Fribourg, une utopie, une référence ou simplement une volonté

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Fribourg, une utopie, une référence ou simplement
une volonté publique de donner du sens au mot
durable ?
Située à 45 minutes de la frontière franco-allemande, la ville de Fribourg
(210 000 hab.) est impliquée depuis trente ans dans la prise en compte des axes
de développement durable (transports et déplacements, énergie, eau,…) pour
l'aménagement de son territoire et de sa région.
En 1975, ils étaient 28 000 à dire non à un projet de centrale nucléaire, et,
ensuite citoyens et élus ont relevé un défi : Fribourg et sa région sont devenus
un modèle de ville et de région "durable". Elle est reconnue "capitale écologique"
de l'Allemagne et fait figure de proue au niveau international en tant que centre
de compétences pour l'énergie solaire. A l'heure actuelle, 10 000 emplois sont
liés directement aux activités environnementales dans la région de Fribourg et
170 000 dans l'ensemble de l'Allemagne. L'industrie allemande de fabrication de
cellules solaires photovoltaïques approvisionne 25% du marché mondial.
Ces dernières années, beaucoup de Français se rendent à Fribourg pour
constater et, espérons s'inspirer prochainement des réalisations.
Les 18, 19 et 20 janvier 2007, nous étions de ceux-là. Le car a embarqué
des participants à 5h00 à Vic le Comte et terminé son chargement à 6h00 à
Riom. Nous étions 29 d'horizons divers (associations, agriculteurs, bureaux
d'études).
Nous sommes arrivés à Fribourg vers 14 h 30 et nous nous sommes installés
à l'Hôtel "Stadhotel" (2 étoiles).
L'hôtel qui nous a accueillis avait choisi d'utiliser des produits issus de
l'agriculture biologique pour la préparation des petits déjeuners en 2006. En
raison du degré de satisfaction des clients, la direction a décidé de préparer
tous les repas à base de produits biologiques en 2007. Les produits des
producteurs de la région sont privilégiés, excepté en hiver où ils viennent parfois
d'Italie aussi issus de l'agriculture biologique. Pour l'instant c'est le seul
restaurant de Fribourg qui utilise 100% de produits biologiques. La clientèle du
restaurant s'est modifiée, ce sont plus souvent des personnes avec des
problèmes de santé (allergies) qui le fréquentent.
Cette remarque doit nous faire réfléchir, les "produits bios" consommés
régulièrement n'éviteraient-ils pas certains problèmes de santé ?
Après une présentation de chaque association et de chaque membre du
groupe nous allons découvrir le centre ville de Fribourg. Le centre ville est
piétonnier, seuls circulent de nombreux tram et des vélos. Il y a peu de bruit et
il est très agréable de flâner.
A 19 h 00, dans la salle de restauration qui nous est réservée, le guide de
Fribourg Futour nous souhaite la bienvenue et nous présente le programme
(marathon) des visites de vendredi 19 et samedi matin 20janvier.
Après un excellent dîner, un bon sommeil réparateur sous la couette !
Le petit déjeuner sous forme de buffet propose une très grande gamme de
produits bios salés, sucrés, fruits, céréales, charcuteries, œufs, jus de fruits et
légumes de bonne qualité gustative.
Programme de Vendredi 19 janvier
1.
Visite d’une ferme conventionnelle - diversifiée dans la production d’énergie
et de tourisme.
2.
Visite d’une ferme laitière en agriculture biologique
3.
Visite d’une cuisine centrale qui prépare exclusivement des produits BIO
4.
Test, en vraie grandeur, des produits élaborés par la cuisine centrale (repas)
5.
Visite du quartier Rieselfeld
6.
Visite d’une fabrique de modules solaires photovoltaïques-"Solar Fabrik"
7.
Présentation de la politique de la ville autour des énergies renouvelables
Samedi 20 janvier
8.
Visite du centre de formation pour la mise en œuvre des énergies
renouvelables.
9.
Visite d’un hôtel qui utilise intégralement les énergies renouvelables.
10. Visite du quartier solaire
11. Visite du quartier Vauban.
1 -
Exploitation agricole de Mr Riesterer à Oberried
http://www.steiertbartlehof.de/
Située dans un village de fond de vallée (à 1/4 h de route de Fribourg), avec
des bâtiments d'habitation de taille conséquente et des bâtiments d'exploitation
traditionnels.
Quatre ateliers : bois, lait, tourisme et production d'énergie.
Mr Riesterer a 4 enfants. Sa femme et ses parents travaillent également
sur l’exploitation agricole dont il est propriétaire. Il pratique l’agriculture
conventionnelle.
Exploitation agricole de Mr Riesterer à Oberried
2
Il dispose d'une surface de 60 ha répartis en 20 ha de forêt, 35 ha de
pâtures et 5 ha de terres (culture de maïs). Il a choisi de diversifier son
exploitation pour "survivre".
Exploitation dans son ensemble
Bâtiment d’élevage (au dos) et magasin de vente
1-1 L’exploitation agricole
Les animaux
30 vaches laitières de race Holstein vivent toute l’année à l’étable. On dit
qu’elles sont en "zéro pâturage". Leur alimentation est exclusivement à base
d’ensilage d’herbe et de maïs. En raison de la production d’énergie par la
réutilisation des déjections pour fabriquer du biogaz, les vaches ne sortent pas
au pré.
