2.3 Sciences de la Terre Le domaine continental et sa dynamique PRODUCTION ACTUELLE DE NOUVEAU MATERIAUX CONTINENTAUX . La distribution des âges de la croûte continentale montre que les roches plus jeunes de la croûte continentale sont localisées dans les zones de subduction. Problématique Comment l’activité magmatique associée aux zones de subduction peut-elle être permettre la production de nouveau matériel continentaux ? Activité 1 Caractéristiques des zones de subduction Video merapi/ krakatoa http://www.dailymotion .com/video/xfjl7f_erupti on-explosive-du-volcankrakatoa-et-merapiindonesie_news#.UPfAZi fK7oI Erupción de 1883 http://fr.wikipedia.org/ wiki/%C3%89ruption_du _Krakatoa_en_1883 I. LE VOLCANISME DES ZONES DE SUBDUCTION I.1. Un volcanisme explosif Les zones de subduction sont qualifiées de marges océaniques actives car l’activité sismique et volcanique y est intense. Cf. Ceinture de feu du Pacifique. Les édifices volcaniques sont alignés parallèlement à la marge, les éruptions se caractérisent souvent par leur violence qui peuvent, dans les zones habitées, des dégâts considérables. Il s’agit d’un volcanisme de type explosif. Une éruption explosive est caractérisée par : Un important volume de téphras (matière solide éjectée lors de l’explosion). Ex du Krakatoa (Java) en 1883 : 10 km3 de téphras + colonne de cendres de 25 km de hauteur. Une émission d’une grande quantité d’eau. Nuée ardente : aérosol composé de gaz, de cendres et de blocs de toutes tailles, portés à haute température (plusieurs centaines de degrés Celsius) et dévalant les pentes du volcan à grande vitesse (200 à 600 km.h-1). I.2. une explosivité liée à la richesse en silice du magma La viscosité représente la résistance à l’écoulement. Cette résistance est fonction des frictions internes provenant des différentes liaisons chimiques et notamment de la liaison Si–O. Ainsi, plus les laves sont riches en silice Si, plus elles sont visqueuses. Or les magmas produits dans les zones de subduction sont riche en silice. Lors d’un épisode éruptif, la lave, trop visqueuse pour s’écouler facilement, se refroidit en formant un véritable « bouchon » dans la cheminée volcanique. Les gaz provenant du dégazage du magma s’accumulent alors dans la cheminée et, lorsque la pression des gaz devient trop importante, elle pulvérise le bouchon et, souvent, toute la partie sommitale du volcan est décapitée. Cette gigantesque explosion donne naissance à un énorme panache volcanique et à une nuée ardente. DOSSIER 2.3 > PRODUCTION ACTUELLE DE CC 1 Activité 2 Les roches des zones de subduction II. LES DIFFERENTES ROCHES MAGMATIQUES ASSOCIEES AU CONTEXTE DE SUBDUCTION II.1. Des roches volcaniques et plutoniques > Roches volcaniques : Principalement : andésite et rhyolite Structure microlitiques : la plus grande partie de la roche est formée de petits cristaux (microlites) noyés dans un verre non cristallisé. Une telle structure révèle un refroidissement rapide du magma en surface à la suite d’une éruption. > Roches plutoniques : Principalement : granitoïdes dont granodiorites Structure grenue : entièrement cristallisées et composées de grains jointifs (des cristaux visibles à l’œil nu et non orienté dans un plan particulier). Une telle structure révèle un refroidissement lent, en profondeur, à l’intérieur d’un pluton. Roches volcaniques et plutoniques des zones de subduction ont une composition chimique apparentée indiquant qu’elles se forment à partir de la cristallisation d’un même type de magma. II.2. Des roches riches en minéraux hydroxylés > Les granitoïdes de la croûte continentale renferment des minéraux hydroxylés (riches en groupement OH) : principalement les micas (noirs/biotites et blancs/muscovites) : 12 à 15% eau amphiboles (1.5% eau) > Les minéraux des basaltes et des péridotites sont anhydres, c'est-à-dire dépourvus de groupement OH. >> Se pose alors la question de l’origine de l’eau dans les roches de la croûte continentale et de l’origine du magma dans les zones de subduction. III. ORIGINE DU MAGMA Activité 3 Origine du magma II.1. Fusion partielle de la péridotite hydratée du manteau > L’étude comparative de plusieurs zones de subduction montre que la formation de magma a lieu autour de 150km de profondeur. > L’étude au laboratoire de la fusion de roches dans différentes conditions de PT montre que, dans un contexte de subduction : un basalte anhydre ou hydraté ne peut pas fondre : ce n’est donc pas la croûte océanique plongeante qui fond. Une péridotite anhydre ne