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b. *Je vous apporterai d’un très bon cognac.
c. *Avez-vous aperçu de quelque chose ?
d. *J’aimerais bien revoir de ça.
e. *Le cognac dont j’ai vu était excellent.
f. *De quoi voulez-vous vendre ?
g. *De quelle bière as-tu acheté ?
De ces deux séries d’exemples semble se dégager un
contraste entre deux sous-classes lexicales de verbes lorsqu’ils
ont un complément de la forme de SD : ceux de (4), mais non
ceux de (5), sont du type qu’Englebert (1992, 1996) a baptisés
fragmentatifs, une vingtaine de verbes incluant notamment
prendre, manger, boire. Les paradigmes (4)-(5) suggèrent que
les verbes fragmentatifs ont une affinité sélectionnelle
particulière avec un complément de SD. Pour décrire les
données, Kupferman — suivant Milner (1978), et suivi de
Bosveld (2000) — retient d’abord l’hypothèse (6) :
(6) Caractérisation des verbes fragmentatifs
Les verbes fragmentatifs ont une double
complémentation — directe, et indirecte.
Corrélativement, leur complément de SD peut
s’analyser soit comme un syntagme partitif (2),
soit comme un syntagme prépositionnel
indiquant la source d’une extraction.
Les verbes non-fragmentatifs du type voir seraient par contre de
purs transitifs directs. A ce titre, ils peuvent régir un objet de la
forme de SX, mais il ne peut alors s’agir que d’un syntagme
SPart de la forme (2), dont Kupferman suppose que
l’interprétation obéit à la contrainte (7) :
(7) Contrainte sur l’interprétation d’un syntagme
SPart [adaptation libre de Kupferman 2001]
En l’absence d’une expression de quantité
explicite dans le spécificateur de SPart, le
syntagme enchâssé sous de en (2) n’est pas
sémantiquement délimité.
L’idée sous-jacente est que l’élément de n’a pas en lui-même de
force délimitante. Il s’ensuit que si un syntagme nominal partitif
n’accueille pas dans son spécificateur supérieur une expression
de quantité explicite, le constituant dominé par de ne peut pas
recevoir une lecture discrète ou « TOKEN », mais seulement