Les bâtiments d'exploitation
En 1945, un incendie avait détruit la totalité de l’exploitation. La nouvelle
construction fut prévue pour 40 vaches laitières. Toutefois, l’instauration des
quotas laitiers en 1984 limite sa production à 160 000 litres de lait par an.
Cependant, les animaux sont maintenant plus productifs. Il décide de réduire le
nombre de bêtes pour obtenir une quantité de lait identique. Le prix de vente du
lait est d’environ 0.27 € / kg, pour une production moyenne de 25 litres / jour /
vache. Soit environ entre 6 000 l et 7 000 l de lait par lactation et par vache
(remarque : production d'intensivité moyenne).. Pour vivre correctement,
l’exploitant aurait besoin de 0.13 € de plus / kg de lait car les coûts de
production augmentent.
En conséquence, Mr Riesterer a choisi la diversification.
1-2 La production d'énergie
Nous nous intéressons à la production d'énergie à partir des produits
résiduels de l'élevage des bovins: du biogaz transformé en électricité et de
l'utilisation des surfaces de toiture exposées au sud.
En 1999, Mr Riesterer se tourne vers un autre système de diversification :
le biogaz. Le principe de l'installation se fait à partir de la récupération des
Exploitation agricole de Mr Riesterer à Oberried
3
déjections
encore un
opté pour
production
de ses vaches (lisier, fumier) et des refus d'alimentation, ils ont
potentiel de 70 % d’énergie. On comprend pourquoi cet agriculteur a
le « 0 pâturage » car le temps passé au pré est une perte de
de lisiers et de fumiers !
Le processus de digestion va se poursuivre par l’intermédiaire d’un
fermenteur. Ce dernier est une cuve en béton, avec une isolation de 10 cm
d’épaisseur, recouverte de bois. Le coût des matériaux pour la réalisation de
cette installation a été de
fermenteur
Local du moteur et du
fermenteur générateur
Cuve de récupération
des déchets du fermenteur
60 000 € avec en plus la main d’œuvre qui a représenté environ 700 heures
de travail par deux personnes de l'exploitation.
Une fois dans le fermenteur, les déjections sont malaxées pour être
homogénéisées, 5 min / h, puis chauffées à une température comprise entre 36
et 39 °C afin d’optimiser le
processus de fermentation par le
développement des microorganismes. 250 m3 de lisier doivent
être présents en permanence dans
le fermenteur. L’exploitant rajoute
environ 3 à 4 m3/ jour pour
"entretenir" la fermentation. Il se
produit alors un dégagement de
méthane. A partir de là plusieurs
étapes :
Schéma simplifié de l’installation du biogaz
1° - Le méthane recueilli ne se
diffuse pas dans l’air puisque le fermenteur est hermétique, il n'y a donc pas de
gaz à effet de serre libérés. Ce gaz doit toutefois être débarrassé du soufre
qu’il contient. Pour cela, une pompe située dans le fermenteur injecte 8 litres
d’oxygène/ min.
Le méthane est alors transformé en électricité à l'aide d'un moteur diesel
capable de le brûler (consomme 1 l/h de mazout). L’exploitant en limite son
Exploitation agricole de Mr Riesterer à Oberried
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fonctionnement à 16 h / jour car la taille de sa ferme ne lui permet pas
d’avantage. Le moteur entraîne un générateur qui produit 22 kW / h d'électricité
soit un peu plus de 100 000 kWh / an.
L’ensemble des besoins en électricité de cette famille (exploitation, gîtes,
consommation personnelle) avoisine les 35 000kwh/an. L’Etat lui rachète le
surplus de production à 0.16 € / kWh. Si éventuellement il n'avait pas assez de
production d'électricité elle lui serait alors fournie par le réseau.
2° – La récupération de la chaleur du moteur (cogénération) permet de
chauffer :
•
l’eau qui circule dans le serpentin situé dans le fermenteur et ainsi le
maintenir aux températures de 36 – 39 °C ,
•
l’eau chaude sanitaire et chauffage pour son habitation et ses gîtes
Un contrôle quotidien d’1/4 d’heure à ½ heure est nécessaire pour un bon
fonctionnement de cette installation.
3° – Les résidus de la fermentation sont collectés dans une cuve et ensuite
épandus dans les champs, même à proximité des habitations, car ils sont peu
odorants. Leur valeur fertilisante est élevée ce qui lui évite l’achat d’engrais. Ainsi
l'agriculteur fertilise ses parcelles à moindre coût. Il faut noter que ces résidus de
fermentation sont peu chargés en nitrates et c'est favorable pour les zones de
captage d'eau.
L'Allemagne comporte environ 4 000 installations de ce type, mais certaines
sont de taille industrielle et produisent du gaz à partir d'ensilage de maïs ;
l'agriculteur nous fait remarquer que cette production entre alors en
concurrence avec l'agriculture productrice de nourriture pour les hommes.
La production d’énergie en agriculture doit se faire par la valorisation des
produits résiduels (terme emprunté à Dany Dietmann- conférence, livre et
émission Terre à Terre) et l'utilisation des surfaces de toiture, et non aux
dépens d'autres productions agricoles vivrières.
