Pétrographie des roches métamorphiques

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Pétrographie des roches métamorphiques
UNIVERSITE KASDI MERBEH OUERGLA - ALGERIE
FACULTE DES HYDROCARBURES ET DES ENERGIERS
RENOUVLABLES ET DES SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’UNIVERS
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’UNIVERS
COURS PETROGRAPHIR DES
ROCHES METAMORPHIQUES
Pour les 2
Ens : Rabah BOUTRIKA
èmES
années LMD
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1
Enseignant
BOUTRIKA Rabah
Pétrographie des roches métamorphiques
SOMMAIRE
1 NOTIONS DE PÉTROGRAPHIE
1.1 INTRODUCTION ET DÉFINITIONS
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1
3
3
1.2 LES TROIS GRANDS GROUPES DE ROCHES ET LEUR CYCLE
ÉVOLUTIF
4
1.3 NOTIONS DE CRISTALLISATION ET DE MAGMA
5
1.3.1 Règles de substitution d’ions
6
1.3.2 Diagrammes de cristallisation
8
1.3.2.1 Diagramme de deux minéraux formant une série isomorphe
9
1.3.2.2 Diagramme de deux minéraux quelconques non isomorphes
12
1.3.2.3 Influence des conditions de cristallisation - Cristallisation fractionnée
14
1.3.3 Notions de magma
15
1.3.3.1 La viscosité des magmas
15
1.3.3.2 Les différents types de magmas
16
1.3.3.3 Suites réactionnelles de Bowen - Cristallisation d’un magma
17
1.3.3.4 L’évolution des magmas – Différenciation magmatique
19
1.4 PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES ROCHES
1.4.1 Les propriétés descriptives des roches
19
20
a) La composition minéralogique
20
b) La grosseur du grain
20
c) La couleur
20
d) l’indice de coloration
20
e) La texture
20
f) La structure
21
g) Le gisement
21
1.4.2 Classement des roches en fonction de leur structure (au sens large)
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21
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Pétrographie des roches métamorphiques
2. ROCHES MÉTAMORPHIQUES
23
2.1 Genèse des roches métamorphiques
23
2.1.1 Les facteurs du métamorphisme
24
a) Le facteur temps
24
b) La température
25
c) La pression et les contraintes
25
2.1.2 Métamorphisme régional et métamorphisme de contact
26
a) Métamorphisme régional
26
b) Métamorphisme de contact
27
2.1.3 Intensité du métamorphisme – Anatexie
2.2 Classification des roches métamorphiques
27
30
2.2.1 Principaux minéraux des roches métamorphiques
30
2.2.2 Structure des roches métamorphiques
30
2.2.3 Classification des roches métamorphiques
31
a) Classification simplifiée de Schumann
32
b) Classification suivant les différents faciès et climats métamorphiques
32
2.3 Description des principales roches métamorphiques
34
2.3.1 Famille du gneiss
34
2.3.2 Famille des schistes
35
a) Schiste ardoisiers
35
b) Schistes phylliteux ou « phyllades »
35
c) Micaschistes
36
d) Schistes tachetés
36
2.3.3 Famille des roches massives non schisteuses
36
a) Quartzites
36
b) Marbres
36
c) Cornéennes
37
Bibliographie
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1 Notions de pétrographie
1.1 Introduction et définitions
La pétrographie, au sens large, est la science des roches, comprenant leur description
(pétrographie au sens strict), leur classification et l’interprétation de leur genèse (Foucault &
Raoult, 1995).
La pétrographie, au sens large, est la science des roches, comprenant leur description
(pétrographie au sens strict), leur classification et l’interprétation de leur genèse (Foucault &
Raoult, 1995).
La roche est un matériau constitutif de l’écorce terrestre, formé en général d’un assemblage
de minéraux et présentant une certaine homogénéité statistique ; le plus souvent dur et
cohérent (pierre, caillou), parfois plastique (argiles), ou meuble (sable), à la limite liquide
(pétrole) ou gazeux (Foucault & Raoult, 1995).
En géologie, la notion de roche comprend donc tous les types de matériaux constituant
l’écorce terrestre, y compris les sols meubles. Au vu de cette définition, on comprend alors
que la nomenclature des roches est encore plus complexe que celle des minéraux, aucun
système de classification ne fait l’unanimité chez les Géologues. Les noms donnés aux roches,
au cours des développements de la pétrographie, sont relatifs (entre autres) : soit à leur
composition minéralogique, soit à leur morphologie extérieure, soit à la région ou à la localité
où elles ont été découvertes, soit encore à leur évolution.
D’autre part, à la différence des minéraux, les roches ne se développent pas les unes à côté des
autres indépendamment, toutes les transitions peuvent exister entre les roches génétiquement
voisines. Leur classification et subdivision sont donc des démarches intellectuelles.
Le pétrographe, outre l’étude de la composition minéralogique des roches, essaie donc
également de démêler l’histoire de la Terre dont les roches sont les témoins. L’étude des
roches a permis d’apprendre et de comprendre beaucoup d’aspects : de géographie et des
climats du passé, de composition interne de notre planète et des conditions qui y règnent, des
formations des continents et leur mouvement, de l’évolution des espèces végétales et
animales, en particulier celle de l’homme.
Au cours de son évolution, l’homme s’est ainsi adapté à son environnement géologique, au
même titre qu’aux différents climats. Le développement d’une culture n’est pas le même dans
les plaines alluviales, dominées par des roches meubles sédimentaires, que dans des zones
montagneuses, caractérisées par les formations rocheuses dures. D’autre part, l’homme a
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appris très tôt (âge de la pierre) à se servir des roches, soit comme outil au même titre que l’os
ou le bois, soit pour la construction ou pour l’ornementation.
1.2 Les trois grands groupes de roches et leur cycle évolutif
On a vu plus haut qu’il existe une notion évolutive dans l’étude des roches et dans leur
classification. En pétrographie, la classification fondamentale se base sur l’origine des roches
et leur processus de formation (appelé genèse). On peut ainsi classer les roches en trois grands
groupes :
• les roches magmatiques (encore appelées roches ignées) : qui sont le produit du
refroidissement et de la consolidation de bains silicatés en fusion, appelés magmas. Ce
refroidissement pouvant se faire soit à la surface de la terre (donnant les roches
volcaniques), soit au sein de l’écorce terrestre (donnant les roches plutoniques),
• les roches métamorphiques : qui sont formées à partir de roches préexistantes
essentiellement par des recristallisations dues à des élévations de température et de
pression,
• les roches sédimentaires : qui se forment à partir de la désintégration d’autres roches à la
surface de la terre, ou à partir de la précipitation chimique ou biochimique de solutions.
Les roches proviennent donc toutes à l’origine du magma en fusion et subissent une évolution
dans le temps. Ainsi, par exemple, une roche sédimentaire peut être le produit de l’altération
de roches métamorphiques, elles-mêmes étant le produit du métamorphisme de roches, soit
magmatiques, soit sédimentaires, soit métamorphiques. Les relations et le cycle d’évolution
des trois grands groupes de roches sont représentés sur le schéma qui suit (figure 1).
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Pétrographie des roches métamorphiques
Figure 1 : le cycle évolutif des roches (Schumann, 1989)
On voit donc que le magma constitue la source primitive de la formation de toutes les roches.
