Modélisations Pourquoi modéliser, essayer de reproduire les phénomènes géodynamiques? Les modèles analogiques Les modèles numériques Modèle analogique I Reproduction des déformations naturelles à partir de matériaux de faible résistance qui permettent de travailler sur des temps courts et dans des conditions de laboratoire - Matériaux: sable,argile,plâtre,hydrocarbure 2 types d’analyse: - Étude régionale - Étude de processus physique comme la fracturation Limites: - Transfert d’échelle - Aspect thermique dificilement considére Modèle analogique II Premier modèle utilisant stratification sable/silicone (Faugères et Brun, 1984) → modélisation de la géométrie des marges passives Failles normales apparaissent perpendiculaire à la direction d’extension délimitant des blocs crustaux Comportement différent du sable et du silicone → failles en surface se prolongent jusqu’à la base du sable → l’interface sable/silicone est défléchie à leur approche Reproduction des blocs basculés décrits dans les marges passives Modèles analogiques III Déformations ductiles localisées près de la discontinuité sable/silicone lié aux conditions de glissement à la base du modèle Relation entre cisaillement dans le silicone et le sens de basculement des blocs Failles normales toujours synthétiques du cisaillement à l’interface Exemple:Expérience de raccourcissement de la lithosphère Davy P. et Cobbold P., 1990, Tectonophysics. En 1990, difficile de résoudre les problèmes numériques, capacité réduite des processeur et mémoire → essor des modélisations analogiques Difficile de tenir compte de la T° donc plusieurs profils de résistance utilisés Rôle du manteau dans le raccourcissement Exemple: Matériaux analogues Matériaux à comportement fragile/cassant: - plutôt de matériaux granulaires - Sable de Fontainebleau : 100% Quartz → faille créée pour des déformations inférieures à 10% → angle de friction interne de 30° Rho = 1.42 → peut être allégé avec de la poudre d'éthyl cellulose Matériaux à comportement ductile: -Silicone: loi rhéologique visqueuse de type newtonienne (linéarite entre déformation et contrainte, ne dépend pas de la température et de la pression) Rho = 1.44 → peut être chargé avec de la Galène (PbS) → permet de simuler le fluage gravitaire avec des vitesses de déformation compatible avec des expériences de labo - Vicosité = 10^4 à 10^5 Pa.s Exemple: Conditions de similitude → définition des relations entre déformation, conditions aux limites et rhéologie pour modèle expérimental 3, Modéle: l 0 =1 m , t 0 =1h , v 0 =5cm /h , 0 =1220 kg / m sigma 0=1Pa 3, Nature: l 0 =30km , t 0 =1 Ma , v 0 =5cm/ an , 0 =3000 kg /m sigma 0 =10 MPa → définition de grandeurs caractéristiques: Longueur , l 0, Temps , t 0, Vitesse , v 0, Masse volumique 0, Viscosité , , Accélération gravitaire , g. → L'écriture de l'équation de la dynamique en terme de variables sans dimensions fait apparaître 2 nombres sans dimension: V0 g t0 −24 - rapport de forces inertielles sur forces gravitaires: ≈10 nature et 10 - rapport des forces de résistances à la déformation sur forces gravitaires: −10 modèle sigma 0 −2 ≈10 dans nature et modèle g l0 → les 2 systèmes sont similaires si les variables non-dimensionnées sont identiques Le rapport V est négligeable 0 g t0 Exemple: Equations de la rhéologie – milieu fragile → Validité des paramètres rhéologiques pour modéliser la déformation: Même angle de friction et même cohésion (Force d'attraction qui fait se tenir solidement entre elles les molécules d'un corps, qui en assure la cohérence physique. négligeable à l'échelle de la lithosphère). Si on veut étudier la développement des faille, il faut vérifier la chute de contrainte associée à la formation de faille et la déformation nécessaire pour la former (< à 10% dans la plupart des cas). Exemple: Equations de la rhéologie – milieu ductile →On utilise de matériaux newtoniens mais la viscosité de la lithosphère n'est pas newtonienne, dépend de la T° et de la profondeur. → Il faut un matériau avec une viscosité standard de 4. 