En 2004, Mr Riesterer complète sa diversification énergétique et opte pour
l’installation de panneaux photovoltaïques (cf annexe 1) sur une surface de 180
m² (12 m x 15 m) du toit (côté sud) de son bâtiment d’élevage. Il obtient pour
une puissance de 18 kW en crête une production 17 000 kWh par an. L’inclinaison
du toit n’est pas optimale, mais la configuration de l’existant lui permet
d’obtenir un bon rendement. La forte pente évite malgré tout un enneigement
trop important.
Exploitation agricole de Mr Riesterer à Oberried
5
L'investissement a été de 84 000 €
pour le matériel qui a été installé par
lui-même. L'amortissement est prévu
sur 15 ans et la garantie sur le
matériel est de 25 ans. L’exploitant
couvre cet investissement de
84 000 € par un emprunt sur 15 ans à
un taux de 4 % et bénéficie d’un
amortissement différé de 3 ans. Par
la suite, la vente de l’électricité
produite par les panneaux, couvre le
montant de l’emprunt et lui permet
Panneaux photovoltaïques sur
même de dégager aujourd’hui un petit
le toit de l’étable
bénéfice. Il revend la totalité de sa
production électrique au réseau commun régional, Badenova, au prix de 0.574 € /
kWh produit.
Ces panneaux sont garantis pour une perte maximum de rendement
d’environ 1 % par an pendant 25 ans.
Par ailleurs, l’exploitant possède une ferme expérimentale située à 1 000 m
d’altitude où des panneaux photovoltaïques sont installés depuis 20 ans. Les études
faites avec le concours du centre de recherche ont montré qu’ils dégageaient
encore 85 % de leur puissance initiale.
Le changement de ces panneaux ne s’effectue que lorsque leur rendement
n’est plus assez important. En Allemagne, certains atteignent l’âge de 40 ans et
sont toujours en fonctionnement.
Les capteurs demandent aussi de l'énergie pour leur fabrication, et, elle est
évaluée à l'équivalent de 3.5 à 4 ans de fonctionnement des capteurs.
Après cette première visite, nous nous rendons dans une ferme en
agriculture biologique.
2 -
Ferme de Mr Alois HERR
http://www.melcherhof.net/melcherhof.html
Située à l’Est de Freiburg, au lieu dit de Buchenbach, l’exploitation familiale
de Melcherhof est dans une vallée, proche d'un ruisseau. Les bâtiments
d'exploitation et d'habitation sont des constructions traditionnelles.
L'agriculteur qui nous accueille est jeune, il travaille avec sa femme et le couple
a quatre enfants.
Ferme de Mr Alois HERR
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2-1 L'exploitation
D'une surface de 30 ha de
prairies, elle comprend un cheptel de
20
vaches
laitières
de
race
traditionnelle de Bavière « allgäu » qui
correspond à la brune des Alpes chez
nous, (couleur de la robe : gris souris),
8 porcs, 4 chevaux, 12 chats et un
chien. Il est en location. Depuis 11 ans,
il a fait une conversion à l'agriculture
biologique par idéal, pour produire une
nourriture saine. Son quota laitier est
de 90 000 l de lait par an. La production par vache et par lactation se situe entre
4 000 l et 4 500 l, c'est peu intensif. La nourriture des vaches se fait avec du
foin récolté en vrac et stocké au dessus des animaux. L’étable est ancienne et les
bêtes sont attachées pour manger au moment de la traite. L’agriculteur les
libèrent pour qu’elles puissent boire et se dégourdir les pattes.
Il y a encore 4 ans, il vendait à la laiterie la moitié de sa production. En
raison de la baisse du prix du lait, il a décidé de transformer la totalité. Pour lui
c'est plus de travail mais c'est bien plus rentable.
Auparavant il vendait directement sur sa ferme les produits transformés,
maintenant il vend dans les supermarchés de Fribourg, sur les marchés et à trois
cuisines collectives de Fribourg (une que nous visiterons) ainsi que lors
d'opérations "Portes ouvertes sur la ferme". Il s'est aménagé un petit magasin
de vente.
2-2 L'activité de transformation du lait
La transformation du lait varie chaque jour et est mise en œuvre de la
façon suivante :
• Samedi après midi et dimanche : fromage blanc frais préparé à partir de
sérum, c'est le quark. Une partie est mise en seaux de 5 kg.
S'il y a trop de lait, il est pasteurisé.
• Lundi : yaourt nature et yaourt avec des fruits.
• Mardi : fromage affiné, le « Bergkäse » ou fromage de montagne. Le lait est
réchauffé à 32 °C puis emprésuré, le lait est mélangé pendant 40 minutes puis
il caille, le caillé obtenu doit avoir la taille d’un grain de blé. Lorsque le doigt
sépare le caillé, il est prêt à être tranché au tranche caillé jusqu’à l’obtention
de la taille du grain souhaitée. Une fois le caillé cassé au tranche- caillé, il est
égoutté, puis mis dans un récipient à trous pour être pressé. Une presse de 15
kg est utilisée 5 min de chaque côté pour permettre de bien sortir tout le
Ferme de Mr Alois HERR
7
petit lait. Le fromage est ensuite retourné à intervalles réguliers. D’abord
toutes les 10 min puis toutes les 15 min puis toutes les heures pendant 8
heures. Une fois pressé, le fromage est placé dans l'eau salée une journée puis
déposé en cave pour être affiné de 2 mois à 1 an. Les ferments utilisés
diffèrent selon la variété du fromage. La variabilité des ferments et de la
taille du caillé permet d’obtenir des goûts divers.
