applique des tensions alternativement positives ou négatives : c'est le cas des accélérateurs
linéaires. La trajectoire pouvant ainsi atteindre plusieurs centaines de mètres, on a réalisé qu'il
est possible d'enrouler cette trajectoire en cercles ou en une spirale en opérant cette
accélération dans un champ magnétique, ce qui, outre le gain de place, permet de n'utiliser
qu'un seul système d'électrodes et un seul générateur de tension alternative. Lorsque la
trajectoire est en forme de spirale, on a affaire à un cyclotron.
La figure 2 illustre l'effet d'un champ magnétique B sur un ion animé d'une vitesse v de
direction perpendiculaire à B : l'ion est dévié avec un certain rayon de courbure r. Si le champ
magnétique est suffisamment étendu par rapport à r, la trajectoire est un cercle fermé et on a
réalisé un confinement. Sinon, on opère une simple déviation.
Dans ce qui suit, nous allons décrire succinctement les méthodes de production et
d'accélération des ions, en donnant des ordres de grandeur à la fois des caractéristiques
physiques des faisceaux d'ions et de l'accélérateur.
2 07/06/2001
Figure 2
L
LA
A
S
SO
OU
UR
RC
CE
E
D
D'
'I
IO
ON
NS
S
La méthode la plus aisée permettant de porter un corpuscule atomique à la vitesse précise
nécessaire à l'expérience de collision consiste d'abord à lui donner une charge électrique, puis
à lui appliquer une force de même nature. Disposant au départ d'atomes (neutres) d'un élément
simple, il faut donc en premier lieu arracher un ou plusieurs électrons à chacun de ces atomes:
on transforme les atomes en ions. Le processus de base le plus généralement employé consiste
à bombarder ces atomes avec des électrons animés d'une vitesse adéquate. Cette étape nous
permet d'introduire une unité d'énergie un peu particulière utilisée en physique
microscopique: l'électron-volt ( eV, multiples : keV, MeV et GeV). Il s'agit tout simplement
de l'énergie cinétique acquise par n'importe quel corpuscule portant la charge d'un électron
(donc, ionisé une fois) lorsqu'il est soumis à une différence de potentiel de 1 volt. Exprimée
en unités rationalisées, une telle énergie vaut, puisque la charge électrique de l'électron vaut
1,6x10-19 coulombs : E = 1,6x10-19 joules, ce qui n'est pas très pratique.
Quelle énergie doivent avoir ces électrons pour ioniser plus ou moins nos atomes ? Celle-ci
doit être au moins égale (et plutôt deux à 3 fois supérieure) à l'énergie qui lie chaque électron
du cortège à son noyau. Quelques exemples :
Pour arracher le premier électron de l'atome d'hydrogène, il faut dépenser une énergie de 13,6 eV
Pour arracher le premier électron de l'atome d'argon, il faut dépenser une énergie de 16 eV
Pour arracher le 10ème électron de l'atome d'argon, il faut dépenser une énergie de 469 eV
Pour arracher le 18ème électron de l'atome d'argon, il faut dépenser une énergie de 4,264 keV
Pour arracher le premier électron de l'atome d'uranium, il faut dépenser une énergie de 5,4 eV