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TELESCOPIUM
Moins d’un siècle et demi après l’emploi en 1609 par Galilée du
télescope à réfraction, ou lunette, l’éloge du « télescope » fait par
Diderot et d’Alembert dans leur Encyclopédie montre l’importance des
apports de cet instrument à la science et à l’astronomie en particulier.
En 1611, cet instrument n’a toujours pas de nom. Galilée utilise des
mots latins comme perspicillum (lentille) ou instrumentum. En italien,
il parle d’occhiale, qui comme en français, s’emploie aussi pour les
lunettes de vue. C’est lors d’un repas à Rome en l’honneur de Galilée
que Federico Cesi (1585-1630) propose le mot latin telescopium pour la
première fois. Formé des mots grecs signiant loin et voir, ce mot se
répand rapidement. Il devient telescopio en italien, telescope en anglais,
télescope en français, teleskop en allemand… En 1669, Newton réalise un
télescope à réexion où la première lentille est remplacée par un miroir
objectif. En France, le mot télescope est réservé à l’instrument utilisant
un objectif par réfraction, c’est-à-dire une lentille. Dans d’autres langues,
les mots dérivés de telescopium indiquent toujours les deux formes de
cet instrument. Le télescope (à réexion) est aujourd’hui l’instrument
principal de l’observation du ciel.
TELESCOPIUM ou 400 ans d’histoire des lunettes et des
télescopes avec les collections d’astronomie en Provence,
une exposition conçue et réalisée par le Muséum d’Histoire
Naturelle, ville de Marseille et l’Observatoire Astronomique
de Marseille Provence en 2009 dans le cadre de l’année
mondiale de l’astronomie. L’invention des lunettes et des
télescopes au XVIIème siècle et leur développement jusqu’à
aujourd’hui ont permis l’essor de l’astronomie moderne.
Cette histoire s’illustre à l’aide des instruments utilisés à
l’observatoire de Marseille depuis sa fondation en 1702.
Ces instruments nous content l’histoire de l’astronomie
instrumentale jusqu’au début du XXème siècle. Il s’agit
d’objectifs, de lunettes destinées à l’astronomie de position,
d’instruments de passages ou encore de théodolites. Parmi
cette riche sélection représentant l’histoire de l’astronomie en
Provence, on retient notamment le cercle répétiteur de Borda :
le dernier fabriqué dans les ateliers de Lenoir vers 1792 ayant
servi à la dénition du mètre-étalon.
400 ans de lunettes et de télescopes