Les Conseils de développement du Pays d’Aix du Pays d’Aubagne et de l’Etoile de Marseille Provence Métropole Ouest Etang de Berre UNIR LES FORCES, DÉMULTIPLIER LES PROJETS VINGT-TROIS PRIORITÉS MÉTROPOLITAINES POUR UN TERRITOIRE MULTIPOLAIRE, ATTRACTIF ET SOLIDAIRE maq04b.indd 1 24/11/2015 11:27 Rédaction : secrétariats généraux des conseils de développement du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, du Pays d’Aix, de Marseille Provence Métropole et de l’Ouest de l’Étang de Berre. Composé par le studio graphique Ouest Provence. Achevé d’imprimer à 1200 exemplaires, en novembre 2015 sur les presses de Brémond imprimeur, ZA L’Agavon – 14 avenue Émile Zola, 13170 Les Pennes-Mirabeau maq04b.indd 2 24/11/2015 11:27 Les Conseils de développement sont des assemblées citoyennes créées par les intercommunalités du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, du Pays d’Aix et de Marseille Provence Métropole. Ils regroupent des acteurs de la société civile représentatifs du monde économique, social, culturel et associatif de leur territoire. Instances de dialogue, d’avis et de propositions auprès des élus, ils ont pour vocation d’enrichir la réflexion sur les grands enjeux du territoire, de porter auprès des élus les attentes et propositions de la société civile organisée et de s’appuyer sur un croisement des compétences et des points de vue citoyens. Au même titre que les Conseils de développement, le Comité de Consultation Ouest Étang de Berre, créé en 2010, est une instance citoyenne représentative commune au Syndicat d’Agglomération Nouvelle Ouest Provence et à la Communauté d’Agglomération du Pays de Martigues. Il est rattaché au syndicat mixte mis en place par ces établissements publics à vocation intercommunale (EPCI) en vue d’élaborer un Schéma de Cohérence Territorial à l’échelle de ces deux intercommunalités. Il l’accompagne dans l’élaboration de ce document de planification. Convaincus que l’attractivité de l’espace métropolitain passera par des approches communes en matière de déplacements, de développement économique et d’aménagement du territoire, les Conseils de développement de Marseille Provence Métropole, du Pays d’Aix et du Pays d’Aubagne et de l’Étoile ont engagé, dès 2010, une réflexion partenariale pour appréhender ces questions à la bonne échelle. Le Comité de Consultation Ouest Étang de Berre s’est joint à cette démarche. Depuis cette date, des groupes de travail partagés se réunissent tous les mois alternativement à Aix, Marseille, Fos, Martigues ou Aubagne. Ce document est la poursuite et l’approfondissement des contributions présentées à l’occasion des forums des Conseils de développement de 2011 et 2012 ainsi que des deux séminaires organisés en 2013 et en juillet 2015. Il intègre le cadre juridique posé par les lois de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles (MAPTAM) et Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) et les résultats de la négociation du Contrat de Projet État Région 2015-2020. Il entend accompagner la future assemblée de la Métropole Aix-Marseille Provence (AMP) dans la définition des grands enjeux métropolitains et des projets à mettre en œuvre dès 2016. En engageant ces projets prioritaires, l’assemblée métropolitaine marquera sa volonté d’agir efficacement sur les questions stratégiques, en faveur du développement équilibré des territoires qui la composent et au service de l’intérêt général, des habitants et des acteurs économiques. maq04b.indd 3 24/11/2015 11:27 Afficher l’ambition métropolitaine, clarifier son fonctionnement et concrétiser ses moyens Intégrer le calendrier de mise en œuvre des compétences de la métropole Aix-Marseille Provence 6 Définir l’intérêt métropolitain 7 Vingt-Trois priorités métropolitaines Mettre le « projet métropolitain » en perspective 8 Engager le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) métropolitain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Définir la stratégie économique métropolitaine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Mettre en place un schéma armature de l’organisation des mobilités métropolitaines.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Mettre en œuvre rapidement quelques actions démonstratrices de l’ambition métropolitaine En termes de mobilité 13 13 Mettre en place un titre unique de transport et une politique tarifaire harmonisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Mettre à niveau l’offre routière et ferroviaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 En termes de développement économique 15 Préserver et optimiser le potentiel des grands sites et des pôles d’activités existants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Développer l’économie de la connaissance, porter le renouveau industriel et privilégier le développement de filières de pointe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Accompagner le développement de l’Enseignement Supérieur, Rechercher et créer les conditions de son ancrage territorial. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Porter de nouvelles formes d’économie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Encourager la formation professionnelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Faire du tourisme un vecteur du rayonnement et du développement économique métropolitain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 En termes d’aménagement de l’espace 21 Organiser un projet de développement cohérent sur l’ensemble Marignane-Vitrolles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Faire de l’Arbois un grand projet structurant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Développer de façon concertée et harmonisée les espaces commerciaux périphériques et mettre en œuvre une politique volontariste en matière de commerce de proximité et d’artisanat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Mettre en place une politique de gestion des espaces naturels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Donner toute sa place à l’agriculture métropolitaine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Concevoir un projet fédérateur de l’étang de Berre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Créer les outils nécessaires à la mise en œuvre des politiques métropolitaines Une agence d’urbanisme unique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25. Une autorité unique organisatrice de la mobilité métropolitaine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Un outil métropolitain de maîtrise du foncier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Une Agence unique de développement économique et de promotion internationale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Une filiale dédiée « métropole » au sein de PACA Investissement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Une mise en réseau des outils d’accompagnement de l’innovation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Associer la société civile organisée Sept principes proposés pour la structuration du Conseil de développement Aix-Marseille Provence 31 4 maq04b.indd 4 24/11/2015 11:27 AFFICHER L’AMBITION MÉTROPOLITAINE, CLARIFIER SON FONCTIONNEMENT ET CONCRÉTISER SES MOYENS D ès 2010, LES CONSEILS DE DÉVELOPPEMENT ONT SOULIGNÉ DES PROBLÈMES majeurs qui pénalisent le quotidien des habitants et des entreprises et le bon fonctionnement des territoires (saturation des autoroutes, insuffisance de l’offre de transports en commun, rareté foncière et flambée des prix du logement…). Ces problèmes nuisent à l’attractivité et au développement de cet espace qui bénéficie par ailleurs de nombreux atouts. Ils restent convaincus de la nécessité d’un changement d’échelle pour préparer les réponses adaptées aux questions posées et pour la gestion des politiques publiques métropolitaines. Si l’article 42 de la loi MAPTAM précise que « sans préjudice de l’article L. 5217-2, la Métropole d’Aix-Marseille Provence (AMP) exerce les compétences qui étaient, à la date de sa création, transférées par les communes membres aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) fusionnés », il convient de noter que : • la Métropole AMP issue d’un processus de fusion aura à reprendre les compétences jusqu’ici exercées par les six EPCI avec des différences notables (équipements culturels, piscines etc.) de l’un à l’autre; • la marche à gravir est d’une hauteur variable selon le niveau d’intégration de l’EPCI avant la fusion. À titre d’exemple, la Métropole AMP comptera une compétence de plus que celles aujourd’hui dévolues à la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole. En revanche, certaines communautés d’agglomération n’ont pas mutualisé des compétences lourdes comme l’urbanisme à l’exception du SAN Ouest Provence qui exerce partiellement cette compétence pour le compte des communes. Cette hétérogénéité est propre à AMP car les autres métropoles françaises créées par la loi MAPTAM sont à périmètre constant avec les communautés urbaines qui leur préexistaient. Si l’union des élus, celle des acteurs locaux et leur engagement collectif dans le cadre de Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la Culture, du Plan Campus, de la création de l’Université unique Aix-Marseille ou plus récemment de la French Tech ont été des succès prometteurs, il reviendra à la future Métropole Aix-Marseille Provence de globaliser l’approche et de développer une connaissance et une stratégie métropolitaines ambitieuses, notamment en matière de déplacements, d’innovation, de politique foncière, d’offre de services aux entreprises et aux 5 maq04b.indd 5 24/11/2015 11:27 habitants, de préservation des richesses environnementales, indispensables à la qualité de vie. Prévu par l’article 55 de la loi NOTRe, le Pacte de Gouvernance Financier et Fiscal doit être adopté par le Conseil de la Métropole dans les six mois qui suivent sa création. Les Conseils de développement rappellent que ce Pacte est un outil majeur qui a pour objectif de définir des règles claires dans les relations, principalement financières, entre la Métropole et ses territoires et l’organisation de l’exercice des compétences. Les Conseils de développement souhaitent que ce pacte soit adopté au plus tôt et si possible avant la fin de l’année 2015 et qu’il garantisse et développe les capacités financières nécessaires à la métropole pour mettre en œuvre des investissements importants (infrastructures de transport, aménagement d’espaces d’activité…). Les Conseils de développement proposent à ce titre que le pacte conduise à