10^5 Pa.s pour respecter le rapport entre force gravitaire et contrainte. → ce qui correspond aux ordres de grandeur de la Silicone Conditions aux limites 2 termes de conditions aux bords du modèle: -Conditions de vitesse -Conditions de Contraintes Exemples: Conditions Expérimentales → Raccourcissement horizontal de la lithosphère continentale → Processus d'épaississement de la lithosphère -L=50cm,h=10cm,l=20cm -Piston rigide, murs transparents et rigides -Vitesse constante entre 1 et 4 cm/h -Forme en U du piston → maximum raccourcissment et compression sur la moitié du modèle Procédure: 1- Verser le miel 2- «lower silicone» (manteau ductile) → déjà pré-moulé et déposé → attendre stabilité horizontale 3- Sable (manteau fragile) 4- «upper silicone» (croûte inf. Ductile) 5- Sable (croûte sup. fragile) Exemples:Profils de Résistance Haute température Température intermédiaire Basse température → Le nombre de couche détermine les conditions de température . Exemples: Expérience à 2 couches marqueurs → Peu de failles bien espacées mais grandes 1 2 → Déplacement sur les failles de l'ordre de 3 fois l'épaisseur de la couche fragile → Zone d 'épaississement large au début → « mini » zone de subduction dans couche Ductile 3 → Epaississement uniforme et symétrique Exemples: Expérience à 3 couches → Grand nombre de failles inverses très rapprochées et très pentues → Pas de propagation de faille dans la largeur du modèle → Epaississement symétrique avec 3 hauts topographiques partiellement compensés par des racines locales Exemples: Expérience à 4 couches → Zone de subduction initiée sur toute la lithosphère → Au début failles inverses dans manteau fragile qui « tire » la croûte → Structure active jusuq'à 3 fois l'épaisseur de la croûte →Le type d 'épaississement dépend du conportement du manteau → Le manteau fragile existe pour des régimes thermiques moins que 500-600°C Exemples: Expérience à 4 couches avec bac plus large Répétition de l'expérience avec bac plus large Conclusion -Failles inverses apparaissent dans couche fragile avec pendage à 30° → ce qui cohérent pour sigma1 horizontal et sigma3 vertical → Elles sont parallèles à l'axe des y en se courbant sur les bords → friction sur les murs → A tout instant, la plupart du mouvement est destiné à créer des failles. Les plus vieilles à l'intérieur de la zone d'épaississement étant moins actives → failles ont tendance à se créer vers l'intérieur du modèle au centre de la zone d'épaississement. -Epaississement débute au centre du dispositif -Epaississement lithosphérique a lieu jusqu'à ce que l'épaisseur de la croûte ait doublé → équilibre isostasique → Etude sur l'analyse de l'initiation d'un zone de subduction Exemple: cas d'etude régionale Poinçonnement de l'Inde. Tapponnier, P. et al., Geology, 1982, vol.10,pp 611-616 -Expérience de déformation horizontale à base de plasticine (sorte de pâte à modeler) → étude de la formation et du développement des failles dans un contexte géodynamique donné: collision Inde/Asie Exemple: cas d'etude régionale Inde-Asie 1,5 cm de déplacement 3,5cm 6,3 cm Arrêt des failles qui ont extrudé le 1er bloc et arrêt ouverture Confinement bilatérale: -caractère symétrique -majorité du déplacement le long des côtés du triangle -apparition de failles à l'apex du triangle Confinement unilatérale (1 bord libre): -caractère asymétrique dés le départ → les failles créées sur le bord libre jouent un rôle important → début d'extrusion et rotation des blocs → déplacement le long de grandes failles majeures → taille des blocs dépend de taille du poinçon → ouverture associée à la rotation des blocs Exemple: cas d'etude régionale Inde Ouverture due à la rotation 40° de rotation Déformation de la faille F1 suite à rotation de 2nd bloc Modèles numériques Simulation d’un processus physique qui décrit une loi rhéologique Numérisation des équations physiques en utilisant les conditions limites spécifiques à l’expérience désirée Modèlisation numérique Topographie à l'axe des dorsales océaniques Chen and Morgan, 1990, Rift Valley/No Rift Valley transition at MidOcean Ridges, JGR, vol.95, pp17571-17581 • 2modèles différents proposés pour les dorsales lentes et