• Mercredi : fromage affiné
• Jeudi : fromage entre frais et affiné, la taille du caillé est équivalente à un
grain de maïs. Sa conservation est moins longue que le précédent mais les
procédés de fabrication sont les mêmes pour tous les fromages.
• Vendredi : feta peut être agrémentée avec des épices et des plantes
aromatiques
• Samedi matin : Munster. Cette fabrication ne demande pas de pressage. La
taille du caillé est de la grosseur d’une noix.
Avec le petit lait, l'agriculteur élève les porcs, ils sont tués à l'abattoir et
un charcutier vient les préparer.
L'agriculteur ne fait plus de beurre depuis 4 ans, c'est beaucoup de travail
et de plus en raison des normes sanitaires, le bois (baratte) ne peut plus être
utilisé.
Ainsi transformé, le lait est valorisé entre 1 et 1,20 € par litre de lait. S'il
était vendu à la laiterie, le lait serait payé à 32 centimes le litre car en
production bio.
L'agriculteur vend 40% de sa production en vente directe et 60% en
supermarchés. Il reçoit pour sa production bio, 120 € à l'ha de subvention.
L'activité d'animation de l'exploitation:
Les chevaux sont utilisés pour faire des tours en calèche, en particulier lors
des "Portes ouvertes", elles peuvent réunir jusqu'à 2 000 personnes. Un petit
moulin à eau existait près de l'exploitation, il a été restauré et fonctionne pour
faire de la farine et pour des démonstrations. Un bief amène l'eau du ruisseau
proche à la roue du moulin. Il organise des ateliers pour enfants et des visites de
classes sur la ferme. Des activités telles que la poterie, la construction d’un
moulin à vent, la musique… leur sont aussi proposées.
L’agricultrice s’occupe des marchés, elle se rend tous les samedis matin à
Freiburg.
Les produits de la ferme sont contrôlés par Bioland. Les mentions telles que
Demeter, Bioland, Naturland… sont complémentaires aux normes européennes
exigées en agriculture biologique.
Les supermarchés indiquent à l’aide d’un panneau, les produits issus de
l’agriculture biologique ainsi que le numéro de certificat de chaque producteur.
Ferme de Mr Alois HERR
8
Pour la vente directe, la mention "Bioland" n’est pas obligatoire. Pour la
commercialisation en supermarchés, la mention "bioland" exige que le produit soit
bio à 100 % alors que les lois européennes demandent seulement que 95 % du
produit soit issu de l’agriculture biologique. A partir de 2008, l’Europe va
également exigée que l’intégralité du produit soit bio.
L’exploitation est contrôlée 1 fois par an par Bioland et par un organisme
européen. En plus, une agence Allemande contrôle pour l’hygiène et la publicité.
En conclusion, c'est une petite exploitation qui valorise au maximum ses
productions et tire bien parti de sa proximité de la ville. Le lait en transformé
par l'agriculteur en totalité, la commercialisation se fait dans la zone urbaine. De
plus l'agriculteur participe à la mise en valeur de son site par l'accueil des
citadins, soit par l'action de "Portes ouvertes" soit par l'accueil d'enfants et de
scolaires. Il a précisé qu'il avait un travail exigeant mais qu'il était satisfait de
sa situation. Il démontre qu'il est possible de vivre sur une petite exploitation,
en valorisant les productions et en utilisant la "carte de la proximité".
3 -
Cuisine collective BIO
Le traiteur: M Albert WOEHRLE
http://www.alte-ksw.de/woehrle/index.html
Une cuisine collective qui prépare entre 450 et 800 repas par jour. Elle
n'utilise que des produits issus de l'agriculture biologique, avec un
approvisionnement régional et saisonnier (la 2° ferme visitée fournit du fromage
blanc et des yaourts). Lorsqu'il faut acheter hors de la région ou du pays les
produits, ils sont importés par exemple de France et de mention Nature et
Progrès.
Elle fournit en repas des crèches, jardins d'enfants et écoles. Cette cuisine
collective réalise 15% de son chiffre d'affaire comme traiteur pour des fêtes et
85% pour les crèches et écoles.
Il y a 7 à 8 personnels équivalents temps plein, avec le responsable, les
cuisiniers, deux livreurs. D nutritionnistes interviennent aussi pour équilibrer les
menus.
En termes de fonctionnement, le responsable de la cuisine fournit aux
crèches et écoles un document contractuel avec des propositions de menus soit
avec viande soit végétarien afin qu'ils choisissent. Ce document doit être
retourné trois semaines à l'avance pour permettre l'approvisionnement.
Une fiche d'évaluation transmise avec chaque repas permet au responsable
de la cuisine d’avoir un retour fiable sur la consommation des repas par les
enfants.
