Le test in-situ relève le défi les technologies basse tension

L
es fabricants de semi-conducteurs
doivent répondre aux demandes du
marché de produits toujours plus
puissants, toujours plus compacts et
présentant une autonomie de fonctionnement
toujours plus longue (donc avec une consom-
mation plus faible,afin de ménager la batterie).
Cela les a conduits, depuis maintenant une
dizaine d’années, à réduire le niveau de la ten-
sion d’alimentation de leurs composants.
En faisant fonctionner les semi-conducteurs
sous des tensions plus basses, la consomma-
tion électrique est plus faible, ce qui permet
aux ingénieurs de conception de réduire les
besoins en ventilation et/ou d’augmenter la
vitesse de traitement. Ce sont ces avantages
qui ont permis de multiplier les perfor-
mances des PC par plus de 400 en l’espace de
18 ans, tandis que leur consommation éner-
gétique demeurait globalement inchangée.
Cela dit, augmentation de la densité des com-
posants et abaissement de la tension d’ali-
mentation vont de pair. Par exemple, pour
la technologie CMOS, plus les structures des
transistors CMOS sont petites, et plus la
couche d’oxyde de la grille est mince. Et plus
elle est mince, plus elle est sensible aux
champs électrostatiques, donc aux tensions
d’alimentation (l’intensité du champ étant
proportionnelle à la tension d’alimentation).
Concrètement, avec une tension d’alimen-
tation de 5 V, il n’était pas possible de des-
cendre à une finesse de gravure inférieure à
0,6 µm, car la fiabilité de fonctionnement
s’en serait trouvée dégradée. Lorsque l’on a
pu maîtriser la technologie de fabrication à
0,35 µm, il a fallu descendre la tension d’ali-
mentation à 2,5Vcc de façon à être sûr que
le composant fonction-
ne correctement.
Tout cela explique la ten-
dance actuelle à la réduc-
tion des tensions d’ali-
mentation. En 10 ans,
celles-ci sont passées suc-
cessivement de 5 V à
3,3V, puis à 2,5V, à 1,8V
et enfin à 0,8V.
Les basses
tensions, un défi
pour le test
Les testeurs in-situ font
appel à des interfaces de
type lit à clous qui per-
mettent aux instruments
de test l’accès électrique
Les circuits intégrés travaillent à des tensions de plus en plus basses (certains fonc-
tionnent aujourd’hui sous 1,2 V, on parle de 0,8 V…) ce qui pose de réels pro-
blèmes lors du test in-situ des cartes incorporant de tels composants. Leur
manque de précision conduit souvent à des erreurs de diagnostic. Mais, surtout,
le courant de forçage trop élevé ou mal contrôlé de ces testeurs peut conduire à
la destruction du composant. Teradyne explique ici le pourquoi du comment et
donne quelques critères sur lesquels il faut plus particulièrement se pencher au
moment du choix d’un testeur in-situ pour technologies basse tension.
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MESURES 758 - OCTOBRE 2003
L’essentiel
De plus en plus de cartes
électroniques comportent
des composants alimentés
en basse tension, 5 V, voire
moins
Le test de ces cartes pose un
problème aux testeurs in-situ
classiques
Les principaux (destruction
de composants, erreurs de
diagnostic) sont imputables
aux techniques de forçage
mises en œuvre sur ces tes-
teurs
Pour les surmonter, il est
recommandé d’utiliser des
drivers à très basse impé-
dance
TEST DE CARTES ÉLECTRONIQUES
Le test in-situ
relève le défi
les technologies
basse tension
olutions
S
Les testeurs in-situ contrôlent les cartes électroniques en testant un par un
les composants qu’elles comportent.Si la carte comporte des composants basse
tension,le testeur doit en tenir compte,sinon il y a un risque de destruction
de ces composants lors du test…
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S
olutions
à chaque nœud ou équipotentielle du cir-
cuit imprimé. Grâce à ces accès, il est pos-
sible de tester individuellement chaque
composant présent sur la carte. Si le test de
chacun des composants est concluant, il y
a une forte probabilité que la carte soit
exempte de défauts d’assemblage et qu’el-
le fonctionnera correctement dans le cadre
de l’application à laquelle elle est destinée.
