Annexes Confidentiel Entreprise

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Rapport de Stage
ANNEXES
Paupe Laurent
Master 1 de Géographie, mention géopolitique
Directeur de mémoire : Yann Richard.
Session de Septembre année 2008/2009.
Directeurs de stage : Charles Vappereau.
Françoise Sellier.
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Les documents présentés dans cette annexe
sont des exemples de commandes, reçues par
GEOS, représentatifs du travail de la cellule de
veille. La consultation des présents documents
est
réservée
à
un
cadre
strictement
universitaire et ne peut faire l’objet d’aucune
diffusion.
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TABLE DES ANNEXES
Annexe I: Organigramme du groupe GEOS.......................................................................... 2
Annexe II: Le GEOS Daily Brief ............................................................................................ 3
Annexe III : Alerte Geos travel security ................................................................................. 8
Annexe IV : Fiche pays Nigéria ............................................................................................. 9
Annexe V : Fiche pays Russie anglais .................................................................................17
Annexe VI : Point de situation Pakistan ...............................................................................21
Annexe VII : Extraits situation sécuritaire à Gaza ................................................................25
Annexe VIII: Note: les bombes à sous munitions .................................................................30
Annexe IX : Extraits du dossier criminalité et piraterie au Nigéria ........................................32
Annexe X : Risk assessment au Liban ................................................................................42
Annexe XI : Rapport sécuritaire des équipes GEOS en Afghanistan (source OTAN) ...........53
Annexe XII : Tableau récapitulatif des principales SMP dans le monde ...............................63
Annexe XIII : Article de Sami Makki : Sociétés militaires privées dans le chaos irakien .......65
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Annexe I: Organigramme du groupe GEOS
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Annexe II: Le GEOS Daily Brief
GEOS Daily Brief – 21 juillet 2009
Afrique sub-saharienne
Madagascar
Sécurité renforcée
Les mesures de sécurité ont été renforcées hier à Madagascar à la suite de tentatives d’attentats rapportées
ce week-end à Antanarivo.
L’analyse de GEOS :
2 membres des forces de sécurité malgaches ont été tués dans ces tentatives d’attentats ainsi qu’un poseur
de bombe lors du déclenchement inopiné d’un engin explosif. Selon la police malgache, une vingtaine
d’autres bombes ont également été découvertes dans différentes zones de la capitale, notamment aux
abords de postes militaires. Par conséquent, la police malgache a accru les mesures de sécurité à
Antanarivo, multipliant les barrages routiers et les check-points.
Selon la Haute Autorité de Transition (HAT), ces tentatives d’attentats auraient été organisées par des
membres de l’ancienne administration du Président évincé Marc Ravalomanana. Depuis le renversement du
gouvernement de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina début 2009, Madagascar fait face à une crise
politique majeure. Une nouvelle réunion du Groupe de contact international est prévue demain à Addis
Abeba (Ethiopie) afin d’apaiser cette crise ouverte.
Somalie
Attaque
Des islamistes radicaux shebab ont mené hier une attaque contre les bureaux du Programme de l'ONU pour
le Développement (PNUD), le Bureau Politique des Nations unies pour la Somalie (UNPOS) et le
Département de la Sécurité et de la Sûreté des Nations unies (UNDSS) à Baïdoa, située à 250 km au sud
de Mogadiscio, et à Wajid, localité se trouvant à 100 km au nord de Baïdoa.
L’analyse de GEOS :
Ces attaques ont été menées alors que, la veille, les shebab avaient « interdit » à ces organismes d’opérer
plus longtemps en Somalie. Les shebab auraient saisi du matériel mais aucun blessé n’a été rapporté. Seuls
les bureaux des organismes cités par les shehab ont été attaqués. De nouvelles opérations contre d’autres
organismes ne peuvent néanmoins être exclues. Les Nations Unies n’ont aujourd’hui plus de personnel
étranger en Somalie ; seul le personnel somalien maintient l’aide humanitaire dans un territoire contrôlé
quasi exclusivement par les shebab.
Nigéria
Libération
Le ministère des Affaires Etrangères philippin a annoncé la libération contre rançon de 3 ressortissants
philippins et d’un Ukrainien, membres d’équipage d’un navire capturé au Cameroun en mars dernier par des
Nigérians.
L’analyse de GEOS:
Les 4 hommes avaient été enlevés le 14 mars dernier lors de la capture du pétrolier MV Sil Tide par des
militants nigérians dans la péninsule de Bakassi, au large des côtes camerounaises. Cet événement avait
témoigné de l’instabilité régnant dans la péninsule de Bakassi. En effet, aujourd’hui rétrocédée par le Nigéria
au Cameroun, la péninsule fait toujours l’objet d’un conflit majeur entre militants extrémistes des 2 pays
voisins et plusieurs attaques y ont été rapportées ces derniers mois. Ces attaques ont été en majorité
menées par les Bakassi Freedom Fighters (BFF), militants nigérians qui remettent en cause la souveraineté
du Cameroun sur la presqu’île de Bakassi et soutiennent l'intérêt stratégique du Nigeria à s'approprier le
complexe pétrolier estuarien du Rio Del Rey, situé en partie dans cette zone.
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Soudan
Attaque
Un employé britannique de l'ONG suisse Medair a été blessé hier dans une attaque menée par des hommes
armés contre les locaux de l’organisation situés à El-Geneina, capitale du Darfour-ouest.
L’analyse de GEOS :
Les attaques contre les locaux et personnels d’ONG au Darfour se sont multipliées depuis l’émission par la
Cour Pénale Internationale (CPI) en mars dernier d’un mandat d’arrêt contre le Président soudanais Omar
El-Béchir. De nombreuses ONG internationales, mais aussi locales, avaient d’ailleurs été expulsées du
Soudan à la suite de cette décision. Par conséquent, le maintien d’une aide humanitaire à une population
touchée depuis 2003 par la guerre civile est devenu particulièrement précaire.
République Démocratique du Congo
Mort d’un employé d’ONG
Selon l’ONG Caritas France, un employé congolais de l'organisation a été tué par balles le 15 juillet près de
Rutshuru, au Nord-Kivu, dans l'est de la République Démocratique du Congo.
L’analyse de GEOS :
L’homme aurait été arrêté par 2 hommes qui portaient l'uniforme des Forces Armées de la RDC (FARDC)
avant d’être « exécuté », affirme l’ONG. Cet événement illustre la précarité des conditions sécuritaires en
RDC, notamment dans les régions disputées des Nord et Sud Kivu. Même si les circonstances de
l’événement et l’identité des assaillants demeurent incertaines, il convient de rappeler que les exactions
perpétrées par les FARDC ont été dénoncées à de nombreuses reprises par les ONG installées en RDC.
Afrique du nord / Proche et Moyen Orient / Péninsule arabique
Irak
8 irakiens tués à Sadr City
8 irakiens ont été tués et plus de 30 autres blessés ce matin dans l’explosion d’au moins deux bombes dans
le quartier chiite de Sadr City, à Bagdad.
L'analyse de GEOS:
La police prévient que le bilan risque d’être encore revu à la hausse. De plus, 6 personnes, dont 3 agents de
la circulation, ont été blessées dans l’explosion d’une bombe au passage du convoi du ministre des
Ressources hydrauliques, le kurde Abdoul Latif Rachid. Par ailleurs, 10 personnes, dont 7 policiers, ont été
tuées hier dans plusieurs attentats à Ramadi (ouest) et Mossoul (nord). Les forces de sécurité irakiennes
sont actuellement les plus visées par les attentats, le ministre de l’intérieur étant chiite. Il semblerait qu’AlQaïda ou des groupes qui lui sont affiliés veuillent réactiver les tensions ente chiites et sunnites. Leurs
attaques se concentrent donc sur ce qu’ils perçoivent comme l’instrument de la domination du pouvoir par
les chiites, la police.
6 autres irakiens tués dans différentes localités autour de Bagdad
6 Irakiens ont été tués et plus d’une centaine blessés dans une autre série d’attentats dans plusieurs
quartiers de Bagdad, ainsi qu’à Ramadi (ouest).
L'analyse de GEOS:
Une voiture piégée a également explosé dans le quartier de Dora au sud de Bagdad, tuant 2 personnes. A
Taji, au nord de la capitale, un chef d’entreprise local a été tué dans l’explosion d’une bombe placée sous sa
voiture. A Ramadi (ouest de Bagdad), 3 personnes sont mortes dans un attentat à la voiture piégée commis
devant un restaurant. Les attaques de ces derniers jours -qui avaient presque exclusivement visé les
quartiers chiites et les forces de police- ont eu pour conséquence une ascension globale de la violence. Les
événements d’aujourd’hui n’ont en effet épargné aucune des communautés. Il semblerait que le retrait
américain des villes et la prise de contrôle des forces irakiennes n’aient pas donné le résultat escompté.
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Asie/ Asie Pacifique
Pakistan
Violences
Des violences dans le nord-ouest du Pakistan ont fait au moins 64 morts au cours des dernières 24 heures,
ont annoncé les autorités pakistanaises.
L’analyse de GEOS :
Des combats ont toujours cours dans la vallée de Swat où l'armée pakistanaise parachève une offensive
contre les talibans. 32 insurgés présumés et un militaire ont été tués lors d'un accrochage près de la ville de
Dardial, précise l'armée. 2 autres militants ont également été tués dans le village de Ghul Shah. Par ailleurs,
dans la périphérie de Peshawar (nord-ouest), des insurgés ont tué 4 policiers dans une embuscade. Ces
attaques n’ont pas été revendiquées, mais les talibans dans la région prennent souvent pour cible les forces
de sécurité. Malgré l’annonce de la victoire militaire et l’appel du gouvernement au retour des populations
déplacées de la vallée du Swat, la situation sécuritaire de la région demeure précaire. Dans ces conditions,
la planification du retour des millions de personnes déplacées inquiète le Haut Commissariat aux Réfugiés
des Nations Unies présent sur place.
Inde
Procès
Le seul survivant du commando terroriste qui a perpétré les attentats de Bombay a reconnu sa culpabilité
lors de son audience hier.
L’analyse de GEOS :
Ajmal Kasab, ressortissant pakistanais, a avoué avoir participé à la réalisation des attentats de Bombay du
26 novembre dernier. 10 hommes faisaient partie du commando qui avait perpétré ces attaques simultanées
et tué 166 personnes. Un seul terroriste avait été retrouvé vivant et il refusait jusqu’alors de reconnaître sa
culpabilité.
Chine
Législation
La Chine va mettre en place des lois anti-séparatistes dans le Xinjiang (Nord-ouest).
L’analyse de GEOS :
Cette décision fait suite aux émeutes qui ont agité cette province qui abrite une majorité de Ouïghours. Des
lois anti-séparatistes existent déjà à l’échelle nationale mais pas au niveau régional. Les lois promulguées
au sein de la province du Xinjiang stipulent déjà que toute tentative sécessionniste est proscrite. Il s’agit
donc de renforcer ces dispositions juridiques afin d’éviter toute volonté ouïghoure de faire sécession du
territoire national.
Asie centrale / Russie / Europe
Russie
Grandes manœuvres
2 semaines après les émeutes au Xinjiang, la Chine et la Russie ont annoncé la tenue d’exercices militaires
conjoints axés sur la lutte contre le terrorisme.
L’analyse de GEOS :
Les manœuvres « Mission de paix 2009 » devraient impliquer une grande variété d'avions de combat.
Jusqu'à 1 300 soldats de chaque pays vont participer aux manœuvres qui seront basées dans la province
chinoise de Jilin (nord-est) près de la frontière sino-russe. Les exercices militaires entre le deux pays ont
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cependant une portée symbolique. La collaboration entre les 2 armées reste effet limitée à l’échange
d’informations. Les 2 pays avaient mené des exercices conjoints en 2005 et 2007 dans le cadre de l'OCS,
l'Organisation de Coopération de Shanghai. Moscou est le principal fournisseur d'armements de la Chine,
même si Pékin reste sous le coup d'un embargo occidental.
Afghanistan
Attaques
- 2 groupes de talibans ont lancé des attaques suicide contre des bâtiments officiels stratégiques à Gardez
et une base militaire à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, tuant 6 policiers. Les 8 insurgés ont été
abattus.
L’analyse de GEOS :
A Gardez, capitale provinciale de Paktia, 6 kamikazes ont tenté de pénétrer dans plusieurs bâtiments
officiels, dont ceux de la Direction de la Sécurité Nationale (DNS, services secrets), tuant 3 agents du
renseignement. Les autres kamikazes ont été abattus par les forces de sécurité. Dans la province de
Nangarhar, la capitale Jalalabad a également été le théâtre d'un échange de coups de feu entre la police et
2 kamikazes, alors qu'ils tentaient de pénétrer dans l'aéroport où se trouve une base militaire des forces
étrangères et afghanes. Ces attaques coordonnées étaient vraisemblablement très bien préparées et
renseignées. Elles ont été lancées contre des centres névralgiques de commandement de l’OTAN et
témoignent des progrès accomplis par les talibans qui ont su notamment s’adapter aux difficultés de la
guerre moderne. Ils montrent également leur capacité à garder l’initiative à une période où les américains et
les britanniques peinent à prendre l’avantage dans le Helmand.
- 4 soldats américains servant dans la force de l’OTAN en Afghanistan ont été tués par une bombe dans
l'est du pays.
L’analyse de GEOS :
4 soldats de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité (ISAF) ont été tués par une attaque à la
bombe artisanale dans l'est de l'Afghanistan. Plus tôt dans la journée, le ministère britannique de la Défense
avait annoncé le décès d'un soldat britannique, tué dimanche matin dans une explosion alors qu'il effectuait
une patrouille dans la province d’Helmand, au sud de l'Afghanistan. Les 4 décès annoncés portent à 116 le
nombre de soldats américains tués en Afghanistan depuis le début de l'année, et à 746 le nombre de
militaires américains morts dans le pays depuis le renversement du régime des talibans fin 2001. Le nombre
de soldats étrangers tués en Afghanistan n'a jamais été aussi élevé. Selon les prévisions des autorités
militaires, cette tendance ne devrait pas changer au cours des prochains mois à mesure que les offensives
se poursuivront.
Géorgie
Politique intérieure
Le Président géorgien Mikhaïl Saakachvili, dont l'opposition réclame depuis plusieurs mois la démission, a
appelé hier à un dialogue national et proposé une série de réformes pour sortir de la crise politique.
L’analyse de GEOS :
Dans un discours devant le Parlement à Tbilissi, M. Saakachvili s’est engagé à lancer des réformes
démocratiques et institutionnelles. L'opposition a organisé depuis début avril plusieurs grandes
manifestations rassemblant jusqu'à 50 000 personnes, qui ont été pour la plupart dispersées dans la
violence. Pour faire avancer le dialogue entre le gouvernement et l'opposition, le Président a proposé
l'élaboration d'un nouveau code électoral, des élections locales avancées et l'élection au suffrage universel
direct des maires en mai 2010. La Géorgie subit la double pression de la crise économique ainsi que celle
du conflit qui l’oppose à la Russie. La résolution de la crise politique est donc devenue une priorité pour le
pays qui doit surmonter un réel risque d’implosion.
Serbie
Tribunal Pénal International
2 ex-paramilitaires serbes, Milan et Sredoje Lukic, ont été condamnés par le Tribunal Pénal International
pour l'ex-Yougoslavie. Le premier à été condamné à la réclusion à perpétuité et le second à 30 ans de
prison. Ils ont été jugés coupables de crimes contre l'humanité commis en Bosnie, entre 1992 et 1994.
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L’analyse de GEOS :
Les 2 hommes ont été reconnus coupables de l'extermination de civils musulmans de Bosnie, alors qu'ils
étaient chefs ou membres des « Aigles blancs » ou « Justiciers », une unité paramilitaire serbo-bosniaque
de Visegrad, au sud-est de la Bosnie. Le 14 juin 1992, les 2 accusés ont assassiné près de 70 personnes,
toutes musulmanes de Bosnie, en les enfermant dans une maison de Visegrad qu'ils ont incendiée avant de
tirer à l'arme automatique sur celles qui tentaient de s'enfuir par les fenêtres, selon les juges.
Amérique centrale / Caraïbes / Amérique du sud
Honduras
Pression de la communauté internationale
La Commission européenne a annoncé le gel de son aide budgétaire au Honduras.
L’analyse de GEOS :
Les 65,5 milliards d’euros promis par l’Union Européenne ont été provisoirement suspendus en raison de
difficultés à s’accorder sur une sortie de crise. L’UE avait planifié de verser 130 milliards d’euros d’aide au
pays sur la période 2007-2010, la moitié étant destinée directement au gouvernement hondurien. Les fonds
destinés à l’aide humanitaire restent cependant disponibles.
Le Honduras était déjà privé du soutien financier des organismes internationaux depuis le putsch du 28 juin
dernier.
Pérou
Condamnation
L’ancien Président péruvien Alberto Fujimori a été condamné à sept ans et demi de prison pour corruption.
L’analyse de GEOS :
M. Fujimori a été reconnu coupable de détournements de fonds publics pour avoir versé 15 milliards de
dollars au chef des services secrets à la fin de son mandat, en 2000. L’accusé a déclaré vouloir faire appel
pour nullité. Ce dernier est maintenant sous le coup d’une triple condamnation, puisqu’il est déjà reconnu
coupable de violation des droits de l’Homme pour sa politique de répression à l’encontre de la guérilla
maoïste (par un jugement d’avril dernier), et de perquisition illégale (par un jugement de 2007).
Colombie
Guérilla
Les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont tenté dimanche dernier de prendre le village
de Corinto, au sud-ouest de la Colombie, en se faisant passer pour des militaires.
L’analyse de GEOS :
Les FARC ont été découverts au passage d’un poste de contrôle. Les tirs qui ont suivi ont tué 3 personnes
et en ont blessé 18 autres, dont 3 policiers. Les guérilleros ont pris la fuite en minant les routes empruntées.
Les affrontements se sont ensuite poursuivis dans la zone de Corinto, avec le renfort de l’armée de l’air
colombienne.