Cuisine collective BIO
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Le responsable de la cuisine a le souci de bien s'adapter aux demandes des
enfants tout en respectant des règles d'alimentation. Il y a parfois des réunions
de parents d'élèves pour se concerter et expliquer le fonctionnement.
Le coût d'un repas avec les produits d'origine biologique est de 3,25 € par
enfant. La répartition des charges est de : 1/3 du coût pour l'achat des produits
(coût qui est moins élevé car une partie des repas est constituée de menus
végétariens), 1/3 pour la rémunération des personnels, 1/3 pour le coût de
l'infrastructure. Le bâtiment est en location. Les repas bio en comparaison de
repas "traditionnels" reviennent aux familles à 10 à 15 % de plus par mois et par
enfant.
La cuisine livre aux structures les plats avec deux fiches de consigne :
- une avec les menus
- une avec le procédé pour réchauffer les plats afin d'avoir une température de
70° C dans l'assiette.
En conclusion, nous avons tous ressenti que ce responsable avait une
véritable passion pour son travail et qu'il s'en acquittait avec une grande rigueur.
Il nous a montré que l'on pouvait avoir une restauration collective utilisant en
totalité des produits issus de l'agriculture biologique, sans des tarifs prohibitifs
pour le budget des familles.
Dans une salle du centre de recherche sur l'énergie solaire de Fribourg,
nous avons déjeuné avec le repas que cette cuisine nous avait préparé. Les
membres du groupe ont apprécié la qualité des préparations. Ce résultat très
satisfaisant est la conséquence de la réelle implication du responsable et de
l’ensemble du personnel.
Pour le label bioland, voir le site : www.bioland.de
4 -
Institut de recherche sur l’énergie solaire de Fribourg
www.solar-info-center.de
Fondé en 1981, cet
établissement emploie 440
personnes (ingénieurs et
thésards)- annexe 2. Les
projets qui y sont
développés sont financés
par l’Etat, l’UE et les
partenaires industriels. Cet
institut travaille dans trois
domaines : l’énergie
photovoltaïque, l’hydrogène
Institut de recherche sur l’énergie solaire de Fribourg
10
et le bâtiment (étant précisé qu’en Allemagne, 40 % des émissions de gaz à effet
de serre sont issues de l’énergie de chauffage du bâtiment et que les nouvelles
constructions sont étudiées pour consommer au maximum 75 kWh/an/m2). Cet
endroit est aussi le lieu de validation technique et scientifique de nombreux
produits issus de l’industrie. Il est à noter que le toit de l’institut constitue à cet
effet un lieu privilégié d’expérimentation et de test.
Dans le domaine du photovoltaïque, un des objectifs est de réduire
l’épaisseur de la couche de silicium utilisée dans la fabrication des panneaux pour
économiser le matériau, réduire le poids des installations et augmenter les
rendements : de 0.3 mm à 0.03 mm.
Aujourd’hui, les installations photovoltaïques sont garanties 25 ans ; la
dégradation intervient malheureusement au niveau des matières de laminage
annexées au silicium ; des recherches sont donc menées sur des matériaux plus
résistants qui pousseraient la durée de vie d’un panneau solaire photovoltaïque à
35 voire 40 ans.
On sait que la couche de verre qui recouvre les cristaux pour des raisons
évidentes d’étanchéité et de protection renvoie aussi une partie des rayons
lumineux. L’institut mène donc des recherches poussées en matière de
macrostructure de façon à optimiser les rendements obtenus.
Dans le domaine thermique, un étudiant, pour son diplôme de fins d’études, a
mené des recherches pour permettre d’optimiser la récupération de chaleur par
les panneaux solaires thermiques en s’inspirant des réseaux vasculaires.
5 -
Rieselfeld, quartier écologique
Le guide du quartier Rieselfeld : M Hans-Jörg SCHWANDER
http://www.innovation-tours.de/
http://www.rieselfeld.freiburg.de/
Au début des années 1990, la demande de logement à Fribourg est très
importante (60 000 personnes en recherche de logements), les prix montent et il
faut ouvrir de nouveaux terrains pour l'urbanisation. Fribourg est une ville où
beaucoup d'Allemands ont envie d'habiter à cause de son climat (Toscane de
l'Allemagne), de sa proximité de la Forêt Noire, de la Suisse, de la France et de
sa réputation de "capitale écologique de l'Allemagne".
L'importante pression foncière sur la ville ceinturée par la Forêt Noire
pousse la municipalité à urbaniser, à la périphérie Ouest, un espace de 320ha, en
place depuis 1895 et qui servait jusqu'en 1985 de zone d'épandage des eaux
usées de la ville (Rieselfeld signifie champ d'infiltration). La ville s'intéresse au
terrain dès 1992, il est l'objet de nombreuses discussions. Seuls 78 ha sont
affectés à l'habitat, les 242 ha restants deviennent une "réserve naturelle" pour
Rieselfeld, quartier écologique
11
préserver l'eco-système, espace de détente pour les habitants du quartier avec
seulement des sentiers piètonniers. (la notion est plutôt "coupure verte" que
réserve naturelle à la française(NR). Le sol a été dépollué avant de construire.
