variations d’insertion du Retractor Bulbi se font soit selon une corolle, soit
selon un cône avec plusieurs faisceaux, soit selon plusieurs chefs bien distincts
(6 pour l'ours, 4 pour le chien et le chat, 2 pour la baleine).
On note une alternance dans les faisceaux du Retractor Bulbi et ceux des
muscles droits avec un décalage de 45°.
6
Fig. 414. – Représentation schématique des variations phylogénétiques de la morphologie des muscles de
l’œil et de leur innervation chez les vertébrés (d’après JOLLIE). A, Cyclostomes ; B, Elasmobranches ; C,
Téléostéens ; D, Lézards ; E, Oiseaux ; Mammifères ; II, n. optique ; III, n. moteur oculaire commun ;
IV, n. pathétique ; VI, n. moteur oculaire externe ; b, m. bursalis ; dp, m. depressor palpebræ ; lp, m.
levator palpebræ ; oi, m. obliquus inferior ; os, m. obliquus superior ; p, m. pyramidalis ; po, pédicule
optique ; q, m. quadratus ; rb, m. retractor bulbi ; ri, m. rectus inferior ; rl, m. rectus lateralis ; rm, m.
rectus medialis ; rs, m. rectus superior .
Terminaison
Le Retractor Bulbi se termine sur le globe en position postéro-latérale.
Fig. 416 – Muscles moteurs de l’œil chez le chien. Vue postérieure (d’après TAYLOR). ; oi, m. obliquus
inferior ; os, m. obliquus superior ; rb, m. retractor bulbi ; ri, m. rectus inferior ; rl, m. rectus lateralis ;
rm, m. rectus medialis ; rs, m. rectus superior .
A l’intérieur et autour du cône formé par le Retractor Bulbi, de la graisse remplit
les espaces libres (coussin pour les contenus orbitaires). Elle contribue à la
proéminence normale du globe oculaire.
La fonte de cette graisse par déficience de l’innervation orthosympathique
entraîne une énophtalmie.
Innervation
L’innervation se fait par le nerf abducens (VI) (11).
Action
Le Retractor Bulbi refoule le globe à l’intérieur de l’orbite ; c’est un mécanisme
de défense passive et de protection. Une stimulation de la cornée entraîne une
rétraction réflexe de l’œil dans l’orbite. Ce réflexe s’apparente au réflexe
cornéen de l’homme (13).
7
Le Retractor Bulbi tire sur la corde et ferme la membrane nictitante qui vient
recouvrir la cornée.
Chez les herbivores qui se nourrissent la tête en bas et les siréniens qui
broutent au bord de l'eau, l’action de refouler le globe est très importante.
Chez les amphibiens et les poissons le Retractor Bulbi aide à la déglutition et la
lubrification de l’œil (12).
Le Levator Bulbi
Le Levator Bulbi repousse le globe en avant et la membrane retrouve sa
position initiale. Ce processus concerne les tortues, les amphibiens, les reptiles
et les poissons (12)(3)(4).
Dans la littérature, le Retractor Bulbi fut décrit par NUSSBAUM (1893) et
Fleisher (1907). Chez l’homme sa présence est considérée comme une forme
involuée ou anomalie réversive (7).
Sa présence semble liée à l’existence d’une orbite ouverte mettant en contact le
globe oculaire et ses annexes avec certains muscles masticateurs.
Concernant les amphibiens, il y a peu de mouvements imputés aux 6 muscles
extra oculaires. Le seul mouvement notable est la rétraction due à un Retractor
bulbi très puissant innervé par le nerf abducens (VI).
Chez les grands primates, le Retractor Bulbi est vestigial ou absent. Chez le macaque un faux muscle rémanent au dessus du droit Latéral a été mis en évidence. Chez l’homme des fibres musculaires vestigiales ont été retrouvés chez
l'homme (Nussbaum 1893; Ledouble 1897; Fleisher 1907).
De plus, selon Lewitsky (1910), il peut persister des bandes de tissus conjonctifs en cette position chez l'homme (elles iraient de l'apex de l'orbite jusqu'à
l'arrière du fascia bulbi). Whitnall (1911) a rapporté un cas où un vrai muscle de
4 chefs existait.
