République Algérienne Démocratique et Populaire Université D'Oran Faculté des sciences Département de physique THESE Pour obtenir le diplôme de MAGISTER EN PHYSIQUE (Spécialité : Sciences de l’Environnement et Climatologie) Capteurs de gaz électrochimiques pour le contrôle de la pollution de l’air Application : Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone [CO] Présentée et soutenue publiquement Par BENMESSAOUD Nour-eddine Avril 2007, devant la commission d’examen Jury MM. Président SEBBANI Mohamed Professeur (Université D’Oran) Examinateur SAIDANE Abdelkader Professeur (ENSET) Examinateur ZANOUN Yahia Maître de conférences (Université D’Oran) Rapporteur Professeur (Université D’Oran) HAMOU Ahmed j e dédie ce travail, A mon père et ma mère, qui ont été et sont toujours pour moi un exemple de bonté, de travail et d’honnêteté, et qu’ils trouvent ici l’expression de toute mon affection et ma gratitude, pour leur sollicitude jamais démentie et de ce qu’ils ont manifesté à mon égard et les énormes sacrifices qu’ils ont consentis pour moi. A mes frères et mes sœurs, qu’ils m’ont aidé tout au long de mes études par leurs encouragements. A toute ma famille, que tous trouvent ici la consécration de leur espoir. A tous les enseignants, qui ont contribué à ma formation, et qu’ils trouvent à travers cet ouvrage toute ma reconnaissance et ma gratitude. Au Directeur et tous les responsables de la Direction du Cadastre, qui m’ont autorisé de faire continuer mes études de magister, et tous mes collègues de travail. A tous les membres du jury. Benmessaoud. Nour-eddine j e tiens à remercier vivement mon encadreur A. Hamou, pour m’avoir soutenu et appuyé tout au long de ma thèse. Ses idées pertinentes, son inépuisable enthousiasme et sa bonne humeur m’ont aidé à trouver mon chemin dans les moments difficiles. Je lui suis surtout reconnaissant pour son souci constant de l’avancement de ma thèse et son suivi continu de mon travail. Je remercie également les membres du jury, le Président du jury et les Examinateurs, qui m’ont fait l’honneur d’accepter de juger ce travail. Mes remerciements iront également à nos enseignants qui ont fait notre formation et de leurs apports inestimables en la matière. Je tiens à exprimer ma reconnaissance à A.Hamza pour les discussions que nous avons eues sur le travail et pour m’avoir aidé à prendre des orientations décisives. Mes remerciements iront également à l’adresse de mes collègues du magister qui m’ont encouragé à terminer ce travail, et particulièrement Melle H.Chafika.. Je suis reconnaissant également à Melle M. Souad, malgré ses occupations, a accepté d’avoir lu le manuscrit avec beaucoup d’attention et pour son aide. Un grand merci à tous les membres des bibliothèques que j’ai consultées. Je remercie Hadj Mohammed, qui m’a aidé à réaliser ce travail avec ses orientations électroniques. Au-delà des aspects scientifiques, je voudrais remercier la Direction du cadastre, lieu où je travaille, de m’avoir autoriser de continuer mes études. Je ne dois pas manquer de remercier mon ordinateur à qui j’ai fait subir le fardeau de ce travail! et sans lequel ce document n’aurais jamais vu le jour. Encore un grand merci à toute personne, que peut être par un oubli, je n’ai pas citée ici, ayant contribué de prés ou de loin à l’accomplissement de ce modeste travail, Benmessaoud. Noureddine ! " # $ % # & '()*+ ( '()*+ # , ( " ( / ,. , " " & " " 0 1 " " 2 3 % " 2 3 " " 0 " 3 2 4 " " " ' "" 0 " 0 ( 0 , " " " 0 2 2 2 " 2 " 0 " " " " " '()*+ '()*+ '()*+ ( ,. " "( , / 2 2 " INTRODUCTION GENERALE………………………………………...1 1 CHAPITRE I : Généralités I. De l’atome au matériau ……………………………………….…........….3 3 I.1 I.2 II. Atome ……………..………………...……...........................................3 3 I.1.1 Structure de l’atome……………………......................................3 3 I.1.2 Cortège électronique des atomes…………………….....................3 3 I.1.3 Ions…………………................................................................4 4 I.1.4 Rayonnement…………...............................................................5 5 I.1.5 Liaison chimique…………..........................................................5 5 I.1.6 Liaison de Van der Waals……………..........................................5 5 I.1.7 Stœchiométrie…………..............................................................5 5 Matériau…………………………...……..............................................6 6 I.2.1 Caractéristiques des matériaux………………………....................6 6 I.2.2 Semi-conducteur……………………..………………...............11 11 Gaz………………………………………………………………………...15 15 II.1 Définitions…………………………………………………………….15 15 II.2 Transition de phase d’un gaz ..................................................................15 15 II.3 Combustion et les gaz ……………………………………….…….…..15 15 II.4 Adsorption…………………………………….…………………….16 16 II.4.1 Définition……..……………………….…………...………....16 16 II.4.2 Types d’adsorption………………………………….…..……...17 17 II.4.3 Désorption……………..…………………….…….…..……...18 18 II.4.4 Isotherme d’adsorption …………………………….….….....…18 18 II.4.5 Microporosité et Superficie spécifique ……………….….…....…19 19 19 III. Oxydoréduction……………………………………………………....…..19 III.1 Dans une solution aqueuse………………………………..…….......…19 19 III.2 Par la voie sèche…………………………………….…………......….20 20 IV. Chaleur de la réaction chimique (Enthalpie)………………..………….…2 20 CHAPITRE II : Gaz polluants I. Introduction ………………………………………………..………….….22 22 II. Pollution atmosphérique…………………………………………………..22 22 II.1 Définition ……………………………………………………..……...22 22 II.2 Typologie des pollutions atmosphériques……………………..……….22 22 II.2.1 Pollution photochimique (ou smog photochimique)…........................22 22 II.2.2 Acidification……………………………………….....................2 25 II.2.3 Destruction de la couche d’ozone…………………………………..2 27 II.2.4 Contribution anthropique à l’effet de serre atmosphérique……………29 29 II.2.5 Pollution radioactive………………………..................................31 31 II.2.6 Pollution de l’air à l’intérieur des locaux………...............................31 31 II.3 Echelles de la pollution……..................................................................33 33 II.4 Polluants cibles et leurs toxicités…………………………………..…..35 35 II.4.1 Monoxyde de carbone (CO)………………………………………35 35 II.4.2 Dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2)………………………36 36 II.4.3 Hydrocarbures (HC) et composés organiques volatils (COV)…..…….36 36 II.4.4 Cas particulier du benzène…………………………………….….37 37 II.4.5 Oxydes d’azote NOx (NO, NO2)……….………………………….37 37 II.4.6 Anhydride sulfureux ou le dioxyde sulfureux (SO2)……..…………..38 38 II.4.7 Ozone (O3)………………………………..……………………38 38 II.4.8 Particules en suspension PM10…………………………..……….39 39 II.5 Exposition aux polluants ……………………………………..………39 39 II.5.1 Relation doses-effets…………………………………………….40 40 II.5.2 Valeurs limites………………………………………………….41 41 III. Polluants atmosphériques en Algérie…………………………………….42 42 III.1 Sources d’émission des polluants en Algérie…………………………..42 42 III.2 Valeurs limites en Algérie…………………………………………….44 44 III.3 Etat des lieux………………………………………………..………..45 45 IV. Conclusion………………………………………………………………..46 46 CHAPITRE III : Concepts généraux sur les capteurs de gaz I. 48 Généralités sur les capteurs………………………………………………48 I.1 I.2 I.3 Mesure – Grandeurs physiques à mesurer ………………………….…..48 48 Capteurs …………………………….…………………………..…....48 48 Principes physiques mis en œuvres………………………………..…...49 49 I.3.1 I.3.2 I.3.3 I.3.4 II. Capteurs passifs………………………………….………….…..49 49 Capteurs actifs…………………………………………………..50 50 Caractéristiques métrologiques…………….………………....……51 51 Signal du capteur………………………………………….……..51 51 Capteur de gaz…………………………………………………………….52 52 II.1 Principe du capteur de gaz……………….………………………….…52 52 II.2 Principe de fonctionnement……………………………..…………..…52 52 III. Matériaux utilisés dans les capteurs des gaz…………………………...…54 54 III.1 Introduction…………………………………………………………...54 54 III.2 Oxyde d’étain SnO2……………………………………………………55 55 III.2.1 Propriétés cristallographiques de SnO2……………………………..55 55 III.2.2 Dopage de SnO2………………………………………………....56 56 III.2.3 Applications de l’oxyde d’étain SnO2 dans les capteurs des gaz……....56 56 III.3 Oxyde de tungstène WO3……………………………………………...57 57 III.3.1 Propriétés physico-chimiques des films minces de WO3………….….58 58 III.3.2 Dopage et sélectivité des capteurs en WO3………………..……..…58 58 III.3.3 Propriétés de conduction dans WO3…………………………….....58 58 III.3.4 Applications de l’oxyde de tungstène WO3 dans les capteurs de gaz.. 58 III.4 Bromure de cuivre CuBr……………………………………….… 59 III.4.1 Principe de détection ……………………………………..... 59 III.4.2 Interaction de CuBr-ammoniac et la conductivité CuBr……..…. 59 IV. Quelques types des capteurs de gaz……………………….………… 60 IV.1 GasFets………………………………………………………….. 60 IV.2 Micro capteurs catalytiques…………………………………….… 61 IV.3 Capteurs à conductivité thermique………………………….…..... 62 IV.4 Résistances à oxydes métalliques sur support céramique………..... 62 V. Conclusion…………………………………………………………..... 63 CHAPITRE IV : Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO I. Introduction…………………………………………………………..... 65 II. Capteur de gaz monoxyde de carbone HS134…………………………. 66 II.1 Structure du capteur HS134…………….………………………..... 66 II.2 Fonctionnement du capteur HS134 …………………………………68 II.2.1 Principe général ……………………………………….…….. 68 II.2.2 Captage du polluant CO par le capteur HS134 ……………..…… 69 III. Acquisition du signal électrique et réalisation électronique …………… 74 III.1 Acquisition du signal de sortie de HS134………………………...... 74 III.1.1 Schéma électrique équivalent du HS134……………………….. III.1.2 Caractéristiques métrologiques du capteur HS134……..….…....... III.1.3 Conditions de fonctionnement optimales du HS134………….…. 74 77 81 III.2 Réalisation électronique du détecteur de gaz CO………………...…. 82 III.2.1 Rappels…………………………………………………..… III.2.2 Nomenclature des composants électroniques utilisés…………..… 82 87 III.2.3 Schéma de principe du détecteur…………………………….… 88 III.2.4 Maquette du circuit de détecteur………………………….…… 94 III.2.4.1 Tracé de circuit imprimé………………………………………. 94 III.2.4.2 Implantation des composants électroniques ……………….… III.2.4.3 Adaptation du signal électrique à l’interface d’utilisateur….... 94 95 .96 III.2.4.4 Allumage de l’appareil………………………………..…………. III.2.4.5 Implantation de la maquette de circuit dans un boîtier ………..97 97 III.2.5 Etalonnage de détecteur ……………………………….….…..98 98 III.2.6 Lecture des valeurs détectées………………………..…………99 99 III.3 Caractéristique du détecteur de gaz CO……….……….……...…...100 100 IV. Tests et contrôle de détecteur…………………….………………….101 101 IV.1 Tests…………………………………..….………………………101 101 IV.2 Résumé des résultats des tests…………………………….……….104 104 V. Détecteur et les valeurs limites du gaz CO……….…………………....105 105 VI. Conclusion ……………………………………………………..….. 105 CONCLUSION GENERALE……………………………………....107 107 page 1 Introduction Générale Introduction Aujourd’hui, la détection des gaz représente un enjeu majeur dans de nombreux domaines : l’environnement, le contrôle de procédés, les industries chimique, l’automobile etc. Dans le domaine de l’environnement, se sont les gaz polluants que l’on cherche à détecter tels que l’ozone O3, l’ammoniac NH3, les oxydes d’azote NOx et de carbone CO2 et CO, le sulfure d’hydrogène H2S, etc., lesquels font la pollution de l’air. Le trafic routier est l’une des sources principales de cette pollution. Il contribue d’une façon importante à la dégradation de la qualité l’air par l’émission des gaz toxiques tels que le monoxyde de carbone CO, les oxydes d’azote NOx, les hydrocarbures imbrûlés (HC) auxquels s’ajoutent des composés soufrés (H2S et SO2). La protection de la santé publique et l’environnement justifient la nécessité de réduire ces émissions à un niveau le plus bas possible et de faire suivre leur évolution. Il a été établi que 58 % de CO présent dans l’air urbain provient des émissions du trafic automobile [SAM97]. Comme il est responsable, le monoxyde de carbone, d’un taux de carboxyhémoglobine de 0.3 à 0.7 % de l’hémoglobine totale [BAU97]. Afin de réduire ce polluant, des efforts ont été portés initialement sur l’amélioration de la qualité du carburant et l’optimisation des procédés de combustion, car, généralement, ce polluant est dû à la combustion incomplète de tout combustible carboné (bois, charbon, essence, etc.). Pour trouver des réponses satisfaisantes à ces problèmes, il apparaît un fort besoin à des dispositifs miniaturisés, simples et peu coûteux, permettant de multiplier les points de mesure pour corréler des études épidémiologiques aux mesures d’exposition individuelle et à celles des teneurs aux divers polluants dans l’atmosphère, dans les habitats, et lieux de travail. Pour offrir aussi, la possibilité de préserver autant l’environnement que la sécurité des personnes, car avec les systèmes d’analyse classiques, encombrants et coûteux, il est impossible d’avoir ceci. Pour ce faire, un autre procédé a été envisagé, le capteur de gaz. En l’inspirant du système olfactif humain, ce type de capteur est qualifié abusivement du « nez électronique ». Il s’agit d’une technologie nouvelle, qui a encore besoin d’être validée, mais très prometteuse en raison de son faible coût et de sa miniaturisation. Nous avons donc voulu d’aborder ce type de sujet qui porte sur la réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO. Ce détecteur lequel est capable de déceler ce polluant et donner son taux de concentration dans un milieu donné. La réalisation d’un tel dispositif est articulée autour du capteur de gaz le HS134, un capteur qui contient dans sa structure une couche de semi-conducteur SnO2, sensible à ce type de gaz. Le travail est réparti sur quatre chapitres : • Le chapitre I regroupe des généralités fondamentales sur des notions physicochimiques, de l’atome au matériau, les semi-conducteurs, les gaz et les réactions Introduction Générale page 2 chimiques. Ce sont des notions que nous aurons besoin dans les autres chapitres qui suivent. • Le chapitre II est consacré à une vue d’ensemble sur la pollution atmosphérique : les différents types de cette pollution, ses polluants cibles et leurs méfaits nuisibles sur l’homme et son environnement. Nous avons présenté aussi un état des lieux sur cette pollution en Algérie, en abordant les sources d’émission des polluant atmosphériques, leurs conséquences et les différents dispositifs pris par l’état algérien pour les contrer. • Dans le chapitre III, nous étalons quelques concepts généraux sur les capteurs des grandeurs physiques en général et, particulièrement, les capteurs de gaz. Nous mettons aussi l’accent sur les différents matériaux métalliques utilisés dans les capteurs de gaz tels que l’oxyde de l’étain SnO2, l’oxyde de tungstène WO3, etc. Enfin, on termine le chapitre par quelques capteurs des gaz, que l’on peut trouver dans le domaine des capteurs, tout en donnant leurs structures et leurs principes de fonctionnement. • Le chapitre IV est subdivisé en deux parties : Dans la première partie, on fait une étude détaillée sur le capteur HS134 ; sa structure, son principe de fonctionnement pour le captage du gaz et le signal électrique donné par ce capteur. L’autre partie est consacrée à la réalisation du détecteur du gaz, l’acquisition du signal électrique et son amplification, lequel signal transformé en signal sonore peut indiquer l’existence du gaz dans un milieu donné. Comme on présente aussi la maquette du circuit, les différents composants électroniques utilisés et la réalisation électronique du détecteur. Finalement, nous avons fait des tests sur ce détecteur de gaz réalisé, en l’appliquant sur les différentes machines, automobiles et des lieux où on peut trouver le gaz monoxyde de carbone, afin de vérifier son bon fonctionnement et son degré d’efficacité. CHAPITRE I Généralités page 3 I. De l’atome au matériau I.1 Atome La matière est formée de particules appelées atomes. Les atomes d’un élément sont tous identiques mais ils sont différents d’un élément à un autre. Par exemple, l’or est un élément qui ne contient que des atomes d’or et l’hydrogène est un élément qui ne contient que des atomes d’hydrogène. Deux ou plusieurs atomes peuvent se lier chimiquement pour former un composé. La taille de l’atome est de l’ordre de 0.1 nm (0.0000000001 mètre). I.1.1 Structure de l’atome Fig. I.1 : Représentation de la structure de l’atome Un atome est constitué d’un noyau chargé positivement et d’électrons en mouvement autour du noyau (fig.I.1). Les trajectoires des électrons autour du noyau sont variables. Dire que les électrons décrivent des cercles autour du noyau n’est qu’une approximation. Les électrons ont des trajectoires variables dans ce nuage. Tous les électrons sont identiques, chacun d’eux porte une charge électrique négative e-. La charge électrique d’un atome est nulle. L’atome est électriquement neutre. Par exemple: L’atome d’hydrogène possède 1 électron et 1 charge positive (proton) dans le noyau. (Charge d’un électron = -1,6 . 10-19 Coulomb et charge positive = 1,6 . 10-19 Coulomb) I.1.2 Cortège électronique des atomes Les électrons du cortège électronique se répartissent en couches appelées niveaux d’énergie (fig.I.2). Chaque niveau est désigné par une lettre: K, L, M, N etc. La couche K contient au maximum 2 électrons, la couche L en contient 8, la couche M 8 et la couche N 8, etc. Les électrons occupent successivement les niveaux. CHAPITRE I Généralités page 4 Prenons l’atome de carbone qui a 6 électrons. Il possède 2 électrons sur la couche K et 4 électrons sur la couche L. Ce sont les électrons de la dernière couche non saturée qui interviennent lors de réactions chimiques. Ce sont également ces électrons qui sont mis en jeux lors de la formation de liaisons chimiques avec d’autres éléments pour former des composés. Par exemple l’atome de carbone possède 4 électrons sur sa couche externe il peut donc former 4 liaisons avec 4 différents atomes (ce sont des liaisons covalentes). Le méthane CH4 est une molécule formée d’un atome de carbone (C) lié à 4 atomes d’hydrogène (H). Un atome peut perdre 1 ou plusieurs électrons de sa couche externe et devenir un ion positif. Il peut aussi gagner 1 ou plusieurs électrons qui viennent compléter sa couche externe, et il devient un ion négatif. Fig. I.2 : Différentes couches de l’atome Les atomes qui ont leur dernière couche saturée ne peuvent ni perdre ni gagner d’électrons. Ce sont des éléments très stables appelés gaz rares ou gaz nobles car ils n’interviennent pas dans les réactions chimiques. Ils sont non réactifs. Ce sont l’hélium, le néon, l’argon, le krypton, le xénon et le radon. I.1.3 Ions Une molécule de potasse, d’acide sulfurique ou de chlorure de sodium se dissocie en ions lorsqu’elle est dissoute dans de l’eau. Par exemple, la molécule NaCl devient Na+ et Cl-. L’ion Na+ est appelé cation car il sera attiré par la cathode négative lors d’une électrolyse et l’ion Cl- est un anion. Le symbole Na+ signifie que l’atome de sodium a perdu un électron et possède une charge positive tandis que l’anion Clpossède une charge électrique négative. L’ionisation peut se produire aussi à haute température. Comme par exemple, les gaz de la haute atmosphère (l’ionosphère) sont ionisés par le rayonnement solaire. Il participent à la formation de couches réfléchissant les ondes radio sur ondes courtes. CHAPITRE I Généralités page 5 I.1.4 Rayonnement Les électrons périphériques sont moins fortement soumis à l’attraction du noyau que ceux des couches internes et il arrive fréquemment qu’un électron change d’orbite par suite d’une excitation comme, par exemple, une décharge électrique en milieu gazeux. Lors de cette opération l’électron absorbe une certaine quantité d’énergie. En reprenant sa trajectoire normale, l’électron restitue l’énergie W (en joule) qu’il avait absorbée en émettant un photon, donc un rayonnement de fréquence (en Hz) particulière. Selon la relation : W = h. (1) Avec : h = 6.6256 10-34 (constante de Planck). Réciproquement, un photon capté par un atome peut provoquer un changement de trajectoire d’un électron et faciliter le passage d’un courant électrique (effet photoélectrique). I.1.5 Liaison chimique Une molécule est un édifice composé d’atomes. Pour que cet édifice soit stable, c’est que ces atomes sont liés entre eux. I.1.6 Liaison de Van der Waals C’est une liaison ou une interaction de faible intensité entre atomes, molécules, ou une molécule et un cristal. C’est un phénomène qui ne peut bien se comprendre que dans le cadre de la physique quantique. Ces forces ont été nommées en l’honneur du physicien hollandais Johannes Diderik van der Waals (1837 - 1923), prix Nobel de physique 1910, qui fut le premier à introduire leurs effets dans les équations d’état des gaz en 1873. I.1.7 Stœchiométrie La stœchiométrie permet de fixer une règle pour rendre compte de la conservation du nombre d’atomes au cours d’une réaction chimique. Par exemple, la réaction chimique qui permet d’obtenir du sulfure d’aluminium (Al2S3) à partir de soufre (S) et d’aluminium (Al) se traduit par : Al + S = Al2S3 Cette représentation implique la connaissance de la composition atomique de chaque réactif intervenant dans la réaction. Or cette écriture ne met pas en évidence la conservation des éléments. Pour traduire la conservation des éléments, on place devant chaque composé de l’équation un chiffre, le coefficient stœchiométrique, qui permet d’obtenir une équation chimique équilibrée : 2 Al + 3S = Al2S3 CHAPITRE I Généralités page 6 I.2 Matériau Un matériau est une matière d’origine naturelle ou artificielle, que l’homme façonne pour en faire des objets. C’est donc une matière de base, sélectionnée en raison de propriétés particulières et mise en œuvre en vue d’un usage spécifique. La nature chimique des différentes matières premières qui sont à la base des matériaux confère à ceux-ci des propriétés particulières. On distingue plusieurs familles de matériaux, telles que les matériaux minéraux (des roches, des céramiques ou des verres), les matériaux métalliques (des métaux ou des alliages de métaux), le bois, etc. I.2.1 Caractéristiques des matériaux • Structure cristalline Une structure cristalline d’un atome ou d’un groupement d’atomes (molécule) est caractérisée par : − Une organisation spatiale de points, périodique, appelée réseau. Les points sont les noeuds du réseau. − Chaque nœud correspond à un atome. Une maille Une maille (fig.I.3) est définie par 6 paramètres : − les longueurs des trois vecteurs a, b et c, − les angles , , , qu’ils font entre-eux. La maille, dont le volume est le plus petit, est la maille élémentaire. C b a Fig. I.3 : La maille d’un réseau cristallin CHAPITRE I Généralités page 7 Type des réseaux cristallins Selon (a b c et ) jusqu’à (a = b = c et = = = 90°), on obtient 7 types de mailles qui définissent 7 systèmes cristallins. La majorité des matériaux utilisés en électronique cristallisent un système cubique, mais il y a d’autres que l’on n’a pas cités ici. Exemple : Le système cubique La maille du système cubique se caractérise par : a = b = c et = = = 90°. Le réseau est alors entièrement défini par une seule grandeur a : constante du réseau.. Selon la disposition des noeuds on distingue : − Le réseau cubique simple : Il y a un atome à chaque sommet du cube − Le réseau cubique centré : Il y a un atome à chaque sommet et un au centre du cube (fig.I.4). Fig. I.4 : Maille cubique centrée − Le réseau cubique à faces centrées : Il y a un atome à chaque sommet et un au centre de chaque face (fig.I.5). Fig. I.5 : Maille cubique à faces centrées CHAPITRE I Généralités page 8 • Diversité des matériaux Il existe entre l’atome et le matériau macroscopique un très grand nombre d’ordres de grandeur, d’échelles de longueur. Prenons l’exemple d’un lingot d’or : quelqu’un muni d’une loupe très puissante pourrait observer la structure de ce matériau à l’échelle de l’atome : il verrait des atomes d’or régulièrement disposés aux noeuds d’un réseau périodique [GEO05]. Les physiciens disposent des loupes pour regarder la matière à l’échelle atomique, ce qui permet de sonder la structure des matériaux, des molécules ou des objets biologiques, de manière statique ou dynamique. Les applications de ce genre de loupe peuvent faire l’étude des changements structuraux des matériaux soumis à de hautes pressions. Ces différentes techniques révèlent la diversité structurale des matériaux, qu’ils soient naturels ou artificiels. Le sel de cuisine, par exemple, a une structure cristalline très simple, il est composé d’atomes de sodium et de chlore régulièrement alternés [GEO05]. Ces diversités, autant structurales qu’électroniques, sont et seront de plus en plus mises à profit dans d’innombrables applications • Résistivité La diversité des matériaux se traduit donc pas une grande diversité des structures, mais aussi de leurs propriétés électroniques, telle que la résistivité des matériaux, qui est la capacité d’un matériau à s’opposer au passage d’un courant électrique : R=U/I. Cette diversité a pu varier les matériaux entre des bons conducteurs, un très bon isolant et des semi-conducteurs. L’unité de la résistivité est l’ohm-mètre, de symbole Ω-m. On donne quelques résistivités des métaux dans le tableau I.1 suivant : Tableau I.1 : Résistive de quelques métaux purs [GUI70]. Métal Résistivité à 20 °C (x 10-8 Ω-m) Argent 1.5 Cuivre 1.6 Aluminium 2.7 Tungstène 7 Fer 