UMR CNRS 6293 – INSERM U1103 – GReD, Clermont Université (C. VAURY)
Directeur de thèse : Joël DREVET (PU-HDR)
joel.drevet@univ-bpclermont.fr
co-encadrant : Rachel GUITON (MCU)
Immunité de l’épididyme en contexte normal et inflammatoire : acteurs et voies de
signalisation.
On estime que 5 à 10% des cas d’infertilité masculine sont d’origine immunologique (1), que ce soit
dû à un dérèglement des mécanismes de l’auto-immunité ou à des infections à répétition qui finissent par
induire une inflammation chronique délétère pour le tissu. Les principaux organes reproducteurs mâles,
testicule et épididyme, peuvent être affectés. Cependant, l’épididyme, long tubule post-testiculaire dans
lequel les spermatozoïdes acquièrent leur pouvoir fécondant, est particulièrement concerné par les
inflammations consécutives à des infections bactériennes rétrogrades. De plus, ce tubule fait face à une
situation immunologique complexe mais capitale pour son rôle dans la reproduction : l’entrée des
spermatozoïdes dans l’organe à la puberté, longtemps après l’établissement de la tolérance au soi. Le
challenge est alors pour l’épididyme d’éviter toute réponse auto-immune contre les spermatozoïdes,
susceptible de conduire à l’infertilité, tout en maintenant une réponse immunitaire efficace contre les
pathogènes ascendants. L’immunité en place dans cet organe, très peu décrite dans la littérature, apparaît
ainsi de plus en plus intéressante à décrypter et fait l’objet du sujet de thèse proposé.
Dans nos études, nous pourrons tirer avantage d’un modèle de souris transgéniques mimant une
situation inflammatoire chronique telle qu’observée chez les patients présentant des infections bactériennes
à répétition. En effet, la caractérisation de ce modèle invalidé pour le gène de l’indoleamine 2,3-dioxygénase
1 (IDO1), enzyme du catabolisme du tryptophane, a précédemment mis en évidence une situation
inflammatoire chronique modérée dans l’épididyme, pointant un rôle pour IDO1 dans le maintien de
l’équilibre immunologique local, tout en suggérant l’existence de mécanismes complémentaires (2,3). Ces
souris disponibles au laboratoire permettront de décrire les populations de cellules immunitaires présentes
ainsi que les principales cytokines qu’elles sécrètent, avant et après induction d’une inflammation aiguë
visant à mimer artificiellement une infection rétrograde, par comparaison avec un modèle murin de
phénotype sauvage. Les voies de signalisation à l’origine de la sécrétion de cytokines clés dans la réponse
anti-inflammatoire et/ou dans le maintien de la tolérance seront également décryptées. Enfin, les interactions
entre les populations inductrices et effectrices de la réponse immunitaire, cellules présentatrices d’antigènes
et lymphocytes effecteurs en particulier, seront de même étudiées.
(1) Hedger (2011) Immunophysiology and pathology of inflammation in the testis and epididymis. J
Androl. 32(6):625-40.
(2) Jrad-Lamine et al. (2011) Deficient tryptophan catabolism along the kynurenine pathway reveals
that the epididymis is in a unique tolerogenic state. J Biol Chem. 286(10):8030-42.
(3) Jrad-Lamine et al. (2013) Indoleamine 2,3-dioxygenase 1 (Ido1) is involved in the control of
mouse caput epididymis immune environment. PLoS One 8(6): e66494.