maîtriser voire réduire les charges de fonctionnement et n’entrave pas les dynamiques de projets mises en œuvre par les territoires avant la création de la Métropole AMP. Il devra respecter quelques principes fondamentaux et acter rapidement la mise en place des Conseils de développement tant au niveau métropolitain que des territoires. Par ailleurs, soucieux des charges qui pèsent sur les habitants et les entreprises de la Métropole AMP, les Conseils de développement estiment que la mise à niveau de la fiscalité métropolitaine doit se réaliser de façon progressive, conformément aux dispositions légales qui permettent une harmonisation fiscale à douze ans. Ils considèrent que la construction métropolitaine doit prendre en compte la nécessaire solidarité entre les territoires et ceux qui y vivent. D’ores et déjà, l’uniformisation des taux de fiscalité à l’échelle de la métropole constitue un acte important, tant pour les entreprises que pour les habitants, qu’il faut apprécier à sa juste mesure. Au-delà, cette préoccupation devra être présente dans la définition des schémas stratégiques qui permettront de fixer ses priorités dès 2016. Intégrer le calendrier de mise en œuvre des compétences de la métropole Aix-Marseille Provence La construction du projet métropolitain et l’organisation de l’administration territoriale qui aura à le mettre en œuvre devront tenir compte du calendrier fixé par le Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) pour la montée en puissance des compétences de la Métropole Aix-Marseille Provence. En effet, au-delà du transfert de compétences des départements vers les métropoles, la loi NOTRe du 7 août 2015 a modifié certaines dispositions de la loi de MAPTAM relatives à la Métropole Aix-Marseille Provence (AMP) pour intégrer progressivement des compétences : 6 maq04b.indd 6 24/11/2015 11:27 • 2016 : la Métropole AMP se centre sur l’élaboration des schémas stratégiques d’ensemble (projet de territoire, développement économique, SCoT, habitat, mobilité, voirie, eau et assainissement…), leur mise en œuvre étant dévolue aux territoires (article 42 de la loi MAPTAM amendé par l’article 54 de la loi NOTRe). • 2017 : la Métropole AMP reprend au moins trois des neuf groupes de compétences actuellement exercés par le Conseil Départemental et mentionnés par l’article 90 de la loi NOTRe. • À défaut, la totalité de ces compétences, à l’exception des collèges, sera transférée automatiquement à la Métropole. • 2018 : les compétences métropolitaines fixées par la loi MAPTAM mais qui relevaient des communes jusqu’au 31 décembre 2015 (art 76 de la loi NOTRe) remontent à la Métropole. • 2020 : la Métropole Aix-Marseille Provence exerce les compétences dévolues par son statut particulier dans leur intégralité. À partir de cette date, la Métropole pourra fixer précisément ses différentes compétences afin de distinguer ce qui relèvera de l’échelon métropolitain de ce qui sera délégué aux Conseils de territoires et financé à l’aide de la dotation de gestion dévolue à ces derniers (art 54 de la loi NOTRe). Les Conseils de développement plaident pour ne pas attendre la montée en puissance de la Métropole et pour engager la mise en œuvre immédiate de ce que la loi permet. Voir tableaux détaillés en fin d’ouvrage. Définir l’intérêt métropolitain Alors que l’expérience passée a montré que la création des intercommunalités dans le cadre de la loi Chevènement de 1999 n’a pas toujours permis d’optimiser les investissements et d’apporter la rationalisation des moyens attendus, les Conseils de développement souhaitent que la Métropole AMP définisse clairement la notion d’intérêt métropolitain et en fasse le fil conducteur de ses choix d’investissement et de la répartition des rôles avec les territoires pour la mise en œuvre des politiques. Ce point pourrait trouver sa place dans le Pacte de Gouvernance. L’intérêt métropolitain, selon les Conseils de développement, consistera à privilégier les projets qui par leur contenu et leur objectif donnent sens à la Métropole, en développent l’attractivité et dont l’impact économique et social dépassent tel ou tel territoire en particulier. Ses modalités financières devront optimiser l’usage des ressources de la Métropole. Si la loi prévoit qu’à sa création, la Métropole Aix-Marseille Provence se centre sur ses compétences stratégiques, le grand nombre de projets relevant de ces domaines la conduira nécessairement à procéder à des arbitrages. Le dynamisme de la Métropole, devra s’appuyer sur un « projet métropolitain » partagé équilibré et solidaire. Les projets communs à développer le déclineront et structureront ainsi les stratégies à mettre en œuvre. 7 maq04b.indd 7 24/11/2015 11:27 VINGT-TROIS PRIORITÉS MÉTROPOLITAINES L A CRÉATION DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE PROVENCE EST PRÉVUE LE 1er janvier 2016. Les Conseils de développement de Marseille Provence Métropole, du Pays d’Aix, du Pays d’Aubagne et de l’Étoile et le Comité de consultation de l’Ouest Étang de Berre souhaitent s’adresser aux 240 élus métropolitains pour les accompagner dans la définition des politiques publiques et leur proposer des projets/actions qui relèvent de l’échelle métropolitaine et pourraient rapidement lui donner corps. Ils ont établi de façon partagée vingt-trois priorités métropolitaines qu’ils estiment devoir être conduites, dans les domaines de l’aménagement du territoire, du développement économique et de la mobilité ; thèmes sur lesquels ils ont déjà travaillé de façon partenariale et acquis une culture commune. Mettre le « projet métropolitain » en perspective La construction métropolitaine doit reposer sur un projet qui structure le développement de ce grand territoire fort de 92 communes et près de 3 200 km2. L’élaboration du « projet métropolitain » tel que défini dans le 15° de l’article 54 de la loi NOTRe devra répondre à cet objectif. Ce « projet » doit porter une véritable ambition pour le territoire, qui mobilise ses acteurs, ses responsables socio-économiques et l’ensemble des citoyens afin d’en développer le potentiel à l’échelle nationale et internationale, d’en soutenir l’attractivité, d’en conforter les fonctions métropolitaines. C’est aussi une vision d’ensemble sur l’organisation de son aménagement et les éléments qui doivent en constituer la structure commune. C’est enfin une méthode de gouvernance qui privilégie la coopération, la concertation, le partenariat avec la société civile, optimise et valorise les potentiels locaux et les initiatives de terrain et préserve les spécificités de chaque territoire. 8 maq04b.indd 8 24/11/2015 11:27 Les territoires devront garder un rôle essentiel pour préserver la proximité et assurer le lien entre l’action publique métropolitaine et leurs habitants, notamment en transmettant les préoccupations locales à la gouvernance métropolitaine et les enjeux métropolitains à la population. Ce « projet » doit entraîner l’adhésion de tous. Il doit être élaboré avec les principaux acteurs de la société civile. Au-delà, les Conseils de développement estiment que l’élaboration de l’ensemble des documents stratégiques et de planification qui relèvent de la compétence de la Métropole Aix-Marseille Provence doit être engagée dès le 1er janvier 2016. Engager le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) métropolitain Les intercommunalités actuelles ont déjà effectué un important travail pour établir leur Schéma de Cohérence Territoriale respectif. Le Schéma de Cohérence métropolitain doit prendre appui sur ces schémas mais il ne peut se réduire à leur simple juxtaposition. Il devra être enrichi par des analyses complémentaires et une vision d’ensemble à l’échelle métropolitaine qui en assureront la cohérence et l’équilibre. L’évaluation des besoins en matière de développement économique, de solidarité, d’aménagement de l’espace, d’environnement, de transports, sera d’autant plus pertinente qu’elle aura été conduite sur un territoire plus large que celui des intercommunalités actuelles. À ce titre, le SCoT commun au Pays de Martigues et à Ouest Provence est ici un exemple d’une approche par bassin de vie et d’emplois qui a prévalu sur l’approche administrative. Les Conseils de développement insistent sur la nécessité d’une vision cartographique du développement économique et urbain de l’espace métropolitain. Les territoires de projets existants devront trouver leur place et leur cohérence dans ce schéma : Vallée des énergies (ITER), Plaine de Châteauneuf-Les-Martigues, Étang de Berre et son pourtour, Golfe de Fos, Vallée de l’Huveaune, Vallée de l’Arc, MarignaneVitrolles, Arbois TGV, etc. Les Conseils de développement qui ont accompagné la préparation des SCoT des intercommunalités actuelles, prennent toute la mesure de l’ampleur de la tâche et de la difficulté à bâtir le consensus politique. Conscients que la procédure d’élaboration d’un SCoT et de l’ensemble de ses pièces codifiées est un processus long, les Conseils de développement proposent à la future gouvernance de la Métropole AMP de faire dès 2016 du « Projet métropolitain » qu’elle doit élaborer, un document qui fixe le cap, constitue un cadre d’action commun aux différents territoires et fasse un choix pour les actions les plus urgentes à conduire. Ils soulignent toutefois que la loi NOTRe introduit un article L123-23 au CGCT qui prévoit que « la Métropole d’Aix-Marseille Provence engage l’élaboration d’un Schéma de Cohérence Territoriale au plus tard le 31 décembre 2016 ». Sans entrer dans le détail du contenu du « Projet métropolitain », les Conseils de développement considèrent qu’il devra s’appuyer sur le caractère multipolaire du territoire, s’attacher à conforter les centralités existantes et pointer les centralités émergentes. 