peut pas fondre. Seule une péridotite hydratée placée dans les conditions PT du manteau de la plaque chevauchante peut fondre partiellement. L’hydratation a pour effet d’abaisser le point de fusion de la péridotite. Le magma des zones de subduction provient donc de la fusion partielle des péridotites mantelliques hydratées de la plaque chevauchante. > La comparaison de la composition chimique d’une péridotite hydratée et d’un magma andésitique montre que le taux de fusion est d’environ 10%. Le magma andésitique se trouve enrichi en silice par rapport à la péridotite. DOSSIER 2.3 > PRODUCTION ACTUELLE DE CC 2 > Conditions de fusion des péridotites déterminées expérimentalement et géothermes de dorsale et de zone de subduction (évolution de la température en fonction de la profondeur) (1) (2) (2) a. Fusion expérimentale de la péridotite sèche Géotherme de la dorsale (1) Géotherme de zone de subduction (2) b. Fusion expérimentale de la péridotite hydratée GPa = Gigapascals II.2. Origine de l’hydratation des roches de la plaque plongeante > Au cours de l’expansion océanique la lithosphère s’éloigne progressivement de la dorsale où elle a été mise en place. Ainsi, plus la lithosphère océanique s’éloigne de la dorsale : Plus elle se refroidit Plus elle s’hydrate au contact de l’eau. Ces deux conditions sont à l’origine d’un métamorphisme qui transforme la minéralogie des roches de la croûte océanique. Les gabbros sont transformés en métagabbros de faciès schiste vert. La présence de minéraux hydroxylés (actinote et chlorite) témoigne de l’hydratation des roches. > Lors que la lithosphère océanique entre en subduction, elle se trouve dans de nouvelles conditions pression/température ce qui entraine un nouveau métamorphisme. Les métagabbros de faciès schiste vert se transforment en métagabbros de faciès schiste bleu. Ces roches sont de plus en plus déshydratées. Les transformations chimiques liées au métamorphisme s’accompagne d’une libération d’eau. > L’eau libérée par les transformations minéralogiques de la croûte plongeante entraine l’hydratation de la péridotite de la plaque chevauchante et contribue à abaisser le point de fusion des péridotites. La fusion partielle de ces péridotite est à l’origine du magma des zones de subduction. DOSSIER 2.3 > PRODUCTION ACTUELLE DE CC 3 IV. PRODUCTION ACTUELLE DE NOUVEAU MATERIAU CONTINENTAUX IV.1. Evolution de la composition chimique des magmas > La fusion partielle des péridotites hydratées produit un magma originel de composition basaltique. La composition chimique de ce dernier va ensuite se modifier : Son refroidissement très lent s’accompagne d’une cristallisation progressive, qui commence par celles des minéraux les plus pauvres en silice (ce qui enrichit donc le magma résiduel en silice) ; Il peut aussi s’enrichir en silice en fondant des matériaux de la croûte continentale encaissante. > Finalement, les roches magmatiques produites, volcaniques ou plutoniques, sont essentiellement de composition granitique. IV.2. La mise en place des roches de zones de subduction Les magmas produits vers 100 à 150 km de profondeur migrent vers la surface par différence de densité : il est en effet beaucoup plus chaud que les roches encaissantes. > Les roches volcaniques proviennent de magmas très chauds qui migrent rapidement vers la surface à travers des matériaux du manteau et de la croûte de la plaque chevauchante. Près de la surface (qqs km de profondeur) ces magmas s’accumulent dans une chambre magmatique jusqu’à ce qu’une éruption volcanique les fasse parvenir à la surface. > Les roches plutoniques, en revanche, proviennent de magma qui ne gagne pas la surface. Ces magmas forment d’énormes « bulles » qui migrent vers la surface sans jamais l’atteindre, car leur température n’est pas suffisamment supérieure à celles des matériaux encaissants. Ces magmas cristallisent donc en profondeur pour donner des plutons de granitoïdes. IV.2. L’accrétion continentale La production de magmas dans les zones de subduction est la principale source de matériaux continentaux. On qualifie cette production d’accrétion continentale. Cette accrétion n’a pas été constante au cours du temps : très importante entre -3 et -1 Ga, elle a beaucoup diminué ensuite. Aujourd’hui la création et la destruction de la croûte continentale s’équilibre à peu près, la surface de croûte continentale ne change pratiquement plus. Mots clés : Accrétion continentale, granadiorite, andésite. Fusion partielle. DOSSIER 2.3 > PRODUCTION ACTUELLE DE CC 4