Cette stratégie de test fait appel à des tech-
niques de désactivation et d’inhibition afin d’iso-
ler le composant sous test des effets élec-
triques indésirables produits par les
composants qui l’entourent.
Pour réaliser le test à vecteurs sous tension
des composants numériques, le testeur uti-
lise des canaux de type driver/sensor (D/S)
capables de forcer les états logiques requis
en entrée et de lire les états logiques résul-
tants en sortie. Les drivers numériques sont
des sources de courant basse impédance
généralement capables de produire ou d’ab-
sorber 600 mA, voire plus. Cette source de
courant force temporairement les nœuds
de la carte aux niveaux logiques exigés par
le test. Cette technique consistant à surali-
menter momentanément les sorties d’un
composant afin de forcer un nœud à son
état logique opposé est connue sous le nom
de “forçage”.
Les techniques de test à vecteurs sont mises
en œuvre avec succès par les équipements
de test in-situ depuis plus de 20 ans. Cela
dit, avec l’arrivée des technologies basse
tension, les testeurs in-situ classiques trou-
vent leurs limites pour réaliser des tests
avec précision, fiabilité et sécurité. Cela
s’explique par le manque de précision des
canaux de test in-situ D/S conventionnels
et par le risque accru d’enfreindre les spé-
cifications de plus en plus serrées des ten-
sions et courants maximum des technolo-
gies basse tension.
Une grande précision des drivers/sensors.
Afin de pouvoir tester les technologies
basse tension, les drivers in-situ doivent
être suffisamment précis pour fournir
les tensions logiques haute et basse
attendues sur les broches d’entrée du
composant. De même, les sensors in-situ
doivent être assez précis pour détecter
la différence entre les niveaux logiques
haut et bas à la sortie du composant.
Les testeurs in-situ classiques utilisent pour
la plupart une configuration D/S associant
un driver élémentaire et un simple compara-
teur. Il s’agit d’une configuration simple,
économique et facile à mettre en œuvre car
elle fait appel à des composants disponibles
dans le commerce. Le driver élémentaire pré-
Principe du forçage
Effet de l’impédance trop élevée des drivers
Supposons que N1 ou N2 sont au niveau logique bas, alors le nœud N8 sera au
niveau bas (U3 étant ici une porte ET). Si, pour tester le circuit U8, il est néces-
saire que son entrée 4 soit au niveau haut, le testeur va temporairement injec-
ter un courant sur le nœud N8 de façon à le “forcer” à passer au niveau “haut”.
C’est ce que l’on appelle le forçage.
U8
DUT
U1
U3
N1
N2
N5
N3
N4 N6
N7
N8 4
11
16
U2
driver 1,2 V sans charge
driver 1,2 V avec charge de 6 ohms
Imprécision de la tension de forçage
I.R+décalage
Courant de forçage (mA)
Erreur de tension (mV)
• Le driver haute impédance programmé pour forcer le niveau logique du
composant sous test ne permet en fait d’atteindre que 0,58 V.
• Le driver basse impédance atteint 1,07 V dans les mêmes conditions.
Principe du forçage couramment pratiqué par les testeurs in-situ de façon à forcer les entrées d’un composant numérique au niveau logique
désiré (haut ou bas) pour effectuer le test.
On voit ici l’influence de l’impédance de sortie du “driver”du testeur appliquant le courant de forçage aux composants sous test (afin de les
“forcer”à passer à un niveau logique haut ou bas).Plus ces “drivers”ont une impédance élevée,plus l’erreur sur la tension est importante
(et cette erreur est d’autant plus importante que le courant appliqué est important).Cette erreur peut être très gênante lorsque l’on doit
tester des composants alimentés en basse tension :il est en effet impossible de forcer les entrées du composant au niveau logique désiré par
le test.
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S
olutions
sente une impédance de sortie typique d’en-
viron 5 ohms et une erreur de tension sans
charge de l’ordre de 150 mV. Le sensor
employé dans cette configuration se carac-
térise généralement par une erreur de ten-
sion d’entrée qui peut atteindre 300 mV.
Des testeurs in-situ plus performants recou-
rent à une boucle fermée, avec une concep-
tion basée sur des composants “sur mesu-
re”, ce qui améliore grandement la précision
de leurs drivers/sensors. Ces configurations sont
plus coûteuses et sont plus complexes à réa-
liser, mais elles offrent en général une impé-
dance de sortie bien inférieure (1 ohm ou
moins) et une erreur D/S plus faible
(100 mV ou moins).
