Annexes Confidentiel Entreprise Rapport de Stage ANNEXES Paupe Laurent Master 1 de Géographie, mention géopolitique Directeur de mémoire : Yann Richard. Session de Septembre année 2008/2009. Directeurs de stage : Charles Vappereau. Françoise Sellier. Annexes Confidentiel Entreprise Les documents présentés dans cette annexe sont des exemples de commandes, reçues par GEOS, représentatifs du travail de la cellule de veille. La consultation des présents documents est réservée à un cadre strictement universitaire et ne peut faire l’objet d’aucune diffusion. Annexes Confidentiel Entreprise TABLE DES ANNEXES Annexe I: Organigramme du groupe GEOS.......................................................................... 2 Annexe II: Le GEOS Daily Brief ............................................................................................ 3 Annexe III : Alerte Geos travel security ................................................................................. 8 Annexe IV : Fiche pays Nigéria ............................................................................................. 9 Annexe V : Fiche pays Russie anglais .................................................................................17 Annexe VI : Point de situation Pakistan ...............................................................................21 Annexe VII : Extraits situation sécuritaire à Gaza ................................................................25 Annexe VIII: Note: les bombes à sous munitions .................................................................30 Annexe IX : Extraits du dossier criminalité et piraterie au Nigéria ........................................32 Annexe X : Risk assessment au Liban ................................................................................42 Annexe XI : Rapport sécuritaire des équipes GEOS en Afghanistan (source OTAN) ...........53 Annexe XII : Tableau récapitulatif des principales SMP dans le monde ...............................63 Annexe XIII : Article de Sami Makki : Sociétés militaires privées dans le chaos irakien .......65 1 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe I: Organigramme du groupe GEOS 2 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe II: Le GEOS Daily Brief GEOS Daily Brief – 21 juillet 2009 Afrique sub-saharienne Madagascar Sécurité renforcée Les mesures de sécurité ont été renforcées hier à Madagascar à la suite de tentatives d’attentats rapportées ce week-end à Antanarivo. L’analyse de GEOS : 2 membres des forces de sécurité malgaches ont été tués dans ces tentatives d’attentats ainsi qu’un poseur de bombe lors du déclenchement inopiné d’un engin explosif. Selon la police malgache, une vingtaine d’autres bombes ont également été découvertes dans différentes zones de la capitale, notamment aux abords de postes militaires. Par conséquent, la police malgache a accru les mesures de sécurité à Antanarivo, multipliant les barrages routiers et les check-points. Selon la Haute Autorité de Transition (HAT), ces tentatives d’attentats auraient été organisées par des membres de l’ancienne administration du Président évincé Marc Ravalomanana. Depuis le renversement du gouvernement de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina début 2009, Madagascar fait face à une crise politique majeure. Une nouvelle réunion du Groupe de contact international est prévue demain à Addis Abeba (Ethiopie) afin d’apaiser cette crise ouverte. Somalie Attaque Des islamistes radicaux shebab ont mené hier une attaque contre les bureaux du Programme de l'ONU pour le Développement (PNUD), le Bureau Politique des Nations unies pour la Somalie (UNPOS) et le Département de la Sécurité et de la Sûreté des Nations unies (UNDSS) à Baïdoa, située à 250 km au sud de Mogadiscio, et à Wajid, localité se trouvant à 100 km au nord de Baïdoa. L’analyse de GEOS : Ces attaques ont été menées alors que, la veille, les shebab avaient « interdit » à ces organismes d’opérer plus longtemps en Somalie. Les shebab auraient saisi du matériel mais aucun blessé n’a été rapporté. Seuls les bureaux des organismes cités par les shehab ont été attaqués. De nouvelles opérations contre d’autres organismes ne peuvent néanmoins être exclues. Les Nations Unies n’ont aujourd’hui plus de personnel étranger en Somalie ; seul le personnel somalien maintient l’aide humanitaire dans un territoire contrôlé quasi exclusivement par les shebab. Nigéria Libération Le ministère des Affaires Etrangères philippin a annoncé la libération contre rançon de 3 ressortissants philippins et d’un Ukrainien, membres d’équipage d’un navire capturé au Cameroun en mars dernier par des Nigérians. L’analyse de GEOS: Les 4 hommes avaient été enlevés le 14 mars dernier lors de la capture du pétrolier MV Sil Tide par des militants nigérians dans la péninsule de Bakassi, au large des côtes camerounaises. Cet événement avait témoigné de l’instabilité régnant dans la péninsule de Bakassi. En effet, aujourd’hui rétrocédée par le Nigéria au Cameroun, la péninsule fait toujours l’objet d’un conflit majeur entre militants extrémistes des 2 pays voisins et plusieurs attaques y ont été rapportées ces derniers mois. Ces attaques ont été en majorité menées par les Bakassi Freedom Fighters (BFF), militants nigérians qui remettent en cause la souveraineté du Cameroun sur la presqu’île de Bakassi et soutiennent l'intérêt stratégique du Nigeria à s'approprier le complexe pétrolier estuarien du Rio Del Rey, situé en partie dans cette zone. 3 Annexes Confidentiel Entreprise Soudan Attaque Un employé britannique de l'ONG suisse Medair a été blessé hier dans une attaque menée par des hommes armés contre les locaux de l’organisation situés à El-Geneina, capitale du Darfour-ouest. L’analyse de GEOS : Les attaques contre les locaux et personnels d’ONG au Darfour se sont multipliées depuis l’émission par la Cour Pénale Internationale (CPI) en mars dernier d’un mandat d’arrêt contre le Président soudanais Omar El-Béchir. De nombreuses ONG internationales, mais aussi locales, avaient d’ailleurs été expulsées du Soudan à la suite de cette décision. Par conséquent, le maintien d’une aide humanitaire à une population touchée depuis 2003 par la guerre civile est devenu particulièrement précaire. République Démocratique du Congo Mort d’un employé d’ONG Selon l’ONG Caritas France, un employé congolais de l'organisation a été tué par balles le 15 juillet près de Rutshuru, au Nord-Kivu, dans l'est de la République Démocratique du Congo. L’analyse de GEOS : L’homme aurait été arrêté par 2 hommes qui portaient l'uniforme des Forces Armées de la RDC (FARDC) avant d’être « exécuté », affirme l’ONG. Cet événement illustre la précarité des conditions sécuritaires en RDC, notamment dans les régions disputées des Nord et Sud Kivu. Même si les circonstances de l’événement et l’identité des assaillants demeurent incertaines, il convient de rappeler que les exactions perpétrées par les FARDC ont été dénoncées à de nombreuses reprises par les ONG installées en RDC. Afrique du nord / Proche et Moyen Orient / Péninsule arabique Irak 8 irakiens tués à Sadr City 8 irakiens ont été tués et plus de 30 autres blessés ce matin dans l’explosion d’au moins deux bombes dans le quartier chiite de Sadr City, à Bagdad. L'analyse de GEOS: La police prévient que le bilan risque d’être encore revu à la hausse. De plus, 6 personnes, dont 3 agents de la circulation, ont été blessées dans l’explosion d’une bombe au passage du convoi du ministre des Ressources hydrauliques, le kurde Abdoul Latif Rachid. Par ailleurs, 10 personnes, dont 7 policiers, ont été tuées hier dans plusieurs attentats à Ramadi (ouest) et Mossoul (nord). Les forces de sécurité irakiennes sont actuellement les plus visées par les attentats, le ministre de l’intérieur étant chiite. Il semblerait qu’AlQaïda ou des groupes qui lui sont affiliés veuillent réactiver les tensions ente chiites et sunnites. Leurs attaques se concentrent donc sur ce qu’ils perçoivent comme l’instrument de la domination du pouvoir par les chiites, la police. 6 autres irakiens tués dans différentes localités autour de Bagdad 6 Irakiens ont été tués et plus d’une centaine blessés dans une autre série d’attentats dans plusieurs quartiers de Bagdad, ainsi qu’à Ramadi (ouest). L'analyse de GEOS: Une voiture piégée a également explosé dans le quartier de Dora au sud de Bagdad, tuant 2 personnes. A Taji, au nord de la capitale, un chef d’entreprise local a été tué dans l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture. A Ramadi (ouest de Bagdad), 3 personnes sont mortes dans un attentat à la voiture piégée commis devant un restaurant. Les attaques de ces derniers jours -qui avaient presque exclusivement visé les quartiers chiites et les forces de police- ont eu pour conséquence une ascension globale de la violence. Les événements d’aujourd’hui n’ont en effet épargné aucune des communautés. Il semblerait que le retrait américain des villes et la prise de contrôle des forces irakiennes n’aient pas donné le résultat escompté. 4 Annexes Confidentiel Entreprise Asie/ Asie Pacifique Pakistan Violences Des violences dans le nord-ouest du Pakistan ont fait au moins 64 morts au cours des dernières 24 heures, ont annoncé les autorités pakistanaises. L’analyse de GEOS : Des combats ont toujours cours dans la vallée de Swat où l'armée pakistanaise parachève une offensive contre les talibans. 32 insurgés présumés et un militaire ont été tués lors d'un accrochage près de la ville de Dardial, précise l'armée. 2 autres militants ont également été tués dans le village de Ghul Shah. Par ailleurs, dans la périphérie de Peshawar (nord-ouest), des insurgés ont tué 4 policiers dans une embuscade. Ces attaques n’ont pas été revendiquées, mais les talibans dans la région prennent souvent pour cible les forces de sécurité. Malgré l’annonce de la victoire militaire et l’appel du gouvernement au retour des populations déplacées de la vallée du Swat, la situation sécuritaire de la région demeure précaire. Dans ces conditions, la planification du retour des millions de personnes déplacées inquiète le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies présent sur place. Inde Procès Le seul survivant du commando terroriste qui a perpétré les attentats de Bombay a reconnu sa culpabilité lors de son audience hier. L’analyse de GEOS : Ajmal Kasab, ressortissant pakistanais, a avoué avoir participé à la réalisation des attentats de Bombay du 26 novembre dernier. 10 hommes faisaient partie du commando qui avait perpétré ces attaques simultanées et tué 166 personnes. Un seul terroriste avait été retrouvé vivant et il refusait jusqu’alors de reconnaître sa culpabilité. Chine Législation La Chine va mettre en place des lois anti-séparatistes dans le Xinjiang (Nord-ouest). L’analyse de GEOS : Cette décision fait suite aux émeutes qui ont agité cette province qui abrite une majorité de Ouïghours. Des lois anti-séparatistes existent déjà à l’échelle nationale mais pas au niveau régional. Les lois promulguées au sein de la province du Xinjiang stipulent déjà que toute tentative sécessionniste est proscrite. Il s’agit donc de renforcer ces dispositions juridiques afin d’éviter toute volonté ouïghoure de faire sécession du territoire national. Asie centrale / Russie / Europe Russie Grandes manœuvres 2 semaines après les émeutes au Xinjiang, la Chine et la Russie ont annoncé la tenue d’exercices militaires conjoints axés sur la lutte contre le terrorisme. L’analyse de GEOS : Les manœuvres « Mission de paix 2009 » devraient impliquer une grande variété d'avions de combat. Jusqu'à 1 300 soldats de chaque pays vont participer aux manœuvres qui seront basées dans la province chinoise de Jilin (nord-est) près de la frontière sino-russe. Les exercices militaires entre le deux pays ont 5 Annexes Confidentiel Entreprise cependant une portée symbolique. La collaboration entre les 2 armées reste effet limitée à l’échange d’informations. Les 2 pays avaient mené des exercices conjoints en 2005 et 2007 dans le cadre de l'OCS, l'Organisation de Coopération de Shanghai. Moscou est le principal fournisseur d'armements de la Chine, même si Pékin reste sous le coup d'un embargo occidental. Afghanistan Attaques - 2 groupes de talibans ont lancé des attaques suicide contre des bâtiments officiels stratégiques à Gardez et une base militaire à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, tuant 6 policiers. Les 8 insurgés ont été abattus. L’analyse de GEOS : A Gardez, capitale provinciale de Paktia, 6 kamikazes ont tenté de pénétrer dans plusieurs bâtiments officiels, dont ceux de la Direction de la Sécurité Nationale (DNS, services secrets), tuant 3 agents du renseignement. Les autres kamikazes ont été abattus par les forces de sécurité. Dans la province de Nangarhar, la capitale Jalalabad a également été le théâtre d'un échange de coups de feu entre la police et 2 kamikazes, alors qu'ils tentaient de pénétrer dans l'aéroport où se trouve une base militaire des forces étrangères et afghanes. Ces attaques coordonnées étaient vraisemblablement très bien préparées et renseignées. Elles ont été lancées contre des centres névralgiques de commandement de l’OTAN et témoignent des progrès accomplis par les talibans qui ont su notamment s’adapter aux difficultés de la guerre moderne. Ils montrent également leur capacité à garder l’initiative à une période où les américains et les britanniques peinent à prendre l’avantage dans le Helmand. - 4 soldats américains servant dans la force de l’OTAN en Afghanistan ont été tués par une bombe dans l'est du pays. L’analyse de GEOS : 4 soldats de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité (ISAF) ont été tués par une attaque à la bombe artisanale dans l'est de l'Afghanistan. Plus tôt dans la journée, le ministère britannique de la Défense avait annoncé le décès d'un soldat britannique, tué dimanche matin dans une explosion alors qu'il effectuait une patrouille dans la province d’Helmand, au sud de l'Afghanistan. Les 4 décès annoncés portent à 116 le nombre de soldats américains tués en Afghanistan depuis le début de l'année, et à 746 le nombre de militaires américains morts dans le pays depuis le renversement du régime des talibans fin 2001. Le nombre de soldats étrangers tués en Afghanistan n'a jamais été aussi élevé. Selon les prévisions des autorités militaires, cette tendance ne devrait pas changer au cours des prochains mois à mesure que les offensives se poursuivront. Géorgie Politique intérieure Le Président géorgien Mikhaïl Saakachvili, dont l'opposition réclame depuis plusieurs mois la démission, a appelé hier à un dialogue national et proposé une série de réformes pour sortir de la crise politique. L’analyse de GEOS : Dans un discours devant le Parlement à Tbilissi, M. Saakachvili s’est engagé à lancer des réformes démocratiques et institutionnelles. L'opposition a organisé depuis début avril plusieurs grandes manifestations rassemblant jusqu'à 50 000 personnes, qui ont été pour la plupart dispersées dans la violence. Pour faire avancer le dialogue entre le gouvernement et l'opposition, le Président a proposé l'élaboration d'un nouveau code électoral, des élections locales avancées et l'élection au suffrage universel direct des maires en mai 2010. La Géorgie subit la double pression de la crise économique ainsi que celle du conflit qui l’oppose à la Russie. La résolution de la crise politique est donc devenue une priorité pour le pays qui doit surmonter un réel risque d’implosion. Serbie Tribunal Pénal International 2 ex-paramilitaires serbes, Milan et Sredoje Lukic, ont été condamnés par le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie. Le premier à été condamné à la réclusion à perpétuité et le second à 30 ans de prison. Ils ont été jugés coupables de crimes contre l'humanité commis en Bosnie, entre 1992 et 1994. 6 Annexes Confidentiel Entreprise L’analyse de GEOS : Les 2 hommes ont été reconnus coupables de l'extermination de civils musulmans de Bosnie, alors qu'ils étaient chefs ou membres des « Aigles blancs » ou « Justiciers », une unité paramilitaire serbo-bosniaque de Visegrad, au sud-est de la Bosnie. Le 14 juin 1992, les 2 accusés ont assassiné près de 70 personnes, toutes musulmanes de Bosnie, en les enfermant dans une maison de Visegrad qu'ils ont incendiée avant de tirer à l'arme automatique sur celles qui tentaient de s'enfuir par les fenêtres, selon les juges. Amérique centrale / Caraïbes / Amérique du sud Honduras Pression de la communauté internationale La Commission européenne a annoncé le gel de son aide budgétaire au Honduras. L’analyse de GEOS : Les 65,5 milliards d’euros promis par l’Union Européenne ont été provisoirement suspendus en raison de difficultés à s’accorder sur une sortie de crise. L’UE avait planifié de verser 130 milliards d’euros d’aide au pays sur la période 2007-2010, la moitié étant destinée directement au gouvernement hondurien. Les fonds destinés à l’aide humanitaire restent cependant disponibles. Le Honduras était déjà privé du soutien financier des organismes internationaux depuis le putsch du 28 juin dernier. Pérou Condamnation L’ancien Président péruvien Alberto Fujimori a été condamné à sept ans et demi de prison pour corruption. L’analyse de GEOS : M. Fujimori a été reconnu coupable de détournements de fonds publics pour avoir versé 15 milliards de dollars au chef des services secrets à la fin de son mandat, en 2000. L’accusé a déclaré vouloir faire appel pour nullité. Ce dernier est maintenant sous le coup d’une triple condamnation, puisqu’il est déjà reconnu coupable de violation des droits de l’Homme pour sa politique de répression à l’encontre de la guérilla maoïste (par un jugement d’avril dernier), et de perquisition illégale (par un jugement de 2007). Colombie Guérilla Les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont tenté dimanche dernier de prendre le village de Corinto, au sud-ouest de la Colombie, en se faisant passer pour des militaires. L’analyse de GEOS : Les FARC ont été découverts au passage d’un poste de contrôle. Les tirs qui ont suivi ont tué 3 personnes et en ont blessé 18 autres, dont 3 policiers. Les guérilleros ont pris la fuite en minant les routes empruntées. Les affrontements se sont ensuite poursuivis dans la zone de Corinto, avec le renfort de l’armée de l’air colombienne. 