Chez l'homme, la tonicité des muscles droits compenserait l’action du Retractor
Bulbi.
Ce dernier est souvent considéré comme dérivant du droit Latéral si on en juge
par la contraction réflexe du droit latéral lors de la stimulation cornéenne.
Watrons et Olmsted (1941) ont rapporté qu'après une résection des autres
muscles droits, le Retractor Bulbi pourrait éventuellement être capable d'imprimer des mouvements du globe dans toutes les directions.
Le muscle carré (muscle bursalis) et le muscle pyramidal de l’œil des oiseaux et
de certains reptiles dérivent du Retractor Bulbi mais leur contraction ne fait plus
mouvoir le globe de l’œil mais uniquement la membrane nictitante (10)(3)(4)(5).
Chez les gallinacés, l’ensemble muscle pyramidal et carré a le même rôle que le
Retractor Bulbi (6).
La membrane nictitante
La membrane nictitante est une troisième paupière transparente ou translucide
que possèdent certains animaux. Elle recouvre l'œil afin de le protéger et l'humidifier tout en permettant une certaine visibilité. Elle est située dans l’angle
nasal derrière la caroncule. Généralement de forme semi lunaire, lors de la contraction du Retractor Bulbi, elle fait saillie devant la cornée par le mécanisme de
hernie (14) (2) (8).
8
Cette membrane est souvent appelée la troisième paupière, corps clignotant ou
repli conjonctival dans le langage populaire et plica semilunaris ou palpebra tertia dans la terminologie scientifique.
Contrairement aux paupières "classiques", la membrane nictitante se déplace
horizontalement sur le globe oculaire. Quand les amphibiens sortent de l'eau,
les yeux se trouvent exposés à l'air, d'où la nécessité de les protéger et de les
lubrifier.
La membrane nictitante n'est normalement pas visible chez les chats et les
chiens sauf en cas de mauvaise santé. Elle peut toutefois être clairement visible
chez un animal en bonne forme lorsqu'il est endormi.
Seule une espèce de primate, l'Angwantibo de Calabar, possède une membrane
nictitante en état de marche.
La plica semilunaris est une structure vestigiale de la membrane nictitante chez
l'homme, à l’extrémité interne du cul de sac conjonctival (conjonctive bulbaire
nasale).
La membrane nictitante est ainsi remplacée par 2 membranes de tissu conjonctif : les canthi.
9
III. MATÉRIEL ET MÉTHODES
3.1
ANATOMIE
A. Pièces anatomiques
Sujet 1 bœuf,
Sujet 2 un poulet formolé et un frais,
Sujet 3 un thon formolé et un frais,
Sujet 4 porc,
Sujet 5 mouton,
Sujet 6 un babouin adulte et un enfant,
Sujet 7 deux lapins,
Sujet 8 humain.
B. Matériel
• un billot afin de maintenir la tête de la pièce anatomique
• pour le plan cutané :
− Ciseaux,
− Manche de bistouri n°4 avec lame de 23,
− Manche de bistouri n°3 avec lame de 15,
− Pinces à disséquer,
− Rugine.
• pour la trépanation :
− scie à main pour les pièces animales et circulaire pour l’humain,
− ciseaux,
− burin,
− spatule.
• pour l’ouverture de l’orbite :
− Ciseaux,
− Manche de bistouri n°4 avec lame de 23,
− Manche de bistouri n°3 avec lame de 15,
− Pinces à disséquer,
− Pince Gouge,
− Rugine.
C. Dissections
• plan superficiel
Le scalp est excisé depuis la protubérance occipitale externe jusqu’à
l’extrémité supérieure des sourcils. Puis une exérèse de l’aponévrose occipito-frontale est pratiquée et, enfin, la voûte crânienne ou calvaria est
mise à nu.
• Trépanation
La voûte est décollée selon une ligne circonférentielle, au marteau et au
burin pour les pièces animales, à la scie circulaire pour le sujet humain
congelé.