lesdorsales rapides ⇒ Construction d’un modèle numérique commun ⇒ Les auteurs proposent un modèle simple et un modèle plus compliqué qui tient compte de la rhéologie Relation topographie de la dorsale et taux d’expansion Topographie à l'axe des dorsales contrôlée par le taux d'expansion - Dorsale lente (< 25mm/an): vallée axiale de 1 à 2 km de profondeur → topographie rugueuse et faillée - Dorsale rapide (> 40mm/an): vallée axiale en forme de pic triangulaire → topographie lissée - Dorsale intermédiaire : vallée axiale peu profonde (50 à 200 m.) → topographie relativement lisse Exception: rides affectées par points chauds (Oislande) → se comporte comme dorsale rapide (avec taux + rapide) Déflexion verticale → Changement abrupt de la signature gravimétrique pour 35 mm/an Déflexion verticale: angle entre la normale du géoïde et la normale de l'ellipsoïde de référence. → permet d'estimer la rugosité de la topographie - Dorsale lente: déflexion non stable et importante → doit être dynamiquement maintenu → compensation mécanique - Dorsale intermédiaire à rapide: déflexion stable et faible -->doit être localement en équilibre isostatique - Exception: rides affectées par points chauds (Islande) Modéle de topographie pour les rides - modèle A: modèle de striction ("steadystate necking") de la lithosphère - étirement continu de la lithosphère à l'axe, contrebalancé par la création de croûte: toute la région est soutenue par les forces d'Archimède → remontée des flancs de la dorsale - modèle B: modèle isostatique - couche élastique fine épaisseur constante et magma de faible densité sous la plaque → remontée à l'axe Problématique ⇒ Modèle steady-state necking (Tapponier and Francheteau, 1978) convient aux dorsales lentes ⇒ Modèle isostatique (Madsen et al., 1984) convient aux dorsales rapides • Questions: - Existe-t-il des paramètres communs à ces 2 modèles ? - Existe-t-il un processus commun ? - Quel facteur contrôlerait la transition entre d’un modèle à un autre ? 1- Modèle "dynamique" simple → le modèle peut changer en faisant varier la vitesse d'expansion Fluide visqueux sous plaque rigide triangulaire qui se déplacent horizontalement à vitesse constante max= 2 2 xx yy cos 2 xy =2 U 2 x -la contrainte maximum dans le fluide au niveau de la plaque dépend de la vitesse et de l'angle → cette contrainte est infini à l'axe et décroît en s'éloignant de celui-ci - Zone de Rupture: si max S 0, avec S 0, la contrainte maximum que peut supporter la plaque à sa base --> Dépasse la loi de Byerlee: zone de rupture - La largeur de cette zone dépend de la géométrie du problème, donc de 2- Modèle "Rhéologique" simple Modèle Rhéologique: 2 couches: 1 fragile (lithosphère océanique) et l'autre ductile (manteau asthénosphèrique) - Loi de Byerlee détermine le champs de contrainte dans la couche fragile qui se déplace à vitesse constante - Loi de fluage de l'olivine appliquée dans la couche ductile → La séparation entre les 2 couches se fait par le biais d'1 isotherme → En bon accord avec les observations : sismicité localisée au dessus de l'isotherme 750° - Zone de Rupture: existe aussi - Zone de Découplage apparaît: le matériau du manteau remonte, se refroidit, perd de sa viscosité et crée une zone tampon → Les contraintes dans le manteau ne sont plus transmises à la couche fragile --> il y a "déconnection" entre la couche fragile et la couche ductile. 3- Modèle "Rhéologique" simple - interprétation - Comparaison des largeurs des zones de Rupture et de Découplage ⇒ si L d L f : Le couplage entre les 2 couches est fort et les contraintes transmises à la couche fragile → la déformation aura lieu partout → en bon accord avec le modèle de "steady-state necking", d'amincissement continu de Tapponnier et Francheteau si L d L f : le couplage entre les 2 couches est faible, les contraintes ne sont pas transmises, la couche fragile est déconnectée de la couche ductile , elle agissent indépendamment. ⇒ → flottabilité de la zone de découplage qui va bomber la couche fragile → en bon accord avec le modèle de Madsen et al. Largeur de la zone de Rupture 2 2 V cos •Selon le modèle "dynamique", L f = S 0 /2−−sin cos augmente avec le demi-taux d'expansion V, si S 0 et sont constants •En utilisant une loi de fluage plus réaliste, on obtient L f = AV 1 /3 pour un taux de déformation dépendant de la viscosité du milieu - ne dépend plus que de la racine cubique du demi-taux d'expansion - pour une dorsale de type atlantique et avec un 1/2 taux de 15 mm/an, on a L f =15 km. ⇒ Modèle numérique 1: - éléments finis pour résoudre les équations de de mouvement de fluide et de température - demi-espace de manteau (pas de croûte), loi empirique de fluage de l'olivine, loi de Byerlee appliquée à la surface - pas d'effet de refroidissement par circulation hydrothermale (ne touche en réalité que la croûte) Modèle numérique 1 - Zone de Rupture La zone de rupture correspond à la zone où le maximum de contrainte cisaillante à dépasser la loi de Byerlee et correspond à l'isotherme de 750° # # �## # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # # ################################################################################ ### ### #######@############# ###### ########## ###### → décroît rapidement à taux faible et devient très plat à taux rapide # # # �## # # �j# #�j# #�j# # #�j# #�j# #�j # �j # # #�j # #�j# #�j # # # # # # # # # # # # # # # A # # # B # # # # �## # #�### #�## #�## ## #�## #�## #�## #�## #�## #�# # #�## #�## #�## #�## #�## # #�# #�## #�## #�# # #�# # #�## #�## #�## #�## #�## #�## # # # # # # # # # �## # # # # # # # # # # # # # # # # → Différent des résultats du modèle simple dû au fait que le modèle numérique tient compte de la dépendance de la viscosité en fonction de la température → Les profils de température dépendent du taux d'expansion Largeur de la zone de Découplage ⇒ Modèle numérique 2: - 6 km de croûe océanique, la remontée du manteau à l'axe - la chaleur de l'accrétion de la croûte magmatique - l'effet de l'amincissement sur le champs de vitesse dans le manteau - le refroidissement par circulation hydrothermale de la croûte perméable - l'apport de chaleur par la circulation hydrothermale est simulé par une conductivité thermique plus élevée dans la croûte Modèle numérique 2 - Zone de Découplage Profils de température • L'isotherme 750° atteint une profondeur de 9km pour des 1/2 taux de 10 mm/an → en accord avec les données de microséismicité • à taux d'expansion intermédiaire et rapide, une partie de la croûte inférieure devient chaude (>750°) → la région de la croûte où la température dépasse 750° est définie comme la zone de découplage → L d =11km à 35 mm/an et L d =18km à 60mm/an → L d augmente avec le taux d'expansion → la courbe de L d croise la courbe de L f à 35 mm/an ⇒ Ce modèle permet d'expliquer les dorsale de type atlantique où L d L f et le type pacifique où L d L f ⇒ Fort découplage aura lieu en équilibre isostatique local, ce modèle prédit la déflexion verticale Modèle numérique 2 - Zone de Rupture et topographie • La zone de Rupture n'est pas localisée sur toute la croûte. A taux d'expansion faible, la croûte inférieure se déforme sans atteindre les limites cassantes → caractère ductile de la croûte inférieure → Vallée axiale prononcée • à taux intermédiaire, une toute petite partie de la croûte casse: → petite vallée axiale • à taux rapide, pas de zone de rupture! → topographie lisse → la disparition de vallée axiale dans les rides à taux rapides est due à la couche ductile de la croûte océanique qui sert de zone de découplage → la topographie contrôlée par la température Conclusion • Etablissement d'un modèle qui permet de passer d'un mécanisme à un autre en changeant le taux d'expansion • Largeur de la zone de rupture où les contraintes à l'intérieur de la plaque dépasse la loi de Byerlee, dépend de taux de déformation et viscosité du manteau • Zone de découplage contrôlée par la couche ductile de la croûte océanique, sa largeur dépend de l'épaisseur de la croûte et de la température • L d L f → taux d'expansion faible, haut topographique • L d L f → taux d'expansion rapide, topographie lissée •Définition de la zone de transition entre le modèle atlantique et pacifique à 35 mm/an