Visite sanctuaire marial

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CONGRES DU RENOUVEAU CHARISMATIQUE CATHOLIQUE
DE LA SOUS-REGION D’AFRIQUE CENTRALE
(Brazzaville, 5-10 Août 2008)
Jésus Christ, Roi de l’Univers (Ap. 5, 10-14)
Visite Sanctuaire Marial
Tu as préparé, SEIGNEUR, un lieu pour y habiter.
Tes mains ont fondé, ô Seigneur, un sanctuaire
C’est par ces mots (Ex 15,17) que Moïse salue la victoire éclatante du SEIGNEUR,
lorsqu’il sauva Israël de la main des Egyptiens en les noyant dans la Mer Rouge.
Le serviteur de Dieu, Moïse, pressentait déjà non seulement le fait que le
Seigneur soit avec son peuple, mais aussi le désir du Seigneur d’habiter au
milieu de son peuple. Et de fait en plein désert le Seigneur va donner des
instructions à Moïse pour que soit levée une contribution « sur tous les hommes
au cœur généreux » (Ex 25, 2) : « ils me feront un sanctuaire et je demeurerai
parmi eux » (Ex 25, 8). Bien que ce soient les Israélites qui soient appelés à
travailler, en réalité c’est le Seigneur lui-même qui conçoit les plans : « Je vais
te montrer le plan de la demeure et le plan de tous ses objets : c’est exactement
comme cela que vous ferez » (Ex 25, 9). Dès lors le livre de l’Exode va
reprendre comme un refrain, avec insistance, le fait que Moïse, à travers les
ouvriers spécialisés choisis par le Seigneur, doit et va exécuter les travaux selon
les indications du Seigneur : « Vois donc et fais selon le plan qui t’a été montré
sur la montagne » (Ex 25, 40) ; « Il faudra le faire comme on t’a montré sur la
montagne » (Ex 27, 8) ; « Ils feront exactement comme je te l’ai ordonné » (Ex
31, 11). Oui, c’est le Seigneur qui a préparé un lieu pour y habiter ; ce sont ses
mains qui ont fondé un sanctuaire !
Lorsque plus tard David voulut ériger un temple en l’honneur du Dieu d’Israël,
avec l’approbation du prophète Nathan, le Seigneur lui-même s’y oppose :
« Est-ce toi qui me bâtiras une Maison pour que je m’y installe ? Car je ne me
suis pas installé dans une maison depuis le jour où j’ai fait monter d’Egypte les
fils d’Israël et jusqu’à ce jour : je cheminais sous une tente et à l’abri d’une
demeure » (2 S 7, 5-6). Comme pour féliciter David pour ses bonnes intentions
le Seigneur lui fait une grande promesse à travers son prophète Nathan : « Le
Seigneur t’annonce que le Seigneur te fera une maison. Lorsque tes jours seront
accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai la descendance après
toi, celui qui sera issu de toi-même, et j’établirai fermement sa royauté. C’est lui
qui bâtira une Maison pour mon Nom et j’établirai à jamais son trône royal » (2
S 7, 11-13).
A ce point je me permets de souligner :
- d’abord que c’est sur la montagne que Moïse reçoit les plans de
construction du sanctuaire, tout comme il a reçu sur cette même montagne les
Dix Paroles ;
- ensuite que dans le sanctuaire, se trouvera l’arche contenant les Dix
Paroles (cf. 1 R 8, 9 « Il n’y a rien dans l’arche, sinon les deux tables de pierre
déposées par Moïse à l’Horeb, quand le Seigneur conclut l’alliance avec les fils
d’Israël à leur sortie du pays d’Egypte »)
- enfin que c’est toujours le Seigneur qui a l’initiative de la construction
de son sanctuaire, même s’Il choisit celui qui va lui bâtir une Maison.