7 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe III : Alertes Geos travel security Alerte GTS, Afghanistan, province de Logar : 25 personnes tués dans un attentat à la bombe 25 personnes dont 4 policiers ont été tuées dans un attentat au camion piégé sur une route très fréquentée de la province de Logar, à 30 km au sud de Kaboul. L'analyse de GEOS: L'explosion a eu lieu dans le district de Mohammad Agha sur la route, très fréquentée, qui relie la capitale Kaboul aux provinces du Sud-est, frontalières du Pakistan. Le camion était renversé sur la route depuis la veille, la majorité des victimes sont des civils. L'attentat a été revendiqué par un communiqué taliban affirmant notamment que 16 kamikazes étaient déjà entrés à Kaboul pour y mener des attentats suicide ciblés. A l’approche des élections présidentielles d’août prochain, les attentats se multiplient dans le pays. Les talibans tentent ainsi d’instaurer un climat de terreur visant à dissuader la population de se rendre aux urnes. Les autorités de Kaboul, en état d’alerte maximale, redoutent une vague d’attaques sans précédent dans la ville. Pour une demande d'informations, suivez ce lien Pour accéder au site GeosTravelSecurity, suivez ce lien Pour accéder au site GEOS, suivez ce lien Alerte GTS, Pakistan, District du Waziristân sud: 2 rebelles tués Un tir de missile américain a tué 2 talibans cette nuit à Laddah, dans Le district du Waziristân du sud, au nord-ouest du Pakistan. L’analyse de GEOS : On dénombrait déjà lundi dernier la mort de 5 civils et de 4 membres des forces de sécurité dans la zone nord de la province. L'attaque rapportée ce matin, qui aurait également blessé 5 personnes, visait le domicile d’un proche du chef taliban Baïtulah Mehsoud. L'événement n'a pas encore été confirmé par les autorités américaines. Depuis plusieurs mois, Etats-Unis et Pakistan recherchent activement le chef du Mouvement des Talibans pour le Pakistan (TTP). Le groupe a pour bastion le Waziristân sud où sont installés plusieurs camps d'entraînement d'Al-Qaïda. Cette zone frontalière de l'Afghanistan est en effet connue pour son activisme et constitue un relais-clef du réseau terroriste. Depuis décembre 2007, date à laquelle le TTP a été créé, les deux entités talibanes, pakistanaise et afghane, semblent avoir opéré une véritable scission et mènent des actions distinctes. Les accords signés entre 2002 et 2006 par le gouvernement pakistanais et les groupes rebelles afin d’apaiser la région ont en réalité entériné l'émergence des talibans pakistanais, qui n'hésitent pas à s’attaquer aux chefs locaux s'opposant à leurs actions. Les opérations militaires menées dans plusieurs zones tribales - dont le Waziristân - et la politique d'incitation locale menée en faveur de leur élimination, n'ont pas favorisé le rétablissement d’un climat sécuritaire stable. 8 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe IV : Fiche pays Nigéria FICHE GTS NIGÉRIA JUIN 2009 1 2 3 Notations spécifiques 4 Criminalité 5 Climat social 5 5 Terrorisme 3 Enlèvements Très élevé Géopolitique 5 Notation du risque: 1: Bas; 2: Modéré; 3: Sensible; 4: Elevé; 5: Très élevé Notation générale 4 5 A propos de la méthodologie GEOS. 9 Annexes Confidentiel Entreprise Situation générale La situation sécuritaire au Nigéria s’est fortement dégradée sur l’ensemble du territoire. Les attaques et enlèvements d’Occidentaux, particulièrement dans la région du Delta du Niger se sont considérablement amplifiés depuis l’offensive lancée par l’armée contre les groupes rebelles en mai 2009. La situation politique et sociale reste très tendue, particulièrement entre les communautés chrétiennes et musulmanes du pays. Les conditions de sécurité pour les voyageurs étrangers comme pour les expatriés restent donc très précaires et la plus grande prudence est recommandée. Chronologie des évènements importants Evénements récents : - 15 juin 2009 : Le MEND (Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger) revendique de nouvelles attaques contre des installations du groupe américain Chevron et élargit ses menaces en mettant en garde contre les risques liés au Mondial de football des moins de 17 ans. - 10 juin 2009 : Le MEND a affirmé avoir incendié la station de pompage Otunana de la compagnie pétrolière américaine Chevron, située dans le Delta du Niger. - 9 juin 2009 : Le MEND a déclaré hier qu’il libérerait le citoyen britannique Matthew Maguire « dans 24 heures ». Maguire avait été enlevé avec un autre Britannique à Port Harcourt le 9 septembre 2008 qui avait été relâché le 19 avril pour raisons de santé. - 8 juin 2009 : Le Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger (MEND) a annoncé qu'il déclencherait dès ce soir une « guerre du pétrole ». Ce dernier avait donné un ultimatum de 72 heures aux compagnies pétrolières pour qu'elles évacuent le Delta du Niger. - 7 juin 2009 : Le Président nigérian Umaru Yar'Adua a réitéré son offre d'amnistie aux groupes criminels armés opérant dans le Delta du Niger. - 3 juin 2009 : Une fusillade a éclaté entre l’armée nigériane et un groupe de 7 militants le long du fleuve Isaka-Bakana, près de Bonny dans l’Etat de Rivers. Les 7 militants ont été tués. - 27 mai 2009 : L'armée nigériane a annoncé qu'elle poursuivait ses opérations dans le Delta du Niger pour contrer les activités des groupes rebelles, notamment du MEND. Elle a ajouté avoir à nouveau détruit un important camp rebelle. - 15 mai 2009 : Un important camp du MEND (Camp 5) a été détruit par l'armée nigériane ; plusieurs rebelles ont été tués et de nombreuses armes et munitions saisies. Par ailleurs, le mouvement a déclaré avoir fait exploser un oléoduc et un gazoduc près d’Escravos, dans le Delta. 10 Annexes Confidentiel Entreprise - 14 mai 2009 : Le MEND, principal groupe armé, a déclaré une « guerre totale » dans la région du Delta du Niger. Le mouvement a également affirmé que l'armée avait effectué des « bombardements aériens » dans la journée dans le Delta du Niger. - 12 mai 2009 : Dans un communiqué, le MEND a vivement recommandé aux compagnies pétrolières opérant dans le Delta du Niger d'évacuer leur personnel d’ici 24 heures, mettant en garde contre de nouvelles violences. - 30 avril 2009 : Des hommes armés ont kidnappé le frère de Sir Joseph Arumeni-Johnson, propriétaire de la compagnie aérienne privée nigériane Arik Air. - 7 avril 2009 : Un ingénieur Italien de la société Marlum a été enlevé à Abakaliki dans l'Etat d'Ebonyi par des hommes armés encore non identifiés. Une rançon d'un million de dollar a été réclamée pour sa libération. - 1er mars 2009 : Une attaque a visé un oléoduc de la compagnie Shell, dans la province du Sud-Ouest du Nigéria, entre Ogulagha et Warri. - 21 février 2009 : 11 personnes sont mortes dans des affrontements communautaires et 12 autres ont été blessées dans la province de Bauchi. Un couvre-feu a été déclaré par les autorités. Événements à venir : - 1er octobre : Fête Nationale. - 2011: Prochaine élection présidentielle Analyse Situation générale Le climat politique au Nigéria reste particulièrement instable et peut être la source de troubles importants. Le Président de la République fédérale, M. Umaru Yar’Adua a été élu en avril 2007 au terme d’un processus électoral très critiqué par les observateurs internationaux comme par l’opposition. Des heurts très violents ont eu lieu pendant la période électorale et durant celle de la passation de pouvoir. Selon l’Union Européenne, plus de 200 personnes, dont des policiers et des manifestants, auraient trouvé la mort entre le 14 et le 21 avril 2007 lors de rassemblements politiques. Des heurts sont également fréquents lors des élections locales. Le processus démocratique est rarement respecté et des fraudes ont dernièrement été relevées dans l’Etat d’Ekiti, occasionnant de violentes émeutes et une profonde crise politique. La désillusion et le ressentiment croissant des nigérians envers leurs institutions et leur classe politique conduisent beaucoup d’entre eux à intégrer des milices. 11 Annexes Confidentiel Entreprise Les nombreux conflits religieux en sont l’expression directe. D'après les organisations humanitaires présentes dans le pays, ces conflits ont déjà coûté la vie à plus de 10.000 personnes depuis 1999. Les islamistes nigérians (sunnites radicaux) s’opposent notamment au pouvoir central. En 2006, la capitale de l’Etat de Jigawa, Dutse, a été le théâtre d’émeutes interconfessionnelles entre les populations musulmanes et chrétiennes de la ville. Depuis, les autorités ont imposé des couvre-feux mais les tensions restent vives. La loi islamique, la Charia, est en vigueur dans 12 des 36 Etats du pays. Le Nigéria est le sixième exportateur mondial de pétrole. Il dispose de ressources naturelles qui devraient théoriquement lui permettre de figurer parmi les pays les plus développés de l’Afrique sub-saharienne. Cependant, les revenus moyens par habitant demeurent très faibles. L’inégale répartition des richesses entre une grande majorité de la population et une élite très privilégiée provoque des tensions extrêmes qui contribuent à créer un climat d’insécurité permanent dans le pays. La délinquance et la criminalité (vols, agressions physiques) sont endémiques et participent également à la dégradation du climat sécuritaire. Le «car-jacking» et les vols avec violence, très fréquents, peuvent dégénérer en meurtre si la victime tente de résister à son agresseur. La déliquescence du pouvoir central et la corruption de l’institution policière constituent des facteurs aggravants dans la mesure où ils assurent une certaine impunité aux criminels, quelles que soient leur influence. Les attaques, les enlèvements et les sabotages se multiplient, particulièrement dans la région du Delta du Niger, tant pour des raisons politiques, pour certains mouvements sécessionnistes, que financières pour des acteurs criminels. Depuis 2006, on estime à environ 180 le nombre d’étrangers ayant été enlevé au Nigéria. Des enlèvements ont été récemment signalés dans le nord du pays dans l’Etat de Kaduna. La plupart de ces actes sont perpétrés par des groupes organisés tels que le MEND (Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger). Ce dernier revendique le contrôle des ressources pétrolières pour les populations du Delta. Le climat sécuritaire est d’autant plus instable que d’autres groupes armés sont venus se greffer à la rébellion « Ijaw ». Des violences entre les bandes rivales du NDPVF (Federated Niger Delta Ijaw Communities) et du NDV (Niger Delta Vigilante) viennent en effet se superposer aux conflits existants. Depuis le début du mois de juin, le MEND s’est déclaré en guerre contre le gouvernement et les compagnies pétrolières. Les milices ont multiplié leurs attaques contre les exploitations pétrolières et contre les bâtiments de l’Etat, plongeant le Delta du Niger dans l’une des plus graves crises qu’il ait connu. Le Delta est par ailleurs marqué par une hausse significative des actes de piraterie et notamment contre les plateformes offshores. Les statistiques du Bureau Maritime International pour l'année 2007 font état d'une augmentation générale d'environ 30% des attaques de pirates entre 2007 et 2008, soit respectivement 53 et 69 attaques avérées en mer, ce qui place le pays au troisième rang mondial en nombre d’attaques, derrière l’Indonésie et la Somalie. Les pirates sont particulièrement violents. Ils se prêtent à des 12 Annexes Confidentiel Entreprise attaques et vols de bateaux, au kidnapping des équipages, le long des côtes et des rivières sur des bateaux ancrés ou amarrés ou au large. Le risque terroriste se matérialise principalement à travers les mouvements de locaux de rébellion. Cependant l’islamisation croissante de la société nigériane et la montée en puissance des extrémistes religieux font craindre une avancée d’Al-Qaïda dans le pays. Depuis deux ans, les arrestations de combattants en lien avec les réseaux terroristes internationaux ne cessent de croître. Situation régionale Abuja : La situation sécuritaire continue de se dégrader dans les environs d’Abuja et les agressions sont désormais fréquentes dans la ville elle-même. Il est recommandé de ne pas se déplacer à pied la nuit et de rouler vitres et portières verrouillées en voiture. Des agressions et des vols à main armée sont fréquemment commis, notamment sur la promenade Bill Clinton, près de l’aéroport international d’Abuja. Les cambriolages de maisons sont également fréquents. Lagos : A Lagos, la criminalité demeure à un niveau très élevé. La délinquance (vols, agressions physiques, viols, cambriolages de maison) y est permanente et peut aller, dans certains cas, jusqu’à la prise d’otage. Plusieurs vols à main armée parfois meurtriers, se sont produits récemment à l'aéroport national Ikeja de Lagos. Les quartiers à éviter sont les différentes zones industrielles des « Mainlands » où vivent les classes moyennes et où sont installées: Oshodi, Mushin, Ojuelegba, Yaba station, Ketu Alapere, Badia, Alaba et Egbeda. Delta du Niger Port - Harcourt: Dans ces zones à proximité des côtes, la piraterie témoigne d'une logique de prédation. La piraterie revêt un double visage, les attaques au large du Nigéria sont essentiellement assimilables au banditisme et aux populations pauvres de la côte. Toutefois, de plus en plus d’attaques, notamment contre des plateformes offshores, sont attribuées aux combattants du MEND qui visent avant tout les grandes compagnies occidentales. Le risque d’enlèvements d’expatriés à Port-Harcourt est très élevé malgré la présence d’une importante force opérationnelle interarmées (FOI). Middle Belt : Zone tampon entre le Sud chrétien et le Nord musulman, la « Middle Belt » est le théâtre de conflits récurrents où les facteurs religieux et ethniques se combinent. Les Etats du Plateau et de Taraba sont les plus instables. Régions du Sud-Est : La contestation biafraise est réapparue sous l’influence du Mouvement pour la réalisation de l’Etat souverain du Biafra (le Massob). Le cœur de la contestation est localisé dans la ville d’Onitsha. Des tensions interreligieuses entre musulmans et chrétiens Ibos débouchent parfois sur des affrontements violents. Régions frontalières : La contrebande aux frontières est également très présente. Des trafiquants d’armes pénètrent au Nigéria par voie terrestre depuis le Bénin (originaire du Ghana et du Togo ainsi que du Burkina Faso), le Cameroun, le Tchad et le Niger. Des tensions existent enfin avec le Cameroun au sujet de la péninsule de Bakassi, riche en gisements d’hydrocarbures. Bien qu’elle ait été officiellement rétrocédée au Cameroun depuis juillet 2008, des affrontements mineurs éclatent régulièrement le long de la frontière commune. 13 Annexes Confidentiel Entreprise Les recommandations de GEOS Compte-tenu de l’actuelle dégradation de l’environnement sécuritaire dans le pays et principalement dans le Delta du Niger, se déplacer et séjourner au Nigéria nécessitent des mesures de sécurité maximales et une très bonne connaissance de l’environnement local. Il est donc vivement recommandé de bénéficier d’un accompagnement professionnel. Les expatriés et les voyageurs d’affaires, doivent afficher la plus grande discrétion dans tous leurs déplacements, professionnels et privés. Il est recommandé de ne pas utiliser les transports en commun et de préférer les taxis appelés via des centrales de réservation. Il est conseillé de prévoir un accueil à l'aéroport. La prudence et la vigilance sont impératives dans les lieux publics et zones à forte affluence telles que les marchés, centres commerciaux, les aéroports. Dans la mesure du possible, il convient d’éviter les itinéraires non sécurisés. La plus grande prudence est recommandée lors de passages de tunnels, de ponts ou de passages à niveaux. Il est fortement conseillé de mener des reconnaissances d’itinéraires et de varier les trajets empruntés. Les problèmes de transports et de télécommunications sont permanents dans le pays (réseau routier dégradé excepté sur les grands axes, manque de fiabilité de certaines lignes aériennes, lignes téléphoniques intérieures insuffisantes et souvent inopérantes). Il convient d’utiliser sa carte de crédits qu’avec prudence du fait des pratiques frauduleuses récurrentes. Il est indispensable de conserver sur soi en permanence une liste des numéros de téléphone utiles et de laisser ses papiers d’identité en lieu sûr (coffre fort d’hôtel). En raison de la multiplication du nombre d’enlèvements et d’attaques contre les sites des entreprises étrangères ces dernières semaines, il est formellement déconseillé de voyager dans les états de Bayelsa, Rivers, Delta et Akwa Ibom. Enfin, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a signalé plusieurs cas de grippe aviaire dans le pays et a même appelé les autorités nigérianes, à une vigilance accrue quant à une éventuelle transmission de ce virus. Le pays n’a pas été officiellement touché par la pandémie de grippe A, il convient malgré tout de rester vigilant compte-tenu du manque de structures adaptées pour détecter et prendre en charge la maladie. Ce sont cependant les cas de méningite qui préoccupent davantage la communauté internationale 14 Annexes Confidentiel Entreprise ANNEXE : la méthodologie de GEOS Dans le cadre de l’offre GEOS TRAVEL SECURITY, le Bureau de Veille/Analyse Risques Pays de GEOS a établi comme suit sa méthodologie de notation des risques pays. Les risques physiques liés à la sûreté/sécurité qu’encourent les expatriés et les voyageurs d’affaires sont liés à plusieurs facteurs : criminalité, climat social, terrorisme, enlèvements, géopolitique. I. Typologie des risques Chacun de ces risques constitue un motif de préoccupation pour les entreprises expatriant des collaborateurs et/ou envoyant des voyageurs d’affaires dans des pays étrangers : Risque criminel L’expatrié et le voyageur d’affaires sont d’autant plus exposés à la menace criminelle que leurs revenus et leurs modes de vie dépassent souvent celui de la majorité des personnes qui les entourent et que leur connaissance des comportements à éviter est souvent toute relative. Aussi, sont-ils menacés à plusieurs titres : • dans leur intégrité physique : agressions, lynchages, assassinats, viols… • dans leurs biens : intrusion, vols en tout genre (cambriolage, voitures, racket…) Cette criminalité peut prendre la forme : • d’actes individuels ou entrepris par de petits groupes ; • d’actions menées par de véritables bandes plus ou moins structurées et armées, voire par des organisation mafieuses ; Nous avons pris le parti de retenir les 4 variables suivantes pour mesurer le risque criminel : • le taux d’homicide • le taux de vols (dans son acception la plus large) • le taux de fraude • le taux de viols Climat social Les attaques fréquentes dont les expatriés et les voyageurs d’affaires sont les victimes conduisent à reformuler ce « climat social ». Les expatriés et les voyageurs d’affaires ne sont plus de simples victimes collatérales. Ils tendent au contraire à devenir la cible recherchée de groupes criminels ou de mouvements terroristes. 