Si la composition initiale du magma est importante, les conditions de température et de
pression sont fondamentales lors de la cristallisation des minéraux.
De même, les phénomènes de recristallisation, de transformation d’un minéral à un autre lors
du métamorphisme dépendent étroitement de ces conditions. Comme le magma est l’origine
de toutes les roches de la croûte terrestre.
Les proportions respectives des trois groupes de roches au sein de la croûte terrestre sont
reprises dans le tableau qui suit (tableau 1). D’autre part, on a vu ci-dessus que l’on définit
principalement une roche comme étant généralement le produit de l’assemblage de différents
minéraux. Il est donc utile de mentionner également les proportions des principaux minéraux
au sein de la croûte terrestre.
Tableau 1 : proportions volumiques des roches et principaux minéraux au sein de la croûte
terrestre (Ronov & Yaroshevsky, 1969 - légèrement modifié).
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Proportions volumiques au sein de la croûte terrestre
Roches
Minéraux
Type
% volumique
Minéral
% volumique
Magmatiques
65
Feldspaths Plagioclases
39
avec en particulier :
Feldspaths Alcalins
12
granites
10
Quartz
12
granodiorites, diorites
11
Pyroxènes
11
basaltes
43
Amphiboles
5
Sédimentaires
8
Micas
5
Métamorphiques
27
Minéraux argileux
5
Olivines
3
Calcite
1
autres
7
Si les roches magmatiques (ou ignées) sont de loin les plus nombreuses, elles sont
généralement recouvertes par des roches sédimentaires, que ce soit sur les fonds océaniques
ou sur les continents. Mis à part les reliefs, les roches sédimentaires forment donc la «
pellicule » de surface de la croûte terrestre, principale partie de la terre concernée par les
travaux de l’ingénieur.
Ce tableau permet également de se rendre compte de l’importance des feldspaths, du quartz
et, dans une moindre mesure, des pyroxènes par rapport aux autres minéraux. Par exemple, on
verra ci-après dans ce chapitre que la classification scientifique des roches magmatiques est
principalement basée sur l’importance respective de ces minéraux.
1.3 Notions de cristallisation et de magma
On a vu ci-dessus que la roche est un assemblage de minéraux. Leur formation à partir du
magma ou, le processus de recristallisation pour les roches métamorphiques, dépendent de la
composition chimique du milieu, de la température, de la pression et de leur vitesse de
variation.
D’une manière générale, les minéraux sont stables dans des conditions précises de
température, de pression et d’environnement chimique. Lorsque ces conditions changent, les
minéraux peuvent devenir instables et être remplacés par d’autres minéraux caractérisés par
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des structures cristallines différentes et souvent par une nouvelle répartition des éléments
chimiques. Au sein d’un édifice cristallin donné par contre, des échanges d’ions peuvent avoir
lieu selon des règles de substitution d’ions (Dercourt & Paquet, 1995).
Il n’est pas du cadre de ce cours d’apprendre les processus de formation des différents types
de roches observées dans la nature, mais les notions qui suivent devraient, à titre didactique,
en donner une idée.
La cristallisation en minéraux spécifiques dépend de la composition chimique du liquide en
fusion mais également de la faculté qu’ont les différents composants chimiques de se
substituer d’un minéral à l’autre sans en modifier la structure cristalline.
1.3.1 Règles de substitution d’ions
Ces règles énoncées par Goldschmidt (1937) permettent de comprendre les phénomènes
d’intégration des différents éléments chimiques dans un cristal qui croît dans un liquide
silicaté.
re
1 règle : deux ions de même charge et de rayons ioniques semblables, différant en taille de
moins de 15 % par rapport au plus petit, s’intègrent dans un cristal dans les proportions du
liquide initial.
e
2 règle : lorsque deux ions ont la même charge mais des rayons ioniques différents, le plus
petit est incorporé de préférence dans le cristal si la différence des deux rayons n’excède pas
15 % du plus petit d’entre eux.
e
3 règle : de deux ions de rayons ioniques semblables, le plus chargé s’intègre
préférentiellement dans le cristal.
Lorsque les rayons ioniques de deux ions diffèrent de plus de 15%, les substitutions ne sont
plus possibles. Lorsque deux ions ont un rayon ionique qui diffère de plus de 15% sans trop
s’en écarter, une élévation de température provoque alors une dilatation du réseau cristallin
par agitation thermique. Les deux ions peuvent ainsi se substituer, la structure obtenue n’est
stable qu’à haute température et seul un abaissement brutal de la température (trempe) peut
figer la structure cristalline.
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Lorsque deux minéraux peuvent échanger tous leurs ions sans modification de leur structure
cristalline, on parle de minéraux formant une série isomorphe.
1.3.2 Diagrammes de cristallisation
Dès le début du siècle, on a étudié les conditions de cristallisation de mélange de minéraux à
partir d’un liquide en fusion obtenu en portant à haute température des minéraux naturels.
Pour un système silicaté quelconque, on obtient le diagramme théorique suivant (figure 2) en
fonction de la pression et de la température. La courbe du solidus sépare le domaine où seule
une phase solide existe du domaine où coexistent des cristaux et un liquide en fusion. La
courbe du liquidus sépare le domaine où coexistent des cristaux et un liquide en fusion du
domaine où seule une phase liquide existe.
Figure 2 : courbes théoriques pour un système silicaté en fonction de la température et de la
pression (Pomerol & Renard, 1997)
D’une manière simplifiée, les produits de cristallisation d’un liquide silicaté en fusion peuvent
être :
• soit des minéraux de compositions chimiques différentes, mais de structure cristalline
semblable qui n’est pas modifiée par la substitution d’ions, quelles que soient la
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Pétrographie des roches métamorphiques
température et la pression : on parle de série de minéraux isomorphes à toute
température et à toute pression,
• soit des minéraux de structure cristalline totalement différente pour lesquels la
substitution d’ions n’est plus possible sans changement de structure.
Bien entendu, il existe des situations intermédiaires pour lesquelles, par exemple, des
minéraux forment une série isomorphe uniquement à haute température. D’autre part, les
conditions de cristallisation sont importantes : le refroidissement peut être rapide ou lent, la
vitesse de variation de la température peut également varier au cours du processus de
cristallisation et donner des roches différentes (roches porphyriques – voir plus loin) ou
encore, la présence d’eau dans le mélange silicaté en fusion modifie les courbes des solidus et
liquidus.
Les diagrammes qui sont présentés ci-après (dont les formes sont familières depuis longtemps
aux métallurgistes), sont le résultat d’expériences réalisées à partir de 1920 par des
pétrographes, en particulier Bowen et ses collaborateurs. Ces expériences ont permis de
comprendre les processus de cristallisation naturels.
1.3.2.1 Diagramme de deux minéraux formant une série isomorphe
Le mélange le plus célèbre de deux minéraux formant une série isomorphe à toute
température et à toute pression est celui formé par l’anorthite [Ca(Al2Si2O8)] et l’albite
[Na(AlSi3O8)] (représentés ci-dessous respectivement par A et B) donnant la série des
+
2+
plagioclases. Comme les rayons ioniques de Na et de Ca , d’une part et de Si
4+
3+
et Al ,
d’autre part, sont proches, des substitutions ioniques ont lieu en phase liquide mais également
en phase solide par des phénomènes de diffusion assez lents (on parle de minéraux formant
une solution solide).
