5 ème
partie :
La raison et le réel
La démonstration [TL-TS] – Théorie et expérience [TL] - La matière et l’esprit [TL-TS] – Le vivant [TL-TS] –
L’interprétation [TL] – La vérité [TL-TS]
« La philosophie traditionnelle d’une raison absolue et immuable n’est qu’une philosophie. C’est une philosophie
périmée. » (Bachelard, La philosophie du non)
Questions :
a) la raison
Comment la raison s’est-elle constituée ?
Qu’est-ce qu’un mythe ?
Qu’est-ce qu’une relation ?
Qu’est-ce que l’irrationnel ?
Qu’est-ce que le hasard ?
Qu’est-ce qu’une loi ?
Qu’est-ce qu’une cause ?
Qu’est-ce qu’une synthèse ?
Peut-on être systématique ?
b) la connaissance scientifique
Qu’est-ce que connaître ?
Que sont les sciences ?
Que peut-on reprocher aux sciences ?
La science a-t-elle toujours existé ?
Comment les sciences progressent-elles ?
La sociologie peut-elle être une science ?
Introduction générale : Platon, République, VII, début : l’Allégorie de la Caverne : voir http://philosophemes.free.fr/?
p=321
Chap. I. La vérité
Questions :
Qu’est-ce qu’une opinion ?
Qu’est-ce qu’une vérité scientifique ?
Qu’est-ce que la vérité ?
Que signifie apparaître ?
Qu’est-ce que l’idéologie ?
1. Problématique du vrai
a. La distinction classique
« En affirmant que « le vrai s’indique lui-même et indique le faux » [verum index sui et falsi], Spinoza écartait la
problématique du « critère de la vérité ». Si l’on prétend juger de la vérité qu’on détient par un « critère »
quelconque, on s’expose à la question du critère de ce critère, puisqu’il doit être vrai, et à l’infini. Que le critère
soit externe (l’adéquation de l’esprit et de la chose, dans la tradition aristotélicienne), ou interne (l’évidence
cartésienne), dans tous les cas le critère est à rejeter : car il n’est que la figure d’une Juridiction ou d’un Juge qui
doit authentifier et garantir la validité du Vrai. Et du même mouvement, Spinoza écarte la tentation de la Vérité :
en bon nominaliste (le nominalisme alors pouvait être, Marx l’a reconnu, l’antichambre du matérialisme) Spinoza
parle seulement du « vrai ». De fait, la Vérité et la Juridiction du Critère vont toujours de pair, puisque le critère a
pour fonction d’authentifier la Vérité du vrai. Écartées les instances (idéalistes) d’une théorie de la connaissance,
Spinoza suggérait alors que « le vrai » « s’indique lui-même », non comme Présence, mais comme Produit, dans
la double acception du terme « produit » (résultat du travail d’un procès qui le « découvre »), comme s’avérant
dans sa production même. Or cette position n’est pas sans affinité avec le « critère de la pratique », thèse majeure
de la philosophie marxiste : car ce « critère » marxiste n’est pas extérieur mais intérieur à la pratique, et comme
cette pratique est un procès (...), le critère n’est pas une Juridiction, c’est dans le procès de leur production que les
connaissances s’avèrent. » (Louis Althusser, Éléments d’autocritique, Hachette Littérature, 1974, pp. 74-75)
b. Le rejet contemporain
2. Métaphysique et vérité
3. Langage et vérité
« L’homme cherche la « vérité » : un monde qui ne puisse ni se contredire, ni tromper, ni changer, un monde vrai, un
monde l’on ne souffre pas; or la contradiction, l’illusion, le changement sont cause de la souffrance ! Il ne doute
pas qu’il existe un monde tel qu’il devrait être; il en voudrait chercher le chemin... Il est visible que la volonté de
trouver le vrai n’est que l’aspiration à un monde du permanent. » (Nietzsche, La volonté de puissance)
« L’essence de la « vérité », c’est cette appréciation : « Je crois que ceci ou cela est ainsi ». Ce qui s’exprime dans ce
jugement, ce sont des conditions nécessaires à notre conservation et à notre croissance. Tous nos organes de
connaissance et nos sens ne se développent qu’au service de notre conservation et de notre croissance. » (Nietzsche,
op. cit.)