15 Annexes Confidentiel Entreprise Les critères retenus pour formaliser les risques liés au climat social sont les suivants : • Le risque institutionnel : il s’agit de la synthèse des indices de corruption de la police et de la justice ; il est ainsi possible d’appréhender la réalité de l’état de droit dans le pays ou la ville concernés. • La stabilité gouvernementale : celle-ci est évaluée à partir de l’appréciation de l’efficacité du pouvoir exécutif (existence ou non de groupes rebelles) et du caractère pacifique -ou non- du contexte dans lequel ont lieu les alternances politiques. • Les violences politiques : il s’agit de tous les affrontements auxquels se livrent les divers groupes politiques (partis politiques, syndicats, groupes de partisans, …). • Les violences ethniques, xénophobes, racistes, … Terrorisme Les risques liés à ce facteur sont pris en compte par GEOS, qui s’appuie notamment sur l’expertise de Louis Caprioli, ancien responsable de la lutte anti-terroriste à la DST, aujourd’hui membre du Comité exécutif du groupe GEOS. L’appréciation des risques liés au terrorisme repose sur l’occurrence et les menaces que font peser dans chaque pays les groupes terroristes locaux et internationaux. Enlèvements Les risques liés à ce facteur sont appréciés en fonction du nombre d’actes perpétrés dans chaque pays au cours des mois précédents la notation. Sont pris en compte les enlèvements de nationaux et d’expatriés étrangers, et quelles que soient les motivations des ravisseurs (politiques, mafieuses, financières , religieuses, …). Géopolitique Les risques liés à ce facteur prennent en compte l’importance et l’attitude politique et diplomatique du pays noté, tant au sein de la communauté internationale que dans son environnement régional. Sont également pris en compte comme éléments d’appréciation : les incidents de frontière, les menées «sécessionnistes», indépendantistes ou séparatistes, … II. Réalité et perception des risques En matière d’appréciation des risques, l’écart séparant la réalité de la perception commune tend à s’accroître. La médiatisation accrue d’un certain nombre de phénomènes (terrorisme, SRAS…), entrant directement en ligne de compte dans l’évaluation des risques, conduit bien souvent à une appréciation déformée de la réalité. Par sa présence sur le terrain, GEOS peut appréhender avec le recul nécessaire les phénomènes de nature sécuritaire. Certaines analyses et notations émises par GEOS diffèrent donc sensiblement de la perception commune des risques par le grand public. 16 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe V : Fiche pays Russie anglais RUSSIA FEBRUARY 2009 Sub-Ratings 1 2 3 4 Crime 4 Social context 3 Terrorism 4 3 Kidnapping 3 Significant Geopolitical 3 Risk Rating: 1: Low; 2: Moderate; 3: Significant; 4: High; 5: Very High Overall rating 5 General situation Russia gained considerable economic and political stability under Vladimir Putin’s presidency (2000-2008). Nevertheless, some specific threats in Russia have to be seriously taken into account. T 17 Annexes Confidentiel Entreprise he security climate in the main agglomerations is particularly threatened by organized crime and terrorist risk, due to the geopolitical context. The separatist tensions in the Caucasus and the recent conflict in Georgia are still the cause of several located unpredictable disturbances. Chronology of last major events - February 9, 2009: 1 policeman was killed and 2 others wounded in clashes between security forces and secessionist fighters in Chechnya. 1 Dagestan fighter was also killed. - February 5, 2008: 4 militants were killed by the FSB (Russian Federal Security Bureau) during an assault. 1 former deputy mayor of Grozny were shot dead by unknown gunmen in Moscow. It is the third high-profile Chechen emigrant killed since September. - January 4, 2009: 1 policeman was killed and 2 others wounded in an attack led by gunmen against one of their vehicles in Karaboulak, Ingushetia. - December 30, 2008: the Interior Ministry, Valery Lipinsky, died after being attacked while he was in his car, near the Dagestan capital, Makhachkala. - December 25, 2008: 12 rebels were killed during a military antiterrorist operation in Ingushetia. - December 18, 2008: 2 police officers and 2 insurgents were killed during clashes between the Russian police and Chechen militants in Argun, in Chechnya. - December 16, 2008: The mayor of Kandalakcha, located in Murmansk area (north of Russia), was murdered. - December 01, 2008: A policeman was killed during an attack committed by gunmen against a police post in the Prigorodny district, North Ossetia. Major events: - March 2, 2008: Dmitry Medvedev was elected President of the Russian federation with 70.28% of the votes. September 1- 3, 2004: The terrorist bomb attack in the Beslan school killed 331 people. August 31, 1999: Russian federal army enterred Chechnya. Upcoming events - March 8: Women’s day. November 7: Birthday of the October socialist revolution. December 25: Independence Day. Winter 2014: Olympics games will take place in Sochi near the Black sea. 18 Annexes Confidentiel Entreprise General analysis The political scene is overpowered by the presidential party “United Russia”, both in the general assembly (Duma with 315 deputies) and in most of the local ones. Dmitri Medvedev, former president of Gazprom, was elected President of the Federation of Russia on March 2nd, 2008. The transition between Vladimir Putin’s presidency and Dmitri Medvedev’s followed a worked out and definite scenario, aiming at preserving stability and pursuing Vladimir Putin’s former policies Since years 2000’s, nationalism has significantly increased both in the cities and in the countryside so that violent neo-Nazi groups have strengthened. These groups are particularly active and violent during demonstrations. The African or Asiatic populations are usually the victims of such xenophobic acts. Although less affected, the Westerners could be threatened as well due to the international context; public gatherings are thus to be avoided. On the other hand, the important standards of living deterioration caused a significant increase of muggings. Cases of corruption and rackets are often reported. After the Soviet period, mafias proliferated and became particularly powerful. Foreign firms are indeed frequently the targets of funds extortion. Pickpocketing and violent muggings against foreigners and tourists are rather widespread. Kidnapping risks in the country, and notably in the Caucasus, are significant as well. Expatriates also risk to be the targets of fraud and purse-snatching acts. Geopolitical tensions near the Russian borders strengthen the risk of a terrorist attack. The secessionist groups in the remote areas of the country are known to be bound to international terrorist networks such as Al-Qaida. The hostage-taking in Moscow theater (2002) and in the North Ossetian school of Beslan (2004) and a bomb attack in a Muscovite metro station killed around 500 people. Since then, no other major attack occurred; nevertheless the threat should not be underestimated. Northwestern cities are the most jeopardized. Besides, the army and police forces have been considerably reinforced. Thus, the Caucasus is entirely militarized. The Russian army operates against the Chechen freedom fighters since 1999. Mafias are in collusion with local governors and managed thus to increase their power. Regional situation: - Moscow: Juvenile delinquency is common place. Teenagers are regularly involved into different traffics linked to the underground economy. Thus, Mafias are still active even though they are less noticeable. In August 2006, a bomb blew up in Tcherkizovski market, killing 10 people. - St. Petersburg: The city has to face an upsurge of violence since 2004. The touristic places are particularly affected by petty crime. Bladed weapon and gun aggressions tend to spread as well as racist acts. The city remains a crossroad for drug trafficking for the European market. Mafia networks sometimes ask tourists or businessmen to get some drug or banknotes in order to launder money. 19 Annexes Confidentiel Entreprise - Caucasus: Going in the Caucasian republics is strongly misadvised: Chechnya, Ingushetia, Dagestan, and North Ossetia. The utmost vigilance is recommended in Karatchaevo-Tcherkessia and in Kabardino-Balkaria, where the government authorities are deeply questioned. Any travel in Chechnya request a special permission issued by the Russian authorities. - Russian Extreme-East: Extreme-East and especially the region of Kamchatka are the privileged destinations for adventure trips, along the Siberian roads. These areas are strongly marked by an increasing depopulation, an endemic poverty and worrying health conditions. Risks of attacks are high especially as local mafias have the upper hand on the local authorities. It is recommended to avoid the numerous military bases along the main roads; the authorities are very suspicious towards foreigners. GEOS recommendations Avoid going out at night or alone, including in the touristic centers. It is advised to keep on oneself copies of identity documents. It is recommended to stay calm and avoid any form of provocation in front of Russian policemen. The penal code of the Russian Federation is extremely severe towards drug trafficking, including for foreigners. It is advised to only take official cabs or those sent by the hotel. To hire a car is risky because the road-network is under light up and sometimes in disrepair. The risk of diseases is strengthened by the precarious health conditions in rural zones and by nuclear power plant pollution. Cases of bird flu were also reported in oblasts (administrative units) of Chelyabinsk, Kurgan, Tambov and Tula. Blood transfusions must be practiced only if the patient’s life is at stake. About one million people are infected by the AIDS virus. There is, however, no reason to postpone any professional or tourist travel in this country. Note that Russian borders between Azerbaijan and Georgia are closed to the foreigners. Make sure to always keep identity documents since police controls are frequent. 20 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe VI : Point de situation Pakistan POINT DE SITUATION AU PAKISTAN 13/03/2009 16h. : Foyer des manifestations : Zones les plus exposées au risque d’attentats 21 Annexes Confidentiel Entreprise SITUATION - 7 mars 2009 : Dix personnes dont sept membres des forces de sécurité et trois civils, ont été tuées samedi dans deux attentats à la voiture piégée simultanés à Badaber au sud de Peshawar, au nord-ouest du Pakistan. - 11 mars 2009 : Plusieurs milliers de manifestants accompagnés de près de 200 avocats se sont rassemblés à Karachi chef-lieu de la province du Sind pour entamer « la grande marche » qui doit conduire le cortège jusqu’à la capitale, Islamabad lundi 16 mars. Ils réclament la libération des 70 juges arrêtés par le gouvernement de Pervez Musharraf. Les forces de l'ordre ont pris position autour de la Haute Cour de justice, où se rassemblaient les avocats, et ont barré la route aux voitures et autres autocars qui se dirigeaient vers l'édifice. - Plusieurs centaines de juristes ont quitté le bâtiment à pied, rejoints par des militants de l'opposition. Des heurts ont opposé une centaine de manifestants du Jamaat-e-Islamia à la police, selon des témoins. - Les manifestants, qui sont également partis de Quetta, au Baloutchistan, sont attendus lundi dans la capitale où ils entendent réclamer le rétablissement dans ses fonctions de l'ancien Président de la Cour suprême Iftikhar Chaudhry, révoqué par l'ex- Président Pervez Musharraf en 2007. - Le Président Zardari a refusé de réintégrer Chaudhry dans ses fonctions, craignant, selon les observateurs, qu'il ne revienne sur l'amnistie dont il a bénéficié, tout comme son épouse Benazir Bhutto, assassinée en décembre 2007. - 12 mars 2009 : Après avoir fait procéder jeudi à des centaines d'arrestations dans le but d'étouffer un mouvement de protestation, le ministre de l'Intérieur, Rehman Malik, a indiqué que les cortèges partis de Karachi et Quetta seraient autorisés à continuer pour éviter de nouveaux affrontements. - Deux missiles, tirés par des drones, ont atteint un camp d'entraînement de talibans dans la zone tribale de Kurram, à la frontière avec l'Afghanistan. Ils ont tué au moins vingt-quatre personnes. - 13 mars 2009 : La police a de nouveau repoussé vendredi environ 200 avocats, qui se déplaçaient en convoi de voitures et de bus dans la province de Sindh, tentant de gagner la capitale dans le cadre de la "grande marche" anti-gouvernementale. Le leader de l'opposition pakistanaise a estimé vendredi que le Président Asif Ali Zardari n'irait pas au terme de son mandat de cinq ans. - Devant l’ampleur des rassemblements, les responsables du gouvernement ont finalement indiqué qu'ils autoriseraient les manifestants à se réunir dans un parc proche de la capitale, espérant les empêcher de se masser devant le parlement ou tout autre lieu du centre d'Islamabad. 22 Annexes Confidentiel Entreprise Événements à venir : - 23 mars 2009 : Fête nationale. - 21-25 mars 2009 : Norouz, Nouvel an Iranien - 16 mars 2009 : Rassemblement prévu de tous les manifestants du pays devant le parlement à Islamabad. ANALYSE Les appels réitérés à descendre dans la rue de Nawaz Sharif, chef du parti d’opposition PML-N et récemment interdit d’élections, ont été entendus. Des milliers de manifestants se sont massés dans la plupart des grandes villes du pays, pour constituer un cortège devant atteindre Islamabad lundi 16 mars. Depuis 2007, les avocats du pays boycottent toutes les procédures en cours au risque de provoquer une crise politique majeure. La situation politique est chaque jour plus explosive pour le jeune Président Zardari. Le Président apparaît de jour en jour plus isolé. Le Premier ministre Yousouf Raza Gilani a lui-même publiquement exprimé son désaccord avec la décision de placer la province du Pendjab sous administration fédérale après l'exclusion de Shahbaz Sharif. La "longue marche", ainsi baptisée par ses instigateurs, qui réclament une autorité judiciaire indépendante du pouvoir politique et la libération de 70 juges, pourrait se révéler délicate pour le Président Asif Ali Zardari, aux affaires depuis an et confronté à une guérilla islamiste de plus en plus active. Les manifestants ont prévu un "sit-in" devant le Parlement (quartier de Kutchery Chowk) bien que le gouvernement ait annoncé qu'aucun rassemblement ne serait autorisé dans le centre de la ville. Il est probable que Jhelum ainsi que la route menant à l’aéroport soient bloqués. Les autorités pakistanaises tentent par tous les moyens de neutraliser la "longue marche" des avocats et de l'opposition qui doit rallier Islamabad mais semblent impuissantes face à l’ampleur du mouvement. La communauté internationale redoute une explosion de violence. La police a arrêté plusieurs leaders dont Mounir A. Malik, ancien Président du barreau de la Cour suprême. La Grande-Bretagne a critiqué ouvertement ces arrestations et appelé à la réconciliation à l'heure où le Pakistan est confronté à une "grave menace". Richard Holbrooke, représentant américain pour l’Afghanistan et le Pakistan s'est entretenu avec le Président Zardari et le Premier ministre Youssouf Raza Gilani, alors que l'ambassadeur américain Anne Patterson a rencontré Nawaz Sharif pour tenter d'apaiser les tensions. "Notre principale préoccupation est, évidemment, que la situation ne prenne pas un tour violent et n'entre pas dans une spirale négative » a-t il déclaré. Les autorités américaines présentes à la frontière afghane comptent sur le soutien de l’actuel gouvernement pakistanais dans leur lutte contre le terrorisme, et n’ont donc aucun intérêt à ce que la situation dégénère. Les talibans et les groupes terroristes pourraient profiter d’une insurrection au Pakistan pour menacer les troupes américaines et couper leurs voies d’approvisionnement. La stabilité du pays, puissance nucléaire musulmane, est donc un enjeu essentiel pour la stabilité de la région et la sécurité des troupes de la coalition. Le risque terroriste est d'autant plus important que les récentes manifestations constituent des cibles privilégiées pour les groupes terroristes. Les services de renseignements ont indiqué que des attaques terroristes pourraient se produire à l'initiative du Groupe Al-Qaïda, dans l'état du Sindh. Certains rassemblements seraient également infiltrés dans le but de provoquer des émeutes. Aussi, la sécurité a été renforcée dans les quartiers autour des 23 Annexes Confidentiel Entreprise résidences des hautes personnalités pakistanaises, notamment à Karachi, où des troupes paramilitaires ont été déployées. Le gouvernement a également émis la possibilité de bloquer tous les accès à Islamabad afin d'éviter que les manifestants ne puissent rejoindre le centre de la capitale et les abords du parlement. La communauté internationale peine à trouver un positionnement clair dans un contexte aussi délicat. Entre la condamnation officielle des arrestations ordonnées par le gouvernement et la nécessité de maintenir la stabilité politique pour éviter à tout prix un embrasement sécuritaire dans le pays, leur marge de manœuvre parait très limitée. Numéros utiles - Ambassade de France à Islamabad: (92) 51.201.14.14 - Numéro d’urgence : (051) 282.43.29 - Consulat à Karachi : 00.92.21.587.37.97/98 - Téléphone mobile : 00.92.300.821.42.99 - Consul honoraire à Quetta : (081) 283.56.49 - Téléphone mobile : 0300.838.05.57 - Consul honoraire de