A une pression donnée, en portant un mélange de proportion connue M1, de deux minéraux A
(de température de fusion TA) et B (de température de fusion TB) isomorphes, à une
température de fusion T supérieure à TA et en observant le processus de cristallisation lors du
refroidissement, on observe les faits suivants (figure 3-1 ci-dessous) :
• la température Ti d’apparition des premiers cristaux est inférieure à TA ,
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• il n’y a pas cristallisation brutale mais progressive entre Ti et Tj , il existe donc trois
domaines déjà présentés ci-dessus (figure 2) ,
• Le premier cristal Ci qui apparaît a une composition différente du mélange initial, il est plus
riche en A,
• Au fur et à mesure du refroidissement, les cristaux ont une composition qui, se déplaçant sur
la courbe du solidus, s’enrichit progressivement en B,
• Les derniers cristaux formés Cj ont une composition identique à celle du mélange M1 initial,
• si le refroidissement est suffisamment lent, en fin d’expérience, tous les cristaux ont la
même composition que M1, des substitutions ioniques ayant eu lieu entre les premiers
cristaux formés et le liquide en fusion.
Si on répète l’expérience avec n mélanges de proportions différentes, on obtient le diagramme
de la figure 3-2.
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Figure 3 : diagramme de cristallisation de deux minéraux isomorphes
(Dercourt & Paquet, 1995)
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1.3.2.2 Diagramme de deux minéraux quelconques non isomorphes
Les cas sont nombreux, mais l’exemple le plus courant est celui de l’albite [Na(AlSi3O8)] et
du quartz [SiO2] (représentés ci-dessous respectivement par A et B) qui forment une série
non-isomorphe quelles que soient la pression et la température.
A une pression donnée, en portant deux mélanges de proportion connue M1 et M2 de deux
minéraux A (de température de fusion TA) et B (de température de fusion TB) isomorphes à
une température de fusion T supérieure à TA et en observant le processus de cristallisation lors
du refroidissement, on observe les faits suivants (figure 4-1 ci-dessous) :
Soit la première expérience en partant du mélange M1 en fusion :
• à la température Tl (inférieure à TA) apparaissent les premiers cristaux du minéral A,
• en continuant à refroidir, le liquide s’appauvrit en A en suivant la courbe du liquidus LE,
• à partir du point E (TE<TA) des cristaux de A et B apparaissent simultanément, la
température restant constante, jusqu’à épuisement du liquide. La température recommence
alors à décroître.
La seconde expérience est menée à partir d’un mélange M2 plus riche en B :
• à la température Tn (inférieure à TB) apparaissent les premiers cristaux du minéral B ,
• en continuant à refroidir, le liquide s’appauvrit en B en suivant la courbe NE.
Si on répète l’expérience avec n mélanges de proportions différentes, on obtient le diagramme
de la figure 4-2.
On appelle température eutectique la température minimale que peut avoir la phase liquide
issue d’un mélange de deux minéraux spécifiques.
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Pétrographie des roches métamorphiques
Figure 4 : diagramme de cristallisation de deux minéraux non-isomorphes
(Dercourt & Paquet, 1995)
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Pétrographie des roches métamorphiques
Les deux cas présentés ci-dessus sont des cas idéaux présentés à titre didactique. Dans les
conditions naturelles, il est évident que les liquides silicatés ne sont pas issus de la fusion de
seulement deux minéraux. D’autre part, dans de nombreux cas la fusion de deux minéraux, en
refroidissant, donnent une ou plusieurs autres espèces minérales.
1.3.2.3 Influence des conditions de cristallisation - Cristallisation fractionnée
Prenons, à titre d’exemple, deux minéraux formant une série isomorphe. Dans les conditions
naturelles, il est fréquent que le refroidissement ne soit pas suffisamment lent pour permettre
aux minéraux de la phase solide d’échanger leurs ions par processus de diffusion, ou encore,
n’ont pas le temps d’échanger leur ions avec la phase liquide. Dans ce dernier cas (voir figure
5-1 ci-dessous), on obtient alors des cristaux zonés plus riches en A au centre (point C) et plus
riche en B à la périphérie (point F), le milieu solide tous cristaux confondus parcourant la
ligne CD.
D’autre part, malgré un refroidissement suffisamment lent, des processus de cristallisation
fractionnée sont courants en raison de la gravité (voir figure 5-2). Les minéraux formés lors
du refroidissement se déposent alors et perdent le contact avec le liquide. Les échanges d’ions
entre les minéraux formés et la phase liquide ne peuvent plus avoir lieu et on obtient des
couches de minéraux de composition différente (minéraux de composition 1, 2, 3 ... à la figure
5-2), même si l’ensemble de ces couches forment un mélange de composition chimique
identique à celle du mélange initial.
Figure 5 : influence des conditions de cristallisation (Dercourt & Paquet, 1995)
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Pétrographie des roches métamorphiques
Bien entendu, les exemples qui viennent d’être exposés peuvent être étendus au cas d’un
mélange de plus de deux minéraux ou au cas des minéraux ne formant pas une série
isomorphe.
La présence d’eau ou de gaz peut modifier considérablement les conditions de cristallisation
et la viscosité du liquide silicaté en fusion. Enfin, les premiers minéraux formés en
refroidissant peuvent être transformés, par échange ionique avec le liquide, en d’autres
minéraux.
2.3.3 Notions de magma
Un magma est un bain naturel de silicates en fusion, pouvant contenir des cristaux ou des
fragments de roches en suspension. Sa cristallisation conduit aux roches magmatiques. Un
magma se caractérise par : sa composition essentiellement silicatée, sa température élevée
(1200°C à 1500°C) et par sa viscosité qui lui confère une plus ou moins grande aptitude à
couler (Dercourt & Paquet, 1997).
On peut obtenir un bain de silicates artificiellement en broyant finement des minéraux
silicatés (feldspaths, quartz ou minéraux argileux) et en portant l’ensemble à de hautes
températures (voir le paragraphe traitant des suites réactionnelles de Bowen).
1.3.3.1 La viscosité des magmas
La viscosité d’un magma dépend principalement, de la température et de la pression bien
entendu, mais également de sa teneur en silice, de la présence de gaz, de sa teneur en eau.
Les magmas ne possèdent pas tous la même viscosité. La nature des roches magmatiques ou «
cristallines » dépend évidemment de la nature du magma qui leur a donné naissance.
Comprendre les facteurs qui ont une influence sur la viscosité est important puisque celle-ci
conditionne l’aptitude à couler du magma et lui est inversement proportionnelle.
• La teneur en silice SiO2 a une influence très importante, plus elle est élevée, plus la
viscosité l’est également. En effet, le liquide silicaté possède une charpente faite de
tétraèdres SiO4 polymérisés en ordre périodique. Les liaisons Si-O-Si sont des liaisons
fortes car covalentes (voir le chapitre 1) qui s’opposent, par frottement interne, à
l’écoulement.