Chacune de ces conceptions de drivers/sensors
est capable de tester correctement des tech-
nologies fonctionnant sous une tension supé-
rieure à 1,2 V, sans courant de charge. S’il
faut faire du forçage, les testeurs de concep-
tion classique ne sont cependant pas utili-
sables pour des niveaux de tension aussi bas,
à cause de l’impédance relativement élevée
des “drivers” (5 ohms).
Pour des tensions inférieures à 1,2V, le test
devient impossible en raison des impréci-
sions inhérentes au sensor du canal de test.
Un contrôle de la précision lors des for-
çages. Ainsi que nous l’avons déjà dit, on
parle de forçage au cours d’un test in-situ
numérique lorsqu’un driver doit fournir du
courant pour suralimenter temporairement
une sortie de composant dont l’état logique
est l’opposé de celui recherché. Cette situa-
tion se rencontre fréquemment, en raison
de la conception de la carte, d’une défaillan-
ce sur la carte ou de l’oubli d’un code d’iso-
lation dans le programme de test.
Prenons un exemple concret. Un program-
me typique de test in-situ pour une carte
mère de PC a fait apparaître que le forçage a
dû être appliqué lors des tests de des 56 com-
posants numériques, et qu’au total 156 cas de
forçage ont nécessité un courant de forçage
supérieur à 50 mA. La valeur médiane du
courant de forçage s’établissait à 176 mA,
avec un maximum à 600 mA et une durée
maximale de forçage de 2,5 ms.
Un phénomène de forçage de cette ampleur
peut se révéler problématique sur les testeurs
in-situ utilisant un driver à impédance de sor-
tie élevée, du fait que l’imprécision en tension
du driver augmente considérablement avec le
courant de forçage. Ceci se comprend aisé-
ment, il suffit d’appliquer la loi d’Ohm :
U = R.I. Plus le courant de forçage est élevé,
plus la chute de tension dans le driver du tes-
teur est élevée et plus faible est la tension
effectivement appliquée sur la sortie du cir-
cuit intégré. Ainsi, un driver à haute impé-
dance de sortie, programmé pour délivrer
1,2V ne produit que 0,58V sous une char-
ge de 6 ohms. Par contre, un driver à basse
impédance de sortie est capable d’atteindre
1,07V dans les mêmes conditions de char-
ge (6 ).
Concrètement, si on prend un driver à
haute impédance standard, pour un cou-
rant de forçage de 100 mA, le driver n’est
plus assez précis pour tester des logiques
1,2V.A 200 mA, il ne peut plus tester avec
précision les technologies 3,3 V. Au-des-
sus de 300 mA, cette précision devient
même insuffisante pour le test de circuits
5V.A 500 mA, le driver à haute impédance
de sortie présente une erreur de plus de
2V. En revanche, le driver à basse impédan-
ce de sortie est suffisamment précis pour
tester une logique 0,8 V même en pré-
sence d’un courant de forçage atteignant
400 mA.
Eviter de détruire les composants
lors du test
En raison de la réduction de la taille des com-
posants et de l’abaissement des seuils de ten-
sion maximum, les technologies basse ten-
sion sont davantage vulnérables à différents
types de défaillances.
Intel PC Bus Niveau logique
Bus FSB/PSB 1,2 V
AGP 3.0 1,5 V
Interface hub 1,5 V
SRAM DDR 2,5 V
Rambus 1,8 V
Niveaux logiques couramment utilisés par le jeu de composants
Pentium d’Intel sur les cartes mère de PC.
Des forçages mal ajustés
Idéalement, si le driver avait une impédance nulle, la tension de forçage program-
mée serait effectivement appliquée aux points de test. En fait, les drivers présen-
tent une impédance de sortie et ils introduisent une chute de tension proportion-
nelle au courant appliqué. Pour compenser cette chute de tension, la tension de
forçage théorique Vprog est augmentée de 1,2 V à 1,7 V.
Le but est ici de forcer l’entrée du composant U2 sous test au niveau bas, ce qui
nécessite d’appliquer un niveau supérieur à Vih min.