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Annexe III : Alertes Geos travel security
Alerte GTS, Afghanistan, province de Logar : 25 personnes tués dans un attentat à la bombe
25 personnes dont 4 policiers ont été tuées dans un attentat au camion piégé sur une route très
fréquentée de la province de Logar, à 30 km au sud de Kaboul.
L'analyse de GEOS:
L'explosion a eu lieu dans le district de Mohammad Agha sur la route, très fréquentée, qui relie la
capitale Kaboul aux provinces du Sud-est, frontalières du Pakistan. Le camion était renversé sur la
route depuis la veille, la majorité des victimes sont des civils. L'attentat a été revendiqué par un
communiqué taliban affirmant notamment que 16 kamikazes étaient déjà entrés à Kaboul pour y
mener des attentats suicide ciblés. A l’approche des élections présidentielles d’août prochain, les
attentats se multiplient dans le pays. Les talibans tentent ainsi d’instaurer un climat de terreur visant à
dissuader la population de se rendre aux urnes. Les autorités de Kaboul, en état d’alerte maximale,
redoutent une vague d’attaques sans précédent dans la ville.
Pour une demande d'informations, suivez ce lien
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Alerte GTS, Pakistan, District du Waziristân sud: 2 rebelles tués
Un tir de missile américain a tué 2 talibans cette nuit à Laddah, dans Le district du Waziristân du sud,
au nord-ouest du Pakistan.
L’analyse de GEOS :
On dénombrait déjà lundi dernier la mort de 5 civils et de 4 membres des forces de sécurité dans la
zone nord de la province. L'attaque rapportée ce matin, qui aurait également blessé 5 personnes,
visait le domicile d’un proche du chef taliban Baïtulah Mehsoud. L'événement n'a pas encore été
confirmé par les autorités américaines. Depuis plusieurs mois, Etats-Unis et Pakistan recherchent
activement le chef du Mouvement des Talibans pour le Pakistan (TTP). Le groupe a pour bastion le
Waziristân sud où sont installés plusieurs camps d'entraînement d'Al-Qaïda. Cette zone frontalière de
l'Afghanistan est en effet connue pour son activisme et constitue un relais-clef du réseau terroriste.
Depuis décembre 2007, date à laquelle le TTP a été créé, les deux entités talibanes, pakistanaise et
afghane, semblent avoir opéré une véritable scission et mènent des actions distinctes. Les accords
signés entre 2002 et 2006 par le gouvernement pakistanais et les groupes rebelles afin d’apaiser la
région ont en réalité entériné l'émergence des talibans pakistanais, qui n'hésitent pas à s’attaquer aux
chefs locaux s'opposant à leurs actions. Les opérations militaires menées dans plusieurs zones
tribales - dont le Waziristân - et la politique d'incitation locale menée en faveur de leur élimination,
n'ont pas favorisé le rétablissement d’un climat sécuritaire stable.
8
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Annexe IV : Fiche pays Nigéria
FICHE GTS NIGÉRIA
JUIN 2009
1
2
3
Notations spécifiques
4
Criminalité
5
Climat social
5
5
Terrorisme
3
Enlèvements
Très élevé Géopolitique
5
Notation du risque:
1: Bas; 2: Modéré; 3: Sensible; 4: Elevé; 5: Très élevé
Notation
générale
4
5
A propos de la méthodologie GEOS.
9
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Situation générale
La situation sécuritaire au Nigéria s’est fortement dégradée sur l’ensemble du territoire. Les
attaques et enlèvements d’Occidentaux, particulièrement dans la région du Delta du Niger se
sont considérablement amplifiés depuis l’offensive lancée par l’armée contre les groupes
rebelles en mai 2009. La situation politique et sociale reste très tendue, particulièrement
entre les communautés chrétiennes et musulmanes du pays. Les conditions de sécurité pour
les voyageurs étrangers comme pour les expatriés restent donc très précaires et la plus
grande prudence est recommandée.
Chronologie des évènements importants
Evénements récents :
- 15 juin 2009 : Le MEND (Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger) revendique de
nouvelles attaques contre des installations du groupe américain Chevron et élargit ses
menaces en mettant en garde contre les risques liés au Mondial de football des moins de 17
ans.
- 10 juin 2009 : Le MEND a affirmé avoir incendié la station de pompage Otunana de la
compagnie pétrolière américaine Chevron, située dans le Delta du Niger.
- 9 juin 2009 : Le MEND a déclaré hier qu’il libérerait le citoyen britannique Matthew Maguire
« dans 24 heures ». Maguire avait été enlevé avec un autre Britannique à Port Harcourt le 9
septembre 2008 qui avait été relâché le 19 avril pour raisons de santé.
- 8 juin 2009 : Le Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger (MEND) a annoncé qu'il
déclencherait dès ce soir une « guerre du pétrole ». Ce dernier avait donné un ultimatum de
72 heures aux compagnies pétrolières pour qu'elles évacuent le Delta du Niger.
- 7 juin 2009 : Le Président nigérian Umaru Yar'Adua a réitéré son offre d'amnistie aux
groupes criminels armés opérant dans le Delta du Niger.
- 3 juin 2009 : Une fusillade a éclaté entre l’armée nigériane et un groupe de 7 militants le
long du fleuve Isaka-Bakana, près de Bonny dans l’Etat de Rivers. Les 7 militants ont été
tués.
- 27 mai 2009 : L'armée nigériane a annoncé qu'elle poursuivait ses opérations dans le Delta
du Niger pour contrer les activités des groupes rebelles, notamment du MEND. Elle a ajouté
avoir à nouveau détruit un important camp rebelle.
- 15 mai 2009 : Un important camp du MEND (Camp 5) a été détruit par l'armée nigériane ;
plusieurs rebelles ont été tués et de nombreuses armes et munitions saisies. Par ailleurs, le
mouvement a déclaré avoir fait exploser un oléoduc et un gazoduc près d’Escravos, dans le
Delta.
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- 14 mai 2009 : Le MEND, principal groupe armé, a déclaré une « guerre totale » dans la
région du Delta du Niger. Le mouvement a également affirmé que l'armée avait effectué des
« bombardements aériens » dans la journée dans le Delta du Niger.
- 12 mai 2009 : Dans un communiqué, le MEND a vivement recommandé aux compagnies
pétrolières opérant dans le Delta du Niger d'évacuer leur personnel d’ici 24 heures, mettant
en garde contre de nouvelles violences.
- 30 avril 2009 : Des hommes armés ont kidnappé le frère de Sir Joseph Arumeni-Johnson,
propriétaire de la compagnie aérienne privée nigériane Arik Air.
- 7 avril 2009 : Un ingénieur Italien de la société Marlum a été enlevé à Abakaliki dans l'Etat
d'Ebonyi par des hommes armés encore non identifiés. Une rançon d'un million de dollar a
été réclamée pour sa libération.
- 1er mars 2009 : Une attaque a visé un oléoduc de la compagnie Shell, dans la province du
Sud-Ouest du Nigéria, entre Ogulagha et Warri.
- 21 février 2009 : 11 personnes sont mortes dans des affrontements communautaires et 12
autres ont été blessées dans la province de Bauchi. Un couvre-feu a été déclaré par les
autorités.
Événements à venir :
- 1er octobre : Fête Nationale.
- 2011: Prochaine élection présidentielle
Analyse
Situation générale
Le climat politique au Nigéria reste particulièrement instable et peut être la source de
troubles importants. Le Président de la République fédérale, M. Umaru Yar’Adua a été élu en
avril 2007 au terme d’un processus électoral très critiqué par les observateurs internationaux
comme par l’opposition. Des heurts très violents ont eu lieu pendant la période électorale et
durant celle de la passation de pouvoir. Selon l’Union Européenne, plus de 200 personnes,
dont des policiers et des manifestants, auraient trouvé la mort entre le 14 et le 21 avril 2007
lors de rassemblements politiques. Des heurts sont également fréquents lors des élections
locales.
Le processus démocratique est rarement respecté et des fraudes ont dernièrement été
relevées dans l’Etat d’Ekiti, occasionnant de violentes émeutes et une profonde crise
politique. La désillusion et le ressentiment croissant des nigérians envers leurs institutions et
leur classe politique conduisent beaucoup d’entre eux à intégrer des milices.
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Les nombreux conflits religieux en sont l’expression directe. D'après les organisations
humanitaires présentes dans le pays, ces conflits ont déjà coûté la vie à plus de 10.000
personnes depuis 1999. Les islamistes nigérians (sunnites radicaux) s’opposent notamment
au pouvoir central. En 2006, la capitale de l’Etat de Jigawa, Dutse, a été le théâtre
d’émeutes interconfessionnelles entre les populations musulmanes et chrétiennes de la ville.
Depuis, les autorités ont imposé des couvre-feux mais les tensions restent vives. La loi
islamique, la Charia, est en vigueur dans 12 des 36 Etats du pays.
Le Nigéria est le sixième exportateur mondial de pétrole. Il dispose de ressources naturelles
qui devraient théoriquement lui permettre de figurer parmi les pays les plus développés de
l’Afrique sub-saharienne. Cependant, les revenus moyens par habitant demeurent très
faibles.
L’inégale répartition des richesses entre une grande majorité de la population et une élite
très privilégiée provoque des tensions extrêmes qui contribuent à créer un climat d’insécurité
permanent dans le pays. La délinquance et la criminalité (vols, agressions physiques) sont
endémiques et participent également à la dégradation du climat sécuritaire. Le «car-jacking»
et les vols avec violence, très fréquents, peuvent dégénérer en meurtre si la victime tente de
résister à son agresseur.
La déliquescence du pouvoir central et la corruption de l’institution policière constituent des
facteurs aggravants dans la mesure où ils assurent une certaine impunité aux criminels,
quelles que soient leur influence.
Les attaques, les enlèvements et les sabotages se multiplient, particulièrement dans la
région du Delta du Niger, tant pour des raisons politiques, pour certains mouvements
sécessionnistes, que financières pour des acteurs criminels. Depuis 2006, on estime à
environ 180 le nombre d’étrangers ayant été enlevé au Nigéria. Des enlèvements ont été
récemment signalés dans le nord du pays dans l’Etat de Kaduna.
La plupart de ces actes sont perpétrés par des groupes organisés tels que le MEND
(Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger). Ce dernier revendique le contrôle des
ressources pétrolières pour les populations du Delta. Le climat sécuritaire est d’autant plus
instable que d’autres groupes armés sont venus se greffer à la rébellion « Ijaw ». Des
violences entre les bandes rivales du NDPVF (Federated Niger Delta Ijaw Communities) et
du NDV (Niger Delta Vigilante) viennent en effet se superposer aux conflits existants. Depuis
le début du mois de juin, le MEND s’est déclaré en guerre contre le gouvernement et les
compagnies pétrolières. Les milices ont multiplié leurs attaques contre les exploitations
pétrolières et contre les bâtiments de l’Etat, plongeant le Delta du Niger dans l’une des plus
graves crises qu’il ait connu.
Le Delta est par ailleurs marqué par une hausse significative des actes de piraterie et
notamment contre les plateformes offshores. Les statistiques du Bureau Maritime
International pour l'année 2007 font état d'une augmentation générale d'environ 30% des
attaques de pirates entre 2007 et 2008, soit respectivement 53 et 69 attaques avérées en
mer, ce qui place le pays au troisième rang mondial en nombre d’attaques, derrière
l’Indonésie et la Somalie. Les pirates sont particulièrement violents. Ils se prêtent à des
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attaques et vols de bateaux, au kidnapping des équipages, le long des côtes et des rivières
sur des bateaux ancrés ou amarrés ou au large.
Le risque terroriste se matérialise principalement à travers les mouvements de locaux de
rébellion. Cependant l’islamisation croissante de la société nigériane et la montée en
puissance des extrémistes religieux font craindre une avancée d’Al-Qaïda dans le pays.
Depuis deux ans, les arrestations de combattants en lien avec les réseaux terroristes
internationaux ne cessent de croître.
Situation régionale
Abuja : La situation sécuritaire continue de se dégrader dans les environs d’Abuja et les
agressions sont désormais fréquentes dans la ville elle-même. Il est recommandé de ne pas
se déplacer à pied la nuit et de rouler vitres et portières verrouillées en voiture. Des
agressions et des vols à main armée sont fréquemment commis, notamment sur la
promenade Bill Clinton, près de l’aéroport international d’Abuja. Les cambriolages de
maisons sont également fréquents.
Lagos : A Lagos, la criminalité demeure à un niveau très élevé. La délinquance (vols,
agressions physiques, viols, cambriolages de maison) y est permanente et peut aller, dans
certains cas, jusqu’à la prise d’otage. Plusieurs vols à main armée parfois meurtriers, se sont
produits récemment à l'aéroport national Ikeja de Lagos. Les quartiers à éviter sont les
différentes zones industrielles des « Mainlands » où vivent les classes moyennes et où sont
installées: Oshodi, Mushin, Ojuelegba, Yaba station, Ketu Alapere, Badia, Alaba et Egbeda.
Delta du Niger Port - Harcourt: Dans ces zones à proximité des côtes, la piraterie témoigne
d'une logique de prédation. La piraterie revêt un double visage, les attaques au large du
Nigéria sont essentiellement assimilables au banditisme et aux populations pauvres de la
côte. Toutefois, de plus en plus d’attaques, notamment contre des plateformes offshores,
sont attribuées aux combattants du MEND qui visent avant tout les grandes compagnies
occidentales. Le risque d’enlèvements d’expatriés à Port-Harcourt est très élevé malgré la
présence d’une importante force opérationnelle interarmées (FOI).
Middle Belt : Zone tampon entre le Sud chrétien et le Nord musulman, la « Middle Belt » est
le théâtre de conflits récurrents où les facteurs religieux et ethniques se combinent. Les Etats
du Plateau et de Taraba sont les plus instables.
Régions du Sud-Est : La contestation biafraise est réapparue sous l’influence du Mouvement
pour la réalisation de l’Etat souverain du Biafra (le Massob). Le cœur de la contestation est
localisé dans la ville d’Onitsha. Des tensions interreligieuses entre musulmans et chrétiens
Ibos débouchent parfois sur des affrontements violents.
Régions frontalières : La contrebande aux frontières est également très présente. Des
trafiquants d’armes pénètrent au Nigéria par voie terrestre depuis le Bénin (originaire du
Ghana et du Togo ainsi que du Burkina Faso), le Cameroun, le Tchad et le Niger. Des
tensions existent enfin avec le Cameroun au sujet de la péninsule de Bakassi, riche en
gisements d’hydrocarbures. Bien qu’elle ait été officiellement rétrocédée au Cameroun
depuis juillet 2008, des affrontements mineurs éclatent régulièrement le long de la frontière
commune.
13
Annexes
Confidentiel Entreprise
Les recommandations de GEOS
Compte-tenu de l’actuelle dégradation de l’environnement sécuritaire dans le pays et
principalement dans le Delta du Niger, se déplacer et séjourner au Nigéria nécessitent des
mesures de sécurité maximales et une très bonne connaissance de l’environnement local. Il
est donc vivement recommandé de bénéficier d’un accompagnement professionnel.
Les expatriés et les voyageurs d’affaires, doivent afficher la plus grande discrétion dans tous
leurs déplacements, professionnels et privés. Il est recommandé de ne pas utiliser les
transports en commun et de préférer les taxis appelés via des centrales de réservation. Il est
conseillé de prévoir un accueil à l'aéroport.
La prudence et la vigilance sont impératives dans les lieux publics et zones à forte affluence
telles que les marchés, centres commerciaux, les aéroports.
Dans la mesure du possible, il convient d’éviter les itinéraires non sécurisés. La plus grande
prudence est recommandée lors de passages de tunnels, de ponts ou de passages à
niveaux. Il est fortement conseillé de mener des reconnaissances d’itinéraires et de varier les
trajets empruntés.
Les problèmes de transports et de télécommunications sont permanents dans le pays
(réseau routier dégradé excepté sur les grands axes, manque de fiabilité de certaines lignes
aériennes, lignes téléphoniques intérieures insuffisantes et souvent inopérantes).
Il convient d’utiliser sa carte de crédits qu’avec prudence du fait des pratiques frauduleuses
récurrentes.
Il est indispensable de conserver sur soi en permanence une liste des numéros de téléphone
utiles et de laisser ses papiers d’identité en lieu sûr (coffre fort d’hôtel).
En raison de la multiplication du nombre d’enlèvements et d’attaques contre les sites des
entreprises étrangères ces dernières semaines, il est formellement déconseillé de voyager
dans les états de Bayelsa, Rivers, Delta et Akwa Ibom.
Enfin, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a signalé plusieurs cas de grippe aviaire
dans le pays et a même appelé les autorités nigérianes, à une vigilance accrue quant à une
éventuelle transmission de ce virus. Le pays n’a pas été officiellement touché par la
pandémie de grippe A, il convient malgré tout de rester vigilant compte-tenu du manque de
structures adaptées pour détecter et prendre en charge la maladie. Ce sont cependant les
cas de méningite qui préoccupent davantage la communauté internationale
14
Annexes
Confidentiel Entreprise
ANNEXE : la méthodologie de GEOS
Dans le cadre de l’offre GEOS TRAVEL SECURITY, le Bureau de Veille/Analyse Risques Pays de
GEOS a établi comme suit sa méthodologie de notation des risques pays.
Les risques physiques liés à la sûreté/sécurité qu’encourent les expatriés et les voyageurs d’affaires
sont liés à plusieurs facteurs : criminalité, climat social, terrorisme, enlèvements, géopolitique.
I.
Typologie des risques
Chacun de ces risques constitue un motif de préoccupation pour les entreprises expatriant des
collaborateurs et/ou envoyant des voyageurs d’affaires dans des pays étrangers :
Risque criminel
L’expatrié et le voyageur d’affaires sont d’autant plus exposés à la menace criminelle que leurs
revenus et leurs modes de vie dépassent souvent celui de la majorité des personnes qui les entourent
et que leur connaissance des comportements à éviter est souvent toute relative. Aussi, sont-ils
menacés à plusieurs titres :
• dans leur intégrité physique : agressions, lynchages, assassinats, viols…
• dans leurs biens : intrusion, vols en tout genre (cambriolage, voitures, racket…)
Cette criminalité peut prendre la forme :
• d’actes individuels ou entrepris par de petits groupes ;
• d’actions menées par de véritables bandes plus ou moins structurées et armées, voire par des
organisation mafieuses ;
Nous avons pris le parti de retenir les 4 variables suivantes pour mesurer le risque criminel :
• le taux d’homicide
• le taux de vols (dans son acception la plus large)
• le taux de fraude
• le taux de viols
Climat social
Les attaques fréquentes dont les expatriés et les voyageurs d’affaires sont les victimes conduisent à
reformuler ce « climat social ». Les expatriés et les voyageurs d’affaires ne sont plus de simples
victimes collatérales. Ils tendent au contraire à devenir la cible recherchée de groupes criminels ou de
mouvements terroristes.
