57
MESURES 758 - OCTOBRE 2003
S
olutions
Les testeurs in-situ sont, pour la majeure par-
tie d’entre eux, incapables d’identifier et
d’éviter les surcharges des diodes ESD. Le
Teststation LH de Teradyne offre la capacité de
mesurer les courants de forçage en temps
réel, d’indiquer où se produit le forçage sur
la carte et d’en programmer l’intensité et la
durée maximales.
Latchup des transistors CMOS. Le Latchup
CMOS est une défaillance qui survient lors-
qu’une paire de transistors forme une struc-
ture PNPN ou NPNP de type thyristor. Il en
résulte l’établissement d’un courant élevé,
basse impédance, entre l’alimentation et la
masse du composant, ce qui peut entraîner
son dysfonctionnement, voire sa destruction.
Ce phénomène est généralement provoqué
par l’application d’une brusque montée ou
chute de tension aux entrées du composant
CMOS. Cela peut être dû à une décharge élec-
trostatique ou, durant un test in-situ, au
changement soudain d’état logique d’une
sortie soumise à un forçage.
Pour éviter ces pointes de tension potentiel-
lement dangereuses durant un test in-situ
numérique, il est nécessaire de recourir à des
techniques d’isolation numérique multi-
niveaux (MLDI, Multi Level Disable Inhibit).
Celles-ci permettent de contrôler toutes les
sorties d’un nœud et de s’assurer qu’elles
sont dans un état connu avant d’y connecter
un driver numérique. Certains testeurs in-situ
se bornent à isoler les sorties directement
reliées aux entrées du composant sous test,
mais cela ne suffit pas à prévenir les pointes
de tension se produisant sur les équipoten-
tielles qui ne sont pas directement connectées
à ce composant.
La durée du forçage. Le passage du courant
dans un composant soumis à un forçage
échauffe sa jonction et ses connexions en
sortie. La durée maximale de forçage sans
danger pour un circuit intégré est fonction
du nombre de broches concernées par le for-
çage, du niveau de courant, de la durée, du
type de boîtier et de la technologie du com-
posant. Un forçage excessivement long risque
de causer une défaillance d’une connexion en
cas d’élévation de sa température au-delà de
son point de fusion ou bien de déclencher
sur celle-ci un phénomène de fatigue pou-
vant ensuite réveiller des défauts latents et
entraîner des défaillances prématurées du
composant.
C’est pourquoi il est essentiel que la durée
des tests in-situ soit réduite au minimum
dans les cas de forçage. Certains testeurs
in-situ sont dotés de contrôleurs numériques
spécialisés et de mémoires dédiées à chaque
canal, des architectures qui sont très efficaces
pour appliquer des vecteurs de test avec rapi-
dité et précision. Les testeurs in-situ les moins
performants rallongent la durée des tests car
les vecteurs sont transférés à partir de la
mémoire du calculateur durant le test. La pré-
cision temporelle de ces testeurs est très
imprévisible car elle dépend du type de cal-
culateur utilisé, du volume de données trans-
féré et des autres applications exécutées sur
l’ordinateur.
Une expérience ayant pour but de mesurer
les performances relatives des deux méthodes
a montré qu’un testeur dépourvu de contrô-
leur numérique spécialisé prend 520 fois
plus de temps pour exécuter 1000 vecteurs
de test qu’un testeur qui en possède un (soit
104 ms contre 0,2 ms). Ce gain de temps
permet de moins éprouver les composants
durant un forçage et réduit le risque de
pointes de tension liées à l’activité sur la car-
te.
Les limites d’un test in-situ
classique
Il est clair que les testeurs in-situ classiques ne
présentent pas la précision, la sûreté et la fia-
bilité nécessaires pour tester des technolo-
gies basse tension. Utiliser malgré tout de
tels testeurs ne va pas sans risques.
Réduction de la couverture de fautes. Si les
canaux D/S (drivers/sensors) de test in-situ ne
sont pas assez précis pour piloter et vérifier
les broches basse tension, le fabricant de
cartes peut renoncer à tester les composants
concernés ou bien il doit se replier sur un
test hors tension sans vecteurs (test capacitif
des circuits ouverts ou de jonction de dio-
de, par exemple). Cette alternative n’offre
pas autant d’efficacité que le test à vecteurs
numériques car elle ralentit la cadence de
test, elle augmente le coût et la complexité
des interfaces de test et elle n’est pas en mesu-
re de détecter si on a affaire à une erreur sur
un composant (parce que l’on n’a pas mis
le bon composant) ou à un composant qui
ne fonctionne pas correctement.
Augmentation du risque de faux défauts.
En raison de l’imprécision des drivers et des
sensors des testeurs in-situ classiques et du
rétrécissement de la marge d’erreur entre
seuils logiques haut et bas, le risque est plus
élevé de voir des composants basse tension
indûment signalés comme défectueux. Des
erreurs de diagnostic de ce genre accroissent
les coûts de réparation et entraînent des inter-
ventions inutiles qui risquent d’endomma-
ger la carte davantage encore.
De nouveaux critères de choix pour
le test in-situ
Les fabricants de cartes désireux de tester avec
précision, sécurité et fiabilité les cartes à tech-
nologies basse tension doivent se tourner
vers des équipements de test in-situ réunis-
Des erreurs de diagnostic
• Une faute en U1 (broche d’activation ouverte) cause une situation anormale
de forçage
• Les seuils de tension ne peuvent plus être atteints au nœud N3.
• Le testeur indique que U2, U3 et U4 sont défectueux.
• Rien n’indique que le problème est en fait dû au forçage
Voici une carte défectueuse (circuit ouvert au niveau de U1) pour laquelle un testeur in-situ traditionnel impute incorrectement la faute à
trois composants bons (U2,U3 et U4),tout en laissant passer le véritable problème. Des erreurs de diagnostic de ce genre accroissent les
coûts de réparation et entraînent des interventions inutiles qui risquent d’endommager encore davantage la carte