U-238 produits de désintégration Ra-226 Rn-222 produits de désintégration Pb-206
Fig. 1.2: Rayonnement moyen subi par la population suisse.
1 rayonnement cosmiques 0,35 mSv
2 rayonnement terrestre 0,45 mSv
3 irradiation interne 0,4 mSv
4 radon dans les bâtiments 1,6 mSv
5 applications médicales 1,0 mSv
6 autres 0,2 mSv
(retombées de bombes atomiques,
Tschernobyl, installations nucléaires,
industries et hôpitaux,
petites sources)
Total 4,0 mSv
1
2
3
4
5
6
Fig. 1.1 : Série de désintégration de l’uranium 238.
1. Le radon – qu’est-ce que c’est?
Le radon est un gaz rare issu de la désintégration du radium, qui est à
son tour un produit de désintégration de l’uranium. Comme l’uranium
est présent en concentrations variables dans toute la croûte terrestre, on
trouve du radon pratiquement partout dans le sol. Le radon est invisible,
inodore et insipide, non toxique, et inerte. Il se désintègre en d’autres
éléments radioactifs avec une demi-vie d’environ quatre jours.
Le sol est toujours plus ou moins poreux et contient en moyenne en-
viron 25 pour cent d’air. Cet air est enrichi en radon provenant de la
désintégration du radium présent dans le sol ou la roche. Le radon
augmente donc la radioactivité de l’air dans le sol. La radioactivité est
mesurée en becquerels (Bq). Un becquerel correspond à une désintég-
ration par seconde.
La concentration moyenne de radon dans l’air du sol entraîne une ra-
dioactivité de quelques10'000 Bq/m3. La valeur limite dans les locaux
d’habitation et de séjour est fixée à 1000 Bq/m3. De faibles infiltrations
d’air provenant du sol peuvent donc suffire à provoquer une concen-
tration de radon excessive dans les bâtiments.
1.1 Les effets du radon sur la santé
En fait, ce n’est pas le radon lui-même qui est dangereux pour la santé,
mais ses produits de désintégration radioactifs constitués par certains
isotopes du plomb, du bismuth et du polonium. Les atomes de radon
qui se désintègrent dans les poumons y laissent leurs produits de
désintégration, qui irradient directement les tissus pulmonaires.
Le radon est responsable d’environ 40% du rayonnement subi chaque
année par la population suisse. Les applications médicales (radiogra-
phies) représentent un quart de ce rayonnement, et les autres sources
(rayons cosmiques, matériaux de construction, etc.) le quart restant.
Ce n’est qu’au vingtième siècle, dans les années cinquante, que l’on a
fait le lien entre le radon et le cancer du poumon. D’après les connais-
sances actuelles, le radon est responsable de quelques pour-cent des
cancers du poumon déclarés en Suisse. Le radon et ses produits de
désintégration sont la deuxième cause de cancer du poumon, après le
tabac.
Les régions dont le soubassement est constitué de roches cristallines
comme le granite sont considérées comme particulièrement exposées
en matière de radon. Dans ces régions, les concentrations de radon
dans l’air du sol sont jusqu’à 100 fois plus élevées que sur le Plateau.
Dans ce cas, de faibles infiltrations d’air du sol peuvent suffire à provo-
quer une concentration de radon excessive dans les bâtiments. Mais
on trouve également des concentrations de radon importantes et inat-
tendues dans des zones d’extension très limitée, en raison de particu-
larités géologiques locales. Cette variabilité est typique pour le radon.
Aujourd’hui, la problématique du radon est reconnue et prise au séri-
eux dans le monde entier. L’Organisation mondiale de la santé (OMS)
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