France à Lahore: (042) 576 20 62 - Téléphone mobile : 0300 847 34 05 - Alliance Française de Lahore: (042) 587.43.01 - Agence consulaire à Peshawar : (091) 527.58.38 / 527.31.77 24 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe VII : Extraits situation sécuritaire à Gaza SITUATION SECURITAIRE DANS LA BANDE DE GAZA COMMENTAIRES DU GROUPE GEOS 5 février 2009 Notation générale 5 Très élevé Notations spécifiques Criminalité Climat social Terrorisme Enlèvements Géopolitique 1 2 3 4 5 3 5 4 5 5 Notation du risque: 1: Bas; 2: Modéré; 3: Sensible; 4: Elevé; 5: Très élevé 25 Annexes Confidentiel Entreprise Evénements à venir - 10 février 2009 : élections législatives israéliennes - Avril 2009 : élections générales palestiniennes Situation générale La bande de Gaza, formant avec la Cisjordanie les territoires palestiniens, est très instable sur le plan sécuritaire en raison à la fois du conflit israélo-palestinien et de la lutte interne entre le Fatah et le Hamas, qui a remporté les élections législatives en janvier 2006. Après quelques mois de lutte armée contre le Fatah, le parti islamiste radical a pris le pouvoir en juin 2007 et contrôle désormais totalement le territoire. Israël a en conséquence décidé de soumettre la bande de Gaza à un blocus, réduisant ainsi considérablement son approvisionnement en nourriture, carburant et médicaments. Les risques liés au contexte géopolitique, au terrorisme, à la criminalité et au climat social sont donc très élevés, et ce d’autant plus depuis l’offensive lancée par Israël le 27 décembre 2008. Malgré le cessez-le-feu déclaré depuis, les tensions restent très vives, les enjeux internes (pérennité pour le Hamas) étant tout aussi importants que les enjeux géopolitiques. Le blocus a également eu pour effet la construction de tunnels reliant l’Egypte à la bande de Gaza, points stratégiques et sources de revenus importants pour leurs propriétaires. L’un des objectifs des raids israéliens de janvier 2009 était de détruire ces tunnels, mais il semble que leur réparation ou leur reconstruction ait commencé dès que le cessez-le-feu a été prononcé. Le risque de nouvelles frappes israéliennes sur la bande de Gaza est donc encore important. Historique de l’offensive israélienne de janvier 2009 Le 19 juin 2008, une trêve entre Israël et le Hamas est conclue. Malgré cela, les tirs du Hamas continuent et Tsahal poursuit ses opérations militaires. La trêve n’ayant pas été renouvelée en décembre 2008, les incidents entre le Hamas et Israël s’intensifient. Tsahal lance donc l’opération Plomb durci le 27 décembre 2008. Le contexte international à la fin de l’année 2008 est d’autant plus particulier que le Président des Etats-Unis nouvellement élu ne prendra ses fonctions que le 20 janvier 2009, créant de fait un vide diplomatique. Cette guerre intervient également 5 jours avant les élections israéliennes (ce qui permettrait au Likoud de reprendre l’avantage) et quelques semaines avant les élections palestiniennes (donnant au Hamas une opportunité de prendre le contrôle dans l’ensemble des territoires occupés). L’opération Plomb durci a pour objectifs principaux de répondre aux tirs répétés du Hamas sur le territoire israélien et d’affaiblir les combattants du Hamas considérés par Israël comme des terroristes. La première phase de la guerre consiste en des attaques aériennes intenses et qui font de nombreux dommages (tant matériels qu’humains). S’ensuit alors la deuxième phase de l’opération durant laquelle l’armée israélienne rentre dans Gaza. Le 18 janvier 2009, un cessez-le-feu israélien est décidé, immédiatement relayé par le Hamas. Le 21 janvier 2009, Tsahal retire la totalité de ses troupes de Gaza et revendique la victoire tout comme le Hamas. 26 Annexes Confidentiel Entreprise La situation demeure néanmoins particulièrement instable. En premier lieu, Israël et le Hamas poursuivent leurs actions respectives. Ensuite, le Hamas et le Fatah sont en profond désaccord. Le 23 novembre 2008, Mahmoud Abbas a été désigné par le vote du Conseil Central de l’Organisation pour la Libération de la Palestine, Président de la Palestine (poste resté vacant depuis la mort de Yasser Arafat en 2004). Cependant, les deux partis ne s’appuient pas sur les mêmes textes de lois et le Hamas ne reconnait donc plus le Président Abbas depuis le 9 janvier 2008. Ainsi, une lutte entre le Hamas et le Fatah n’est pas à exclure dans les prochains mois, ce qui entrainerait une recrudescence de la violence. Les facteurs de risques à Gaza 1. Situation politique Le Hamas contrôle les institutions gazaouites, dans les secteurs politiques, sociaux et sécuritaires. Aucune amélioration significative des relations avec Israël n’est à augurer. Cependant, le cessez-le-feu est globalement respecté et les écarts constatés de part et d’autre ne devraient pas le remettre véritablement en cause. Les tensions entre Hamas et Fatah se sont accentuées depuis la fin de l’offensive israélienne et de nouveaux affrontements pourraient avoir lieu dans Gaza. Enfin, l’offensive et les bombardements récents ont détruit de nombreux bâtiments à Gaza. Outre les immeubles d’habitation (près de 30 000 sans abris), de nombreux dégâts ont été constatés dans les bâtiments officiels (mairie, commissariats et entrepôts de l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Ce conflit a déstabilisé la situation sécuritaire et nuit au maintien de l’ordre d’autant plus que les infrastructures routières ont elles aussi été bombardées. 2. Situation économique Une population nombreuse (1,5 millions), une forte densité, associée à un taux d’accroissement naturel particulièrement élevé (3,42%, 7 enfants par femme) entravent fortement le développement économique de Gaza. En outre, près de la moitié de la population a moins de 15 ans tandis que le chômage atteint près de 40%. Hormis les tunnels liant Gaza à l’Egypte, les échanges entre la zone et l’extérieur restent très limités. Le développement économique de Gaza reste donc très entravé dans la mesure où le blocus économique et sécuritaire empêche le transfert de la plupart des matières premières, y compris celles de première nécessité. Par ailleurs, les trois quarts de la population gazaouite survivent grâce à l’aide internationale et l’absence d’un couloir humanitaire sécurisé a particulièrement affecté la situation sanitaire dans Gaza. Aussi, le rationnement des denrées de première nécessité ne permet pas une distribution suffisante pour satisfaire aux besoins de l’ensemble de la population. 3. Situation sociale 27 Annexes Confidentiel Entreprise La situation sécuritaire instable, la multiplication des affrontements armés entre les factions du Hamas et du Fatah ainsi que la récente offensive israélienne contribuent à déstabiliser les situations sociale et humanitaire à Gaza. En effet, plus de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté et la situation alimentaire catastrophique, a été aggravée par l’embargo. La reconstruction de la zone est donc fortement compromise pour les mois à venir. Des manifestations de protestations ont lieu dans plusieurs lieux, y compris en dehors de Gaza. Des débordements sont prévisibles même si les forces de sécurité semblent globalement contrôler la situation. La situation pouvant évoluer très rapidement, il convient de se tenir informé. En raison des possibilités de débordements et d’attentats, il convient de rester éloigné des lieux publics et des transports en commun. Tensions entre le Hamas et les ONG Depuis la fin de l’offensive israélienne et l’acheminement de l’aide humanitaire, de nouvelles tensions ont été signalées entre les ONG palestiniennes et internationales agissant dans Gaza, mais également avec les autorités du Hamas. En effet, les associations humanitaires locales et les organismes de charité ne sont pas toujours en accord avec les actions et programmes menés par les associations étrangères. Le bouclage de la zone a empêché les organisations et associations internationales d’accéder à Gaza, quand elles n’étaient pas déjà sur le terrain. Cette impossibilité d’accès a considérablement retardé leurs actions. Encore aujourd’hui, l’aide humanitaire ne peut arriver en quantité suffisante pour subvenir aux besoins de la population gazaouite. Ce rationnement de l’aide humanitaire contribue à accentuer les tensions latentes entre les autorités du Hamas et les organisations étrangères, intervenant sur place. En effet, l’UNRWA a récemment dénoncé les agissements du Hamas qui avait réquisitionné des denrées de première nécessité, des couvertures, des kits de survie. Le Hamas a, quant à lui, justifié son action en dénonçant la distribution partiale qui était faite de ces fournitures par les ONG, voire leurs arrières pensées politiques. La distribution de l’aide humanitaire aux membres du Fatah a également pu cristalliser ces tensions. Néanmoins, si des tensions ont été signalées, l’importance de l’aide alimentaire apportée à Gaza demeure identique ; aussi, les désaccords entre le Hamas et ces organisations ne devraient pas s’aggraver. Situation Sécuritaire Générale : les principaux risques encourus Criminalité traditionnelle Même s’il existe un risque sécuritaire constant dans les Territoires Palestiniens notamment en raison du conflit avec Israël, la criminalité traditionnelle y est relativement peu élevée. Cependant, l’insécurité dans la zone tend à favoriser l’émergence d’une criminalité plus violente, souvent opportuniste et anarchique. La petite délinquance représente une menace majeure dans les zones urbaines. En effet, le vol, notamment de passeports, de biens de valeur et surtout de voitures, est l’acte criminel le plus fréquemment rapporté dans la zone. Les groupes et gangs criminels ont été moins actifs ces derniers mois. Cependant, les taux de criminalité (surtout les taux d’homicides et de kidnappings) ont augmenté ces derniers temps en raison de la grande précarité du contrôle et de l’application de la loi dans les Territoires par les autorités. Les violences 28 Annexes Confidentiel Entreprise sporadiques relevées entre Palestiniens, notamment des fusillades, représente en revanche une menace directe pour la sécurité des étrangers. A ce titre Gaza, mais aussi Naplouse et Ramallah, cristallisent les oppositions entre le Fatah et le Hamas. Les déplacements dans les Territoires palestiniens sont particulièrement dangereux en raison de la présence de barrages routiers, bouclages et incursions mis en place par les autorités israéliennes. Ces incursions ont été surtout menées à Bethléem, Qalqilya et Tulkarem. En outre, la corruption des forces de sécurité représente une menace non négligeable pour les voyageurs et expatriés et il convient de faire preuve de coopération. Kidnapping Le kidnapping représente un risque certain dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Récemment, des groupes prétendant être affiliés à Al-Qaeda ont menacé de procéder à des enlèvements d’occidentaux travaillant dans la bande de Gaza. De nombreux cas d’enlèvements d’étrangers ont d’ailleurs été relevés, autant dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie. Cette pratique constitue souvent un moyen d’obtenir des concessions de la part de l’Autorité Palestinienne ou d’attirer l’attention des médias internationaux. La rançon ne représente donc pas toujours le motif premier des enlèvements et la période de séquestration est en général relativement courte. Elle ne dépasse souvent pas une journée et s’achève de manière pacifique. Cependant, en 2006, deux journalistes américains ont été retenus deux semaines et le journaliste britannique Alan Johnston 114 jours après avoir été enlevé en mars 2007 par des membres du clan Gazan Dogmush. Le port d’armes ou la démonstration de sentiments positifs envers Israël tendent à augmenter le risque de kidnapping, dont les étrangers sont les cibles privilégiées. Il convient d’éviter tout rassemblement ou attroupement, les kidnappings étant souvent pratiqués dans ces circonstances. Mines antipersonnel La présence de mines antipersonnel dans certaines parties des Territoires, notamment dans les zones frontalières, implique une vigilance constante. Certains champs de mines ne sont pas signalés ; il convient donc d’emprunter uniquement les routes ou pistes fréquemment utilisées. Terrorisme islamiste Le risque d’attentats lancés par des factions islamistes est très limité, les terroristes commettant leurs actes sur le territoire israélien ou tirant des roquettes sur les villes proches de la bande de Gaza. 29 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe VIII: Note: les bombes à sous munitions Types de mines présentes dans la bande de Gaza Gaza a fait l’objet de multiples bombardements et assauts de la part de l’armée Israélienne, ce territoire de 40 km de long et d’une quinzaine de large fait parti des territoires les plus bombardés. Certaines de ces zones constituent donc de véritables champs de mines causant la mort de nombreux civiles. L’offensive « plomb durci » lancée par Tsahal en décembre 2008 a vu l’arrivée de nouveaux types de munitions qui viennent élever le niveau de sécurité sur place. Après trois semaines de combats, les munitions non explosées éparpillées dans les zones civiles représentent un nouveau danger de taille pour la population mais aussi pour les équipes de secours qui travaillent actuellement sur le terrain. Le recensement précis des munitions utilisées est polémique, et on ne dispose à ce jour que de très peu de chiffres officiels. Le risque que les explosifs de guerre restants (UXO) se déclenchent est permanent, on peut cependant identifier formellement trois types de munitions susceptibles de faire des victimes : 1. Les armes à sous munitions. Cluster Bomb Unit. (CBU) Les armes à sous-munitions sont greffées généralement sur des systèmes Sol-Sol (LRM ou OGR) ou Air-Sol (Apache), des obus ou des roquettes dont la charge militaire est elle-même constituée de plusieurs projectiles explosifs dispersés au moment du tir. Au sens strict, on pourrait parler d'arme à sous-munitions dès lors que la charge militaire n'est pas unitaire, c'est à dire lorsque l'arme disperse de deux jusqu’ à plusieurs centaines. La notion d'arme à sous-munitions ne fait pour l'instant l'objet d'aucune définition juridique internationalement admise, elle n’est donc à défaut interdite par aucune convention internationale. Quatre types de projectiles sont connus pour avoir un taux élevé de ratés. Il s'agit notamment des sous munitions M-77 pour lance-roquettes multiples et des obus de 155 mm M-42. Le pourcentage de défaillances est encore plus élevé pour des projectiles anciens, stockés depuis longtemps et souvent défectueux. Le taux de fiabilité des M-77 est de 84 %, selon un rapport du département américain de la défense, remis en 2005 au Congrès. Cela signifie que chaque salve de 1 236 petites bombes laisse ensuite sur le terrain quelque 200 charges non encore explosées, mais susceptibles de le faire au moindre contact ou même à l'improviste. Des obus fumigènes M 825 au phosphore blanc auraient été utilisés par l'artillerie israélienne lors de l’opération « plomb durci » sur Gaza. Elle a finalement reconnu les faits quelques semaines plus tard. Les quartiers d'Al-Altatra et de Zeitoun ainsi que celui de Shaaf, (à l'est) ont été les plus touchés. Vendues par les Etats-Unis, leur utilisation est pourtant limitée par le protocole V des Nations Unies (2008) en tant que qu’arme incendiaire, mais Israël n’en est pas signataire. Les victimes dans le village de Khouza ont également été très nombreuses. 30 Annexes Confidentiel Entreprise On trouve encore des lance-roquettes multiples américains (MLRS) M-26 Chaque roquette envoyée par un MLRS contient 644 petites bombes. Elle est capable de couvrir une zone équivalant à la surface d'un terrain de football. Tsahal comporte deux lanceurs de ce. Elle peut ainsi tirer en quelques secondes une salve de 12 roquettes contenant 7 728 sous-munitions jusqu'à 32 kilomètres. Des sous-munitions BLU- 3 américaines contenant 180g d’explosifs et 200 granules en acier ont également été retrouvées. Dans la zone frontalière de Rafah cinq patients brûlés ont été hospitalisés, après avoir déclenché accidentellement une machine infernale du type « booby trap ». Il s’agit de mines, dispersées par le container d’une bombe à sous-munition, qui explosent lorsque quelqu’un marche dessus. 2. Les armes « lourdes ». (DIME) L’armée de l’air utilise des Smart Bombs GBU 39 à l’uranium appauvri pour bombarder ses cibles dans la Bande de Gaza. L’utilisation de munitions de type DIME (Dense Inert Metal Explosives), qui combinent un explosif, des particules de carbone et une poudre composée d’un alliage de tungstène et de métaux lourds (cobalt, nickel, fer), n’a pas encore été reconnue officiellement par Tsahal. Cette bombe déclenche une explosion aussi intense que concentrée. Ces GBU 39 ont été utilisées, samedi 27 décembre 2008, contre des cibles souterraines, et, dimanche 28 décembre 2008, pour détruire des tunnels sur la frontière égyptienne. Ces GBU 39 sont réputées être très précises, pèsent 113 Kg, avec une charge explosive de 22,7Kg et une portée de 110 Km. Elles ont ainsi les mêmes capacités de pénétration que les bombes de 900 Kg. Leur petite taille, permet d’augmenter le nombre de bombes transportées par les avions de combat F15 ou F16 et par conséquent le nombre de cibles visées ce qui explique la violence des attaques. Le dard de ces bombes est à l’uranium appauvri, UA 238, multipliant leur force de pénétration. Ces bombes, lorsqu’elles n’explosent pas, restent enfouies sous le sol et peuvent causer des dommages matériels ainsi que des pertes humaines considérables. L’uranium appauvri est un poison chimique et radiologique qui brûle aisément à l’impact et se réduit à 90 % en particules radioactives extrêmement petites (particules nanométriques de quelques milliardièmes de mètre) qui échappent à tout type de masque à gaz. 3. Les bombes « à vide ». Les bombes à pulvérisation de carburant, dites « bombes à vide » ou « bunker busters» sont capables de détruire des bunkers en béton profondément enterrés. Certains immeubles, en particulier celui, de huit étages, du bâtiment des Sciences et de la Technologie de l’Université Islamique de Gaza, ont été réduits à des piles de décombres ne dépassant pas un mètre et demi de hauteur. Il faut enfin noter la présence de bombes artisanales posées par les militants du Hamas eux même dans des bâtiments pour sécuriser leurs installations ou piéger les forces terrestres israéliennes. Il est très difficile de les localiser, les habitants eux même ne sont souvent pas au courant de leur existence. Une mission des Nations Unies tente depuis la fin de l’opération d’identifier les différentes mines présentes dans les bâtiments officiels et de les désamorcer. LOGISTICS CLUSTERS est chargée (entre autres) sur place de cette mission. Contact : Mark Frankish, Gaza city. Tel :0549 075 781, Mobile: 054 6 773 163. 