9 maq04b.indd 9 24/11/2015 11:27 Il devra également cerner les enjeux métropolitains communs aux différents territoires et notamment : • le développement de l’emploi, des grands sites d’activités et des nouvelles filières émergentes, • les axes de transports interurbains, • la question des espaces protégés, • la mise en œuvre d’une politique foncière ambitieuse, • l’enjeu des terres agricoles, • l’innovation, moteur du développement, • la solidarité territoriale, • l’évolution des grands pôles commerciaux, • la réhabilitation écologique et économique de l’étang de Berre. Source : AGAM et Conseils de développement 10 maq04b.indd 10 24/11/2015 11:27 Définir la stratégie économique métropolitaine Les Conseils de développement sont partisans depuis 2010 de la mise en place d’une stratégie économique lisible et attractive à l’échelle métropolitaine considérant que sans une image forte, une communication sur ses atouts et une organisation adaptée, ce grand territoire, entre Provence et Méditerranée, ne pourra se positionner dans la compétition internationale pour attirer les investissements, les talents, les entreprises et les emplois. Le portage commun Aix-Marseille du dossier French Tech ou du Plan Campus sont autant d’exemples réussis de la capacité des élus et acteurs locaux à coopérer et que la Métropole devra privilégier pour assurer la réussite économique de ce grand territoire. La loi NOTRe va dans ce sens puisqu’elle a strictement dévolu à la Métropole AixMarseille Provence la mission d’établir « un schéma d’ensemble relatif à la politique de développement économique et à l’organisation des espaces économiques et opérations métropolitaines ». L’élaboration de ce document, qui figure dans la liste des quinze compétences qui ne peuvent pas être déléguées aux territoires est une spécificité de la Métropole AMP. Enfin, si cette même loi a donné la compétence développement économique aux Régions, elle a toutefois ménagé les marges de manœuvre des métropoles en la matière puisqu’elle prévoit que « les orientations du Schéma Régional de Développement Économique, d’Innovation et d’Internationalisation (SRDE2I) applicables sur le territoire de la Métropole AMP sont élaborées et adoptées conjointement par le Conseil de la Métropole et le Conseil Régional et, qu’à défaut d‘accord, la Métropole élabore un document d’orientations stratégiques qui prend en compte le Schéma régional ». C’est pourquoi les Conseils de développement considèrent que la Métropole doit rapidement se doter d’un Schéma de développement économique, établi en partenariat avec la Région. Ce Schéma doit constituer le cadre de cohérence pour les interventions des territoires et des acteurs locaux et fixer les grands axes stratégiques qu’elle entend soutenir et promouvoir. Celui-ci devra s’accompagner d’une définition claire de la répartition des compétences pour la mise en œuvre des politiques correspondantes entre la Métropole et les Conseils de territoires dans un souci d’efficacité et de mobilisation du potentiel des acteurs des territoires. Jusqu’au 31 décembre 2019, ce Schéma aura pour principale mission la mise en cohérence de la compétence « Actions de développement économique » dévolue aux territoires et l’articulation avec le SRDE2I. Dans cette perspective, ce document reprend dans le chapitre suivant les projets ou actions à caractère économique qu’il serait souhaitable de mettre en œuvre dès l’année 2016. Mettre en place un schéma armature de l’organisation des mobilités métropolitaines Conscient du retard structurel en termes de réseaux et d’offres de services et compte-tenu des enjeux majeurs en matière de mobilité pour le développement durable et l’attractivité du territoire, les Conseils de développement ont posé dès 2012 l’urgence à définir un réseau-armature interurbain interfacé par des pôles d’échanges métropolitains. 11 maq04b.indd 11 24/11/2015 11:27 Un travail sur l’analyse des résultats de l’enquête ménages-déplacements de 2009 leur avait permis de proposer une esquisse de réseau métropolitain des transports comme un réseau constitué des grands axes concentrant les flux de déplacements entre les principales polarités du territoire. Cette proposition reste d’actualité et se trouve confortée par le Livre Blanc des Transports élaboré par la Mission interministérielle en charge du projet métropolitain. Il s’agit là en l’occurrence d’un ensemble de travaux et réflexions riches dont l’assemblée métropolitaine doit rapidement se saisir afin d’établir et d’approuver un schéma armature de transports. L’urgence dans ce domaine est ressentie par tous. Parce que l’amélioration de la mobilité est la priorité exprimée par tous les habitants et les acteurs de la Métropole et qu’il existe un réel consensus sur ce point, ce schéma armature devra définir les « métro-corridors » sur lesquels devront être concentrés les investissements de capacité et l’organisation de l’offre de transports collectifs métropolitains. En fonction de leur importance, l’offre de service collectif sur ces métro-corridors, recherchera la performance en termes de temps de parcours, de haute fréquence en heure de pointe, de régularité, de correspondance et de prix. Ce schéma devra, aussi, identifier les pôles d’échanges intermodaux interconnectant les trames aux différentes échelles. Les « métro-corridors » ont pour vocation la desserte des grandes centralités métropolitaines (centres villes, zones d’activité, centres commerciaux, universités, aéroport, gares TGV…) Ce sont en effet eux qui facilitent la mobilité au sein du territoire métropolitain entre les concentrations d’habitat, d’emploi et d’activités génératrices de déplacements. Ce sont ces mêmes corridors qui mettent en relation le territoire métropolitain avec le reste de l’espace régional. Le rabattement des secteurs résidentiels périurbains sur ces grands corridors doit être organisé autour de pôles d’échanges, dotés de parcs-relais adaptés. Afin de connecter ces grands corridors entre eux et avec les réseaux urbains, des pôles d’échanges devront assurer la cohérence d’ensemble du dispositif et développer la multi-modalité. Le fait de disposer de réseaux bien calibrés en termes de capacités ne suffit pas à garantir la fluidité du système du transport collectif de voyageurs. Il lui faut aussi disposer de la possibilité de passer d’un niveau de service ou d’un mode de transport à un autre dans les conditions les plus faciles pour le voyageur. Des pôles d’échanges existent déjà sur Aix, Aubagne ou Marseille mais en nombre insuffisant. Il convient d’en créer de nouveaux tout en en améliorant le fonctionnement de l’existant. En fonction des flux qu’ils génèrent, ces pôles ne seront pas de même importance et n’ont pas tous vocation à réunir la totalité des offres modales collectives. La volonté de construire un espace métropolitain multipolaire, attractif et durable, que l’ensemble des acteurs locaux appelle de leurs vœux, se mesurera à la rapidité et l’ampleur des décisions de la Métropole et des territoires associés dans le domaine des mobilités et transports en lien avec la Région qui est reconnue par la loi NOTRe comme responsable de la mise en œuvre de cette compétence. Enfin, l’efficacité de l’organisation interne ne suffit pas pour disposer d’un espace métropolitain international. De la qualité de ses outils de grande accessibilité dépendra sa capacité de rayonnement à toutes les échelles spatiales, européennes, méditerranéenne et mondiale. 12 maq04b.indd 12 24/11/2015 11:27 Mettre en œuvre rapidement quelques actions démonstratrices de l’ambition métropolitaine En termes de mobilité Mettre en place un titre unique de transport et une politique tarifaire harmonisée L’instauration d’un titre unique valable sur l’ensemble des réseaux métropolitains est plus que symbolique. Ce sera l’une des premières preuves de la plus-value métropolitaine grâce à l’autorité organisatrice métropolitaine unique. Des expériences partielles existent déjà à l’image du PASS transport créé à l’occasion de l’année Marseille Provence 2013. Aucune contrainte technique ne s’oppose à sa généralisation, il n’est besoin que d’une volonté politique. Dans le même temps, l’harmonisation tarifaire y compris dans la définition des tarifs réduits devra être amorcée afin d’établir l’équité en faveur de tous les habitants de ce territoire. Cette harmonisation sera étalée dans un temps aussi court que possible afin de ne pas mettre en péril les bilans d’exploitation actuels et la nécessaire mobilisation des crédits publics. Mettre à niveau l’offre routière et ferroviaire Le Contrat de Plan État-Région 2015-2020 (CPER) identifie un certain nombre d’investissements à réaliser pour améliorer les capacités, les conditions d’exploitation et les services sur le territoire métropolitain. Ils devront être réalisés dans les meilleurs délais et, si possible, accélérés. Les actions retenues au CPER ne sont qu’une partie de toutes celles nécessaires à la création d’un réseau métropolitain efficient. Certaines actions, notamment situées sur l’est du territoire métropolitain, pourraient être engagées grâce à des dotations supplémentaires à négocier avec l’État. Source : document d’études et de propositions établi par les Conseils de développement en 2012 13 maq04b.indd 13 24/11/2015 11:27 En matière d’ infrastructures routières • créer les tronçons manquants, notamment à l’Ouest de l’Étang de Berre, dans la perspective du développement des bassins Ouest du Grand Port Maritime de Marseille-Fos (GPMM). Cela nécessite en particulier de : MM réaliser la continuité autoroutière de Martigues à Salon-de-Provence par la création de l’A56 entre Salon et Fos qui permettra le contournement de Miramas, Istres et Fos ; MM mettre en place un échangeur A55/A56 au niveau de Croix-Sainte (Martigues) ; MM permettre le raccordement de la RD5 à l’A55 ; • achever les échangeurs autoroutiers incomplets (A8, A51, etc.) • développer l’offre en termes de capacités, ce qui nécessite en particulier de créer une desserte directe des plateformes logistiques Clésud (Miramas/Grans) et Fos Distriport (bassins Ouest Grand Port Maritime de Marseille) et le raccordement en deux fois deux voies de Clésud jusqu’à l’autoroute A54 (échangeur de Grans). En matière d’ infrastructures ferroviaires Les Conseils de développement ont globalement, dans le cadre de leurs travaux, identifié les principaux pôles d’échanges à développer ou à mettre en place dont l’intermodalité avec le niveau urbain doit être améliorée. Il s’agit en priorité de : • réorganiser les pôles d’échanges sur Vitrolles – Marignane – Aéroport Marseille Provence actuellement localisés sur plusieurs sites ; • restructurer le pôle d’échanges de Saint-Charles et développer des pôles d’échanges secondaires sur la Blancarde, Euroméditerrannée et Picon-Busserine, afin de permettre la diamétralisation du réseau et le développement d’une offre réseau de type RER. • développer un pôle d’échanges sur Martigues et sur Miramas et examiner l’opportunité de créer un pôle d’échanges entre Istres et Fos (Rassuen) ; • achever le pôle d’échanges sur le secteur de Plan d’Aillane, compte-tenu du développement du pôle d’activités d’Aix-en-Provence et de la création de la gare ferroviaire ; • créer des pôles d’échanges sur Plan-de-Campagne, La Valentine/La Barasse… À moyen terme, la