• La teneur en gaz (H2O, CO2, H2S,...) : la perte de gaz provoque une augmentation de la
viscosité,
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Pétrographie des roches métamorphiques
• La teneur en eau a une influence très importante sur la viscosité. En effet, à haute
+
-
température l’eau est dissociée en H et OH qui rompent ensuite les liaisons Si-O-Si et les
hydrolyse en Si-OH HO-Si. Au fur et à mesure que les liaisons s’hydrolysent, il y a
rupture de la charpente silicatée et, par conséquent, diminution de la viscosité. De plus, la
teneur en eau a une grande influence sur la température de cristallisation d’un magma,
comme nous le verrons au point suivant.
1.3.3.2 Les différents types de magmas
De manière générale et fortement simplifiée, on distingue principalement deux types de
magmas suivant leur teneur en silice.
• magma hypersiliceux : lorsque la teneur en silice est élevée (75%), le magma en fusion est
très visqueux et s’écoule donc lentement à travers l’écorce terrestre. Il cristallise alors
quasi entièrement lors de son ascension vers la surface et seuls subsistent les minéraux
stables en présence d’un excès de SiO2. Ce type de magma engendre les roches
granitiques qui représentent près de 95 % des roches d’intrusion au sein des roches
préexistantes.
• magma hyposiliceux : lorsque la teneur en silice est faible (50%), le magma en fusion est
fluide et traverse rapidement l’écorce terrestre pour couler en surface. En raison de la
rapidité de l’ascension, seuls quelques minéraux cristallisent et ceux qui sont formés à
haute température restent stables compte tenu de la faible teneur en SiO2. Ce type de
magma engendre les roches basaltiques qui représentent près de 95 % des roches effusives
à la surface de l’écorce terrestre.
Bien entendu, des magmas intermédiaires à ceux décrits ci-dessus existent. L’évolution de la
température et de la pression du magma en fusion lors de leur remontée dans l’écorce est
représentée schématiquement à la figure qui suit (figure 6 : chemin A’B’ pour un magma
basaltique et chemin AB pour un magma granitique). Cette figure montre également
l’influence très importante de la teneur en eau sur les courbes de solidus des magmas.
L’hydratation d’un magma déplace sa courbe du solidus vers de faibles températures et
change sa courbure.
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Pétrographie des roches métamorphiques
Figure 6 : courbes de solidus des magmas et évolution au cours de l’ascension dans l’écorce
terrestre (Pomerol & Renard, 1997)
Les conditions d’émission des magmas ont une influence non négligeable sur la formation des
roches. Pour un magma basaltique, si la vitesse d’émission est rapide, il est brassé au cours de
son expulsion et engendre des basaltes homogènes. A l’opposé si la vitesse de remontée est
lente, des minéraux peuvent précipiter (cristallisation fractionnée, voir point 2.3.2.3. cidessus), ce qui modifie la composition du liquide en fusion et engendre des roches bien
cristallisées de différents types.
1.3.3.3 Suites réactionnelles de Bowen - Cristallisation d’un magma
Les expériences de cristallisation d’un liquide en fusion réalisé à partir de deux minéraux et
décrites précédemment (point 2.3.2.) ont été généralisées par Bowen et son équipe sur des
composés complexes. Leurs travaux ont alors permis d’observer l’ordre d’apparition des
minéraux, les domaines de coexistence stable de certains minéraux, les transformations de
minéraux en d’autres, en fonction de la température et de la composition initiale du magma
lors de son refroidissement. Bowen et son équipe ont synthétisé l’ensemble de leurs
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Pétrographie des roches métamorphiques
observations sous forme de deux séries de minéraux associés par plusieurs réactions, appelées
suites réactionnelles de Bowen (voir figure 7 page suivante).
Figure 7 : suites réactionnelles de Bowen (Pomerol & Renard, 1997)
• La série des ferro-magnésiens : cette série est discontinue, les structures cristallines des
minéraux successifs sont différentes et il n’existe pas d’héritage structural.
 Lorsque la température décroît, on a les réactions suivantes :
liquide ───► olivine + liquide
olivine + liquide ───► olivine + pyroxènes
 Lorsque la teneur en SiO2, Na, Ca et K est suffisante, on peut avoir les réactions
suivantes :
pyroxènes + liquide ───► amphibole
amphibole + liquide ───► mica noir
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Pétrographie des roches métamorphiques
• La série des plagioclases : cette série est continue car les différents plagioclases ont une
structure cristalline commune. On passe progressivement de l’anorthite (riche en Ca) à
l’albite (riche en Na).
Les deux séries réactionnelles sont concomitantes. Par exemple, si l’évolution des
plagioclases libèrent des ions Ca et Al dans le liquide, ils sont intégrés dans les amphiboles
qui apparaissent à des températures similaires.
1.3.3.4 L’évolution des magmas – Différenciation magmatique
Les processus de cristallisation illustrés par les suites réactionnelles de Bowen associés aux
phénomènes de cristallisation fractionnée peuvent expliquer l’évolution des magmas. Lors de
leur ascension ils peuvent, par exemple, s’enrichir considérablement en silice en raison du
processus de sédimentation des minéraux précédemment formés. On obtient alors des liquides
successifs qui, d’hyposiliceux, deviennent progressivement hypersiliceux (exemple des
rhyolites – voir plus loin). Ce mécanisme est appelé différenciation magmatique.
1.4 Propriétés générales des roches
Nous avons vu ci-dessus que les classifications sont basées sur l’origine des roches et leur
genèse. Les trois grands groupes de roches sont constitués des roches magmatiques,
sédimentaires et métamorphiques. Il n’existe pas de classification systématique qui reprenne
l’ensemble des roches issues de ces trois groupes. Chaque groupe de roches possède sa (ou
ses) classification propre, quand elle existe.
D’une manière générale, la nomenclature des roches est encore plus complexe que celle des
minéraux. En effet, certaines roches doivent leur nom à des caractéristiques extérieures «
spectaculaires », d’autres à la région du globe où elles sont particulièrement bien représentées,
à leur composition minéralogique. A ces noms s’ajoutent encore les appellations
commerciales qui parfois peuvent induire en erreur (exemple : le célèbre « Petit Granit » du
Hainaut qui n’est autre qu’une roche calcaire).
Dans la suite de ce texte, les classifications des roches, propres à chaque groupe de roches,
sont reprises dans le paragraphe y afférant. Néanmoins, certaines propriétés peuvent être
définies, indépendamment du groupe, afin de permettre une première reconnaissance visuelle
des roches : la couleur (ou l’indice de coloration), la composition minéralogique, la grosseur
du grain, le mode de gisement, la structure et la texture.
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Pétrographie des roches métamorphiques
1.4.1 Les propriétés descriptives des roches
a) La composition minéralogique
La composition minéralogique est le caractère individuel le plus important à examiner pour
l’identification des roches. Quel que soit le groupe d’appartenance des roches, elles sont
généralement composées de quelques minéraux fondamentaux appartenant à des « familles »
peu nombreuses telles que : feldspaths, quartz et, dans une moindre mesure, pyroxènes.