31 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe IX : Extraits du dossier criminalité et piraterie au Nigéria Criminalité et piraterie au Nigéria 09/04/2009 Notation générale Notation générale 5 Très élevé Notations spécifiques Criminalité Climat social Terrorisme Enlèvements Géopolitique 1 2 3 4 5 5 5 3 5 3 Notation du risque: 1: Bas; 2: Modéré; 3: Sensible; 4: Elevé; 5: Très élevé 32 Annexes Confidentiel Entreprise ANALYSE APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE AU NIGERIA Risque Actuel Prévisionnel Faible Moyen X Elevé X La situation sécuritaire au Nigeria s’est fortement dégradée sur l’ensemble du territoire durant les trois dernières années. On assiste notamment à la multiplication des attaques et enlèvements, particulièrement dans la région du Delta du Niger. La situation politique et sociale reste très tendue, notamment entre les communautés chrétiennes et musulmanes du pays. Les conditions de sécurité pour les voyageurs étrangers comme pour les expatriés demeurent donc très précaires. Les enlèvements au Nigeria qui jusqu'ici étaient limités à la région pétrolifère du Delta du Niger, s'étendent peu à peu aux autres régions du pays. Des groupes rebelles tels que le groupe séparatiste Yoruba et les Bakassi dans le Sud-est se sont développés. Ils représentent la principale menace pour les expatriés. Les enlèvements, en plus de constituer une importante source de revenus, permettent de faire pression sur les gouvernements fédéraux et locaux ainsi que sur les compagnies pétrolières pour obtenir des faveurs politiques. Cependant, les évolutions récentes ont démontré que les kidnappings de nature criminelle sont en hausse dans l’ensemble des centres urbains. L'insécurité, la violence, les sabotages et les enlèvements ont fait baisser la production pétrolière du pays de 20 à 25% selon des responsables de la NNPC (compagnie nationale nigériane). Le Nigeria était jusqu’en avril 2008, le premier producteur de pétrole d’Afrique selon l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), mais a perdu cette place au profit de l’Angola. La contrebande aux frontières est également présente en permanence. On signale que des armes pénètrent au Nigéria par voie terrestre depuis le Bénin (armes originaires du Ghana et du Togo ainsi que du Burkina Faso), le Cameroun, le Tchad et le Niger. On sait aussi que des armes arrivent par mer, en particulier dans la région du Delta du Niger, via les activités de soutage du pétrole. Prospectives : - Des tensions existent avec le Cameroun autour de la péninsule de Bakassi, riche en gisements d’hydrocarbures. Bien qu’elle ait été officiellement rétrocédée au Cameroun depuis juillet 2008, des affrontements mineurs éclatent régulièrement le long de la frontière commune. Il convient de rester vigilant dans cette zone, le risque d’une dégradation de la situation n’est pas à écarter. - Les autorités américaines ont annoncé détenir des informations indiquant que les intérêts étrangers et particulièrement occidentaux pourraient être la cible d’attentats terroristes à Lagos et Abuja. Les tendances wahhabite, mahdiste et chiite radicale, soutenues 33 Annexes Confidentiel Entreprise respectivement par les réseaux saoudiens, soudanais et iraniens, peuvent constituer un terreau fertile aux activités terroristes. Abuja La situation sécuritaire dans la capitale du pays est nettement moins préoccupante qu’à Lagos en raison de la forte présence militaire. Même si le risque politique est relativement élevé, le nombre d’actes criminels et terroristes est relativement faible. Cependant, la situation sécuritaire se dégrade progressivement dans la capitale et ses environs. La petite délinquance y est malgré tout très présente et fait l’objet d’opérations policières occasionnelles. Des attentats contre l’Etat fédéral ou des firmes étrangères ne sont pas à écarter compte tenu de la radicalisation de la plupart des groupes armés. Prospectives : - L’éventualité d’un coup d’Etat militaire à moyen terme reste peu probable. L’état des forces armées du pays ne le permet pas. De plus, les forces actuellement présentes dans le paysage politique n’accepteraient pas l’installation d’un nouveau gouvernement militaire. - Le Président de la République, M. Umaru YAR’ADUA, a été élu en avril 2007 au terme d’un processus électoral très critiqué, tant par l’opposition que par les observateurs internationaux. Des heurts très violents ont eu lieu durant la passation de pouvoir et sont susceptibles de se reproduire dans la capitale. La Cour suprême a entamé le 28 mars 2009 un processus de réexamen du scrutin. Des manifestations violentes sont à craindre à l’annonce des résultats. Delta du Niger La région du delta connaît une situation politique particulièrement tendue à cause des activités du principal groupe rebelle du pays : le MEND (Mouvement pour l’Emancipation du peuple du Delta du Niger). L’absence d’un commandement central officiel, l’utilisation des dernières technologies en matière de télécommunications et d’armement et son assise populaire rendent son démantèlement particulièrement difficile. La minorité ethnique Ijaw est actuellement celle qui compte le plus grand nombre de groupes armés violents à l’origine des kidnappings et des rackets sur la population. Les évolutions récentes ont démontré que les kidnappings de nature criminelle sont en hausse dans l’ensemble des centres urbains du delta. Au moins 8 expatriés kidnappés en 2007 ont été tués ou sont morts à la suite de blessures provoquées lors de l’enlèvement. Les pirates sont concentrés autour de Lagos et du Delta du Niger. Les enjeux internationaux dans la région combinés aux multiples facteurs de risques créent une situation explosive. Les statistiques du Bureau Maritime International (IMB) font état d'une augmentation générale d'environ 15% des attaques de pirates entre 2007 et 2008. Cette situation générale est consécutive à l'augmentation particulière des attaques au Nigéria et en Somalie (au Nigéria : 53 attaques en 2007 contre 12 en 2006, 2e rang mondial en nombre d’attaques en 2007). 34 Annexes Confidentiel Entreprise LOCATION OF ATTACKS 2008 NUMBERS 16 14 12 10 8 6 4 2 0 OFFSHORE FWB -B 20 B 20 - NLNG NLNG - B 39 B 39 - ONNE ONNE AMADI LOCATIONS 1:OFFSHORE 2: BETWEEN FAIRWAY B AND B 20 3: BETWEEN B 20 AND NLNG 4: BETWEEN NLNG AND B 39 5: BETWEEN B 39 AND ONNE PORT 6: BETWEEN ONNE PORT AND AMADI (onshore) (onshore) (onshore) (onshore) (onshore) Les attaques sur les plateformes offshores, plus vulnérables, se sont multipliées ces deux dernières années. Les pirates sont de mieux en mieux équipés et organisés et peuvent frapper à tout moment. Il y a donc une montée sensible du niveau de la violence de ces attaques, les pirates font appel de plus en plus à un armement moderne et à des méthodes radicales. 35 Annexes Confidentiel Entreprise Les attaques pour vols contre les embarcations étrangères ont presque doublé entre janvier 2007 et janvier 2009. Cette évolution marque une diversification des profils de pirates qui attaquent en mer quelque soit l’importance de la cible. Les attaques ne relèvent alors plus uniquement des grands mouvements ethniques et religieux. L’actualité politique du pays a en revanche un impact direct sur les activités du MEND qui ne sont pas uniquement tournées contre les intérêts étrangers. Il existe des différences significatives entre les attaques recensées à Lagos et celles du delta du Niger. Celles de Lagos sont presque exclusivement motivées par l’enrichissement personnel et se caractérisent par des attaques éclairs. Les raids maritimes dans le Delta ont une dimension davantage politique et un meilleur niveau de préparation. L’utilisation d’explosifs, d’armes lourdes ou même de roquettes n’est pas rare. Tableau comparatif des actes de piraterie au Nigeria Nigéria Total mondial 2003 39 445 2004 28 329 2005 16 276 2006 12 239 2007 42 263 36 Annexes Confidentiel Entreprise Prospectives : Les risques de contagion des mouvements rebelles tels que le MEND en dehors du Delta doivent cependant être nuancés. Comme le montre le tableau ci-dessus, la multiplication des groupes armés parfois concurrents dans la région permet d’éviter qu’un groupe ne prenne un réel ascendant sur un autre. L’absence d’un soutien financier international limite d’autant plus leur capacité d’action à grande échelle. La montée en puissance de groupes islamiques (Chiites) radicaux voulant imposer la Charia, en particulier dans le Delta et le nord du pays, exacerbe les tensions entre les communautés ethniques et religieuses et menace la stabilité de ces régions. Si elle poursuit dans l’avenir sa croissance, cette émergence des islamistes dans la vie politique pourrait à terme conduire à la dissolution de la République nigériane. 37 Annexes Confidentiel Entreprise Port Harcourt APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE A PORT HARCOURT Risque Actuel Prévisionnel Faible Moyen Elevé X X Outre les actes de piraterie, le taux de criminalité est élevé. La pratique du car-jacking représente un problème majeur. Le haut niveau de sécurité est également associé aux tensions ethniques et politiques à l’origine de nombreux actes de violence. Les enlèvements de ressortissants étrangers sont fréquents, la plupart des entreprises étrangères implantées dans le pays étant présente à Port Harcourt. Des violences entre les bandes rivales de NDPVF (Federated Niger Delta Ijaw Communities) et du NDV (Niger Delta Vigilante) éclatent régulièrement dans la ville. Le 6 août 2007, deux bandes armées rivales se sont affrontées dans la rue et pendant les dix jours qui ont suivi. Ces bandes ont également ouvert le feu au hasard sur les habitants tuant au moins 30 personnes. Les affrontements ont eu des conséquences considérables pour la population locale. Des centaines de personnes ont quitté la ville par crainte de nouvelles attaques. Le gouvernement de l’État de Rivers, qui considère que le quartier situé en front de mer à Port-Harcourt sert de refuge aux groupes armés, a décidé de démolir les maisons situées dans ce secteur afin de les remplacer par 6000 nouvelles constructions. Les habitants de Port-Harcourt, craignant pour leur sécurité, auraient constitué de nouveaux groupes armés d’auto-défense, ce qui ne fait qu’augmenter le risque de violence. Durant les élections d’avril 2007 et pendant la période qui a précédé le scrutin, un grand nombre de responsables politiques de la région du Delta a cherché à s’assurer le soutien de groupes armés et incité à la violence politique. Les heurts entre groupes armés soutenant des adversaires politiques n’ont pas pris fin après la prise de fonction du nouveau gouverneur et de l’assemblée élue. Il semble qu’afin d’obtenir ou d’accroître leur pouvoir politique, des responsables continuent d’appuyer ces bandes armées et d’encourager les violences. La liaison routière entre Owerri et Port Harcourt reste extrêmement dangereuse en raison de son tracé, des habitudes de conduite et des embuscades possibles y compris contre des convois disposant d’une escorte armée. L’aéroport de Port Harcourt est fermé au trafic international depuis août 2006. Les compagnies aériennes internationales détournent leurs vols sur Lagos, mais le maintien de ces vols n’est pas garanti. L’aéroport a été réouvert au trafic intérieur en décembre 2007. Seuls les vols d’Aerocontractor et d’Arik présentent des garanties de maintenance des appareils conformes aux normes internationales. Le gouvernement nigérian a déclaré non conforme le 17 avril 2007 la compagnie VIRGIN NIGERIA. 38 Annexes Confidentiel Entreprise Lagos APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE A LAGOS Risque Actuel Prévisionnel Faible Moyen Elevé X X Recensée parmi les villes les plus violentes au monde, Lagos est une métropole où sévit un nombre élevé de gangs. La délinquance (vols, agressions physiques, viols, cambriolages) y est courante. Les cambriolages et les agressions à domicile (« house-breaking ») sont fréquents, notamment dans les quartiers résidentiels où la concentration des expatriés est importante. Les agressions à domicile peuvent aboutir à des prises d’otage parfois meurtrières. A Lagos, la lutte contre la criminalité ne cesse d’échouer. En raison de la taille de la ville et des difficultés de surveillance urbaine, les forces de police nigérianes ne parviennent pas à contenir la violence de cette ville. De plus la forte corruption des forces publiques contribue à entretenir cette criminalité. Les quartiers à éviter sont les zones populaires des « Mainlands » où vivent les classes moyennes et où sont installées les différentes zones industrielles : Oshodi, Mushin, Ojuelegba, Yaba station, Ketu Alapere, Badia, Alaba et Egbeda. Les quartiers Victoria (quartier des expatriés où l’on retrouve ambassades et résidences) et Lagos Island (quartier commercial de la ville) sont sécurisés pendant la journée. Il est cependant prudent d’éviter Maroko, Bar Beach, et Dolphin Estate. Le quartier Ajegungle est sensible depuis les affrontements ethniques de l’année 2000. Le risque terroriste des mouvements du Delta du Niger ne touchent pas l’agglomération de Lagos. Prospectives: L’ambassade des Etats-Unis a récemment exprimé son inquiétude concernant des menaces pesant sur des missions diplomatiques situées sur Walter Carrington Crescent dans l’île de Victoria. La présence policière a été augmentée après cette alerte même si ces précautions sont davantage dissuasives que réellement efficaces face à une menace diffuse. Des mesures drastiques visant à sécuriser ce secteur sont attendues dans les prochains jours. Warri 39 Annexes Confidentiel Entreprise APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE A WARRI Risque Actuel Prévisionnel Faible Moyen X Elevé X Warri est la plus grande ville du Delta. Elle est revendiquée par 3 groupes ethniques comme étant leur patrie : les Itsekiris, les Urhobos et les Ijaws. L’Etat du Delta produit 40% du pétrole du Nigéria. Le conflit entre les Ijaw, les Itsekiris et les Urhobos à Warri engendre l’émergence de milices ethniques armées parmi les plus violentes de tout le Delta du Niger. Dans l’ensemble, les institutions publiques ne parviennent ni à faire respecter la loi et l’ordre public ni à gérer ces crises. Certains de ces conflits sont caractérisés par l’utilisation sans précédent d’armes légères. La paix durable dans l’Etat du Delta dépend en partie de la résolution de ces questions politiques et ethniques. En effet les ethnies Ijaws, Urhobos et Istekiris (majoritairement au pouvoir) entretiennent des relations conflictuelles débouchant sur des affrontements réguliers et violents qui peuvent parfois affecter les personnels étrangers. Des flambées de violence se produisent régulièrement dans Warri et les criques alentour, menaçant la production et les exportations pétrolières. Les stations de pompage sont généralement les premières cibles de groupes de jeunes, armés ou non. En outre, les arrestations arbitraires ainsi que les exécutions sommaires par les policiers nigérians contribuent à accroitre l’insécurité ambiante. L’impunité, la corruption ainsi que l’incapacité des forces gouvernementales à mettre fin aux violences accroissent encore le risque. En mars 2003, à l’occasion des élections fédérales, FNDIC (Federated Niger Delta de l’Etat du Delta), un groupe Ijaws, a lancé un ultimatum au gouvernement nigérian pour répondre à leurs réclamations. Ils ont en outre demandé aux compagnies pétrolières internationales de quitter la zone. Coordonnées utiles Ambassade de France à Abuja: (09) 523.55.06 - 523.55.10 Adresse : 32 Udi Hills Street - Off Aso Drive - Maitama - Abuja Consulat général de France à Lagos : (01) 462.84.84 Adresse : Ikoyi Island - 1 Oyinkan Abayomi Drive - Lagos Patrouille européenne de Lagos 0802 290 46 97 ou 0803 301 22 57 Police à Abuja : (09) 234 04 22/24 Police à Lagos/Ikoyi : (01) 680.352 Police à Lagos/Victoria Island : (01) 610.743 - 612.335 Police Mobile Force Distress Call: 090 40.87.21 Police Diplomatique : (01) 263.19.13 - 263.16.42 - 263.15.0 40 Annexes Confidentiel Entreprise Le contexte régional 41 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe X : Risk assessment au Liban RISK ASSESSMENT MISSION SECURITAIRE PRELIMINAIRE AU LIBAN S’il n’y a pas de contrainte sécuritaire majeure à une mission européenne d’observation au Liban, le pays reste soumis à des tensions latentes fortes qui pourraient rapidement dégénérer à l’occasion des élections législatives. La mission devra faire face à 4 types de menaces : - Violences liées aux élections. - Embrasement social. - Attentats terroristes. - Accidents de circulation. La première partie du présent document établira une présentation générale du pays. Dans la deuxième partie, les principaux risques et menaces seront étudiés tandis que les questions de logistique et de sécurité seront abordées pour ensuite proposer un plan de sécurité présentant les exigences à remplir. 