trame ferroviaire pourrait être considérablement développée par l’augmentation de la capacité des principales infrastructures, par la remise en service de tronçons non utilisés ou par une offre voyageurs sur des sections actuellement exploitées exclusivement pour le fret. Dans cette perspective, les Conseils de développement considèrent que les projets de création, de réouverture ou de modernisation des infrastructures ferroviaires suivantes devront être prioritairement menés : • doublement intégral de la voie Aix – Marseille ; • réouverture des voies Rognac – Plan d’Aillane – Aix-en-Provence ; • intensification des fréquences TER voire création de nouveaux arrêts sur la ligne Marseille-Côte Bleue (Croix-Sainte – Lavéra – La Couronne notamment sur la commune de Martigues) ; • amélioration des capacités et services (temps de parcours et cadencement) de la ligne Marseille – Miramas via Martigues y compris sur l’itinéraire l’Estaque – Marseille-Saint-Charles via Arenc ; 14 maq04b.indd 14 24/11/2015 11:27 • réouverture de la voie Aubagne - Valdonne ; • création de services de navettes maritimes trans-étang entre Martigues, Istres et l’aéroport Marseille Provence ainsi que sur le secteur Martigues/Bassins Ouest du GPMM. Sur ce réseau armature métropolitain, la part actuelle prise par les déplacements en transports collectifs est dramatiquement insuffisante. Si le développement d’une offre TER adaptée aux enjeux métropolitains des déplacements reste la solution idéale, sa mise en œuvre sera longue et doit donc être engagée immédiatement. Les acteurs publics doivent trouver, sans attendre, des solutions intermédiaires en développant la complémentarité des offres interurbaines existantes. Des solutions en transports en commun coordonnées articulant bus et train visant le report modal permettraient d’améliorer substantiellement et à moindre coût la situation à court terme. Afin de pallier l’insuffisance actuelle de l’offre ferrée, les Conseils de développement préconisent de développer prioritairement une offre de navettes expresses de cars, sur le modèle de la navette Aix-Marseille ou Aubagne-Marseille, en cohérence avec l’offre ferrée existante, sur les grands axes autoroutiers et les liaisons routières stratégiques. Le développement de ces navettes présente en effet les avantages d’une opérationnalité rapide et peu coûteuse, et d’une grande réversibilité pour la collectivité. Ainsi, une offre « car » en voie prioritaire pourrait être mise en place en particulier sur l’A7, la D6 en direction de Gardanne/Trets, la D9 (Aix-en-Provence/ Marignane), la N568 (Arles/Fos/Martigues/Marignane) et la D5 (Istres/Martigues). En termes de développement économique Préserver et optimiser le potentiel des grands sites et des pôles d’activités existants Le potentiel des grands sites et pôles d’activités existants doit être optimisé. Ces pôles économiques sont en effet de gros pourvoyeurs d’emplois et portent en grande partie la richesse et le développement du territoire. Leur potentiel foncier est encore important. Les perspectives de développement qui s’y attachent doivent être confortées : Pôle d’Aix-en-Provence, Rousset, Gardanne, Les Paluds, Les Estroublans, Mourepiane, ZIP de Fos, sites pétroliers de Berre, Martigues. La reconversion en marche de certains sites, ou leur mutation économique, doivent être anticipées et accompagnées, les fragilités de certaines filières doivent être reconnues et prises en charge. Les Conseils de développement soulignent que la concrétisation de cet accompagnement nécessitera des actions foncières et d’aménagement d’envergure qui relevaient jusqu’ici des intercommunalités. Si la loi fait bien de la « constitution de réserves foncières » une compétence de la Métropole AMP qui ne peut pas être déléguée aux territoires, les dispositions concernant la création et l’aménagement des espaces économiques entretiennent des incertitudes qu’il conviendra de clarifier dès 2016 pour préserver l’opérationnalité des services. En effet, alors que la « création, l’aménagement et la gestion des zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou 15 maq04b.indd 15 24/11/2015 11:27 aéroportuaire » est une compétence qui peut être pleinement déléguée aux territoires de la Métropole AMP, la « définition, création et réalisation d’opérations d’aménagement mentionnées à l’article L. 300-1 du code de l’urbanisme » figure quant à elle dans la liste des compétences qui ne peuvent pas être déléguées sans oublier une subtilité introduite par la loi NOTRe qui brouille le dispositif puisqu’il est prévu qu’« à compter du 1er janvier 2016, puis par dérogation à l’avant-dernier alinéa du présent II à compter du 1er janvier 2020, le Conseil de la Métropole d’Aix-Marseille Provence peut déléguer à un Conseil de territoire, avec l’accord de celui-ci et dans le respect dess objectifs et des règles qu’il fixe, tout ou partie de la compétence, définition, création et réalisation d’opérations d’aménagement mentionnées à l’article L. 300-1 du code de l’urbanisme ». Développer l’économie de la connaissance, porter le renouveau industriel et privilégier le développement de filières de pointe Les Conseils de développement sont persuadés que l’avenir économique de la Métropole va largement dépendre des grandes filières industrielles qui irriguent le territoire (aéronautique, sidérurgie, pétrochimie, micro-électronique, optique, etc.) fortement représentées, souvent par de grands établissements qui doivent continuellement innover pour s’adapter aux évolutions des marchés. Source : Insee, Clap 2010, Sirene 2011 16 maq04b.indd 16 24/11/2015 11:27 Il sera aussi dépendant des petites entreprises très innovantes qui se positionnent sur des marchés de niche. Globalement, il s’agira d’accompagner et de conforter les grands projets et sites emblématiques dans leur développement en prenant en compte les exigences de réactivité de ces nouveaux secteurs dont les perspectives et la rentabilité s’inscrivent dans un temps beaucoup plus court que celui des activités traditionnelles. La question du cadre de vie, de l’accessibilité et des services à la population prend une dimension clef souvent relevée par les chefs d’entreprise pour attirer et conserver du personnel qualifié. Les données dont on dispose montrent que si l’économie productive a connu un recul en termes d’emplois dans ces secteurs traditionnels (agroalimentaire, pétrochimie, mécanique, électronique…) certaines industries technologiques ont tiré la dynamique économique locale à l’image de l’aéronautique. Les Conseils de développement estiment que la Métropole devra privilégier le développement de filières de pointe bien ancrées sur le territoire : • la microélectronique dans le cadre du Pôle de compétitivité Solutions Communicantes Sécurisées, du potentiel du pôle de Rousset/Peynier/Fuveau et du Centre Microélectronique de Provence Georges Charpak à Gardanne ; • la mécanique industrielle autour des travaux et des initiatives de l’École des Arts et Métiers d’Aix-en-Provence, du Technopôle de Château-Gombert et du potentiel de l’étang de Berre et du Golfe de Fos ; • la mécatronique, la cybernétique, la science des drones, l’intelligence embarquée et d’une façon plus générale l’aéronautique et l’avionique autour du Pôle Pégase, du projet en cours de réalisation Henri Fabre, du pôle aéronautique d’Istres et d’Airbus Helicopters à Marignane, première entreprise industrielle de la région ; • la santé, compte-tenu de la qualité et de l’excellence de l’offre de soins à Marseille, de ses hôpitaux, de ses recherches (cardiologie, cancérologie, traitement du sida…), des entreprises et centres de recherche de l’Inserm de Luminy, du Pôle de compétitivité Eurobiomed et du projet d’Immunopôle ; • les transports, la logistique et le maritime, compte-tenu de la situation géostratégique exceptionnelle de ce grand territoire, de son équipement de pointe (1er port en eaux profondes d’Europe sur les bassins Ouest), de son caractère multimodal (route/fer/air/mer et fluvial) et des compétences du Cluster Paca Logistique, du Grand Port Maritime de Marseille-Fos et des plates-formes logistiques du territoire ; • au-delà de la nécessaire implication de la Métropole dans la définition et la mise en œuvre d’un grand projet pour le GPMM (Bassins Est et Ouest), équipement métropolitain de premier rang, les Conseils de développement soulignent la nécessité d’améliorer les liaisons avec les territoires périphériques dans tous les modes de transport, notamment avec le port fluvial d’Arles et la plate-forme logistique de Saint-Martin de Crau ; • l’énergie à partir du CEA, d’ITER, du pôle de compétitivité Capénergies et du potentiel de l’éolien Off Shore (projets Vertiwind et EOOS, projet « Zone Areva »). Dans le golfe de Fos, des projets PIICTO d’économie circulaire, d’INNOVEX – production de biomasse, valorisation et stockage de CO2, Power To Gas – production d’hydrogène et méthanisation, des projets dédiés aux éco-activités complémentaires avec les industries de la transition énergétique ; 17 maq04b.indd 17 24/11/2015 11:27 • le multimédia, l’audiovisuel autour des entreprises du Pôle Média de la Belle-deMai, du projet de studios de cinéma de l’Ouest étang de Berre (Martigues) et de la nécessaire structuration d’un Pôle Métropolitain du Cinéma ; • le numérique en s’appuyant sur le projet French Tech et l’articulation entre économie traditionnelle et nouvelles technologies puisque l’industrie, la recherche et l’innovation sont étroitement liées. L’innovation passe de plus en plus souvent par l’utilisation des TIC, des logiciels et ce qu’il est convenu d’appeler les « objets communicants ». Dans cette perspective, la desserte de l’ensemble du territoire en haut débit est essentielle pour dynamiser la compétitivité des entreprises et répondre aux usages des habitants ; • l’environnement et l’économie verte à partir du Technopôle Arbois-Méditerranée ; • la chimie dont la mutation de la chimie lourde vers la chimie fine paraît incontournable ; • la science de la lumière (photonique) à partir du pôle de compétitivité et des plateformes technologiques d’OPTITEC et de l’hôtel d’entreprises Technoptic sur le Technopôle de Château-Gombert. Compte tenu de l’échelle de temps de la mise en œuvre des politiques économiques, il convient de mobiliser les moyens métropolitains pour faciliter, accélérer et concrétiser les opérations en cours (The Camp, French Tech, Henri Fabre, etc.) Les Conseils de développement attirent l’attention des futurs élus métropolitains sur le fait que la compétence « Actions de développement économique ainsi que participation au copilotage des pôles de compétitivité et au capital des sociétés d’accélération du transfert de technologie » est une compétence déléguée aux Conseils de territoire de plein-droit jusqu’en 2020, charge au Conseil de la Métropole d’arbitrer à l’issue de cette date sur l’éventuelle remontée de cette compétence. Or, s’il est clair que certaines actions de développement méritent une proximité avec les acteurs économiques accompagnés, les pôles de compétitivité animent des filières qui sont souvent régionales voire inter-régionales ou nationales et soustendent la stratégie économique définie par la Métropole. Il est donc primordial qu’un soin particulier soit apporté à la coordination d’ensemble du dispositif. À titre d’exemple, les règles applicables aux demandes de subvention portées par les pôles de compétitivité ne sont pas aujourd’hui harmonisées à l’échelle des six intercommunalités et exigent de la part de ces structures un important travail administratif pour solliciter ces ressources, indispensables à leur fonctionnement. À défaut d’un véritable guichet unique, une harmonisation des critères et des pièces à verser au dossier serait une avancée significative. Une politique industrielle est à définir en concertation avec la Région et les grands groupes présents sur le territoire pour les accompagner dans leurs innovations, dans leurs capacités à favoriser l’essaimage, dans leurs effets d’entraînement sur la sous-traitance et leur insertion territoriale. Elle peut également s’appuyer sur un réseau d’entreprises de services largement développé sur le territoire métropolitain. Cette ambition passe par une revalorisation de l’image des métiers de l’industrie afin d’y attirer les jeunes par le biais de campagnes répétées de communication et de sensibilisation avec l’ensemble des partenaires de la formation et les industriels eux-mêmes. 18 maq04b.indd 18 24/11/2015 11:27 Parallèlement, un effort accru en matière d’offre d’enseignement technologique et de formation professionnelle doit être engagé pour développer et adapter l’organisation, les moyens et l’offre de formation. Sans une formation professionnelle adaptée, sans une revalorisation notamment chez les jeunes et leurs parents de l’image des métiers manuels et de l’artisanat, le déséquilibre du marché de l’emploi, ne pourra se résorber et le développement de l’activité des entreprises sera freiné. La Métropole doit s’emparer de ce dossier aux côtés de la Région et devenir moteur d’un projet dans ce domaine dans le cadre d’un plan concerté avec les lycées professionnels et techniques, Aix-Marseille Université, les établissements de formation professionnelle et les organisations professionnelles (l’UIMM par exemple). Accompagner le développement de l’Enseignement Supérieur et de la recherche et créer les conditions de son ancrage territorial Facteur de rayonnement mais aussi élément clef du devenir de la jeunesse métropolitaine, la Métropole aura pour compétence qui ne peut être déléguée « le programme de soutien et d’aide aux établissements d’enseignement supérieur et aux programmes de recherche ». Les Conseils de développement estiment qu’elle devra se positionner aux côtés de la Région en tant qu’interlocuteur incontournable d’Aix-Marseille Université et des grandes écoles (IEP, IAE, Centrale, Ecole des Arts et Métiers, Kedge Management, Polytech, etc.) pour accompagner l’aménagement des sites d’enseignement supérieur et développer les services à la jeunesse. À ce titre, ils souhaitent que la Métropole : • s’implique activement dans le conseil d’administration d’Aix-Marseille Université ; • accompagne le développement territorial et le rayonnement de l’enseignement supérieur (résidences de chercheurs, bourses doctorales, partenariat avec les universités étrangères, communication, présence sur des salons, etc.) ; • favorise les interfaces et l’adéquation entre l’ensemble des filières de formation (universitaires ou professionnelles) et les besoins du tissu économique local notamment par la participation au projet The Camp et la mise en place d’un guichet unique au sein d’Aix-Marseille Université pour les entreprises, notamment les TPE et PME ; • crée les conditions de la qualité de la vie étudiante à l’image des actions conduites par Aix et Marseille dans le cadre du Plan Campus (rénovation des sites, des équipements sportifs et des restaurants universitaires, création de logements étudiants et de liaisons entre les campus et les centres- villes) ; • favorise les liens entre la formation des plus diplômés et celle des moins diplômés (tutorat, encadrement, stages, etc.). Porter de nouvelles formes d’économie Les Conseils de développement attirent l’attention sur le fait que le développement économique doit avoir pour objectif l’emploi et la création de richesses en premier lieu au profit des habitants du territoire. 15 % des actifs sont sans emploi au sein de l’espace métropolitain. Leur nombre augmente. Peu qualifiés, mal formés, ils ont de grosses difficultés à accéder au marché du travail. Toutes les mesures susceptibles d’améliorer l’économie métropolitaine conçue uniquement comme celle des grands projets annoncés ne seront pas suffisantes au regard de ces jeunes sans emploi. 19 maq04b.indd 19 24/11/2015 11:27 Le faible niveau de formation professionnelle des actifs conduit souvent les entreprises à recruter des salariés venus d’autres régions françaises ou de l’étranger. Sans remettre en cause les filières économiques de pointe qui portent la visibilité de notre territoire et sa dynamique économique à l’international, de nouvelles formes d’économies susceptibles d’attirer ces jeunes et qui sont déjà à l’œuvre sur le territoire métropolitain, méritent d’être encouragées. Elles sont construites sur : • la collaboration (économie collaborative), • la réparation et la location (économie circulaire), • la solidarité (économie sociale et solidaire). Elles s’expriment dans des lieux originaux (fabrique des possibles, fabulerie, repair café, hackerspace, fab labs…) où le coworking est le nouveau nom de l’accompagnement d’actifs dont l’implication et la bonne volonté font office de diplôme et le numérique de clef d’entrée. Ces initiatives porteuses de sens, d’apprentissage et de formation sur le tas, sont encore trop peu nombreuses, très éclatées et peu connues des actifs sans emploi. Elles restent ponctuelles et expérimentales. Les Conseils de développement estiment que ces nouvelles formes d’économie, à base territoriale, moins marchandes, correspondant à une demande croissante, portées notamment pas le secteur associatif, pourraient permettre de réduire le taux de chômage métropolitain. Cette dimension doit être retenue dans le schéma d’ensemble relatif à la politique de développement économique et d’organisation de ces espaces, compétence obligatoire de la métropole. D’ici 2020, le Conseil de la Métropole est invité à demander aux territoires de prendre en compte ces nouvelles formes d’économie porteuses de sens et d’emplois. Encourager la formation professionnelle La formation professionnelle n’est pas une compétence de la Métropole. Mais le faible niveau des jeunes actifs, notamment ceux en quête d’emploi, est un handicap majeur pour Aix-Marseille Provence. C’est pourquoi les Conseils de développement proposent au Conseil de la Métropole de passer une convention avec la Région pour un programme spécifique de développement de l’offre de formation professionnelle et d’apprentissage. De façon plus générale, la Métropole pourrait, à partir de 2017, exercer les compétences du Conseil Départemental en matière d’insertion professionnelle des jeunes. Faire du tourisme un vecteur du rayonnement et du développement économique métropolitain Le tourisme est la troisième activité économique de la région PACA avec 7,5 % de l’emploi total (120 000 emplois) derrière le commerce (240 000 emplois) et l’industrie (163 000 emplois). Le département des Bouches-du-Rhône représente à lui seul 20 % de la fréquentation régionale (8 millions de touristes/an) et 4 à 5 % du PIB du département. Ce serait commettre une erreur stratégique majeure d’ignorer ce secteur d’activité comme vecteur de développement et de l’opposer aux autres secteurs d’activités cités précédemment. 20 maq04b.indd 20 24/11/2015 11:27 Toutefois, l’attrait touristique et la promotion de l’aire métropolitaine mériteraient d’être mieux « coordonnés » pour valoriser l’image d’un territoire au travers de ses paysages uniques, de son cadre de vie. Par ailleurs, il convient de développer le tourisme d’affaires. Sans remettre en cause fondamentalement les politiques touristiques de chacune des 92 communes de la Métropole Aix-Marseille Provence, les Conseils de développement proposent une promotion conjointe du territoire métropolitain entre les communes, Bouches-du-Rhône Tourisme et le Comité Régional du Tourisme. À l’instar de ce que peuvent « préconiser » les structures départementale ou régionale spécialisées dans le tourisme, c’est l’ensemble du territoire métropolitain qu’il faut mettre en exergue et pas seulement les destinations de Marseille, de la Camargue et de la Provence (dernière dénomination au demeurant assez floue). L’appel aux nouvelles technologies du numérique, au sein d’une communication globale et ciblée, serait également bienvenu. En termes d’aménagement de l’espace Organiser un projet de développement cohérent sur l’ensemble Marignane-Vitrolles Partagée entre l’intercommunalité du Pays d’Aix et celle de Marseille Provence Métropole, le secteur stratégique Marignane-Vitrolles connaît un développement mal maîtrisé sans oublier l’accroissement des flux de déplacements et le développement de l’habitat périurbain (Velaux, La Fare-Les-Oliviers, Rognac, etc.) générés par son développement économique. La création de la Métropole Aix-Marseille Provence, compétente en matière de mobilité, de développement économique et d’aménagement, est une occasion privilégiée de structurer cet espace en optimisant l’utilisation du foncier, en développant les transports en commun, en soutenant les projets engagés. Il s’agira notamment de : • dynamiser la zone aéroportuaire ; • moderniser les espaces d’activités de Vitrolles et préserver des solutions pour la petite activité ; • assurer la réussite du projet Henri Fabre et l’ancrage de la filière aéronautique en lien avec les autres projets du pourtour de l’étang de Berre (Mercure, La Coulette…) ; • faciliter toutes les formes de mobilité. Faire de l’Arbois un grand projet structurant La pérennité du développement économique s’inscrit dans une logique d’anticipation. Les Conseils de développement proposent à ce titre aux élus de la Métropole, qu’au-delà des projets engagés, soient identifiés deux ou trois sites stratégiques pour le développement futur de nature à ancrer fortement l’identité métropolitaine. À cet égard, le site interface entre la gare TGV de l’Arbois et le Pôle VitrollesAéroport dispose d’atouts exceptionnels qui lui donneront une place de premier plan au cœur de l’espace métropolitain. Il importe d’en ménager les perspectives de développement. 