Actuellement, les eaux pluviales sont naturellement évacuées par des
petits fossés (sans canalisations souterraines : gaspillage) vers un premier bassin
de décantation (nettoyé 2 fois par an) puis dans un bassin plus vaste où les eaux
sont filtrées naturellement par les racines des roseaux, et ensuite les eaux
s'infiltrent doucement dans le milieu. Les eaux usées sont envoyées dans les
égouts. (cf Annexe 5)
5-1 Le projet d'urbanisme rigoureux mais évolutif:
Le projet est étudié pour éviter les erreurs des années 70, il est mené en
concertation étroite entre les décideurs, la population et des architectes. Il est
l'objet de nombreuses discussions. Un cahier des charges strict fixe des règles
précises et est mis au point pour organiser un concours d'urbanisme : 3 gagnants
au concours. Le premier avait prévu les constructions autour de l'axe du
tramway.
Le quartier, réservé à la construction d’habitations collectives à faible
consommation d’énergie (65 kWh/an/m2) est composé d'immeubles qui sont
volontairement limités à 5 ou 6 étages en périphérie et à 4 ou 5 étages à
l'intérieur du quartier. Les bâtiments sont équipés de panneaux solaires
thermiques et/ou photovoltaïques, et, le tout est associé au réseau de chauffage
urbain. Ils doivent avoir une isolation importante pour diminuer les besoins en
énergie.
Ce nouveau quartier peut accueillir 10 000 à 12 000 habitants. Sa
construction est fixée en 4 étapes, une tous les 2 ans. Un bilan est fait à chaque
étape, une adaptation des programmes et des équipements publics est
réexaminée. Par exemple : une école primaire était trop petite; il a été aussi
décidé de construire un gymnase en proximité en prenant sur un espace vert,
dont le toit a été végétalisé.
La
desservi
commun,
traverse
tramway
mobilité des habitants est étudiée dès le départ. Le quartier est
principalement par le tramway pour privilégier les transports en
la ligne en est la colonne vertébrale du schéma de structure, elle le
par son milieu et dispose de 3 stations. Les abords sont végétalisés. Le
a été construit avant que les habitants emménagent.
La moitié des projets d’emplacements d’habitation ont été vendus à des
promoteurs immobiliers pour construire des logements sociaux à louer et à
vendre ; 50 % ont été laissés à l’initiative de groupes de particuliers qui
s’associent pour monter leur projet commun avec un architecte. Un cahier des
charges très strict a fixé les critères environnementaux, les constructions, les
Rieselfeld, quartier écologique
12
bâtiments d’habitation, alors qu'une totale liberté a été laissée aux particuliers
dans les choix de l’aspect et des couleurs de leurs habitations.
La circulation automobile y est limitée à 30 km et celle à vélo est sans
danger. Les commerces, cafés et restaurants sont organisés autour de l'axe
central.
5-2 Le projet social
Il s'articule autour de l'idée de mixité, mixité sociale en prévoyant 15% de
population étrangère et 25% de logements sociaux. Des immeubles en propriété
et des immeubles en location, sans différences qualitatives en terme de
prestations des logements. Au début, il était souhaité 50 % de logements sociaux
pour répondre aux critères d'obtention des subventions de l'époque; maintenant
les critères ne sont plus seulement quantitatifs, mais reposent sur la capacité
d'intégration générée par le projet, plus que sur les proportions de logements
sociaux.
Tous les équipements collectifs (crèches, écoles, lycée, maisons de quartier,
salle de sport, bibliothèque, jardins d’enfants, salles d’exposition et une église
œcuménique) ont été financés par la ville. Des espaces ont été laissés libres en
prévision d’aménagements futurs. Ainsi, l’école était pensée au départ de façon à
pouvoir être rehaussée par la suite ce qui a été fait. En conséquence, c’est
aujourd’hui la plus grande école de tout le Land.
5-3 Le projet culturel
Dés le début du quartier, des étudiants animaient un espace installé dans
une roulotte, nommée "le KIOSK" : K = communication, I = Information, O =
organisation, S= autogestion, K = culture, lieu de rencontre. Pour entretenir la
convivialité, les habitants organisent 2 fois par an des repas. Ce lieu a été un
foyer d'échanges et de ferments d'idées. Ce sont alors constitués des groupes
de "constructeurs" qui ont décidé de construire ensemble leurs bâtiments.
Ce kiosque ne pouvait perdurer ainsi, après de nombreux débats, il a été
choisi d'édifier un équipement public à la place: la maison de verre. Elle offre
des salles de réunion et une salle de spectacle. Le même but est recherché: la
rencontre des habitants pour des actions culturelles (culture, prévention, expos,
médiathèque, animation de groupes de discussion …). A proximité s'élève un
bâtiment regroupant une église et un temple, aux aspects très sobres, conçu par
un architecte de Cologne.
En circulant dans le quartier, malgré sa grande variété architecturale et sa
diversité dans le choix de l'aspect et des couleurs, le sentiment de sérénité
règne. Il est grandement renforcé par l’exubérante végétation qui y pousse, ce
Rieselfeld, quartier écologique
13
sont des espaces verts moins "léchés" que chez nous mais beaucoup plus variés et
personnalisés.
A la fin du circuit dans le quartier Rieselfeld, nous nous rendons à l'usine de
fabrication de modules solaires, la Solar Fabrik.