J’espère qu’il devient alors aisé pour nous de comprendre d’une manière
nouvelle la grande affirmation de St Jean : « Et le Verbe s’est fait chair et il a
habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein
de grâce et de vérité, il tient du Père » (1,14). Les spécialistes de la Bible disent
qu’il vaut mieux traduire : « Et le Verbe s’est fait chair et il a fixé sa tente parmi
nous ». Ce qui signifie d’abord que les Dix Paroles données par Dieu à son
peuple à travers Moïse étaient déjà la figure, l’annonce de la Parole de Dieu
(Dix qui renvoie à la plénitude), Dieu lui-même (cf. Jn 1,1), visible dans le Fils
Unique, Jésus. Cela signifie ensuite que Marie est en même temps la Tente que
fixe le Verbe, le Fils unique sur la terre des hommes, et l’arche qui contient le
Verbe. Cela signifie enfin que comme le sanctuaire, la tente au milieu du peuple
d’Israël, Marie est le signe de la Présence de Dieu au sein de l’humanité !
Et ici on commence à trembler, on est pris de vertiges car, en réalité, on
commence à glisser irrésistiblement vers les profondeurs de Dieu que seul peut
sonder l’Esprit Saint ! Alors nous supplions : Viens, Esprit Saint ! Viens, par le
Cœur Immaculé de Marie, Ton Epouse très aimée !
Marie, signe de la Présence de Dieu au sein de l’humanité ! Marie, Sanctuaire de
Dieu au milieu de son Peuple ! Marie, Tabernacle du Très-Haut ! Marie,
Reposoir de la Sainte Trinité !
Lors de la dédicace du Temple par Salomon, « lorsque les prêtres furent sortis
du lieu saint, la nuée remplit la Maison du Seigneur et les prêtres ne pouvaient
pas s’y tenir pour le service à cause de cette nuée, car la gloire du Seigneur
remplissait la Maison du Seigneur » (1 R 8,10-11). Cette gloire qui signifie la
Présence du Seigneur, cette gloire dont parle St Jean et que tous les disciples ont
contemplé en Jésus ; cette gloire qui s’est manifestée sur lui déjà au jour de son
Baptême au Jourdain, et Jean le Baptiste témoigne :
« Et je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est
lui qui m’a dit : ‘Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendra et demeurer sur lui,
c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint.’ Et moi j’ai vu et j’atteste qu’il est, lui,
le Fils de Dieu » (Jn 1, 33-34). Ainsi la manifestation de cette gloire témoigne
que c’est Jésus qui est le sanctuaire, le Temple de Dieu.
Il peut alors dire aux Juifs : « Détruisez ce temple et, en trois jours, je le
relèverai » (Jn 2,19). Et l’évangéliste affirme que Jésus « parlait du Temple de
son corps » (v.22). Dans le même sens saint Paul affirme que « dans le corps du
Christ habite toute la plénitude de la divinité » (Col 2,9). C’est-à-dire que dans
la chair de Jésus, c’est Dieu totalement présent ; en son humanité, dans son
corps, Jésus est vrai Dieu.
Et voici alors le vertige !
Cette chair de Jésus en qui habite toute la plénitude de Dieu, il l’a reçue de la
Vierge Marie. Pendant neuf mois, Marie, la fille de Sion a porté en son sein son
Seigneur ; pendant neuf mois Marie a été le lieu saint, le sanctuaire, où
l’humanité entière pouvait rencontrer son Dieu. La naissance du Fils de Dieu n’a
rien enlevé au statut de Marie. De même qu’elle est restée vierge après
l’accouchement, de même elle est demeurée le sanctuaire du Fils de Dieu après
avoir donné au monde, son fils, le Fils de Dieu !
Et voici le vertige !
Jésus, le Fils de Dieu est de même substance que le Père, d’où sa divinité, et de
même substance que Marie, d’où son humanité ! Jésus, signe de la Présence de
Dieu, parce que vrai Dieu, Marie, signe de la Présence du Fils de Dieu, parce
Mère de Dieu ! Là où est Marie, là se trouve Jésus !