• La tension de 1,7 V à l’entrée du driver produit 1,12 V sur la broche du composant
testé U2 (DUT).
• U2 peut alors être testé car la tension est supérieure à Vih min (0,78 V).
• Il n’y a pas besoin de forçage sur l’entrée U1, donc les 1,7 V programmés donnent
1,6 V sur U1.
• U1 risque d’être endommagé car il subit une tension (1,6 V) supérieure à Vih max.
Pour compenser l’erreur de tension sur le forçage et obtenir le niveau désiré (ici,1,12V),les programmeurs augmentent le niveau de ten-
sion du driver (ici,1,7V).On résout un problème,mais on en crée un autre :en effet,le niveau de tension de forçage appliqué sur le circuit
U1 pour porter son entrée au niveau haut atteint un niveau trop élevé (ici,1,48V),risquant d’endommager le circuit.
Pour éviter ces inconvénients,il faut utiliser des “drivers”à basse impédance de sortie
Humour ? Si les
basses tensions ne
sont pas dangereuses
pour l’homme,elles
peuvent l’être pour
les composants.
Attention donc à ne
pas faire des tests…
destructifs !
56 MESURES 758 - OCTOBRE 2003
S
olutions
Claquage de l’oxyde de grille des transistors
CMOS. Du fait de l’épaisseur réduite de
l’oxyde de grille des transistors, les compo-
sants alimentés en basse tension sont fragiles
lorsqu’ils sont soumis à des surtensions. Le
mécanisme de défaillance est connu sous le
nom de TDDB (Time Dependent Dielectric Break-
down, claquage diélectrique dépendant du
temps) et résulte d’une interaction entre le
temps, la température, la tension et l’épais-
seur de l’oxyde de grille.
Le claquage d’oxyde de grille risque de se
produire lorsqu’une broche de composant
se voit appliquer une tension supérieure à
son maximum nominal. Par exemple, la
tension maximale spécifiée pour le
bus FSB/PSB d’Intel est de 1,75 V. Si les
broches des composants sur ce bus sont
soumises à des tensions supérieures à
1,75 V pendant une durée prolongée,
l’oxyde de grille des transistors s’en trou-
vera endommagé.
La majorité des testeurs in-situ classiques
sont conçus de telle façon que les groupes
de canaux de test D/S doivent partager les
mêmes affectations de niveaux logiques
(les canaux étant groupés par 16 ou 32).
Cette configuration, certes plus écono-
mique, risque toutefois de poser des pro-
blèmes lorsque les canaux D/S d’un même
groupe sont connectés à des broches de
composants fonctionnant sous des ten-
sions différentes. En pareil cas, les pro-
grammeurs n’ont d’autre choix que d’af-
fecter le même niveau logique à tous les
canaux de test du groupe, au risque d’ex-
poser des broches de composants basse
tension à des tensions dépassant leur maxi-
mum nominal.
Par ailleurs, les risques de surtension sont
plus élevés sur des testeurs in-situ
employant des drivers à haute impédance de
sortie car les programmeurs peuvent aug-
menter les tensions de test pour tenter de
compenser les erreurs de tension consta-
tées en cas de forçage.
Des testeurs in-situ plus élaborés évitent
ces problèmes potentiels en utilisant des
canaux D/S plus précis et des drivers dont
les seuils de niveaux logiques peuvent être
programmés indépendamment pour
chaque canal. Cette capacité de program-
mation des tests par canal évite les com-
promis risquant de conduire à appliquer
par inadvertance des tensions supérieures
aux maxima nominaux. De plus, elle garan-
tit que chaque broche du composant sous
test est soumise aux niveaux logiques exacts
exigés par ce dernier.
Surcharge des diodes de protection ESD.
Les circuits intégrés comportent des diodes
de protection contre les décharges élec-
trostatiques. Ces diodes sont sensibles aux
courants de forçage et claquent si celui-ci
dépasse le maximum spécifié. Certains
fabricants de composants conseillent de
ne pas surcharger les diodes ESD au-delà
de 100 mA. Un dépassement de cette limi-
te peut endommager les diodes, ce qui
peut passer inaperçu lors du test de la car-
te (les diodes n’ont aucune incidence sur
le fonctionnement du circuit intégré, elles
n’ont qu’un rôle de protection). Mais ceci
se révélera à l’usage comme étant une
source de problème : en effet, les circuits
intégrés dont les diodes ESD sont endom-
magées ne sont plus protégés contre les
décharges électrostatiques, ce qui peut
dégrader leurs performances et conduire à
une panne de la carte.
