Le bulletin de l’association Vive la Résistance
- 1 - Bulletin N°6 – Janvier 2014
Pour nous, l’Histoire de la Résistance va jusqu’au fond de l’avenir.
Bulletin N°6 – Janvier 2014
Sommaire
1- Le mot du Président
2- Hommages
3- Journée de la
Résistance 21/2
4- Expo « Sur les pas
de nos libérateurs »
5- La « route Leclerc »
du 11 au 19 août
6- Alençon-Mourmelon
7- Hommage au 501
8- Journée de la
Résistance 3/12
Chers adhérent(e)s,
Chers ami(e)s de la Résistance,
Nous avons l’honneur et le plaisir de vous adresser le
bulletin N°6 de notre association.
Tout d’abord, en ce mois de janvier, je me permets de
vous adresser, au nom de toute l’équipe du Bureau, mes
meilleurs vœux et souhaits, de santé et de bonheur, pour
la nouvelle année.
Dans la suite logique d’un travail de terrain soutenu et
continu, 2013 fut une grande année pour notre
association. Beaucoup d’événements, dont certains
dépassent largement les limites de notre région, ont pu
être mis en place. Vous en retrouverez les principaux
aspects dans ce bulletin.
Une année marquée par des liens renforcés avec les
régiments : le 501
ème
Régiment de Chars de Combat
(pour illustration ce magnifique final pyrotechnique de la
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journée spéciale « Hommage au 501
ème
RCC » organisée dans la prestigieuse Cour
d’Honneur de l’Hôtel du Département) et le 13
ème
Régiment du Génie invité pour la première
fois cette année sur la « Route Leclerc ». La grande exposition réalisée dans la galerie
marchande du Centre commercial Leclerc était également une première et une réussite que
nous renouvèlerons cette année (du 16 au 21 juin).
2014 sera comme vous l’imaginez une année très chargée. Nous sommes très investis et
très demandés, ce qui ne peut que nous réjouir.
Le premier rendez-vous de l’année sera la « Journée de la Résistance, de la Déportation
et des Droits de l’Homme » que nous organisons le 17 février avec la présence de plusieurs
grands témoins au collège Louise Michel. Elle s’inscrit notamment dans la préparation du
Concours de la Résistance et de la Déportation. Une sortie pédagogique en Bretagne et sur
l’île de Sein récompensera les élèves méritants durant le week-end de Pâques.
Nous travaillerons jusqu’en juin avec l’ISF (Institut Supérieur de Formation) sur un projet
intitulé « La vie à Alençon à l’aube du débarquement » ; une exposition sera réalisée.
Les événements habituels seront rehaussés : un spectacle son et lumière « Leclerc et la
Libération de l’Orne » sera proposé le mercredi 18 juin sur le parking aérien du Centre
commercial Leclerc à Arçonnay.
Le 30 juin, nous honorerons le souvenir des 19 fusillés de la Galochère à Condé-sur-
Sarthe. Une soirée-conférence y est prévue.
En lien avec les communes traversées, la « Route Leclerc » vivra des temps forts : à Fyé
le 11 août, en forêt d’Ecouves le 12, à Ecouché, à Chahains (avec l’inauguration d’une
borne) le 13, à Exmes le 18 août. Le samedi 23 août nous proposerons une grande journée
à Chambois avec la diffusion d’un spectacle son et lumière sur le donjon et l’animation d’un
« bal 1944 » en soirée.
Avec le Conseil Général de l’Orne, je serai également mobilisé pour commenter une série
de visites en car sur la Route Leclerc en juillet et en août.
Nous vous tiendrons bien sûr au courant de tous ces rendez-vous.
L’hommage aux morts et aux vétérans est pour nous une priorité ; nous pensons à celles
et ceux qui nous ont quittés au début de ce bulletin.
Je me dois également de vous informer de l’immense honneur qui m’a été fait par le
Conseil d’administration de la Fondation de la France Libre en me nommant vice-président
national en septembre dernier. Nous mesurons les responsabilités qui sont les nôtres et
nous ferons tout pour nous en montrer dignes.