• L’ablation du cerveau est pratiquée.
• Les adhérences duremériennes sont enlevées à l’aide d’une rugine afin de
mettre à nu les os de la base du crâne avant de procéder à l’ouverture de
l’orbite.
10
•
3.2
Cette ouverture est pratiquée en abord supérieur, à l’aide d’une pince
gouge, selon un axe rostro-caudal, c'est-à-dire du chiasma vers le bourrelet sus orbitaire.
On individualise ensuite les muscles selon le même axe en réséquant la
gaine du bulbe et faisant l’exérèse de la graisse intra orbitaire.
HISTOLOGIE
A. Matériels
• Bain pour déshydratation
• Paraffine
• Bain pour coloration
• Microtome
B. Méthodes
• Mise en cassette
• Déshydratation
Par bains successifs dans de l’alcool de degré croissant.
• Inclusion en paraffine
L’inclusion dans un milieu tel que la paraffine permet le durcissement des
tissus afin d’éviter leur détérioration lors de la coupe.
• Coupe des blocs de paraffine
Réaliser des rubans de coupes de 5µm à l’aide d’un microtome.
• Confection des lames
Les colorations sont réalisées à l’aide de colorants hydrophiles, donc ne
fonctionnant que sur des tissus hydratés. Les lames doivent donc être déparaffinées avant leur réhydratation dans des bains décroissants d’alcool.
La coloration à réaliser est une variante de la coloration trichrome de
Masson.
• Déparaffinage
Dans deux bains successifs de toluène.
• Réhydratation
• Déshydratation
• Montage des lames
Les lames obtenues seront observées au microscope photonique. Des
photos numériques ont été réalisées.
11
IV. RÉSULTATS
A. Les dissections
Dissection du porc
Avant
Droite
Droit médial
Retractor
bulbi
Oblique
supérieur
avec sa
poulie
Droit latéral
Droit supérieur
Le Retractor bulbi ; un cône.
Œil droit.
Avant
Droite
12
Œil G vue supérieure.
Retractor
bulbi
Avant
Droite
Œil droit ; de face; 4chefs du Retractor Bulbi
Chef supérieur
Chef latéral
Chef inférieur
13
Dissection du mouton
Avant
Droite
Oblique
supérieur
Droit médial
Droit supérieur
Retractor
bulbi
Droit latéral
Dissection du poulet
Œil gauche vue postérieure
Droit supérieur
Haut
Médial
Droit latéral
Droit médial
Muscle carré
Muscle
pyramidal
Droit inférieur
14
Dissection du lapin, vue supérieure
Avant
Droite
Droit supérieur
Droit Médial
Retractor
bulbi
Droit latéral
Dissection de l’hamadryas
Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Mammalia
Ordre Primates Famille Cercopithecidae Sous-famille Cercopithecinae Genre Papio
Nom binominal Papio hamadryas
Hamadryas, babouin mâle adulte, vue plongeante supérieure.
Arrière
Gauche
Droit supérieur
Droit latéral
Départ du
nerf optique
Résection
du Droit
supérieur
Tendon de
l’oblique
supérieur
15
Dissection homme
Arrière
Gauche
Oblique
supérieur
Oblique
inférieur
Arrière
Gauche
16
Levator
palpebræ
Droit latéral
Droit supérieur
Oblique
supérieur
Droit Médial
17
B. Tableau synthétique
Le tableau ci-après rassemble les résultats des dissections effectuées en notant
pour chaque pièce, de quel animal il s’agit, si on a trouvé un muscle Retractor
Bulbi et, si oui, quelle forme celui-ci adoptait, avec, quand cela a pu être fait, un
schéma de l’œil et de ses muscles.
Genre
Retractor Si oui,
Schéma
Bulbi
comment ?
Homme
Non
Possibilité
de bandelettes fibreuses, non
retrouvées
lors des dissections
Hamadryas
non
Porc
Oui
Mouton
Oui
Cône
Cône
18
Genre
Bœuf
Retractor Si oui,
Schéma
Bulbi
comment ?