15
Annexes
Confidentiel Entreprise
Les critères retenus pour formaliser les risques liés au climat social sont les suivants :
• Le risque institutionnel : il s’agit de la synthèse des indices de corruption de la police et de la justice ;
il est ainsi possible d’appréhender la réalité de l’état de droit dans le pays ou la ville concernés.
• La stabilité gouvernementale : celle-ci est évaluée à partir de l’appréciation de l’efficacité du pouvoir
exécutif (existence ou non de groupes rebelles) et du caractère pacifique -ou non- du contexte dans
lequel ont lieu les alternances politiques.
• Les violences politiques : il s’agit de tous les affrontements auxquels se livrent les divers groupes
politiques (partis politiques, syndicats, groupes de partisans, …).
• Les violences ethniques, xénophobes, racistes, …
Terrorisme
Les risques liés à ce facteur sont pris en compte par GEOS, qui s’appuie notamment sur l’expertise de
Louis Caprioli, ancien responsable de la lutte anti-terroriste à la DST, aujourd’hui membre du Comité
exécutif du groupe GEOS. L’appréciation des risques liés au terrorisme repose sur l’occurrence et les
menaces que font peser dans chaque pays les groupes terroristes locaux et internationaux.
Enlèvements
Les risques liés à ce facteur sont appréciés en fonction du nombre d’actes perpétrés dans chaque
pays au cours des mois précédents la notation. Sont pris en compte les enlèvements de nationaux et
d’expatriés étrangers, et quelles que soient les motivations des ravisseurs (politiques, mafieuses,
financières , religieuses, …).
Géopolitique
Les risques liés à ce facteur prennent en compte l’importance et l’attitude politique et diplomatique du
pays noté, tant au sein de la communauté internationale que dans son environnement régional. Sont
également pris en compte comme éléments d’appréciation : les incidents de frontière, les menées
«sécessionnistes», indépendantistes ou séparatistes, …
II.
Réalité et perception des risques
En matière d’appréciation des risques, l’écart séparant la réalité de la perception commune tend à
s’accroître. La médiatisation accrue d’un certain nombre de phénomènes (terrorisme, SRAS…),
entrant directement en ligne de compte dans l’évaluation des risques, conduit bien souvent à une
appréciation déformée de la réalité.
Par sa présence sur le terrain, GEOS peut appréhender avec le recul nécessaire les phénomènes de
nature sécuritaire. Certaines analyses et notations émises par GEOS diffèrent donc sensiblement de
la perception commune des risques par le grand public.
16
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe V : Fiche pays Russie anglais
RUSSIA
FEBRUARY 2009
Sub-Ratings
1
2
3
4
Crime
4
Social context 3
Terrorism
4
3
Kidnapping 3
Significant Geopolitical 3
Risk Rating:
1: Low; 2: Moderate; 3: Significant; 4: High; 5: Very High
Overall
rating
5
General situation
Russia gained considerable economic and political stability under Vladimir Putin’s
presidency (2000-2008). Nevertheless, some specific threats in Russia have to be
seriously taken into account. T
17
Annexes
Confidentiel Entreprise
he security climate in the main agglomerations is particularly threatened by organized crime
and terrorist risk, due to the geopolitical context. The separatist tensions in the Caucasus
and the recent conflict in Georgia are still the cause of several located unpredictable
disturbances.
Chronology of last major events
- February 9, 2009: 1 policeman was killed and 2 others wounded in clashes between
security forces and secessionist fighters in Chechnya. 1 Dagestan fighter was also killed.
- February 5, 2008: 4 militants were killed by the FSB (Russian Federal Security Bureau)
during an assault. 1 former deputy mayor of Grozny were shot dead by unknown gunmen
in Moscow. It is the third high-profile Chechen emigrant killed since September.
- January 4, 2009: 1 policeman was killed and 2 others wounded in an attack led by gunmen
against one of their vehicles in Karaboulak, Ingushetia.
- December 30, 2008: the Interior Ministry, Valery Lipinsky, died after being attacked while
he was in his car, near the Dagestan capital, Makhachkala.
- December 25, 2008: 12 rebels were killed during a military antiterrorist operation in
Ingushetia.
- December 18, 2008: 2 police officers and 2 insurgents were killed during clashes between
the Russian police and Chechen militants in Argun, in Chechnya.
- December 16, 2008: The mayor of Kandalakcha, located in Murmansk area (north of
Russia), was murdered.
- December 01, 2008: A policeman was killed during an attack committed by gunmen
against a police post in the Prigorodny district, North Ossetia.
Major events:
-
March 2, 2008: Dmitry Medvedev was elected President of the Russian federation with
70.28% of the votes.
September 1- 3, 2004: The terrorist bomb attack in the Beslan school killed 331 people.
August 31, 1999: Russian federal army enterred Chechnya.
Upcoming events
-
March 8: Women’s day.
November 7: Birthday of the October socialist revolution.
December 25: Independence Day.
Winter 2014: Olympics games will take place in Sochi near the Black sea.
18
Annexes
Confidentiel Entreprise
General analysis
The political scene is overpowered by the presidential party “United Russia”, both in the
general assembly (Duma with 315 deputies) and in most of the local ones. Dmitri Medvedev,
former president of Gazprom, was elected President of the Federation of Russia on March
2nd, 2008. The transition between Vladimir Putin’s presidency and Dmitri Medvedev’s
followed a worked out and definite scenario, aiming at preserving stability and pursuing
Vladimir Putin’s former policies
Since years 2000’s, nationalism has significantly increased both in the cities and in the
countryside so that violent neo-Nazi groups have strengthened. These groups are
particularly active and violent during demonstrations. The African or Asiatic populations are
usually the victims of such xenophobic acts. Although less affected, the Westerners could be
threatened as well due to the international context; public gatherings are thus to be avoided.
On the other hand, the important standards of living deterioration caused a significant
increase of muggings. Cases of corruption and rackets are often reported.
After the Soviet period, mafias proliferated and became particularly powerful. Foreign firms
are indeed frequently the targets of funds extortion. Pickpocketing and violent muggings
against foreigners and tourists are rather widespread. Kidnapping risks in the country, and
notably in the Caucasus, are significant as well. Expatriates also risk to be the targets of
fraud and purse-snatching acts.
Geopolitical tensions near the Russian borders strengthen the risk of a terrorist attack. The
secessionist groups in the remote areas of the country are known to be bound to
international terrorist networks such as Al-Qaida. The hostage-taking in Moscow theater
(2002) and in the North Ossetian school of Beslan (2004) and a bomb attack in a Muscovite
metro station killed around 500 people.
Since then, no other major attack occurred; nevertheless the threat should not be
underestimated. Northwestern cities are the most jeopardized. Besides, the army and police
forces have been considerably reinforced. Thus, the Caucasus is entirely militarized. The
Russian army operates against the Chechen freedom fighters since 1999. Mafias are in
collusion with local governors and managed thus to increase their power.
Regional situation:
- Moscow: Juvenile delinquency is common place. Teenagers are regularly involved into
different traffics linked to the underground economy. Thus, Mafias are still active even though
they are less noticeable. In August 2006, a bomb blew up in Tcherkizovski market, killing 10
people.
- St. Petersburg: The city has to face an upsurge of violence since 2004. The touristic places
are particularly affected by petty crime. Bladed weapon and gun aggressions tend to spread
as well as racist acts. The city remains a crossroad for drug trafficking for the European
market.
Mafia networks sometimes ask tourists or businessmen to get some drug or banknotes in
order to launder money.
19
Annexes
Confidentiel Entreprise
- Caucasus: Going in the Caucasian republics is strongly misadvised: Chechnya,
Ingushetia, Dagestan, and North Ossetia. The utmost vigilance is recommended in
Karatchaevo-Tcherkessia and in Kabardino-Balkaria, where the government authorities
are deeply questioned. Any travel in Chechnya request a special permission issued by
the Russian authorities.
- Russian Extreme-East: Extreme-East and especially the region of Kamchatka are the
privileged destinations for adventure trips, along the Siberian roads. These areas are
strongly marked by an increasing depopulation, an endemic poverty and worrying health
conditions. Risks of attacks are high especially as local mafias have the upper hand on
the local authorities. It is recommended to avoid the numerous military bases along the
main roads; the authorities are very suspicious towards foreigners.
GEOS recommendations
Avoid going out at night or alone, including in the touristic centers. It is advised to keep
on oneself copies of identity documents.
It is recommended to stay calm and avoid any form of provocation in front of Russian
policemen. The penal code of the Russian Federation is extremely severe towards drug
trafficking, including for foreigners.
It is advised to only take official cabs or those sent by the hotel. To hire a car is risky
because the road-network is under light up and sometimes in disrepair.
The risk of diseases is strengthened by the precarious health conditions in rural zones
and by nuclear power plant pollution. Cases of bird flu were also reported in oblasts
(administrative units) of Chelyabinsk, Kurgan, Tambov and Tula. Blood transfusions must
be practiced only if the patient’s life is at stake. About one million people are infected by
the AIDS virus. There is, however, no reason to postpone any professional or tourist
travel in this country.
Note that Russian borders between Azerbaijan and Georgia are closed to the foreigners.
Make sure to always keep identity documents since police controls are frequent.
20
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe VI : Point de situation Pakistan
POINT DE SITUATION AU PAKISTAN
13/03/2009 16h.
: Foyer des manifestations
: Zones les plus exposées au risque d’attentats
21
Annexes
Confidentiel Entreprise
SITUATION
- 7 mars 2009 : Dix personnes dont sept membres des forces de sécurité et trois civils, ont
été tuées samedi dans deux attentats à la voiture piégée simultanés à Badaber au sud de
Peshawar, au nord-ouest du Pakistan.
- 11 mars 2009 : Plusieurs milliers de manifestants accompagnés de près de 200 avocats se
sont rassemblés à Karachi chef-lieu de la province du Sind pour entamer « la grande
marche » qui doit conduire le cortège jusqu’à la capitale, Islamabad lundi 16 mars. Ils
réclament la libération des 70 juges arrêtés par le gouvernement de Pervez Musharraf. Les
forces de l'ordre ont pris position autour de la Haute Cour de justice, où se rassemblaient les
avocats, et ont barré la route aux voitures et autres autocars qui se dirigeaient vers l'édifice.
- Plusieurs centaines de juristes ont quitté le bâtiment à pied, rejoints par des militants de
l'opposition. Des heurts ont opposé une centaine de manifestants du Jamaat-e-Islamia à la
police, selon des témoins.
- Les manifestants, qui sont également partis de Quetta, au Baloutchistan, sont attendus
lundi dans la capitale où ils entendent réclamer le rétablissement dans ses fonctions de
l'ancien Président de la Cour suprême Iftikhar Chaudhry, révoqué par l'ex- Président Pervez
Musharraf en 2007.
- Le Président Zardari a refusé de réintégrer Chaudhry dans ses fonctions, craignant, selon
les observateurs, qu'il ne revienne sur l'amnistie dont il a bénéficié, tout comme son épouse
Benazir Bhutto, assassinée en décembre 2007.
- 12 mars 2009 : Après avoir fait procéder jeudi à des centaines d'arrestations dans le but
d'étouffer un mouvement de protestation, le ministre de l'Intérieur, Rehman Malik, a indiqué
que les cortèges partis de Karachi et Quetta seraient autorisés à continuer pour éviter de
nouveaux affrontements.
- Deux missiles, tirés par des drones, ont atteint un camp d'entraînement de talibans dans la
zone tribale de Kurram, à la frontière avec l'Afghanistan. Ils ont tué au moins vingt-quatre
personnes.
- 13 mars 2009 : La police a de nouveau repoussé vendredi environ 200 avocats, qui se
déplaçaient en convoi de voitures et de bus dans la province de Sindh, tentant de gagner la
capitale dans le cadre de la "grande marche" anti-gouvernementale. Le leader de l'opposition
pakistanaise a estimé vendredi que le Président Asif Ali Zardari n'irait pas au terme de son
mandat de cinq ans.
- Devant l’ampleur des rassemblements, les responsables du gouvernement ont finalement
indiqué qu'ils autoriseraient les manifestants à se réunir dans un parc proche de la capitale,
espérant les empêcher de se masser devant le parlement ou tout autre lieu du centre
d'Islamabad.
22
Annexes
Confidentiel Entreprise
Événements à venir :
- 23 mars 2009 : Fête nationale.
- 21-25 mars 2009 : Norouz, Nouvel an Iranien
- 16 mars 2009 : Rassemblement prévu de tous les manifestants du pays devant le
parlement à Islamabad.
ANALYSE
Les appels réitérés à descendre dans la rue de Nawaz Sharif, chef du parti d’opposition
PML-N et récemment interdit d’élections, ont été entendus. Des milliers de manifestants se
sont massés dans la plupart des grandes villes du pays, pour constituer un cortège devant
atteindre Islamabad lundi 16 mars. Depuis 2007, les avocats du pays boycottent toutes les
procédures en cours au risque de provoquer une crise politique majeure. La situation
politique est chaque jour plus explosive pour le jeune Président Zardari.
Le Président apparaît de jour en jour plus isolé. Le Premier ministre Yousouf Raza Gilani a
lui-même publiquement exprimé son désaccord avec la décision de placer la province du
Pendjab sous administration fédérale après l'exclusion de Shahbaz Sharif.
La "longue marche", ainsi baptisée par ses instigateurs, qui réclament une autorité judiciaire
indépendante du pouvoir politique et la libération de 70 juges, pourrait se révéler délicate
pour le Président Asif Ali Zardari, aux affaires depuis an et confronté à une guérilla islamiste
de plus en plus active. Les manifestants ont prévu un "sit-in" devant le Parlement (quartier de
Kutchery Chowk) bien que le gouvernement ait annoncé qu'aucun rassemblement ne serait
autorisé dans le centre de la ville. Il est probable que Jhelum ainsi que la route menant à
l’aéroport soient bloqués.
Les autorités pakistanaises tentent par tous les moyens de neutraliser la "longue marche"
des avocats et de l'opposition qui doit rallier Islamabad mais semblent impuissantes face à
l’ampleur du mouvement. La communauté internationale redoute une explosion de violence.
La police a arrêté plusieurs leaders dont Mounir A. Malik, ancien Président du barreau de la
Cour suprême. La Grande-Bretagne a critiqué ouvertement ces arrestations et appelé à la
réconciliation à l'heure où le Pakistan est confronté à une "grave menace".
Richard Holbrooke, représentant américain pour l’Afghanistan et le Pakistan s'est entretenu
avec le Président Zardari et le Premier ministre Youssouf Raza Gilani, alors que
l'ambassadeur américain Anne Patterson a rencontré Nawaz Sharif pour tenter d'apaiser les
tensions. "Notre principale préoccupation est, évidemment, que la situation ne prenne pas un
tour violent et n'entre pas dans une spirale négative » a-t il déclaré. Les autorités
américaines présentes à la frontière afghane comptent sur le soutien de l’actuel
gouvernement pakistanais dans leur lutte contre le terrorisme, et n’ont donc aucun intérêt à
ce que la situation dégénère.
Les talibans et les groupes terroristes pourraient profiter d’une insurrection au Pakistan pour
menacer les troupes américaines et couper leurs voies d’approvisionnement. La stabilité du
pays, puissance nucléaire musulmane, est donc un enjeu essentiel pour la stabilité de la
région et la sécurité des troupes de la coalition.
Le risque terroriste est d'autant plus important que les récentes manifestations constituent
des cibles privilégiées pour les groupes terroristes. Les services de renseignements ont
indiqué que des attaques terroristes pourraient se produire à l'initiative du Groupe Al-Qaïda,
dans l'état du Sindh. Certains rassemblements seraient également infiltrés dans le but de
provoquer des émeutes. Aussi, la sécurité a été renforcée dans les quartiers autour des
23
Annexes
Confidentiel Entreprise
résidences des hautes personnalités pakistanaises, notamment à Karachi, où des troupes
paramilitaires ont été déployées. Le gouvernement a également émis la possibilité de
bloquer tous les accès à Islamabad afin d'éviter que les manifestants ne puissent rejoindre le
centre de la capitale et les abords du parlement.
La communauté internationale peine à trouver un positionnement clair dans un contexte
aussi délicat. Entre la condamnation officielle des arrestations ordonnées par le
gouvernement et la nécessité de maintenir la stabilité politique pour éviter à tout prix un
embrasement sécuritaire dans le pays, leur marge de manœuvre parait très limitée.
Numéros utiles
- Ambassade de France à Islamabad: (92) 51.201.14.14 - Numéro d’urgence : (051)
282.43.29
- Consulat à Karachi : 00.92.21.587.37.97/98 - Téléphone mobile : 00.92.300.821.42.99
- Consul honoraire à Quetta : (081) 283.56.49 - Téléphone mobile : 0300.838.05.57
- Consul honoraire de France à Lahore: (042) 576 20 62 - Téléphone mobile : 0300 847 34
05
- Alliance Française de Lahore: (042) 587.43.01
- Agence consulaire à Peshawar : (091) 527.58.38 / 527.31.77
24
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe VII : Extraits situation sécuritaire à Gaza
SITUATION SECURITAIRE DANS LA
BANDE DE GAZA
COMMENTAIRES DU GROUPE GEOS
5 février 2009
Notation
générale
5
Très élevé
Notations spécifiques
Criminalité
Climat social
Terrorisme
Enlèvements
Géopolitique
1
2
3
4
5
3
5
4
5
5
Notation du risque:
1: Bas; 2: Modéré; 3: Sensible; 4: Elevé; 5: Très élevé
25
Annexes
Confidentiel Entreprise
Evénements à venir
- 10 février 2009 : élections législatives israéliennes
- Avril 2009 : élections générales palestiniennes
Situation générale
La bande de Gaza, formant avec la Cisjordanie les territoires palestiniens, est très instable
sur le plan sécuritaire en raison à la fois du conflit israélo-palestinien et de la lutte interne
entre le Fatah et le Hamas, qui a remporté les élections législatives en janvier 2006. Après
quelques mois de lutte armée contre le Fatah, le parti islamiste radical a pris le pouvoir en
juin 2007 et contrôle désormais totalement le territoire.