10 plomb 20 CHAPITRE I Généralités page 9 • Conductivité électrique La conductance électrique d’un matériau est assurée par les électrons libres, qui y sont nombreux. Prenons l’exemple de l’atome de cuivre Cu, où il y a un électron de conduction par atome. Les atomes qui ont perdu cet électron sont devenus des ions Cu+ ; ceux-ci sont régulièrement disposés (fig.I.6) ; mais ils ne sont pas immobiles, ils vibrent légèrement, d’autant plus fort que la température est plus élevée. Les électrons de conduction circulent parmi les ions Cu+ et toute irrégularité dans l’arrangement de ces ions gène le déplacement d’ensemble des électrons, c’est-à-dire oppose une résistance au courant électrique [GUI70]. Fig. I.6 : Maille cubique à faces centrées cristal de cuivre [GUI70] Les « sauts » des électrons, qui sont à l’origine de la cohésion d’un matériau, permettent également la conduction d’un courant électronique à travers tout le matériau. Ce dernier est autant conducteur que sa résistivité est plus petite ; c’est pourquoi l’inverse de 1/ de la résistivité est appelé conductivité électrique (Ω-m-1) • Conductivité thermique La conductivité thermique est une constante thermophysique caractérisant le comportement des matériaux lors du transfert de chaleur par conduction. Elle représente la chaleur transférée par unité de surface, dans une unité de temps sous un gradient de température Dans le système international d’unités, la conductivité thermique est exprimée en watts par mètre-kelvin, (W·m-1·K-1) où : − le watt est l’unité de puissance, − le mètre est l’unité de longueur, − le kelvin est l’unité de température. La conductivité dépend principalement de : − La nature du matériau, − la température. CHAPITRE I Généralités page 10 D’autres paramètres comme l’humidité et la pression interviennent également. En général, la conductivité thermique va de pair avec la conductivité électrique. Par exemple, les métaux, bons conducteurs d’électricité sont aussi de bons conducteurs thermiques. Il y a des exceptions, la plus exceptionnelle est celle du diamant qui a une conductivité thermique élevée, entre 1000 et 2600 W·m-1·K-1, alors que sa conductivité électrique est basse. D’un point de vue atomique, la conductivité thermique est liée à deux types de comportements : − le mouvement des porteurs de charges, électrons ou trous. − l’oscillation des atomes autour de leur position d’équilibre. Dans les métaux, le mouvement des électrons libres est prépondérant alors que dans le cas des non-métaux, la vibration des ions est la plus importante. La conductivité thermique est donc liée d’une part à la conductivité électrique (mouvement des porteurs de charge) et à la structure même du matériau (vibrations des atomes). En effet dans un solide, les vibrations des atomes ne sont pas aléatoires et indépendantes les unes des autres, mais correspondent à des modes propres de vibration, aussi appelés « phonons » (on peut faire par exemple l’analogie avec un pendule ou une corde de guitare, dont la fréquence de vibration est fixée). Ces modes propres de vibration correspondent à des ondes qui peuvent se propager dans le matériau, si sa structure est périodique (organisée). Cette contribution sera donc plus importante dans un cristal, ordonné, que dans un verre, désordonné (d’où par exemple la différence de conductivité thermique entre le diamant ci-dessus et le verre dans le tableau). Mathématiquement, la conductivité thermique somme de deux contributions : peut dont s’écrire comme la = e+ p (1) où − e : est la contribution des porteurs de charge (électrons ou trous) − p : est la contribution des vibrations des atomes (phonons) La contribution des porteurs de charge est liée à la conductivité électrique matériau par la relation de Wiedemann-Franz : e = LT où − L est appelé « Facteur de Lorentz » − T : température. du (2) CHAPITRE I Généralités page 11 I.2.2 Semi-conducteur • Définition Les semi-conducteurs sont des matériaux dont la résistivité est intermédiaire entre celle des conducteurs et celle des isolants. Parmi les semi-conducteurs simples utilisés en électronique, le germanium Ge et le silicium Si, ce sont des semi-conducteurs de la colonne IV de la classification périodique des éléments de Mendeleïev. La résistivité de semi-conducteur Ge ou Si est plusieurs centaines de milliers de fois plus grande que le cuivre. Le silicium (fig.I.7) est le matériau le plus abondant dans la nature, puisqu’il est à la base de la plupart des roches. Le semi-conducteur silicium Si ou le germanium Ge se comporte comme un corps qui a 4 électrons sur sa couche externe. - - - Deux atomes voisins peuvent mettre en commun chacun un électron et deviennent liés par une liaison covalente Un atome de silicium possède 4 électrons sur sa couche SI SI SI SI SI Chaque atome peut se lier à 4 atomes voisins et former un tétraèdre Fig. I.7 : Cristallisation du silicium Chaque atome de silicium peut être considéré comme le centre d’un tétraèdre, chacun des atomes auquel il est lié se trouvant sur un des quatre sommets du tétraèdre. Les liaisons covalentes (fig.I.7) sont très solides et permettent la formation d’un CHAPITRE I Généralités page 12 cristal parfait. Tous les électrons étant utilisés dans les liaisons, aucun n’est disponible pour permettre le passage d’un courant électrique, du moins aux températures très basses ; ce cristal présente une résistivité assez élevée. • Conduction dans les semi-conducteurs Lorsque la température s’élève, sous l’effet de l’agitation thermique, des électrons réussissent à s’échapper et participent à la conduction. Ce sont les électrons situés sur la couche la plus éloignée du noyau qui s’impliquent dans les liaisons covalentes. Dans le cristal, ces électrons se situent sur des niveaux d’énergie (les couches de l’atome) appelée bande de valence (EV). Les électrons qui peuvent participer à la conduction possèdent des niveaux d’énergie appartenant à la bande de conduction (EC). Entre la bande de valence et la bande de conduction peut se situer une bande interdite dont l’ordre de grandeur est l’électron-volt (eV) (fig.I.8 (a)). Pour franchir cette bande interdite l’électron doit acquérir de l’énergie Eg (thermique, photon h , etc.) (fig.I.8 (b)). Pour les isolants, la bande interdite est quasi infranchissable, et pour les conducteurs elle est inexistante. Les semi-conducteurs ont une bande interdite assez étroite. E E - EC h Eg Eg f f EV EV (b) - EC + (a) + Fig. I.8 : Diagramme d’énergie d’une bande interdite Eg [BAU01] L’atome qui a perdu un électron devient un ion positif et le trou ainsi formé peut participer à la formation d’un courant électrique en se déplaçant. Dans un cristal pur, à température ordinaire, les électrons libres sont malgré tout extrêmement rares de l’ordre de 3 pour 1013 atomes. Si l’électron libre est capté par un atome, il y a recombinaison. Pour une température donnée, l’ionisation et recombinaison s’équilibrent ; la résistivité diminue quand la température augmente. Un semiconducteur dont la conductivité ne doit rien à des impuretés est dit intrinsèque. CHAPITRE I Généralités Electron libre page 13 Liaison covalente - - - Noyau - - - - - - Trou Fig. I.9 : Les électrons libres et les trous dans des liaisons entre les atomes Les électrons présents dans la bande de conduction permettent la conduction du courant. La conduction du courant peut être considérée de façon tout à fait équivalente en terme de trous d’électron se déplaçant dans la bande de valence. • Dopage des semi-conducteurs En réalité, les semi-conducteurs intrinsèques (les matériaux qui sont des semiconducteurs à l’état brut) ne sont pas les plus utiles. C’est les semi-conducteurs dopés que l’on cherche à créer pour beaucoup d’applications industrielles. Dans le domaine des semi-conducteurs, la dopage c’est l’ajout de l’impureté en petites quantités à une substance pure afin de modifier ses propriétés de conductivité. Les propriétés des semi-conducteurs sont en grande partie régies par la quantité de porteurs de charge qu’ils contiennent. Ces porteurs sont les électrons ou les trous. − Dopage P Lors de la formation du cristal de silicium, par exemple, il suffit d’introduire une infime quantité d’impuretés sous la forme d’atomes d’aluminium (possédant seulement 3 électrons sur leur couche externe) pour que le nombre de trous dans le cristal augmente considérablement. Le cristal est dit « dopé » et comme les porteurs de charges majoritaires sont des trous, positifs, le cristal est dit dopé P. Les électrons libres qui correspondent à la conductivité intrinsèque sont appelés porteurs minoritaires. Si un électron s’arrache à un atome voisin, en venant combler le trou, alors il se passe comme si c’était le trou qui s’était déplacé, en faisant le courant électrique. Atome accepteur : On reste toujours avec l’atome de silicium comme exemple, si l’impureté est un atome trivalent (3 électrons sur sa couche externe, comme le bore et l’aluminium), à ajouter à l’atome du silicium, l’atome trivalent est dit atome accepteur car il va CHAPITRE I Généralités page 14 générer un trou avec l’atome de Si et elle peut capter un électron. Les porteurs majoritaires, les trous, sont beaucoup plus nombreux que les porteurs minoritaires Dans le cas du bore B (fig.I.10), il manque un électron ; c’est donc un trou d’électron qui est amené. Trou Si Si Si Si B Si Si Si Si Fig. I.10 : Dopage de silicium par le bore (dopage de type P) − Dopage N On peut également doper le cristal avec des impuretés pentavalentes (atomes possédant 5 électrons sur leur couche externe), comme l’arsenic ou l’antimoine, pour le silicium Si. On se retrouve alors avec un électron supplémentaire, donc libre. Les porteurs de charges majoritaires sont alors de polarité négative, les électrons, donc in dit que le cristal est dopé N. Les porteurs de charge minoritaires sont dans ce cas les trous (positifs) de la conductivité intrinsèque. Atome donneur : Électron libre Si Si Si eSi P Si Si Si Si Fig. I.11 : Dopage de silicium par le phosphore (dopage de type N) CHAPITRE I Généralités page 15 En tant qu’impureté dans un cristal de silicium Si (tétravalent), l’atome du phosphore P, un atome pentavalent possédant 5 électrons sur sa couche externe, fournit un électron en plus (libre) au cristal, on dit alors que l’atome du phosphore est un atome donneur (fig.I.11). II. Gaz II.1 Définitions Au niveau microscopique, on décrit un gaz comme étant d’un ensemble d’atomes ou de molécules très faiblement liés et quasi indépendants. D’un point de vue macroscopique, on caractérise la matière à l’état gazeux par les critères suivants : • un gaz n’a pas de forme propre, • Il tend à occuper tout le volume disponible. Tout corps pur peut se trouver sous trois états (aussi appelés phases) : solide, liquide ou gazeux. Le passage de l’état liquide à l’état gazeux est appelé vaporisation. La masse volumique d’un corps pur atteint son minimum à l’état gazeux. Elle décroît sous l’effet d’une baisse de pression (loi de Gay-Lussac et loi de Charles) ou d’une hausse de la température (on parle de dilatation des gaz). Les mouvements chaotiques des molécules qui composent le corps le rendent informe. Ils lui permettent d’occuper entièrement l’espace clos qui le contient II.2 Transition de phase d’un gaz Le passage direct de l’état solide à l’état gazeux est appelé sublimation. Par exemple, la neige carbonique se transforme en dioxyde de carbone CO2, sous l’effet de la température. L’inverse, du gaz au solide s’appelle cristallisation. Quand un liquide passe à l’état gazeux, il y a vaporisation (soit par évaporation, soit par ébullition). L’inverse s’appelle la liquéfaction. Ces transformations s’appellent des transitions de phase II.3 Combustion et les gaz Un combustible est une matière qui, en présence d’oxygène et d’énergie, peut se combiner à l’oxygène (qui sert de comburant) dans une réaction chimique générant de la chaleur : la combustion. La plupart des matériaux d’origine organique sont des combustibles. Par exemple, le bois, le charbon, le pétrole sont des combustibles. On distingue: • Les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz etc.), issus de matières organiques préhistoriques fossilisées. Leur combustion rejette dans l’atmosphère du dioxyde de carbone (CO2) qui provient de la combinaison d’atomes de carbone issus du sous-sol et d’oxygène atmosphérique. Ces rejets de CO2 participent à l’effet de serre et aux changements climatiques actuels (pollution atmosphérique). CHAPITRE I Généralités page 16 • Les biocombustibles (biocarburants liquides, copeaux ou granulés de bois, céréales et autres aspects de la biomasse), issus de plantes vivantes. Leur combustion présente un bilan CO2 beaucoup plus faible (pour autant qu’on replante ce qui a été coupé) puisqu’elle rejette le CO2 atmosphérique qu’ils ont accumulé au cours de leur croissance par photosynthèse. C’est donc une énergie renouvelable, mais pas nonpolluante. • On parle aussi de combustible nucléaire pour désigner les matières utilisées pour produire de l’énergie par fission dans les centrales nucléaires, bien qu’il ne s’agisse pas d’une réaction de combustion. II.4 Adsorption II.4.1 Définition C’est l’augmentation de la concentration des molécules de gaz à la surface du solide par rapport à la quantité totale de gaz. Les molécules de gaz sont fortement immobilisées à la surface du solide (fig.I.12). L’adsorption se diffère de l’absorption. Si la dernière concerne la pénétration du gaz dans le solide, l’autre c’est la liaison du gaz à la surface du solide. Fig. I.12: Représentation de l’adsorption des molécules de gaz à la surface du solide CHAPITRE I Généralités page 17 L’adsorption est représentée par la relation : V = ƒ(P,T) (1) Avec : V : le volume du gaz adsorbé P : la pression du gaz, T : la température. Alors, d’après l’équation (1), on remarque qu’il y a une corrélation entre le volume du gaz adsorbé, le pression du gaz et la température appliquée sur le gaz. II.4.2 Types d’adsorption Il existe deux sortes d’adsorption (fig.I.13): • Adsorption physique (physisorption) Elle met en jeu des liaisons faibles, du type forces de Van der Waals, entre le gaz et le solide. Elle se produit bien avant que le gaz n’atteigne une pression égale à sa tension de vapeur saturante, à des températures assez basses et voisines du point d’ébullition de la phase adsorbée. Elle est en général réversible et on peut la comparer au dépôt de buée sur une paroi froide. L’équilibre est obtenu lorsque les vitesses d’évaporation et de condensation sont égales. • Adsorption chimique (chimisorption) s’accompagne d’une profonde modification de la répartition des charges électroniques des molécules adsorbées, les forces mises en jeu sont du même type que celles qui sont impliquées lors de la formation des liaisons chimiques. Elle est souvent irréversible (ou difficilement réversible) et engendre une couche monomoléculaire. Généralement, c’est physisorption qui se produit avant la chimisorption. Dans la figure (fig.I.13), on fait une comparaison entre les deux processus. Quantité de gaz adsorbée Chimisorption Physisorption Température du solide Fig. I.13 : Comparaison entre la physisorption et chimisorption CHAPITRE I Généralités page 18 Suivant la courbe (fig.I.13), on remarque que l’adsorption physique est favorisée par une baisse de la température et on remarque aussi, que l’on a plus de quantité du gaz adsorbé dans la phase de la l’adsorption chimique que celle de l’adsorption physique. II.4.3 Désorption C’est le mouvement des molécules de gaz s’éloignant de la surface du solide, donc la diminution de la concentration des molécules de gaz à la surface par rapport à la concentration totale du gaz. Ce phénomène est similaire à la condensation d’une vapeur d’eau sur une fenêtre froide et est réversible. II.4.4 Isotherme d’adsorption • Définition Une isotherme d’adsorption montre la quantité de gaz adsorbée en fonction de la pression de gaz à une température donnée. Elle est définie par la relation (2), pour une température T constante : V = ƒ(P) Avec : (2) V : le volume du gaz adsorbé. P : la pression du gaz. • Types des isothermes d’adsorption Il y a 5 types d’isothermes d’adsorption, mais le plus simple et plus utilisé dans les capteurs de gaz, celui de Langmuir, type I (fig.I.14). Définition du TYPE LANGMUIR (LOGARITHMIQUE) MONOCOUCHE : Dans le type d’isotherme d’adsorption, défini par Langmuir, la surface du solide est représentée par un nombre de sites définis. Les sites sont occupés au fur et à mesure de l’augmentation de la quantité de gaz présent dans la chambre d’analyse jusqu’à la formation d’une monocouche (monolayer) de gaz occupant tous les sites. Quantité de gaz adsorbée Pression Fig. I.14 : Isotherme d’adsorption d’un gaz de Langmuir (type I) CHAPITRE I Généralités page 19 Dans ce type d’isotherme, la quantité de gaz adsorbé atteint un seuil et reste constante quoique la pression du gaz s’augmente, en faisant une seule couche (monocouche de gaz). II.4.5 Microporosité et Superficie spécifique • Microporosité Plusieurs matériaux présentent des pores avec une grande distribution de forme et dimension. La présence de ce type de pores va limiter le nombre de couches adsorbées des gaz et produire des phénomènes de condensation capillaire. Il existe de très nombreux types d’adsorbants, des solides qui contiennent des micropores sur leur surface, par leurs procédés d’adsorption sont utilisés pour le captage des gaz, séparation de l’oxygène et de l’azote de l’air, purification d’hydrogène, désulfuration du gaz naturel, décoloration des jus sucrés, purification d’effluents, séparation de molécules pour la pharmacie, traitement d’eaux, etc. Parmi ces adsorbants, il y a les charbons actifs, les zéolithes, les adsorbants à base polymère, mais le plus utilisé c’est le charbon actif. • Superficie spécifique La surface spécifique représente la surface totale par unité de masse du produit accessible aux atomes et aux molécules. Il s’agit donc de considérer toute la surface de chaque particule, porosité ouverte comprise. Le principe physique, universellement reconnu pour la détermination de l’aire massique, est basé sur l’adsorption de gaz à basse température. Il permet : - une mesure sans modification de la texture géométrique de l’échantillon ; - la détermination de l’aire de la totalité de la surface des particules de poudre, y compris la surface des pores ouverts ou criques en cul-de-sac, accessible aux molécules de gaz extérieures. Le phénomène d’adsorption s’effectue grâce à des forces dites faibles ou secondaires (forces de Van der Waals) à la surface de la poudre ou du solide ; ces forces agissent vers l’extérieur, notamment sur des molécules de gaz qui entoureraient l’échantillon à analyser ; elles se manifestent toujours à des températures basses, quelque soient la nature chimique des corps en présence. III. Oxydoréduction L’oxydoréduction est une réaction chimique de deux équations chimiques, une c’est l’oxydation et l’autre est la réduction. III.1 Dans une solution aqueuse Oxydation : consiste en une perte d’électrons. Réduction : consiste en un gain d’électrons. CHAPITRE I Généralités page 20 Comme les électrons ne peuvent ni être créés ni être détruits, toute oxydation s’accompagne d’une réduction : l’oxydant est réduit et le réducteur oxydé. Exemple : Fe + Cu2+ Cu + Fe2+ (1) Réduction Oxydation Le métal fer est oxydé par les ions de cuivre; les ions cuivre sont réduits par le métal fer. Alors, le fer est réducteur et les ions de cuivre sont des oxydants. Nous dirons que Fe/Fe2+ et Cu/Cu2+ forment deux couples oxydoréducteurs. Mis en présence l’un avec l’autre, la forme oxydée de l’un oxyde la forme réduite de l’autre. Cela signifie que les ions cuivre sont plus oxydants que les ions fer, ou, ce qui revient au même, que le métal fer est plus réducteur que le métal cuivre. III.2 Par la voie sèche Il y a un autre type d’oxydoréduction par la voie sèche, par l’élément d’oxygène O. L’oxygène est un élément très avide d’électrons (il est très électronégatif). Chaque fois qu’un autre élément réagit avec lui, l’oxygène accapare, au moins partiellement, les électrons de liaison. Chaque fois qu’un élément ou un composé chimique se combine avec un (nouvel) atome d’oxygène, nous dirons qu’il est oxydé Exemple : CO2 + Fe FeO + CO (2) Oxydation Réduction Donc de l’équation (2) : Le monoxyde de carbone CO, qui a pris un atome d’oxygène à FeO, l’a réduit ; FeO, qui a cédé un atome O à CO, l’a oxydé. Alors, le CO est un réducteur et le FeO est un oxydant. IV. Chaleur de la réaction chimique (Enthalpie) Imaginez une expérience [BLA06] au cours de laquelle nous décomposerions un gramme de carbonate de calcium dans un calorimètre à pression constante sous une pression de 1.0 atmosphère. Une bonne isolation est également nécessaire pour nous assurer que le seul transfert de chaleur au cours de la réaction soit le passage de q joules (1 joule = 4.1868 cal) du calorimètre aux réactifs chimiques. Supposons que CaCO3 était à 25 °C avant que ne commence la réaction, et que CaO et CO2 soient ramenés à 25 ° à la fin. Nous trouverions que 1775.2 joules (0.424 kilocalories) d’énergie sous forme de chaleur ont été perdus par le calorimètre au profit des composés chimiques: il en ressort que la réaction est endothermique (chaleur absorbée) de 1775.2 joules. Nous pouvons dire que les 1775.2 joules ont été CHAPITRE I Généralités page 21 transformés en une sorte d’énergie chimique, à laquelle nous donnons le nom d’ENTHALPIE. Nous pouvons maintenant expliquer l’absence de ces 1775.2 joules (0.424 kilocalories) de la façon suivante : Lorsqu’un gramme de carbonate de calcium se décompose à 25 °C sous une pression de 1 atmosphère, son enthalpie augmente de 1775.2 joules). +177.2 joules CaCO3 CaO + CO2 (1) 1.00 g 0.56 g + 0.44 g (2) On remarque, de la réaction chimique (1), que l’enthalpie de 0.56 grammes de CaO et de 0.44 grammes de CO2 est plus grande que +1775.2 joules et que celle de 1.0 gramme de CaCO3 (l’équation (2)). Si nous utilisons le symbole H pour le contenu enthalpique d’un composé, nous pouvons donc exprimer le changement d’enthalpie dans la réaction ci-dessus par: H (CaCO3, 1 g) + 1775.2 joules = H (CaO, 0.56 g + C02, 0.44 g) (3) DH = H (Ca0, 0.56 g + C02, 0.44 g ) - H(CaC03, 1 g ) = 1775.2 joules. (4) Il en ressort que q = DH = 1775.2 joules est la chaleur adsorbée dans cette réaction endothermique. Si nous effectuons la réaction inverse, la réaction (5), partant de CaO et CO2 et aboutissant à CaCO3, nous trouverons que le calorimètre gagne 1775.2 joules. C’est ce qui est observé. C’est pourquoi, pour la réaction inverse, qui est exothermique (chaleur dégagée), q = DH = -1775.2 joules. -177.2 joules CaO + CO2 CaCO3 (5) 0.56 g + 0.44 g (6) 1.00 g CHAPITRE II Gaz polluants page 22 I. Introduction L’atmosphère terrestre est un ensemble des gaz qui sont en équilibre. Il y a qui sont en abondance et d’autres sous forme des traces. Par exemple, le taux du dioxyde de carbone CO2 est de 0.035 % du volume de l’ensemble des gaz constituant l’atmosphère, tandis que l’azote ou l’oxygène, ils sont respectivement 78 % et 21 %. S’il y avait une perturbation dans cet équilibre, on aurait des problèmes environnementaux. Par exemple, une faible augmentation du taux du dioxyde de carbone peut donner un problème de réchauffement de la planète (l’effet de serre). En outre, l’atmosphère est un couvert protecteur de plusieurs dangers menaçant la Terre, tels que les rayonnements solaires ultraviolets, des comètes et le refroidissement de la galaxie. Elle est aussi une ressource de vie pour la Terre et ses êtres vivants, en les alimentant en air de respiration (l’oxygène) et en eau (pluies). Pour que l’atmosphère continue à nous protéger et à nous alimenter, nous devons de notre part, la protéger. Cependant, nos activités humaines quotidiennes touchent son équilibre; en augmentant ou en diminuant l’un de ses gaz. Quand nous utilisons des combustibles fossiles, comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel, nous émettons de grandes quantités des gaz toxiques qui endommagent cette atmosphère, réduisent sa capacité de protection et polluent son air et son eau atmosphérique. Quand nous abattons des arbres, la capacité de la Terre à purifier l’atmosphère s’en trouve réduite. Les véhicules à moteur, les activités industrielles, le chauffage des habitations, la combustion des déchets (l’incinération) et d’autres activités humaines sont des sources qui détériorent l’atmosphère, en créant un problème que l’on appelle la pollution atmosphérique. II. Pollution atmosphérique II.1 Définition « On entend par pollution de l’atmosphère, l’émission dans l’atmosphère des gaz, des fumées ou de particules solides ou liquides, corrosifs, toxiques ou odorantes de nature à incommoder la population, à compromettre la santé ou la sécurité publique ou à nuire aux végétations, la production agricole et aux produits agroalimentaires, à la conservation des constructions et monuments ou au caractère des sites » [LOI83]. II.2 Typologie des pollutions atmosphériques La composition et les concentrations des polluants dans l’air se varient dans l’espace et le temps. De ce fait, les effets des polluants sont directs et indirectes ce qui a donné des conséquences immédiates et différées. A cet effet, plusieurs types de pollution de l’air ont été distingués. II.2.1 