21 maq04b.indd 21 24/11/2015 11:27 Développer de façon concertée et harmonisée les espaces commerciaux périphériques et mettre en œuvre une politique volontariste en matière de commerce de proximité et d’artisanat Les pôles commerciaux sont des éléments forts de la structuration de l’espace métropolitain dans sa dimension économique (importants pôles d’emplois, consommateurs de foncier périphérique, développements concurrentiels avec le commerce de centre-ville) et de transport puisqu’ils sont vecteurs de déplacements, principalement en automobile, qui échappent souvent aux logiques intercommunales. Force est de constater que l’offre commerciale de rayonnement régional est importante sur le territoire métropolitain : Vitrolles Espace, les Paluds/les Gargues, La Valentine, Les Milles, Plan-de-Campagne, Grand Littoral, les Terrasses du Port. Cette offre s’est souvent développée par opposition à l’offre des intercommunalités voisines sans apporter la diversité d’enseignes attendue. Alors que les études montrent que la dépense commercialisable des ménages tend à stagner et que se multiplient les achats via Internet, les Conseils de développement estiment que la Métropole devra se fixer pour objectif de rationnaliser et maîtriser l’armature commerciale à l’échelle des 92 communes notamment par le Document d’Aménagement Commercial (DAC), pièce obligatoire et opposable du futur Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) métropolitain. Il revient désormais de se centrer sur les développements qualitatifs des grands espaces commerciaux périphériques et de privilégier des logiques de proximité et de mixité (pôles secondaires, commerces de centre-ville) moins extensives et qui correspondent davantage à la demande actuelle. Mettre en place une politique de gestion des espaces naturels Les espaces naturels représentent plus de la moitié du territoire métropolitain. Ils sont soumis aux conséquences de l’étalement urbain, de l’augmentation régulière des espaces artificialisés et des conflits d’usages dont ils sont le plus souvent les perdants. Les Conseils de développement considèrent que les espaces naturels de la Métropole doivent être préservés car ils contribuent à son attractivité et au bienêtre de la population résidente. Protection et gestion de ces espaces doivent guider les plans métropolitains de l’environnement, de l’énergie et du climat. Ceci passe notamment par des mesures exemplaires pour affronter le changement climatique, réguler l’urbanisation et promouvoir des comportements responsables vis-à-vis de la nature dans toutes les formes d’activité, notamment en matière de tourisme et de loisirs. 22 maq04b.indd 22 24/11/2015 11:27 Donner toute sa place à l’agriculture métropolitaine L’agriculture est puissante sur l’espace métropolitain, notamment avec ses filières clefs que sont le maraîchage, la viticulture, l’oléiculture, le miel, les herbes de Provence, le foin de Crau, et où les Appellations d’Origine sont nombreuses et traduisent la qualité des productions. L’agriculture participe activement au développement économique et de la qualité des paysages. Elle est néanmoins en difficulté sur un espace soumis à un intense mouvement de périurbanisation et à un coût très élevé du foncier. Les Conseils de développement attirent l’attention du Conseil de la Métropole sur la nécessité de préserver la place et l’importance de l’agriculture et de l’économie agricole. L’agriculture périurbaine doit avoir sa place dans ce développement, en promouvant une agriculture de proximité qui répond à une demande sociale croissante. À ce titre, ils expriment leur crainte de la disparition possible de cette activité qui aurait de sévères conséquences sur la qualité de vie des habitants. Ils souhaitent que les documents d’urbanisme et notamment le futur SCoT métropolitain sanctuarisent les terres agricoles pour les sauvegarder de la spéculation foncière. S’appuyant sur de nombreuses initiatives porteuses, ils estiment important le développement de l’agriculture biologique, des circuits courts et des platesformes paysannes pour le projet alimentaire métropolitain. Ils souhaitent, avec tous les acteurs concernés, comme l’ont fait certains EPCI, la mise en chantier d’une charte métropolitaine de l’agriculture, partie intégrante du projet de développement durable. Source : Aupa 23 maq04b.indd 23 24/11/2015 11:27 Concevoir un projet fédérateur de l’étang de Berre L’étang de Berre, en cours de réhabilitation, concerne aujourd’hui cinq des six EPCI fusionnés dans la Métropole AMP, à l’exception près du Pays d’Aubagne et de l’Étoile. Il va devenir demain, par sa position géographique, les perspectives socio-économiques et écologiques qu’il représente, un enjeu éminemment métropolitain. Les études validées par les partenaires du Gipreb (Gestion intégrée, prospective et restauration de l’étang de Berre) soulignent qu’il faudra procéder à la réhabilitation générale de l’étang de Berre et qu’il devra être inéluctablement procédé à la dérivation totale et irréversible des eaux et limons de la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas vers le Rhône, si l’on veut retrouver un équilibre stable du milieu. Sur le plan social, ce sont 6 000 emplois directs et 2 000 emplois indirects qui pourraient être créés pendant toute la durée des travaux de réalisation, soit 6 années. L’important pour ce projet métropolitain, c’est qu’il ne nécessite pas de financement de la part de la Métropole Aix-Marseille Provence et peut lui profiter très rapidement puisqu’il peut être lancé sans délais (après arbitrage de l’État). Il peut être financé exclusivement par EDF et l’Union Européenne. 24 maq04b.indd 24 24/11/2015 11:27 CRÉER LES OUTILS NÉCESSAIRES À LA MISE EN ŒUVRE DES POLITIQUES MÉTROPOLITAINES La liste est longue des opérations à mener sur le territoire métropolitain. Au-delà des efforts que la Métropole saura développer pour dégager et optimiser ses capacités d’investissement, il est clair que des dotations financières complémentaires de l’État seront nécessaires voire incontournables. Les Conseils de développement souhaitent qu’elles soient à la hauteur des besoins, compte-tenu du retard pris en matière d’investissement. Les moyens financiers disponibles ne permettront pas de tout engager immédiatement. Les Conseils de développement demandent donc au Conseil de la Métropole d’accompagner en priorité les actions retenues en faveur de son territoire au sein du Contrat de Plan État Région 2015/2020. Ce choix délibéré permettra d‘accélérer la réalisation d’opérations dont l’engagement peut être immédiat. Parallèlement, d’autres priorités pourront être enclenchées dès lors que la Métropole sera en mesure, d’une part, de dégager des capacités de financement et, d’autre part, de monter des partenariats permettant de mobiliser des financements, soit publics, soit privés. Une agence d’urbanisme unique Le territoire métropolitain compte aujourd’hui deux agences d’urbanisme : l’AGAM qui travaille notamment pour les intercommunalités de Marseille Provence Métropole et du Pays d’Aubagne et de l’Étoile et l’AUPA qui est l’agence d’urbanisme du Pays d’Aix. L’Agglopôle Provence et l’Ouest Étang de Berre ne disposent pas d’agence d’urbanisme externalisée même si l’EPAD remplit en partie cette fonction sur le territoire de Ouest Provence. Dès 2016, la Métropole Aix Marseille Provence devra élaborer un SCoT métropolitain. À partir de 2018, ses territoires établiront des PLUI à une échelle territoriale plus fine qui définiront les conditions d’urbanisation et les perspectives de développement des 92 communes du territoire métropolitain. Le Conseil de la Métropole devra disposer d’un outil unique compétent sur l’ensemble du territoire métropolitain pour conduire les études nécessaires. Les missions de cette nouvelle agence d’urbanisme unique seront définies par le Conseil métropolitain. Elle pourra également être mise à disposition des territoires en fonction des compétences qui leur seront confiées. 25 maq04b.indd 25 24/11/2015 11:27 Une autorité unique organisatrice de la mobilité métropolitaine Les Conseils de développement prennent acte que la Métropole Aix-Marseille Provence est reconnue par la loi MAPTAM comme autorité organisatrice de la mobilité (AOM) à l’échelle des 92 communes qui la composent. Cette autorité aura pour première mission de créer les conditions d’un réseau de transport et de mobilité performant, responsable de l’organisation de la mobilité multimodale, en lien avec la Région. Améliorer l’offre globale et l’efficacité du transport collectif de voyageurs passe par un saut qualitatif de grande ampleur dans la gestion coordonnée de l’offre. L’objectif, à terme, est de permettre à un utilisateur des transports collectifs de voyager sur l’ensemble du territoire de la métropole avec le même billet, quel que soit son trajet, dans des conditions de temps, de confort et de fiabilité optimales et à un tarif attractif. L’autorité organisatrice de la mobilité devra prendre en charge la conception, le développement et la gestion de l’offre de transports collectifs sur les métro-corridors. La gestion de la couche filaire urbaine devra quant à elle rester de la compétence des communes ou des territoires de la Métropole AMP. Les délégations de services publics des transports urbains en cours ne pourront être remises en cause qu’à leur terme et leurs modalités redéfinies en fonction de leur cohérence avec l’ensemble du dispositif métropolitain. Elle devra également apporter de la cohérence dans l’offre proposée par une gestion coordonnée des services sur l’ensemble des liaisons existantes en évitant les doublons entre les lignes routières métropolitaines et régionales. Pour les Conseils de développement, les missions prioritaires de l’AOM métropolitaine doivent être : • la définition d’un réseau armature et la mise en place sur ce réseau d’un schéma des déplacements métropolitains en concertation avec la Région, lesquels doivent tendre à la coordination de l’offre et à la multimodalité. Les différents plans de financement des projets de transports collectifs sur ce réseau structurant devront être coordonnés. L’appel aux autres sources de financement devra être concerté et unique comme par exemple pour les fonds européens, les appels à projets de l’État ou le Contrat de Plan État-Région. • le développement d’une programmation des différents pôles d’échanges et la diffusion d’une information multimodale. Leur aménagement et leur gestion impliquent la coordination d’un grand nombre d’acteurs. Un outil métropolitain de maîtrise du foncier Les Conseils de développement proposent de mettre en place un outil métropolitain foncier pour constituer des stocks de terrains pour le développement économique, la construction de logements, la gestion des friches industrielles et des espaces agricoles et intervenir en appui des investisseurs. Cet opérateur de la Métropole travaillera en liaison avec l’Etablissement Public Foncier Régional et devra être doté de moyens spécifiques importants. Il convient de préciser que la constitution de réserves foncières figure bien dans la loi comme une compétence de la Métropole qui ne peut pas être déléguée. 