Israël a en conséquence décidé de soumettre la bande de Gaza à un blocus, réduisant ainsi
considérablement son approvisionnement en nourriture, carburant et médicaments.
Les risques liés au contexte géopolitique, au terrorisme, à la criminalité et au climat social
sont donc très élevés, et ce d’autant plus depuis l’offensive lancée par Israël le 27 décembre
2008. Malgré le cessez-le-feu déclaré depuis, les tensions restent très vives, les enjeux
internes (pérennité pour le Hamas) étant tout aussi importants que les enjeux géopolitiques.
Le blocus a également eu pour effet la construction de tunnels reliant l’Egypte à la bande de
Gaza, points stratégiques et sources de revenus importants pour leurs propriétaires. L’un
des objectifs des raids israéliens de janvier 2009 était de détruire ces tunnels, mais il semble
que leur réparation ou leur reconstruction ait commencé dès que le cessez-le-feu a été
prononcé. Le risque de nouvelles frappes israéliennes sur la bande de Gaza est donc encore
important.
Historique de l’offensive israélienne de janvier 2009
Le 19 juin 2008, une trêve entre Israël et le Hamas est conclue. Malgré cela, les tirs du
Hamas continuent et Tsahal poursuit ses opérations militaires. La trêve n’ayant pas été
renouvelée en décembre 2008, les incidents entre le Hamas et Israël s’intensifient. Tsahal
lance donc l’opération Plomb durci le 27 décembre 2008. Le contexte international à la fin de
l’année 2008 est d’autant plus particulier que le Président des Etats-Unis nouvellement élu
ne prendra ses fonctions que le 20 janvier 2009, créant de fait un vide diplomatique. Cette
guerre intervient également 5 jours avant les élections israéliennes (ce qui permettrait au
Likoud de reprendre l’avantage) et quelques semaines avant les élections palestiniennes
(donnant au Hamas une opportunité de prendre le contrôle dans l’ensemble des territoires
occupés).
L’opération Plomb durci a pour objectifs principaux de répondre aux tirs répétés du Hamas
sur le territoire israélien et d’affaiblir les combattants du Hamas considérés par Israël comme
des terroristes. La première phase de la guerre consiste en des attaques aériennes intenses
et qui font de nombreux dommages (tant matériels qu’humains). S’ensuit alors la deuxième
phase de l’opération durant laquelle l’armée israélienne rentre dans Gaza. Le 18 janvier
2009, un cessez-le-feu israélien est décidé, immédiatement relayé par le Hamas. Le 21
janvier 2009, Tsahal retire la totalité de ses troupes de Gaza et revendique la victoire tout
comme le Hamas.
26
Annexes
Confidentiel Entreprise
La situation demeure néanmoins particulièrement instable. En premier lieu, Israël et le
Hamas poursuivent leurs actions respectives. Ensuite, le Hamas et le Fatah sont en profond
désaccord. Le 23 novembre 2008, Mahmoud Abbas a été désigné par le vote du Conseil
Central de l’Organisation pour la Libération de la Palestine, Président de la Palestine (poste
resté vacant depuis la mort de Yasser Arafat en 2004). Cependant, les deux partis ne
s’appuient pas sur les mêmes textes de lois et le Hamas ne reconnait donc plus le Président
Abbas depuis le 9 janvier 2008. Ainsi, une lutte entre le Hamas et le Fatah n’est pas à
exclure dans les prochains mois, ce qui entrainerait une recrudescence de la
violence.
Les facteurs de risques à Gaza
1. Situation politique
Le Hamas contrôle les institutions gazaouites, dans les secteurs politiques, sociaux
et sécuritaires. Aucune amélioration significative des relations avec Israël n’est à
augurer. Cependant, le cessez-le-feu est globalement respecté et les écarts
constatés de part et d’autre ne devraient pas le remettre véritablement en cause.
Les tensions entre Hamas et Fatah se sont accentuées depuis la fin de l’offensive
israélienne et de nouveaux affrontements pourraient avoir lieu dans Gaza.
Enfin, l’offensive et les bombardements récents ont détruit de nombreux bâtiments à Gaza.
Outre les immeubles d’habitation (près de 30 000 sans abris), de nombreux dégâts ont été
constatés dans les bâtiments officiels (mairie, commissariats et entrepôts de l’UNRWA,
l’Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient). Ce conflit a déstabilisé la situation sécuritaire et nuit au maintien de l’ordre
d’autant plus que les infrastructures routières ont elles aussi été bombardées.
2. Situation économique
Une population nombreuse (1,5 millions), une forte densité, associée à un taux
d’accroissement naturel particulièrement élevé (3,42%, 7 enfants par femme) entravent
fortement le développement économique de Gaza. En outre, près de la moitié de la
population a moins de 15 ans tandis que le chômage atteint près de 40%.
Hormis les tunnels liant Gaza à l’Egypte, les échanges entre la zone et l’extérieur restent très
limités. Le développement économique de Gaza reste donc très entravé dans la mesure où
le blocus économique et sécuritaire empêche le transfert de la plupart des matières
premières, y compris celles de première nécessité.
Par ailleurs, les trois quarts de la population gazaouite survivent grâce à l’aide internationale
et l’absence d’un couloir humanitaire sécurisé a particulièrement affecté la situation sanitaire
dans Gaza. Aussi, le rationnement des denrées de première nécessité ne permet pas une
distribution suffisante pour satisfaire aux besoins de l’ensemble de la population.
3. Situation sociale
27
Annexes
Confidentiel Entreprise
La situation sécuritaire instable, la multiplication des affrontements armés entre les factions
du Hamas et du Fatah ainsi que la récente offensive israélienne contribuent à déstabiliser les
situations sociale et humanitaire à Gaza.
En effet, plus de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté et la situation
alimentaire catastrophique, a été aggravée par l’embargo. La reconstruction de la zone est
donc fortement compromise pour les mois à venir. Des manifestations de protestations ont
lieu dans plusieurs lieux, y compris en dehors de Gaza. Des débordements sont prévisibles
même si les forces de sécurité semblent globalement contrôler la situation. La situation
pouvant évoluer très rapidement, il convient de se tenir informé. En raison des possibilités de
débordements et d’attentats, il convient de rester éloigné des lieux publics et des transports
en commun.
Tensions entre le Hamas et les ONG
Depuis la fin de l’offensive israélienne et l’acheminement de l’aide humanitaire, de nouvelles
tensions ont été signalées entre les ONG palestiniennes et internationales agissant dans
Gaza, mais également avec les autorités du Hamas. En effet, les associations humanitaires
locales et les organismes de charité ne sont pas toujours en accord avec les actions et
programmes menés par les associations étrangères.
Le bouclage de la zone a empêché les organisations et associations internationales
d’accéder à Gaza, quand elles n’étaient pas déjà sur le terrain. Cette impossibilité d’accès a
considérablement retardé leurs actions. Encore aujourd’hui, l’aide humanitaire ne peut
arriver en quantité suffisante pour subvenir aux besoins de la population gazaouite.
Ce rationnement de l’aide humanitaire contribue à accentuer les tensions latentes entre les
autorités du Hamas et les organisations étrangères, intervenant sur place. En effet,
l’UNRWA a récemment dénoncé les agissements du Hamas qui avait réquisitionné des
denrées de première nécessité, des couvertures, des kits de survie. Le Hamas a, quant à lui,
justifié son action en dénonçant la distribution partiale qui était faite de ces fournitures par les
ONG, voire leurs arrières pensées politiques. La distribution de l’aide humanitaire aux
membres du Fatah a également pu cristalliser ces tensions.
Néanmoins, si des tensions ont été signalées, l’importance de l’aide alimentaire apportée à
Gaza demeure identique ; aussi, les désaccords entre le Hamas et ces organisations ne
devraient pas s’aggraver.
Situation Sécuritaire Générale : les principaux risques
encourus
Criminalité traditionnelle
Même s’il existe un risque sécuritaire constant dans les Territoires Palestiniens notamment
en raison du conflit avec Israël, la criminalité traditionnelle y est relativement peu élevée.
Cependant, l’insécurité dans la zone tend à favoriser l’émergence d’une criminalité plus
violente, souvent opportuniste et anarchique.
La petite délinquance représente une menace majeure dans les zones urbaines. En effet, le
vol, notamment de passeports, de biens de valeur et surtout de voitures, est l’acte criminel le
plus fréquemment rapporté dans la zone. Les groupes et gangs criminels ont été moins
actifs ces derniers mois. Cependant, les taux de criminalité (surtout les taux d’homicides et
de kidnappings) ont augmenté ces derniers temps en raison de la grande précarité du
contrôle et de l’application de la loi dans les Territoires par les autorités. Les violences
28
Annexes
Confidentiel Entreprise
sporadiques relevées entre Palestiniens, notamment des fusillades, représente en revanche
une menace directe pour la sécurité des étrangers. A ce titre Gaza, mais aussi Naplouse et
Ramallah, cristallisent les oppositions entre le Fatah et le Hamas.
Les déplacements dans les Territoires palestiniens sont particulièrement dangereux en
raison de la présence de barrages routiers, bouclages et incursions mis en place par les
autorités israéliennes. Ces incursions ont été surtout menées à Bethléem, Qalqilya et
Tulkarem. En outre, la corruption des forces de sécurité représente une menace non
négligeable pour les voyageurs et expatriés et il convient de faire preuve de coopération.
Kidnapping
Le kidnapping représente un risque certain dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Récemment, des groupes prétendant être affiliés à Al-Qaeda ont menacé de procéder à des
enlèvements d’occidentaux travaillant dans la bande de Gaza. De nombreux cas
d’enlèvements d’étrangers ont d’ailleurs été relevés, autant dans la bande de Gaza qu’en
Cisjordanie. Cette pratique constitue souvent un moyen d’obtenir des concessions de la part
de l’Autorité Palestinienne ou d’attirer l’attention des médias internationaux. La rançon ne
représente donc pas toujours le motif premier des enlèvements et la période de
séquestration est en général relativement courte. Elle ne dépasse souvent pas une journée
et s’achève de manière pacifique. Cependant, en 2006, deux journalistes américains ont été
retenus deux semaines et le journaliste britannique Alan Johnston 114 jours après avoir été
enlevé en mars 2007 par des membres du clan Gazan Dogmush.
Le port d’armes ou la démonstration de sentiments positifs envers Israël tendent à
augmenter le risque de kidnapping, dont les étrangers sont les cibles privilégiées. Il convient
d’éviter tout rassemblement ou attroupement, les kidnappings étant souvent pratiqués dans
ces circonstances.
Mines antipersonnel
La présence de mines antipersonnel dans certaines parties des Territoires, notamment dans
les zones frontalières, implique une vigilance constante. Certains champs de mines ne sont
pas signalés ; il convient donc d’emprunter uniquement les routes ou pistes fréquemment
utilisées.
Terrorisme islamiste
Le risque d’attentats lancés par des factions islamistes est très limité, les terroristes
commettant leurs actes sur le territoire israélien ou tirant des roquettes sur les villes proches
de la bande de Gaza.
29
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe VIII: Note: les bombes à sous munitions
Types de mines présentes
dans la bande de Gaza
Gaza a fait l’objet de multiples bombardements et assauts de la part de l’armée
Israélienne, ce territoire de 40 km de long et d’une quinzaine de large fait parti des territoires
les plus bombardés. Certaines de ces zones constituent donc de véritables champs de
mines causant la mort de nombreux civiles. L’offensive « plomb durci » lancée par Tsahal en
décembre 2008 a vu l’arrivée de nouveaux types de munitions qui viennent élever le niveau
de sécurité sur place. Après trois semaines de combats, les munitions non explosées
éparpillées dans les zones civiles représentent un nouveau danger de taille pour la
population mais aussi pour les équipes de secours qui travaillent actuellement sur le terrain.
Le recensement précis des munitions utilisées est polémique, et on ne dispose à ce jour que
de très peu de chiffres officiels. Le risque que les explosifs de guerre restants (UXO) se
déclenchent est permanent, on peut cependant identifier formellement trois types de
munitions susceptibles de faire des victimes :
1. Les armes à sous munitions. Cluster Bomb Unit. (CBU)
Les armes à sous-munitions sont greffées généralement sur des systèmes Sol-Sol
(LRM ou OGR) ou Air-Sol (Apache), des obus ou des roquettes dont la charge militaire est
elle-même constituée de plusieurs projectiles explosifs dispersés au moment du tir. Au sens
strict, on pourrait parler d'arme à sous-munitions dès lors que la charge militaire n'est pas
unitaire, c'est à dire lorsque l'arme disperse de deux jusqu’ à plusieurs centaines.
La notion d'arme à sous-munitions ne fait pour l'instant l'objet d'aucune définition juridique
internationalement admise, elle n’est donc à défaut interdite par aucune convention
internationale.
Quatre types de projectiles sont connus pour avoir un taux élevé de ratés.

Il s'agit notamment des sous munitions M-77 pour lance-roquettes multiples et des
obus de 155 mm M-42. Le pourcentage de défaillances est encore plus élevé pour
des projectiles anciens, stockés depuis longtemps et souvent défectueux. Le taux de
fiabilité des M-77 est de 84 %, selon un rapport du département américain de la
défense, remis en 2005 au Congrès. Cela signifie que chaque salve de 1 236 petites
bombes laisse ensuite sur le terrain quelque 200 charges non encore explosées,
mais susceptibles de le faire au moindre contact ou même à l'improviste.

Des obus fumigènes M 825 au phosphore blanc auraient été utilisés par l'artillerie
israélienne lors de l’opération « plomb durci » sur Gaza. Elle a finalement reconnu les
faits quelques semaines plus tard. Les quartiers d'Al-Altatra et de Zeitoun ainsi que
celui de Shaaf, (à l'est) ont été les plus touchés. Vendues par les Etats-Unis, leur
utilisation est pourtant limitée par le protocole V des Nations Unies (2008) en tant
que qu’arme incendiaire, mais Israël n’en est pas signataire. Les victimes dans le
village de Khouza ont également été très nombreuses.
30
Annexes
Confidentiel Entreprise

On trouve encore des lance-roquettes multiples américains (MLRS) M-26 Chaque
roquette envoyée par un MLRS contient 644 petites bombes. Elle est capable de
couvrir une zone équivalant à la surface d'un terrain de football. Tsahal comporte
deux lanceurs de ce. Elle peut ainsi tirer en quelques secondes une salve de 12
roquettes contenant 7 728 sous-munitions jusqu'à 32 kilomètres.

Des sous-munitions BLU- 3 américaines contenant 180g d’explosifs et 200 granules
en acier ont également été retrouvées. Dans la zone frontalière de Rafah cinq
patients brûlés ont été hospitalisés, après avoir déclenché accidentellement une
machine infernale du type « booby trap ». Il s’agit de mines, dispersées par le
container d’une bombe à sous-munition, qui explosent lorsque quelqu’un marche
dessus.
2. Les armes « lourdes ». (DIME)
L’armée de l’air utilise des Smart Bombs GBU 39 à l’uranium appauvri pour bombarder
ses cibles dans la Bande de Gaza. L’utilisation de munitions de type DIME (Dense Inert
Metal Explosives), qui combinent un explosif, des particules de carbone et une poudre
composée d’un alliage de tungstène et de métaux lourds (cobalt, nickel, fer), n’a pas encore
été reconnue officiellement par Tsahal. Cette bombe déclenche une explosion aussi intense
que concentrée.
Ces GBU 39 ont été utilisées, samedi 27 décembre 2008, contre des cibles souterraines, et,
dimanche 28 décembre 2008, pour détruire des tunnels sur la frontière égyptienne. Ces GBU
39 sont réputées être très précises, pèsent 113 Kg, avec une charge explosive de 22,7Kg et
une portée de 110 Km. Elles ont ainsi les mêmes capacités de pénétration que les bombes
de 900 Kg.
Leur petite taille, permet d’augmenter le nombre de bombes transportées par les avions de
combat F15 ou F16 et par conséquent le nombre de cibles visées ce qui explique la violence
des attaques. Le dard de ces bombes est à l’uranium appauvri, UA 238, multipliant leur force
de pénétration.
Ces bombes, lorsqu’elles n’explosent pas, restent enfouies sous le sol et peuvent causer des
dommages matériels ainsi que des pertes humaines considérables.
L’uranium appauvri est un poison chimique et radiologique qui brûle aisément à l’impact et
se réduit à 90 % en particules radioactives extrêmement petites (particules nanométriques
de quelques milliardièmes de mètre) qui échappent à tout type de masque à gaz.
3. Les bombes « à vide ».

Les bombes à pulvérisation de carburant, dites « bombes à vide » ou « bunker
busters» sont capables de détruire des bunkers en béton profondément enterrés.
Certains immeubles, en particulier celui, de huit étages, du bâtiment des Sciences et
de la Technologie de l’Université Islamique de Gaza, ont été réduits à des piles de
décombres ne dépassant pas un mètre et demi de hauteur.

Il faut enfin noter la présence de bombes artisanales posées par les militants du
Hamas eux même dans des bâtiments pour sécuriser leurs installations ou piéger les
forces terrestres israéliennes. Il est très difficile de les localiser, les habitants eux
même ne sont souvent pas au courant de leur existence.
Une mission des Nations Unies tente depuis la fin de l’opération d’identifier les différentes
mines présentes dans les bâtiments officiels et de les désamorcer.
LOGISTICS CLUSTERS est chargée (entre autres) sur place de cette mission.
Contact : Mark Frankish, Gaza city.
Tel :0549 075 781, Mobile: 054 6 773 163.