La détermination précise de la composition minéralogique nécessite généralement une étude
en lame mince, voire une détermination chimique. Cependant, quand les minéraux sont
discernables à l’œil nu, les propriétés des principaux minéraux permettent une première
détermination qualitative très utile.
b) La grosseur du grain
La grosseur du grain est le diamètre moyen des grains constituant la roche. Quelle que soit le
groupe d’appartenance d’une roche, la grosseur du grain prend une part importante dans sa
classification au sein de ce groupe.
c) La couleur
On a vu au chapitre 1 que la couleur des minéraux, et à plus forte raison des roches, dépend
fortement de la présence certains éléments chimiques, même en faible proportion. Les
feldspaths et les quartz sont de teinte claire tandis que les pyroxènes ou ferromagnésiens ou
encore, la plupart des minéraux argileux (roches sédimentaires), sont de couleur sombre en
raison de la présence de magnésium et/ou de fer.
d) l’indice de coloration
On définit l’indice de coloration d’une roche comme étant le pourcentage de minéraux
sombres qu’une roche contient. Pour rappel, les quartz et les feldspaths sont des minéraux
clairs tandis que les ferro-magnésiens sont foncés.
e) La texture
La texture est fonction de la forme, de la disposition et de la répartition des minéraux dans la
roche. La notion de texture recouvre les caractères microscopiques.
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Pétrographie des roches métamorphiques
f) La structure
La structure est l’ensemble des caractères extérieurs des roches en masse tels que la
stratification, la structure en couches ou en bandes. Il s’agit d’une propriété importante
permettant de commencer par rattacher une roche à l’un des trois groupes principaux. La
notion de structure recouvre généralement les caractères macroscopiques.
g) Le gisement
Le caractère du gisement est définit par la nature de la formation géologique d’où est issue la
roche à décrire. Cette notion est vaste et comprend également implicitement l’explication
succincte de la genèse de la formation géologique encaissante.
Remarque : dans un soucis de simplification, dans les descriptions des différentes roches, on
regroupera les caractéristiques « indice de coloration » et « couleur » sous le terme général de
« couleur ». De même, les caractéristiques « texture » et « structure » seront regroupées sous
le terme général de « structure ».
2.4.2 Classement des roches en fonction de leur structure (au sens large)
Pour beaucoup d’auteurs (Pomerol, Dercourt & Paquet, Schumann ou encore Foucault &
Raoult), les notions de texture et de structure sont confondues. Ils parlent alors, dans un soucis
de simplification, de « structure » au sens large. Les quatre types de structures des roches sont
présentées à la figure de la page suivante (figure 8) : structure non orientée, à stratification,
fluidale (ou foliacée) et à schistosité.
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Pétrographie des roches métamorphiques
Figure 8 : les quatre types de structure (Schumann, 1989)
Parmi les roches à structure non orientée, on peut également distinguer plusieurs sous-groupes
: les structures à débris de roches, à grains grossiers, à grains fins et structure vitreuse.
Figure 8 : les différents types de roches à structure non orientée (Schumann, 1989)
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Pétrographie des roches métamorphiques
2. Roches métamorphiques
Les roches métamorphiques constituent un peu plus d’un quart de la croûte terrestre. Elles
constituent pour la plupart le produit du mouvement des plaques, responsable de la création de
chaînes de montagne. A la surface de la croûte terrestre, elles affleurent principalement sur les
reliefs.
2.1 Genèse des roches métamorphiques
La notion de « métamorphisme » peut prendre un sens général qui consiste à la définir
comme étant « l’ensemble des transformations et des réactions que subit une roche
initialement solide, lorsqu’elle est portée dans des conditions de pression et de température
différentes de celles ayant présidé à sa genèse ». En ce sens, les processus d’altération et de
diagenèse menant à la formation des roches sédimentaires font partie du métamorphisme. Le
sens actuel, le plus communément admis par les géologues est donnée par la définition
suivante :
Le métamorphisme est la transformation d’une roche à l’état solide du fait d’une élévation
de température et/ou de pression, avec cristallisation de nouveaux minéraux, dits néoformés,
et acquisition de textures et structures particulières, sous l’influence de conditions physiques
et/ou chimiques différentes de celles ayant présidé à la formation de la roche originelle
(Foucault & Raoult, 1995).
D’autre part, il est également admis que le métamorphisme est limité aux conditions qui
provoquent la fusion totale de la roche originelle, processus qui conduit à la formation de
roches considérées comme magmatiques même si elles ne proviennent pas strictement du
magma du manteau supérieur. Dans ces conditions, le domaine du métamorphisme peut être
illustré par la figure suivante où figurent également les domaines de l’altération et de la
diagenèse des roches sédimentaires.
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Pétrographie des roches métamorphiques
Figure 9 : domaine du métamorphisme (Dercourt & Paquet, 1995)
Les facteurs principaux du métamorphisme sont donc la température (en particulier le
gradient géothermique – voir ci-dessous) et la contrainte, sans oublier le facteur temps.
D’autre part, on distingue principalement deux types de métamorphisme : le métamorphisme
régional (dû au mouvement des plaques) et le métamorphisme de contact (dû à l’intrusion du
magma au sein des roches préexistantes). Pour mémoire, on a également défini un
métamorphisme d’impact (chute de météorites) qui sort du cadre de ce cours.
2.1.1 Les facteurs du métamorphisme
Les facteurs principaux du métamorphisme sont la température, la pression et le facteur
temps, les deux premiers étant souvent concomitants.
a) Le facteur temps
Dans le métamorphisme, le facteur temps est très important. On a vu précédemment que les
minéraux sont stables dans les conditions de température et de pression qui ont présidé à leur
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Pétrographie des roches métamorphiques
formation. Lorsque ces conditions changent, ils deviennent instables et des transformations
minéralogiques se produisent.
Cependant, la plupart des minéraux restent stables lorsque la durée du changement est faible,
on dit qu’ils sont « métastables ». Ce n’est que lorsque les conditions changent durablement
que les transformations physiques et chimiques ont le temps de se produire. Cet aspect est
important car il explique par exemple pourquoi une partie des roches du métamorphisme de
contact gardent leur structure originelle.
b) La température
L’énergie thermique est le facteur principal du métamorphisme. Elle émane, d’une part du
flux de chaleur du globe, produit par les réactions de désintégration en son centre, et d’autre
part, par les frictions entre plaques. Il en résulte donc à partir de la surface de la terre ce qu’on
appelle un « gradient géothermique », bien connu des mineurs. Il est variable selon les
régions du globe : les régions les plus actives tectoniquement montrent un gradient qui peut
atteindre 50°C/km (voire 100°C/km), tandis qu’au droit des anciens boucliers, on a seulement
6°C/km. Il vaut en moyenne 30°C/km.
Un flux géothermique élevé et régional est à l’origine d’un métamorphisme régional, tandis
qu’un flux local dû par exemple à une intrusion magmatique est à l’origine du
métamorphisme de contact.
c) La pression et les contraintes
L’enfouissement de masses rocheuses sous d’autres (tectonique ou dépôts successifs de
sédiments) provoque une élévation de la pression verticale, liée à la gravité. Si près de la
surface de la croûte terrestre il en résulte des contraintes verticales et horizontales différentes
(voir cours de Mécanique des sols), elles s’égalisent rapidement quand la profondeur
augmente pour donner une pression homogène dans toutes les directions de l’espace, pression
dite « isotrope ».