Merci à toute l’équipe, à tous nos partenaires, poursuivons ce beau travail.
Christophe Bayard
Président de Vive la Résistance
Vice-Président de la Fondation de la France Libre
Photo : Notre secrétaire, Henriette Caroubi, et Pierre Guilbert le 15 août 2013 à Sées.
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Hommage à Jacques PIGNEAUX DE LAROCHE
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de notre ami
Jacques Pigneaux de Laroche le 20 juillet 2013, à l’âge de 92 ans. Ses obsèques ont
été célébrées le 26 juillet en la chapelle Saint - louis de l’Ecole militaire.
Grand Français libre de 1940, Ancien de Bir Hakeim, ce magnifique combattant était
un homme brillant et d’une très grande classe. Il faisait partie des meilleurs.
Jacques Pigneaux de Laroche est né à Paris le 18 décembre 1920. Titulaire de deux bacs
(Philo et Math-Elem), il suit des études de sciences.
Lors de la débacle de juin 1940, il s’embarque à Saint-Jean-de-Luz à bord du Sobieski le 21
juin.
Débarqué à Plymouth le 23 juin, il signe un engagement –le N°17- dans les Forces
Françaises Libres dès le 1
er
juillet. Ayant fait la préparation militaire supérieure d’artillerie, il
s’engage dans cette arme.
Après l’opération de Dakar, à laquelle il participe à bord du Pennland, il sert comme
motocycliste à la 1
ère
section d’artillerie pendant la campagne d’Erythrée. Puis son unité est
envoyée au camp de Qastina, en Palestine, en vue de la campagne de Syrie, où il combat
sous les ordres d’Albert Chavagnac.
Après la signature de l’armistice de Saint-Jean-d’Acre (14 juillet 1941), l’artillerie étant
cantonnée à Damas, il suit les cours d’élèves aspirants avec quatre autres artilleurs : Jean
Chambon (tué à Bir Hakeim), Laurent Ravix, Jacques Roumeguère et Gérard Théodore.
Avec ses quelque 3700 camarades de la 1
ère
Brigade Française Libre (1
ère
BFL), il est
envoyé en Lybie et prend part, au sein du 1
er
Régiment d’Artillerie (1
er
RA), à la bataille de Bir
Hakeim (27 mai-11 juin 1942). Il y est grièvement blessé le 9 juin tandis que le lieutenant-
colonel Broche et son adjoint le capitaine Duché de Bricourt sont tués à ses côtés.
En Egypte, à Alexandrie, il rencontre Annie Zahar, une infirmière de la Croix-Rouge, sous-
lieutenant, elle-même engagée depuis 1940 dans la France Libre, et dont les parents
reçoivent dans leur propriété tous les Français Libres de passage. Elle devient sa femme le
25 mars 1943. Ils auront quatre fils.
Après la campagne de Tunisie, il sert en Italie et en France dans l’aviation d’artillerie,
comme observateur à bord d’un Piper Cub.
La guerre terminée, Jacques Pigneaux de Laroche devient stagiaire à la Régie Renault
avant d’entamer une brillante carrière au sein de grandes entreprises multinationales, dans
le secteur de la pharmacie puis de la chimie. Son sens de l’intérêt public l’amène à
s’engager dans la vie publique et il est élu pour deux mandats successifs maire de la
commune d’Hellenvilliers dans l’Eure. Il occupe également les fonctions de trésorier général
au sein de l’association des Français Libres de 1982 à 2000 puis de la Fondation de la
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France Libre jusqu’en 2011. Dans chacune de ses activités, il s’est illustré par sa profonde
compétence, son sens du devoir et son affabilité.
Nous avons eu l’honneur de recevoir Jacques
Pigneaux de Laroche à plusieurs reprises à
Alençon pour témoigner devant les élèves.
Son témoignage était d’une grande qualité car
il savait parfaitement exposer son parcours
exceptionnel dans la France Libre et transmettre
l’état d’esprit qui l’avait animé pour s’engager et
combattre pendant près de cinq ans pour la
liberté.