31
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe IX : Extraits du dossier criminalité et piraterie
au Nigéria
Criminalité et piraterie au Nigéria
09/04/2009
Notation générale
Notation
générale
5
Très élevé
Notations spécifiques
Criminalité
Climat social
Terrorisme
Enlèvements
Géopolitique
1
2
3
4
5
5
5
3
5
3
Notation du risque:
1: Bas; 2: Modéré; 3: Sensible; 4: Elevé; 5: Très élevé
32
Annexes
Confidentiel Entreprise
ANALYSE
APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE AU NIGERIA
Risque
Actuel
Prévisionnel
Faible
Moyen
X
Elevé
X
La situation sécuritaire au Nigeria s’est fortement dégradée sur l’ensemble du territoire
durant les trois dernières années. On assiste notamment à la multiplication des attaques et
enlèvements, particulièrement dans la région du Delta du Niger. La situation politique et
sociale reste très tendue, notamment entre les communautés chrétiennes et musulmanes du
pays. Les conditions de sécurité pour les voyageurs étrangers comme pour les expatriés
demeurent donc très précaires.
Les enlèvements au Nigeria qui jusqu'ici étaient limités à la région pétrolifère du Delta du
Niger, s'étendent peu à peu aux autres régions du pays. Des groupes rebelles tels que le
groupe séparatiste Yoruba et les Bakassi dans le Sud-est se sont développés. Ils
représentent la principale menace pour les expatriés. Les enlèvements, en plus de constituer
une importante source de revenus, permettent de faire pression sur les gouvernements
fédéraux et locaux ainsi que sur les compagnies pétrolières pour obtenir des faveurs
politiques. Cependant, les évolutions récentes ont démontré que les kidnappings de nature
criminelle sont en hausse dans l’ensemble des centres urbains.
L'insécurité, la violence, les sabotages et les enlèvements ont fait baisser la production
pétrolière du pays de 20 à 25% selon des responsables de la NNPC (compagnie nationale
nigériane). Le Nigeria était jusqu’en avril 2008, le premier producteur de pétrole d’Afrique
selon l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), mais a perdu cette place au
profit de l’Angola.
La contrebande aux frontières est également présente en permanence. On signale que des
armes pénètrent au Nigéria par voie terrestre depuis le Bénin (armes originaires du Ghana et
du Togo ainsi que du Burkina Faso), le Cameroun, le Tchad et le Niger. On sait aussi que
des armes arrivent par mer, en particulier dans la région du Delta du Niger, via les activités
de soutage du pétrole.
Prospectives :
- Des tensions existent avec le Cameroun autour de la péninsule de Bakassi, riche
en gisements d’hydrocarbures. Bien qu’elle ait été officiellement rétrocédée au
Cameroun depuis juillet 2008, des affrontements mineurs éclatent régulièrement le
long de la frontière commune. Il convient de rester vigilant dans cette zone, le risque d’une
dégradation de la situation n’est pas à écarter.
- Les autorités américaines ont annoncé détenir des informations indiquant que les intérêts
étrangers et particulièrement occidentaux pourraient être la cible d’attentats terroristes à
Lagos et Abuja. Les tendances wahhabite, mahdiste et chiite radicale, soutenues
33
Annexes
Confidentiel Entreprise
respectivement par les réseaux saoudiens, soudanais et iraniens, peuvent constituer un
terreau fertile aux activités terroristes.
Abuja
La situation sécuritaire dans la capitale du pays est nettement moins préoccupante qu’à
Lagos en raison de la forte présence militaire. Même si le risque politique est relativement
élevé, le nombre d’actes criminels et terroristes est relativement faible.
Cependant, la situation sécuritaire se dégrade progressivement dans la capitale et ses
environs. La petite délinquance y est malgré tout très présente et fait l’objet d’opérations
policières occasionnelles.
Des attentats contre l’Etat fédéral ou des firmes étrangères ne sont pas à écarter compte
tenu de la radicalisation de la plupart des groupes armés.
Prospectives :
- L’éventualité d’un coup d’Etat militaire à moyen terme reste peu probable. L’état des forces
armées du pays ne le permet pas. De plus, les forces actuellement présentes dans le
paysage politique n’accepteraient pas l’installation d’un nouveau gouvernement militaire.
- Le Président de la République, M. Umaru YAR’ADUA, a été élu en avril 2007 au terme d’un
processus électoral très critiqué, tant par l’opposition que par les observateurs
internationaux. Des heurts très violents ont eu lieu durant la passation de pouvoir et sont
susceptibles de se reproduire dans la capitale. La Cour suprême a entamé le 28 mars 2009
un processus de réexamen du scrutin. Des manifestations violentes sont à craindre à
l’annonce des résultats.
Delta du Niger
La région du delta connaît une situation politique particulièrement tendue à cause des
activités du principal groupe rebelle du pays : le MEND (Mouvement pour l’Emancipation du
peuple du Delta du Niger). L’absence d’un commandement central officiel, l’utilisation des
dernières technologies en matière de télécommunications et d’armement et son assise
populaire rendent son démantèlement particulièrement difficile.
La minorité ethnique Ijaw est actuellement celle qui compte le plus grand nombre de groupes
armés violents à l’origine des kidnappings et des rackets sur la population. Les évolutions
récentes ont démontré que les kidnappings de nature criminelle sont en hausse dans
l’ensemble des centres urbains du delta. Au moins 8 expatriés kidnappés en 2007 ont été
tués ou sont morts à la suite de blessures provoquées lors de l’enlèvement.
Les pirates sont concentrés autour de Lagos et du Delta du Niger. Les enjeux internationaux
dans la région combinés aux multiples facteurs de risques créent une situation explosive.
Les statistiques du Bureau Maritime International (IMB) font état d'une augmentation
générale d'environ 15% des attaques de pirates entre 2007 et 2008.
Cette situation générale est consécutive à l'augmentation particulière des attaques au
Nigéria et en Somalie (au Nigéria : 53 attaques en 2007 contre 12 en 2006, 2e rang mondial
en nombre d’attaques en 2007).
34
Annexes
Confidentiel Entreprise
LOCATION OF ATTACKS 2008
NUMBERS
16
14
12
10
8
6
4
2
0
OFFSHORE
FWB -B 20
B 20 - NLNG
NLNG - B 39
B 39 - ONNE
ONNE AMADI
LOCATIONS
1:OFFSHORE
2: BETWEEN FAIRWAY B AND B 20
3: BETWEEN B 20 AND NLNG
4: BETWEEN NLNG AND B 39
5: BETWEEN B 39 AND ONNE PORT
6: BETWEEN ONNE PORT AND AMADI
(onshore)
(onshore)
(onshore)
(onshore)
(onshore)
Les attaques sur les plateformes offshores, plus vulnérables, se sont multipliées ces deux
dernières années. Les pirates sont de mieux en mieux équipés et organisés et peuvent
frapper à tout moment.
Il y a donc une montée sensible du niveau de la violence de ces attaques, les pirates font
appel de plus en plus à un armement moderne et à des méthodes radicales.
35
Annexes
Confidentiel Entreprise
Les attaques pour vols contre les embarcations étrangères ont presque doublé entre janvier
2007 et janvier 2009. Cette évolution marque une diversification des profils de pirates qui
attaquent en mer quelque soit l’importance de la cible. Les attaques ne relèvent alors plus
uniquement des grands mouvements ethniques et religieux.
L’actualité politique du pays a en revanche un impact direct sur les activités du MEND qui ne
sont pas uniquement tournées contre les intérêts étrangers.
Il existe des différences significatives entre les attaques recensées à Lagos et celles du delta
du Niger.
Celles de Lagos sont presque exclusivement motivées par l’enrichissement personnel et se
caractérisent par des attaques éclairs. Les raids maritimes dans le Delta ont une dimension
davantage politique et un meilleur niveau de préparation. L’utilisation d’explosifs, d’armes
lourdes ou même de roquettes n’est pas rare.
Tableau comparatif des actes de piraterie au Nigeria
Nigéria
Total
mondial
2003
39
445
2004
28
329
2005
16
276
2006
12
239
2007
42
263
36
Annexes
Confidentiel Entreprise
Prospectives :
Les risques de contagion des mouvements rebelles tels que le MEND en dehors du Delta
doivent cependant être nuancés. Comme le montre le tableau ci-dessus, la multiplication des
groupes armés parfois concurrents dans la région permet d’éviter qu’un groupe ne prenne un
réel ascendant sur un autre. L’absence d’un soutien financier international limite d’autant
plus leur capacité d’action à grande échelle.
La montée en puissance de groupes islamiques (Chiites) radicaux voulant imposer la Charia,
en particulier dans le Delta et le nord du pays, exacerbe les tensions entre les communautés
ethniques et religieuses et menace la stabilité de ces régions. Si elle poursuit dans l’avenir
sa croissance, cette émergence des islamistes dans la vie politique pourrait à terme conduire
à la dissolution de la République nigériane.
37
Annexes
Confidentiel Entreprise
Port Harcourt
APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE A PORT HARCOURT
Risque
Actuel
Prévisionnel
Faible
Moyen
Elevé
X
X
Outre les actes de piraterie, le taux de criminalité est élevé. La pratique du car-jacking
représente un problème majeur. Le haut niveau de sécurité est également associé aux
tensions ethniques et politiques à l’origine de nombreux actes de violence. Les enlèvements
de ressortissants étrangers sont fréquents, la plupart des entreprises étrangères implantées
dans le pays étant présente à Port Harcourt.
Des violences entre les bandes rivales de NDPVF (Federated Niger
Delta Ijaw
Communities) et du NDV (Niger Delta Vigilante) éclatent régulièrement dans la ville. Le 6
août 2007, deux bandes armées rivales se sont affrontées dans la rue et pendant les dix
jours qui ont suivi. Ces bandes ont également ouvert le feu au hasard sur les habitants tuant
au moins 30 personnes. Les affrontements ont eu des conséquences considérables pour la
population locale. Des centaines de personnes ont quitté la ville par crainte de nouvelles
attaques. Le gouvernement de l’État de Rivers, qui considère que le quartier situé en front de
mer à Port-Harcourt sert de refuge aux groupes armés, a décidé de démolir les maisons
situées dans ce secteur afin de les remplacer par 6000 nouvelles constructions.
Les habitants de Port-Harcourt, craignant pour leur sécurité, auraient constitué de nouveaux
groupes armés d’auto-défense, ce qui ne fait qu’augmenter le risque de violence. Durant les
élections d’avril 2007 et pendant la période qui a précédé le scrutin, un grand nombre de
responsables politiques de la région du Delta a cherché à s’assurer le soutien de groupes
armés et incité à la violence politique. Les heurts entre groupes armés soutenant des
adversaires politiques n’ont pas pris fin après la prise de fonction du nouveau gouverneur et
de l’assemblée élue. Il semble qu’afin d’obtenir ou d’accroître leur pouvoir politique, des
responsables continuent d’appuyer ces bandes armées et d’encourager les violences.
La liaison routière entre Owerri et Port Harcourt reste extrêmement dangereuse en raison de
son tracé, des habitudes de conduite et des embuscades possibles y compris contre des
convois disposant d’une escorte armée.
L’aéroport de Port Harcourt est fermé au trafic international depuis août 2006. Les
compagnies aériennes internationales détournent leurs vols sur Lagos, mais le maintien de
ces vols n’est pas garanti. L’aéroport a été réouvert au trafic intérieur en décembre 2007.
Seuls les vols d’Aerocontractor et d’Arik présentent des garanties de maintenance des
appareils conformes aux normes internationales.
Le gouvernement nigérian a déclaré non conforme le 17 avril 2007 la compagnie VIRGIN
NIGERIA.
38
Annexes
Confidentiel Entreprise
Lagos
APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE A LAGOS
Risque
Actuel
Prévisionnel
Faible
Moyen
Elevé
X
X
Recensée parmi les villes les plus violentes au monde, Lagos est une métropole où sévit un
nombre élevé de gangs. La délinquance (vols, agressions physiques, viols, cambriolages) y
est courante. Les cambriolages et les agressions à domicile (« house-breaking ») sont
fréquents, notamment dans les quartiers résidentiels où la concentration des expatriés est
importante. Les agressions à domicile peuvent aboutir à des prises d’otage parfois
meurtrières.
A Lagos, la lutte contre la criminalité ne cesse d’échouer. En raison de la taille de la ville et
des difficultés de surveillance urbaine, les forces de police nigérianes ne parviennent pas à
contenir la violence de cette ville. De plus la forte corruption des forces publiques contribue à
entretenir cette criminalité.
Les quartiers à éviter sont les zones populaires des « Mainlands » où vivent les classes
moyennes et où sont installées les différentes zones industrielles : Oshodi, Mushin,
Ojuelegba, Yaba station, Ketu Alapere, Badia, Alaba et Egbeda.
Les quartiers Victoria (quartier des expatriés où l’on retrouve ambassades et résidences) et
Lagos Island (quartier commercial de la ville) sont sécurisés pendant la journée. Il est
cependant prudent d’éviter Maroko, Bar Beach, et Dolphin Estate.
Le quartier Ajegungle est sensible depuis les affrontements ethniques de l’année 2000.
Le risque terroriste des mouvements du Delta du Niger ne touchent pas l’agglomération de
Lagos.
Prospectives: L’ambassade des Etats-Unis a récemment exprimé son inquiétude concernant
des menaces pesant sur des missions diplomatiques situées sur Walter Carrington Crescent
dans l’île de Victoria. La présence policière a été augmentée après cette alerte même si ces
précautions sont davantage dissuasives que réellement efficaces face à une menace diffuse.
Des mesures drastiques visant à sécuriser ce secteur sont attendues dans les prochains
jours.
Warri
39
Annexes
Confidentiel Entreprise
APPRÉCIATION ET ÉVALUATION DE LA MENACE A WARRI
Risque
Actuel
Prévisionnel
Faible
Moyen
X
Elevé
X
Warri est la plus grande ville du Delta. Elle est revendiquée par 3 groupes ethniques comme
étant leur patrie : les Itsekiris, les Urhobos et les Ijaws.
L’Etat du Delta produit 40% du pétrole du Nigéria.
Le conflit entre les Ijaw, les Itsekiris et les Urhobos à Warri engendre l’émergence de milices
ethniques armées parmi les plus violentes de tout le Delta du Niger. Dans l’ensemble, les
institutions publiques ne parviennent ni à faire respecter la loi et l’ordre public ni à gérer ces
crises. Certains de ces conflits sont caractérisés par l’utilisation sans précédent d’armes
légères.
La paix durable dans l’Etat du Delta dépend en partie de la résolution de ces questions
politiques et ethniques. En effet les ethnies Ijaws, Urhobos et Istekiris (majoritairement au
pouvoir) entretiennent des relations conflictuelles débouchant sur des affrontements
réguliers et violents qui peuvent parfois affecter les personnels étrangers.
Des flambées de violence se produisent régulièrement dans Warri et les criques alentour,
menaçant la production et les exportations pétrolières.
Les stations de pompage sont généralement les premières cibles de groupes de jeunes,
armés ou non.
En outre, les arrestations arbitraires ainsi que les exécutions sommaires par les policiers
nigérians contribuent à accroitre l’insécurité ambiante. L’impunité, la corruption ainsi que
l’incapacité des forces gouvernementales à mettre fin aux violences accroissent encore le
risque.
En mars 2003, à l’occasion des élections fédérales, FNDIC (Federated Niger Delta de l’Etat
du Delta), un groupe Ijaws, a lancé un ultimatum au gouvernement nigérian pour répondre à
leurs réclamations. Ils ont en outre demandé aux compagnies pétrolières internationales de
quitter la zone.
Coordonnées utiles
Ambassade de France à Abuja: (09) 523.55.06 - 523.55.10
Adresse : 32 Udi Hills Street - Off Aso Drive - Maitama - Abuja
Consulat général de France à Lagos : (01) 462.84.84
Adresse : Ikoyi Island - 1 Oyinkan Abayomi Drive - Lagos
Patrouille européenne de Lagos 0802 290 46 97 ou 0803 301 22 57
Police à Abuja : (09) 234 04 22/24
Police à Lagos/Ikoyi : (01) 680.352
Police à Lagos/Victoria Island : (01) 610.743 - 612.335
Police Mobile Force Distress Call: 090 40.87.21
Police Diplomatique : (01) 263.19.13 - 263.16.42 - 263.15.0
40
Annexes
Confidentiel Entreprise
Le contexte régional
41
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe X : Risk assessment au Liban
RISK
ASSESSMENT
MISSION SECURITAIRE PRELIMINAIRE AU LIBAN
S’il n’y a pas de contrainte sécuritaire majeure à une mission européenne d’observation au Liban, le
pays reste soumis à des tensions latentes fortes qui pourraient rapidement dégénérer à l’occasion
des élections législatives. La mission devra faire face à 4 types de menaces :
- Violences liées aux élections.
- Embrasement social.
- Attentats terroristes.
- Accidents de circulation.
La première partie du présent document établira une présentation générale du pays. Dans la
deuxième partie, les principaux risques et menaces seront étudiés tandis que les questions de
logistique et de sécurité seront abordées pour ensuite proposer un plan de sécurité présentant les
exigences à remplir.
42
Annexes
Confidentiel Entreprise
I- ARRIERE-PLAN
Le Liban est indépendant depuis 1943, après avoir été sous protectorat français pendant
plus de 20 ans. L’histoire du Liban a ensuite été particulièrement instable durant les 15
années de guerre civile où les différentes communautés du pays se sont affrontées.
Le système politique libanais confessionnel est représentatif des 18 confessions existantes.
Pourtant, à partir de 1975, des luttes entre les différents groupes chrétiens (phalangistes,
milice des Forces Libanaises), musulmans (Jihad Islamique, Hezbollah), palestiniens
(Abou Nidal) ou encore les troupes syriennes et israéliennes, ont agité le pays.
L’Accord de Taëf a officiellement marqué la fin de la guerre civile en 1989, et a permis à la
Syrie d’exercer légalement un contrôle sur son voisin. Cependant, les vagues d’attentats et
d’assassinats politiques perdurent. Après avoir fait plus de 150 000 morts, la guerre a pris
réellement fin avec l’arrivée au pouvoir d’Emile Lahoud, à la tête d’un gouvernement prosyrien.