Oui
2 chefs
principaux
individualisables en 4
chefs
Lapin
Oui
Poulet
Oui
Poisson
Oui
Cône
manteau
continu mais
divisible artificiellement
au niveau de
l’insertion
bulbaire
(ligne festonnée)
Muscle carré
+ pyramidal
Equivalent
du muscle
pyramidal
* La membrane nictitante correspond à la troisième paupière, elle a un rôle protecteur.
Chez les gallinacés, l’ensemble muscle pyramidal et carré a le même rôle que le
Retractor Bulbi. On retrouve ce système de corde tirée par un muscle rétracteur chez les grenouilles et les lézards, amphibiens.
19
C. Histologie
Muscle squelettique rappel
http://www.web-books.com/eLibrary/Medicine/Physiology/Muscular/Skeletal_Structure.htm
CL x 20
Retractor Bulbi Mouton
Droit latéral Humain
CT x 20
Retractor Bulbi Mouton
Droit Latéral humain
Droit Latéral Hamadryas
Beaucoup de tissu conjonctif et de fibres élastiques, fibres plus espacées pour
les muscles droits.
20
Les fibres bulbaires s’étendent de l’anneau de Zinn jusqu’à l’insertion sur la
sclère, et les fibres orbitaires se terminent dans la région de la poulie.
Les fibres orbitaires sont intercalées avec le collagène de la poulie et des fibres
élastiques (11).
Les fibres orbitaires ont un métabolisme oxydatif, et sont résistantes à la
fatigue, mais elles ne peuvent imprimer de mouvement. Au contraire, les fibres
bulbaires, moins résistantes, sont capables de générer des pulses, entraînant
une contraction ou un mouvement.
Ces coupes nous confirment l’existence de tissus conjonctifs entre les fibres
musculaires striées des muscles droits (existence de fibres orbitaires), alors que
nous avons de grosses fibres moins espacées dans le Retractor Bulbi (uniquement fibres bulbaires).
Les fibres du muscle droit latéral humain et celles du singe sont très similaires
d’un point de vue mécanique et morphologique, contrairement à celles du Retractor Bulbi qui sont structurellement et fonctionnellement différentes. Ces différences sont dues à leurs dispositions respectives et à leur rôle dans les mouvements oculaires.
21
Nous retrouvons des résultats similaires à ceux mis en évidence dans la littérature
selon Pierre Grasset
Dans le règne animal l’évolution du Retractor Bulbi semble suivre celle du mode de
vie de chacune des espèces considérées.
Il est particulièrement développé chez les herbivores (bœuf, mouton) dont le mode
d’alimentation se fait près du sol. Il est légèrement moins puissant chez le porc ainsi
que chez lapin (7)(8).
Les oiseaux possèdent un muscle carré et pyramidal qui se trouvent être les équivalents du Retractor Bulbi de même que chez le poisson (4)(6). Dans ce cas il existe une
relation directe entre la membrane nictitante et le muscle pyramidal.
Dans la littérature, le Retractor Bulbi est vestigial ou absent chez les grands primates(7).
Dans cette étude, lors des dissections, nous n’avons pas mis en évidence de Retractor
Bulbi chez l’hamadryas ni chez l’homme.
22
V. DISCUSSION
Nous sous sommes donc interrogés sur le rôle du Retractor bulbi et sa relation
avec la membrane nictitante.
Les mouvements de rétraction du globe (défense passive) sont dus au muscle en
entonnoir, le Retractor Bulbi dont l’insertion fixe se fait autour du nerf optique,
l’insertion mobile au segment postérieur de la sclérotique, en dedans des muscles
droits et obliques (12).
La membrane du dessus (correspondant à la paupière supérieure chez l’homme)
est immobile. Elle est associée à une membrane nictitante élastique. Le bord le
plus épais de cette membrane nictitante est continué par une corde qui fait le tour
du bulbe en passant derrière le Retractor Bulbi.
Quand le Retractor Bulbi se contracte, l'œil est refoulé dans l'orbite. Ce mouvement de rétraction du globe est accompagné de la projection de la membrane nictitante du fait de la tension de la corde ; elle recouvre ainsi entièrement la cornée (13).