Très modeste, ne se mettant jamais en avant,
il impressionnait par son intégrité et sa droiture.
Comme ses camarades de combat, engagés
dans les différentes unités des Forces
Françaises Libres, il était un volontaire
optimiste. Il savait nous dire qu’ « une situation
même très difficile n’est jamais désespérée ».
Lui qui avait combattu à Bir Hakeim avec ses
« frères issus de plus de 50 nationalités
différentes », il nous montrait que le message
de la France Libre est très moderne et qu’il
représente un exemple pour la période que
nous vivons.
Jacques Pigneaux de Laroche était un très grand Français Libre. Nous n’oublierons
jamais son message.
Hommage à Casimir BROQUÈRE
Casimir Broquère, Français Libre, Ancien de la 2
ème
D.B.,
nous a quittés le 3 avril 2013 à l’âge de 91 ans.
Après son enfance et sa jeunesse passées à Saint-Blancard (Gers) où il est né le 12
juillet 1921, pour échapper à l’occupation allemande et faute de trouver le moyen de
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rejoindre l’Angleterre, il s’est engagé dans les Chasseurs d’Afrique, à Alger en février 1941.
Après avoir participé à la campagne de Tunisie, et avoir été nommé brigadier en avril 1943, il
s’est engagé à Kairouan à la Force L. Affecté au 4
ème
Escadron du 1
er
R.M.S.M., il a fait le
parcours Sabratha-Témara. Enfin l’Angleterre en avril 1944. Le 11 août, il est grièvement
blessé à La Hutte (sur la route Le Mans-Alençon) et évacué vers la Grande Bretagne où il
est hospitalisé. Rétabli il rejoint le 4
ème
Escadron à Baccara et retrouve une place de chef de
voiture sur une auto-mitrailleuse. Nommé maréchal des logis-chef, le 1
er
janvier 1945, il est
démobilisé en octobre 1946. Il commence une carrière dans la Gendarmerie et séjourne en
Indochine, en Tunisie, au Maroc où il participe à la formation de la Gendarmerie royale. De
retour en France, il est nommé adjudant puis lieutenant de réserve de cette arme. Il a pris sa
retraite en décembre 1968.
Casimir Broquère était venu avec son épouse en Normandie en 2009 lors des
cérémonies du 65
ème
anniversaire de la Libération. Nous conserverons le souvenir
d’un Français libre, pur gaulliste, qui ne manquait jamais de nous encourager dans
tous nos travaux liés à la mémoire de cette période.
Hommage à Hélène Gomez
Hélène Gomez, résistante-déportée est décédée le 2 septembre 2013.
Hanna Hoppen Waldhorn, dite Hélène Guerrin dans la Résistance (pseudo « La
Biquette ») et Hélène Gomez de son nom marital, est née le 6 mars 1921 à Jasina
(Tchécoslovaquie).
Emigrée à l’âge de quatre ans à Paris, rue des Rosiers, en 1924.
Résistante à Alençon entre fin juillet 1942 et son arrestation en janvier 1944. Elle arrive à
Alençon après avoir échappé à la Rafle du Vel d’Hiv (son père et sa mère ont été emportés),
présentée par un certain Georges, originaire d’Alençon, bistrotier dans le Marais à Paris, à
un inspecteur du travail d’Alençon M. Josse, qui la place à la préfecture comme secrétaire du
directeur du S.T.O. et lui procure des faux papiers afin de camoufler ses origines juives. Elle
travaille alors avec Guy Dupont et Clothilde Rondeau, résistants comme elle dans ce service
(Résistance administrative N.A.P. et mouvement O.C.M.). Ils réussiront à éviter le S.T.O. à
beaucoup, en les envoyant notamment dans des fermes ou des maquis.
Modéliste de formation ayant un joli coup de crayon, Hélène se spécialisera dans les faux
papiers.
Elle accompagnera des aviateurs anglais à Paris (ville qu’elle connaît bien).
Parlant allemand (c’est sa langue maternelle), on lui demande de lier connaissance avec les
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