pollution photochimique (ou smog photochimique) La première apparition de cette pollution, c’est en décembre 1952 à Londres, qui a tué plus que 4 700 personnes [VER00]. A cet épisode le nom SMOG a été consacré d’où il s’agit de la contraction des mots smoke : fumée et fog : brouillard. CHAPITRE II Gaz polluants page 23 Cette pollution (smog) nous apparaît sous forme d’un brouillard jaunâtre qu’on peut voir au dessus des cités industrielles les jours de chaleur. • Formation La pollution photochimique (ou pollution photo-oxydante) est un ensemble de phénomènes complexes, qui se forment à cause des polluants secondaires comme l’ozone et d’autres composés oxydants (le peroxyde d’hydrogène H2O2, aldéhydes et peroxyacétylnitrate PAN), mais le plus redoutant c’est l’ozone troposphérique. Ces polluants secondaires se forment suite à d’innombrables réactions chimiques et photochimiques, sous l’influence du rayonnement solaire, des polluants primaires (appelés précurseurs) émis principalement par les véhicules [SAM97] Réactions photochimiques La production photochimique résulte de la dissociation du dioxyde d’azote NO2 par le rayonnement ultraviolet h . Cette réaction constituant la principale source d’oxygène atomique O dans les basses couches de l’atmosphère : h NO2 O + NO (1) De la réaction chimique (1), l’oxygène atomique O produit se combine à l’oxygène moléculaire O2 pour former l’ozone : O + O2 O3 (2 ) Puis, suivant les produits des réactions chimiques (1) et (2), on a la réaction chimique (3) : NO + O3 NO2 + O2 (3 ) La production d’ozone étant toutefois limitée par sa réaction sur le monoxyde d’azote : La production d’ozone est donc très dépendante de l’ensoleillement et des conditions météorologiques, de sorte que la production des polluants photochimiques est favorisée au printemps ou en été. Suivant les deux dernières réactions chimiques (2) et (3), on remarque qu’il y a un cycle chimique de formation et de destruction de l’ozone O3. Ce cycle présente un caractère non linéaire d’où sa complexité. En effet une abondance des émissions des oxydes d’azote NOx, précurseurs d’ozone, peut nuire à l’accumulation d’O3, et la pollution photochimique peut se manifester plus amplement loin des émissions de précurseurs. CHAPITRE II Gaz polluants page 24 Ces pollutions, sensible en toute saisons, sont développées en été et dans les régions où l’activité solaire accroît les rendements des réactions chimiques. • Conséquences de pollution photochimique L’ozone troposphérique a des effets sur la santé humaine, les écosystèmes forestiers et agricoles, de plus ce phénomène de pollution photo-oxydante est intimement lié à celui des pluies acides. Parmi les conséquences nuisibles de cette pollution [VER00] : - Irritation des yeux, de la gorge et des bronches, - Dommages aux végétaux, - Des lésions foliaires et des inflammations oculaires, - Dépérissement des forêts (les forêts d’Europe, smog 1952). Les réactions photochimiques et leurs conséquences nuisibles sont résumées dans le digramme suivant d’après T.Miller 1990 : Energie solaire Radiations ultraviolettes Eau NO NO2 HNO3 Acide nitrique Conséquence respiratoire, Irritation des yeux PANs Nitrates péroxyacyl O Atome d’oxygène Aldéhydes O2 Molécule d’oxygène O3 Irritation des yeux, dommages aux végétaux Fig. II.1 : Schéma simplifié de la formation du smog photochimique D’après T.Miller, 1990 [VEV97] CHAPITRE II Gaz polluants page 25 II.2.2 Acidification Dans la pollution atmosphérique, on ne porte pas seulement atteinte à l’air, mais on touche également l’eau. La pollution de l’eau est très liée à la pollution de l’air par ce qu’on appelle les pluies acides. Ainsi, ce type de pollution est appelé la pollution acide. La pollution acide (ou pluie acide) est un autre polluant secondaire puissant. Elle se caractérise par l’augmentation du taux d’acidité dans l’eau des pluies. Elle se forme à partir des polluants primaires acides, les SO2, NOx, NH3, HCl et HF, émis par des activités humaines. Les principaux polluants acides incriminés dans cette pollution sont l’anhydride sulfureux SO2, les oxydes d’azote NOx et l’ammoniac (qui provient de l’agriculture et des élevages). En se combinant avec la vapeur d’eau et l’oxygène, en présence de lumière solaire, l’anhydride sulfureux SO2 et les oxydes d’azote NOx forment une soupe diluée d’acides sulfurique H2SO4 et nitrique HNO3. Ensuite, elle se tombe soit sous forme humide (pluie acide), soit sous forme de dépôts secs [VER00]. En modifiant les caractéristiques chimiques, cette pollution réduit la diversité et la vitalité des populations d’êtres vivants de certains milieux, en particulier les forêts et les milieux d’eau douce. De même, elles peuvent endommager les matériaux métalliques et les roches calcaires des constructions et des sculptures. L’élément utilisé pour calculer le taux d’acidité, dans l’eau des pluies, c’est le pH « potentiel d’hydrogène », qui sert à mesurer l’acidité d’un corps en chimie. La valeur du pH est comprise entre 0 et 14. C’est une grandeur sans unité. Suivant les valeurs de pH, on peut distinguer le type de la solution [FON67] : - Les solutions basiques (ou alcalines) : 7 <pH 14, - Les solutions neutres : pH = 7, - Les solutions acides: 0 pH < 7. L’eau de pluie peut être soit pure (pH voisin de 7), soit acide par une acidité naturelle due au CO2 de l’atmosphère (pH = 5.6) ou une acidité due à la pollution (H+NO-3, 2H+SO4-2) (pH = 4 ). Les pluies acides ont un pH compris entre 3 et 4. La pluie la plus acide observée sur la terre c’est celle tomba à Pitlochry (Ecosse) en 1974 : elle était presque aussi acide que le jus de citron. • Formation La circulation des polluants SO2 et NOx, dans l’atmosphère, les permet de se transformer en sulfates SO4-2 et en nitrates NO3- dans le cas où l’atmosphère est sèche, ainsi qu’en acide sulfurique et en acide nitrique si elle est humide (fig. II.2). Cette circulation des polluants acides à travers les masses d’air peut donner des pluies acides à des centaines kilomètres, mais les régions les plus touchées sont celles situées prés des points d’émission (zones industrielles, les autoroutes, etc.) [SAM97]. CHAPITRE II Gaz polluants page 26 Atmosphère Acide Sulfurique Acide Nitrique . Sulfates Nitrates SO2 NOx Fig. II.2 : Cycle de formation des pluies acides [SAM97] • Les conséquences nuisibles Les conséquences nuisibles de cette pollution acide sont énormes, et en se liant à d’autres pollutions les conséquences deviennent plus graves ; que l’on peut résumer en [VER00] : − Elles attaquent les végétaux (fig.II.3), ce qui réduit la production alimentaire et les forêts, ce qui réduit les récoltes de bois (fig.II.4). Fig. II.3 : Impacts des pluies acides sur les végétaux CHAPITRE II Gaz polluants page 27 − Les retombées acides ont des effets sur les matériaux, le zinc (toitures), le roche calcaire (matériaux de construction et statues), le cuivre (statues, toitures), le fer (poutrelles, véhicules), − Les pluies acides sont l’une des causes du dépérissement des lacs comme l’acidification des eaux des lacs Scandinaves et Canadiens causée par les dépôts acides secs, − Le pH des eaux est devenu acide entraînant des modifications importantes de la faune piscicole, ou la mort des poissons. − Quand une pluie acide entre en contact avec du calcaire, il y a une réaction chimique qui se produit : l’effervescence. Cette réaction dégage du CO2, ce qui contribue à l’effet de serre, − Une réduction des populations de lombrics, d’escargots, de mésanges et une fragilisation des populations de grands herbivores. Fig. II.4 : Dégradation d’une forêt par les pluies acides [COL06] II.2.3 Destruction de la couche d’ozone L’ozone est le composé prépondérant dans la haute atmosphère à une altitude entre 20 et 50 Km. L’ozone stratosphérique est qualifié de bon ozone car il absorbe les rayonnements ultraviolets solaires et nous préserve ainsi contre le risque du cancer cutané et autres mutations génétiques. Il préserve également l’activité photosynthétique des plantes. CHAPITRE II Gaz polluants page 28 La diminution de la couche d’ozone est apparue évidente à partir de 1970 audessus de la zone Antarctique (pôle Sud). Cette diminution affecte aussi l’hémisphère Nord depuis 1985 avec un pourcentage de baisse de 0.4 % par an. Sur l’espace d’une décade, la baisse a été de 6 % durant les saisons de l’hiver et du printemps et de 3 % durant les saisons de l’été et d’automne [VER00]. • Les agents destructeurs En 1970, des chercheurs scientifiques ont découvert que certains produits chimiques, appelés les chlorofluorocarbones (C.F.C), menacent la couche d’ozone. Ces produits chimiques, les C.F.C, sont non inflammables, non toxiques pour l’homme, très stables et peu coûteux jusqu’à cette découverte d’où leur responsabilité dans le trou d’ozone. Elles sont constituées par des molécules stables qui ayant une durée de vie de plus que 100 ans dans l’atmosphère [VER00]. Ces substances chimiques contiennent des atomes de clore et de fluor, utilisés depuis longtemps comme: agents réfrigérants, propulseurs de mousse synthétiques, isolants, dans les matelas et les sièges automobiles. Sous l’influence du flux solaire, ces substances s’élèvent et se détruisent en libérant des atomes de clore, dans l’atmosphère. Les molécules de clore libérées réagissent avec les molécules d’ozone et les détruisent (fig.II.5). D’autres produits chimiques sont aussi incriminés dans la destruction de la couche d’ozone : les halocarbones bromés (utilisés dans extincteurs), le tétrachlorure de carbone (solvant et extincteur), chloroforme de méthyle (solvant), le bromure de méthyle (fumigène insecticide) et les oxydes d’azote issus des engrais [VER00]. Les nuages contiennent alors de fins cristaux de glace qui fixent le chlore sous forme de HCl et de NO2ClO. Dès que le soleil réapparaît, le rayonnement UV libère les radicaux Cl et ClO qui réagissent avec l’ozone rapidement Flux des Rayonnements solaires Molécule D’ozone Atome de Chlore d’origine industrielle O2 ClO Dissociation De l’ozone Fig. II.5 Action du chlore sur les molécules d’ozone CHAPITRE II Gaz polluants page 29 • Bannissement des CFC La couche d’ozone présente, pour la Terre, un couvert de protection. Elle la protège des rayons solaires ultraviolets. Ces rayons sont dangereux aussi bien pour l’homme que pour la faune et la flore. Parmi les conséquences nuisibles causées par cette réduction dans la couche d’ozone [VER00] : - Chez l’homme, elle peut lui créer des cancers de la peau et des troubles de la vue, - Pour les végétaux, le ralentissement de la photosynthèse, - Comme elle peut touche aussi la faune (le plancton marin). A la fin des années 1990, cette réduction de la couche d’ozone atteignait 60 %. La quasi-totalité de la communauté scientifique ont responsabilisé les CFC (chlorofluoro-carbones) et d’autres produits chimiques. A cet effet, il y a un bannissement dans l’utilisation de ces produits chimiques, malgré leurs utilités dans la vie quotidienne et leur prix moins coûteux. II.2.4 Contribution anthropique à l’effet de serre atmosphérique L’effet de serre est phénomène naturel et bénéfique pour l’activité de la biosphère. Il sert à chauffer la planète Terre et garder sa température à 15° en moyenne par le biais de certains gaz appelés : des gaz à effet de serre, en l’évitant à un refroidissement à -15°. Mais depuis les débuts de l’ère industrielle, ces teneurs en gaz à effet de serre sont en augmentation régulière à cause des activités humaines, ce qui a donné une élévation progressive de la température de la Terre et un réchauffement de la planète. • Augmentation de l’effet de serre On connaît aujourd’hui une augmentation de la température de la Terre à 1 °C, mais tous les experts s’accordent pour estimer qu’elle pourrait atteindre 2 °C à 5 °C d’ici la fin du siècle, si on laisse les choses en l’état [VER00]. Cette augmentation dans la température est due principalement à l’accroissement de CO2, de méthane, des CFC etc., dans l’atmosphère. Ceci a entraîné un réchauffement progressif de l’atmosphère, ce qui donne une augmentation de l’effet de serre. En plus, ce réchauffement augmente l’évaporation de l’eau, et cette vapeur d’eau supplémentaire, dans l’atmosphère, amplifie beaucoup le phénomène de l’effet de serre. D’ailleurs, la vapeur d’eau a un poids très fort dans ce phénomène ; sa contribution est exprimée en flux de rayonnement de l’ordre de 100 W.m-2 pour l’ensemble de la Terre, alors que le CO2 contient la moitie de celle de la vapeur d’eau, 50 W.m-2. A cela s’ajoute la contribution des nuages avec 30 W.m-2 [GUY99]. Cet état de fait peut conduire à un changement climatique grave qui cause des retombées très négatives sur plusieurs plans : - Une augmentation de la désertification [SAM97], - Des excès pluviométriques au niveau de certaines latitudes et des inondations, CHAPITRE II Gaz polluants page 30 - Une montée du niveau des mers et on estime que ce relèvement peut atteindre 20 cm à 1 m à la fin du si on laisse les chose en l’état. Comme à Brest (Europe), le niveau de la mer s’est élevé à 10 cm [GUY99], - La dilatation des océans et de la fonte des glaciers [VER00]. • Activité humaine et gaz à effet de serre Les principaux gaz à effet de serre liés aux activités humaines sont résumés dans le tableau II.1 : Le gaz carbonique CO2 : son augmentation a atteint 25 % depuis l’ère industrielle (tableau II.1) Cette augmentation est due deux causes principales : l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, hydrocarbures) et des combustibles naturels (bois etc.) ainsi que la déforestation. La première, les combustibles fossiles, représente un rejet actuel de l’ordre 6 Gt/an de carbone (un gigatonne = 109 tonnes) et la seconde un rejet de 2 Gt/an. Tableau II.1 : Les gaz à effet de serre dont l’homme a modifié la concentration volumique dans l’atmosphère [GUY99] CO2 CH4 N2 O CFC ppmv ppmv ppbv pptv Avant l’ère industrielle 280 0.80 288 0 L’année 1990 354 1.70 310 280 Accroissement annuel 0.5 % 0.9 % 0,25 % 4% Durée du séjour dans l’atmosphère (an) 50-200 (**) 10 150 60 Type de gaz Unité (*) (*) ppmv : partie par million en volume ;ppbv :partie par milliard volume ; pptv :partie par billion en volume (**) Cet écart est lié aux incertitudes sur la durée du cycle biogéochimique du CO2 L’oxyde nitreux NO2 : son émission est liée aussi au développement agricole. Son émission est le résultat de la dénitrification des sols par des bactéries (l’action des micro-organismes sur les composée azotés dans le sol et l’eau.), le transport routier. Les CFC (chlorofluorocarbures) : ce sont des composés très stables crées par l’industrie chimique. La durée de vie des gaz à effet de serre, CO2, CFC et NOx, est longue, dans l’atmosphère (Tableau II.1). Pendant au moins un siècle, leurs concentrations resteront toujours très élevées, malgré les mesures prise pour régler les émissions [GUY99]. CHAPITRE II Gaz polluants page 31 Le Méthane : sa production est liée aux processus anaérobies de fermentations des matières végétales, en particulier dans les marécages (rizières) et l’élevage, l’exploitation des mines de charbon, les décharges d’ordures ménagères et la distribution du gaz. L’accroissement de la production du méthane CH4 est étroitement corrélé au développement de la population humaine et liée essentiellement au développement de l’agriculture [GUY99]. Autres gaz à effet de serre : HFC, PFC, SF6 II.2.5 Pollution radioactive • Définition La radioactivité est la transformation spontanée de certains radioéléments. Les radioéléments ont la capacité de se désintégrer, cette désintégration s’accompagne de la libération d’énergie. Par exemple, l’uranium 238 produit du thorium 234 et une particule alpha, cela s’accompagne de l’émission des rayons gamma nuisible pour la santé. On mesure le nombre des désintégrations (l’activité) par unité de temps s (seconde) dans une unité de source radioactive en becquerel (Bq), qui correspond à un désintégration par seconde. Et on mesure l’énergie cédée par le rayonnement à l’unité de masse de la matière exposée en gray (Gy), qui correspond à la quantité d’énergie de 1 J/kg [VEV97]. • Formation L’origine de la radioactivité atmosphérique soit elle est naturelle, soit elle artificielle. Naturelle, elle correspond aux rayons cosmiques (espace) et aux terrains granitiques (Terre). Par contre, la radioactivité artificielle provient des essais nucléaires militaires et l’utilisation du nucléaire civil. La répartition géographique de la production d’énergie nucléaire et sa consommation montre que la part de l’Afrique est quasi nulle, tandis que la part du monde occident est bien importante [VEV97]. L’effet biologique correspondant à la nocivité potentielle de la dose absorbée en compte la nature des rayonnements. Parmi les accidents de cette pollution radioactive celle du 26 avril 1986, où un réacteur de la centrale de Tchernobyl située en Ukraine, prés de Kiev, a exposé. Un incendie s’est déclenché, de sorte que d’importantes quantités de matières radioactives ont été libérées dans l’environnement. Des mesures ont été faites au niveau des pays d’Europe sur les eaux de pluies, sur les laits des vaches et divers aliments (blé par exemple), qui ont données des conclusions concluantes. II.2.6 Pollution de l’air à l’intérieur des locaux On passe en moyenne de 20 à 22 heures par jour à l’intérieur de lieux clos (habitat, lieux de travail, métro, etc.), or de nombreuses études tendent à montrer que CHAPITRE II Gaz polluants page 32 la qualité de l’air y est parfois moins satisfaisante qu’à l’extérieur. Contrairement à la pollution de l’air extérieur, la pollution de l’air des locaux est peu connue au public tant au niveau des sources de pollution, des types de polluants et de leurs concentrations potentielles. Pourtant, dans des cas critiques, les conséquences peuvent être extrêmement graves pour la santé des résidents. • Sources de pollution de l’air des locaux - Air extérieur : en alimentant les locaux, il peut les contaminer par des polluants issus de la circulation automobile, de l’industrie etc, - Sol et le sous-sol : l’humidité favorisant le développement de bactéries, champignons. Le radon : gaz radioactif cancérigène émis naturellement parle sol, - Matériaux : de construction, d’isolation et présence des solvants toxiques dans certains matériaux (formaldéhyde, benzène, etc.), amiante, laine de roche, - Entretien : divers produits chimiques de bricolage, de nettoyage : peintures, solvants, - Appareils de combustion: chauffage, chauffe-eau, cuisinière à gaz notamment. S’ils sont mal réglés, ils peuvent émettre des gaz toxiques, - Systèmes de traitement de l’air : une climatisation mal entretenue ou mal conçue peut être un foyer de développement de bactéries (Légionelloses) extrêmement dangereuses, - Autres activités humaines : tabagisme, cuisine, nettoyage (aspirateur poussières), - Etres vivants : animaux de compagnie, acariens, bactéries, champignons qui peuvent provoquer des problèmes d’allergie. • Effets sur la santé Suivant les types de polluants, leurs concentrations, les temps d’exposition à ces polluants, les effets peuvent être très divers : - Danger à très court terme, parfois mortel : intoxication au monoxyde de carbone, - Chauffages au fioul, charbon ou gaz mal réglé; infection pulmonaire (Légionellose due à un mauvais système de climatisation), - Allergies respiratoires d’origine biologique (acarien, poils d’animaux, etc.) : ces allergies ont vu leur nombre se multiplier ces dernières années car elles sont favorisées par la pollution atmosphérique, - Gêne, inconfort, irritation des yeux, du nez, de la gorge, migraines dus à un mauvais renouvellement de l’air, une mauvaise hygrométrie. Cette situation se retrouve souvent dans des immeubles de bureaux (Syndrome des bâtiments malsains) : manque d’aération (impossibilité d’ouvrir les fenêtres), climatisation, émission de substances de différents matériaux (solvants, vernis), émissions d’ozone (photocopieurs), - Risques à long terme liés au tabagisme (passif ou actif) ou à l’exposition à l’amiante. CHAPITRE II Gaz polluants page 33 II.3 Echelles de la pollution Les types des polluants, les lieux des sources des polluants et les phénomènes météorologiques (vents, température etc.) se sont des facteurs qui ont une grande influence dans la pollution atmosphérique. Elle contribue dans le transport et la dispersion des polluants, sur l’échelle spatiale, et leurs temps de résidence dans l’atmosphère, sur l’échelle temporelle. Sur la base de ces facteurs et leurs influence sur les deux échelles, spatiale et temporelle, on peut classer les types de la pollution atmosphérique en trois catégories : locale, régionale et planétaire. Toutefois, ces trois catégories sont étroitement liées par les interactions multiples des divers polluants. • Pollution de proximité et à l’échelle locale Cette pollution produit ses effets à proximité des sources d’émission de gaz et d’autres polluants indésirables et le plus souvent produites en milieu urbain (industrie, chauffage, trafic, etc.) (fig.II.6), ce qui met une autre appellation à cette pollution : pollution urbaine. Fig. II.6 : La pollution locale (centrales thermiques) [COL06] Les conséquences nuisibles de cette pollution sont : - Elle porte atteinte en premier lieu la santé de la population par son action directe à court terme et une toxicité à plus long terme pour certaines pathologies, - Elle procure une gêne olfactive importante, - Elle participe à la dégradation du patrimoine bâti par corrosion et salissure, CHAPITRE II Gaz polluants page 34 Cette catégorie peut être scindée en pollution à proximité et pollution locale, suivant l’échelle spatiale. La pollution à proximité est inférieure à 500 m tandis que l’autre inférieure à 10 Km [SAM97]. • Pollution régionale Elle caractérise des pollutions qui touchent des zones situées à quelques dizaines, voire à plusieurs centaines de kilomètres des sources d’émission des polluants. Cette catégorie de pollution peut regrouper deux types de pollution : la pollution photochimique et les pluies acides. La considération des pluies acides comme une pollution régionale revient à leurs dépôts secs et humides, qui touchent des zones éloignées des sources de pollution (régions industrialisées) comme les forêts (fig. II.4), en raison des processus de transformation physico-chimique et par le jeu des circulations des masses d’air [SAM97] (fig. II.7). Pour la pollution photochimique, on la considère aussi comme une pollution régionale par son polluant le plus redoutant, l’ozone. De façon surprenante, les concentrations d’ozone mesurées loin des sources des précurseurs (une agglomération par exemple) sont plus élevées que celles mesurées près des sources. SO2 Le vent NOx H2SO4 HNO3 H2SO4 H2SO4 O3 NOx NOx O3 Fig. II.7: La pollution régionale (pluies acides et l’ozone) et les phénomènes Météorologiques [SAM97] O3 CHAPITRE II Gaz polluants page 35 En effet, sur une ville par exemple, les émissions de NOx (liées au trafic notamment) sont élevées. L’ozone est détruit par le NO. Le NO agit comme un puits d’ozone puisqu’il le consomme. Si le nuage de polluants formé sur la ville se déplace à la campagne, ou les émissions de NO sont moindres, les concentrations d’ozone augmentent puisque l’ozone n’est plus consommé • Pollution planétaire Cette pollution peut l’identifier en deux problèmes : la diminution de la couche d’ozone et celui de l’effet de serre. II.4 Polluants cibles et leurs toxicités Dans l’atmosphère, les polluants sont nombreux, mais vu la teneur importante de certains polluants et leurs effets que d’autres, il y a seulement quelques polluants qui sont suivis et mesurés, tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone, l’ozone, etc. II.4.1 Monoxyde de carbone (CO) Monoxyde de carbone est un gaz toxique, incolore et inodore. Sa formule chimique CO, il contient un seul atome d’oxygène. Il fut découvert en 1799 par le chimiste britannique Joseph Priesltey. Le monoxyde de carbone se forme lors de la combustion incomplète des substances carbonées • Sources 58 % de ce gaz revient au trafic routier avec des moteurs à essence [SAM97]. On le trouve surtout en concentrations fortes sous les espaces couverts (tunnels, parking etc.), où les véhicules circulent en nombre important. Un moteur d’automobile, qui tourne dans un garage fermé, charge l’air d’une importante quantité de monoxyde de carbone en quelques minutes [SAM97]. D’autres sources de ce gaz, très proches de l’homme, les conduits de chaudière. S’ils sont percés, ils peuvent remplir une pièce d’un poison insoupçonné. Le gaz de chauffage, qui peut contenir jusqu’à 50 % de monoxyde de carbone, contient souvent de faibles quantités de composés sulfurés d’odeur désagréable, ajoutés pour permettre de déceler les fuites éventuelles. Mais c’est aussi un produit naturel du métabolisme humain. Il est responsable d’un taux de carboxyhémoglobine physiologique de l’ordre de 0.3 à 0.7 % de l’hémoglobine totale [BAU97]. • Effets sur l’environnement − Pollution urbaine Au niveau sanguin, le monoxyde de carbone inhalé se fixe essentiellement sur l’hémoglobine pour former un composé stable, la carboxyhémoglobine (HBCO) [THI06]. En se fixant dans l’hémoglobine, la HBCO bloque l’apport d’oxygène à l’organisme. A forte dose, elle provoque le coma puis la mort. CHAPITRE II Gaz polluants page 36 Suivant