6 -
La "Solar Fabrik"
www.solar-fabrik.de
C'est une usine de fabrication de modules solaires photovoltaïques
(annexe 1), pour les assembler en capteurs destinés à produire de l'électricité.
Cette usine est membre du réseau Unternehmens Grün, partenaire européen de
"Entreprendre vert", dirigée par Mr Salvamoser. La « Solar Fabrik » est
composée de deux sociétés : la « Salmodaüser » et la « Rittern ».
6-1 L'historique de l'entreprise
Le projet démarre en 1993, puis se concrétise en 1996, année de
fabrication du 1° module solaire. En 1999, la Solar Fabrik s'installe dans un
bâtiment innovant et futuriste, à zéro émission. Il produit autant d'énergie qu'il
en consomme, grâce aux capteurs solaires intégrés sur la façade sud vitrée, 275
m2 et 300 m2 en toiture, à 3 puits canadiens (annexe 3) et à une unité de
cogénération (production simultanée de chaleur et d'électricité) fonctionnant à
l'huile végétale. Les puits canadiens situés sous le bâtiment à une profondeur de
3 m (diamètre du conduit = 1 m), mesurent 33 m de long. Ils sont reliés à une
ventilation, l’air collecté est à une température moyenne de 15 °C toute l’année.
Le réseau électrique régule la production du bâtiment.
Les panneaux photovoltaïques sont fabriqués sur un autre site. Ici, les
différents composants sont simplement assemblés.
En 2000, l'usine a produit 40 000 m² de modules (soit 4 Mégawatts
d'électricité), aujourd’hui, elle en est à 400 000 m2 (40 Mégawatts).
En 2002, une 2° unité de production a été ouverte.
En 2006, l’usine dépend des fournisseurs de silicium. Pour éviter cette trop
grande dépendance, elle a acheté une entreprise en Malaisie qui récupère et
recycle le silicium des composants électroniques. Cette usine emploie 200
personnes.
6-2 L’architecture du bâtiment
L’usine a obtenu le 2ème prix national d'architecture solaire.
Le bâtiment sert de modèle au solaire en général et de modèle d'écologie
industrielle, il est structuré en 3 parties :
La "Solar Fabrik"
14
•
le hall, exposé au sud, avec
une façade vitrée, inclinée
et comportant des capteurs
solaires photovoltaïques. Les
capteurs sont orientés à 65
° et à 15° pour permettre
de capter un maximum de
rayons solaires en hiver et
faire une protection contre
la chaleur en été.
•
l'espace bureaux, derrière
le hall
•
l'usine de production des
modules
Les murs sont composés de
recouvert de plaques de granit.
Panneaux
Sol en béton
béton
Face Sud de l’usine solaire
Le sol est une chape de ciment (16 cm
de dalle).
Tous les panneaux photovoltaïques sont
produits sans émission de CO2 et
seulement avec des énergies
renouvelables.
Différents panneaux photovoltaïques
La "Solar Fabrik" est une entreprise de taille moyenne qui entre
directement en concurrence avec de grands établissements (Sharp…). Elle
produit des cellules photovoltaïques de grande qualité.
La "Solar Fabrik"
15
La production des modules :
La soudure des cellules entres elles est robotisée.
•
1 couche de verre sécurit (1 boule d’acier lâchée d’1 m de haut ne doit pas
produire d'impact)
•
câble de soudure en métal très conducteur
•
lamination (dans un four à laminer) où les modules sont chauffés à 140 °C
•
1 couche de verre
•
2 couches de plastique
Table d’assemblage
des composants
Four à laminer
Ces modules sont garantis 25 ans,
leur puissance doit encore être de
80 % minimum par rapport à la
puissance initiale.
Il est à noter qu'aux Etats Unis,
la "Solar World" développe des
méthodes de recyclage des
cellules photovoltaïques. Il existe
des panneaux de plus de 40 ans.
Pour produire des cellules en silicium, on a besoin de beaucoup d’énergie.
L’amortissement se fait au bout de 3 ou 4 ans. Si on parvient à recycler les
panneaux, l’amortissement de la consommation d’énergie pour fabriquer ces
cellules se ferait alors sur 2 ans.
Les panneaux sont fabriqués en tailles standard pour satisfaire le marché,
mais également sur mesure selon la demande.
Les matériaux utilisés sont :
•
le silicium purifié (selon les modèles de cellules photovoltaïques)
•
verre
•
plastique
•
connexions
Elle travaille pour la distribution régionale d’électricité (Badenova). Elle
travaille également avec la ville de Friburg sur le projet solaire municipal.
7 -
Le projet énergétique de la ville de Fribourg
présentation par MmeKirstin BERTRAM
www.solarregion.freiburg.de
Le projet énergétique de la ville de Fribourg
16
La ville de Fribourg s'est donnée comme objectif de créer un réseau entre
les projets et les architectes (environ 120). Friburg est la 1ère capitale
d’installations solaires avec une production d'électricité de 8 Mégawatts, et
12 000 m² de capteurs thermiques. 5 % de la production d’électricité se fait par
les énergies renouvelables, 1 % par le solaire, ½ du reste par l’énergie éolienne, ½
du reste par l’énergie hydraulique et autres. En 2010, la ville souhaiterait
couvrir 10 % des besoins.