Les troupes israéliennes se sont retirées en 2000. L’assassinat de Rafiq Hariri, alors Premier
Ministre, a provoqué le retrait des forces syriennes en 2005, l’assassinat ayant été imputé
par de nombreux Libanais à la Syrie. Cette recrudescence des troubles politiques et
sociaux s’est achevée par la Révolution du Cèdre.
La situation sécuritaire du Liban s’est à nouveau détériorée, en juillet et août 2006, avec la
capture de 2 soldats israéliens et la deuxième guerre du Liban. La trêve a mis fin à la guerre
mais ses conséquences économiques ont été désastreuses.
En 2007, une série d’assassinats politiques visant les députés libanais anti-syriens a
engendré une crise politique d’envergure dans le pays. L’accord de Doha, signé entre la
majorité et l’opposition le 21 mai 2008, ainsi que l’élection de Michel Sleiman à la Présidence
ont permis d’apaiser la situation politique et sécuritaire.
Toutefois, la présence de 12 camps de réfugiés palestiniens (soit 200 000 personnes)
constitue un facteur de déstabilisation non négligeable au Liban. En mai 2007, près de 70
personnes ont été tuées lors d’affrontements entre le groupe islamiste Fatah-al-Islam et
l’armée libanaise. Le 23 mars 2009, c’est l’un des dirigeants de l’OLP dans le pays qui a été
tué dans un attentat.
Sur le plan géopolitique, les relations avec la Syrie et Israël constituent également
d’importants facteurs de risques. En octobre 2008, la Syrie et le Liban ont établi des relations
diplomatiques officielles et la première ambassade libanaise en Syrie a été ouverte au mois
de mars 2009. Si les relations avec la Syrie semblent donc tendre vers un certain équilibre,
les désaccords avec Israël à propos des fermes de Chebaa (zones du plateau du Golan
occupées par l’Etat hébreu depuis 1967) ne sont toujours pas résolus. De plus, l’offensive
43
Annexes
Confidentiel Entreprise
menée par l’armée israélienne à Gaza, en décembre 2008, a déstabilisé le pays. Les
tensions au Liban demeurent donc très fortes, notamment en raison des influences
étrangères de l’Arabie Saoudite (Sunnites), de la Syrie et de l’Iran (Chiites).
Les élections législatives du 7 juin 2009 vont donc s’avérer décisives quant aux orientations
politiques futures, aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan extérieur. Les Libanais vont
ainsi élire les 128 députés du Parlement, qui désigneront le prochain Président de la
République.
Les principaux enjeux de ce scrutin sont ainsi, outre la question des camps palestiniens, les
relations avec la Syrie et la place du Hezbollah sur la scène politique interne. Cependant le
fait que le Hezbollah soit bien implanté n’aggrave pas forcément, dans l’immédiat, le risque
sécuritaire, l’organisation étant hiérarchisée et disciplinée.
II ESTIMATION DU RISQUE
L’analyse des principaux risques est obtenue en croisant les principales menaces avec les
vulnérabilités qui pourraient être rencontrées par les observateurs sur le terrain.
1.0 Principales menaces
L’évaluation de la menace sécuritaire au Liban doit aujourd’hui prendre en compte les
nombreuses crises que le pays a traversées mais également un certain nombre de facteurs
socioculturels complexes. Le calme relatif qui règne au Liban depuis plusieurs mois peut
paraitre trompeur à cet égard.
La concentration des interactions et des enjeux à l’échelle nationale et internationale, la
rapidité et le caractère imprévisible avec lesquels les violences peuvent se déclencher,
empêchent toute anticipation précise de la situation sécuritaire locale.
La présence de bandes armées, organisées et très entrainées sur tout le territoire fait peser
un risque permanent d’embrasement de la situation, auquel les autorités locales sont
incapables de faire face. La menace terroriste, les affrontements inter et intra
communautaires, les luttes d’influences extérieures et les rivalités politiques permanentes
déstabilisent quotidiennement le pouvoir en place et les forces de maintien de la paix.
On peut cependant identifier 6 types de menaces et risques pouvant affecter, à court terme,
la sécurité du pays et l’intégrité de la mission.
1.1 Violences politique et électorale
Les élections législatives, jugées cruciales pour l'avenir du pays auront lieu le 7 juin
prochain. Elles opposeront la coalition anti-syrienne du 14-Mars et l’opposition libanaise. Le
sort de la branche armée du Hezbollah, l’influence de la Syrie ou de l’Arabie Saoudite, voire
l’avenir des réfugiés palestiniens installés au Liban depuis soixante ans, seront déterminées
44
Annexes
Confidentiel Entreprise
par les urnes. En l’absence d’un consensus politique fort, la perspective d’une sortie de crise
démocratique parait compromise.
Le risque de manifestations et de confrontations intra et inter communautaires est le plus
redouté dans les villes de Beyrouth, Tripoli et Zhalé. Malgré l’absence d’une réelle
concertation entre les partis, l’Iran et l’Arabie Saoudite, l’éventualité d’un report, maintes fois
évoquée, n’est plus aujourd’hui d’actualité.
Outre les vives tensions qui opposent les Chiites et Sunnites, il faut prendre en considération
les tensions à l’intérieur des communautés et clans chiites (Hezbollah/Amal) et chrétiens
(Geagea/ Aoun(CLP)/Gemayel) qui sont des acteurs clefs de ces élections. Des
échauffourées éclatent régulièrement dans les grandes villes entre les milices rivales et ni
les autorités, ni même leurs responsables politiques ne sont à même de les contrôler.
L’éventualité que l’un des deux camps, déçu par le résultat des élections prenne les armes
est à envisager. Le risque de débordements et d’émeutes est quotidien, en particulier dans
la banlieue sud-est de Beyrouth, et fait planer la menace d’une guerre civile.
L’armée a, dans ce contexte, un rôle primordial de modérateur et pourrait constituer le seul
rempart crédible de l’Etat si la situation devait se détériorer. Depuis 2005, et grâce à la mise
en place d’un réseau solide et représentatif des forces en présence, l’armée est le seul
intermédiaire qui lie encore les communautés entre elles.
1.2 Violence sociale
Le Liban doit faire face à une profonde crise sociale qui vient fragiliser un peu plus les
fondations et le fonctionnement de l’Etat. Quinze années de guerre (1975-1990) puis le
conflit de juillet 2006 ont ruiné le pays du cèdre qui doit aujourd'hui importer 85 % de ses
produits de première nécessité. Le Liban vit d'une économie souterraine et supporte le
fardeau d'une dette et un déficit budgétaire considérables qui affaiblissent sa position face
aux influences de la Syrie et de l’Iran. L’absence d’un encadrement étatique solide sur le
territoire libanais contribue également à légitimer le renforcement des groupes politiques
parallèles qui assurent un véritable rôle social auprès de la population. Cet état de fait
explique le manque de confiance des Libanais envers leur gouvernement.
Le manque de logements (évalué à plus de 500.000), aggravé par les destructions de la
guerre, menace la stabilité et la structure même de la société libanaise. Les jeunes, touchés
par le chômage (10,5% de la population) et des conditions de vie difficiles s’engagent dans
les mouvements armés de plus en plus radicaux, ce qui permet une pénétration croissante
des réseaux d’Al-Qaïda.
Si l’Etat détient le pouvoir économique, ce sont bien les grandes familles et les chefs de
clans qui possèdent le pouvoir politique et qui sont à même de mener des négociations
internationales.
En 2007, on dénombrait 325 800 réfugiés et demandeurs d'asile, dont 270 800 palestiniens
répartis majoritairement dans des camps au sud du pays Nahr-el-Bared. La mainmise du
Hezbollah est telle sur cette région qu’elle perme, paradoxalement, de garantir un niveau de
sécurité satisfaisant. La menace provient davantage de la montée des groupuscules
terroristes Sunnites à l’intérieur des camps de réfugiés.
45
Annexes
Confidentiel Entreprise
1.3 Terrorisme
Si les tensions persistent et que certains envisagent de repousser les élections, tous les
partis et organisations libanais souhaitent la tenue de ces législatives, certains de leur
victoire. Il est donc peu probable que dans le contexte actuel, des actes terroristes puissent
être organisés. Toutefois, si un événement important survenait (assassinat d’un chef,
offensive militaire extérieure…), une recrudescence des attentats n’est pas à exclure.
Ainsi, des actes terroristes se sont produits à maintes reprises au Liban, y compris ces
derniers mois. En septembre 2008, plusieurs attentats à la bombe ont frappé la banlieue sud
de Tripoli, Beyrouth ainsi que le camp de Ain-Heloué. De plus, un des chefs de l’OLP a été
tué par une charge explosive de 25 kg le 23 mars 2009, lors d’une visite d’une délégation de
l’OLP dans le camp palestinien de Mieh Mieh, près de Saïda. Des violences s’étaient
produites le 21 mars, tuant au moins 2 personnes. Le Hezbollah a dénoncé cet attentat et a
appelé au calme tandis que l’OLP n’a pas proféré de menace à l’attention de ses « frèresennemis ». Si la piste israélienne a été évoquée par certains islamistes, il faut mentionner la
potentielle implication des puissances étrangères dans ce type d’incidents, qui soutiennent
des factions libanaises opposées politiquement.
Si des attentats restent plausibles, il convient de nuancer la menace en soulignant la
discipline et la structuration des mouvances islamistes, notamment au Sud Liban. Ces
factions armées relèvent davantage d’une armée hiérarchisée et les débordements de type
terroristes devaient donc être très limités dans les autres régions du Liban, avant les
élections. Le chef suprême de ces milices, Hassan Nasrallah, est obéi ; et ce leader a
parfaitement compris les enjeux d’une telle élection et ne souhaite pas ruiner a priori ses
chances de victoire électorale.
Enfin, les observateurs européens ne constituent pas une cible privilégiée pour ces
mouvements, dans la mesure où cela discrédite leurs actions. Néanmoins, l’efficacité des
forces de sécurité libanaises est très relative quant à la prévention des attentats et le
contrôle de ces groupes.
Voitures piégées/Assassinats ciblés/attentats suicide
Des charges de forte intensité sont souvent utilisées par les terroristes au Liban.
L’organisation et l’expérience des mouvements terroristes et/ou des groupes radicaux
constituent un risque non-négligeable. Les militaires ainsi que les personnalités politiques ou
diplomatiques sont principalement visés par ces groupes.
Les attentats-suicide sont peu fréquents mais restent plausibles en cas de défaite d’un camp
extrémiste.
Enlèvements
46
Annexes
Confidentiel Entreprise
Si le risque d’enlèvement reste globalement limité au Liban, plusieurs incidents récents
montrent que ce phénomène tend à se développer, pour des motifs criminels et politiques.
Ainsi, un ingénieur travaillant pour une compagnie aérienne a été enlevé, en février 2009,
sur la route de l’aéroport. Par ailleurs, un pilote de la même compagnie avait été assassiné
quelques jours auparavant ; la route reliant Beyrouth à l’aéroport est donc un secteur à
risque.
Les zones de Beyrouth, de Tripoli et de la plaine de la Bekaa et de Baalbeck sont à éviter à
cet égard.
Echanges de tirs
Les affrontements armés sont fréquents au Liban en raison de l’existence de nombreuses
milices armées et entraînées. Le recours aux armes à feu est récurrent dans les camps
palestiniens, lors des rassemblements ou manifestations ainsi que lors d’affrontements avec
l’armée.
Attentat de type « Bombay »
Il n’y a pas eu ce type d’attentat au Liban récemment.
1.4 Bombardements Israéliens
L’enlèvement de deux soldats à la frontière israélienne avait déclenché la deuxième guerre
au Liban en juillet 2006. Si un accord a pu être trouvé, la question libanaise suscite toujours
des débats voire des inquiétudes en Israël, dans la sphère politique et militaire. En effet,
l’Etat hébreu n’est pas parvenu à vaincre les forces du Hezbollah au Sud Liban, son armée
Tsahal a été discréditée et son offensive critiquée y compris au sein de la population
israélienne. Enfin, des incidents avec des troupes de l’ONU ont été critiqué par certains pays
de la Communauté internationale.
L’offensive israélienne à Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 n’a pas suscité de véritable
réaction du Hezbollah et des autres acteurs politiques libanais. Pourtant, le succès de cette
opération a été suivi de la victoire des partis de droit conservateurs à la Knesset. Si le Parti
des Travaillistes de Ehud Barak n’a pas encore affiché son approbation à participer au
gouvernement mené par Benyamin Netanyaou, ce dernier est assuré d’obtenir une majorité
confortable. En outre, les partis d’Extrême-droite d’Avigdor Liebermann et du Shass ont
d’ores et déjà signifié leur participation à ce gouvernement. Une radicalisation de la politique
israélienne à l’encontre du Liban n’est donc pas à exclure.
Enfin, Israël a clairement mis en garde non pas le Hezbollah mais l’état libanais, en critiquant
les tirs de roquettes du sud Liban sur son territoire.
1.5 Accidents de la circulation
Le réseau routier au Liban n'est pas en très bon état et les infrastructures
ont considérablement souffert des récentes opérations militaires. En outre, les habitudes de
conduite libanaises sont particulièrement risquées. En effet, la vitesse excessive, les
conduites à risques y compris par mauvais temps, le non-respect, voire l'ignorance du code
de la route, constituent les principales causes d'accidents dans le pays. Les accidents
mortels sont fréquents et les piétons sont souvent les premières victimes de ces accidents.
47
Annexes
Confidentiel Entreprise
1.6 Catastrophes sanitaires et naturelles
Des tremblements de terre peuvent se produire au Liban, dans la région sud et notamment
près de Srifa, Tyr et Nabatyeh.
Des pluies diluviennes provoquent parfois de fortes inondations chaque hiver.
Le Liban est principalement affecté par les maladies suivantes :
-Les maladies liées à la consommation de nourriture : diarrhées, Giardasis, hépathite A et B,
Fièvre Typhoïde
-Les maladies liées à la consommation d'eau : Schistosomiasis, maladies diarrhéiques sont
aussi très répandues.
-Le SIDA est peu répandu dans le pays.
-Quelques cas de grippes aviaires ont été rapportés au Liban et dans les pays limitrophes.
2.0 Vulnérabilités
Les spécificités de la mission européenne au Liban en termes de visibilité, de dispersion du
personnel ainsi que de durée de la mission induisent plusieurs types de vulnérabilités.
2.1 Conditions générales de la mission
Attitude à l’égard de l’Union européenne
En 2006, l’Union européenne a dénoncé l’ampleur de l’offensive israélienne sur le Liban tout
en critiquant l’envoi de roquettes sur le sol de l’Etat hébreu, et a appelé à la cessation
immédiate des hostilités. En 2007, suite aux tensions au sein de la sphère politique
libanaise, l’Union européenne a salué la reprise du dialogue au Liban en septembre 2008, en
apportant son soutien au Président Sleiman dans la poursuite du dialogue politique national,
tout en condamnant les violences interconfessionnelles.
De manière générale, l’Union européenne a adopté une position médiane en ce qui
concerne le Hezbollah : celui-ci n’est pas inscrit sur la liste des organisations terroristes
tandis que certains de ses chefs et officiers sont considérés comme terroristes. Aussi, cette
attitude pourrait être mal interprétée par certains groupes politiques qui pourraient dénoncer
une certaine partialité de l’Union européenne. Toutefois, l’Union européenne a toujours
apporté son soutien politique et financier au Liban et sa position lui confère une image
globalement positive parmi la population libanaise, à la différence des autres forces
étrangères.
Spécificités de la situation politique au Liban
Bien que la situation politique libanaise soit globalement bien connue, plusieurs variables et
explications ne sont pas facilement assimilables par les non-Libanais. En effet, les coalitions
sont changeantes et les accointances claniques, régionales, religieuses et politiques voire
personnelles font partie intégrante du débat politique libanais. Aussi, il se peut qu'il soit
48
Annexes
Confidentiel Entreprise
difficile pour les observateurs de se faire une idée juste des événements se déroulant sur
place (manifestations, émeutes etc…).
Aussi, les tensions politiques et sociales peuvent rapidement dégénérer en violences,
émeutes ou échanges de coups de feu. Il est également possible que des incidents
surviennent aux abords des bureaux de vote. Des tirs ou des jets de grenade pourraient
également se produire, comme manifestation de mécontentement à l'annonce des résultats
Il est nécessaire que les observateurs sélectionnés soient conscients de la complexité du
contexte politique libanais. Ainsi, la zone Sud du Liban, de Beyrouth-Sud à Tyr, en passant
par Saïda, est totalement passée sous le contrôle du Hezbollah et du parti Amal ;
l’omniprésence, l’organisation et la discipline de leurs troupes indiquent que la région est
sous l’autorité non-contestée de ces partis et que peu d’incidents seraient susceptibles de
s’y dérouler, avant les élections.
2.2 Visibilité et dispersion du personnel
La visibilité des observateurs de l'Union européenne est à prendre en compte. En effet, si les
observateurs ne sont pas visés par les attentats, ils pourraient être indirectement affectés
(blessures, violences consécutives, bouclages de zones…) voire devenir la cible des
violences en cas de bouleversement de la donne politique libanaise, notamment aux
lendemains des élections. De même, les observateurs pourraient également représenter une
cible potentielle d’enlèvement, en raison de leur visibilité et de leur impact médiatique.
En outre, le report des élections pourrait accentuer les tensions et entraîner des violences.
Enfin, si la situation sécuritaire peut être encadrée à Beyrouth et dans certaines grandes
villes, il sera difficile d'assurer une protection optimale dans certaines zones plus isolées,
comme à Baalbeck, ou dans les zones contrôlées par le Hezbollah et les groupes islamistes,
dans le sud du pays.
2.3 Durée
Pendant près de deux mois, l'équipe principale (« Core Team ») sera présente et visible
dans Beyrouth et, pour plus d'un mois, les observateurs seront sur le terrain. Une cellule
terroriste organisée disposerait donc du temps nécessaire pour préparer des attaques, bien
que l’Union européenne ne représente pas une cible privilégiée pour ces groupes.
3. 0 Evaluation des risques et leur atténuation/réduction
3.1 Principaux risques
En raison de la multiplicité des menaces, la mission doit être minutieusement préparée de
manière à réduire au maximum les vulnérabilités de l’équipe.
