
Encyclopédie Multimédia de l’Électrocardiographie - page 4
Notions Élémentaires, Références Générales, Iconographie, Lexique - page 5
Chaque « dérivation » voit, à la fois, tout le myocarde, et préférentiellement le myocarde
le plus proche de l’électrode exploratrice. Il en résulte que :
- D1, aVL : qui se ressemblent, explorent la paroi latérale haute du VG,
(et V5, V6, la paroi latérale basse) ;
- D2, D3, aVF : qui se ressemblent, explorent la paroi inférieure du VG ;
- aVR : à l’extrême droite, a une morphologie inverse des autres ;
- D2 : centriste, s’allie tantôt à D1, tantôt à D3 ;
- de V1 à V6 : on balaie toute la paroi antérieure et latérale du VG : V1, V2, angle
dièdre antéroseptal ; V3, V4, pointe ; V5, V6, paroi latérale basse ;
- V7, V8, V9 : explorent la paroi basale du VG, seules V3R, V4R répondent au VD
(parent pauvre) ou au septum.
II. L’activation des ventricules est, pour la compréhension du tracé, artificiellement synthétisée en
trois vecteurs principaux « résultants » expliquant la morphologie du tracé (cf. iconographie n°4).
III. L’activité électrique est proportionnelle à la masse de myocarde concerné.
Aussi, chez l’adulte, l’ECG reflète surtout l’activité du VG, de masse plus ou moins double
du VD : c’est un levocardiogramme (celui du nouveau-né est un dextrocardiogramme ;
le tracé atteignant progressivement son aspect adulte en fin d’adolescence).
Il en résulte que :
1° Les affections du VG (plus fréquentes) sont aussi plus lisibles à l’ECG que celles du VD.
2° L’hypertrophie du VG qui « caricature » la dominance physiologique du VG,
est plus facilement identifiable que celle du VD.
3° L’ischémie, la lésion et la nécrose du VG sont mieux identifiées que celles du VD.
4° Le diagnostic des affections des oreillettes, à la mince paroi musculaire,
est extrêmement réduit.
IV. L’activité électrique est la propriété du seul myocarde (= des myocytes) :
c’est seulement par leur altération fonctionnelle ou organique que les affections
des structures cardiaques (coronaires, valves, péricarde) modifient le tracé ECG.
V. La normalité et les limites physiologiques d’un paramètre ECG déterminé ne sont fixées
que par la comparaison statistique de sujets réputés normaux. Or, il existe un important
chevauchement des valeurs normales et pathologiques. Il s’ensuit que :
1° Un paramètre ECG isolé peut être jugé « normal », « anormal »,
mais souvent « limite » ou « douteux ».
2° Il est toujours imprudent de fonder un diagnostic ECG sur un seul signe
(ex. : le voltage de QRS, variable selon l’âge, pour le diagnostic de l’HVG).
3° Il est prudent de fonder un diagnostic sur plusieurs signes anormaux, au prix
d’un compromis acceptable pour la fidélité diagnostique :
perte de sensibilité, spécificité renforcée.
VI. Un ECG entièrement normal n’exclut pas une maladie cardiaque, en particulier coronaire,
même sévère ; un ECG franchement anormal n’implique pas automatiquement l’existence
d’une cardiopathie organique. Ces propositions fondamentales s’observent particulièrement
dans les tracés d’insuffisance coronaire « non critiques » (enregistrés en dehors de symptômes).
À l’inverse, un tracé d’insuffisance coronaire « en crise » est (presque) toujours anormal
et franchement anormal. C’est pourquoi il est essentiel d’enregistrer des crises spontanées
(et de l’indiquer) ou, le cas échéant, de les provoquer (épreuve d’effort).