COURS PREMIERE ES – LVH – STRATAKIS – 2012/2013
Partie 3 regards croisés Chapitre 1 : Action publique et régulation
dans des entreprises, au sein des communautés ouvrières, et des aides de l’Etat pour les plus
pauvres (Poor’sLaws en Angleterre, Assistance publique en France).
Les débuts de l’Etat Providence en Europe sont marqués par deux modèles : le modèle bismarckien
et le modèle beveridgien. Le premier fait référence au système de protection sociale basé sur une
logique d’assurance et organisé par le chancelier Bismarck en Allemagne à la fin du 19ème siècle, et
le deuxième à un système davantage basé sur une logique d’assistance, mis en place après la
seconde guerre mondiale par Lord Beveridge en Angleterre.
Dans la logique d’assurance, sont protégés ceux qui ont préalablement cotisé (à une
caisse mutuelle de sécurité sociale). Dans une logique d’assistance, sont protégés tous les
individus, tous les risques sont couverts, sous condition de ressources, on parle d’universalisme.
Le système est financé par l’impôt.
En France après 1945 est mis en place un système proche du modèle bismarckien, avec les
cotisations sociales des salariés et des employeurs qui permettent de financer les prestations
sociales. Il s’agit d’une redistribution horizontale : les actifs occupés paient pour les inactifs et les
chômeurs, les valides pour les malades etc… Mais le modèle français s’inspire également du
modèle béveridgien dans la mesure où une partie des prestations sociales sont universelles
(ouvertes à tous- sous conditions de ressources, comme le RSA) et financées par l’impôt (CSG* et
CRDS** notamment). Il s’agit d’une redistribution verticale : des plus riches vers les plus pauvres.
Les cotisations sociales représentaient les 2/3 du financement de la protection sociale dans les
années 60 et aujourd’hui 4/5ème.L’Etat-providence en France couvre ainsi la plupart des risques
sociaux en France, c’est-à-dire les évènements qui surviennent au cours de la vie et qui ont pour
conséquences soit une augmentation de dépenses (maladie par exemple), soit une baisse du
revenu (chômage par exemple). On compte quatre grandes catégories de risques sociaux : risques
de chômage, de maladie, de vieillesse, et « risques » liés à la famille.
*CSG : contribution sociale généralisée, est imposée à tous les revenus, dont le revenu du
patrimoine et les allocations familiales.
**CRDS : Contribution au remboursement de la dette sociale, imposée à tous les revenus.
Autres impôts pour la protection sociale : taxes sur le tabac ou l’alcool, sur les publicités
pharmaceutiques.
Définitions :
Cotisation sociales (ou charges sociales) :prélèvements obligatoires assis sur les revenus du
travail, qui permettent de financer les prestations sociales. On distingue les cotisations salariales,
déduites du salaire brut (salaire net = salaire brut – cotisations salariales), des cotisations
patronales, versées par l’employeur. La Sécurité sociale et les Assedic gèrent ces cotisations.
Prestations sociales (ou revenus de transfert) : ensemble des revenus versés aux individus
par l’Etat (Sécurité sociale ou autres organismes de protection sociale) pour compenser une perte
de revenu (chômage, retraite) ou une augmentation des dépenses (maladie, enfants ..).
Services collectifs (ou services publics) : services financés par les prélèvements obligatoires et
bénéficiant à l’ensemble de la population. Ils répondent à des besoins jugés essentiels au
développement et à la cohésion sociale et sont donc fournis gratuitement ou quasi-gratuitement
(prix inférieur à 50 % du coût de production) : école, santé, transports collectifs, réseaux de
communication, eau potable…).
On parle de redistribution pour désigner le système qui permet à l’Etat de corriger les inégalités
de revenus primaires en prélevant sur ces revenus (impôts et cotisations sociales) et en versant
des prestations sociales ainsi qu’en finançant des services collectifs bénéficiant à tous. Cette
redistribution est faite au nom de la justice sociale, elle ne vise pas l’égalité des situations.