Le système de test in-situ TestStation LH
annoncé par Teradyne il y a quelques mois a
été conçu avec l’idée de tester les technolo-
gies à basse tension. Il offre une capacité de
2 048 ou 4 096 points de test, selon les ver-
sions. Le constructeur propose des versions
non multiplexées (un driver/sensor par point
de test) ou multiplexées (1 par 4 ou 1 par 8).
Ce testeur possède une instrumentation
analogique pour réaliser des mesures d’im-
pédance sur les circuits ouverts, les courts-
circuits et les composants passifs (résis-
tances, inductances, condensateurs, etc.). Il
réalise aussi des mesures de temps et de fré-
quence. Pour le contrôle des circuits numé-
riques, il utilise aussi bien des techniques
sans vecteur que des techniques avec vec-
teurs. Le plus grand soin a été apporté à ce
niveau. C’est ainsi que les drivers/sensors
ont une impédance de sortie très faible et
qu’il est possible de programmer le niveau
et la durée des seuils. La précision des sen-
sors est de 45 mV. Ces caractéristiques per-
mettent au testeur de traiter les circuits
électroniques basse tension que l’on trouve
sur de plus en plus de cartes électroniques.
Ce testeur occupe une surface au sol d’à pei-
ne 1,1x0,9 m.
Un testeur étudié pour le test des circuits basse tension
Des surtensions indésirables
• Le testeur fait passer le nœud B
à l’état haut pour éviter le chan
gement d’état de la sortie de U2
pendant le test de U3.
• Du fait de l’activité de la carte
(qui est sous tension), le nœud
A, qui était à l’état haut, passe à
l’état bas, ce qui oblige la sortie du circuit U1 et donc le nœud B, à passer à
l’état haut.
• Comme ce nœud était déjà en cours de forçage à l’état haut, une pointe de
tension survient en B.
• Risque possible de dommage pour les composants U1 et U2 et de faux
messages d’erreur pour U3.
On voit ici les risques de surtension liés à l’utilisation de “drivers”haute impédance,lorsque des sorties changent d’état pendant le forçage.
Les composants U1 et U2 risquent d’être endommagés et on peut avoir des doutes quant à la fiabilité du test du composant U3.
57
MESURES 758 - OCTOBRE 2003
S
olutions
Les testeurs in-situ sont, pour la majeure par-
tie d’entre eux, incapables d’identifier et
d’éviter les surcharges des diodes ESD. Le
Teststation LH de Teradyne offre la capacité de
mesurer les courants de forçage en temps
réel, d’indiquer où se produit le forçage sur
la carte et d’en programmer l’intensité et la
durée maximales.
Latchup des transistors CMOS. Le Latchup
CMOS est une défaillance qui survient lors-
qu’une paire de transistors forme une struc-
ture PNPN ou NPNP de type thyristor. Il en
résulte l’établissement d’un courant élevé,
basse impédance, entre l’alimentation et la
masse du composant, ce qui peut entraîner
son dysfonctionnement, voire sa destruction.
Ce phénomène est généralement provoqué
par l’application d’une brusque montée ou
chute de tension aux entrées du composant
CMOS. Cela peut être dû à une décharge élec-
trostatique ou, durant un test in-situ, au
changement soudain d’état logique d’une
sortie soumise à un forçage.
Pour éviter ces pointes de tension potentiel-
lement dangereuses durant un test in-situ
numérique, il est nécessaire de recourir à des
techniques d’isolation numérique multi-
niveaux (MLDI, Multi Level Disable Inhibit).
Celles-ci permettent de contrôler toutes les
sorties d’un nœud et de s’assurer qu’elles
sont dans un état connu avant d’y connecter
un driver numérique. Certains testeurs in-situ
se bornent à isoler les sorties directement
reliées aux entrées du composant sous test,
mais cela ne suffit pas à prévenir les pointes
de tension se produisant sur les équipoten-
tielles qui ne sont pas directement connectées
à ce composant.