les concentrations de CO, rencontrées dans les villes, on peut dire qu’il peut être responsable des crises d’angine de poitrine, d’épisode d’insuffisance cardiaque ou infarctus chez les personnes sensibles, etc. [SAM97]. − Pollution régionale La communauté végétale est insensible à la présence de CO avec des concentrations habituelles [SAM97]. Le monoxyde de carbone est un polluant primaire pour la pollution photochimique, il est l’origine de l’ozone et d’autre oxydants (PAN etc.) [SAM97]. − Pollution planétaire Il se transforme en CO2 dès que l’on s’éloigne de la source, et il accroît la présence de méthane (CH4) dans l’atmosphère [SAM97]. II.4.2 Dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2) Le dioxyde de carbone (ou gaz carbonique) est un gaz incolore et inodore, dont la molécule est formée d’un atome de carbone relié à deux atomes d’oxygène par deux doubles liaisons (formule brute : CO2). Ce gaz fut découvert par le chimiste et médecin belge Jan Baptist Van Helmont en 1600, mais il n’a pas arrivé à l’identifier. Après des années, le chimiste français Antoine de Lavoisier a parvenu à l’identifier, en l’attribuant la formule chimique CO2. • Sources Le gaz carbonique est émis par toutes les activités de combustion de composé de carbones dont il est le produit final. Il y a aussi le transport routier, qui contribue beaucoup à l’émission de ce gaz. • Effets sur l’environnement − Pollution urbaine Dans un milieu ouvert, la concentration de CO2 est faible et elle n’est pas nocive [HER99]. − Pollution régionale Pas d’action spécifique [SAM97]. − Pollution planétaire C’est le gaz le plus prédominant dans le phénomène de l’effet de serre. II.4.3 Hydrocarbures (HC) et composés organiques volatils (COV) Les hydrocarbures (HC) comportent uniquement des atomes de carbones et l’hydrogène. Quant aux composés organiques volatils (COV), ils contiennent d’autres atomes divers et varies tels que le chlore Cl, l’oxygène O, le soufre S, l’azote N, etc. • Sources Le transport est l’origine de plus de 37 % des émissions de ces types de gaz, surtout les véhicules a essence [SAM97]. Parmi ces gaz, il y a un type appelé les CHAPITRE II Gaz polluants page 37 hydrocarbures aromatiques polycyclique, émis par les véhicules à moteur à explosion, ils sont les plus dangereux [SAM97]; leur action cancérigène a été prouvée en laboratoire. • Effets sur l’environnement − Pollution urbaine Parmi ces gaz qu’on peut les rencontrée dans la ville les hydrocarbures aromatiques polycyclique, émis par les véhicules à moteur à explosion [SAM97]. − Pollution régionale Ces gaz contribuent à la formation d’ozone et PAN (Péroxy Acétyl Nitrate), à partir des NOx, en donnant une pollution photochimique [SAM97]. − Pollution planétaire Les HC sont responsables de 14 % de l’effet de serre [ADE], en favorisant la création de CH4. II.4.4 Cas particulier du benzène − Pollution urbaine Le benzène est cancérigène certain chez l’homme (l’OMS, organisation Mondiale de Santé). Ainsi, l’usage de l’essence comme un solvant pour le nettoyage de pièces mécaniques ou des mains doit être formellement proscrit. Il y a aussi d’autres circonstances comme le remplissage des réservoirs à la pompe, on doit respecter les marges de sécurité pour ce travail. − Pollution régionale et Pollution planétaire Pas d’action spécifique. II.4.5 Oxydes d’azote NOx (NO, NO2) • Sources Les NO proviennent des réactions chimiques entre l’oxygène et l’azote de l’air, dans des conditions de hautes températures comme celles des combustions. Ils se transforment en NO2 dans l’atmosphère sous l’action de l’ozone [HER99]. L’émission des NOx est imputable à 66 % aux activités de transports [SAM97]. • Effets sur l’environnement − Pollution urbaine Dans des conditions normales, on ne rencontre pas des concentrations toxiques aux abords des routes, par contre, à des concentrations plus élevées, ils sont des irritants respiratoires, en particulier aux cuisines (pollution à l’intérieur des locaux) [SAM97]. La toxicité de NO2 est supérieure à celle du NO, même pour les plantes [HER99]. CHAPITRE II Gaz polluants page 38 Dans l’atmosphère, ils sont des précurseurs de l’ozone troposphérique (Pollution photochimique). − Pollution régionale Outre comme étant des précurseurs de la pollution photochimique, les NOx constituent un danger pour les végétaux et l’homme, en se transformant en nitrate et puis en acides nitriques, ce qui donne des pluies acides. II.4.6 Anhydride sulfureux ou le dioxyde sulfureux (SO2) • Sources La principale source de ce polluant est la combustion des huiles lourde, à forte teneur en soufre (diesel, mazout), et les combustibles solides, riches en soufre (charbon, tourbe) [HER99]. • Effets sur l’environnement − Pollution urbaine Il s’agit d’une pollution purement industrielle, le transport est peu impliqué dans cette pollution, sauf le diesel. A cet effet, ce polluant a effet nuisible beaucoup local que régional [HER99]. C’est un gaz irritant et toxique pour l’homme, les animaux et les végétaux [DEG89]. En épidémiologie, le SO2 est associé à la mortalité respiratoire ou cardiovasculaire [HER99]. − Pollution régionale Pas d’action spécifique. II.4.7 Ozone (O3) Quand on parle de l’ozone comme étant un polluant, c’est l’ozone troposphérique. L’ozone stratosphérique est complètement différent, il est bénéfique pour l’homme, la faune et la flore en filtrant les radiations dans l’ultraviolet. • Sources Lorsque le NO2 se décompose en NO, en présence d’hydrocarbures, permet la formation d’ozone troposphérique, d’où la relation avec le trafic automobile [HER99]. Ce polluant est considéré comme un polluant secondaire, car il est formé à partir des autres polluant primaire (NOx, HC, etc.). • Effets sur l’environnement − Pollution urbaine L’ozone est polluant toxique similaire à SO2 et NOx, mais à des faibles dose (100 ppb) [SAM97]. CHAPITRE II Gaz polluants page 39 Les principaux symptômes sont la basse capacité pulmonaire et une irritation des muqueuses, notamment les yeux. Les asthmatiques sont particulièrement sensibles à cette toxicité [SAM97]. En outre, ce polluant altère également certains matériaux. − Pollution régionale Au niveau régional, l’ozone touche principalement les végétaux que l’homme, en altérant le processus de la photosynthèse. Une perte agricole peut atteindre 25 % de la production [SAM97]. − Pollution planétaire L’ozone est un gaz à effet de serre très actif [SAM97]. II.4.8 Particules en suspension PM10 Les particules de taille inférieure à 10 µm, dites PM10, restent en suspension dans l’air. Les particules les plus grosses sont stoppées dans les voies respiratoires supérieure et rejetées, les plus fines pénètrent profondément et restent bloquées au niveau des alvéoles des poumons [SAM97]. • Sources Le transport et les activités quotidiennes de l’homme contribuent beaucoup à l’émission des ces particules, comme les résidus de combustion des véhicules diesel et l’usure des pièces mécanique (plaquettes de frein, disques d’embrayage, pneus etc.) • Effets sur l’environnement − Pollution urbaine L’émission des particules PM10, en particulier celles provenant des diesels, contribue de manière permanente à l’obscurcissement de l’atmosphère. Les pathologies liées à ces polluants ont deux types : fibrosante et cancéreuse [SAM97]. Le dépôt de ces particules salissent les surfaces et exercent une action de dégradation des bâtiments. En plus, la déposition de ces particules sur les feuilles des plantes bloque leur fonction chlorophyllienne. − Pollution régionale et Pollution planétaire Pas d’action spécifique. II.5 Exposition aux polluants La toxicité d’un polluant chez l’homme est liée à la dose du polluant pénétrant dans le corps humain, et cette dose du polluant est proportionnelle à la durée d’exposition aux polluants. Pour relier un état sanitaire avec la concentration des polluants atmosphériques, il faut mesurer le niveau d’exposition aux polluants, qui est mesuré par rapport à la quantité biologique disponible des polluants dans l’organisme [DAB04]. A cet effet, il faut savoir la quantité biologique disponible de ce polluant dans le corps pour la différencier de la quantité de polluant pénétrant. CHAPITRE II Gaz polluants page 40 Par exemple, si l’organisme contient 0.10 ppm (quantité biologique) d’un polluant X et après une durée d’exposition aux polluants, on trouve dans l’organisme une quantité de 0.12 ppm de ce polluant X, alors la dose qui a pénétré dans l’organisme c’est 0.02 ppm. La dose des polluants qui pénètre dans le corps dépend de trois facteurs [DAB04] : • La concentration Par exemple, les personnes qui habitent prés une cimenterie ont une forte dose de l’amiante (polluant) que d’autre loin de cette usine, ou ceux qui habitent la ville ont une forte dose de monoxyde de carbone (CO) que d’autres dans la campagne. • Durée d’exposition Les personnes qui travaillent dehors ou qui passent beaucoup de temps à l’extérieur sont donc plus exposées aux polluants émis • Niveau d’activité physique L’effort physique s’accompagne d’une augmentation de la ventilation des poumons et donc de la quantité de polluants introduite dans l’organisme. Par conséquence, la construction une autoroute ou une usine doit prendre en considération les lieux de sport et vis versa. II.5.1 Relation doses-effets La notion de l’incertitude et le risque est une science appliquée dans le domaine de la sécurité. Elle a l’objet de quantifier la probabilité de tomber dans le risque. Pour l’application de cette notion dans la pollution atmosphérique, cette notion est difficile à appliquer, car les valeurs de polluants rencontrée dans l’atmosphère sont très proches des valeurs limites. Il y a d’autre problème aussi, pour les polluants qui sont en trace dans l’atmosphère, la détermination de leur nocivité est difficile. Par exemple, l’ozone avec une faible augmentation serait nuisible pour les plantes [HER99]. Effet [%] B A Seuil de toxicité Dose Fig. II.8 : Courbe doses-effets de type de A et B [HER99]. CHAPITRE II Gaz polluants page 41 A cet effet, certains auteurs (A) admettent l’existence des valeurs limite, alors que d’autres (B) ne l’admettent pas surtout pour les polluants cancérigènes. Ces derniers, pensent que toute dose a un effet nuisible sur l’environnement. Sur ce principe de (A) et (B), on constate la corrélation doses des polluants et leurs effets nuisibles. La première des choses qu’on peut remarquer dans la figure (fig. II.8), c’est que la courbe (A) est une droite passant par l’origine ; d’où son équation est de la forme : y = a x avec a une constante 0 (1) Donc, l’équation (1), de la courbe (A), en remplaçant y par effet et x par dose on a : effet = a dose (2) Cette relation explique que, toute dose D d’un polluant a un effet nuisible E. Pour la courbe (B), elle a l’allure d’une courbe, qui nous indique que les polluants ne sont toxiques et dangereux qu’à partir un seuil appelé seuil de toxicité Mais une autre chose que peut dire, selon la figure (fig.II.8), qu’il existe une zone où la relation doses-effets est nettement déterministe et même prévisible, et qui commence à partir de l’intersection de deux courbes (A) et (B). Dans cette zone, même les personnes non sensibles peuvent être touchées et elle peut être mortelle, seulement elle se varie au niveau d’exposition des personnes. II.5.2 Valeurs limites On a dit que les polluants ne sont nuisibles que s’ils dépassent certaines valeurs, appelées valeurs limites. La détermination de ces valeurs est une question très cruciale pour l’homme et son environnement. Par conséquent, elles doivent être soumise à plusieurs conditions, liées à l’homme et son l’environnement, en se basant sur des études scientifiques et expérimentales, de manière que toutes les concentrations inférieures à ces valeurs doivent respecter ceci [HER99] : − Ne menacent pas l’homme, la faune et la flore, − Ne gênent pas de manière sensible la population dans son bien-être, − N’endommagent pas les matériaux, − Ne portent pas atteinte à la fertilité du sol, à la végétation et la salubrité des eaux. En outre, ces valeur limites doivent prendre en considération la population sensible (enfants, malades, personnes âgées etc.). Il convient également de les fixer indépendamment du rendement économique du pays, car si on gagne ceci, on perdra cela (l’homme et son environnement). Finalement, ces valeurs ne doivent pas tenir en compte l’état actuel de la pollution, et que ces valeurs restent toujours vérifiables et admettre à être changées. CHAPITRE II III. Gaz polluants page 42 Polluants atmosphériques en Algérie L’Algérie, comme d’autres pays dans le monde, par ses zones pétrochimiques, son parc automobile, les décharges ménagers etc., n’est plus exempte du danger de la pollution atmosphérique. La situation, à l’échelle nationale, n’est pas critique mais, le taux de cette pollution est en augmentation, ce qui peut, avec le temps, avoir des conséquences difficile à lutter [OBS05]. A cet effet, l’Algérie a pris des mesures pour contrer cette pollution. Elle surveille tout changement dans la qualité de l’air, en créant un réseau de surveillance, le réseau SAMASAFIA, mis en place depuis avril 2002 au niveau des agglomérations d’Alger, de Annaba et celui d’Oran qui est en étude. Elle a pris aussi des décisions politiques dans ce sens, en contrôlant les gaz dégagés par les usines, en obligeant le contrôle des voitures, la création des associations de protection de l’environnement etc. En outre, il y a une station VAG (Veille de l’Atmosphère Global), qui fait partie d’un réseau mondial, installée à Assekrem (Tamanrasset). Cette station, fait l’objet de la surveillance de la composition chimique de l’atmosphère, initiée au début de l’année 1990 [VAG05]. III.1 Sources d’émission des polluants en Algérie Selon les émissions des polluants atmosphériques, on peut classer les sources de ces émissions en trois catégories : - Installations industrielles (les usines, les incinérations d’ordures, chaleur etc.), - Trafic routier (routes, parkings etc.), - Lieux occasionnant des odeurs gênantes comme les décharges, la combustion des déchets etc., - Chauffages des bâtiments. • Emissions industrielles L’identification des principales sources industrielles est regroupée par les entreprises suivantes : cimenteries, unités de plâtre et de chaux, industrie d’engrais, l’industrie sidérurgique, centrales de production d’électricité, raffineries de pétrole, industrie de gaz liquéfié, etc. [DAH00]. Ces unités ont constitué des sources de pollution importantes, que leurs rejets de gaz et de poussières dans l’atmosphère, ont dégradé la qualité de l’air. Par conséquence, cet état de fait a contribue au développement des maladies cardio-vasculaires et à la multiplication des maladies respiratoires aux populations de ces régions. En 1995, une estimation a été faite en Algérie, par MATE -Direction Générale de l’Environnement, pour des émissions industrielles (Tableau II.2). CHAPITRE II Gaz polluants page 43 Tableau II.2: Emissions de polluants de l’air en Algérie [MAT95] Polluants Sources d’émission SO2 NOx Particules COVNM CO Emission industrielle 44846 53683 1128688 14061 48019 Emission trafic routier 4160 123629 8710 249600 996600 Combustion de déchets 208 1219 3324 8954 17437 Total 49207 179535 1140062 272121 1062345 * COVNM : Composants organiques volatiles non méthaniques • Emissions du trafic routier A l’exception de quelques cas, où le secteur industriel est considéré comme contributeur majeur à la pollution urbaine tel que les villes d’Annaba, Arzew et Skikda, la pollution atmosphérique dans les principales villes du pays est due essentiellement au trafic automobile, provoqué par les émanations de gaz toxiques des véhicules qui altèrent la qualité de l’air [DAH00]. La combustion de l’essence est responsable de l’émission de gaz nocifs comme le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote et surtout le plomb. Tous ces gaz sont très mal supportés par les citoyens et en particulier les malades chroniques (bronchites chroniques, asthmatiques, etc.). Cette situation est due : - Augmentation du parc automobile en Algérie, - Au degré de vétusté du parc automobile Algérien, - A la qualité du carburant (forte teneur en plomb), - A l’utilisation presque exclusive du GPL. Le trafic routier, comme l’indique le tableau II.2., est une source importante des polluants atmosphériques en Algérie. • Emissions des décharges L’activité humaine est génératrice de déchets solides, dont notamment les déchets ménagers. Ces derniers sont stockés sur des décharges incontrôlées et ensuite brûlées à l’air libre. Outre les odeurs gênantes et les polluants émanés par ces décharges (cf. tableau II.3), leurs combustions contribuent considérablement à la dégradation de la qualité de l’air. Elles représentent des sources de pollution et de nuisances importantes pour l’environnement. Sachant que la quantité de déchets générée est en moyenne de 0.5kg/Habitant/Jour [DAH00], les charges de pollution dues à la combustion de déchets estimées en Algérie, par la décharge d’Oued Smar (Tableau II.3). CHAPITRE II Gaz polluants page 44 Tableau II.3: Principaux polluants émis par la décharge d’Oued Smar Alger [MAT95] Polluants Concentration à 1 Km (mg/m3) Concentration à10 Km (mg/m3) Valeurs limites d’exposition (mg/m3) SO2, SO3 158 28 10 NO, NO2 38.6 7 6 CH4 3.024 0.028 2.5 CO 457 81 55 Particules 788 28 10 Pb 3.02 0.558 0.5 III.2 Valeurs limites en Algérie Les valeurs limites (Tableau II.4) en Algérie sont fixées par le Réseau national algérien, SAMASAFIA, en basant sur des valeurs données par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), critère 1997 et 1999 [OBS05]. Regardant le tableau II.4, on voit que chaque polluant a une dose toxique liée à une durée d’exposition à ce polluant. Tableau II.4 : Valeurs limites données par SAMASAFIA [OBS05]. Durée d’exposition Polluants (µg/m3) 10-15 mn 30 mn 1h 8h 24 h Année UR vie (µg/m3)-1 SO2 500 --- 350 --- 125 50 --- NO2 --- --- 200 --- 150 40 --- CO (ppm) 100 60 30 10 --- --- --- Pb --- --- --- --- --- 0.5 --- O3 --- --- --- 120 --- --- --- Benzène --- --- --- --- --- --- 6x10-6 PM10 --- --- 150 à 100 à 120 --- --- --- 200 * Les valeurs du gaz CO sont converties en ppm, pour les comparer avec les valeurs données avec l’appareil que nous verrons dans le dernier chapitre. CHAPITRE II Gaz polluants page 45 Il y a aussi un autre cas important cité dans le tableau, le risque cumulé (risque additionnel : UR Vie). C’est le risque de développer un cancer (dont le type dépend du composé) au cours d’une vie (soit 70 ans), pour une population hypothétiquement exposée continuellement à une concentration de 1 µg/m3 du composé considéré dans l’air respiré. Par exemple, une personne exposée continuellement à 1 µg/m3 de benzène tout au long de sa vie aura 1 + 6x10-6 = 1.000006 fois plus de probabilité de développer un cancer qu’une personne non exposée. III.3 Etat des lieux L’enquête nationale de santé publique (1990) révèle que les maladies respiratoires occupent la première place des causes de morbidité ressentie (35.7%) et des motifs de consultation (27.2%) et que parmi les maladies chroniques identifiées, elles occupent le deuxième rang. L’asthme étant l’affection de choix la plus fréquemment observée. Le nombre total de cas en 1993 est de 459566, dont 5000 sont décédés [DAH00]. Aujourd’hui, le nombre d’asthmatique en Algérie semble atteindre le nombre de 2 millions. La répartition des cas, selon les régions, se présente comme suit : 38% en Région centre, 31% en Région Est, 22 % en Région Ouest et 9 % en Région Sud. La prévalence de cette maladie en augmentation est prévisible en raison de l’accroissement de l’urbanisation et de l’industrialisation [DAH00]. A Annaba par exemple, le taux de prévalence de l’asthme en 2000 (environ 9000 asthmatiques) est supérieur au taux national. 55 % des asthmatiques ont plus d’une crise par mois et 42 % ont été hospitalisés [DAH00]. Dans certaines zones industrielles et urbaines, l’émission industrielle des polluants dépasse les valeurs limites, et avec les phénomènes d’inversion de température fréquents urbaines conduirait, à long terme, à la formation d’un brouillard photochimique oxydant très dangereux pour la santé de la population des villes telles qu’Alger et Annaba. Un audit environnemental de la ville d’Oran a été réalisé en 1993, par une mission du METAP (Mediterranean Environmental Technical Assistance Program). Cet audit, entre autres objectifs, a porté également sur la qualité de l’air dans la ville d’oran. Des estimations sur capteurs d’air ont été faites au Centre ville par les experts de cette mission, en ce qui concerne un certain nombre de polluants : les oxydes d’azote NOx, le monoxyde de carbone (CO) et le plomb (Pb). A partir des résultats obtenus (cf. Tableau II.5), on peut constater qu’il y a un dépassement des valeurs limites pour la plupart des polluants, et ceci en 1993. Par conséquent, vu l’augmentation du parc automobile algérien d’une manière rapide, il y a donc sûrement un grand dépassement des valeurs limites des polluants ces dernières années. CHAPITRE II Gaz polluants page 46 Tableau II.5: Taux de concentration des polluants pendant les heures de point dans la ville d’Oran [MET93] Polluant NO2 Valeurs limites Concentration (µg/m3) (µg/m3) 250 (4 150 (8 heures) heures) Observation Hors norme CO 10 000 7000 Pb (en présence de vent) 1 2 Au dessous de la norme Hors norme Pb (en absence de vent) 1 5 Hors norme IV. Conclusion Sans l’atmosphère, la vie est impossible sur la Terre, car elle est pour les êtres vivant sur la Terre, une ressource de vie telle que l’eau de pluie et une protection contre les dangers tels les rayons ultraviolets. Mais, cette atmosphère terrestre est menacée, et que malheureusement c’est que cette menace est plus anthropique que naturelle. Cette menace est appelée la pollution atmosphérique, un problème qui n’est pas récent, mais il est devenu plus préoccupant ces années, avec l’augmentation des activités humaines. La pollution atmosphérique peut être classée en trois types, qu’on peut les résumer dans le tableau II.6. Ce classement est basé sur les deux échelles, l’espace et le temps. L’échelle d’espace est l’espace où la pollution peut perturber l’état de l’air et les problèmes engendrés dans cet espace. L’autre échelle, c’est la durée que peut prendre la pollution pour détruire et crée des problèmes. En outre, cette différence entre les types de la pollution atmosphérique est liée aussi aux types des polluants, leurs sources et leurs conséquences nuisibles sur l’homme et son environnement (Tableau II.6). En Algérie, le processus d’industrialisation s’est effectué dans des conditions qui n’ont pas respecté les normes et les préoccupations environnementales, ce qui a posé des cas de graves sur la santé dans les régions où sont implantées des unités de production industrielle. En outre, la plupart des unités industrielles ont été implantées sur de vastes étendues de terres agricoles, mais elles ont aussi drainé une masse paysanne importante de plus en plus attirée par les avantages qu’offre le secteur de l’industrie. Cette implantation inappropriée a eu des effets néfastes sur l’agriculture en raison des émissions de poussières et de gaz toxiques. Ainsi, cette source de pollution affecte non seulement la santé mais également les productions et les rendements agricoles de manière directe. CHAPITRE II Gaz polluants page 47 Tableau II.6: Les trois strates de la pollution atmosphérique [SAM97] Echelle d’espace Echelle de temps -Proximité (<500 m) - Locale (< 10 Km) Heurs Pollutions urbaines SO2, NOx, CO, COV Régionale (10-1000 Km) Jours - Pluies acides - Smog Planétaire Années Problèmes Rencontrés Principaux polluants concernés SO2, NOx, CO, COV conduisant à l’O3 - Destruction de la CFC, NOx, CO2, CH4, couche d’ozone N2O, O3, CO, COV - Effet de serre CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 48 I. Généralités sur les capteurs I.1 Mesure - Grandeurs physiques à mesurer La mesure est une représentation quantifiée d’une grandeur physique, laquelle représentation est définie par la terminologie suivante [CHA03] : Mesurande Mesurage Mesure Mesurage : Toutes les opérations permettant l’obtention de la valeur numérique d’une grandeur physique (mesurande) Mesurande : Grandeur physique (Pression, Température, volume etc.) soumise à mesurage. Mesure : Valeur numérique représentant au mieux la mesurande (6 Mpa, 20 °C, 2 m/s, 90 ppm etc.) Par abus de langage, on confond souvent mesurage (action) et mesure (résultat de l’action). La grandeur qui nous intéresse ici, c’est celle qui intervient dans le domaine des capteur des gaz, à savoir principalement : le volume du gaz polluant dont l’unité en ppm (partie par million). I.2 Capteurs La fonction d’un capteur est de délivrer un signal électrique de sortie S qui est fonction de la mesurande m. Il nous donne la relation : S = f (m) Grandeur physique de l’entrée m La mesurande (L’excitation) S = f (m) Capteur Le mesurage (Le captage) (1) Grandeur électrique de sortie S La mesure (La réponse) CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 49 Exemple: La courbe ci-dessous montre un capteur qui transforme un champ magnétique en courant. S (intensité en A) S = f (m) m (champ magnétique en T ) Fig. III.1 : Courbe de S = f (m) d’un capteur transformant un champ magnétique en courant électrique [CHA03] I.3 Principes physiques mis en œuvres Il est possible de séparer les capteurs en deux catégories : • Les capteurs passifs qui utilisent un élément intermédiaire (corps d’épreuves), qui réagit au phénomène physique et une alimentation électrique extérieure pour obtenir un signal électrique de bas niveau. • Les capteurs actifs qui transforment directement la mesurande en grandeur électrique. I.3.1 Capteurs passifs Il s’agit souvent d’impédances (très souvent des résistances) dont l’un des paramètres déterminants est sensible au mesurande. Il nécessite l’intégration dans un circuit électrique comprenant une source (de courant ou de tension) pour déterminer la valeur de l’impédance Un capteur passif est composé de : • Corps d’épreuve : Il a pour rôle de transformer la mesurande en une grandeur physique mesurable. Dans de nombreux cas, c’est la résistivité d’un matériau qui varie avec le mesurande. Exemples : − Thermistance, variation en fonction de la température, − Capteur de position, la résistivité des corps magnéto-résistants dépend du champ magnétique auquel ils sont soumis. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 50 • Transducteur : C’est l’élément sensible. Il traduit les réactions du corps d’épreuve en grandeur électrique. On trouve aussi des capteurs passifs construits à partir de matériaux dont la constante diélectrique varie avec le mesurande, ce qui entraîne des variations de capacité (exemple de certains verres à très basse température). Dans le tableau ci-dessous (Tableau.III.1), on donne quelques exemples sur les capteurs passifs : Tableau III.1 : Caractéristiques d’un capteur passif [GEO91] Mesurande − − Caractéristique électrique sensible Types de matériaux utilisés − Métaux : platine, nickel, − cuivre. − Semi-conducteurs. − Verres. Température − Résistivité Très basse température − Constante diélectrique Flux lumineux Résistivité Déformation − − Position (aimant) Résistivité Humidité − − Semi-conducteurs. Résistivité Perméabilité magnétique Résistivité Constante diélectrique − Alliages de nickel, silicium dopé. − Alliage ferromagnétique. Matériaux magnétorésistants : bismuth, antimoniure d’indium. − Chlorure de lithium. − Alumine ; polymères. I.3.2 Capteurs actifs Ils fonctionnent en générateurs en convertissant la forme d’énergie propre au mesurande en énergie électrique. Au mesurande est associé une tension ou un courant. A chaque conversion correspond un principe physique. Tableau III.2 : Quelques exemples sur les capteurs actifs [GEO91] Mesurande Effet utilisé Grandeur de sortie Température Vitesse Thermoélectricité Induction électromagnétique Tension Tension Pression Piézoélectricité Charge CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 51 I.3.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs [GEO91] • Les erreurs Le capteur et toute la chaîne de traitement de la mesure introduisent des erreurs, qui peuvent être de bruit, décalage, référence, linéarité, etc. L’erreur globale de mesure ne peut être qu’estimée. Une conception rigoureuse de la chaîne de mesure permet de réduire les erreurs et donc l’incertitude sur le résultat. On parle de : fidélité, justesse, précision, incertitude, linéarité. • Etalonnage L’étalonnage permet d’ajuster et de déterminer, sous forme graphique ou algébrique, la relation entre le mesurande et la grandeur électrique de sortie. Très souvent l’étalonnage n’est valable que pour une seule situation d’utilisation du capteur. • Limites d’utilisation Les contraintes mécaniques, thermiques ou électriques auxquelles un capteur est soumis entraînent, lorsque leurs niveaux dépassent des seuils définis, une modification des caractéristiques du capteur. Au dessus d’un certain seuil l’étalonnage n’est plus valable, au dessus d’un autre plus grand le capteur risque d’être détruit. • Sensibilité Plus un capteur est sensible plus la mesure pourra être précise. C’est une caractéristique importante pour l’exploitation et l’interprétation des mesures. • Rapidité - Temps de réponse La rapidité est la spécification d’un capteur qui permet d’apprécier de quelle façon la grandeur de sortie suit dans le temps les variations du mesurande. • Finesse C’est une spécification qui permet d’estimer l’influence de la présence du capteur et de ses liaisons sur la valeur du mesurande. La finesse doit être la plus grande possible. I.3.4 Signal du capteur Le capteur donne un signal que l’on doit récupérer et traiter, pour extraire une information exploitable de la mesurande. Les opérations que l’on doit faire sur le signal [GEO91]: • • • • Amplifier le signal, Linéariser le signal, Extraire l’information relative au mesurande, Adapter le signal à l’interface utilisateur (affichage numérique, ordinateur, etc.). CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 52 II. Capteur de gaz II.1 Principe du capteur de gaz Le capteur de gaz (fig.III.2) est un élément donnant une information représentative de la concentration d’un composant chimique dans un mélange gazeux dont la situation physique doit être par ailleurs connue (pression, température). Il travaille à la détection ainsi qu’à la reconnaissance d’espèces chimiques, et plus particulièrement d’espèces gazeuses, au moyen de structures originales à semiconducteurs. Fig. III.2 : Capteur de gaz Les gaz visés sont : • Les gaz intervenant dans la pollution atmosphérique (ozone, dioxyde d’azote etc.) • Les gaz présents dans de nombreux rejets industriels et automobiles (chlore, ammoniac, monoxyde de carbone, etc.). Les structures capteurs finalisées sont destinées à entrer en jeu au sein de dispositifs permettant : • Le contrôle et la régulation de processus industriels, • Le contrôle sécurité, • La surveillance de la qualité de l’air, II.2 Principe de fonctionnement Il y a trois grandes familles de capteurs électroniques, qui permettent d’identifier et de quantifier certaines espèces chimiques gazeuses. Comme on peut y avoir combinaison de ces grands principes de ces trois familles. Il en résulte une très grande variabilité des éléments sensibles et des transducteurs utilisés dans les microcapteurs chimiques. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 53 Les principes de fonctionnement sur lesquels se basent les capteurs de gaz peuvent être résumé en trois familles : A. Réactions chimiques Une première famille est basée sur la réaction chimique du composé gazeux avec la surface du capteur, dont il résulte une nouvelle espèce chimique. Soit cette espèce chimique sera intégrée dans une chaîne ionique dont il résultera une variation de potentiel proportionnelle à la quantité de gaz ayant réagi, soit la réaction chimique sera exo- ou endo-thermique et la mesure de la quantité de chaleur (Enthalpie) mise en jeu sera significative de la quantité de gaz ayant réagi. Polluant + (Gaz) Matière (Surface du capteur) Espèce chimique + Quantité de chaleur (1) Donc, la mesure de l’enthalpie (quantité de chaleur) de la réaction chimique peut nous donner la quantité de gaz (polluant) entrant dans la réaction. Par conséquent, on peut évaluer le taux du polluant. B. Adsorption physico-chimique Une seconde famille fait appel à l’adsorption physico-chimique sur la surface du capteur, et la modification d’une grandeur physique en résultant est alors aisément mesurée. Le plus souvent cette grandeur sera la résistivité du matériau, ce qui modifie la conductibilité du matériau. Son principe est de mettre en jeu un semi-conducteur dont la conductivité est influencée par l’injection ou le piégeage de charges depuis la surface, sous l’influence de gaz à détecter. Molécules de gaz Matériau sensible Electrodes de mesure Substrat Tension de polarisation continue U I Fig. III.3 : Structure d’un capteur résistive classique [LAS06] CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 54 Dans ce type de capteur de gaz, on a l’intervention des phénomènes physicochimique, l’adsorption du gaz à la surface du capteur (sur le matériau sensible) et électroniques (fig.III.3). Après l’adsorption du gaz sur le matériau sensible, on aura une interaction du gaz à détecter avec le matériau, en présence de la température (l’effet de substrat chauffant), et ceci va modifier la conductivité du matériau, en donnant courant électrique (fig.III.3). Par conséquent, la mesure du courant permet de nous donner, outre l’information de l’existence du gaz, la quantité de gaz détecté (fig.III.3). C’est à base de ce type de capteur qu’on va développer notre détecteur de gaz que nous verrons dans le dernier chapitre de ce travail. Il y a aussi un type redresseur. Alors le gaz adsorbé modifie la hauteur de la barrière de potentiel existant au niveau du contact. Mais aussi parfois, tout simplement, la variation de masse de l’élément sensible. Si on applique le principe de l’isotherme d’adsorption de Langmuir, la surface du capteur est représentée par un nombre de sites définis. Les sites sont occupés au fur et à mesure de l’augmentation de la quantité de gaz présent, jusqu’à la formation d’une monocouche de gaz occupant tous les sites. Par conséquent, le calcul de la superficie spécifique de la masse de la monocouche formée sur la surface du capteur peut nous donner la quantité du gaz. C. Propriétés thermiques du gaz Enfin, une troisième famille est basée sur les propriétés thermiques du gaz à identifier. Pour cela, un élément résistif semi-conducteur est chauffé : soit à température constante, et la quantité d’énergie utilisée est significative de l’environnement du capteur, donc de la conductibilité thermique du gaz en contact avec le capteur, soit à énergie constante et c’est alors la variation de température qui est significative. III. Matériaux utilisés dans les capteurs des gaz III.1 Introduction Un pas important, dans le domaine des capteurs de gaz, a été franchi dans les années.50 par Braittain et Barden [BRA53] d’une part, et Heiland [HEI54] d’autre part. Ces derniers ont montré que l’adsorption d’un gaz à la surface de certains oxydes métalliques pouvait entraîner des variations réversibles et appréciables de la résistance électrique du matériau. A la suite de ces travaux, les voies de recherche se sont multipliées, et une quinzaine d’années plus tard les premiers capteurs à partir d’un semi-conducteur (ZnO) ont été commercialisés [SEI62, TAG70]. Le Japon est le premier pays à avoir établi un marché de masse pour les détecteurs de gaz. A titre d’exemple, plus de 10 millions de capteurs ont déjà été vendus en une quinzaine d’années (4 millions en 1982), et actuellement plus d’un demi-million de capteurs sont vendus chaque année, par le Japan. On va donner quelques matériaux utilisés dans l’élément sensible des capteurs de gaz, à titre d’exemples sans que nous prétendions à l’exhaustivité, lesquels matériaux sont particulièrement représentatifs pour certains gaz polluants dangereux. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 55 III.2 Oxyde d’étain SnO2 Les couches minces d’oxyde d’étain SnO2 connaissent depuis de nombreuses années un intérêt industriel du fait de leurs propriétés particulières telles que leur caractère semi-conducteur de type n, une bonne résistance chimique afin de constituer des barrières thermiques transparentes et plus récemment à partir de dépôts cristallins appropriés pour la conception de capteurs chimiques [BAU01]. Cependant, les propriétés physico-chimiques des couches minces d’oxyde d’étain sont étroitement liées aux procédés de fabrication et aux conditions opératoires. En effet, il sera possible d’obtenir des films possédant une structure amorphe ou cristalline suivant les procédés mais également des propriétés structurales variables jouant ainsi sur les propriétés électriques et optiques des couches mais influençant également leur stabilité dans le temps[BAU01]. Le contrôle des propriétés du film est donc un paramètre clef afin de pouvoir utiliser les couches minces d’oxyde d’étain dans les capteurs chimiques. Ainsi, dans le domaine des capteurs chimiques de gaz, les couches d’oxyde d’étain permettent la détection d’un grand nombre de gaz (CO, CO2, NOx, éthanol etc.) avec des sensibilités variant suivant les modes d’élaboration des couches. De plus, la sensibilité et la sélectivité des capteurs peuvent être influencée par la présence ou non de dopants tels que des métaux précieux ou des terres rares au sein de la matrice de SnO2 [BAU01]. III.2.1 Propriétés cristallographiques de SnO2 Z Y X c b a Etain Oxygène Fig. III.4 : Maille élémentaire d’oxyde d’étain (Structure de type Rutile) [GAI99]. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 56 La structure du dioxyde d’étain est de type rutile (fig.III.4). La maille élémentaire est quadratique (a = b = 0.475 nm et c = 0.318 nm) et contient six atomes : deux atomes d’étain et quatre atomes d’oxygène. Chaque atome d’étain est le centre d’un octaèdre presque régulier formé par six atomes d’oxygène, tandis que chaque atome d’oxygène est entouré par trois atomes d’étain situés aux sommets d’un triangle isocèle. Les rayons ioniques du cation Sn4+ et de l’anion O2- ont pour valeurs respectivement 0.071 et 0.14 nm [GAI99]. III.2.2 Dopage de SnO2 La réponse caractéristique d’un capteur à semi-conducteur SnO2, peut être modifiée par plusieurs facteurs : • La taille des particules, • La structure des pores, • La densité des joints de grains, qui sont des facteurs très importants dans le fonctionnement des détecteurs. La connaissance de l’influence de tous ces facteurs microstructuraux apparaît primordiale. Des études déjà faites [GAI99], s’accordent toutes sur le fait qu’une variation de la microstructure s’accompagne toujours d’une variation plus ou moins importante des propriétés électriques du matériau étudié. Un autre facteur, qui apparaît déterminant, est la présence des ajouts métalliques qui modifient de façon remarquable la nature de réponse du matériau, le dopage du semi-conducteur, en améliorant [GAI99]: • Sa sensibilité vis-à-vis des gaz comme CO, H2, CH4, etc. • Sa sélectivité (élimination de l’interférence des autres gaz, humidité, etc.), • La Diminution de la consommation électrique du capteur par le biais d’une réduction de sa température de fonctionnement, • Raccourcir le temps de réponse (temps nécessaire pour atteindre 90% de la valeur maximale de la conductance) et de régénération (temps nécessaire pour le retour au point de départ) La sensibilité des capteurs vis à vis de différents gaz peut être modifiée par l’utilisation de dopants (généralement des terres rares ou des métaux) afin de créer des sites préférentiels de la chimisorption des molécules ou bien jouer le rôle de catalyseurs des réactions d’oxydation [BAU01]. L’ajout des faibles quantités de certains métaux nobles (Pd, Pt, etc.) améliore de façon remarquable la réponse de SnO2 vis-à-vis des gaz comme CO, CH4, H2S [GAI99]. III.2.3 Applications de l’oxyde d’étain SnO2 dans les capteurs des gaz Les propriétés électriques particulières des couches d’oxyde d’étain (caractère semi-conducteur type n, conductivité électrique élevée, etc.) permettent un grand nombre d’applications, mais nous nous attacherons au domaine des capteurs de gaz. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 57 Ainsi, les propriétés électriques des couches d’oxyde d’étain sont influencées par l’environnement chimique gazeux en contact avec la couche. L’une de ses propriétés essentielles de SnO2 pour la détection des gaz polluants, est l’augmentation systématique de sa conductivité électrique en présence d’un grand nombre de gaz réducteurs : H2S, HS, CO, les alcanes (méthane, etc.), les alcools (éthanol, etc.), les acides carboxyliques etc., en présence du température (fig.III.5). L’adsorption, par physisorption ou chimisorption, d’espèces chimiques en surface de la couche modifie sa conductivité, par une modification des états électroniques du semi-conducteur par déplacement d’électrons de la bande de valence vers la bande de conduction, en donnant un courant électrique. 1.8 1.6 1.4 Conductance (Ω Ω-1) x 10-3 Ethanol (80 ppm) CH4 (1000 ppm) CO (300 ppm) 1.2 1 0.8 0.6 Air 0.4 0.2 Température (°C) 0 0 100 200 300 400 500 Fig. III.5: Conductance de SnO2 en fonction de la température pour différents gaz Courbes G = f (T) sous air, CO, CH4 et éthanol [PIJ02] III.3 Oxyde de tungstène WO3 L’utilisation de l’oxyde d’étain (SnO2), depuis plusieurs années, comme un matériau sensible dans les capteurs de gaz a rencontré des difficultés. La sélectivité et la température de fonctionnements, dans ce matériau, ce sont les principaux problèmes rencontrés [AGU02]. Les chercheurs et industriels se tournent donc vers d’autres solutions, c’est-à-dire d’autres matériaux tel que l’oxyde de tungstène (WO3) [AGU02], d’où des travaux, pour ce matériau WO3, connaissent, depuis trois ans, une forte progression, comme en témoigne le nombre de publications récentes dans le domaine. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 58 III.3.1 Propriétés physico-chimiques des films minces de WO3 Des études ont porté sur la structure cristallographique, la morphologie, la composition chimique et la structure électronique des films minces de WO3. L’objectif a été de faire le lien entre les propriétés structurales des couches minces et l’efficacité des capteurs. D’après des analyses, la taille des grains dépend de la proportion d’oxygène dans le mélange réactif au cours du dopage [GIL02]. III.3.2 Dopage et sélectivité des capteurs en WO3 Le dopage ou le dépôt de couches très minces (quelques nm) de métaux qui, par un effet catalytique, modifient la réactivité de la surface des capteurs, en améliorant la sélectivité et la fiabilité des capteurs. Une étude concernant les dépôts métalliques et a pour objet de déterminer l’énergie d’adsorption de l’or sur ces films minces de WO3 Les premiers résultats montrent que cette énergie est plus importante que celle de l’or sur l’alumine Al2O3, ce qui permet d’expliquer le fait que les particules d’or ne migrent pas sur la surface de WO3 [GIL02]. Plus récemment, on a exploré les propriétés de chimisorption d’agrégats de Pd/WO3 (palladium sur oxyde de tungstène). Le travail est toujours en cours actuellement, en étudiant l’influence des dépôts de Pd très fins sur la structure électronique de la surface de WO3 et sur la réponse électrique en présence de gaz [GIL02]. III.3.3 Propriétés de conduction dans WO3 L’oxyde de tungstène (WO3) est un oxyde semi-conducteur de type n, à cause des lacunes d’oxygène présentes dans le matériau, lesquelles jouent un rôle très important dans le processus de détection. Ces lacunes d’oxygène génèrent des donneurs dans la bande interdite qui peuvent, par activation thermique, donner des porteurs libres. Lorsque la densité de lacunes est importante, les niveaux de défauts dans la bande interdite s’élargissent pour donner une bande qui peut recouvrir la bande de conduction. Ainsi, une augmentation du nombre de lacunes se traduit probablement par le passage d’une conduction. Le matériau est très résistif et l’énergie d’activation (Ea ~ 1.7 eV), c’est-à-dire la moitie de la bande interdite de WO3 ( Eg ~ 3.4 eV) [AGU02]. III.3.4 Applications de l’oxyde de tungstène WO3 dans les capteurs des gaz Pour l’analyse des gaz issus des pots d’échappement de voitures, il a été constaté que l’oxyde d’étain SnO2 convenait bien pour les moteurs à essence (le gaz monoxyde de carbone CO), mais non pas pour les moteurs à diesel. Ces derniers produisent plus grande proportion d’oxydes d’azote NOx que d’autres gaz, et le matériau sensible pour ce genre de gaz, l’oxyde de tungstène WO3. Il convient parfaitement pour vérifier les moteurs à diesel, par contre, il est moins sensible pour les moteurs à essence, le gaz CO [FIG05]. Comme on utilise ce matériau, le WO3, sous forme des couches minces (quelques dizaines de nm) dans l’élément sensible du capteur de gaz d’ozone O3, avec des substrats chauffants en Si/SiO2 (fig.III.6) [AGU02]. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 59 WO3 Si/SiO2 Fig. III.6 : Structures intégrées en silicium pour les microcapteurs en WO3 [AGU02] Détection de l’ozone et réactivité des couches de WO3 Des études préliminaires ont permis d’attester que des capteurs à base de WO3 sont sensibles à de faibles quantités d’ozone (~ 50 ppb) [AGU02]. La conductivité d’un film mince de WO3 a été mesurée à différentes températures et sous différentes pressions partielles dans le cas de gaz accepteurs d’électrons (O2, NO2) ou donneurs d’électrons (CO, H2). Une étude a réalisé un système qui permet de contrôler la concentration d’ozone de 0 jusqu’à 0.8 ppm. Les performances de ces capteurs résident dans le fait qu’ils permettent le captage du gaz, à un dosage de très faibles concentrations d’ozone [AGU02]. III.4 Bromure de cuivre CuBr III.4.1 Principe de détection On peut utiliser ce matériau bromure de cuivre CuBr dans les capteurs chimiques pour capter le gaz ammoniac, lequel est classé parmi les plus dangereux gaz. Le principe de ces capteurs est basé sur l’interaction entre les molécules d’ammoniac à détecter, dans une phase gazeuse, avec les ions mobiles Cu+ du bromure de cuivre CuBr [BEN02]. La sélectivité de ces types de capteur réside dans le nombre de molécules qui peuvent former un complexe avec l’ion Cu+, qui est assez limité, et par son fonctionnement à température ambiante III.4.2 Interaction de CuBr-ammoniac et la conductivité CuBr La conductivité est, pour ce capteur, de type conductimétrique (solution aqueuse), c’est le paramètre qu’il faut contrôler. Une étude a été faite sur les conductivités ionique et électronique par mesure I (V) sous tension continue [BEN02]. La conductivité dans ce matériau, en fonction de la température, présente deux régimes de conduction, conduction ionique correspondant à la migration des ions Cu+, entre température 260 et 350 K, et la conduction électronique par trous, en dessous d’une température 250 K. L’analyse de l’influence de l’adsorption des molécules d’un gaz ammoniac sur la conduction électrique, en révélant la contribution du volume du matériau et des interfaces (joints de grain, électrodes). Il est montré que l’interaction de l’ammoniac CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 60 avec le bromure de cuire (la surface du capteur) se fait suivant une isotherme d’adsorption de Langmuir [BEN02], ce qui confirme le caractère réversible, par physisorption, de cette interaction. La sensibilité et La sélectivité de ces capteurs avec ce type de matériau à température ambiante permettent d’envisager son utilisation pour la sécurité des personnes et le contrôle de procédés [BEN02]. Après l’analyse de l’adsorption de l’ammoniac sur CuBr et les résultats obtenus par ces différentes techniques confirment l’existence de deux processus [BEN02]: • La formation d’une phase chimisorbée, irréversible, pendant le traitement préliminaire : les ions Cu+ sont attirés et immobilisés en surface. La concentration en lacunes de Cu augmente et entraîne une augmentation de la conductivité. La physisorption pendant l’utilisation du capteur : la diminution de conductivité du CuBr est attribuée à l’effet dipolaire des molécules de NH3 adsorbées sur la couche précédente. • IV. Quelques types des capteurs de gaz IV.1 GasFets Le principe consiste à intégrer sur la grille du FET (Field Effect Transistor), transistor à effet de champ, une membrane sensible à l’espèce à détecter. Lors de l’adsorption d’un gaz accepteur ou donneur d’électrons, il va se produire une modification du potentiel de surface (conductivité électrique), et par suite de la concentration de porteurs au niveau du canal et donc de sa conductance. Depuis, des nombreux dispositifs ont été développés, tous basés sur le principe schématisé (fig.III.7), mais se différent essentiellement par le choix du matériau sélectif constituant la grille du FET. En utilisant une grille de palladium Pd (métal blanc de très ductile et très dur, dont la propriété est d’absorber l’hydrogène), on peut réaliser des dispositifs sensibles à un éventuel gaz contenant de l’hydrogène tels certains COV, mais aussi NH3 et H2S. Afin d’améliorer les temps de réponse, on préconise un fonctionnement à température élevée (entre 100 et plus de 1000 °C), ce qui justifie la présence d’un circuit de chauffage en périphérie du FET. Chauffage Silice Source Palladium (porte) Silice Borne n+ n+ Fig. III.7: Principe de GasFets Substrat p-silicium CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 61 Avec des molécules telles NOx, CO ou SO2, c’est à dire des molécules dépourvues d’atomes d’hydrogène, on utilise une grille en SnO2 dopé au cadmium ou à l’antimoine. IV.2 Micro capteurs catalytiques Le principe de fonctionnement de ces capteurs (fig.III.8) se base sur la mesure de la chaleur dégagée, l’enthalpie, par la combustion du gaz à détecter. Leur fabrication utilise les technologies de la microélectronique. Ils comportent deux éléments chauffants identiques, en couches de platine, déposés sur une membrane de nitrure de silicium qui constitue un bon compromis adhérence/isolation thermique et électrique avec le substrat de silicium. Sur l’une des résistances de platine est déposé un catalyseur (métal précieux tel le palladium le plus souvent), l’autre sert de référence. Lors de la combustion du gaz sur la couche active il en résulte une variation de température de cette couche et donc de résistivité du