C’est l’expérience que firent les mages, qui, au nom de tous les peuples païens
vinrent à Bethléem pour se laisser enseigner par la Parole du Seigneur (cf. Is 2,
2-3). En effet, « entrant dans la maison, les mages virent l’enfant avec Marie, sa
mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage… » (Mt 2,11).
Tout ceci nous permet, je l’espère, de comprendre de façon nouvelle et profonde
ce qu’est un sanctuaire marial. Sanctuaire marial signifie, signifie sanctuaire de
Marie, non pas dans le sens de sanctuaire appartenant à Marie, ou dédié à Marie,
mais plutôt dans le sens de sanctuaire qui est Marie, comme la ville de
Brazzaville, signifie la ville qui est Brazzaville. Car Marie est le sanctuaire de
Jésus, le Fils de Dieu. C’est ainsi que ses enfants l’ont toujours chantée dans les
Litanies anciennes et nouvelles : Arche d’Alliance, Tabernacle du Très-Haut !
Ainsi se rendre en pèlerinage à un sanctuaire marial, visiter un sanctuaire marial,
c’est aller à la rencontre de Jésus à travers Marie. Prier dans un sanctuaire
marial, c’est contempler Dieu et le louer dans son sanctuaire, dans son temple
saint, au ciel de sa puissance, comme chante le psaume 150.
Là où est Marie, là se trouve Jésus ! Est-il alors étonnant que l’histoire de
l’humanité, l’histoire de l’Eglise, s’ouvre sur le combat entre le serpent et la
Femme ? Est-il alors étonnant que la fin de l’histoire révélée par Jésus à Jean et
à toute l’Eglise comporte toujours un combat titanesque entre le Dragon et la
Femme, c’est-à-dire entre le Dragon, ses anges et la descendance de la Femme ?
Marie est le sanctuaire préparé par Dieu, par l’Immaculée conception, et le
Dragon, ne portera jamais atteinte à son intégrité.
C’est pourquoi, « dans sa fureur contre la Femme, le dragon porta le combat
contre le reste de sa descendance, ceux qui observent les commandements de
Dieu et gardent le témoignage de Jésus. Puis il se posta sur le sable de la mer »
(Ap 12,17-18). Le combat de Satan est aujourd’hui contre les enfants de Marie,
ces enfants qui, dans leur faiblesse et petitesse, s’accrochent avec confiance au
manteau immaculé de Marie, pour se couvrir de ses mérites. Ces enfants qui, au
plein milieu de la fête, manquent de vin, et attendent avec confiance la puissante
intercession de Marie.
Ces enfants qui se cachent sous le manteau resplendissant de l’humilité de la
Vierge Marie, sont pourchassés, ridiculisés, mais malgré sa longue queue qui
pénètre le sanctuaire de l’Eglise, le dragon ne les touchera pas. La puissance de
l’enfer ne l’emportera jamais sur l’Eglise, ni sur les enfants de l’Eglise, Vierge
et Mère, comme Marie, Vierge et Mère. Alors le dragon se poste sur le sable de
la mer, attendant de dévorer ceux, qui, découragés ou apeurés par les flots de la
mer en furie, au lieu de continuer à naviguer courageusement, guidée par Marie,
l’Etoile de la Mer, veulent se mettre à l’abri et cherche à accoster !
Là où est Marie, là se trouve Jésus ! Et ce qui est gardé par Marie est bien gardé.
Ô Marie, toi l’Immaculée Conception, accueille-nous sous ton Manteau virginal.
Que la splendeur de ton humilité nous guide vers ton Fils Jésus. Ton visage,
Vierge immaculée, est l’image du Ressuscité. Rends de plus en plus semblable à
ton Fils, Jésus Christ, le Roi de l’Univers.
Amen.
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