42 Annexes Confidentiel Entreprise I- ARRIERE-PLAN Le Liban est indépendant depuis 1943, après avoir été sous protectorat français pendant plus de 20 ans. L’histoire du Liban a ensuite été particulièrement instable durant les 15 années de guerre civile où les différentes communautés du pays se sont affrontées. Le système politique libanais confessionnel est représentatif des 18 confessions existantes. Pourtant, à partir de 1975, des luttes entre les différents groupes chrétiens (phalangistes, milice des Forces Libanaises), musulmans (Jihad Islamique, Hezbollah), palestiniens (Abou Nidal) ou encore les troupes syriennes et israéliennes, ont agité le pays. L’Accord de Taëf a officiellement marqué la fin de la guerre civile en 1989, et a permis à la Syrie d’exercer légalement un contrôle sur son voisin. Cependant, les vagues d’attentats et d’assassinats politiques perdurent. Après avoir fait plus de 150 000 morts, la guerre a pris réellement fin avec l’arrivée au pouvoir d’Emile Lahoud, à la tête d’un gouvernement prosyrien. Les troupes israéliennes se sont retirées en 2000. L’assassinat de Rafiq Hariri, alors Premier Ministre, a provoqué le retrait des forces syriennes en 2005, l’assassinat ayant été imputé par de nombreux Libanais à la Syrie. Cette recrudescence des troubles politiques et sociaux s’est achevée par la Révolution du Cèdre. La situation sécuritaire du Liban s’est à nouveau détériorée, en juillet et août 2006, avec la capture de 2 soldats israéliens et la deuxième guerre du Liban. La trêve a mis fin à la guerre mais ses conséquences économiques ont été désastreuses. En 2007, une série d’assassinats politiques visant les députés libanais anti-syriens a engendré une crise politique d’envergure dans le pays. L’accord de Doha, signé entre la majorité et l’opposition le 21 mai 2008, ainsi que l’élection de Michel Sleiman à la Présidence ont permis d’apaiser la situation politique et sécuritaire. Toutefois, la présence de 12 camps de réfugiés palestiniens (soit 200 000 personnes) constitue un facteur de déstabilisation non négligeable au Liban. En mai 2007, près de 70 personnes ont été tuées lors d’affrontements entre le groupe islamiste Fatah-al-Islam et l’armée libanaise. Le 23 mars 2009, c’est l’un des dirigeants de l’OLP dans le pays qui a été tué dans un attentat. Sur le plan géopolitique, les relations avec la Syrie et Israël constituent également d’importants facteurs de risques. En octobre 2008, la Syrie et le Liban ont établi des relations diplomatiques officielles et la première ambassade libanaise en Syrie a été ouverte au mois de mars 2009. Si les relations avec la Syrie semblent donc tendre vers un certain équilibre, les désaccords avec Israël à propos des fermes de Chebaa (zones du plateau du Golan occupées par l’Etat hébreu depuis 1967) ne sont toujours pas résolus. De plus, l’offensive 43 Annexes Confidentiel Entreprise menée par l’armée israélienne à Gaza, en décembre 2008, a déstabilisé le pays. Les tensions au Liban demeurent donc très fortes, notamment en raison des influences étrangères de l’Arabie Saoudite (Sunnites), de la Syrie et de l’Iran (Chiites). Les élections législatives du 7 juin 2009 vont donc s’avérer décisives quant aux orientations politiques futures, aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan extérieur. Les Libanais vont ainsi élire les 128 députés du Parlement, qui désigneront le prochain Président de la République. Les principaux enjeux de ce scrutin sont ainsi, outre la question des camps palestiniens, les relations avec la Syrie et la place du Hezbollah sur la scène politique interne. Cependant le fait que le Hezbollah soit bien implanté n’aggrave pas forcément, dans l’immédiat, le risque sécuritaire, l’organisation étant hiérarchisée et disciplinée. II ESTIMATION DU RISQUE L’analyse des principaux risques est obtenue en croisant les principales menaces avec les vulnérabilités qui pourraient être rencontrées par les observateurs sur le terrain. 1.0 Principales menaces L’évaluation de la menace sécuritaire au Liban doit aujourd’hui prendre en compte les nombreuses crises que le pays a traversées mais également un certain nombre de facteurs socioculturels complexes. Le calme relatif qui règne au Liban depuis plusieurs mois peut paraitre trompeur à cet égard. La concentration des interactions et des enjeux à l’échelle nationale et internationale, la rapidité et le caractère imprévisible avec lesquels les violences peuvent se déclencher, empêchent toute anticipation précise de la situation sécuritaire locale. La présence de bandes armées, organisées et très entrainées sur tout le territoire fait peser un risque permanent d’embrasement de la situation, auquel les autorités locales sont incapables de faire face. La menace terroriste, les affrontements inter et intra communautaires, les luttes d’influences extérieures et les rivalités politiques permanentes déstabilisent quotidiennement le pouvoir en place et les forces de maintien de la paix. On peut cependant identifier 6 types de menaces et risques pouvant affecter, à court terme, la sécurité du pays et l’intégrité de la mission. 1.1 Violences politique et électorale Les élections législatives, jugées cruciales pour l'avenir du pays auront lieu le 7 juin prochain. Elles opposeront la coalition anti-syrienne du 14-Mars et l’opposition libanaise. Le sort de la branche armée du Hezbollah, l’influence de la Syrie ou de l’Arabie Saoudite, voire l’avenir des réfugiés palestiniens installés au Liban depuis soixante ans, seront déterminées 44 Annexes Confidentiel Entreprise par les urnes. En l’absence d’un consensus politique fort, la perspective d’une sortie de crise démocratique parait compromise. Le risque de manifestations et de confrontations intra et inter communautaires est le plus redouté dans les villes de Beyrouth, Tripoli et Zhalé. Malgré l’absence d’une réelle concertation entre les partis, l’Iran et l’Arabie Saoudite, l’éventualité d’un report, maintes fois évoquée, n’est plus aujourd’hui d’actualité. Outre les vives tensions qui opposent les Chiites et Sunnites, il faut prendre en considération les tensions à l’intérieur des communautés et clans chiites (Hezbollah/Amal) et chrétiens (Geagea/ Aoun(CLP)/Gemayel) qui sont des acteurs clefs de ces élections. Des échauffourées éclatent régulièrement dans les grandes villes entre les milices rivales et ni les autorités, ni même leurs responsables politiques ne sont à même de les contrôler. L’éventualité que l’un des deux camps, déçu par le résultat des élections prenne les armes est à envisager. Le risque de débordements et d’émeutes est quotidien, en particulier dans la banlieue sud-est de Beyrouth, et fait planer la menace d’une guerre civile. L’armée a, dans ce contexte, un rôle primordial de modérateur et pourrait constituer le seul rempart crédible de l’Etat si la situation devait se détériorer. Depuis 2005, et grâce à la mise en place d’un réseau solide et représentatif des forces en présence, l’armée est le seul intermédiaire qui lie encore les communautés entre elles. 1.2 Violence sociale Le Liban doit faire face à une profonde crise sociale qui vient fragiliser un peu plus les fondations et le fonctionnement de l’Etat. Quinze années de guerre (1975-1990) puis le conflit de juillet 2006 ont ruiné le pays du cèdre qui doit aujourd'hui importer 85 % de ses produits de première nécessité. Le Liban vit d'une économie souterraine et supporte le fardeau d'une dette et un déficit budgétaire considérables qui affaiblissent sa position face aux influences de la Syrie et de l’Iran. L’absence d’un encadrement étatique solide sur le territoire libanais contribue également à légitimer le renforcement des groupes politiques parallèles qui assurent un véritable rôle social auprès de la population. Cet état de fait explique le manque de confiance des Libanais envers leur gouvernement. Le manque de logements (évalué à plus de 500.000), aggravé par les destructions de la guerre, menace la stabilité et la structure même de la société libanaise. Les jeunes, touchés par le chômage (10,5% de la population) et des conditions de vie difficiles s’engagent dans les mouvements armés de plus en plus radicaux, ce qui permet une pénétration croissante des réseaux d’Al-Qaïda. Si l’Etat détient le pouvoir économique, ce sont bien les grandes familles et les chefs de clans qui possèdent le pouvoir politique et qui sont à même de mener des négociations internationales. En 2007, on dénombrait 325 800 réfugiés et demandeurs d'asile, dont 270 800 palestiniens répartis majoritairement dans des camps au sud du pays Nahr-el-Bared. La mainmise du Hezbollah est telle sur cette région qu’elle perme, paradoxalement, de garantir un niveau de sécurité satisfaisant. La menace provient davantage de la montée des groupuscules terroristes Sunnites à l’intérieur des camps de réfugiés. 45 Annexes Confidentiel Entreprise 1.3 Terrorisme Si les tensions persistent et que certains envisagent de repousser les élections, tous les partis et organisations libanais souhaitent la tenue de ces législatives, certains de leur victoire. Il est donc peu probable que dans le contexte actuel, des actes terroristes puissent être organisés. Toutefois, si un événement important survenait (assassinat d’un chef, offensive militaire extérieure…), une recrudescence des attentats n’est pas à exclure. Ainsi, des actes terroristes se sont produits à maintes reprises au Liban, y compris ces derniers mois. En septembre 2008, plusieurs attentats à la bombe ont frappé la banlieue sud de Tripoli, Beyrouth ainsi que le camp de Ain-Heloué. De plus, un des chefs de l’OLP a été tué par une charge explosive de 25 kg le 23 mars 2009, lors d’une visite d’une délégation de l’OLP dans le camp palestinien de Mieh Mieh, près de Saïda. Des violences s’étaient produites le 21 mars, tuant au moins 2 personnes. Le Hezbollah a dénoncé cet attentat et a appelé au calme tandis que l’OLP n’a pas proféré de menace à l’attention de ses « frèresennemis ». Si la piste israélienne a été évoquée par certains islamistes, il faut mentionner la potentielle implication des puissances étrangères dans ce type d’incidents, qui soutiennent des factions libanaises opposées politiquement. Si des attentats restent plausibles, il convient de nuancer la menace en soulignant la discipline et la structuration des mouvances islamistes, notamment au Sud Liban. Ces factions armées relèvent davantage d’une armée hiérarchisée et les débordements de type terroristes devaient donc être très limités dans les autres régions du Liban, avant les élections. Le chef suprême de ces milices, Hassan Nasrallah, est obéi ; et ce leader a parfaitement compris les enjeux d’une telle élection et ne souhaite pas ruiner a priori ses chances de victoire électorale. Enfin, les observateurs européens ne constituent pas une cible privilégiée pour ces mouvements, dans la mesure où cela discrédite leurs actions. Néanmoins, l’efficacité des forces de sécurité libanaises est très relative quant à la prévention des attentats et le contrôle de ces groupes. Voitures piégées/Assassinats ciblés/attentats suicide Des charges de forte intensité sont souvent utilisées par les terroristes au Liban. L’organisation et l’expérience des mouvements terroristes et/ou des groupes radicaux constituent un risque non-négligeable. Les militaires ainsi que les personnalités politiques ou diplomatiques sont principalement visés par ces groupes. Les attentats-suicide sont peu fréquents mais restent plausibles en cas de défaite d’un camp extrémiste. Enlèvements 46 Annexes Confidentiel Entreprise Si le risque d’enlèvement reste globalement limité au Liban, plusieurs incidents récents montrent que ce phénomène tend à se développer, pour des motifs criminels et politiques. Ainsi, un ingénieur travaillant pour une compagnie aérienne a été enlevé, en février 2009, sur la route de l’aéroport. Par ailleurs, un pilote de la même compagnie avait été assassiné quelques jours auparavant ; la route reliant Beyrouth à l’aéroport est donc un secteur à risque. Les zones de Beyrouth, de Tripoli et de la plaine de la Bekaa et de Baalbeck sont à éviter à cet égard. Echanges de tirs Les affrontements armés sont fréquents au Liban en raison de l’existence de nombreuses milices armées et entraînées. Le recours aux armes à feu est récurrent dans les camps palestiniens, lors des rassemblements ou manifestations ainsi que lors d’affrontements avec l’armée. Attentat de type « Bombay » Il n’y a pas eu ce type d’attentat au Liban récemment. 1.4 Bombardements Israéliens L’enlèvement de deux soldats à la frontière israélienne avait déclenché la deuxième guerre au Liban en juillet 2006. Si un accord a pu être trouvé, la question libanaise suscite toujours des débats voire des inquiétudes en Israël, dans la sphère politique et militaire. En effet, l’Etat hébreu n’est pas parvenu à vaincre les forces du Hezbollah au Sud Liban, son armée Tsahal a été discréditée et son offensive critiquée y compris au sein de la population israélienne. Enfin, des incidents avec des troupes de l’ONU ont été critiqué par certains pays de la Communauté internationale. L’offensive israélienne à Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 n’a pas suscité de véritable réaction du Hezbollah et des autres acteurs politiques libanais. Pourtant, le succès de cette opération a été suivi de la victoire des partis de droit conservateurs à la Knesset. Si le Parti des Travaillistes de Ehud Barak n’a pas encore affiché son approbation à participer au gouvernement mené par Benyamin Netanyaou, ce dernier est assuré d’obtenir une majorité confortable. En outre, les partis d’Extrême-droite d’Avigdor Liebermann et du Shass ont d’ores et déjà signifié leur participation à ce gouvernement. Une radicalisation de la politique israélienne à l’encontre du Liban n’est donc pas à exclure. Enfin, Israël a clairement mis en garde non pas le Hezbollah mais l’état libanais, en critiquant les tirs de roquettes du sud Liban sur son territoire. 1.5 Accidents de la circulation Le réseau routier au Liban n'est pas en très bon état et les infrastructures ont considérablement souffert des récentes opérations militaires. En outre, les habitudes de conduite libanaises sont particulièrement risquées. En effet, la vitesse excessive, les conduites à risques y compris par mauvais temps, le non-respect, voire l'ignorance du code de la route, constituent les principales causes d'accidents dans le pays. Les accidents mortels sont fréquents et les piétons sont souvent les premières victimes de ces accidents. 47 Annexes Confidentiel Entreprise 1.6 Catastrophes sanitaires et naturelles Des tremblements de terre peuvent se produire au Liban, dans la région sud et notamment près de Srifa, Tyr et Nabatyeh. Des pluies diluviennes provoquent parfois de fortes inondations chaque hiver. Le Liban est principalement affecté par les maladies suivantes : -Les maladies liées à la consommation de nourriture : diarrhées, Giardasis, hépathite A et B, Fièvre Typhoïde -Les maladies liées à la consommation d'eau : Schistosomiasis, maladies diarrhéiques sont aussi très répandues. -Le SIDA est peu répandu dans le pays. -Quelques cas de grippes aviaires ont été rapportés au Liban et dans les pays limitrophes. 2.0 Vulnérabilités Les spécificités de la mission européenne au Liban en termes de visibilité, de dispersion du personnel ainsi que de durée de la mission induisent plusieurs types de vulnérabilités. 2.1 Conditions générales de la mission Attitude à l’égard de l’Union européenne En 2006, l’Union européenne a dénoncé l’ampleur de l’offensive israélienne sur le Liban tout en critiquant l’envoi de roquettes sur le sol de l’Etat hébreu, et a appelé à la cessation immédiate des hostilités. En 2007, suite aux tensions au sein de la sphère politique libanaise, l’Union européenne a salué la reprise du dialogue au Liban en septembre 2008, en apportant son soutien au Président Sleiman dans la poursuite du dialogue politique national, tout en condamnant les violences interconfessionnelles. De manière générale, l’Union européenne a adopté une position médiane en ce qui concerne le Hezbollah : celui-ci n’est pas inscrit sur la liste des organisations terroristes tandis que certains de ses chefs et officiers sont considérés comme terroristes. Aussi, cette attitude pourrait être mal interprétée par certains groupes politiques qui pourraient dénoncer une certaine partialité de l’Union européenne. Toutefois, l’Union européenne a toujours apporté son soutien politique et financier au Liban et sa position lui confère une image globalement positive parmi la population libanaise, à la différence des autres forces étrangères. Spécificités de la situation politique au Liban Bien que la situation politique libanaise soit globalement bien connue, plusieurs variables et explications ne sont pas facilement assimilables par les non-Libanais. En effet, les coalitions sont changeantes et les accointances claniques, régionales, religieuses et politiques voire personnelles font partie intégrante du débat politique libanais. Aussi, il se peut qu'il soit 48 Annexes Confidentiel Entreprise difficile pour les observateurs de se faire une idée juste des événements se déroulant sur place (manifestations, émeutes etc…). Aussi, les tensions politiques et sociales peuvent rapidement dégénérer en violences, émeutes ou échanges de coups de feu. Il est également possible que des incidents surviennent aux abords des bureaux de vote. Des tirs ou des jets de grenade pourraient également se produire, comme manifestation de mécontentement à l'annonce des résultats Il est nécessaire que les observateurs sélectionnés soient conscients de la complexité du contexte politique libanais. Ainsi, la zone Sud du Liban, de Beyrouth-Sud à Tyr, en passant par Saïda, est totalement passée sous le contrôle du Hezbollah et du parti Amal ; l’omniprésence, l’organisation et la discipline de leurs troupes indiquent que la région est sous l’autorité non-contestée de ces partis et que peu d’incidents seraient susceptibles de s’y dérouler, avant les élections. 2.2 Visibilité et dispersion du personnel La visibilité des observateurs de l'Union européenne est à prendre en compte. En effet, si les observateurs ne sont pas visés par les attentats, ils pourraient être indirectement affectés (blessures, violences consécutives, bouclages de zones…) voire devenir la cible des violences en cas de bouleversement de la donne politique libanaise, notamment aux lendemains des élections. De même, les observateurs pourraient également représenter une cible potentielle d’enlèvement, en raison de leur visibilité et de leur impact médiatique. En outre, le report des élections pourrait accentuer les tensions et entraîner des violences. Enfin, si la situation sécuritaire peut être encadrée à Beyrouth et dans certaines grandes villes, il sera difficile d'assurer une protection optimale dans certaines zones plus isolées, comme à Baalbeck, ou dans les zones contrôlées par le Hezbollah et les groupes islamistes, dans le sud du pays. 2.3 Durée Pendant près de deux mois, l'équipe principale (« Core Team ») sera présente et visible dans Beyrouth et, pour plus d'un mois, les observateurs seront sur le terrain. Une cellule terroriste organisée disposerait donc du temps nécessaire pour préparer des attaques, bien que l’Union européenne ne représente pas une cible privilégiée pour ces groupes. 