26 maq04b.indd 26 24/11/2015 11:27 Les Conseils de développement soulignent que ce nouvel outil devra développer des capacités d’anticipation pour accélérer la sortie des opérations d’aménagement métropolitaines mais aussi pour valoriser et rentabiliser les investissements publics et ainsi garantir les capacités d’investissement de la Métropole AMP dans la durée. Une Agence unique de développement économique et de promotion internationale Les Conseils de développement sont favorables à la mise en place d’une politique harmonisée de promotion économique du territoire et d’accueil des entreprises, disposant d’un guichet unique d’accueil et de larges compétences. Cette agence devra associer dans sa gouvernance acteurs publics et acteurs privés. Au-delà de l’accueil, elle apportera son concours et son expérience dans toutes les actions de développement économique et de promotion à l’étranger. Elle devra optimiser le rôle et l’expérience de structures telles que Pays d’Aix Développement ou Provence Promotion. Une filiale dédiée « métropole » au sein de PACA Investissement Les Conseils de développement plaident pour la mise en place d’un fond d’amorçage et d’un outil financier d’accompagnement des TPE du territoire pour leur permettre de changer d’échelle et encourager la création d’emplois. Celui-ci pourrait s’appuyer sur PACA Investissement et consolider plusieurs sources de financement afin de disposer d’un fond performant. Une mise en réseau des outils d’accompagnement de l’innovation Les Conseils de développement plaident pour une complémentarité des différents outils qui composent la chaîne de l’innovation (incubateurs, pépinières, hôtels technologiques, technopôles) et ce à la fois pour éviter les concurrences et optimiser le service rendu aux entreprises et porteurs de projets. Au sein de la Métropole AMP, les équipements sont nombreux notamment : • Sur le territoire de Marseille Provence Métropole : MM Marseille Innovation : pépinière technologique et hôtel d’entreprises Technoptic de Château- Gombert, MM L’incubateur multimédia de la Belle-de-Mai, MM L’incubateur Impulse, MM La pépinière Biotech de Grand Luminy. • Sur le territoire du Pays d’Aix : MM le CEEI Provence situé sur le Technopole de l’environnement Arbois Méditerranée, MM les pépinières et hôtels d’entreprises de Meyreuil et de Pertuis. • Sur le territoire du Pays d’Aubagne et de l’Étoile : MM la Ferme de Napollon, MM le Pôle performance des Paluds. • Sur le territoire de l’Ouest Étang de Berre : MM les trois pépinières d’entreprises à Fos-sur-Mer, Istres et Miramas. Ces structures multiplient les initiatives innovantes (mise en réseau, conférences et débats, ateliers de création d’entreprise, initiatives internationales, accompagnements 27 maq04b.indd 27 24/11/2015 11:27 personnalisés…). Une plus grande mutualisation de leurs compétences et de leur expérience permettrait de dynamiser ce réseau tout en préservant les qualités et caractéristiques de chacun. Il importe également d’optimiser les financements publics qui sont mobilisés en faveur du soutien à l’innovation. Les Conseils de développement ont bien noté que les actions de développement économique, dont la participation au copilotage des pôles de compétitivité, sont des compétences déléguées aux territoires jusqu’en 2020 et qui peuvent le demeurer au-delà de cette date. Ils attirent l’attention sur le fait que cette compétence leur paraît fortement corrélée à l’enseignement supérieur et la recherche dont le soutien et l’accompagnement font partie des compétences qui ne peuvent être déléguées. Ce dernier point devra faire l’objet d’un réexamen en 2020, au vu de l’expérience. Ils considèrent toutefois qu’il serait souhaitable que les structures de soutien aux entreprises puissent harmoniser leurs interventions sur cette nouvelle dimension métropolitaine, afin de mettre en place une spécialisation thématique cohérente avec leur territoire de proximité. Une politique unique aurait l’avantage de clarifier les modes d’intervention en direction des entreprises innovantes de tout le territoire et de mettre en valeur la complémentarité des filières. Il s’agit de construire et d’organiser le réseau des outils d’aide à l’innovation. 28 maq04b.indd 28 24/11/2015 11:27 ASSOCIER LA SOCIÉTÉ CIVILE ORGANISÉE A LORS QUE LA LOI PRÉVOIT DÉSORMAIS LA MISE EN PLACE D’UN CONSEIL DE développement pour tout EPCI de plus de 20 000 habitants et précise sa vocation, elle stipule également dans son article 42 qui régit spécifiquement le Conseil de développement de la Métropole Aix-Marseille Provence que : « Un conseil de développement réunit les représentants des milieux économiques, sociaux, culturels et associatifs de la Métropole Aix-Marseille Provence. Il s’organise librement. Il est consulté sur les principales orientations de la Métropole Aix-Marseille Provence, sur les documents de prospective et de planification, sur la conception et l’évaluation des politiques locales de promotion du développement durable du territoire. Il peut donner son avis ou être consulté sur toute autre question relative à la Métropole. Un rapport annuel d’activité est établi par le Conseil de développement et examiné par le Conseil de la Métropole. Les modalités de fonctionnement du conseil de développement sont déterminées par le règlement intérieur du conseil de la métropole. Le fait d’être membre de ce Conseil ne peut donner lieu à une quelconque forme de rémunération. » Cette disposition apparaît comme un gage de réussite des futures politiques publiques métropolitaines et de leur appropriation. La fructueuse collaboration qui s’est installée au sein de la démarche partenariale des Conseils de développement depuis 2010 témoigne du potentiel de la démocratie participative dans la définition de solutions et de compromis qui permettent d’avancer et de privilégier l’intérêt général, celui de l’ensemble des usagers, au sein des discussions. Au-delà de cette disposition de droit commun, le statut particulier de la Métropole Aix-Marseille Provence prévoit la création d’un Conseil de développement. C’est sur cette base que les Conseils de développement des intercommunalités actuelles ont travaillé en 2015, via la mise en place d’un groupe de travail commun concernant le contenu et les modalités de fonctionnement de la future instance. Ils souhaitent que le dialogue entre les élus et la société civile se poursuive et à ce titre ils ont présenté à chacun des actuels Présidents d’EPCI une proposition de statuts pour accompagner la mise en place du Conseil de développement métropolitain basée sur le maintien des Conseils de développement de territoire. Le Conseil de développement métropolitain qu’ils proposent combine une représentation d’échelle métropolitaine avec celle des six territoires correspondant aux anciennes 29 maq04b.indd 29 24/11/2015 11:27 intercommunalités, afin de garantir un ancrage territorial fort des dynamiques citoyennes existantes et le portage des enjeux métropolitains auprès des acteurs de proximité. L’enjeu est de garantir la visibilité de l’instance citoyenne métropolitaine auprès des élus et des forces vives du territoire (chambres consulaires, université, entreprises, syndicats, acteurs associatifs, etc.) tout en maintenant la logique de dialogue et de négociation qui a fait jusqu’à présent le succès de leur démarche. En lien avec la gouvernance métropolitaine, ce Conseil de développement sera conforté dans ses missions en tant que : • force de propositions indépendantes et mobilisées ; • interface avec les élus et facteur de démocratie territoriale ; • regard, veille et évaluation des politiques publiques. Les Conseils de développement actuels souhaitent pouvoir poursuivre leurs missions auprès des Conseils de territoire et qu’une partie de leur composition actuelle soit appelée à constituer la part principale du Conseil de développement métropolitain. Ils estiment nécessaire que le Conseil de développement métropolitain soit mis en place dès les premiers pas de la Métropole Aix-Marseille Provence. 30 maq04b.indd 30 24/11/2015 11:27 Sept principes proposés pour la structuration du Conseil de développement Aix-Marseille Provence • Le Conseil de développement métropolitain assure la bonne représentation de la société civile de la métropole dans sa diversité territoriale comme dans celle de ses sensibilités sociales, professionnelles et culturelles. Ce Conseil devra contribuer dans sa composition et son mode de fonctionnement à établir au niveau des territoires le lien avec les citoyens et à faire vivre le besoin de proximité. • Le débat métropolitain et les travaux que le Conseil de développement métropolitain conduit, mobilisent les institutions et partenaires qui agissent et œuvrent à l’échelle de la métropole. Ils doivent y être représentés. • Une place particulière est réservée à un ensemble de personnalités qui, par leur autorité personnelle, leur expérience ou leur vision métropolitaines lui apporteront un éclairage et une contribution très précieux. • Le Conseil de développement de la Métropole Aix-Marseille Provence est constitué d’une part d’assemblées représentatives des forces vives dans chaque territoire, instituées comme des Conseils de développement territoriaux et d’autre part d’une assemblée métropolitaine. • Cette assemblée métropolitaine, véritable partenaire de la gouvernance de la métropole, est composée pour les 2/3 de membres issus des conseils de développement territoriaux, et pour 1/3 des personnalités et des représentants des institutions et organisations socio-professionnelles conformément aux principes proposés ci-dessus. • Chaque Conseil de développement territorial est représenté par 20 membres au sein de l’assemblée métropolitaine afin de privilégier la coopération et la recherche de consensus plutôt que le rapport de forces et la domination d’un territoire sur l’autre. • Le Conseil de développement de la Métropole est animé par un Bureau et des moyens suffisants pour accomplir pleinement ses missions tant au niveau métropolitain qu’ à celui des territoires. 