C’est la « pression de confinement » ou « pression lithostatique », de type hydrostatique
régnant à l’intérieur des plaques. Par exemple, si on prend pour les roches une densité de 2,5
on a alors une pression de 1000 atmosphères à 4 km de profondeur.
De façon générale, la pression lithostatique seule ne provoque pas de métamorphisme des
roches (voir également la figure 30). Par contre, la tectonique des plaques crée aux frontières
entre plaques des contraintes anisotropes qui déforment alors des grands ensembles rocheux
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Pétrographie des roches métamorphiques
de plusieurs milliers de km² (voir également plus loin). C’est le métamorphisme régional,
intimement lié aux processus orogéniques menant notamment à la création de chaînes de
montagnes.
2.2 Métamorphisme régional et métamorphisme de contact
Le gros des roches métamorphiques provient du métamorphisme régional.
a) Métamorphisme régional
On l’a vu ci-dessus, ce métamorphisme est principalement lié aux mouvements tectoniques
qui créent des contraintes anisotropes et, par les frictions entre plaques, un accroissement
important de la température. Ces mouvements se produisent pendant une durée suffisamment
importante pour que toutes les transformations puissent se produire.
En particulier, l’anisotropie des contraintes provoque une déformation de la roche originelle,
telle qu’illustrée par la figure suivante (figure 10) et l’augmentation de la pression moyenne
combinée à celle de la température mènent à la formation de nouveaux minéraux (grenats,
serpentine, staurodite, ...etc).
Figure 10 : métamorphisme régional, déformation de la roche (Bourque, 2000)
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Pétrographie des roches métamorphiques
Les déformations de la roche préexistante lui confèrent un nouveau type de structure. A
l’échelle macroscopique, les structures « héritées » du métamorphisme régional sont les plis
(synclinaux, anticlinaux...) les failles, les diaclases, ... qui font l’objet d’un chapitre à part
entière.
A l’échelle de l’échantillon, on peut souvent percevoir une structure appelée « foliation » qui
caractérise le fait que les minéraux sont applatis et s’orientent suivant une direction
préférentielle (voir figure 10 ci-dessus). C’est par exemple le cas des roches de la famille des
granites qui sont transformées en roches de la famille des gneiss (voir paragraphes suivants).
Il faut noter également que les roches à grain fins métamorphisées présentent une schistosité
qui est semblable à celle créée par la diagenèse. Il s’agit d’un phénomène apparenté sauf que
les contraintes sont évidemment plus élevées dans le cas du métamorphisme. Ce qui explique
que certaines roches à grains fins (sans être à l’origine des argilites ou des schistes
sédimentaires) présentent des plans de schistosité très nets dus au métamorphisme (exemple
des phyllades – voir paragraphes suivants). Il est parfois difficile de faire la distinction entre
une schistosité due à la diagenèse et la schistosité héritée du métamorphisme.
b) Métamorphisme de contact
Le métamorphisme de contact caractérise la transformation des roches préexistantes par les
intrusions de magma (batholites, pipes, ...etc.). Il affecte des masses beaucoup plus petites que
le métamorphisme régional (de la dizaine de m² au km²) pour lesquelles il y a eu transfert de
chaleur du magma chaud vers les roches froides encaissantes (voir figure 11 ci-dessous).
Figure 11 : métamorphisme de contact (Bourque, 2000)
Les premières roches au contact du magma sont cuites (zone des cornéennes), de nombreux
cristaux néoformés et infra millimétriques apparaissent. Pour les roches suivantes (zone des
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Pétrographie des roches métamorphiques
schistes tachetés), quelques cristaux néoformés (exemple typique de l’andalousite) témoignent
du métamorphisme de contact ainsi qu’une structure finement plissée. La zone comprenant
ces roches affectées par l’intrusion de magma est appelée « auréole métamorphique » (voir
figure 12 ci-contre).
Figure 12 : auréole métamorphique (Dercourt & Paquet, 1995)
2.1.3 Intensité du métamorphisme – Anatexie
Lorsqu’on se déplace dans une formation rocheuse ayant subit un métamorphisme, l’intensité
(ou le degré) du métamorphisme varie d’un endroit à l’autre. On vient de voir ci-dessus que
c’est particulièrement le cas du métamorphisme de contact, mais le même constat peut être
fait pour le métamorphisme régional. La simple dénomination des roches est insuffisante pour
estimer l’intensité du métamorphisme subi.
On peut ainsi passer d’un très faible métamorphisme, semblable à une diagenèse fortement
prononcée, à des conditions de pression et de température qui peuvent mener à la fusion quasi
totale de la roche préexistante, surtout si le milieu contient de l’eau. Les domaines de la fusion
partielle des roches et du métamorphisme se chevauchent. Ce phénomène de fusion partielle,
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Pétrographie des roches métamorphiques
menant à la création de roches dites « migmatiques », est appelé « anatexie ». C’est le stade
ultime du métamorphisme.
Si la pression et la température sont suffisamment élevées, conditions qui sont réunies lorsque
les mouvements tectoniques provoquent l’enfoncement d’une plaque dans une zone de
subduction, on passe par une phase entièrement liquide, le magma. Celui-ci en refroidissant
peut donner une roche de type granitique, appelée « granite orogénique ». On a vu
précédemment (figure 13) que les roches suivent alors un cycle dans la lithosphère.
Figure 13 : métamorphisme - anatexie – cycle géochimique (Pomerol & Renard, 1997)
La classification des roches métamorphiques doit alors faire état de cette évolution
progressive qui se constate également sur le terrain quand on va du bord de la zone rocheuse
métamorphisée vers le centre (appelé « épizone ») ayant subit les plus fortes températures et
pression. On franchit alors des surfaces successives d’égale intensité de métamorphisme,
appelées « isogrades » caractérisées par l’apparition de minéraux typiques dont l’association
témoigne des conditions de température et de pression qui ont mené à leur formation. On
désigne une association déterminée de ces minéraux métamorphiques par la notion de « faciès
métamorphique » (voir ci-dessous).
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Pétrographie des roches métamorphiques
2.2 Classification des roches métamorphiques
On a vu ci-dessus que c’est surtout la présence de minéraux caractéristiques du
métamorphisme qui permettent de classifier les roches métamorphiques. La création de ces
nouveaux minéraux s’appelle la « paragenèse » et on a vu ci-dessus qu’une association
déterminée de certains de ces minéraux est désignée par le terme de faciès.
2.2.1 Principaux minéraux des roches métamorphiques
Les minéraux principaux sont généralement les minéraux des roches originelles, soit le quartz,
les feldspaths, les micas et les minéraux argileux.
Les principaux minéraux néoformés du métamorphisme sont des silicates : andalousite,
grenats, épidotes, staurodite, amphiboles, serpentine, sillimanite (de même formule chimique
que l’andalousite mais de système cristallin différent), biotite, chlorite, disthène (Al2SiO5).
2.2.2 Structure des roches métamorphiques
Compte tenu du mode de formation des roches métamorphiques, elles se trouvent pour la
plupart dans des massifs issus des processus orogéniques, elles se présentent en séries plus ou
moins plissées et fracturées selon l’intensité du métamorphisme. A l ‘échelle de l’échantillon,
les roches peuvent également montrer une structure finement plissée.