3. 0 Evaluation des risques et leur atténuation/réduction 3.1 Principaux risques En raison de la multiplicité des menaces, la mission doit être minutieusement préparée de manière à réduire au maximum les vulnérabilités de l’équipe. 3.1.1 Terrorisme Le risque d’attentat est relativement élevé au Liban. Il est cependant difficile de prévoir leur intensité tout autant que leur fréquence, d’autant plus que ces données peuvent varier sur la durée de la mission. Les principaux moyens terroristes au Liban sont : 49 Annexes Confidentiel Entreprise -attentats ciblés à la voiture piégée visant les bâtiments gouvernementaux ainsi que les personnalités politiques de tous bords, notamment à Beyrouth, Baalbeck. Le Sud du Liban devrait être épargné par les attentats. - les attentats-suicide sont rares mais restent plausibles, particulièrement à la suite des élections. 3.1.2 Emeutes / mouvements de foule / violences Le principal risque est de se trouver pris dans des échanges de feu durant une manifestation ou près un bureau de vote. Une réaction rapide et efficace doit être prévue et mise en place. Les observateurs doivent être conscients de la nécessité d’obéir aux recommandations de leur personnel de sécurité. 3.1.3 Enlèvements et attentats ciblés Les enlèvements et les prises d’otages visant des expatriés sont en pleine recrudescence. Des mesures de précaution supplémentaires doivent être prises lors de tout déplacement et la sécurité renforcée dans les hôtels. Une escorte est nécessaire pour chaque déplacement. 3.1.4 Bombardements israéliens Si une offensive israélienne devait se produire, il serait nécessaire de prévoir un plan d’évacuation du Liban, via Chypre. 3.1.5 Accidents de la circulation En voiture comme à pieds, il est nécessaire de faire preuve d’une vigilance accrue ; les panneaux de signalisation sont à titre « indicatif » au Liban. 3.1.6Limitation et étapes du déploiement En raison de la forte instabilité de la situation politique libanaise, toutes les éventualités doivent être envisagées. Ainsi, en dépit des faibles probabilités, il s’agit de prendre en compte les risques d’enlèvements, d’attentats ciblés, notamment dans Beyrouth, mais également de prévoir une potentielle évacuation, vers Chypre, des observateurs en cas de flambées de violences. Il est nécessaire d’envisager un dispositif accu de sécurité afin de parer à toute éventualité. Ce dispositif devra reposer sur un réseau « pluri-sensibilités ». Pour le bon déroulement de la mission, il est donc nécessaire de faire reposer le dispositif de sécurité sur un réseau équilibré tant en termes de logistique que d’appuis aux sensibilités différentes. Un réseau solide et transparent de sécurité mais également représentatif des tendances sont les garanties de la réussite d’une telle mission. Chaque intermédiaire transmettra ensuite les directives. La zone de Beyrouth Est semble le quartier le plus sûr pour loger les observateurs. Les banlieues Sud et Est de la capitale constituent des zones à risques quant à l’éclosion d’émeutes, de mouvements de foule voire de violences armées, inter et intra communautaires. 50 Annexes Confidentiel Entreprise L’armée libanaise peut constituer un solide appui, à la différence des autres forces de maintien de la paix, dans la mesure où sa dimension intercommunautaire a permis d’encadrer le pays au-delà des divergences confessionnelles et politiques. Cependant, si l’Armée se divisait, avant ou après les élections, une aggravation radicale du climat sécuritaire libanais serait à prévoir. Camps palestiniens Zones à risques (particulièrement en période électorale) Plaine de la Bekaa Frontière israélienne (mines, risque de bombardement) 51 Annexes Confidentiel Entreprise REGION BEYROUTH, centre RISQUE Terrorisme Troubles sociaux Violence électorale Enlèvements Bombardements israéliens CONCLUSION Déploiement possible avec précaution BEYROUTH, aéroport Terrorisme Troubles sociaux Bombardements israéliens Possibilité de blocage Déploiement possible avec précaution BEYROUTH, banlieue Sud Terrorisme Violence électorale Enlèvement Troubles sociaux (émeutes, mouvements de foule) Arrestations arbitraires Terrorisme Troubles sociaux (émeutes, mouvements de foule) Terrorisme Violence électorale Troubles sociaux (présence forte de milices et mouvements fondamentalistes) Enlèvements Terrorisme Violence électorale Troubles sociaux Enlèvements Terrorisme Violence électorale Troubles sociaux Troubles sociaux Violence électorale Bombardements israéliens Troubles sociaux Violence électorale Violences (tirs de roquette) Bombardements israéliens Déploiement possible avec restrictions Région Sud, frontalière avec Israël Mines terrestres Bombardements israéliens Déploiement possible avec fde ortes restrictions Abords des camps palestiniens Troubles sociaux Terrorisme Déploiement possible avec de fortes restrictions BEYROUTH, banlieue Est BAALBECK Plaine de la Bekaa TRIPOLI SAÏDA/SIDON TYR/SOUR Déploiement possible avec précaution Déploiement possible avec de fortes restrictions Déploiement possible avec de fortes restrictions Déploiement possible avec restrictions Déploiement possible avec restrictions Déploiement possible avec restrictions 52 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe XI : Rapport sécuritaire des équipes GEOS en Afghanistan (source OTAN) WEEKLY SECURITY ASSESSMENT–W 26 Date: June 28th, 2009 Purpose: The purpose of this document is to display a weekly assessment of the security situation in each region of Afghanistan. Only the most important events of each region are reported. 53 Annexes Confidentiel Entreprise I. Week 26 overview and threat analyze Noticeable decrease of the number of incidents since the middle of the week Very low level of ISAF/OEF casualties in comparison with the last 2 weeks Weekly security situation The security situation has been considered as critical during the last two weeks due to the important number of ISAF/OEF casualties (14 KIA and 105 WIA during weeks 24 and 25). This week has seen a noticeable decrease of the number of incidents and, of course, of the number of victims. However, this decrease does not mean the situation is starting to be better. It is probably just an exceptional calm down before a new wave of violent attacks. Perspectives and Recommendations It is now end of July. The next Presidential elections are very close (August 22nd). In the next few weeks, many incidents have to be expected. Targets will be multiple. First of all, the presidential candidates may be considered as the primary target of INS because they are the symbol of renewal for Afghanistan; which is mainly not expected by INS. Then, the US troops will be the second aim of INS. The arrival of a new contingent before the end of summer (about 2000 soldiers, and more than 2000 only for Kabul) is a good reason for INS to strike harder Coalition forces. To finish with, all Westerners, NGOs, humanitarian workers…will remain interesting targets due to the financial cost they have, but also for the psychological aspect that a kidnapping of such people represents. 54 Annexes II. Confidentiel Entreprise Threat and Risk assessment by region This assessment aims at providing a general threat assessment and risk mapping by area. 1.1 The North Points of Presence: PRTS are: Mazar e Sharif (BALKH), Meymana (FARYAB), Kunduz (KUNDUZ), Pol e Khomri (BAGHLAN), Feyzabad (BADAKHSHAN)-RC North: Mazar e Sharif Weekly most important Incidents - IED strike in Kunduz (IVO Kunduz Airfield) on June 23rd, resulting in 3 KIA ISAF IED strike in Jowzjan on June 23rd, resulting in 3 killed LN Weekly Assessment Two incidents have sullied the peace of RC North: These incidents are no more exceptional but do not indicate a relevant increase of the violence in this part of the country. INS’ will is to implement a permanent insecurity climate. Updated Threat and Risk Mapping RCN PRTS/ Mazar e Sharif Meymana Kunduz Faizabad Pol e Khomri Mapping THREATS Religious clashesinfluence remote remote remote remote remote Ethnicinfluenceclashes occasional occasional remote remote remote Warlordism occasional remote occasional occasional remote IED attacks remote remote occasional remote occasional Other AttacksSAF RPG etc.. remote remote occasional remote occasional RISKS 55 Annexes Confidentiel Entreprise Recommendations Movements -In order to reach local PRTs and for short distance trips, the use of vehicle (ISAF shuttle with escort) can be contemplated if the security situation allows (PRT MES). -In order to reach remote PRTs the use of airlift (helicopter or plane) is recommended. -The movements between Mes and Pol e Khomri (and way back) will have to be planned, prepared and carried out according to the current threat level on this itinerary. 1.2 The East Points of Presence: PRTS are: Bagram, Parwan, Ghazni (GHAZNI), Khowst (KHOWST), Sharan (PAKTIKA), Gardez (PAKTiA), Jalalabad (NANGARHAR), Asadabad (KUNAR), Bamian (BAMIAN). Porun (NURISTAN), Mehtarlam (LAGHMAN), Pal E Alam (LOGAR), Kowt e Ashrow (MAYDAN WARDAK) - RC East: Bagram Weekly most important Incidents Suicide attack IVO PRT Khowst on June 22nd, resulting in 10 killed LN and 42 wounded Fights and IED strike in Kunar on June 24th, resulting in 1 KIA ANP, 2 WIA ANP and 1 WIA ISAF Ambush in Tagab (Kapisa) on June 26th, resulting in 1 WIA (FR) ISAF Fights in Giro (Ghazni) on June 27th, resulting in 1 WIA ISAF A daily average of 3 to 5 events a day. Weekly Assessment Regarding the past two weeks, the situation seems to be better this week. Less than 5 incidents occurred every day, and very few casualties have been reported. Anyway the attacks will certainly increase during the next few days or weeks. 56 Annexes Confidentiel Entreprise Threat and Risk mapping PRTS/ Bagram Kowt e Ashrow Ghazni Wardak Khowst Sharan Gardez Jalalabad Asadaba d Bamian Mehtar Lam Mapping THREATS Religious clashesinfluence low low low remote remote occasio nal occasional occasional occasion al low remote Ethnicinfluenceclashes low low low remote remote occasio nal occasional occasional occasion al low remote IED attacks occasion al probable frequent probable probable probabl e occasional occasional occasion al low occasional Suicide bombings occasion al occasion al occasional occasion al occasional probabl e remote occasional occasion al low remote occasion al frequent frequent occasion al probable probabl e frequent occasional occasion al low occasional remote occasion al occasional occasion al occasional probabl e occasional occasional occasion al remote occasional RISKS SAF mortar RPG attacks Abductions Recommendations Movements -Movement by vehicle has to be avoided. In order to reach PRTs the use of airlift (helicopter or plane) is highly recommended. -Road cargo convoys must be avoided and air delivery preferred (delivery of Porun and Ghazni are scheduled in the next couple of weeks) -The roads connecting the border provinces with the rest of the country remain risky itineraries. 57 Annexes Confidentiel Entreprise 1.3. The South PRTS are, Kandahar (KANDAHAR), Lashkar Gah (HELMAND), Tarin Kwot (URUZGAN), Qalat (ZABUL), HELMAND Weekly most important Incidents IED strike in Kandahar on June 22nd, resulting in 8 WIA ANA and 2 wounded LN Attack against a ABP CP on June 23rd, resulting in 12 KIA and 8 WIA ABP IED strike in Narri Sarraj (Helmand) on June 23rd and 26th resulting in 4 killed LN and 14 wounded LN Fights in Lashkar Gah on June 27th, resulting in 7 KIA ANP IED strike in Zhari (Kandahar) on June 28th, resulting in 1 killed LN Like in RC East the average of events is decreasing since several days, to reach a daily basis of 3 to 5 incidents. Weekly Assessment Since many months Helmand remains the most targeted province of the entire country. However some other provinces know also many serious events evry week, such like Kandahar or Oruzgan. The security situation should not be better in the next weeks and some important INS operations have to be expected close to the presidential elections. Threat and Risk mapping PRTS/ Kandahar Lashkar Gah Tarin Kwot Qalat Religious clashesinfluence probable occasional remote remote Ethnic- influenceclashes probable occasional remote remote IED attacks frequent probable frequent frequent SAF, mortar RPGs attacks frequent frequent frequent probable Abduction probable probable occasional probable Mapping THREATS RISKS 58 Annexes Confidentiel Entreprise Recommendations Movements -Movements by vehicle have to be completely restricted. In order to reach remote PRTs the use of airlift (helicopter or plane) is compulsory. 1.4 The West PRTS are: Herat (HERAT), Farah (FARAH), Chaghcharan (GHOR), Qal’e Naw (BADGHIS). Weekly most important Incidents Fights in Murghab (Baghdis) on June 24th, resulting in 2 KIA ANA, 1 WIA ANA and 1 WIA ISAF Suicide bombing in Herat on June 24th, resulting in 4 wounded LN IED strike in Murghab (Baghdis) on June 27th resulting in 1 KIA ANA and 1 WIA ANA IED strike in Gulistan (Farah) on June 27th, resulting in 4 WIA ISAF Fights in Bala Buluk (Farah) on June 28th, resulting in 1 KIA ANP and 3 WIA ANP Weekly Assessment RC West has known its worth week since many months. There is no specific explanation, except perhaps the proximity of the elections and the desire of INS to see foreigners leave the country. The attacks have been conducted in different locations, targeting either ISAF/ANSF or civilian groups. The monitoring of the next weeks will permit to better analyze the evolution in this so far quiet RC. 59 Annexes Confidentiel Entreprise Threat and Risk mapping PRTS/ Herat Qal e Naw Farah Chagcharan Religious clashes-influence occasional remote remote low Ethnic- influence- clashes occasional remote occasional low Warlord occasional probable probable remote IED attacks occasional remote occasional remote Other Attacks occasional remote occasional occasional probable remote probable low Mapping THREATS RISKS Abduction Recommendations -In order to reach remote PRTs the use of airlift (helicopter or plane) is compulsory. -Movement by vehicle (ISAF shuttle with escort) can be considered from RC Herat to PRT Herat if the security situation allows. 1.5 RCC and Kabul Weekly most important Incidents - IED strike in Dih Sabhz (Kabul) on June 27th, resulting in 2 killed L and 1 truck destroyed Weekly Assessment Only one single event sullied the week in RCC. This event occurred outside Kabul, about 15km east from the city centre. 60 Annexes Confidentiel Entreprise The security situation has been stable for many weeks in the Capital, but the presidential elections will give INS good reasons and opportunities to launch heavy attacks or conduct kidnappings. The highest vigilance must be maintained, especially for Westerners. Threat and Risk mapping RISK PROBABILITY IMPACT RATING IED attacks Probable Critical Extreme Suicide bombings Probable Critical Extreme Abductions Remote Critical Extreme Armed attacks-RPGs Probable Serious High Civil unrest probable Serious Medium Recommendations -Movcon must be used for all the scheduled transportations. Non scheduled transportations must be avoided. -Every movement conducted with Thales armored vehicles must be scheduled with 48h notice -Every European civilian must be considered as a potential target for kidnappers, so exiting the ISAF compounds without any military protection is strictly forbidden. ABBREVIATIONS Listed below are a number of common abbreviations used in this report. ABP AFGHAN Border Police ANA AFGHAN National Army ANP AFGHAN National Police ANSF AFGHAN National Security Forces AP Anti-Personnel ASF AFGHAN Special Forces AT Anti-Tank BAF Bagram Air Field BBRCIED Bicycle Borne Remote Controlled Improvised Explosive Device BBIED Body Borne Improvised Explosive Device CAS Close Air Support CQA Close Quarter Assassination 61 Annexes Confidentiel Entreprise COIN Counter Insurgency Operations CoP Chief of Police CP Checkpoint DC District Centre EF Enemy forces EOD Explosive Ordnance Disposal FOB Forward Operating Base FP Firing Point GoA Government of AFGHANISTAN HIG HEZB-I-ISLAMI GULBUDDIN HQ Headquarters HVT High Value Target IDF Indirect fire (Rockets and mortars) IEC Independent Election Commission IED Improvised Explosive Device INS Insurgents ISAF International Security Assistance Force IVO In the Vicinity Of KAF KANDAHAR Airfield KAIA KABUL International Airport KCP KABUL City Police KIA Killed in action MCIED Motor cycle improvised explosive device MCN Ministry of Counter Narcotics MO Modus Operandi MOD Ministry of Defence MOI Ministry of Interior NATO North Atlantic Treaty Organisation NBD Non-Battle Death NBI Non-Battle Injury NGO Non-Governmental Organisation NSTR Nothing Significant to Report NSD National Security Directorate OEF Operation Enduring Freedom (US Operation with a separate command structure and remit to ISAF, predominantly operating in the EASTERN region) OP Observation Point OPSEC Operational Security PB Patrol Base PD Police District PEF Poppy Eradication Force PPIED Pressure plate IED PRT Provincial Reconstruction Team PSC Private Security Company QRF Quick Reaction Force RCIED Radio controlled IED RPG Rocket Propelled Grenade RTA Road Traffic Accident SAF Small Arms Fire SOP Standard Operational Procedure TTP Tactic, Technique and Procedures UN United Nations UN DSS United Nations Department of Safety and Security UXO Unexploded Ordinance VBIED Vehicle Born IED WIA Wounded in action WFP World Food Program WHO World Health Organization 62 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe XII : Tableau récapitulatif des principales SMP dans le monde 63 Annexes Confidentiel Entreprise 64 Annexes Confidentiel Entreprise Annexe XIII : Article de Sami Makki : Sociétés militaires privées dans le chaos irakien Une vision classique de la guerre voudrait que celle-ci soit l’œuvre d’armées publiques. Néanmoins, historiquement, les acteurs des conflits ont souvent été des entités privées à but lucratif. Aujourd’hui, la situation chaotique de l’Irak met en évidence l’importance sans précédent de l’« externalisation » de certaines fonctions de défense aux Etats-Unis. Fournissant hommes, services