31 maq04b.indd 31 24/11/2015 11:27 32 maq04b.indd 32 24/11/2015 11:27 33 maq04b.indd 33 24/11/2015 11:27 COMPÉTENCES DES MÉTROPOLES DÉFINIES PAR L’ARTICLE L. 5217-2 DU CGCT Compétences non délégables du conseil de la métropole Compétences délégables aux conseils de territoire de la métropole d’Aix-Marseille-Provence (Article L. 5218-7 du CGCT) d’Aix-Marseille-Provence (Jusqu’au 1er janvier 2020, déléguées aux conseils de territoire sauf opposition des ⅔ du conseil de la métropole) 1. DÉVELOPPEMENT ET AMÉNAGEMENT ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET CULTUREL Schéma d’ensemble relatif à la politique de développement économique et à l’organisation des espaces économiques et opérations métropolitaines a) Création, aménagement et gestion des zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéroportuaire b) Actions de développement économique ainsi que participation au copilotage de pôles de compétitivité et au capital des sociétés d’accélération du transfert de technologie c) Construction, aménagement, entretien et fonctionnement d’équipements culturels, socioculturels, socio-éducatifs et sportifs d’intérêt métropolitain d) Promotion du tourisme, dont la création d’offices de tourisme e) Programme de soutien et d’aides aux établissements d’enseignement supérieur et aux programmes de recherche en tenant compte du schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Programmes de soutien et d’aides aux établissements de recherche en tenant compte du schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation 2. AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE MÉTROPOLITAIN a) Schémas de cohérence territoriale et schémas de secteur Approbation du plan local d’urbanisme et documents d’urbanisme en tenant lieu Constitution de réserves foncières, prise en considération d’un programme d’aménagement d’ensemble et détermination des secteurs d’aménagement a) Élaboration du plan local d’urbanisme et documents en tenant lieu ou carte communale Définition, création et réalisation d’opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain mentionnées à l’article L. 300-1 du code de l’urbanisme (délégable à la majorité simple dès le 1er janvier 2016) Actions de valorisation du patrimoine naturel et paysager b) Organisation de la mobilité au sens des articles L. 1231-1, L. 1231-8, L. 1231-14 à L. 1231-16 du code des transports ; schéma de la mobilité b) Création, aménagement et entretien de voirie hors schéma d’ensemble ; signalisation ; abris de voyageurs, parcs et aires de stationnement Schéma d’ensemble de la voirie PDU (*) c) Création, aménagement et entretien des espaces publics dédiés à tout mode de déplacement urbain ainsi qu’à leurs ouvrages accessoires (*) Le PDU est explicitement une compétence des métropoles de droit commun (article L. 5217-2 du CGCT). Concernant la métropole d’Aix-MarseilleProvence (article L. 5218-7 du CGCT), il ne figure pas dans la liste des compétences non délégables aux conseils de territoire mais n’en reste pas moins une compétence non déléguée car relevant de l’autorité organisatrice de la mobilité sur son ressort territorial d) Participation à la gouvernance et à l’aménagement des gares situées sur le territoire métropolitain e) Etablissement, exploitation, acquisition et mise à disposition d’infrastructures et de réseaux de télécommunications au sens de l’article L. 1425-1 du CGCT 3. POLITIQUE LOCALE DE L’HABITAT a) Programmes locaux de l’habitat b) Politique du logement b) et c) Schémas d’ensemble de la politique de l’habitat, du logement et des actions de réhabilitation et de résorption de l’habitat insalubre Aides financières au logement social Actions en faveur du logement social Actions en faveur du logement des personnes défavorisées c) Amélioration du parc immobilier bâti, réhabilitation et résorption de l’habitat insalubre d) Aménagement, entretien et gestion des aires d’accueil des gens du voyage maq04b.indd 34 24/11/2015 11:27 COMPÉTENCES DES MÉTROPOLES DÉFINIES PAR L’ARTICLE L. 5217-2 DU CGCT Compétences non délégables du conseil de la métropole Compétences délégables aux conseils de territoire de la métropole d’Aix-Marseille-Provence (Article L. 5218-7 du CGCT) d’Aix-Marseille-Provence (Jusqu’au 1er janvier 2020, déléguées aux conseils de territoire sauf opposition des ⅔ du conseil de la métropole) 4. POLITIQUE DE LA VILLE a) et b) Schéma d’ensemble des dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d’insertion économique et sociale a) Elaboration du diagnostic de territoire et définition des orientations du contrat de ville b) Animation et coordination des dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d’insertion économique et sociale ainsi que des dispositifs locaux de prévention de la délinquance c) Programmes d’actions définis dans le contrat de ville 5. GESTION DES SERVICES D’INTÉRÊT COLLECTIF a) Schéma d’ensemble d’assainissement et d’eau pluviale a) Assainissement et eau hors schéma d’ensemble c) Marchés d’intérêt national d’assainissement et d’eau pluviale b) Création, gestion, extension et translation des cimetières et sites cinéraires d’intérêt métropolitain ainsi que création, gestion et extension des crématoriums c) Abattoirs, abattoirs marché d) Services d’incendie et de secours dans les conditions fixées au chapitre IV du titre II du livre IV de la première partie du CGCT e) Service public de défense extérieure contre l’incendie 6. PROTECTION ET MISE EN VALEUR DE L’ENVIRONNEMENT ET POLITIQUE DU CADRE DE VIE a) Schéma d’ensemble de la gestion des déchets des ménages et déchets assimilés a) Gestion des déchets ménagers et assimilés b) Lutte contre la pollution de l’air c) Lutte contre les nuisances sonores d) Contribution à la transition énergétique e) Soutien aux actions de maîtrise de la demande d’énergie f) Plans métropolitains de l’environnement, de l’énergie et du climat f) Elaboration et adoption du plan climat-air-énergie territorial en application de l’article L. 229- 26 du code g) Concession de la distribution publique d’électricité et de gaz de l’environnement, en cohérence avec les objectifs nationaux en matière de réduction des émissions h) Schéma d’ensemble des réseaux de de gaz à effet de serre, d’efficacité énergétique chaleur ou de froid urbains et de production d’énergie renouvelable f) Plans métropolitains de l’environnement, h) Création, aménagement, entretien et gestion de l’énergie et du climat des réseaux de chaleur ou de froid urbains g) Concession de la distribution publique d’électricité et de gaz i) Création et entretien des infrastructures de charge h) Schéma d’ensemble des réseaux de nécessaires à l’usage des véhicules électriques ou hybrides chaleur ou de froid urbains rechargeables en application de l’article L. 2224-37 du CGCT j) Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations dans les conditions prévues à l’article L. 211-7 du code de l’environnement Source : Aix-Marseille Provence Métropole, mode d’emploi. Présentation du cadre institutionnel à destination des acteurs locaux . Mission interministérielle pour le projet métropolitain – octobre 2015 maq04b.indd 35 24/11/2015 11:27 23 priorités métropolitaines pour un territoire multipolaire, attractif et solidaire Mettre le « Projet métropolitain » en perspective –– Engager le SCoT métropolitain Mettre en œuvre quelques actions démonstratrices de l’ambition métropolitaine Mobilité –– Définir la stratégie économique métropolitaine –– Mettre en place un schéma armature des mobilités métropolitaines –– Mettre en place un titre unique de transport et une politique tarifaire harmonisée –– Mettre à niveau l’offre routière et ferroviaire Développement économique –– Préserver et optimiser le potentiel des grands sites et des pôles d’activité existants –– Développer l’économie de la connaissance, porter le renouveau industriel et privilégier le développement des filières de pointe –– Accompagner le développement de l’Enseignement Supérieur Recherche et créer les conditions de son ancrage territorial –– Porter de nouvelles formes d’économie –– Encourager la formation professionnelle –– Faire du tourisme un vecteur du rayonnement et du développement métropolitains Aménagement de l’espace –– Organiser un projet de développement cohérent sur l’ensemble Marignane-Vitrolles –– Faire de l’Arbois un grand projet structurant –– Développer de façon concertée et harmonisée les espaces commerciaux périphériques et mettre en œuvre une politique volontariste en matière de commerces de proximité et d’artisanat –– Mettre en place une politique de gestion des espaces naturels –– Donner toute sa place à l’agriculture métropolitaine –– Concevoir un projet fédérateur de l’étang de Berre Créer les outils nécessaires à la mise en œuvre des politiques métropolitaines –– Une agence d’urbanisme unique –– Une autorité unique organisatrice de la mobilité métropolitaine –– Un outil métropolitain de maîtrise du foncier –– Une agence unique de développement économique et de promotion internationale –– Une filiale dédiée « Métropole » au sein de PACA Investissements –– Une mise en réseau des outils d’accompagnement de l’innovation Associer la société civile organisée –– Un conseil de développement métropolitain s’appuyant sur des conseil de développement territoriaux –– Une représentation égale, 20 membres de chaque conseil de territoire, au sein du conseil de développement métropolitain –– Un échange permanent, ascendant et descendant, entre le conseil de développement métropolitain et les conseil de développement territoriaux UNIR LES FORCES, DÉMULTIPLIER LES PROJETS Conseils de développement du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, du Pays d’Aix, de Marseille Provence Métropole et de l’Ouest de l’Étang de Berre. maq04b.indd 36 24/11/2015 11:27