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LES STIMULATEURS CARDIAQUES
Un stimulateur cardiaque ou pacemaker est ainsi un véritable micro-ordinateur. Il a une véritable
fonction d’écoute et de stimulation. Il est capable de détecter l’activité électrique spontanée
naturelle des cavités cardiaques où sont introduites les sondes : on parle de fonction de surveillance,
de monitorage, de détection, ou d’écoute du stimulateur. L’équivalent de l’ECG, recueilli
directement dans le cœur via une ou plusieurs sondes, est appelé EGM. Cet enregistrement
endocavitaire de l’activité électrique permet d’informer le stimulateur à tout moment d’un trouble
du rythme cardiaque. Le stimulateur est également équipé d’une fonction holter permettant
l’enregistrement automatique de l’électrocardiogramme.
En réponse à l’activité cardiaque détectée, et en fonction des microprocesseurs et de leurs
programmations, le stimulateur va répondre si nécessaire par une stimulation cardiaque auriculaire
et/ou ventriculaire. Cette stimulation se caractérise par l’application d’une tension faible de
quelques volts pendant quelques dixièmes de millisecondes sur la surface du myocarde. Elle
entraîne une dépolarisation provoquant une contraction.
Un stimulateur cardiaque est constitué d’un boîtier associé à une ou plusieurs sondes de stimulation.
Le boîtier est étanche, généralement en titane. Il est fin (de 6 à 8 mm d’épaisseur environ), petit (de
volume 8 à 12 cm3) et de forme arrondie atraumatique. Il est habituellement implanté sous la peau
en dessous de la clavicule. Il comporte une pile (en lithium-iode, lithium dioxyde de manganèse ou
argent pentoxyde de vanadium) faisant fonction de générateur et un circuit électrique qui envoie les
impulsions électriques. C’est la batterie ou pile qui prend 90% de la place dans le boîtier,
l’électronique prenant plutôt une place équivalente à celle d’un ongle. Il est surmonté d’un
connecteur transparent pour assurer la connexion boîtier-électrodes.
Figure4 : intérieur d’un stimulateur cardiaque
Les sondes de stimulation
Les sondes de stimulation sont généralement mises en place par voie endocavitaire c'est-à-dire
qu’elles sont implantées dans les cavités cardiaques puis reliées au boîtier du stimulateur.
On distingue les sondes atrioventriculaires (sonde unique pour stimulation double chambre), les
sondes de stimulation atriale ou ventriculaire droites bipolaires, les sondes de stimulation
ventriculaire droite unipolaire et enfin les sondes transveineuses de stimulation ventriculaire gauche
encore appelées sondes de sinus coronaire. Chaque sonde est fournie avec les accessoires
nécessaires à sa manipulation.
Il existe aussi des sondes épicardiques. Elles ne sont plus endocavitaires (à l’intérieur des cavités)
mais implantées et positionnées directement à la surface du cœur à l’aide de micro-vis ou autre
système. Elles sont indiquées lorsque l’implantation d’un stimulateur cardiaque a lieu au cours
d'une intervention de chirurgie cardiaque, ou en cas d’impossibilité d'abord endocavitaire (problème
veineux, cardiopathie contre-indiquant la voie endocavitaire, endocardite évolutive, échec de la voie
endocavitaire par exemple) ou encore pour la stimulation pédiatrique (poids < 10 kg).
La sonde de stimulation permet de connaître l'activité cardiaque existante. Elle conduit les
informations au stimulateur cardiaque et transmet les impulsions électriques au cœur selon la
programmation du stimulateur. C’est généralement la même sonde qui sert à la fois pour la
détection et la stimulation avec des temps d’écoute et des temps de stimulation individualisés.
Une sonde de stimulation est composée d’une électrode, d’un conducteur métallique enrobé d’un
isolant, et d’un connecteur (connection IS-1 standard).