3.1.1 Terrorisme
Le risque d’attentat est relativement élevé au Liban. Il est cependant difficile de prévoir leur
intensité tout autant que leur fréquence, d’autant plus que ces données peuvent varier sur la
durée de la mission. Les principaux moyens terroristes au Liban sont :
49
Annexes
Confidentiel Entreprise
-attentats ciblés à la voiture piégée visant les bâtiments gouvernementaux ainsi que les
personnalités politiques de tous bords, notamment à Beyrouth, Baalbeck. Le Sud du Liban
devrait être épargné par les attentats.
- les attentats-suicide sont rares mais restent plausibles, particulièrement à la suite des
élections.
3.1.2 Emeutes / mouvements de foule / violences
Le principal risque est de se trouver pris dans des échanges de feu durant une manifestation
ou près un bureau de vote. Une réaction rapide et efficace doit être prévue et mise en place.
Les observateurs doivent être conscients de la nécessité d’obéir aux recommandations de
leur personnel de sécurité.
3.1.3 Enlèvements et attentats ciblés
Les enlèvements et les prises d’otages visant des expatriés sont en pleine recrudescence.
Des mesures de précaution supplémentaires doivent être prises lors de tout déplacement et
la sécurité renforcée dans les hôtels. Une escorte est nécessaire pour chaque déplacement.
3.1.4 Bombardements israéliens
Si une offensive israélienne devait se produire, il serait nécessaire de prévoir un plan
d’évacuation du Liban, via Chypre.
3.1.5 Accidents de la circulation
En voiture comme à pieds, il est nécessaire de faire preuve d’une vigilance accrue ; les
panneaux de signalisation sont à titre « indicatif » au Liban.
3.1.6Limitation et étapes du déploiement
En raison de la forte instabilité de la situation politique libanaise, toutes les éventualités
doivent être envisagées. Ainsi, en dépit des faibles probabilités, il s’agit de prendre en
compte les risques d’enlèvements, d’attentats ciblés, notamment dans Beyrouth, mais
également de prévoir une potentielle évacuation, vers Chypre, des observateurs en cas de
flambées de violences.
Il est nécessaire d’envisager un dispositif accu de sécurité afin de parer à toute éventualité.
Ce dispositif devra reposer sur un réseau « pluri-sensibilités ». Pour le bon déroulement de
la mission, il est donc nécessaire de faire reposer le dispositif de sécurité sur un réseau
équilibré tant en termes de logistique que d’appuis aux sensibilités différentes. Un réseau
solide et transparent de sécurité mais également représentatif des tendances sont les
garanties de la réussite d’une telle mission. Chaque intermédiaire transmettra ensuite les
directives.
La zone de Beyrouth Est semble le quartier le plus sûr pour loger les observateurs. Les
banlieues Sud et Est de la capitale constituent des zones à risques quant à l’éclosion
d’émeutes, de mouvements de foule voire de violences armées, inter et intra
communautaires.
50
Annexes
Confidentiel Entreprise
L’armée libanaise peut constituer un solide appui, à la différence des autres forces de
maintien de la paix, dans la mesure où sa dimension intercommunautaire a permis
d’encadrer le pays au-delà des divergences confessionnelles et politiques. Cependant, si
l’Armée se divisait, avant ou après les élections, une aggravation radicale du climat
sécuritaire libanais serait à prévoir.
Camps palestiniens
Zones à risques (particulièrement en période électorale)
Plaine de la Bekaa
Frontière israélienne (mines, risque de bombardement)
51
Annexes
Confidentiel Entreprise
REGION
BEYROUTH,
centre
RISQUE
Terrorisme
Troubles sociaux
Violence électorale
Enlèvements
Bombardements israéliens
CONCLUSION
Déploiement possible avec
précaution
BEYROUTH,
aéroport
Terrorisme
Troubles sociaux
Bombardements israéliens
Possibilité de blocage
Déploiement possible avec
précaution
BEYROUTH,
banlieue Sud
Terrorisme
Violence électorale
Enlèvement
Troubles sociaux (émeutes,
mouvements de foule)
Arrestations arbitraires
Terrorisme
Troubles sociaux (émeutes,
mouvements de foule)
Terrorisme
Violence électorale
Troubles sociaux (présence
forte de milices et mouvements
fondamentalistes)
Enlèvements
Terrorisme
Violence électorale
Troubles sociaux
Enlèvements
Terrorisme
Violence électorale
Troubles sociaux
Troubles sociaux
Violence électorale
Bombardements israéliens
Troubles sociaux
Violence électorale
Violences (tirs de roquette)
Bombardements israéliens
Déploiement possible avec
restrictions
Région Sud,
frontalière avec
Israël
Mines terrestres
Bombardements israéliens
Déploiement possible avec
fde ortes restrictions
Abords des camps
palestiniens
Troubles sociaux
Terrorisme
Déploiement possible avec
de fortes restrictions
BEYROUTH,
banlieue Est
BAALBECK
Plaine de la Bekaa
TRIPOLI
SAÏDA/SIDON
TYR/SOUR
Déploiement possible avec
précaution
Déploiement possible avec
de fortes restrictions
Déploiement possible avec
de fortes restrictions
Déploiement possible avec
restrictions
Déploiement possible avec
restrictions
Déploiement possible avec
restrictions
52
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe XI : Rapport sécuritaire des équipes GEOS en
Afghanistan (source OTAN)
WEEKLY
SECURITY ASSESSMENT–W 26
Date: June 28th, 2009
Purpose: The purpose of this document is to display a weekly assessment of the security
situation in each region of Afghanistan. Only the most important events of each region are
reported.
53
Annexes
Confidentiel Entreprise
I. Week 26 overview and threat analyze


Noticeable decrease of the number of incidents since the middle of the week
Very low level of ISAF/OEF casualties in comparison with the last 2 weeks
Weekly security situation
The security situation has been considered as critical during the last two weeks due to the
important number of ISAF/OEF casualties (14 KIA and 105 WIA during weeks 24 and 25).
This week has seen a noticeable decrease of the number of incidents and, of course, of the
number of victims.
However, this decrease does not mean the situation is starting to be better. It is probably just
an exceptional calm down before a new wave of violent attacks.
Perspectives and Recommendations
It is now end of July. The next Presidential elections are very close (August 22nd).
In the next few weeks, many incidents have to be expected.
Targets will be multiple. First of all, the presidential candidates may be considered as the
primary target of INS because they are the symbol of renewal for Afghanistan; which is
mainly not expected by INS.
Then, the US troops will be the second aim of INS. The arrival of a new contingent before the
end of summer (about 2000 soldiers, and more than 2000 only for Kabul) is a good reason
for INS to strike harder Coalition forces.
To finish with, all Westerners, NGOs, humanitarian workers…will remain interesting targets
due to the financial cost they have, but also for the psychological aspect that a kidnapping of
such people represents.
54
Annexes
II.
Confidentiel Entreprise
Threat and Risk assessment by region
This assessment aims at providing a general threat assessment and risk mapping by area.
1.1 The North
Points of Presence: PRTS are: Mazar e Sharif (BALKH), Meymana (FARYAB), Kunduz
(KUNDUZ), Pol e Khomri (BAGHLAN), Feyzabad (BADAKHSHAN)-RC North: Mazar e
Sharif
Weekly most important Incidents
-
IED strike in Kunduz (IVO Kunduz Airfield) on June 23rd, resulting in 3 KIA ISAF
IED strike in Jowzjan on June 23rd, resulting in 3 killed LN
Weekly Assessment
Two incidents have sullied the peace of RC North:
These incidents are no more exceptional but do not indicate a relevant increase of the
violence in this part of the country.
INS’ will is to implement a permanent insecurity climate.
Updated Threat and Risk Mapping RCN
PRTS/
Mazar e Sharif
Meymana
Kunduz
Faizabad
Pol e Khomri
Mapping
THREATS
Religious
clashesinfluence
remote
remote
remote
remote
remote
Ethnicinfluenceclashes
occasional
occasional
remote
remote
remote
Warlordism
occasional
remote
occasional
occasional
remote
IED attacks
remote
remote
occasional
remote
occasional
Other AttacksSAF RPG etc..
remote
remote
occasional
remote
occasional
RISKS
55
Annexes
Confidentiel Entreprise
Recommendations
Movements
-In order to reach local PRTs and for short distance trips, the use of vehicle (ISAF shuttle
with escort) can be contemplated if the security situation allows (PRT MES).
-In order to reach remote PRTs the use of airlift (helicopter or plane) is recommended.
-The movements between Mes and Pol e Khomri (and way back) will have to be
planned, prepared and carried out according to the current threat level on this
itinerary.
1.2 The East
Points of Presence: PRTS are: Bagram, Parwan, Ghazni (GHAZNI), Khowst (KHOWST),
Sharan (PAKTIKA), Gardez (PAKTiA), Jalalabad (NANGARHAR), Asadabad (KUNAR),
Bamian (BAMIAN). Porun (NURISTAN), Mehtarlam (LAGHMAN), Pal E Alam (LOGAR),
Kowt e Ashrow (MAYDAN WARDAK) - RC East: Bagram
Weekly most important Incidents





Suicide attack IVO PRT Khowst on June 22nd, resulting in 10 killed LN and 42
wounded
Fights and IED strike in Kunar on June 24th, resulting in 1 KIA ANP, 2 WIA ANP and 1
WIA ISAF
Ambush in Tagab (Kapisa) on June 26th, resulting in 1 WIA (FR) ISAF
Fights in Giro (Ghazni) on June 27th, resulting in 1 WIA ISAF
A daily average of 3 to 5 events a day.
Weekly Assessment
Regarding the past two weeks, the situation seems to be better this week.
Less than 5 incidents occurred every day, and very few casualties have been reported.
Anyway the attacks will certainly increase during the next few days or weeks.
56
Annexes
Confidentiel Entreprise
Threat and Risk mapping
PRTS/
Bagram
Kowt e
Ashrow
Ghazni
Wardak
Khowst
Sharan
Gardez
Jalalabad
Asadaba
d
Bamian
Mehtar
Lam
Mapping
THREATS
Religious
clashesinfluence
low
low
low
remote
remote
occasio
nal
occasional
occasional
occasion
al
low
remote
Ethnicinfluenceclashes
low
low
low
remote
remote
occasio
nal
occasional
occasional
occasion
al
low
remote
IED attacks
occasion
al
probable
frequent
probable
probable
probabl
e
occasional
occasional
occasion
al
low
occasional
Suicide
bombings
occasion
al
occasion
al
occasional
occasion
al
occasional
probabl
e
remote
occasional
occasion
al
low
remote
occasion
al
frequent
frequent
occasion
al
probable
probabl
e
frequent
occasional
occasion
al
low
occasional
remote
occasion
al
occasional
occasion
al
occasional
probabl
e
occasional
occasional
occasion
al
remote
occasional
RISKS
SAF mortar
RPG attacks
Abductions
Recommendations
Movements
-Movement by vehicle has to be avoided. In order to reach PRTs the use of airlift (helicopter
or plane) is highly recommended.
-Road cargo convoys must be avoided and air delivery preferred (delivery of Porun
and Ghazni are scheduled in the next couple of weeks)
-The roads connecting the border provinces with the rest of the country remain risky
itineraries.
57
Annexes
Confidentiel Entreprise
1.3. The South
PRTS are, Kandahar (KANDAHAR), Lashkar Gah (HELMAND), Tarin Kwot (URUZGAN),
Qalat (ZABUL), HELMAND
Weekly most important Incidents






IED strike in Kandahar on June 22nd, resulting in 8 WIA ANA and 2 wounded LN
Attack against a ABP CP on June 23rd, resulting in 12 KIA and 8 WIA ABP
IED strike in Narri Sarraj (Helmand) on June 23rd and 26th resulting in 4 killed LN and
14 wounded LN
Fights in Lashkar Gah on June 27th, resulting in 7 KIA ANP
IED strike in Zhari (Kandahar) on June 28th, resulting in 1 killed LN
Like in RC East the average of events is decreasing since several days, to reach a
daily basis of 3 to 5 incidents.
Weekly Assessment
Since many months Helmand remains the most targeted province of the entire country.
However some other provinces know also many serious events evry week, such like
Kandahar or Oruzgan.
The security situation should not be better in the next weeks and some important INS
operations have to be expected close to the presidential elections.
Threat and Risk mapping
PRTS/
Kandahar
Lashkar Gah
Tarin Kwot
Qalat
Religious clashesinfluence
probable
occasional
remote
remote
Ethnic- influenceclashes
probable
occasional
remote
remote
IED attacks
frequent
probable
frequent
frequent
SAF, mortar RPGs
attacks
frequent
frequent
frequent
probable
Abduction
probable
probable
occasional
probable
Mapping
THREATS
RISKS
58
Annexes
Confidentiel Entreprise
Recommendations
Movements
-Movements by vehicle have to be completely restricted. In order to reach remote PRTs the
use of airlift (helicopter or plane) is compulsory.
1.4 The West
PRTS are: Herat (HERAT), Farah (FARAH), Chaghcharan (GHOR), Qal’e Naw (BADGHIS).
Weekly most important Incidents





Fights in Murghab (Baghdis) on June 24th, resulting in 2 KIA ANA, 1 WIA ANA and 1
WIA ISAF
Suicide bombing in Herat on June 24th, resulting in 4 wounded LN
IED strike in Murghab (Baghdis) on June 27th resulting in 1 KIA ANA and 1 WIA ANA
IED strike in Gulistan (Farah) on June 27th, resulting in 4 WIA ISAF
Fights in Bala Buluk (Farah) on June 28th, resulting in 1 KIA ANP and 3 WIA ANP
Weekly Assessment
RC West has known its worth week since many months.
There is no specific explanation, except perhaps the proximity of the elections and the desire
of INS to see foreigners leave the country.
The attacks have been conducted in different locations, targeting either ISAF/ANSF or
civilian groups.
The monitoring of the next weeks will permit to better analyze the evolution in this so far quiet
RC.
59
Annexes
Confidentiel Entreprise
Threat and Risk mapping
PRTS/
Herat
Qal e Naw
Farah
Chagcharan
Religious clashes-influence
occasional
remote
remote
low
Ethnic- influence- clashes
occasional
remote
occasional
low
Warlord
occasional
probable
probable
remote
IED attacks
occasional
remote
occasional
remote
Other Attacks
occasional
remote
occasional
occasional
probable
remote
probable
low
Mapping
THREATS
RISKS
Abduction
Recommendations
-In order to reach remote PRTs the use of airlift (helicopter or plane) is compulsory.
-Movement by vehicle (ISAF shuttle with escort) can be considered from RC Herat to PRT
Herat if the security situation allows.
1.5 RCC and Kabul
Weekly most important Incidents
-
IED strike in Dih Sabhz (Kabul) on June 27th, resulting in 2 killed L and 1 truck
destroyed
Weekly Assessment
Only one single event sullied the week in RCC. This event occurred outside Kabul, about
15km east from the city centre.
60
Annexes
Confidentiel Entreprise
The security situation has been stable for many weeks in the Capital, but the presidential
elections will give INS good reasons and opportunities to launch heavy attacks or conduct
kidnappings.
The highest vigilance must be maintained, especially for Westerners.
Threat and Risk mapping
RISK
PROBABILITY
IMPACT
RATING
IED attacks
Probable
Critical
Extreme
Suicide bombings
Probable
Critical
Extreme
Abductions
Remote
Critical
Extreme
Armed attacks-RPGs
Probable
Serious
High
Civil unrest
probable
Serious
Medium
Recommendations
-Movcon must be used for all the scheduled transportations. Non scheduled transportations
must be avoided.
-Every movement conducted with Thales armored vehicles must be scheduled with 48h
notice
-Every European civilian must be considered as a potential target for kidnappers, so
exiting the ISAF compounds without any military protection is strictly forbidden.
ABBREVIATIONS
Listed below are a number of common abbreviations used in this report.
ABP
AFGHAN Border Police
ANA
AFGHAN National Army
ANP
AFGHAN National Police
ANSF
AFGHAN National Security Forces
AP
Anti-Personnel
ASF
AFGHAN Special Forces
AT
Anti-Tank
BAF
Bagram Air Field
BBRCIED Bicycle Borne Remote Controlled Improvised Explosive Device
BBIED Body Borne Improvised Explosive Device
CAS
Close Air Support
CQA
Close Quarter Assassination
61
Annexes
Confidentiel Entreprise
COIN
Counter Insurgency Operations
CoP
Chief of Police
CP
Checkpoint
DC
District Centre
EF
Enemy forces
EOD
Explosive Ordnance Disposal
FOB
Forward Operating Base
FP
Firing Point
GoA
Government of AFGHANISTAN
HIG
HEZB-I-ISLAMI GULBUDDIN
HQ
Headquarters
HVT
High Value Target
IDF
Indirect fire (Rockets and mortars)
IEC
Independent Election Commission
IED
Improvised Explosive Device
INS
Insurgents
ISAF
International Security Assistance Force
IVO
In the Vicinity Of
KAF
KANDAHAR Airfield
KAIA
KABUL International Airport
KCP
KABUL City Police
KIA
Killed in action
MCIED Motor cycle improvised explosive device
MCN
Ministry of Counter Narcotics
MO
Modus Operandi
MOD
Ministry of Defence
MOI
Ministry of Interior
NATO
North Atlantic Treaty Organisation
NBD
Non-Battle Death
NBI
Non-Battle Injury
NGO
Non-Governmental Organisation
NSTR
Nothing Significant to Report
NSD
National Security Directorate
OEF
Operation Enduring Freedom (US Operation with a separate command structure and remit to
ISAF, predominantly operating in the EASTERN region)
OP
Observation Point
OPSEC
Operational Security
PB
Patrol Base
PD
Police District
PEF
Poppy Eradication Force
PPIED
Pressure plate IED
PRT
Provincial Reconstruction Team
PSC
Private Security Company
QRF
Quick Reaction Force
RCIED
Radio controlled IED
RPG
Rocket Propelled Grenade
RTA
Road Traffic Accident
SAF
Small Arms Fire
SOP
Standard Operational Procedure
TTP
Tactic, Technique and Procedures
UN
United Nations
UN DSS United Nations Department of Safety and Security
UXO
Unexploded Ordinance
VBIED Vehicle Born IED
WIA
Wounded in action
WFP
World Food Program
WHO
World Health Organization
62
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe XII : Tableau récapitulatif des principales SMP
dans le monde
63
Annexes
Confidentiel Entreprise
64
Annexes
Confidentiel Entreprise
Annexe XIII : Article de Sami Makki : Sociétés
militaires privées dans le chaos irakien
Une vision classique de la guerre voudrait que celle-ci soit l’œuvre d’armées publiques.