Chap. II. La démonstration : logique et mathématique
Question :
Quelle est la nature de l’objet mathématique ?
1. Des sciences formelles
« Par on voit clairement pourquoi l’arithmétique et le géométrie sont beaucoup plus certaines que les autres
sciences : c’est que seules elles traitent d’un objet pur et simple pour n’admettre absolument rien que l’expérience ait
rendu incertain, et qu’elles consistent tout entières en une suite de conséquences déduites par raisonnement. Elles sont
donc les plus faciles et les plus claires de toutes, et leur objet est tel que nous le désirons, puisque, sauf par inattention,
il semble impossible à l’homme d’y commettre des erreurs. Et cependant il ne faut pas s’étonner si spontanément
beaucoup d’esprits s’appliquent plutôt à d’autres études ou à la philosophie : cela vient en effet, de ce que chacun se
donne plus hardiment la liberté d’affirmer des choses par divination dans une question obscure que dans une question
évidente, et qu’il est bien plus facile de faire des conjectures sur une question quelconque que de parvenir à la vérité
même sur une question, si facile qu’elle soit. De tout cela on doit conclure, non pas, en vérité, qu’il ne faut apprendre
que l’arithmétique et la géométrie, mais seulement que ceux qui cherchent le droit chemin de la vérité ne doivent
s’occuper d’aucun objet, dont ils ne puissent avoir une certitude égale à celle des démonstrations de l’arithmétique et
de la géométrie » (René Descartes, Règles pour la direction de l’esprit, II).
« La mathématique est plus que la logique, en tant qu’elle est pensée effective, et que toute pensée effective suppose
application de la pensée abstraite à une intuition. » (J. Cavaillès, Méthode axiomatique et formalisme)
2. Des mathématiques à la mathématique
a. La nature de l’objet mathématique
« Seules, toutes les choses l’on étudie l’ordre et la mesure se rattachent à la mathématique, sans qu’il
importe que cette mesure soit cherchée dans des nombres, des figures, des astres, des sons, ou quelque autre
objet ; on remarque ainsi qu’il doit y avoir quelque science générale expliquant tout ce qu’on peut chercher
touchant l’ordre et la mesure, sans application à une matière particulière. » (Descartes, Règles pour la
direction de l’esprit).
b. La déduction mathématique
c. Les progrès de la pensée mathématique : de la démonstration à l’axiomatisation
« À la réflexion, les avantages de la méthode axiomatique sont manifestes. Elle est d’abord un précieux
instrument d’abstraction et d’analyse. Le passage d’une théorie concrète à la même théorie axiomatisée puis
formalisée, renouvelle, en le prolongeant, le travail d’abstraction qui conduit, par exemple, du nombre
concret, tas de pommes et de cailloux, au nombre arithmétique, puis de l’arithmétique à l’algèbre... enfin de
l’algèbre classique à l’algèbre moderne. » (R. Blanché, L’axiomatique)
« Ce n’est que dans les livres qu’une axiomatique commence avec les axiomes : dans l’esprit de
l’axiomaticien, elle y aboutit. Elle présuppose la déduction matérielle qu’elle met en forme. » (R. Blanché,
op. cit.)
Chap. III. Théorie et expérience
Voir fiche correspondante ici : http://philosophemes.free.fr/pdf/Theorie-experience.pdf
Chap. IV. La matière et l’esprit
Questions :
Comment penser la matière ?
Qu’est-ce que l’espace ?
Comment penser l’espace ?
Qu’est-ce qu’un mouvement ?
Faut-il faire confiance en l’expérience ?
Quel rôle l’expérience joue-t-elle dans les sciences ?
Qu’est-ce qu’un phénomène ?
Que se passe-t-il lorsqu’on voit ?