Cependant, le caractère le plus commun des roches métamorphiques (de contact ou
régionales) est la schistosité métamorphique, même si à l’origine la roche mère n’est pas
nécessairement de nature argileuse. Cette schistosité est due à l’orientation des minéraux du
métamorphisme est ne doit donc pas être confondue avec la schistosité des roches
sédimentaires, même si le terme est ambigu. C’est la raison pour laquelle on parle, de manière
générale, de « faciès des schistes verts » par exemple (voir ci-dessous).
Une des particularités du métamorphisme et de mener à la création de nouveaux minéraux
relativement rares dans les deux autres grands groupes de roches. Lorsque la roche est à gros
grains de taille semblable, on constate souvent un allongement des grains dans un sens
privilégié, désigné par le terme de foliation (voir ci-dessus). C’est en particulier le cas des
gneiss, on parle aussi de structure gneissique. Lorsque que l’intensité du métamorphisme est
forte, les structures préexistantes sont « effacées ».
Les roches faisant partie de la famille des cornéennes (les roches transformées par le contact
direct avec les intrusions magmatiques – voir ci-dessus, figure 14) représentent un cas un peu
à part dans la mesure où elles sont cuites. Les éventuelles structures préexistantes au contact
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Pétrographie des roches métamorphiques
disparaissent complètement pour donner une roche à l’aspect souvent très compact et
relativement homogène, sans que l’on puisse discerner les minéraux néoformés, car la
recristallisation est généralement relativement rapide. On trouve parfois des phénocristaux (de
grande taille) dans des cavités au sein d’une matrice compacte et homogène.
2.2.3 Classification des roches métamorphiques
En raison de la complexité du métamorphisme et des origines très diverses des roches
métamorphiques (à l’origine soit sédimentaires, soit magmatiques ou elles-mêmes issues d’un
métamorphisme antérieur), il n’existe pas de classification qui fasse l’unanimité. Les
géologues tentent généralement de construire des classifications qui soient basées sur la
nature de la roche originelle et sur les conditions de pression et de température du
métamorphisme.
D’une manière générale, lorsque le métamorphisme a affecté :
• des roches sédimentaires, on parle de roches paramétamorphiques,
• des roches magmatiques, on parle de roches orthométamorphiques,
• des roches métamorphiques, on parle de roches polymétamorphiques,
La figure qui suit illustre sommairement l’évolution des principales roches de la croûte
terrestre.
Figure 14 : métamorphisme, évolution des principales roches (Bourque, 2000)
Cette figure permet notamment de mettre en évidence qu’un métamorphisme intense d’un
schiste peut donner un gneiss, de composition minéralogique semblable à celle d’un granite.
Ce fait a été prouvé par diverses expériences en laboratoire.
On a choisit ici deux types de classification. La première, simplifiée et due à Schumann
(1989), est basée sur des caractéristiques extérieures générales. La seconde est la plus
couramment reprise par les géologues et est basée sur la notion de faciès métamorphique.
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Pétrographie des roches métamorphiques
a) Classification simplifiée de Schumann
Cette classification est utile pour une reconnaissance rapide des roches métamorphiques,
basée principalement sur leurs caractéristiques extérieures, observables à l’échelle de
l’échantillon et ne nécessitant pas d’observation en lame mince. Ces caractéristiques sont
principalement : la forme des minéraux, la schistosité, la faculté de se débiter en plaquettes et
la présence de minéraux typiques (tableau 2).
Tableau 2 : Classification simplifiée de Schumann
Roches
de
famille du gneiss
Forme des minéraux
grains
moyens
la Roches
de
famille des schistes
à minces et allongés
grossiers
Schistosité
Plaques de délitement
moyennes
non
schisteuses
grains
fins
à
grossiers
peu prononcée à très
bien marquée
la Roches
nettement aucune
marquée
à minces
aucune
épaisses
Minéraux typiques
feldspaths, quartz
micas,
minéraux en grand nombre
argileux
b) Classification suivant les différents faciès et climats métamorphiques
Pour rappel, la notion de « faciès métamorphique » désigne un assemblage défini de
minéraux du métamorphisme. De manière à pouvoir comparer l’évolution des faciès en
fonction de la température ou de la profondeur d’enfouissement, Miyashiro a proposé que les
faciès qui se succèdent logiquement (avec un accroissement défini de la pression P et la
température T) reçoivent le nom d’un type ou d’un « climat » donné de métamorphisme.
Miyashiro a défini trois climats métamorphiques (voir figure 15 page suivante) :
• métamorphisme de basse pression et de température variable donnant des associations
minéralogiques dites du type andalousite-sillimanite auquel on a donné le nom de
métamorphisme dit Aboukuma (plateau du Japon où il est très bien représenté). C’est un
climat qui concerne notamment les chaînes péripacifiques.
• métamorphisme de moyenne pression et de moyenne température dit barrovien (du nom du
géologue Barrow qui l’a le mieux décrit). C’est un climat qui est très bien représenté dans
les chaînes anciennes d’Europe.
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Pétrographie des roches métamorphiques
• métamorphisme de haute pression et de basse température donnant des associations
minéralogiques dites du type glaucophane-lawsonite (schistes bleus) auquel on a donné le
nom de métamorphisme dit d’enfouissement. C’est également un climat bien représenté
dans les chaînes péripacifiques.
D’autre part, cette classification a également l’avantage de réunir les roches du
métamorphisme régional et de contact (pour ce dernier, exemple du faciès des cornéennes de
basse pression et de haute température).
Il faut insister, comme cela l’a déjà été précisé plus haut, que le terme de « schistes »
métamorphiques ne désigne pas uniquement des roches d’origine argileuse (comme pour les
roches sédimentaires). Ce terme est employé car le métamorphisme produit souvent une
schistosité, en raison de la déformation des grains et de leur alignement dans une direction
préférentielle, provoquée par l’anisotropie des contraintes tectoniques.
Figure 15 : classification des roches métamorphiques selon les faciès et climats
métamorphiques (Pomerol & Renard, 1997)
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Pétrographie des roches métamorphiques
2.3 Description des principales roches métamorphiques
On trouvera ci-dessous le regroupement des roches métamorphiques en différentes «familles»,
telles que proposées dans l’ouvrage de Schumann (1989). On se référera à l’annexe 2 de ce
chapitre. Bien entendu, le type de métamorphisme dont font partie les roches décrites cidessous est souligné.
2.3.1 Famille du gneiss
Les gneiss sont issues du métamorphisme régional et ont en commun une structure
grossièrement grenue, une foliation généralement marquée, une schistosité peu marquée à
nette, et une proportion de feldspaths supérieure à 20 %. La schistosité est ici due aux cristaux
de biotite.
• composition minéralogique : minéraux très variés mais les composants essentiels sont les
feldspaths et le quartz, les premiers étant nettement dominants. Les minéraux accessoires
sont la biotite, la muscovite, l’amphibole (hornblende), le grenat, la sillimanite.
• grain : moyen à grossier.
• couleur : généralement de couleur claire, souvent gris ou rose, mais aussi verdâtre, brunâtre,
montrant des rayures. Les couches claires sont dues à la présence de feldspaths et de
quartz, et les couches sombres sont micacées.