Le muscle Retractor Bulbi existe chez les amphibiens et chez tous les mammifères
à l’exception des chéiroptères, primates et éléphants. C’est sans doute pour cela
que chez l’éléphant la membrane nictitante possède une musculature spéciale
émanée de l’orbiculaire, tandis que dans les autres espèces elle est mue indirectement par le Retractor Bulbi (7).
Le muscle orbitaire (Levator Palpebrae) détermine, en se contractant, la projection
du globe et sert d’antagoniste aux muscles rétracteurs (Retractor Bulbi et orbiculaire) (13).
Certains reptiles, oiseaux, amphibiens et poissons (notamment les requins) possèdent une membrane nictitante pleinement fonctionnelle.
Certains mammifères, tels que les équidés et ruminants ont une membrane nictitante complète.
La plupart des mammifères ne possèdent qu'un vestige de cette membrane et des
muscles associés dans le coin de l'œil, notamment chez l'homme.
La membrane nictitante a un rôle de protection et lubrification de l’œil.
Lorsque celle-ci ne remplit pas entièrement son rôle, soit par une fermeture incomplète soit par une non corrélation avec le Retractor bulbi, la lubrification sera
assurée par des glandes (8).
Les amphibiens ont une membrane nictitante avec glandes.
Les mammifères ont une membrane nictitante épaissie, avec glandes, ne recouvrant pas la cornée pour la plupart ; elle est même immobile sous forme de canthus (réflexe de défense occasionnel).
Nous mettons ainsi en évidence une corrélation entre membrane nictitante, glande
et Retractor Bulbi.
23
Pour avoir une meilleure idée et prouver l’existence de ce lien il faudrait élargir
l’échantillonnage, ainsi que repréciser l’objectif des dissections.
Concernant leur place dans l’évolution des espèces nous avons entamé une étude
phylogénétique.
VI. CONCLUSION
Le Retractor bulbi est un muscle présent chez une grande partie des mammifères.
Il a subi de multiples évolutions, parallèlement à la membrane nictitante. En effet
les deux ont des actions complémentaires permettant essentiellement la protection de l’œil.
Le Retractor bulbi est absent chez l’homme et les grands primates, ceux-ci n’ont
pas non plus de membrane nictitante, seulement des canthi.
VII. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
(1) BEN GLASGOW, M.D., March 2006, Anatomy of the Eye, What are the origins, insertions, attachments, actions and blood supply of the extraocular muscles?, MedRounds publications.
(2) GORMEZZANO, SCHNEIDERMAN IN, DEAUX E, FUENTES I, Nictitating Membrane:
Classical Conditioning and Extinction in the Albino Rabbit, Science, 1962,138, 33–34.
(3) GRASSET P, 1958, Traité de zoologie anatomie systématique biologie, Agnathes et
poissons, Anatomie éthologie systématique, Tome XIII, Fascicule 2, 1099-1043.
(4) GRASSET P, DELSOL M, 1997, Traité de zoologie anatomie systématique biologie,
Tome XIV, Fascicule 1a, Agnathes et poissons, Anatomie éthologie systématique, 611-612
(5) GRASSET P, 1997, Traité de zoologie anatomie systématique biologie, Tome XIV,
Fascicule 2, Reptiles, 389-410.
(6) GRASSET P, 1950, Traité de zoologie anatomie systématique biologie, Tome XV,
Oiseaux, 221-238.
(7) GRASSET P, 1968, Traité de zoologie anatomie systématique biologie, Tome XVI,
Fascicule 2, Mammifères Musculature, 437-473.
(8) GRASSET P, 1982, Traité de zoologie anatomie systématique biologie, Tome XVI,
Fascicule 7, Mammifères Embryologie anatomie systématique et biologie, 418-449.
(9) MILLER JM, SMITH-KETTLEWELL PhD, Nantes, Sept 2008, E O M Pulleys Institute
San Francisco Supported by NEI EY-013443 to JMM.
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