De l’imbécilité foudroyante du Keynésianisme Deuxième Partie La semaine dernière, j’ai essayé de montrer que la première des recommandations de Keynes qui était de procéder à « l’euthanasie du rentier » , c’est-à-dire de maintenir des taux d’intérêts anormalement bas, amenait à un écroulement de la croissance économique et à un appauvrissement généralisé, sauf bien sur pour les « riches », les détenteurs d’actifs. Cette semaine, je vais m’attacher à montrer que la deuxième recommandation de Keynes qui était que l’Etat devait embaucher des gens pour creuser des trous qu’il reboucherait le lendemain est à peu prés aussi désastreuse que la première. En termes simples, je vais développer l’idée que toute hausse structurelle du poids de l’Etat dans l’économie fait baisser la croissance et donc monter le chômage. Pour ce faire, je vais utiliser les statistiques de la Grande- Bretagne puisque l’offre politique et la pratique de gouvernement dans ce pays correspondent très exactement à cette idée. Les Conservateurs quand ils sont au pouvoir s’attachent toujours à réduire le poids de l’Etat, et en cela ils sont anti Keynésiens tandis que les travaillistes font toujours le contraire, comme le montre le premier graphique. La ligne rouge représente la moyenne à 7 ans du ratio secteur public sur secteur privé en Grande Bretagne. Que le lecteur considère cette ligne un peu comme la tendance « lourde ». La ligne bleue représente la moyenne annuelle du même ratio et elle est bien sûr plus volatile. Si une récession se produit, on verra la ligne bleue monter en raison de la hausse temporaire des dépenses de l’Etat créée par cette récession, mais tant que la ligne rouge ne monte pas on peut être certain que la hausse du poids de l’Etat n’est pas structurelle mais cyclique, et donc que tout va bien. Comme le lecteur le voit, les travaillistes au pouvoir amènent TOUJOURS à une hausse du poids de l’Etat, les Conservateurs toujours à une baisse. Rappelons en passant que les travaillistes furent directement responsables de l’arrivée du FMI à Londres à la fin des années 70 (Grande- Bretagne en faillite), ce qui explique sans doute pourquoi les Conservateurs restèrent au pouvoir pendant si longtemps ensuite… Ce point ayant été établi, passons à la deuxième étape et regardons la relation entre la tendance structurelle du poids de l’Etat Anglais dans l’économie et la croissance tout aussi structurelle du PIB en Grande Bretagne. Voici le graphique. Le lecteur voit bien que plus le poids de l’Etat est important (échelle inversée à gauche), plus la croissance économique est faible. Les Travaillistes ont brillamment amené en environ dix ans le taux de croissance moyen sur les 7 années précédentes d’environ 2 .5% par an à 0.5% par an. Depuis leur départ, le taux de croissance est repassé de 0. 5 % à 1. 5 %, ce qui est quand même beaucoup mieux que notre pauvre pays qui lui a vu, comme toujours et quels que soient les partis au pouvoir une hausse du poids de l’Etat depuis sept ans. Jamais, depuis 1973, le poids de l’Etat dans l’économie Française n’a baissé sur 7 ans, les deux plus fortes hausses étant intervenues durant les Présidences de Giscard et de Sarkozy. Et encore bravo à la soit disant Droite. Certes, certes, va me dire le lecteur, mais le chômage a du monter puisque les pauvres travailleurs ne sont plus payés à creuser et à reboucher des trous et vont donc devoir s’inscrire au chômage ? Vérifions, vérifions toujours, vérifions encore… Ciel ! C’est l’inverse qui s’est passé. Le taux de chômage de la population active est passé d’un peu plus de 8 % après la grande crise financière à 5.1 %. Ce qui semble indiquer que si l’Etat vire les cantonniers qui creusent et qui bouchent des trous qui ne servent à rien, l’emploi va monter. Voila qui parait un peu excessif, mais vérifions tout de même. Où l’on voit que depuis 2010, le secteur public en Grande Bretagne a PERDU environ un million d’emplois (échelle de droite ligne rouge) tandis que le secteur privé en gagnait un peu moins de 4 millions (échelle de gauche, ligne noire). Et je retrouve là une fois de plus ma règle habituelle : si l’Etat vire un fonctionnaire, trois emplois sont créés dans le secteur privé presque immédiatement, le contraire étant également vrai. Et cette règle, je la retrouve à peu prés dans tous les pays du monde, et à toutes les époques. A mon avis les prescriptions budgétaires du prophète de Cambridge sont donc tout aussi stupides que ses prescriptions monétaires Ce qui m’amène à ma conclusion et à quelques réflexions philosophiques: Mais pourquoi donc les classes dirigeantes s’entêtent-elles à suivre des politiques qui appauvrissent la majorité de la population ? La réponse est toute simple : c’est parce qu’ils VEULENT que la majorité de la population s’appauvrisse car c’est sur cet appauvrissement qu’ils fondent leur pouvoir.Le plein emploi amène toujours à des hommes libres, à une société ouverte, à une robuste méfiance envers les Oints du Seigneur, comme en Suisse.Qui connait le nom d’un politicien Suisse ? Une société qui s’appauvrit se tourne vers l’Etat pour être « protégé » et donc la seule façon de forcer des hommes libres à se tourner vers l’Etat est de les appauvrir. CQFD. Et si c’est cela le but à atteindre, alors le Keynésianisme remplit parfaitement ses objectifs.Il permet de ruiner les gens tout en leur donnant l’impression que l’on est généreux. Une combinaison imbattable.