platine. Ce type de capteur possède un excellent temps de réponse (< 10 s) et une bonne linéarité, mais il ne peut détecter que des gaz combustibles (H2, CH4, C4H10, C2H5OH, solvants hydrocarbonés). Son principal inconvénient est l’empoisonnement du catalyseur par certaines espèces chimiques (le plomb tétraéthyl des anciens supercarburants par exemple). Une autre procédure peut-être exploitée avec les capteurs catalytiques : c’est de faire travailler le capteur à température constante. Ainsi, la quantité d’énergie pour maintenir la température sera différente sur l’élément sensible en contact avec le gaz de celle de l’élément de référence. Notons que la température optimale est différente selon le gaz combustible, il est ainsi possible de déterminer plusieurs constituants d’un mélange avec le même capteur. Fig. III.8 : Microcapteurs catalytique CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 62 IV.3 Capteurs à conductivité thermique C’est un capteur (fig.III.9) qui est basé sur la conductibilité thermique du gaz à mesurer. La mesure est une simple mesure de la variation de température d’un capteur chauffé, par le fait du gaz environnant. Ce genre des capteurs n’implique aucune réaction chimique, ni combustion et peuvent être utilisés pour mesurer le méthane, les gaz naturels inertes, tel le CO2 et divers mélanges binaires. On peut identifier des concentrations variant de 1 à 100 %, avec des temps de réponse < 20 s. Il s’agit de dispositifs peu gourmands en énergie, qui peut être < 6mW. Fig. III.9: Microcapteurs de gaz conductivité thermique IV.4 Résistances à oxydes métalliques sur support céramique Cette technologie, imaginée par les japonais, est la plus répandue puisque commercialisée dès 1968 par la compagnie japonaise Figaro Inc. L’idée fondamentale a été d’imaginer qu’une couche poreuse d’un oxyde semi-conducteur, déposée sur un substrat neutre (céramique), verrait ses propriétés conductrices affectées sensiblement en présence d’une faible concentration de gaz oxydant ou réducteur, les gaz oxydants générant des états de surface accepteurs dans le semi-conducteur et les gaz réducteurs provoquant au contraire des états donneurs. Il s’agit en fait d’exacerber les phénomènes de surface qui dans les composants électroniques classiques sont considérés comme parasites et indésirables. Ainsi, les capteurs de la famille de ce type de capteur (fig.III.10) sont typiquement des capteurs sur semi-conducteur micro-usiné dans lesquels l’élément sensible est constitué d’une couche mince d’oxyde métallique semi-conducteur (SnO2Nb2O5) déposée sur un support en silicium, réduit à une membrane de 0.8 µm d’épaisseur dans la zone sensible, sur lequel a été intégré un système de chauffage en platine CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 63 Grâce à la finesse de cette membrane, la couche sensible est pratiquement thermiquement isolée du reste du substrat de silicium, ce qui limite considérablement la consommation électrique. La sélectivité de l’élément sensible est définie par un dopage adéquat de la surface sensible. Chaque élément sensible correspond à une zone mince de la membrane de silicium de dimension 500 x 500 µm. La figure ci-contre (fig.III.10), montre une coupe d’un élément sensible de type de capteur, montrant la couche de chauffage, l’oxyde de silicium SiO2, le substrat de silicium Si aminci dans sa partie centrale. La couche sensible (active) en surface fait entre 100 et 400 nm d’épaisseur. Couche active Chauffage Electrode de contact Oxyde SiO2 Substrat Si Membrane Fig. III.10 : Coupe d’un élément sensible, à droite multicapteur à 4 éléments sensibles V. Conclusion Dans le domaine de la surveillance de l’environnement, le besoin à des capteurs chimiques, pour la surveillance de la qualité de l’air, est devenu de plus en plus important, vu les valeur limites des polluant atmosphériques en vigueur. Pour l’atmosphère, les espèces à suivre sont les polluants classiques provenant de la pollution automobile NOx, CO, CO2, O3, les polluants d’origine industrielle SO2, H2S et les micropolluants, composés organiques volatiles (COV) et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ces capteurs de gaz se diffèrent, avant tout, sur le matériau « sensible » utilisé dans son élément sensible au gaz, puis c’est sur le mécanisme de détection qui lui est associé. Le matériau, après le captage du gaz, fournit un signal électrique, qui est la « signature » de la présence du polluant dans le milieu à surveiller. Le traitement de ce signal permet de quantifier la concentration du gaz détecté. Ainsi, on peut qualifier quelques types des capteurs de gaz comme étant des capteurs actifs, car ils traduisent le captage du gaz polluant en signal électrique. On a aussi des capteurs de gaz passif ; l’interaction du gaz avec le capteur se traduit par un changement de température, une substance etc. dans le capteur, ce qui indique l’existence de gaz. CHAPITRE III Concepts généraux sur les capteurs de gaz page 64 Les matériaux semi-conducteurs à base des oxydes, tels que l’oxyde d’étain SnO2, l’oxyde de tungstène WO3 etc., constituent des matériaux sensibles, largement utilisés dans les capteurs des gaz polluants comme CO, SO2, NOx etc. On trouve aussi des matériaux qui ne sont pas des oxydes et ils sont utilisés dans le captage des gaz tel que le bromure de cuivre CuBr, pour détecter l’ammoniac. En général, tout matériau dont les propriétés électriques dépendent fortement de l’environnement gazeux, peut être utilisé dans les capteurs de gaz. Pour les matériaux semi-conducteurs, ce sont ceux qui sont dopés que l’on utilise, pour fabriquer ce genre de capteur. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 65 I. Introduction Dans le cadre de ce travail, il nous est aussi apparu intéressant de réaliser un détecteur de gaz, un dispositif pouvant détecter l’existence d’un polluant gazeux et donner son taux de concentration, dans un milieu à surveiller ou une machine à utiliser. Le polluant que l’on a visé à détecter c’était le monoxyde de carbone. Contrairement à d’autres polluants, ce gaz est parmi les plus dangereux, car il n’est pas détectable par l’odorat humain, responsable de plusieurs centaines de morts en Algérie et il est la première cause d’intoxication domestique mortelle [BAU97]. C’est un polluant ubiquitaire, résultant de la combustion incomplète de tout combustible carboné (bois, charbon, essence, fuel, gaz naturel, huiles, tabac, etc.). Les circonstances d’exposition à ce polluant sont variées : • Dans le milieu extérieur : les gaz d’échappement des véhicules automobiles. • Dans le milieu professionnel : garages, parking, souterrains et tunnels routiers (exposition continue), et soudage, cimenteries, papeteries, fonderies, industries pétrolières, le milieu agricole (exposition discontinue) etc. • Dans le milieu intérieur : A l’intérieur des maisons, les appareils de chauffage de l’air et/ou de l’eau, les activités de cuisson, la consommation tabagique et de l’emprunt au milieu extérieur tel que un garage en sous sol par exemple, ce sont parmi les causes de ce polluants, l’oxyde de carbone CO. Les circonstances d’accidents graves, liées à ces sources de ce polluant, sont très majoritairement représentées par soit au dysfonctionnement de ces appareils, soit à une anomalie dans l’évacuation des gaz de combustion. En plus, les améliorations d’étanchéité de l’habitat jouent dans ces cas, un rôle aggravant. • Les effets sur la santé : Pour les taux élevés de carboxyhémoglobine, il existe une relation clairement établie entre le taux d’Hb (carboxyhémoglobine CO) et les manifestations cliniques. Pour se prémunir contre les risques de ce gaz, il nous est important de réaliser un détecteur, lequel permet de nous avertir de l’existence de monoxyde de carbone et donner son taux de concentration. La réalisation d’un tel dispositif est articulée autour d’un capteur de gaz, le HS134. Ce dernier, c’est un composant électronique, que nous verrons sa structure et son principe de fonctionnement après, capable de déceler ce dangereux gaz. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 66 II. Capteur de gaz HS134 Le capteur HS134 est un composant électronique (fig.IV.1), micro-usiné pour capter le gaz monoxyde de carbone CO. C’est un capteur passif, car il permet de traduire le captage du gaz CO, intercepté en entrée, à une énergie électrique (courant), donnée en sortie. Fig. IV.1 : Capteur de monoxyde de carbone HS134 II.1 Structure du capteur HS134 Le constructeur du capteur HS134 [SEN134] a donné les différentes couches des matériaux constituant le capteur, le symbole électronique conventionné de HS134 utilisé dans le circuit électronique, que nous verrons dans la réalisation de la maquette du détecteur de gaz, et son principe de fonctionnement, mais il n’a pas donné comment est superposée sa structure interne. Alors, suivant ces données et puisque le capteur HS134 est un capteur de type résistif, on peut imaginer sa structure interne détaillée dans la figure fig.IV.2. La structure du capteur, en général, englobe les composants suivants: − L’élément sensible (matériau fritté ou dépôt de couches minces), − Un substrat chauffant (résistance interne du capteur), − Adaptation de l’élément sensible sur le substrat chauffant (connectique), CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO Carbone actif (Filtre) page 67 Alumine Al2O3 SnO2 Couche de chauffage Connecteurs ohmiques Electrodes de contact Plastique Chauffage Signal du capteur Fig. IV.2 : Structure interne du capteur HS134 • Elément sensible L’élément sensible (fig.IV.2) du capteur HS134 est constitue de: − Une couche semi-conductrice poreuse : couche sensible au gaz CO, à base de l’oxyde d' étain SnO2 pur (non dopée), − Dépôt d’une couche filtrante de carbone actif, sur la surface de la couche sensible SnO2, pour filtrer et réduire les interférence d’autres gaz tels que les oxydes d’azotes NOx, les alcanes (méthane, etc.) [SEN134]. − Un micro tube céramique en alumine Al2O3, qui sert comme un support à l’élément sensible et un séparateur thermique entre le système de chauffage et le plastique qui couvre la partie inférieure du capteur (fig.IV.2), − • Un ensemble d' électrodes de contact, pour faire sortir le signal électrique. Résistance chauffante On trouve dans le capteur une couche résistive (résistance chauffante), destinée à jouer le rôle de système de chauffage et de contrôle de la température, car l’interaction chimique entre le gaz CO à détecter et la couche sensible (semiconducteur SnO2), nécessite une température, pour exciter les électrons de la couche CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 68 sensible et modifier sa conductivité électrique, pour donner à la fin un courant électrique. Pour chauffer la couche résistive, le courant d’alimentation passe à travers cette couche, en utilisant les connecteurs ohmiques (fig.IV.2). II.2 Fonctionnement du capteur HS134 II.2.1 Principe général Sortie : I = f (g) Entrée : Gaz Monoxyde de carbone CO Capteur HS134 I Courant électrique Fig. IV.3 : Principe général du capteur Le fonctionnement du capteur HS134 est de type passif, son principe est d’intercepter le gaz monoxyde de carbone (la grandeur physique mesurande g), et donner en sortie un courant électrique I (fig.IV.3), ce qui est interprété par la relation : I = f (g) (1) Molécules du gaz CO Electrodes de mesure Tension de polarisation continue Matériau sensible SnO2 Substrat En alumine U I Fig. IV.4 : Cycle de fonctionnement du capteur HS134 CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 69 La structure du capteur HS134 est résistive, elle est basée sur un semiconducteur SnO2, qui est mis en jeu, dont la conductivité est influencée par l’injection ou le piégeage de charges depuis la surface, sous l’influence de gaz monoxyde de carbone. Cette variation dans la conductivité du semi-conducteur, le dioxyde d’étain SnO2, en fonction de l’atmosphère gazeuse environnante CO, va créer un courant électrique (fig.IV.4). II.2.2 Captage du polluant CO par le capteur HS134 Le captage du gaz polluant, le monoxyde de carbone CO, par le capteur HS134 nécessite l’intervention de plusieurs paramètres : B Physisorption D Quantité de gaz absorbée Chimisorption C F Température Fig. IV.5 : Evolution de la capacité d’adsorption avec la température [FIG05] • Processus d’adsorption et dépendance de la température Deux processus vont se combiner lorsqu’on met une couche semi-conductrice poreuse en présence d’un gaz réactif, d’une part, un processus d’adsorption physique et, d’autre part, un processus d’adsorption chimique qui va suivre le remplissage des pores du matériau avec les molécules du gaz. Le gaz sera adsorbé sur la surface du capteur (la couche sensible). Le gaz adsorbé sera le monoxyde de carbone, tandis que d’autres gaz tels que les NOx, les gaz organiques etc., vont être empêchés par le filtre (carbone actif) [SEN134]. La relation entre la quantité de molécules adsorbées et la température est importante. En effet, si Ead est l’énergie de liaison de la molécule adsorbée sur la surface, il apparaît que la probabilité pour une certaine molécule de posséder la même énergie est proportionnelle au facteur de Boltzman [FIG05] : CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO W = exp (-Ead / kT) page 70 (1) Avec : K : constante de Bolzman, T : température. En conséquence, avec l’augmentation de la température, la probabilité pour qu’une molécule se détache de la surface augmente, c’est-à-dire que la capacité d’adsorption à pression constante décroît. La figure fig.IV.5 représente cette dépendance de la capacité d’adsorption avec la température. Sur le graphique (fig.IV.5) on a : − La section BC correspond à l’adsorption physique, c’est à ce niveau que les molécules du gaz monoxyde de carbone se concentrent sur la surface de la couche sensible. − La section DF à l’adsorption chimique, tandis que CD représente la transition entre adsorption physique et chimisorption. L’énergie d’activation de la chimisorption est supérieure et en conséquence, celle-ci se produit à plus haute température, un voltage de chauffage 4 v [SEN134]. C’est dans cette phase que l’interaction chimique se fait entre les molécules du gaz CO et le matériau SnO2. • Température de fonctionnement Notons sur ce graphique (fig.IV.5), un maximum local dans la zone de transition entre physisorption et chimisorption, il est clair que la température de fonctionnement du capteur devra être choisie en conséquence. Celle-ci doit être spécifiée pour chaque capteur, elle dépend à la fois de la structure du capteur (dopage) et du type de gaz à détecter. Dans la température ambiante, dans la phase physisorption BC, le gaz est adsorbé sur la surface de la couche sensible, on aura donc plus de gaz sur cette couche (fig.IV.5). Après l’augmentation de la température, en restant toujours dans la phase BC, on remarque que la quantité de gaz adsorbée s’abaisse un peu. Puis avec l’augmentation de la température, on passe à la phase CD, à la chimisorption, on aura l’interaction entre les molécules du gaz CO et la couche semiconductrice SnO2. En conséquence, on aura la modification dans la conductivité électrique de SnO2 et la création du courant électrique. Ensuite, quand la température s’augmente, on aura l’opération inverse, la désorption. Dans cette phase, les molécules du gaz se détachent de la surface du capteur, ce qui est distingué, en pratique, deux températures: − La première est celle à laquelle le capteur doit être soumis pendant un temps défini pour désorber tout ce qu’il a adsorbé antérieurement et retrouver un état de surface « vierge », − La seconde est celle à laquelle on procédera à la mesure, généralement après un temps de stabilisation précis. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 71 Ainsi, pour le capteur HS134 préconise une phase de désorption à environ 60 s par un voltage de chauffage 4 v (haut), suivie d’une période de retour à l’ambiante de et d’une plage temporelle de mesure, soit pour un cycle de mesure une durée totale 90 s d’un voltage de chauffage 1.4 v (bas) [SEN134]. • Rôle de l’oxygène de l’air Le principe de captage de HS134 repose sur la dépendance de la conductivité électrique avec le nombre de défauts en oxygène O dans le réseau cristallin du SnO2 de sa couche sensible, c’est-à-dire la non-stoechiométrie de l’oxyde d’étain (SnO2-X) [PIJ02]. L’influence de l’oxygène, dans les propriétés des surfaces de la couche sensible est primordiale pour les capteurs de gaz. En effet, en raison de la haute température requise, une chimisorption d’atomes d’oxygène sur la surface est inévitable. Ils se comportent comme accepteurs d’électrons selon les réactions (1) ou (2), des électrons libérés de la couche sensible SnO2 sous l’effet de la température [GAI99]. On aura une réaction oxydoréduction par la voie sèche (1), (2), (3), (4) et (5). La réduction de l’oxygène : O2 (adsorbé) + 2e- 2 O- (1) O- ( 2) Couche sensible SnO2 Ou ½ O2 (adsorbé) + 1e- Couche sensible SnO2 Les molécules de gaz réducteur CO à détecter réagissent en surface avec les ions de l’oxygène O-, en libérant un électron (e-) vers la couche de conduction de l’oxyde de l’étain SnO2, et ceci va faire varier la conductivité électrique de ce dernier (SnO2) suivant le nombre des sites d’oxydation actifs O- et du nombre de molécules de gaz CO chimisorbées en surface suivant les réaction (3), (4) et (5) [GAI99]. L’oxydation du gaz monoxyde de carbone CO : CO (gaz) CO (adsorbé) + 2 OCO (adsorbé) + O- CO (adsorbé) Ou (3) CO2 + 2e- (4) CO2 + 1e- (5 ) CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 72 O2 CO2 CO O- O O- ² ² SnO2-x U r Signal Fig. IV.6 : Interaction O2 -gaz réducteurs (CO) [PIJ02]. En conséquence, l’adsorption d’oxygène modifie la concentration d’électrons à la surface et aura une action diamétralement opposée, selon qu’on est en présence d’un semi-conducteur de type p ou de type n. En général, un semi-conducteur, imaginé infini, présente dans son volume des états énergétiques qui contribuent à déterminer son type de conduction. Ces états se forment généralement, après création de défauts structuraux provenant d’écarts à la stoechiométrie ou d’impuretés introduites par dopage. Dans un cas réel, lorsqu’on coupe le cristal du semi-conducteur SnO2 imaginé infini pour créer une couche sensible, des liaisons entre les atomes à la surface sont brisées et des défauts de topologie (lacunes, marches) des atomes de l’oxygène O apparaissent dans la surface de la couche. En fait, par rapport à cette conductivité de volume, le fonctionnement de ce capteur à moyenne température est plus lié aux variations de conductivité de surface. Celle-ci est principalement dépendante des espèces chimiques adsorbées à la surface du matériau, en particulier les groupements oxygénés (O-, O-2, OH-, etc.). Toutes interactions de la couche sensible SnO2 avec le gaz oxydant O2 de l’air ou un gaz réducteurs, entraînant des variations des concentrations de ces espèces chimiques, qui conduisent à des variations de résistance électrique utilisables pour la détection gazeuse (fig.IV.6)[PIJ02]. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 73 • Interaction de SnO2-CO Le gaz polluant le monoxyde de carbone est un gaz réducteur. Par conséquent, l’interaction de la couche SnO2 avec ce gaz, se traduit par l’augmentation systématique de la conductivité électrique du SnO2 de la surface de la couche sensible. Et grâce aux propriétés électroniques du semi-conducteur SnO2, ceci va modifier radicalement sa réponse électrique à diverses températures, suivant le schéma réactionnel suivant [GAI99] : SnO2 + CO (adsorbé) SnO + ½ O2 SnO + CO2 (1) SnO2 (2) Le départ de l’oxygène augmente le nombre de lacunes et, par conséquent, la conductivité électrique. L’interaction du CO avec la couche sensible du capteur (SnO2) engendre un autre gaz CO2 (fig.IV.7) (réaction (1)), qui est : − D’abord, ce gaz CO2 n’est pas toxique, − Ensuite, la quantité donnée est négligeable. Fig. IV.7 : Spectre de thermodésorption après exposition au CO. [GAI99] CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 74 Il y a une l’hypothèse qui dit que la réaction (1) est irréversible et que la réaction (2) est très rapide [GAI99]. Bien que ce modèle décrive les variations de réponse électrique obtenues en faisant varier la pression de CO, il ne tient pas compte de l’influence de la pression d’oxygène. Le modèle précédent est repris par Kohl et Thoren qui, après avoir exposé au CO, ils observent la désorption du CO et du CO2 (fig.IV.7) [GAI99]. Le CO a donc été oxydé en CO2. Kohl explique cette oxydation par la consommation d’oxygène de réseau cristallin de SnO2 (réaction (1)) [GAI99]. • Arrêt de l’introduction du gaz Dans un troisième temps, suite à l’arrêt de l’introduction du gaz CO, l’oxygène présent dans l’atmosphère s’adsorbe à nouveau en surface de l’oxyde SnO2 avec retour à l’état d’équilibre établi lors du premier processus. Cependant, ce retour à l’état d’équilibre suppose l’absence de phénomènes d’empoisonnement des sites par des molécules secondaires issues des réactions d’oxydation. III. Acquisition du signal électrique et réalisation électronique Après le captage du gaz monoxyde de carbone CO par le capteur HS134, ce dernier va traduire ceci, le captage du gaz, en signal électrique, sous forme d’un courant électrique donné en sortie. Le traitement de ce signal électrique et son exploitation, nous permet de développer un système d’outil miniaturisé, lequel outil peut déceler le gaz polluant CO et donner son taux de concentration dans un milieu surveillé, de quantifier le rejet industriel ou d’automobile du gaz monoxyde de carbone, où bien tout appareil ou machine peut faire une combustion incomplète du carbone et dégage, en conséquence, ce dangereux gaz. III.1 Acquisition du signal de sortie de HS134 Après le captage du gaz CO par le capteur HS134, ce dernier traduit ce captage en un signal sous forme d’une tension électrique, donné en sortie. Le traitement de ce signal électrique va nous permet d’identifier et quantifier le gaz CO détecté. III.1.1 Schéma électrique équivalent du HS134 Le schéma électrique équivalent, du capteur HS134, du traitement signal de sortie est représenté sur la figure (fig.IV.18). Le capteur nécessite deux sources d’alimentation de tension distinctes VH pour le chauffage et VC pour la mesure [SEN134]. L’information de la tension de sortie VOUT étant prélevée aux bornes d’une résistance (intégré dans le capteur) montée en série avec l’élément sensible [SEN134]. Le traitement du signal de sortie du capteur implique une réalisation électronique, ce qui nous permet de développer un système d’outil microminiaturisé pour détecter et contrôler la pollution de l’air. La réalisation électronique de ce système d’outil est explicitée dans la deuxième partie de ce travail. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 75 • Le symbole conventionnel du HS134 Le HS134 est un composant électronique qui 6 pattes, 4 pattes (B1, B2, A1 et A2) utilisées pour capter le signal, et les deux autres (H1 et H2) pour le passage du courant, qui chauffe la résistance du capteur (fig.IV.22). Son symbole conventionnel dans la maquette électronique du détecteur, que nous verrons par la suite, est donné par le constructeur du capteur sous la forme suivant : ² Fig. IV.22: Configuration et symbole du capteurHS134 [32] Outre le symbole du capteur HS134, il y a d’autres symboles conventionnels résumés dans le tableau (Tableau.IV.4), que l’on va utiliser dans la maquette du détecteur. • Circuit standard Comme l’indique la figure (fig.IV.18), le circuit de mesure standard de HS134 contient deux parties. La première partie est le circuit de chauffage de la résistance du capteur, qui a la fonction de temps de contrôle (le haut voltage et le bas voltage sont en en fonctionnement circulaire). La seconde partie est le signal de sortie de circuit, il peut répondre exactement aux changements de la surface de la résistance du capteur. • Résistance de la surface du capteur Rs La résistance du capteur Rs est obtenue à travers l’effet de signal de voltage de sortie de la résistance de chargement RL qui est en série avec la capsule de capteur [SEN134]. Selon la loi de diviseur de tension, pour deux composants en série, nous avons V1/V2= R1/R2, avec V1, R1, V2 et R2 des composant en série respectivement. Ainsi, sachant que la tension aux bornes du capteur est de (VC-VRL) et Rs la résistance du capteur, donc on a : Rs/RL= (VC-VRL)/VRL. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 76 • Choix des températures On vu précédemment que la sélectivité et sensibilité varient selon la température de fonctionnement du capteur d’une part, et d’autre part un cycle de mesure est généralement suffisamment court pour que l’on puisse garantir que la composition de l’atmosphère gazeuse au voisinage du capteur n’ait pu varier significativement entre deux cycles successifs. Il est donc possible avec le même capteur conditionné différemment d’obtenir successivement plusieurs mesures exploitables. Donc pour le HS134, le température de chauffage se traduit par un voltage de 4 volt pour le un chauffage haut, et de 1.4 volt pour un chauffage bas [SEN134]. Gaz Voltage de chauffage 4 V (haut) 60 s VRL VH RL Voltage de chauffage 1.4 V (bas) 90 s VOUT VC Fig. IV.18 : Circuit standard de mesure de HS-134 [SEN134] • Choix des temps de cycle La procédure cyclique envisagée implique non seulement le choix des diverses températures de fonctionnement du capteur, mais aussi de la durée des séquences successives de mesure et de désorption. Il conviendra de déterminer le meilleur compromis entre qualité de la mesure et simplicité du séquencement et de la procédure d’acquisition. En outre, il faut non seulement optimiser ce séquencement pour avoir la meilleure sensibilité possible, mais aussi garantir une durée de vie du capteur. Pour notre capteur, le HS134, les temps de cycle, et qui sont liés aux températures de chauffage (haut et bas), sont 60 secondes pour le chauffage haut et 90 secondes pour le chauffage bas. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 77 III.1.2 Caractéristiques métrologiques du capteur HS134 • Courbe d’étalonnage VRL = f (Cg) Cette caractéristique illustre l’influence de la concentration de gaz, généralement exprimée en ppm, sur la résistance R ou la conductivité G de l’élément sensible, ce qui se traduit par la variation dans le signal de sortie VRL avec la concentration du gaz CO (fig.IV.19). Aux faibles concentrations Cg du gaz CO dans l’air atmosphérique et à température constante, l’équation [FIG05] : G=KCag (1) Avec : K et a : ce sont des constantes Tension électrique VRL(volt) est valable avec, typiquement, l’air considéré est à entre 20°C ± 2°C et possède un taux d’humidité relative de 65 % ± 5 % [SEN134]. 3 2 1 0 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 Concentration du gaz CO(ppm) Fig. IV.19 : Réponse typique du capteur HS134 au gaz CO [SEN134] • Conductivité du capteur et son temps de réponse Les mesures de la conductivité du capteur HS134 sont effectuées à une certaine température. En choisissant la valeur de la température, le programme fait d’abord un balayage sous air pur (pendant 5 mn). Pendant cette période, la conductance G0, la conductance dans l’air pur, est mesurée toutes les 20 secondes. La cellule est ensuite balayée par un mélange contenant le gaz polluant et la conductance G (t) est mesurée CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 78 pendant une période dont la durée est fixée par l’utilisateur. Ce cycle sous polluant est suivi par un cycle sous air pur. Le nombre de séries de mesures (série = cycle sous polluant + cycle sous air pur) peut être choisi entre 1 et 10 séries. Pendant chaque cycle, le programme fait cent mesures. La figure (fig.IV.21) présente un exemple typique de ce processus. Une phase de recuit est possible avant chaque mesure à la température désirée. Cependant comme la température joue un rôle très important sur le processus d’adsorption, il est clair que le temps de réponse sera sensiblement modifié si la température de fonctionnement du capteur est elle-même modifiée. La courbe (fig.IV.20) données sont mesurées après un chauffage d’une période de 2.5 minute du haut voltage au voltage bas. G (t) Polluant CO 5 t1 t2 T (mn) Fig. IV.20 : Procédure d’acquisition des mesures électrique [SEN134] CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 79 • Sensibilité La sensibilité est définie comme étant le rapport entre la résistance Ro dans l’air pur et la résistance Rs en présence d’une certaine concentration de gaz CO dans l’air. On peut la calculer autrement, en se basant sur la conductivité du capteur. Si G0 (t) la conductivité du capteur dans l’air pur et G (t) la conductivité dans l’air pollué, la sensibilité S (t) est : S (t) = (G (t) – G0 (t)) / G0 (t) (1) Elle dépend généralement de la concentration de gaz ainsi qu’on peut le deviner au vu du principe de fonctionnement du capteur. De plus la résistance augmentant en milieu oxydant et diminuant en milieu réducteur la sensibilité sera >1 dans ce milieu et <1 pour les gaz oxydants. Nous donnons la relation entre température et sensibilité pour le gaz CO. Sensibilité -Température Sensibilité (Sc) 2 1.5 1 0.5 0 -10 0 10 20 30 40 50 60 Température (T) Fig. IV.21 : Sensibilité d’éléments du capteur HS134 pour le gaz CO [SEN134]. Vu le rôle de la température dans le processus de la détection, on trouve par conséquent, une corrélation entre la température de l’environnement ou le capteur est placé et sa sensibilité au gaz, comme la montre la courbe (fig.IV.21). On remarque que la sensibilité du capteur s’augmente avec l’augmentation de la température de l’environnement. Si nous avons bien remarqué dans la structure du HS134, la couche sensible de ce dernier est constitue de semi-conducteur SnO2 non dopé. Par conséquent, ceci va influer sur sa conductivité surfacique, ce qui va rendre le capteur moins sensible, car les couches de SnO2 dopées de 3 et 6% Pt (platine) sont plus sensibles au monoxyde de carbone dans l’air, que les couches de SnO2 pures ou dopées 12 % Pt [GAI99]. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 80 Malgré ce manque de dopage, on remarque dans la courbe (fig.IV.21), qu’il y a de l’augmentation dans la sensibilité du capteur avec l’augmentation de la température. Et ceci, il est dû au comportement normal d’un semi-conducteur à des température basses utilisées, mais si on augmente la température, la sensibilité du capteur s’affaiblie et il devient moins sensible, à partir de 200 °C [GAI99]. Et puisque le détecteur de gaz, que nous verrons après, n’a pas besoin d’une température plus élevée, car on l’utilise pour détecter seulement à un temps très court. Donc, on peut utiliser ce type de capteur pour notre travail, mais il reste toujours à dire que ce capteur HS134 n’est vraiment très sensible au gaz monoxyde de carbone, et cela à cause de deux inconvénients : Premièrement, le matériau SnO2, que le HS134 utilise dans son élément sensible, n’est pas dopé, il est pur, alors que le dopage d’un matériau augmente beaucoup sa conductivité par l’interaction avec le polluant, donc améliore sa sensibilité à ce dernier.. − Deuxièment, même le SnO2 utilisé depuis plusieurs années comme capteur de gaz pour lequel la sélectivité et la température de fonctionnement sont les principaux problèmes rencontrés. Les chercheurs et industriels se tournent donc vers d’autres solutions l’oxyde de tungstène WO3. − • Sélectivité La sélectivité est la capacité d’un capteur à répondre à un certain gaz et de séparer les gaz arrivant qui peuvent perturber le fonctionnement du capteur. La séparation soit se faite par une action physique en utilisant des membranes de type céramique, zéolithes, carbone actif etc., soit par une action de type catalytique, l’utilisation des membranes métalliques à base de Platine Pt, Palladium Pd, Cuivre Cu etc. Dans cette dernière action, on cherchera généralement à optimiser celle-ci : − En dopant le matériau utilisé, tel que notre cas le SnO2, à l’aide d’un catalyseur spécifique, ainsi le platine Pt augmentera la sensibilité (et donc la sélectivité) pour CO, le palladium Pd sera utilisé pour H2, etc. − En contrôlant la taille des grains de la couche sensible, ce qui a un effet à la fois, sur la taille des pores et le gaz adsorbé. − En réalisant un traitement thermique particulier lors de la fabrication. Les gaz pouvant perturber le fonctionnement du capteur HS134 : L' obtention de critères de sélectivité est généralement difficile avec les capteurs de type SnO2. Ainsi, les gaz ambiants qui peuvent perturber le bon fonctionnement du capteur HS134, en captant seulement le gaz monoxyde de carbone, ce sont : − Les gaz organiques, les alcanes (CH4, C6H6, C2H4, etc.) : L’interaction de la couche sensible (SnO2) avec certains gaz ambiants organiques tels que les alcanes (CH4 etc.), en faisant l’oxydation des gaz, conduit à une diminution réversible des ions d’oxygène et à la libération d’électrons, ce qui augmente la conductivité de SnO2. Par conséquent, la conductivité que l’on utilise pour un critère de mesure, pour savoir l’existence de gaz de CO, est CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 81 perturbée ; on ne peut pas savoir si elle est due au CO ou d’autre gaz [ALT94], − D’autre part, l’influence des gaz oxydes d’azote NOx, notamment le NO2, par l’adsorption réversible des receveurs d’électrons, rendent les électrons de conduction immobiles et conduisent ainsi à une plus faible conductivité dans la couche sensible [ALT94]. Pour remédier à ce problème des gaz ambiants, en réduisant leurs interférences et améliorer la sélectivité, le capteur HS134, par l’action physique, est doté d’une couche de carbone actif, déposée sur la couche sensible de SnO2, laquelle couche de carbone va jouer le rôle d’un filtre (fig.IV.2), elle ne laisse passer que le monoxyde de carbone. III.1.3 Conditions de fonctionnement optimales du capteur HS134 Tableau IV.1 : Condition standard du fonctionnement de HS134 Symbole Description Condition technique Remarque VC Circuit de voltage 5V ± 0.1 AC ou DC VH Voltage de chauffage (Haut) 4 ± 0.1 AC ou DC VB Voltage de chauffage (Bas) 1.4 ± 0.1 AC ou DC RL Résistance de charge Peut être ajustable 10 kΩ ± 5 % RH Résistance chauffante 33 Ω ± 5 % A 20 °C TH (H) Temps de chauffage (H) 60 ± 1 secondes TB (B) Temps de chauffage (B) 90 ± 1 secondes T Température de fonctionnement 20 °C ± 2°C H Humidité 65 % ± 5 % VR Voltage de chargement 1.4 ± 0.1 PC Préchauffage Au moins 48 heures *AC : courant alternatif, DC : courant continu Les conditions standard du fonctionnement du capteur HS134 sont résumées dans le tableau ci-dessus (Tableau.IV.1) CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 82 III.2 Réalisation électronique du détecteur de gaz CO III.2.1 Rappels Nous donnons quelques notions générales en électronique, que nous utilisons durant ce chapitre, pour la conception et la réalisation du détecteur. • Application électronique L’application pratique des lois électroniques permet de réaliser des dispositifs et appareils utiles. Ainsi l’électronique a-t-elle pour vocation, in fine, de produire des objets: c’est avant tout, en dépit de sa proximité avec une science « pure et dure », une technique. La principale différence entre l’électronique et l’électricité réside dans le fait que les composants électroniques (diodes, transistors, circuits intégrés...) sont réalisés à l’aide d’un matériau conducteur particulier, appelé semi-conducteur (silicium pour l’essentiel), au lieu des métaux et alliages traditionnels utilisés en électricité (cuivre etc.). • Courant (l’intensité) Le courant est un flux des électrons va du pole négatif au pole positif. En électronique, il y a une autre façon de voir la direction du courant, c’est semble que le courant circule de positif au négatif en l’appelant le courant conventionnel [31]. L’unité de mesure de courant c’est l’ampère (A). • Tension Lorsque le courant passe à travers d’un composant tels qu’une résistance, ce dernier (le composant) résiste au courant, ce qui crée une pression électrique au coté entrant de courant dans le composant, cette pression est une tension électrique ou potentiel [29]. L’unité de mesure de la tension est le volt (V) • Résistance Une résistance (fig.IV.8) (on dit aussi, parfois, résistor, comme en anglais) est un dipôle passif, linéaire et symétrique, qui a la propriété de s’opposer, plus ou moins, au passage du courant. C’est sa valeur ohmique qui caractérise cette propriété. L’unité de mesure est l’ohm ( ). Son symbole dans un schéma : R Fig.IV.8 : Résistance CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 83 • Ajustables (Potentiomètre) On appelle ajustables ou potentiomètres (fig.IV.9) ajustables des résistances dont la valeur est variable et peut être ajustée par l’utilisateur. Ces résistances se présentent sous la forme d’un petit boîtier muni de trois pattes et d’un curseur rotatif, à souder sur le circuit imprimé. Son symbole électronique : Fig. IV.9 : Potentiomètre • Condensateur Un condensateur (fig.IV.10) (capacitor, en anglais) est un dipôle constitué de deux armatures conductrices (plaques métalliques planes et parallèles), séparées par un diélectrique, ou isolant (air, papier, mica etc.). Soumis à une tension U, un condensateur possède la propriété de se charger et de conserver une charge électrique Q, proportionnelle à U. L’unité de mesure s’exprime en farads (F), Son symbole dans un schéma : Il y a des condensateurs chimiques (polarisés) (fig.IV.10) : Son symbole électronique : + Fig.IV.10 : Condensateur normal et une condensateur polarisé (De gauche à droite) CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 84 • Diode Une diode est un dipôle à semi-conducteur (silicium) qui laisse passer le courant dans un sens (sens dit « passant ») et pas dans l’autre (sens dit « bloqué »). Pratiquement, le courant circule de l’anode à la cathode: dans le sens de la flèche du symbole. Son symbole dans un schéma (fig.IV.11) : Fig.IV.11 : Diode et son symbole électronique • Circuit intégré Un circuit intégré (fig.IV.12) (integrated circuit, ou IC, en anglais) est un composant qui renferme dans un unique petit boîtier, un nombre important de composants, notamment des transistors. Un processeur, par exemple, en intègre plusieurs millions! Fig.IV.12 : Circuit intégré • Amplificateur opérationnel AOP Un amplificateur opérationnel (AOP, ou OPAmp en anglais) est un circuit. (fig.IV.13). Il est composé de deux mots : Amplificateur : c’est la fonction de base de ce composant ; il y a plusieurs montages de base de ce composant. Opérationnel : les caractéristiques de cet ampli nous donnent la possibilité de créer des fonctions mathématiques telles que dérivée, intégrale, Log. Ces fonctions ont autrefois été utilisées dans des calculateurs analogiques, et permettaient notamment de résoudre des équations différentielles, et ainsi de simuler des réponses de systèmes physiques divers (mécaniques, acoustiques etc.). D’où le nom « opérationnel ». CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO OFFSET NULL 1 INVERTING INPUT 2 NON-INVERTING INPUT V- 3 8 AOP - 7 6 + 4 5 page 85 NC V+ OUTPUT OFFSET NULL Fig. IV.13: Boîtier comporte un seul AOP Amplificateur inverseur : C’est un montage de base à l’amplificateur opérationnel. L’entrée non inverseuse (V+) est reliée à la masse ; le signal d’entrée est relié à l’entrée inverseuse (V-) par une résistance R1, et la sortie est reliée à cette entrée par une résistance R2. R2 i R1 i Ve VV+ Vs Fig.IV.14 : Amplificateur inverseur Les conditions de la définition de ce type l’AOP stipule que les impédances d’entrée étant infinies, il n’y a pas de courant qui rentre dans l’entrée inverseuse (V-) ; par conséquent, tout le courant i arrivant dans R1 ira par R2 vers la sortie de l’AOP. Le gain en tension dans ce AOP est : Vs / Ve = -R2 / R1 (1) Amplificateur non inverseur : L’amplificateur non inverseur est le deuxième amplificateur de base. Le gain en tension : Vs / Ve= 1+ (R2 / R1) (2) CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 86 R2 R1 Ve VV+ Vs Fig.IV.15: Amplificateur non inverseur Le gain est non seulement positif (ampli non inverseur), mais il est aussi toujours supérieur à 1, alors que l’ampli non inverseur autorisait un gain (en valeur absolue) inférieur à 1, soit une atténuation. Notons que pour un ampli, cette caractéristique n’est pas trop gênante. Amplificateur rail to rail Un amplificateur fonctionne en « rail to rail » c’est-à-dire que la tension de sortie VS de l’amplificateur AOP aura une amplitude proche des tensions d’alimentation VCC. • Circuit intégré NE555 Le NE555 (fig.IV.16) est un circuit intégré utilisé dès que la notion de temps est importante dans un montage. Il est relativement simple d’utilisation, c’est un circuit intégré classique en électronique. Son symbole électronique : Montage astable de NE555 Le circuit intégré NE555 est utilisé en deux montage de base : le monostable et l’astable. On va explique le montage astable de ce composant, l’autre type de montage dépasse le but de cet ouvrage. Dans le fonctionnement astable de NE555, on observe une oscillation périodique de Vs et de Vc entre 0 V et Valim (tension d’alimentation) (ou entre 1/3 Valim et 2/3 Valim pour Vc). Le montage ne parvient pas à trouver un état d’équilibre, il est astable. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO 1 8 2 7 NE555 3 6 4 5 page 87 Alimentation Décharg e Seuil Référence Fig. IV.16: Circuit intégré NE555 et ses broches • Transducteur piézo-électrique (buzzer) Un composant électronique qui est une sorte de haut parleur, qui transforme l’impulsion électrique en une vibration sonore audible. A chaque fois qu’on applique une tension U aux bornes du buzzer, sa « membrane » change de forme : c’est l’effet piézo-électrique. Mais aucun son n’est émis normalement. Quand la tension à ses bornes repasse à 0 Volt, sa « membrane » retrouve sa forme de repos. Si l’on veut produire un son, il faut que l’on applique une succession de U Volt et de 0 Volt, comme cela est le cas avec une impulsion électrique : il est résulte donc une vibration de la « membrane » qui est de fréquence approximativement équivalente à l’impulsion électrique appliquée. La vibration de la membrane entraîne une vibration de l’air au contact d’où création d’une onde sonore qui vient « titiller » le tympan le plus proche. Son symbole dans le schéma électronique : III.2.2 Nomenclature des composants électroniques utilisés Les composants électroniques utilisés dans l’implantation de la maquette du détecteur sont résumés dans tableau ci-dessous (Tableau.IV.2): Tableau IV.2 : Nomenclature des composant utilisés et le prix total de la fabrication de l’appareil Nom de composant Capteur de CO Condensateur électrochimique Condensateur électrochimique Condensateur céramique Condensateur céramique Références Position HS134 DET 470 µF/25V C1 100 µF/25V C2 100 nF C3 10 nF C4 Type de composant Sorties radiales Sorties radiales Prix (DA) 1600,00 20,00 10,00 10,00 10,00 CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO Diode transducteur piézoélectrique Bornier à vis 2 contacts Potentiomètre Résistance au carbone Résistance au carbone Résistance au carbone Résistance au carbone Résistance au carbone Résistance au carbone Résistance au carbone Résistance au carbone Circuit intégré 1N4001 D1 KX-1606 HP Diode de redressement Entraxe 7.62 mm 130,00 Bas profil 20,00 Résistance ajustable R1, R4, marron, noir, R5 orange R2, R11 marron, noir, jaune 10,00 CN 50 kΩ 10 kΩ ; 1/4W 5% 100 kΩ ; 1/4W 5% 330 kΩ ; 1/4 W 5% 1 kΩ ; 1/4W 5% 33 kΩ ; 1/4W 5% 330 kΩ ; 1/4W 5% 47 kΩ ; 1/4W 5% 27 kΩ ; 1/4W 5% LM311 Circuit intégré NE555 Circuit intégré TL081 Régulateur LM7805 [5V] Dissipateur thermique 18°C/w Afficheur Barrgraph Boîtier Noir Fabrication de la maquette Prix Total page 88 P1 R3 R6 R7 R8 R9 R10 U2 U3 U4 REG1 orange, orange, jaune marron, noir, rouge orange, orange, orange orange, orange, marron Jaune, violet, orange Rouge, violet, orange Comparateur 5,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 50,00 Oscillateur 25,00 AOP 60,00 En boîtier T0220 25,00 Ex. SHFFNER réf. RAWA 400 9P 10 leds (Diodes) 480,00 120,00 220,00 2811,00 III.2.3 Schéma de principe du détecteur Le schéma électronique du détecteur est composé de 4 blocs : • Bloc d’alimentation Le détecteur de gaz à besoin d’une tension d’alimentation, pour se fonctionner. Ainsi, on a commencé le montage du détecteur par implantation du bloc d’alimentation (fig.IV.23), lequel bloc va alimenter le capteur HS134, en donnant le voltage de chauffage VH (tab.IV.2) qui chauffe la résistance de HS134, et les autres parties de la maquette. Ce bloc d’alimentation est composé de : CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 89 − Le montage du circuit est alimenté par une tension allant de 9 VDC (courant continu) à 12 VDC, − On a ajouté une diode D1, qui permet de protéger le montage en cas d’inversion du connecteur d’alimentation, − Les condensateurs C1, C2 sont implantés pour le filtrage, − Le régulateur RG (LM7805) : on a choisi ce régulateur de sa tension de sortie VOUT, car le régulateur peut nous donner une tension désirée. Comme le capteur HS134 a besoin d’une tension de + 5 V, et que le régulateur LM7805 peur nous fournir cette tension alors on a opté pour ce composant. REG V1 D1 1 CN1 1 2 C1 + Vcc Vdd V0 C2 + Fig. IV.23 : Schéma de principe du bloc d’alimentation • Bloc du capteur HS134 (bloc de détection du gaz CO) Le capteur est alimenté par une tension continue VC de + 5 V fournie par le bloc d’alimentation (régulateur RG, LM7805). Le passage du courant dans la résistance du capteur HS134 (de H1 à H2) et en fonction de la concentration de monoxyde de carbone CO, captée par la capsule DET du capteur HS134, un courant apparaît plus ou moins important dans les électrodes B1 et B2 (fig.IV.24). Bloc d’alimentation H1 H2 A1 B1 A2 B2 HS134 R4 Fig. IV.24 : Schéma de principe du bloc du capteur HS134 CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 90 La résistance RL (résistance de charge) que nous avons vue dans le circuit d’acquisition précédent (fig.IV.18) est représentée ici par la résistance R4 (10 KΩ ). Le captage du gaz par le HS134 se traduit par un signal électrique, qui est un courant électrique engendré par le capteur. Ce courant engendré passant à travers la résistance R4 (10 K ) produit une tension électrique, laquelle est proportionnelle à ce courant engendré. La réalisation du détecteur du gaz est basée sur l’amplification de cette tension et sa conversion en une tension piézoélectrique, un signal sonore avertissant l’existence du gaz monoxyde de carbone CO. • Bloc d’amplification de tension Comme on a vu dans le premier chapitre, dans un cristal pur, à température ordinaire, les électrons libres sont malgré tout extrêmement rares, ce qui donne une faible condictivité . A cet effet, la sortie du signal électrique, donné par le capteur HS134, est faible, et cela est du à la faible conductivité électrique de la couche sensible qui est à base de l’oxyde d’étain SnO2 pur (non dopé). Si le matériau (SnO2) de la couche sensible de HS134 était dopé, on aura, outre un capteur très sensible au gaz, un capteur qui donné un fort signal électrique. Alors, il nécessite d’amplifier fortement le signal, pour le traiter et l’exploiter, après. Cette amplification est obtenue par l' utilisation d' un amplificateur U4 de type opérationnel TL081 (fig.IV.25), qui est monté ici en inversion par rapport à la masse virtuelle que lui fournit le point milieu du potentiomètre P1 (50 kΩ) (fig.IV.25). Ceci permet de caler le zéro (0) en fonction du courant de repos du capteur [ELE03]. L’amplificateur opérationnel U4 (TL081) est alimenté en mono tension, il faudrait donc, théoriquement, utiliser un modèle « rail to rail » pour que cet étage fonctionne normalement [ELE03]. R1 Bloc du capteur HS134 R2 P1 R5 R3 71 3 + 6 2- 5 U4 (TL081) 4 Fig. IV.25 : Schéma de principe du bloc d’amplification CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 91 • Bloc de signal piézoélectrique Le signal de l’amplificateur opérationnel U4 (TL081) va piloter l’entrée d’un comparateur U2 (LM311), qui monté ici en trigger de Schmitt. Les seuils du comparateur U2 sont plus élevés (monté en trigger de Schmitt), et ceci permet de protéger le montage de la tension de déchet que présente le U4 (TL081) en sortie [ELE03]. Lorsque la tension qui apparaît aux bornes de R4 croît, la tension de sortie de l’amplificateur opérationnel décroît (effet inverseur). Si la quantité de gaz captée par la capsule DET (capteur HS-134) est importante et selon la position de P1 (potentiomètre), que l’on règle à une valeur désirée, la tension appliquée sur l’entrée négative de U2 (LM311) passera en dessous du seuil bas du comparateur, fixé par R9 (47 K ), R10 (27 K ) et R 11(100 K ). Dés lors, la sortie de U2 passe en haute impédance de sorte que la résistance R6 (1 K ) peut enfin imposer un état haut sur la broche R du circuit intégré U3 (NE555). Bloc d’amplification R9 R6 U2 6 5 8 (LM311) + 2 1 U3 8 R8 4 (NE555) HP 5 C3 4 3 R11 3 Q Vcc R DIS 7 TR 2 6 THR Gnd CV 1 - R7 C4 Fig. IV.26: Schéma de principe de signal d’alarme R10 CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 92 Le circuit intégré U3 (NE555) est monté, dans notre appareil (fig.IV.26), en oscillateur astable. Dés que l’entrée R du circuit U3 (NE555) passe à l’état haut, l’oscillateur se met à fonctionner, ce qui a pour effet d’exciter le transducteur piézoélectrique HP qui émet le signal d’alarme indiquant que le niveau de monoxyde de carbone CO, capté par le capteur HS134, dépasse la valeur fixée par P1. La fréquence de U3 est imposée par les résistances R7, R8 et C4. Le condensateur C3 permet de stabiliser les seuils internes du circuit U3, ce qui permet de fortement diminuer la sensibilité de l’oscillateur vis-à-vis de la tension d’alimentation [ELE03]. • Schéma de principe de fonctionnement de l’appareil On peur synthétiser le schéma général de fonctionnement de notre appareil en englobant touts les blocs ci-dessus (fig.IV.27) : Bloc d’alimentation Bloc de capteur HS-134 Bloc d’amplification de tension Bloc de signal d’alarme Fig. IV.27 : Enchaînement des blocs de l’appareil CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 93 En englobant ces différents blocs, on aura le schéma de principe du circuit de l’appareil représenté dans la figure (fig.IV.28). REG1 D1 V1 CN1 1 2 C1 Vcc Vdd DET H1 V0 B1 A1 + C2 + B2 A2 H2 HS134 R4 R1 R3 71 3 + 6 2- 5 4 R2 P1 R5 R9 R6 U2 6 58 2 (LM311) + - 1 3 4 U3 (NE555) HP U3 3Q 8 4 Vcc R R8 R11 DIS 7 TR 2 R7 R10 