et matériels, des sociétés militaires privées (SMP) occupent une place grandissante dans l’architecture de sécurité nationale. Ce recours aux entreprises dites « de sécurité » facilite la projection ponctuelle de forces à l’étranger, étend l’influence géopolitique et technologique des grandes puissances, permet de contourner les contrôles parlementaires, évite les conséquences néfastes d’actions à la légitimité douteuse, se substitue à des armées aux moyens réduits. Dans les pays du Sud, le recours aux SMP est la marque d’un affaiblissement global des Etats, dont les budgets se réduisent. Dans les nations industrialisées, il permet aux élites politiques d’utiliser, à leur avantage, la porosité des frontières entre public et privé. Dans tous les cas, en brouillant les repères, ce mélange des genres s’effectue aux marges du droit et de la responsabilité politique. Par Sami Makki Quelques mois après la chute du régime de M. Saddam Hussein, on dénombrait en Irak près de 20 000 personnes relevant de la sécurité privée. L’incapacité des troupes américaines à maintenir l’ordre et la demande grandissante des acteurs internationaux comme des investisseurs américains présents en Irak expliquent ce phénomène. Avec la dégradation des conditions de sécurité, ces groupes occidentaux – les sociétés militaires privées (SMP), ou private military companies – ont effectivement proliféré pour représenter officiellement un ensemble de plus de vingt-cinq SMP, essentiellement américaines et britanniques, répertoriées par les services du département d’Etat américain dans un document intitulé « Security Companies Doing Business in Iraq », daté de mai 2004. Ces sociétés ne sont que la partie commerciale émergée d’un monde plus sombre. Depuis la fin de la guerre froide, les pratiques d’externalisation (outsourcing) se sont rapidement développées au sein des forces armées américaines, sous les effets conjugués de la mondialisation des industries militaro-industrielles, de la réduction des armées et des exigences de « rationalisation » des budgets de la défense. Forme avancée de soustraitance, pour des volumes financiers importants et impliquant un partage des risques entre l’Etat et l’industrie privée, l’externalisation constitue d’abord une application des méthodes du new public management (nouvelle gestion de l’Etat), conforme aux politiques libérales de privatisation (1). Ces nouveaux partenariats public/ privé sont censés répondre aux contraintes budgétaires et dégager des fonds permettant de moderniser les forces armées, de développer et d’acquérir de nouveaux systèmes d’armes. Le département de la défense affirmait ainsi, en 2002, qu’il pourrait économiser plus de 11 milliards de dollars entre 1997 et 2005 grâce à l’externalisation. Il s’agissait surtout d’effets d’annonce destinés à occulter les conséquences de la transformation de l’organisation et de l’économie de la défense, par la réduction du nombre d’employés fédéraux, au profit du secteur privé. Les critiques ont été dures lorsque l’armée américaine a annoncé, en octobre 2002, que plus de 200 000 emplois allaient être « externalisés » dans le cadre de la troisième phase de privatisation. Pour de nombreux experts, la radicalité de cette réforme n’entraînera pas nécessairement une plus grande efficacité (2). Selon le syndicaliste Robert Harnage, 65 Annexes Confidentiel Entreprise président de la Fédération américaine des fonctionnaires fédéraux, « le nombre de personnels travaillant sous contrat avec la défense était quatre fois plus important que le nombre de fonctionnaires civils ». De son point de vue, l’externalisation « signifie donc une suppression d’emplois et la disparition d’une certaine éthique de la responsabilité (3) ». Dans le cadre de l’externalisation des services aux armées en opérations extérieures, plus de 3 000 contrats ont été signés entre les gouvernements successifs et les SMP, entre 1994 et 2004, pour plus de 300 milliards de dollars. Ces firmes se nomment DynCorp, Military Professional Ressources Inc. (MPRI) ou Kellogg Brown and Root (KBR). Leur entrée s’est traduite par une augmentation progressive du nombre de personnels du secteur privé aux côtés des forces armées américaines (logistique, maintenance, génie, ingénierie en systèmes d’armes) sur le champ de bataille. Lors de la première guerre du Golfe de 1991, le ratio était d’environ 1 acteur privé pour 100 soldats ; il est passé à 1 pour 10 en 2003. Dans la phase actuelle du déploiement en Irak, ces acteurs privés représentent la deuxième force d’occupation, soit l’équivalent de 20 % des forces américaines. D’un point de vue économique, et malgré les économies budgétaires de 4,5 à 6 milliards de dollars par an envisagées par le conseil scientifique de la défense (Pentagone), les baisses de dépenses espérées ne sont pas au rendez-vous. Pour plusieurs de ces contrats, la Cour des comptes américaine a montré que le coût réel dépassait de plusieurs millions de dollars les estimations et que des abus avaient amené à une surfacturation importante de certains services dans les marchés de la reconstruction en Irak[US GAO, Contingency Operations : Army Should Do More to Control Contract Cost in the Balkans, NSDIAD-00-225, octobre 2000. ]]. Dirigée jusqu’en 2000 par l’actuel vice-président Richard Cheney, la multinationale Halliburton a remporté en 2003, à travers sa filiale KBR notamment, un ensemble de contrats pour une valeur de plus de 1 milliard de dollars et a été directement impliquée dans des scandales relatifs aux conditions d’attribution des contrats, prouvant la collusion d’intérêts entre l’administration Bush et les multinationales du complexe militaro-industriel américain (4). Flexibilité et capacité de réaction rapide Au-delà de la « rationalisation budgétaire » et de la dimension idéologique initiale de l’externalisation, une réflexion stratégique a été lancée. Engagés à travers le monde dans une guerre de faible intensité mais durable contre le « terrorisme », tout en préparant leurs forces armées à de grandes confrontations, les Etats-Unis ne peuvent affaiblir leur leadership par un retrait total des espaces de moindre importance stratégique. D’où la délégation de certaines tâches, afin de décharger les forces armées des missions les moins vitales pour la sécurité nationale. Une part grandissante de ces programmes entendent également déployer des forces en optimisant la flexibilité et les capacités de réaction rapide, par une élimination des étapes de contrôle administratif et des procédures bureaucratiques. Qui plus est, ils offrent une solution de rechange à une politique étrangère sous contrôle du Congrès en ce qui concerne l’envoi de troupes au sol, l’objectif politique du « zéro mort » et la conduite d’actions clandestines. Ils peuvent également permettre des opérations en contradiction avec les choix stratégiques « officiels » : tout en affichant sa neutralité et en s’impliquant dans le maintien de la paix en Bosnie, à travers l’Implementation Force (IFOR), le gouvernement américain a laissé MPRI faciliter un trafic d’armes en violation de l’embargo de l’ONU et entraîner l’armée de la Fédération croato-musulmane qui préparait la grande offensive de 1994 en Krajina (5). 66 Annexes Confidentiel Entreprise Les firmes américaines (Vinnell Corp., MPRI, Cubic ou Logicon) ont formé et entraîné les forces armées de plus de quarante pays durant les années 1990, dans le cadre des programmes de coopération militaire (6). Ces réseaux constituent d’excellents relais pour la diffusion des normes militaires américaines en Amérique latine, en Afrique et au ProcheOrient, et pour la construction d’alliances ad hoc. Sur le continent africain, les SMP sont chargées de la logistique militaire américaine et de la gestion d’experts soutenant les opérations d’urgence. Elles ont par ailleurs développé des stratégies d’expansion et de prédation des nouveaux marchés, en Europe ou dans les pays du Sud. Les SMP jouent donc désormais un rôle vital dans le système de défense américain et, notamment, dans le soutien à sa logique expéditionnaire (7). Nombre d’entre elles ont, depuis plusieurs années, effectué un important travail de lobbying pour se présenter comme des partenaires fiables dans la gestion des opérations de paix. Au risque d’approfondir la confusion qui existe déjà entre aide au développement, aide humanitaire et opérations militaires. Cette phase a été précédée d’une restructuration de l’industrie de défense américaine, où de nombreuses fusions/ acquisitions se sont produites depuis cinq ans (8). Grâce aux activités de services, les multinationales qui proposent d’utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour « dominer les futurs champs de bataille » pénètrent un secteur lucratif. Comme l’expliquait le dirigeant de L-3 Communications, M. Frank Lanza, lors de l’acquisition de MPRI, en 2000 : « MPRI est une société en pleine expansion avec de bonnes marges de profit et des avantages compétitifs que nulle autre entreprise ne peut égaler dans le domaine de l’entraînement des forces, et ses services sont complémentaires de nos produits. (...) MPRI est aussi très active sur la scène internationale, le changement de climat politique ayant entraîné une augmentation de la demande de certains services... Par ailleurs, ces programmes ont tendance à s’étendre et à nous conduire vers d’autres opportunités (9). » Revers de la médaille, un rapport du Government Accountability Office (GAO) a souligné le manque de contrôle des SMP, aucun système centralisé n’étant capable de suivre les nombreux contrats d’externalisation passés par les agences américaines (10). Bien que la réglementation internationale demeure totalement inadaptée à la lutte contre les dérives du mercenariat entrepreneurial (voir « Le grand bazar des armes ») et malgré l’existence d’un contrôle de la vente de services militaires aux Etats-Unis, les pratiques actuelles visent à contourner ces législations, notamment dans le domaine du renseignement et des opérations spéciales (11). Pour l’administration républicaine, l’exploitation de ces vides juridiques constitue un élément de réponse efficace au terrorisme. Mais cette déresponsabilisation du politique par l’externalisation pose les limites de cette « mercenarisation » déguisée. La façade commerciale et libérale de cette dynamique peut entraîner de graves dérives (12). L’utilisation croissante des ressources civiles pour soutenir les interventions longues, en mobilisant au maximum les forces de réserve et les acteurs privés, va jusqu’à menacer l’équilibre de l’armée professionnelle mis en place après la guerre du Vietnam. Par ailleurs, début 2004, des opérateurs travaillant pour les SMP américaines CACI Inc. et Titan Corporation ont été impliqués dans le scandale des mauvais traitements aux prisonniers irakiens. La porte ouverte aux abus Pour M. Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, qui s’exprimait devant la presse le 30 avril 2004, « si le Pentagone envisage d’utiliser des contractants privés pour des missions militaires ou de renseignement, il doit s’assurer qu’ils sont sujets à des 67 Annexes Confidentiel Entreprise restrictions et des contrôles légaux, [car permettre à ces opérateurs] d’agir dans un vide juridique est une invitation aux abus ». En 2000, un rapport de la très officielle Université nationale de la défense de Washington reconnaissait pour sa part : « La privatisation est peut-être moins coûteuse qu’une intervention militaire, mais la qualité du résultat et le respect des droits humains peuvent être compromis (13). » Dans l’externalisation, on distingue traditionnellement les services de soutien aux armées et les fonctions opérationnelles sur le champ de bataille. Toutefois, les lignes de partage sont devenues floues depuis le 11-Septembre. Du fait du choix politico-stratégique en Irak, externalisation et mercenarisation se fondent dans de nouvelles doctrines opérationnelles, et les acteurs privés ont été impliqués à plusieurs reprises dans des combats. Après la défaite irakienne, la sécurisation des sites sensibles a très rapidement été confiée à des entités privées, sans qu’existent de réels moyens pour les contrôler. En septembre 2003, le gouvernement américain annonçait que la société Erinys Iraq Ltd. serait chargée de former des milliers d’Irakiens pour garder les installations aux alentours de l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan, soumis à de nombreuses attaques. Pour occuper des postes d’encadrement et former les recrues travaillant pour Erinys Iraq, des éléments d’élite de la police sud-africaine sont présents en nombre (lire « En Afrique, une nouvelle génération de “chiens de guerre” »). Effet boomerang, cette dynamique affecte gravement les institutions sécuritaires et militaires occidentales : attirés par des rémunérations parfois dix fois supérieures, les personnels des forces spéciales fuient vers le privé (14). Sur le long terme, cette hémorragie de ressources humaines surqualifiées peut s’accompagner d’une perte de savoir-faire (maintenance des systèmes d’armes sophistiqués, formation des pilotes) développé exclusivement dans le privé. L’absence de toute forme d’unité de commandement et de contrôle, tout comme l’inexistence de procédures standardisées de recrutement des personnels des SMP, inquiète un nombre croissant d’officiers américains. Les prises d’otages et les assassinats des « soldats privés » se multiplient, et les militaires ne sont pas en mesure de protéger ces « civils ». Les quatre hommes brûlés et pendus par la foule à Fallouja, fin mars 2004, et dont la mort a été à l’origine de violentes combats, étaient des employés de la société américaine Blackwater Security. Bien que le plan de désarmement, de démobilisation et de réintégration (théorique) dans la vie civile des anciens soldats irakiens, mal conçu et mis en œuvre de manière désastreuse, ait créé un « vide sécuritaire », le Pentagone a rendu publique, fin juin 2003, la signature d’un contrat d’une valeur de 48 millions de dollars au bénéfice de Vinnell Corp. en vue de créer et d’entraîner le noyau de la nouvelle armée irakienne. D’autres firmes comme MPRI ont été associées à ce programme en tant que sous-traitants. Dans le même temps, la formation des forces de police irakiennes avait été confiée à DynCorp Aerospace Operations, dès avril 2003, pour le compte du département d’Etat. Enfin, avec le développement des milices locales et l’intensification de ce que les Américains décrivent comme une insurrection, l’Irak est entré dans une spirale de violence où l’intervention de personnels de la sécurité privée a paradoxalement entraîné un accroissement de l’instabilité, au point d’en faire un marché très lucratif, avec des rémunérations pouvant aller jusqu’à 1 000 dollars par jour. Plusieurs milliers d’anciens militaires travaillent dans le cadre de contrats de sécurité au service d’agences civiles occidentales, Kroll et Control Risks assurant par exemple la sécurité des personnels de l’Agence américaine du développement international (Usaid) et des personnels de la diplomatie et de la coopération britanniques. 68 Annexes Confidentiel Entreprise La crise irakienne montre bien que ces acteurs privés, présents durant les phases essentielles du conflit et de l’après-conflit, remplissent des fonctions indispensables à l’exercice de la force par la puissance américaine. La prolifération du mercenariat entrepreneurial occidental dans ce pays est le résultat d’une politique délibérée d’expérimentation de nouvelles formes d’intervention. Mais ces choix politiques ignorent l’importance des difficultés actuelles, comme le montre l’attribution, en mai 2004, d’un contrat de 293 millions de dollars à Aegis Defence Service (une SMP créée en 2003 et dirigée par le colonel britannique Tim Spicer) destiné à coordonner plus de cinquante sociétés privées et à fournir une protection rapprochée aux entreprises de reconstruction. Pourtant, de nombreux diplomates anglo-saxons ne semblent pas considérer la privatisation comme préoccupante. En mai 2004, un haut responsable civil de la coalition avait au contraire affirmé, lors d’une conférence à Paris, sous réserve d’anonymat, que cette prolifération des SMP était « une situation saine », qui pourrait être répétée si elle aboutissait à terme à un succès en Irak. La privatisation des opérations de paix se fait donc de manière progressive en « repoussant constamment les limites » de l’externalisation de fonctions militaires. En décidant de ne pas inclure le secteur de la sécurité privée dans la nouvelle législation irakienne, l’ancien administrateur civil américain de l’Irak, M. Paul Bremer, a empêché tout contrôle de ce secteur par les Irakiens. Si, dans le cas des Etats-Unis, la multiplication des acteurs privés civils et militaires sert les intérêts stratégiques nationaux (la quantité de contrats passés avec l’administration fédérale obligeant les SMP à la loyauté à l’égard du pouvoir), les derniers événements montrent qu’elle est surtout source de chaos et de perpétuation des conflits. Les SMP bouleversent les équilibres civilo-militaires et politiques traditionnels dans les sociétés sortant de crises, mais aussi en Occident. En brouillant les catégories traditionnelles : civils/militaires et privé/public, ces acteurs hybrides fonctionnent souvent en réseaux informels favorisant corruption et criminalité. Le système stratégique américain d’intervention globale, tel qu’il se construit en leur accordant une place centrale, est générateur d’instabilité, voire de chaos. Insidieusement, il légitime l’exercice unilatéral de la puissance américaine dans le monde ou dans les zones « instables » du Sud, où la CIA, les forces spéciales et les sociétés militaires privées conduisent des guerres de basse intensité. Le mercenariat entrepreneurial est la conséquence de l’apparition de conflits d’un type nouveau et de l’affaiblissement des Etats sur la scène internationale. Bien qu’amorcé dans le cadre de politiques gouvernementales, il préfigure les conflits qui se multiplieront aux frontières de la globalisation. La privatisation de la violence y jouera un rôle déterminant. Pour les dirigeants de la coalition, l’expérience irakienne aura simplement permis de mieux tester les effets de l’externalisation avant de la systématiser. Source : le monde diplomatique 2004 69