Néanmoins, historiquement, les acteurs des conflits ont souvent été des entités privées à but
lucratif. Aujourd’hui, la situation chaotique de l’Irak met en évidence l’importance sans
précédent de l’« externalisation » de certaines fonctions de défense aux Etats-Unis.
Fournissant hommes, services et matériels, des sociétés militaires privées (SMP) occupent
une place grandissante dans l’architecture de sécurité nationale. Ce recours aux entreprises
dites « de sécurité » facilite la projection ponctuelle de forces à l’étranger, étend l’influence
géopolitique et technologique des grandes puissances, permet de contourner les contrôles
parlementaires, évite les conséquences néfastes d’actions à la légitimité douteuse, se
substitue à des armées aux moyens réduits. Dans les pays du Sud, le recours aux SMP est
la marque d’un affaiblissement global des Etats, dont les budgets se réduisent. Dans les
nations industrialisées, il permet aux élites politiques d’utiliser, à leur avantage, la porosité
des frontières entre public et privé. Dans tous les cas, en brouillant les repères, ce mélange
des genres s’effectue aux marges du droit et de la responsabilité politique.
Par Sami Makki
Quelques mois après la chute du régime de M. Saddam Hussein, on dénombrait en Irak près
de 20 000 personnes relevant de la sécurité privée. L’incapacité des troupes américaines à
maintenir l’ordre et la demande grandissante des acteurs internationaux comme des
investisseurs américains présents en Irak expliquent ce phénomène. Avec la dégradation
des conditions de sécurité, ces groupes occidentaux – les sociétés militaires privées (SMP),
ou private military companies – ont effectivement proliféré pour représenter officiellement un
ensemble de plus de vingt-cinq SMP, essentiellement américaines et britanniques,
répertoriées par les services du département d’Etat américain dans un document intitulé
« Security Companies Doing Business in Iraq », daté de mai 2004. Ces sociétés ne sont que
la partie commerciale émergée d’un monde plus sombre.
Depuis la fin de la guerre froide, les pratiques d’externalisation (outsourcing) se sont
rapidement développées au sein des forces armées américaines, sous les effets conjugués
de la mondialisation des industries militaro-industrielles, de la réduction des armées et des
exigences de « rationalisation » des budgets de la défense. Forme avancée de soustraitance, pour des volumes financiers importants et impliquant un partage des risques entre
l’Etat et l’industrie privée, l’externalisation constitue d’abord une application des méthodes du
new public management (nouvelle gestion de l’Etat), conforme aux politiques libérales de
privatisation (1).
Ces nouveaux partenariats public/ privé sont censés répondre aux contraintes budgétaires et
dégager des fonds permettant de moderniser les forces armées, de développer et d’acquérir
de nouveaux systèmes d’armes. Le département de la défense affirmait ainsi, en 2002, qu’il
pourrait économiser plus de 11 milliards de dollars entre 1997 et 2005 grâce à
l’externalisation. Il s’agissait surtout d’effets d’annonce destinés à occulter les conséquences
de la transformation de l’organisation et de l’économie de la défense, par la réduction du
nombre d’employés fédéraux, au profit du secteur privé.
Les critiques ont été dures lorsque l’armée américaine a annoncé, en octobre 2002, que plus
de 200 000 emplois allaient être « externalisés » dans le cadre de la troisième phase de
privatisation. Pour de nombreux experts, la radicalité de cette réforme n’entraînera pas
nécessairement une plus grande efficacité (2). Selon le syndicaliste Robert Harnage,
65
Annexes
Confidentiel Entreprise
président de la Fédération américaine des fonctionnaires fédéraux, « le nombre de
personnels travaillant sous contrat avec la défense était quatre fois plus important que le
nombre de fonctionnaires civils ». De son point de vue, l’externalisation « signifie donc une
suppression d’emplois et la disparition d’une certaine éthique de la responsabilité (3) ».
Dans le cadre de l’externalisation des services aux armées en opérations extérieures, plus
de 3 000 contrats ont été signés entre les gouvernements successifs et les SMP, entre 1994
et 2004, pour plus de 300 milliards de dollars. Ces firmes se nomment DynCorp, Military
Professional Ressources Inc. (MPRI) ou Kellogg Brown and Root (KBR). Leur entrée s’est
traduite par une augmentation progressive du nombre de personnels du secteur privé aux
côtés des forces armées américaines (logistique, maintenance, génie, ingénierie en
systèmes d’armes) sur le champ de bataille. Lors de la première guerre du Golfe de 1991, le
ratio était d’environ 1 acteur privé pour 100 soldats ; il est passé à 1 pour 10 en 2003. Dans
la phase actuelle du déploiement en Irak, ces acteurs privés représentent la deuxième force
d’occupation, soit l’équivalent de 20 % des forces américaines.
D’un point de vue économique, et malgré les économies budgétaires de 4,5 à 6 milliards de
dollars par an envisagées par le conseil scientifique de la défense (Pentagone), les baisses
de dépenses espérées ne sont pas au rendez-vous. Pour plusieurs de ces contrats, la Cour
des comptes américaine a montré que le coût réel dépassait de plusieurs millions de dollars
les estimations et que des abus avaient amené à une surfacturation importante de certains
services dans les marchés de la reconstruction en Irak[US GAO, Contingency Operations :
Army Should Do More to Control Contract Cost in the Balkans, NSDIAD-00-225,
octobre 2000.
]]. Dirigée jusqu’en 2000 par l’actuel vice-président Richard Cheney, la multinationale
Halliburton a remporté en 2003, à travers sa filiale KBR notamment, un ensemble de
contrats pour une valeur de plus de 1 milliard de dollars et a été directement impliquée dans
des scandales relatifs aux conditions d’attribution des contrats, prouvant la collusion
d’intérêts entre l’administration Bush et les multinationales du complexe militaro-industriel
américain (4).
Flexibilité et capacité de réaction rapide
Au-delà de la « rationalisation budgétaire » et de la dimension idéologique initiale de
l’externalisation, une réflexion stratégique a été lancée. Engagés à travers le monde dans
une guerre de faible intensité mais durable contre le « terrorisme », tout en préparant leurs
forces armées à de grandes confrontations, les Etats-Unis ne peuvent affaiblir leur
leadership par un retrait total des espaces de moindre importance stratégique. D’où la
délégation de certaines tâches, afin de décharger les forces armées des missions les moins
vitales pour la sécurité nationale.
Une part grandissante de ces programmes entendent également déployer des forces en
optimisant la flexibilité et les capacités de réaction rapide, par une élimination des étapes de
contrôle administratif et des procédures bureaucratiques. Qui plus est, ils offrent une solution
de rechange à une politique étrangère sous contrôle du Congrès en ce qui concerne l’envoi
de troupes au sol, l’objectif politique du « zéro mort » et la conduite d’actions clandestines.
Ils peuvent également permettre des opérations en contradiction avec les choix stratégiques
« officiels » : tout en affichant sa neutralité et en s’impliquant dans le maintien de la paix en
Bosnie, à travers l’Implementation Force (IFOR), le gouvernement américain a laissé MPRI
faciliter un trafic d’armes en violation de l’embargo de l’ONU et entraîner l’armée de la
Fédération croato-musulmane qui préparait la grande offensive de 1994 en Krajina (5).
66
Annexes
Confidentiel Entreprise
Les firmes américaines (Vinnell Corp., MPRI, Cubic ou Logicon) ont formé et entraîné les
forces armées de plus de quarante pays durant les années 1990, dans le cadre des
programmes de coopération militaire (6). Ces réseaux constituent d’excellents relais pour la
diffusion des normes militaires américaines en Amérique latine, en Afrique et au ProcheOrient, et pour la construction d’alliances ad hoc. Sur le continent africain, les SMP sont
chargées de la logistique militaire américaine et de la gestion d’experts soutenant les
opérations d’urgence. Elles ont par ailleurs développé des stratégies d’expansion et de
prédation des nouveaux marchés, en Europe ou dans les pays du Sud.
Les SMP jouent donc désormais un rôle vital dans le système de défense américain et,
notamment, dans le soutien à sa logique expéditionnaire (7). Nombre d’entre elles ont,
depuis plusieurs années, effectué un important travail de lobbying pour se présenter comme
des partenaires fiables dans la gestion des opérations de paix. Au risque d’approfondir la
confusion qui existe déjà entre aide au développement, aide humanitaire et opérations
militaires.
Cette phase a été précédée d’une restructuration de l’industrie de défense américaine, où de
nombreuses fusions/ acquisitions se sont produites depuis cinq ans (8). Grâce aux activités
de services, les multinationales qui proposent d’utiliser les nouvelles technologies de
l’information et de la communication (NTIC) pour « dominer les futurs champs de bataille »
pénètrent un secteur lucratif. Comme l’expliquait le dirigeant de L-3 Communications,
M. Frank Lanza, lors de l’acquisition de MPRI, en 2000 : « MPRI est une société en pleine
expansion avec de bonnes marges de profit et des avantages compétitifs que nulle autre
entreprise ne peut égaler dans le domaine de l’entraînement des forces, et ses services sont
complémentaires de nos produits. (...) MPRI est aussi très active sur la scène internationale,
le changement de climat politique ayant entraîné une augmentation de la demande de
certains services... Par ailleurs, ces programmes ont tendance à s’étendre et à nous
conduire vers d’autres opportunités (9). »
Revers de la médaille, un rapport du Government Accountability Office (GAO) a souligné le
manque de contrôle des SMP, aucun système centralisé n’étant capable de suivre les
nombreux contrats d’externalisation passés par les agences américaines (10). Bien que la
réglementation internationale demeure totalement inadaptée à la lutte contre les dérives du
mercenariat entrepreneurial (voir « Le grand bazar des armes ») et malgré l’existence d’un
contrôle de la vente de services militaires aux Etats-Unis, les pratiques actuelles visent à
contourner ces législations, notamment dans le domaine du renseignement et des
opérations spéciales (11).
Pour l’administration républicaine, l’exploitation de ces vides juridiques constitue un élément
de réponse efficace au terrorisme. Mais cette déresponsabilisation du politique par
l’externalisation pose les limites de cette « mercenarisation » déguisée. La façade
commerciale et libérale de cette dynamique peut entraîner de graves dérives (12).
L’utilisation croissante des ressources civiles pour soutenir les interventions longues, en
mobilisant au maximum les forces de réserve et les acteurs privés, va jusqu’à menacer
l’équilibre de l’armée professionnelle mis en place après la guerre du Vietnam. Par ailleurs,
début 2004, des opérateurs travaillant pour les SMP américaines CACI Inc. et
Titan Corporation ont été impliqués dans le scandale des mauvais traitements aux
prisonniers irakiens.
La porte ouverte aux abus
Pour M. Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, qui s’exprimait devant la
presse le 30 avril 2004, « si le Pentagone envisage d’utiliser des contractants privés pour
des missions militaires ou de renseignement, il doit s’assurer qu’ils sont sujets à des
67
Annexes
Confidentiel Entreprise
restrictions et des contrôles légaux, [car permettre à ces opérateurs] d’agir dans un vide
juridique est une invitation aux abus ». En 2000, un rapport de la très officielle Université
nationale de la défense de Washington reconnaissait pour sa part : « La privatisation est
peut-être moins coûteuse qu’une intervention militaire, mais la qualité du résultat et le
respect des droits humains peuvent être compromis (13). »
Dans l’externalisation, on distingue traditionnellement les services de soutien aux armées et
les fonctions opérationnelles sur le champ de bataille. Toutefois, les lignes de partage sont
devenues floues depuis le 11-Septembre. Du fait du choix politico-stratégique en Irak,
externalisation et mercenarisation se fondent dans de nouvelles doctrines opérationnelles, et
les acteurs privés ont été impliqués à plusieurs reprises dans des combats.
Après la défaite irakienne, la sécurisation des sites sensibles a très rapidement été confiée à
des entités privées, sans qu’existent de réels moyens pour les contrôler. En
septembre 2003, le gouvernement américain annonçait que la société Erinys Iraq Ltd. serait
chargée de former des milliers d’Irakiens pour garder les installations aux alentours de
l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan, soumis à de nombreuses attaques. Pour occuper des postes
d’encadrement et former les recrues travaillant pour Erinys Iraq, des éléments d’élite de la
police sud-africaine sont présents en nombre (lire « En Afrique, une nouvelle génération de
“chiens de guerre” »). Effet boomerang, cette dynamique affecte gravement les institutions
sécuritaires et militaires occidentales : attirés par des rémunérations parfois dix fois
supérieures, les personnels des forces spéciales fuient vers le privé (14). Sur le long terme,
cette hémorragie de ressources humaines surqualifiées peut s’accompagner d’une perte de
savoir-faire (maintenance des systèmes d’armes sophistiqués, formation des pilotes)
développé exclusivement dans le privé.
L’absence de toute forme d’unité de commandement et de contrôle, tout comme l’inexistence
de procédures standardisées de recrutement des personnels des SMP, inquiète un nombre
croissant d’officiers américains. Les prises d’otages et les assassinats des « soldats privés »
se multiplient, et les militaires ne sont pas en mesure de protéger ces « civils ». Les quatre
hommes brûlés et pendus par la foule à Fallouja, fin mars 2004, et dont la mort a été à
l’origine de violentes combats, étaient des employés de la société américaine Blackwater
Security.
Bien que le plan de désarmement, de démobilisation et de réintégration (théorique) dans la
vie civile des anciens soldats irakiens, mal conçu et mis en œuvre de manière désastreuse,
ait créé un « vide sécuritaire », le Pentagone a rendu publique, fin juin 2003, la signature
d’un contrat d’une valeur de 48 millions de dollars au bénéfice de Vinnell Corp. en vue de
créer et d’entraîner le noyau de la nouvelle armée irakienne. D’autres firmes comme MPRI
ont été associées à ce programme en tant que sous-traitants. Dans le même temps, la
formation des forces de police irakiennes avait été confiée à DynCorp Aerospace
Operations, dès avril 2003, pour le compte du département d’Etat.
Enfin, avec le développement des milices locales et l’intensification de ce que les Américains
décrivent comme une insurrection, l’Irak est entré dans une spirale de violence où
l’intervention de personnels de la sécurité privée a paradoxalement entraîné un
accroissement de l’instabilité, au point d’en faire un marché très lucratif, avec des
rémunérations pouvant aller jusqu’à 1 000 dollars par jour. Plusieurs milliers d’anciens
militaires travaillent dans le cadre de contrats de sécurité au service d’agences civiles
occidentales, Kroll et Control Risks assurant par exemple la sécurité des personnels de
l’Agence américaine du développement international (Usaid) et des personnels de la
diplomatie et de la coopération britanniques.
68
Annexes
Confidentiel Entreprise
La crise irakienne montre bien que ces acteurs privés, présents durant les phases
essentielles du conflit et de l’après-conflit, remplissent des fonctions indispensables à
l’exercice de la force par la puissance américaine. La prolifération du mercenariat
entrepreneurial occidental dans ce pays est le résultat d’une politique délibérée
d’expérimentation de nouvelles formes d’intervention. Mais ces choix politiques ignorent
l’importance des difficultés actuelles, comme le montre l’attribution, en mai 2004, d’un contrat
de 293 millions de dollars à Aegis Defence Service (une SMP créée en 2003 et dirigée par le
colonel britannique Tim Spicer) destiné à coordonner plus de cinquante sociétés privées et à
fournir une protection rapprochée aux entreprises de reconstruction.
Pourtant, de nombreux diplomates anglo-saxons ne semblent pas considérer la privatisation
comme préoccupante. En mai 2004, un haut responsable civil de la coalition avait au
contraire affirmé, lors d’une conférence à Paris, sous réserve d’anonymat, que cette
prolifération des SMP était « une situation saine », qui pourrait être répétée si elle aboutissait
à terme à un succès en Irak. La privatisation des opérations de paix se fait donc de manière
progressive en « repoussant constamment les limites » de l’externalisation de fonctions
militaires.
En décidant de ne pas inclure le secteur de la sécurité privée dans la nouvelle législation
irakienne, l’ancien administrateur civil américain de l’Irak, M. Paul Bremer, a empêché tout
contrôle de ce secteur par les Irakiens. Si, dans le cas des Etats-Unis, la multiplication des
acteurs privés civils et militaires sert les intérêts stratégiques nationaux (la quantité de
contrats passés avec l’administration fédérale obligeant les SMP à la loyauté à l’égard du
pouvoir), les derniers événements montrent qu’elle est surtout source de chaos et de
perpétuation des conflits.
Les SMP bouleversent les équilibres civilo-militaires et politiques traditionnels dans les
sociétés sortant de crises, mais aussi en Occident. En brouillant les catégories
traditionnelles : civils/militaires et privé/public, ces acteurs hybrides fonctionnent souvent en
réseaux informels favorisant corruption et criminalité. Le système stratégique américain
d’intervention globale, tel qu’il se construit en leur accordant une place centrale, est
générateur d’instabilité, voire de chaos. Insidieusement, il légitime l’exercice unilatéral de la
puissance américaine dans le monde ou dans les zones « instables » du Sud, où la CIA, les
forces spéciales et les sociétés militaires privées conduisent des guerres de basse intensité.
Le mercenariat entrepreneurial est la conséquence de l’apparition de conflits d’un type
nouveau et de l’affaiblissement des Etats sur la scène internationale. Bien qu’amorcé dans le
cadre de politiques gouvernementales, il préfigure les conflits qui se multiplieront aux
frontières de la globalisation. La privatisation de la violence y jouera un rôle déterminant.
Pour les dirigeants de la coalition, l’expérience irakienne aura simplement permis de mieux
tester les effets de l’externalisation avant de la systématiser.
Source : le monde diplomatique 2004
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