La durée du forçage. Le passage du courant
dans un composant soumis à un forçage
échauffe sa jonction et ses connexions en
sortie. La durée maximale de forçage sans
danger pour un circuit intégré est fonction
du nombre de broches concernées par le for-
çage, du niveau de courant, de la durée, du
type de boîtier et de la technologie du com-
posant. Un forçage excessivement long risque
de causer une défaillance d’une connexion en
cas d’élévation de sa température au-delà de
son point de fusion ou bien de déclencher
sur celle-ci un phénomène de fatigue pou-
vant ensuite réveiller des défauts latents et
entraîner des défaillances prématurées du
composant.
C’est pourquoi il est essentiel que la durée
des tests in-situ soit réduite au minimum
dans les cas de forçage. Certains testeurs
in-situ sont dotés de contrôleurs numériques
spécialisés et de mémoires dédiées à chaque
canal, des architectures qui sont très efficaces
pour appliquer des vecteurs de test avec rapi-
dité et précision. Les testeurs in-situ les moins
performants rallongent la durée des tests car
les vecteurs sont transférés à partir de la
mémoire du calculateur durant le test. La pré-
cision temporelle de ces testeurs est très
imprévisible car elle dépend du type de cal-
culateur utilisé, du volume de données trans-
féré et des autres applications exécutées sur
l’ordinateur.
Une expérience ayant pour but de mesurer
les performances relatives des deux méthodes
a montré qu’un testeur dépourvu de contrô-
leur numérique spécialisé prend 520 fois
plus de temps pour exécuter 1000 vecteurs
de test qu’un testeur qui en possède un (soit
104 ms contre 0,2 ms). Ce gain de temps
permet de moins éprouver les composants
durant un forçage et réduit le risque de
pointes de tension liées à l’activité sur la car-
te.
Les limites d’un test in-situ
classique
Il est clair que les testeurs in-situ classiques ne
présentent pas la précision, la sûreté et la fia-
bilité nécessaires pour tester des technolo-
gies basse tension. Utiliser malgré tout de
tels testeurs ne va pas sans risques.
Réduction de la couverture de fautes. Si les
canaux D/S (drivers/sensors) de test in-situ ne
sont pas assez précis pour piloter et vérifier
les broches basse tension, le fabricant de
cartes peut renoncer à tester les composants
concernés ou bien il doit se replier sur un
test hors tension sans vecteurs (test capacitif
des circuits ouverts ou de jonction de dio-
de, par exemple). Cette alternative n’offre
pas autant d’efficacité que le test à vecteurs
numériques car elle ralentit la cadence de
test, elle augmente le coût et la complexité
des interfaces de test et elle n’est pas en mesu-
re de détecter si on a affaire à une erreur sur
un composant (parce que l’on n’a pas mis
le bon composant) ou à un composant qui
ne fonctionne pas correctement.
Augmentation du risque de faux défauts.
En raison de l’imprécision des drivers et des
sensors des testeurs in-situ classiques et du
rétrécissement de la marge d’erreur entre
seuils logiques haut et bas, le risque est plus
élevé de voir des composants basse tension
indûment signalés comme défectueux. Des
erreurs de diagnostic de ce genre accroissent
les coûts de réparation et entraînent des inter-
ventions inutiles qui risquent d’endomma-
ger la carte davantage encore.
De nouveaux critères de choix pour
le test in-situ
Les fabricants de cartes désireux de tester avec
précision, sécurité et fiabilité les cartes à tech-
nologies basse tension doivent se tourner
vers des équipements de test in-situ réunis-
Des erreurs de diagnostic
• Une faute en U1 (broche d’activation ouverte) cause une situation anormale
de forçage
• Les seuils de tension ne peuvent plus être atteints au nœud N3.
• Le testeur indique que U2, U3 et U4 sont défectueux.
• Rien n’indique que le problème est en fait dû au forçage
Voici une carte défectueuse (circuit ouvert au niveau de U1) pour laquelle un testeur in-situ traditionnel impute incorrectement la faute à
trois composants bons (U2,U3 et U4),tout en laissant passer le véritable problème. Des erreurs de diagnostic de ce genre accroissent les
coûts de réparation et entraînent des interventions inutiles qui risquent d’endommager encore davantage la carte
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