1. La remise en cause des notions communes
a. La « solidité » de la matière
b. L’absolu temporel
c. L’espace absolu
2. La naissance de la mécanique quantique et de ses paradigmes
3. Causalité, interaction et probabilité
« Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation
respective des êtres qui la composent, si d’ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données à l’analyse,
embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome ;
rien ne serait incertain pour elle, et l’avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux. » (Laplace, Essai
philosophique sur les probabilités)
4. « Dieu ne joue pas aux dés » (Einstein)
« Le principe du déterminisme doit-il être rejeté ? Il demeure valable, bien entendu, là où la physique l’avait reconnu,
même si on doit maintenant l’entendre comme une simple régularité statistique. » (R. Blanché, La science actuelle et
le rationalisme)
5. « Micro-trous noirs », psychisme et matière
Chap. V. L’interprétation
Questions :
Qu’est-ce qu’une image ?
Qu’est-ce qu’imaginer ?
« L’homme est pour lui-même et pour les autres un être signifiant, puisqu’on ne peut jamais comprendre le
moindre de ses gestes sans dépasser le présent pur et l’expliquer par l’avenir... Pour saisir le sens d’une conduite
humaine, il faut disposer de ce que les psychiatres et les historiens allemands ont nommé « compréhension. »
(Sartre, Question de méthode, in Critique de la raison dialectique)
Chap. VI. Le vivant
Questions :
Qu’est-ce que le corps ?
Qu’est-ce que l’âme ?
Comment penser la nature ?
Qu’est-ce qu’un animal ?
1. Les progrès de la connaissance du vivant
a. Le vitalisme ancien
« Dans une montre, un rouage n’en produit pas un autre et encore moins une montre d’autres montres... Elle
ne remplace pas d’elle-même les parties dont elle est privée... Si elle est déréglée, elle ne se répare pas non
plus d’elle-même, toutes choses qu’on peut attendre de la nature organisée. Un être organisé n’est pas
seulement une machine. » (Kant, Critique du jugement)
b. De Lamarck à Darwin
c. De l’histoire naturelle à la science biologique
d. La génétique
2. Fécondité du mécanisme
« C’est la nature qui agit en eux [les animaux] selon la disposition de leurs organes : ainsi qu’on voit qu’une horloge,
qui n’est composée que de roues et de ressorts, peut compter les heures et mesurer le temps plus justement que nous
avec toute notre prudence ». (Descartes, Discours de la méthode)
« Avec la fin du XIXe siècle et la première partie du XXe, a disparu la vieille forme du vitalisme, celle qu’avait
alléguer à ses débuts la biologie... Devant le développement de la science expérimentale, de la génétique, de la
biochimie, on ne peut plus, sinon par mystique, invoquer sérieusement quelque principe d’origine inconnue, un X
échappant par essence aux lois de la physique, pour rendre compte des êtres vivants et de leurs propriétés. » (F. Jacob,
La logique du vivant)
« Plutôt que de refuser cette notion (ainsi que certains biologistes ont tenté de le faire), il est au contraire indispensable
de la reconnaître comme essentielle à la définition même des êtres vivants. Nous dirons que ceux-ci se distinguent de
toutes les autres structures de tous les systèmes présents dans l’univers par cette propriété que nous appelons la
téléonomie. » (J. Monod, Le hasard et la nécessité)
« La structure d’un être vivant résulte d’un processus [qui] ne doit presque rien à l’action des forces extérieures, mais
tout, de la forme générale jusqu’au moindre détail, à des interactions « morphogénétiques » internes à l’objet lui-
même. Structure témoignant donc d’un déterminisme autonome, précis, rigoureux, impliquant une « liberté » quasi
totale à l’égard d’agents ou conditions extérieurs, capables certes d’entraver ce développement, mais non de le diriger,
non d’imposer à l’objet vivant son organisation. Par le caractère autonome et spontané des processus
morphogénétiques qui construisent la structure macroscopique des êtres vivants, ceux-ci se distinguent absolument des
artefacts, aussi bien d’ailleurs que la plupart des objets naturels, dont la morphologie macroscopique résulte en large
part d’agents externes. » (J. Monod, op. cit.)
« L’être vivant représente bien l’exécution d’un dessein, mais qu’aucune intelligence n’a conçu. Il tend vers un but,
mais qu’aucune volonté n’a choisi. Ce but, c’est de préparer un programme identique pour la génération suivante.
C’est de se reproduire. » (F. Jacob, La logique du vivant)
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