THR 6 Gnd CV 1 5 C3 C4 Fig. IV.28 : Schéma de principe du circuit de détecteur [ELE03] U4 (TL081) CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 94 III.2.4 Maquette du circuit de détecteur III.2.4.1 Tracé de circuit imprimé Premièrement, nous commençons par tracer le circuit imprimé de l’appareil (fig.IV.29), sur un papier transparent. Fig. IV.29 : Circuit imprimé du détecteur de CO [ELE03] III.2.4.2 Implantation des composants électroniques . Fig. IV.30 : Maquette de détecteur de gaz CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 95 A partir du circuit imprimé, on peut fabrique la maquette du circuit de détecteur avec l’implantation de ses composants électroniques (fig.IV.30). Dans le montage qu’on a fabriqué, le régulateur (REG) dissipe pas mal d’énergie à cause de la consommation du capteur HS134. A cet effet, on a monté sur ce régulateur un dissipateur thermique de 18° C/W afin de limiter sa température. III.2.4.3 Adaptation du signal électrique à l’interface d’utilisateur Pour afficher la valeur de monoxyde de carbone détectée par l’appareil, fixée par potentiomètre P1, notre montage fait appel à un autre circuit, un circuit d’affichage. Le circuit d’affichage (fig.IV.31), ajouté au circuit du détecteur (fig.IV.30), est articulé autour des composants électroniques suivants : • Un barrgraph de 10 leds (un afficheur), DL, • Un circuit intégré LM3914 (U5), • Deux résistances de 3.3 K Ω (R12, R13), Montage du circuit : Le fonctionnement du circuit d’affichage a besoin de deux sources : • Une alimentation, le circuit doit être alimenté pour se fonctionner, • Une tension d’entrée, le circuit doit avoir un signal d’entrée pour nous donner un signal de sortie. La tension qui apparaît à la borne 3 de U4 (TL081) est ajustée par le potentiomètre P1. La manipulation de cette tension avec le potentiomètre P1, nous permet de régler la sensibilité de l’appareil au monoxyde de carbone, c’est-à-dire régler l’appareil à une valeur de cette tension, qui peut déclencher l’alarme de l’appareil à une concentration donnée. On peut exploiter cette tension de la borne 3 de U4, en l’injectant dans le circuit d’affichage, pour graduer l’appareil. On alimente les leds un barrgraph par cette tension et suivant l’ajustement de P1. Pour accomplir cette fonction, les leds du barrgraph doivent être pilotées directement par un circuit LM3914 (U5), monté en mode « dot » (une seule diode LED allumée à la fois). Pour alimenter le circuit d’affichage, on prend un point de tension entre le condensateur C1 et le régulateur REG (LM7805) du circuit précédent (fig.IV.30). CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO Tension d’alimentation (Tension prise entre C1 et LM7805 du circuit précédent) page 96 Borne 3 du circuit intégré TL081 (Circuit précédent) DL (Barrgraph) U (LM3914) REFOUT LED1 LED2 LED3 LED4 LED5 LED6 LED7 LED8 LED9 LED10 SIGIN RHI RLO R1 MODE REF ADJ R2 V+ V- Fig. IV.31 : Circuit d’affichage du détecteur [ELE03] III.2.4.4 Allumage de l’appareil • Voyant marche/arrêt On a ajouté un petit circuit (fig.IV.32) à l’appareil, pour montrer l’état de l’appareil, si elle en marche ou en arrêt. Diode- LED Tension d’Alimentation R Fig. IV.32 : Circuit du témoin Marche/Arrêt du détecteur CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 97 Le circuit est constitue d’une diode (LED), cette diode s’allume avec l’appareil, d’où son alimentation est prise d’un point de tension de ce dernier. Pour que la diode ne se chauffe pas, on a met en série avec la diode une résistance (R), qui est une résistance calculée suivant la tension d’alimentation. • Alimentation externe de l’appareil L’appareil est doté d’une pile de 9 V à l’intérieur du boîtier, qui l’alimente. Et cela, nous permet de déplacer avec l’appareil pour tester des sites pollués, où il n’y a pas de prise murale. On peut aussi alimenter l’appareil par une prise murale, à l’intérieur des locaux, en branchant l’adaptateur 220V/12V. Quand l’appareil est alimenté par cette alimentation, l’alimentation par la pile est éliminée, et cela avec l’utilisation d’une fiche jack pour bancher l’adaptateur 220V/12V. Il y a un interrupteur dans le boîtier qui permet de faire marcher ou arrêter l’appareil. Les deux alimentations citées, sont banchées dans cet interrupteur III.2.4.5 Implantation de la maquette de circuit dans un boîtier Fig. IV.33 : Implantation de la maquette du détecteur dans un boîtier A la fin des tests des tensions du montage et la vérification de son fonctionnement, on met la maquette dans un boîtier afin de la protéger (fig.IV.33). Pour le rafraîchissement du régulateur REG et pour que le son d’alarme du piézoélectrique puisse être entendu, on a fait des trous dans le boîtier du détecteur (fig.IV.34). CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 98 Fig. IV.34 : Vue extérieure du détecteur de monoxyde de carbone III.2.5 Etalonnage de détecteur de gaz L’utilisation de détecteur nécessite un marquage sur l’avant du boîtier, autour du potentiomètre P1, afin que l’utilisateur de l’appareil sache la valeur de la concentration de monoxyde de carbone captée par le détecteur. Avec des prises de tension électrique au niveau du point P1 (potentiomètre) du circuit,à l’aide d’un multimètre (fig.IV.35), outil de mesure des tensions électriques, et en basant sur la figure (fig.IV.19) du paragraphe (II.2.4), la courbe de l’étalonnage du capteur HS134, on peut donner la courbe de l’étalonnage du détecteur (fig.IV.36). Fig. IV.35 : Un multimètre CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 99 Tension électrique VRL(volt) La tension issue du point milieu de P1 est appliquée sur l’entrée plus (+) de l’amplificateur opérationnel U4, qui coïncide avec la courbe d’étalonnage de HS134. (Travaux pratiques de laboratoire). Par exemple, si on veut que le détecteur déclenche l’alarme lorsque le gaz monoxyde de carbone CO atteint une concentration de 500 ppm, il suffit de régler P1 de telle sorte que la tension appliquée sur la broche 3 de U4 vaut ~ 2 Volt (fig.IV.36). 3 2 1 0 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 Concentration du gaz CO(ppm) Fig. IV.36 : Réponse du détecteur au gaz monoxyde de carbone CO III.2.6 Lecture des valeurs détectées Les valeurs du gaz CO, détectées par notre appareil, sont affichées par le circuit d’affichage sous forme des barres lumineuses, monté dans la figure (fig.IV.31). Pour détecter l’existence du gaz, on allume l’appareil et on commence à tourner le potentiomètre P1, alors dés que le détecteur capte le gaz, il émet un son signalant l’existence du gaz. Le taux de concentration du gaz détecté, c’est la valeur fixée par le potentiomètre P1 (afficheur). On prend cette valeur donnée par P1 et puis on passe à la table de référence (fig.IV.3), pour avoir la vraie la valeur du gaz CO détectée. Par exemple, si on lit sur l’afficheur une valeur 1 ou 2, alors en passant à la table de référence du détecteur, mise sur l’avant de ce dernier, la concentration de monoxyde de carbone détectée est inférieure à 100 ppm. Si la valeur égale à 3 ou 4, alors la concentration de CO est entre 100 ppm et 200 ppm etc. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 100 Tableau IV.3 : La table de référence des valeurs Valeur affichée Concentration C de CO (ppm) 1 ou 2 C<100 3 ou 4 100 C 200 5 ou 6 300 C 500 7 ou 8 600 C 8500 9 C > 800 III.3 Caractéristique du détecteur de gaz CO Le détecteur de gaz que venons de réaliser est un appareil, qui déclenche un signal d’alarme nous avertissant de l’existence du gaz CO et donnant son taux de concentration en ppm. Les caractéristiques de détecteur sont : • Détecteur portable, • Dimension : 117 x 106 mm, • Poids : 270 g, • Support et fixation murale (fig.IV.37), • Tension d’alimentation de détecteur : une plie de 9V avec un chargeur de pile ou une tension murale de 12 V avec un adaptateur secteur AC/DC de 220V /12V, Potentiomètre de réglage Barrgraph d’affichage Voyant (marche / arrêt) Support de détecteur Fig. IV.37 : Détecteur de monoxyde de carbone (Vue d’avant) CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 101 • Consommation électrique: 160 mA, • Interrupteur utilisé pour allumer l’appareil et l’éteindre (fig.IV.38), • Un voyant rouge indiquant l’état de l’appareil (Marche / Arrêt) • Affichage de la valeur de CO détectée avec un barreau de 10 leds plates (Barrgraph), • Potentiomètre de calibrage de l’appareil, pour fixer une valeur de déclenchement de détecteur, en mettant un son d’alerte, quand la valeur de CO fixée est atteinte. • Le coût de l’appareil doit revenir à 2811.00 DA (cf. Tableau IV.2), un maximum de 3000.00 DA pour la totalité de sa fabrication. Alimentation 12 V Interrupteur Secteur de chargeur Fig. IV.38 : Détecteur de monoxyde de carbone CO (Vue derrière) IV. Tests et contrôle de détecteur de gaz IV.1 Tests Lors de la première mise en service et pendant 24 heures, le coefficient de transfert du capteur HS-134 évolue lentement et l’alarme risque de se déclencher intempestivement pendant les premières minutes, si le seul imposé par le potentiomètre P1 est faible (en dessus de 1 V). • Premier test : Pour tester l’efficacité de ce montage, on a descendre la tension de référence à 1V environ (à la valeur 100 ppm), puis on a approché de la capsule de HS-134 la flamme d’un briquet pendant quelques secondes. Après ce laps de temps, l’alarme de détecteur s’est déclenchée. Pour voir l’efficacité de l’appareil, on a procédé à plusieurs tests sur des différentes machines ou des lieux, dégageant le gaz monoxyde de carbone. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 102 • Second test : Fig. IV.39 : Test de l’appareil sur une vielle voiture Pour tester l’efficacité de l’appareil, on a procédé ainsi : − On met l’appareil en marche derrière une voiture dont le moteur est arrêté. − Après la mise en marche de la voiture (fig.IV.39), on commence à tourner le potentiomètre, comme si on cherche dans une radio une fréquence. − En quelques secondes, l’appareil commence à sonner, à ce moment-là on arrête à tourner le potentiomètre. − La valeur où on a arrêté à tourner le potentiomètre de l’appareil, en se référant à la table (Tableau IV.3), correspond à la concentration de monoxyde de carbone. • Troisième test : Nous avons fait le test sur des automobiles diesel, le test n’était pas concluant, il est était négatif. Ce résultat est dû au capteur HS134, que contient le détecteur. Les automobiles diesel dégagent beaucoup les oxydes d’azote NOx que le monoxyde de carbone CO. Et on dit auparavant, que l’élément sensible de ce capteur, HS134, est constitue par une couche de semi-conducteur SnO2. Ce matériau, le SnO2, n’est pas sensible qu NOx. En plus, la couche de carbone actif mis sur la couche sensible, laquelle couche de carbone filtre les NOx et d’autres gaz. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 103 • Quatrième test : Notre troisième test c’est sur des lieux pollués, où on peut avoir le monoxyde de carbone. Les lieux qu’on a choisis pour tester l’appareil ce sont une décharge publique et une cuisine (un chauffe-bain). La décharge publique : Pour vérifier l’existence de monoxyde de carbone dans une décharge publique (fig.IV.40), on a procédé à la même manière que celle suivie pour les voitures. − Premièrement, on a allumé l’appareil dans un lieu saint loin de la décharge, − Puis, en gardant toujours l’appareil allumé, on se dirige vers la décharge. − Dés qu’on arrive au milieu de la décharge publique, on commence à tourner le potentiomètre, − L’appareil commence à sonner, en nous avertissant de l’existence du gaz monoxyde de carbone. Fig. IV.40 : Test de l’appareil sur une décharge publique • Cinquième test : Pour notre dernier test, c’était dans une cuisine, sur (fig.IV.41). Pour vérifier notre détecteur pour ce cas, on a allumé l’appareil et on l’a rapproché prés du chauffebain. Puis, on a procédé à ouvrir le robinet de l’eau. Alors, dés que l’écoulement de l’eau a fait allumer le chauffe-bain, en quelques secondes notre appareil a déclenché l’alarme. CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 104 Fig. IV.41 : Test de l’appareil dans une cuisine IV.2 Résumé des résultats des tests Tableau IV.4 : Résultats des tests d’efficacité du détecteur de CO Différents types testés Test Concentration de CO détectée (ppm) Briquet Bon 100 Véhicule au démarrage Bon 300 et 500 Véhicule après un quart d’heure Bon 100 et 200 Véhicule diesel Non Chauffe-bain Bon 100 et 200 Décharge publique Bon 100 et 200 On peut résumer les résultats des tests dans le tableau (Tableau IV.5). Pour le cas des voitures (Tableau IV.4), on voit qu’il y a deux valeurs différentes, et cela s’explique par le fait que, au moment du démarrage d’un véhicule, ce dernier dégage beaucoup du gaz monoxyde de carbone. Après un certain moment, l’émission de ce gaz diminue, par contre que l’émission des NOx s’augmente. Pour CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 105 les véhicules diesel est le test est négatif, car ce type de véhicule dégagent les NOx que les CO. V. Détecteur et les valeurs limites du gaz CO Les valeurs limites, du gaz monoxyde de carbone, recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont données dans le tableau (Tableau IV.5). Tableau IV.5 : Monoxyde de carbone- Recommandations OMS Durée d’exposition Valeurs guides 13 minutes 100 ppm 30 minutes 60 ppm 1 heure 30 ppm 8 heures 10 ppm La plus petite valeur du gaz monoxyde de carbone, que notre appareil peut détectée, est 100 ppm. En comparant cette valeur avec les valeurs du tableau IV.5, on peut constater que notre détecteur est loin être utilisé, comme un outil de vérification des valeurs limites. Pour la première valeur 100 ppm du tableau, on voit qu’elle est peut vérifiée par le détecteur. Cette carence est due au capteur HS134, il est moins sensible au gaz. Mais les valeurs, données dans le tableau (Tableau.IV.5), ne sont des valeurs d’intoxication immédiate, elles peuvent être toxiques et mortelles quand on a un cumul des doses de polluant et l’exposition au polluant à une longue durée, par contre, le détecteur de gaz, que venons de réaliser, à une vocation de sécurité pour des concentrations de gaz qui peuvent causer la mort immédiat, des valeurs élevées. Donc, on a pas besoin de comparer le détecteur avec les valeurs limites de gaz, le monoxyde de carbone, fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). VI. Conclusion Dans ce chapitre, nous avons vu le capteur HS134, sa structure, son principe de fonctionnement et ses caractéristiques métrologiques. En présence du gaz polluant CO, le capteur HS134 capte ce gaz et traduit ce captage par donner un signal sous forme d’un courant électrique. Ce courant crée, en traversant une résistance R, produit une tension proportionnelle à ce courant. Le signal électrique engendré, par le HS134, est faible, dû à la nature de sa couche sensible. Elle est constitue par un semi-conducteur SnO2 pur (non dopé), ce qui donne une conductivité faible. Pour traiter ce signal électrique et l’exploiter, nous devons l’amplifier. L’amplification de ce signal et sa conversion en un signal CHAPITRE IV Réalisation d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO page 106 piézoélectrique (signal sonore), ce sont les tâches de la deuxième partie du circuit électronique du détecteur. Les tests que nous avons faits, par notre détecteur de gaz, pour valider son fonctionnement sur des automobiles, des chauffe-bains, des lieux pollués, etc., étaient presque tous concluants. Reste à noter seulement, que pour les automobiles diesel le test n’était pas concluant, car dans ce type d’automobile, les gaz les plus dégagés ce sont les oxydes d’azote NOx, que notre détecteur ignore leur captage, et cela à cause d’une couche filtrante à base du carbone actif, qui empêche l’introduction de ces gaz et d’autres gaz (les alcane CH4, etc.) dans le capteur. En plus, il reste à notifier que le matériau SnO2, que le capteur HS134 utilise dans son élément sensible est pur (non dopé). En ajoutant aussi, d’après des recherches et études faites, que même ce matériau est sensible au gaz CO. A cet effet, il y a des travaux qui se font pour remplacer le SnO2 par d’autres matériauw tel que l’oxyde de tungstène WO3. Pour les valeurs limites du gaz monoxyde de carbone, recommandées par l’OMS, le détecteur que nous venons de réaliser ne vérifie pas toutes les valeurs. Cette défaillance de détecteur est due au capteur HS134, qui est moins sensible. Mais, les valeurs limites, données par l’OMS, ne sont pas un danger immédiat. Ce sont le cumul des doses et la longue durée d’exposition de ce gaz qui les rendrent nuisibles et mortels. Et puisque notre détecteur de gaz a une vocation de sécurité, détecter un taux de gaz qui peut être mortel immédiatement, donc on peut dire que l’on peut accepter comme un outil de sécurité telles que une grande fuite de gaz dans cuisine, ou bien pour savoir si un automobile dégage beaucoup du gaz CO. CONCLUSION GENERALE 107 Conclusion Pendant cette thèse, un nouveau système miniaturisé a été développé, le capteur de gaz électrochimique, pour contrôler et surveiller la pollution de l’air. En se basant sur ce type de capteur, on peut réaliser des détecteurs de gaz, qui peuvent déceler les gaz polluants et évaluer leurs taux de concentration, dans un milieu surveillé, une automobile, des machines, etc. Pour concrétiser ceci, on a proposé, dans ce travail, un prototype d’un détecteur de gaz monoxyde de carbone CO, lequel détecteur a été considéré pour répondre à la demande de contrôle des émissions industrielles, automobile et surtout domestique, de ce dangereux polluant, et afin de garder la sécurité des hommes. Le choix du monoxyde de carbone, comme un polluant à détecter, dans ce travail, vient suite aux conséquences nuisibles et l’existence fréquente de ce polluant prés de l’homme, dans son milieu professionnel, à l’extérieur et domestique. Et suite aussi, au taux de mortalité augmenté, ces dernières années en Algérie, causé par ce polluant. A ce point, le travail a été subdivisé en deux parties : La première partie c’est sur le capteur de gaz monoxyde de carbone, le HS134. On a présenté la structure du capteur, son principe de fonctionnement et l’interaction de la surface du capteur, la couche sensible SnO2, avec le gaz polluant CO et l’oxygène O2 de l’air. L’autre partie de travail, elle consiste à la réalisation électronique du détecteur de gaz, en se basant sur le signal électrique donné par le capteur HS134, après le captage du gaz CO. Ce signal électrique est faible, donc il nécessite son amplification, pour le traiter et le transformer en signal sonore, en avertissant l’existence du gaz CO et donne sa concentration détectée. Cette faiblesse du signal du HS134 est due, particulièrement, au semiconducteur SnO2, utilisé à l’état pur dans la couche sensible du capteur. Si cette dernière était dopée par d’autres matériaux tels que le palatine (Pt), par exemple, ou palladium (Pd), la conductivité électrique du SnO2 sera plus augmentée et le capteur sera plus sensible au gaz. C’est donc, à cause de cette carence dans le HS134, que notre détecteur de gaz n’arrive pas à vérifier les valeurs limites du gaz CO, données par l’OMS. Les tests que nous avons faits, pour valider le bon fonctionnement de détecteur de gaz, ont été sur des conditions réelles, des automobiles, des chauffe-bains, une décharge publique etc. Les résultats de ces tests étaient presque tous concluants. Le cas pour lequel le test était négatif, c’était les automobiles à diesel. La cause du dernier test négatif, donné par le détecteur, revient au faite que les automobiles à diesel dégagent plus de gaz des oxydes d’azote NOx et moins de gaz monoxyde de carbone CO. Ces gaz polluants, les NOx ne sont pas captés par le CONCLUSION GENERALE 108 capteur HS134 à cause de la couche filtrante à base de carbone actif, elle sélectionne que le gaz monoxyde de carbone CO et éjecte les autres gaz. Même la couche sensible du capteur, le matériau SnO2, n’est pas vraiment sensible à ce type de gaz, d’où on préconise d’utiliser l’oxyde de tungstène WO3, comme un matériau sensible, pour ce genre de gaz, les NOx. Dans la continuité de ce travail, nous pouvons envisager de nouvelles perspectives: • L' introduction dans le détecteur de gaz, outre son système d’alarme, un système d’affichage d’un voyant rouge, qui peut aider surtout des personnes sourdes. • D’autre amélioration qu’on propose, c’est de pouvoir relier le détecteur de gaz au micro-ordinateur, pour sauvegarder toutes les valeurs de gaz CO détectées, en créant une base de données sur les concentrations de ce polluant, que l’on peut utiliser dans d’autres travaux. • La suite de la recherche prévoit aussi, l’amélioration de la sensibilité du détecteur, en remplaçant le capteur HS134 par d’autre capteur dont la couche sensible est dopée par des matériaux métalliques tels que le platine Pt, palladium Pd etc., lesquels augmentent la conductivité électrique de la couche sensible du capteur. • La dernière perspective, que l’on envisage, c’est de réaliser notre propre capteur de gaz, qui peut être plus sensible et intercepte plusieurs gaz, en même temps, que l’on appelle un capteur multiple. Par exemple, un capteur qui peut capter à la fois le gaz le monoxyde de carbone CO et les oxyde de d’azote NOx. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [ALT94] Althainz and al, Organically modified SiO2- and Al2O3-Films as selective Components for Gas Sensors, Physica Status Solidi (a), 1994. [AGU02] Aguir, Albinet and all, Microcapteurs et optique pour la microélectronique, 2002. [ADE] ADEME, Agence de l’Environnement et Maîtrise de l’atmosphère de France, Bulletins, p 10-20. [BAU01] Bauduin, dépôt de couches minces d’oxyde d’étain pur ou dope par procède plasma CDV basse pression, thèse de doctorat, Paris, 2001. [BLA06] Blackburn, Énergie Chimique, Séminaire C-1, Faculté Saint-Jean, University of Alberta, Chemistry Department, 2006. [BEN02] Bendahan, Lauque, Seguin, Lemire, Composition et structure des couches minces de bromure de cuivre, 2002. [BRA53] Brattain et Bardeen, Bell systems Tech. J, 1953. [BAU97] Baud, Benaïssa: Existe-t-il un « no effect level » pour le monoxyde de carbone, Septembre 1997. [CUN03] Cunat, Vittorio, Les applications des aciers inoxydables aux structures d’absorption d’énergie dans l’automobile, N° 5-6, 2003. [COL06] Collection Microsoft Encarta, logiciel informatique, 2006. [CHA03] Challande de l' estaca, la chaîne d' acquisition: choix d' un capteur et d' un conditionneur, 2003. [DEG89] Degens, Springer, Perspectives in biogeochemistry, 1989. [DAB04] Dab, Roussel, L’air et la ville, Edit. Hachette littératures, 2004. [DAH00] Dahleb, Chargée de Communication, Transport routier et pollution atmosphérique en Algérie, 2000. [ELE03] Electronique pratique, revue, N° 275, Spécial Environnement, juin 2003. [FON67] Fontaine, Sliwa, Tomasino, Les abc de La Chimie, édition F. Nathan, p128, 1967. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [FIG05] Documentations Figaro Inc, les microcapteurs, capteurs de gaz, 2005. [GUY99] Guyot, Climatologie de l’environnement, 2ieme édition Dunod, p 226-236, 1999. [GEO05] Georges, De l’atome au cristal : Les propriétés électroniques de la matière, juin 2005. [GUI70] Guinier, Guimbal, Physique, Bordas, 1970. [GEO91] Georges, Théorie : Les capteurs en instrumentation industrielle, édition Dunod - 4e édition 1991. [GAI99] GAIDI, films minces de SnO2 dopés au platine ou au palladium et utilisés pour la détection des gaz polluants, thèse de doctorat, Grenoble, 1999. [GIL02] Gillet, Lemire, Al Mohammad et Lollman, Propriétés physico-chimiques des films minces de WO3, 2002. [GAB01] Gaborit, l’électronique analogique, le Trigger de Schmitt, 2001. [HEI54] Heiland, Z. Phys, 1954. [HER99] Hertig, Etudes d’impact sur l’environnement, Edition Presses Polytechnique et universitaires romandes, Vol. 23, p 160-206, 1999. [LOI83] Loi algérienne relative à la protection de l’environnement n°83-03 du 5 février 1983. [LAS06] LASMEA, Laboratoire des Sciences et des Matériaux pour l’Electronique et Automatiques, Capteurs de gaz à semi-conducteurs, 2006. [MAT95] MATE, rapport annuel, Direction Générale algérienne de l’Environnement, 1995. [MET93] METAP -Mediterranean Environmental Technical Assistance Program, 1993. [MAT92] Matsuda, Dépannage en électronique, Traduction de Rayond, édition Eyrolles, 1992. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [OBS05] Observatoire national de l’environnement et du développement durable (SAMASAFIA), 2005. [PIJ02] PIJOLAT, Capteurs de type résistif à base de SnO2, 2002. [SEI62] Seiyama, Kato, Fukiishi et Nagatini, Anal. Chem, 1962. [SEN134] SENCERA, notice technique du capteur HS134, Co. Ltd. Data Sheet, 4F-1, N° 26, Sec. 3, Jen-Ai road, Taipei, Taiwan, Constructeur du capteur HS-134, Carbon Monoxide sensor element. [SAM97] Sampic, Miege, Centre d’études sur les réseaux, pollution atmosphérique et circulation routière données de base, Novembre 1997. [TAG70] Taguchi, UK Patent Specification, 1970. [THI06] Thibault, Ph.D, Pollution et pratique d’activité physique, juillet 2006. [VER00] Verniers, Que sais-je, L’environnement, p 24 -37, 2000. [VEV97] Veyret, Pech, L’homme et l’environnement, 2ieme édition, p 166-177, 1997. [VAG05] VAG, Station de veille de l’atmosphère global, Assekrem, Tamanrasset, ONM, 2005.