Repenser les dispositifs de santé
Magali DUCROS JULIEN, Christine JOURNOT, Laurence POLIO, Yann RANSON
Appartements de Coordination Thérapeutique, RESPECTS 73
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Les ACT Savoie gérés par l’association RESPECTS 73 :
Les Appartements de Coordination Thérapeutique (ACT) sont des structures médico-sociales
hébergeant à titre temporaire des personnes, en situation de précarité, nécessitant des soins du fait
d’une pathologie chronique sévère. L’association gère 17 places dans des logements individuels et
indépendants permettant un mode de vie personnalisé, ouvert sur l’extérieur. Ils sont localisés à
proximité des lieux de soins (hôpitaux, soins ambulatoires) et intégrés dans la cité (commerces,
moyens de transports…). L'accompagnement est assuré par une équipe pluriprofessionnelle
(travailleurs sociaux, psychologue et médecin coordinateur) et s’organise autour d’un projet
individualisé qui fixe des objectifs en matière de soins et d’insertion sociale.
Les rapports patient-médecin
« Parfois il y a des sourires, des gestes pour nous rassurer. Mais parfois ils n’ont pas le temps » :
Prendre en considération la peur et l’anxiété ressenties.
« Le meilleur souvenir de soins : je devais passer un scanner. J’avais peur. Les soignants m’ont donné
une peluche qu’ils gardent pour les tous petits. Je fredonnais avec la peluche pour me déstresser » :
Renforcer les aspects liés aux care (sollicitude, attentions) et la réassurance.
« Parfois quant on ne peut avancer l’argent, on a du mal à se faire soigner, c’est une médecine à deux
vitesses. D’autres médecins, qui aiment leur métier, ne font pas payer les gens qui n’ont pas les
moyens » : Réduire les discriminations liées aux minimas sociaux (CMU-C).
« Quand on est un peu différent, homo, gros, étranger, certains médecins ne nous prennent pas » :
Apporter aux médecins, lors de leur formation, des connaissances des différents publics (primo
arrivants, précarité,…).
La communication aux patients
« Les médecins n’ont pas la manière de dire au patient ce qu’il a. Ils n’expliquent pas le pourquoi du
comment, ni la maladie, ni ce qu’il faut faire. C’est pour cela que certains refusent de se soigner. On
sait qu’ils ont beaucoup de travail mais ils pourraient prendre le temps d’écouter et d’expliquer. Ils
laissent les gens dans l’angoisse » : prendre le temps d’expliquer les soins, leurs objectifs et leurs
suites. Employer un vocabulaire simple afin d'éviter que la personne reste dans une
incompréhension, voire un désarroi.
« Certains médecins, quand ils nous reçoivent, ils gueulent, sans connaitre le parcours qu’on a eu dans
la vie, ni nos difficultés » : prendre en considération le mode de vie du patient afin d’améliorer la
prise en charge.
« Ma médecin me garde une heure. Et m’explique plus les choses. Elle me fait des schémas. Elle me
dit ce qui va et ne va pas. Elle enveloppe les choses de manière à ce que je comprenne. Elle ne me fait
pas de leçons de morale mais me conseille de faire ça comme ça, et me déconseille de faire ça comme
ça. Elle prend le temps. Même si ça doit durer un an ou 6 mois. Elle me préconise certaines astuces
pour que j’y arrive mieux. Elle me met pas la pression » : renforcer les principes de l'ETP, poser des
objectifs accessibles.
« Une fois un toubib m'a dit : dans 6 mois tu es morte. J'avais 13 ans, j'étais en foyer »
« Le médecin m’a balancé le diagnostic à la gueule. J’avais envie de lui mettre un pain dans la tronche.
Elle arrive, même pas un bonjour, elle me dit : " vous avez ça ! Pas besoin de me demander de vous
aider" » : faire preuve de diplomatie lors de l'annonce du diagnostic.
Les urgences
« On part des urgences car l’attente est trop longue » : travailler les délais d'attente, réduire
l’engorgement afin d’éviter les départs prématurés.
«Tout le monde entend tout. Il n’y a pas suffisamment de confidentialité. On entend un soignant dire
à un autre "Il faut faire tel examen à Mr X". Or, il y a du respect à avoir»: améliorer les espaces de
confidentialité.
« Aux urgences, c’est dur de voir le sang, d’entendre les râles de douleur. Ou de voir une dame pieds
et mains liées, sans un drap sur elle. Tout le monde voit qu’elle est attachée » : réduire ce qui peut
choquer (violences, menaces, patients alités dans les couloirs,…).
Conclusion
o Renforcer le relationnel (soutien, chaleur…),
o Apporter des explications claires, appuyées, diplomates,
o Respecter les principes déontologiques, la confidentialité, la pudeur,
o Prendre en considération les publics et leurs spécificités,
o duire les délais d’attente aux urgences.
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