• structure : structure en bande colorées alternées de bandes claires, les gneiss montrent une
foliation typique (pour rappel, due à l’orientation des grains dans une direction
privilégiée). Ils montrent également parfois une schistosité quand la proportion de micas
est importante.
• gisement : se rencontrent dans les massifs ayant subi un métamorphisme régional. Les
roches originelles peuvent être des granites, des grauwackes, des grès, des arkoses, des
argiles. Les gneiss se forment à haute température, près de la température de fusion, ils
témoignent donc d’un métamorphisme intense.
Les variétés de gneiss les plus courantes sont les suivantes :
 gneiss granitiques
Gneiss issus de la déformation de roches originelles granitiques.
 gneiss oeillés
Variété à structure lenticulaire due au développement de feldspaths en forme d’yeux.
 gneiss migmatiques, dénommés « migmatiques »
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Pétrographie des roches métamorphiques
Les migmatiques sont constituées de deux roches différentes nettement reconnaissables : les
gneiss comme hôtes et les granites comme intrusions, s’interpénétrant en conservant les
limites franches.
 granulites
Variété de gneiss, plus rare, dépourvu de micas.
2.3.2 Famille des schistes
Les schistes ont en commun une schistosité relativement bien marquée, une structure à grain
fins à moyen et une proportion de feldspaths inférieure à 20 %. Font partie de cette famille
des schistes du métamorphisme de contact (schistes tachetés) ou du métamorphisme régional
(micaschistes, phyllades, …). Le nombre de variétés est très important et la dénomination des
schistes se base sur des caractéristiques extérieures ou des minéraux leur donnant une teinte
particulière (schistes verts, bleus, …).
Les schistes sont généralement de teinte sombre (de gris foncé à noir), même si l’apparition
de cristaux néoformés peuvent donner une coloration différente. Plus le métamorphisme est
important, plus les schistes ont la faculté de se débiter en plaquettes, à surfaces presque
planes.
a) Schiste ardoisiers
Roches de métamorphisme régional faible. A la limite du domaine du métamorphisme, ils
sont parfois difficilement différentiables des schistes sédimentaires. Cependant, la schistosité
est évidemment plus marquée et le critère de distinction principal est que les phyllades ne
gonflent pas au contact de l’eau, contrairement aux argiles schisteuses sédimentaires n’ayant
pas subi de métamorphisme.
Les composants essentiels sont le quartz et les micas (principalement la muscovite), formés à
partir des minéraux argileux.
b) Schistes phylliteux ou « phyllades »
Roches de métamorphisme régional très finement écailleuses, de métamorphisme plus
intense que les schistes ardoisiers. Les minéraux principaux sont la muscovite (de très petites
dimensions) et le quartz. Les minéraux accessoires sont la biotite, les feldspaths, la chlorite, le
graphite, les grenats. La matrice est donc fine mais peut parfois contenir des minéraux de
grande taille. La couleur est généralement gris argenté et/ou verdâtre.
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Pétrographie des roches métamorphiques
c) Micaschistes
Les micaschistes représentent le type même de la roche schisteuse issue du métamorphisme
régional intense. Les minéraux essentiels sont la muscovite et le quartz. Les minéraux de
muscovite sont de plus grande taille que ceux des phyllades, ce qui permet de les reconnaître à
l’oeil nu. De nombreuses variétés correspondent à l’apparition de minéraux accessoires
typiques : grenats, staurodite, sillimanite. La couleur est généralement claire
d) Schistes tachetés
Ce sont des anciennes argiles transformées. Les composants essentiels sont le quartz, les
micas, l’andalousite et (plus rarement) la cordiérite. Les taches sont des concentrations des
deux derniers minéraux. Ils sont issus du métamorphisme de contact, dans la « deuxième
auréole », après les cornéennes (voir également la figure 13).
2.3.3 Famille des roches massives non schisteuses
a) Quartzites
Les quartzites sont des grès très quartzeux métamorphisés. Le métamorphisme, s’il est
suffisamment intense provoque une recristallisation du ciment quartzeux originel, ce qui a
comme conséquence que les grains sont intimement engrenés.
• composition minéralogique : principalement du quartz, au minimum à 80 % avec comme
minéraux accessoires des feldspaths, de la muscovite, la chlorite, la magnétite, l’hématite.
• grain : moyen à grossier, grains intimement engrenés (dits « granoblastique »), difficile de
discerner à l’oeil nu les différents grains.
• couleur : généralement de couleur blanche, les minéraux accessoires pouvant leur donner
une teinte grisâtre ou rougeâtre.
• structure : massive, mais lorsque le métamorphisme est faible, les quartzites peuvent garder
la structure des grès sédimentaires originels (granoclassement, stratification).
• gisement : se rencontrent aussi bien dans les massifs ayant subi un métamorphisme
régional, en association avec les autres roches métamorphisées (schistes, marbre), que
dans les auréoles du métamorphisme de contact. Il est difficile, voire impossible, à la
seule observation à l’œil nu de l’échantillon de connaître le type de métamorphisme.
b) Marbres
Les marbres sont des calcaires métamorphisés.
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Pétrographie des roches métamorphiques
• composition minéralogique : principalement de la calcite et, en moindre proportion, de la
dolomite. Ce sont les minéraux accessoires, très variés, qui donnent une teinte.
• grain : moyen à grossier, grains bien engrenés par la recristallisation mais il est possible de
discerner à l’œil nu les différents grains.
• couleur : très variée, blanc (rarement), rouge, jaune, noir ou vert, tous les tons sont
possibles. Les marbres sont soit uniformes, soit tachetés et souvent avec des veines
blanches de calcite pure.
• structure : très souvent massive, mais lorsque le métamorphisme est faible, les marbres
peuvent présenter des bandes ou couches qui constituent une stratification primaire.
• gisement : se rencontrent aussi bien dans les massifs ayant subi un métamorphisme
régional, en association avec les autres roches métamorphisées (schistes, quartzites), que
dans les auréoles du métamorphisme de contact. Il est difficile, voire impossible, à la
seule observation à l’œil nu de l’échantillon de connaître le type de métamorphisme.
c) Cornéennes
C’est un terme général désignant les roches massives, très compactes, dures issues des
premières roches préexistantes (de toute nature) en contact avec les magmas intrusifs, lors du
métamorphisme de contact.
• composition minéralogique : très variée (voir ci-dessus). Les minéraux qui apparaissent
lors du métamorphisme sont principalement : la cordiérite, l’andalousite et les pyroxènes.
• grain : matrice d’apparence homogène à grains fin, contenant parfois quelques cristaux de
grande taille (phénocristaux).
• couleur : généralement de teinte foncée, noire, bleuâtre, grisâtre, verdâtre.
• structure : massive, mais parfois porphyrique (quelques cristaux de grande taille dans une
matrice fine).
• gisement : se rencontrent dans la première auréole du métamorphisme de contact (voir
également la figure 13).
Ens : BOUTRIKA Rabah
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Pétrographie des roches métamorphiques
BIBLIOGRAPHIE
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générale disponible sur la toile, 2000
http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/intro.pt/science.terre.html
Ens : BOUTRIKA Rabah
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