ne va pas. On appelle cette forme de dégradation lente « schizophrénie de
survenue graduelle » ou « schizophrénie insidieuse ». Une augmentation
graduelle des symptômes peut conduire ou non à un épisode aigu ou à une
crise, manifestation intense de courte durée qui associe hallucinations, idées
délirantes, troubles de la pensée et obscurcissement de la conscience de soi.
La schizophrénie survient parfois de façon rapide ou soudaine. De brusques
changements de comportement se produisent en l'espace de quelques
semaines, voire même de quelques jours. La schizophrénie de survenue
soudaine conduit habituellement à un épisode aigu assez rapidement.
Certaines personnes ne vivront que quelques crises au cours de leur vie,
d'autres, un nombre plus grand. Certaines parviennent à mener une vie à peu
près normale entre chaque épisode, tandis que d'autres se sentent très
apathiques et déprimées et sont incapables de fonctionner normalement.
Chez certaines personnes, la maladie peut dégénérer en une forme de
schizophrénie chronique, incapacité marquée et prolongée caractérisée par un
retrait social, un manque de motivation, un état dépressif et une diminution de
l'affectivité. Des symptômes aigus de moindre amplitude, tels que les idées
délirantes et les troubles de la pensée, peuvent également se manifester.
Les psychiatres distinguent deux catégories de symptômes de la
schizophrénie : les symptômes positifs et les symptômes négatifs. Cela peut
porter à confusion. Le Dr E. Fuller Torrey explique qu'on qualifie de « positifs »
les symptômes qui sont présents mais qui ne devraient pas se manifester et,
inversement, de « négatifs » ceux qui devraient être présents mais qui ne le
sont pas (Torrey, Surviving Schizophrenia : A Family Manual, édition révisée,
p. 79). On considère ce système de classification utile pour les besoins de la
recherche. Il permet d'espérer des formes de traitement plus efficaces et
facilite le pronostic dans certains cas.
Symptômes positifs
On croit que les hallucinations sont dues à une hypersensibilité et au fait que
le cerveau soit incapable d'interpréter correctement les messages de
l'extérieur et de réagir en conséquence. Une personne atteinte de
schizophrénie peut entendre des voix ou voir des choses qui n'existent pas en
réalité, ou encore ressentir des sensations inhabituelles à la surface ou à
l'intérieur même de son corps. Lorsque le sujet souffre d'hallucinations
auditives, la forme la plus fréquente, il perçoit des voix comme provenant de
l'extérieur ou de l'intérieur de son corps. Ces voix peuvent être flatteuses,
apaisantes ou neutres. Parfois, ces voix sont menaçantes, le harcèlent ou lui
font peur, ou encore lui ordonnent de faire des choses dangereuses.