L’Etat a prévu dans une loi sur les énergies renouvelables, que la vente
d'électricité produite à partir des énergies renouvelables peut aller jusqu'à
0.59 €/kwh.
La ville oriente sa politique énergétique par :
•
l'incitation à faire des économies d’énergie (isolation, orientation des
bâtiments, équipements et ampoules à basse consommation d'énergie)
•
l'éclairage public est d'intensité plus faible qu'en France mais est très
suffisant
•
le développement de technologies efficaces
•
le développement des énergies renouvelables à l'aide d'un centre
d'information et/ou conseil
•
la mise à disposition des surfaces de toiture de bâtiments municipaux pour
la mise en place d'installations photovoltaïques.
L'essentiel de l'effort dans le domaine énergétique porte sur la
cogénération, elle représente 50% de la production énergétique. Mais
contrairement aux panneaux solaires, cette forme d'énergie ne se voit pas. Ainsi
le solaire est visible partout à Fribourg. Le stade de foot de la ville est lui aussi
couvert de panneaux solaires qui ont été vendus à des particuliers qui en tirent
une petite rente pour une durée de vie des panneaux estimée à 25 ans. Dans les
écoles, on étudie la consommation d’énergie, mais aussi comment faire des
économies. La ville subventionne la modernisation des bâtiments anciens.
L’Etat développe aussi de grandes campagnes pour les économies d’énergie.
Le distributeur régional d'électricité subventionne aussi les installations
solaires.
Cependant la partie" vieille ville" demeure en l'état.
Nous pouvons conclure que la ville de Fribourg favorise et soutient une
politique énergétique ambitieuse, tournée vers les économies d'énergie, la
cogénération et les énergies renouvelables. Il existe une réelle prise de
conscience environnementale qui se traduit par de nombreuses réalisations.
Fribourg est parvenue à réduire de 50% ses émissions de CO2.
Le projet énergétique de la ville de Fribourg
17
8 -
Centre de formation pour la mise en œuvre des énergies
renouvelables.
M Juergen HARTWIG, Freiburg Futour
Ce centre est utilisé pour
toutes les formations qui
touchent à la mise en œuvre
des techniques liées aux
énergies renouvelables. Il
est destiné aussi bien à des
élèves en formation initiale
qu’au perfectionnement des
professionnels, électriciens,
plombiers et chauffagistes.
L’équipement de ce centre
semble remarquable tant il
y a de matériaux différents
mis en œuvre.
A l'entrée, sur le toit d'une "tour solaire pédagogique" sont présentés des
batteries de panneaux solaires :
• thermiques, les plus simples produisent
de l'eau en basse température~40°C
pour les planchers et murs chauffants
• thermiques plus sophistiqués, avec des
tubes sous vide (idem thermos) où le
liquide caloporteur peut monter à 100°C
• photovoltaïques
Sur le canal qui traverse le site, tourne
une roue à godets, restaurée et qui produit
de l'électricité (environ 150 000kw par an).
C'est la seule rescapée sur les 40 qui
existaient dans la vallée.
La salle technique de formation au rez
de chaussée de la tour solaire présente les
matériels de démonstration dont une maquette de moteur Stirling (annexe 4),
moteur utilisé dans la cogénération (production de chaleur et d'électricité).
Un effort conséquent est consenti pour la formation technique des
professionnels pour la mise en œuvre des énergies renouvelables.
Centre de formation pour la mise en œuvre des énergies renouvelables.
18
9 -
Visite d’un hôtel ****(Victoria)
Il a fait le choix des énergies renouvelables…
Cet hôtel situé en centre ville, date de 1850. Il est officiellement reconnu
comme l'établissement le plus respectueux de l'environnement d'Europe, depuis
20 ans. L'hôtel a choisi d’installer des panneaux solaires et une chaudière à
granulés de bois pour avoir un impact environnemental minimum sans diminuer le
confort des hôtes. Son image "écolo" lui apporte une augmentation de
fréquentation de l’ordre de 5% par an. De plus, le fait qu’un hôtel de cette
catégorie s’équipe avec ces technologies tend à les faire sortir de leur
marginalité et à prouver leur efficacité, en effet quel client, qui paie 200€ la
nuit, accepterait de ne pas avoir d’eau chaude pour sa toilette !
Outre l'installation de capteurs solaires, l'isolation thermique du bâtiment
a été renforcée lors de la rénovation. Des lampes à basse consommation ont été
installées partout, ainsi que des détecteurs de présence pour allumer les lampes
seulement lorsqu'il y a en besoin (pièces vides, communs…). L'électroménager est
choisi en catégorie A. Les machines à laver sont alimentées directement par le
réseau d'eau chaude, les résistances gourmandes en électricité ne fonctionnent
pas. Les appareils électriques ne sont pas laissés en veille (consommation des
veilles évaluée jusqu'à 7%). Les pointes de consommation sont "cassées", c.a.d.
que certains appareils ne fonctionnent pas en même temps, ex: machines à laver
et sèche-cheveux.
Tout le personnel est formé à ces démarches, les installations leur sont
expliquées pour une opérationnalité optimum. Toutes ces dispositions ont
entrainé une diminution de consommation énergétique évaluée à 30%.
La consommation électrique est assurée par les panneaux photovoltaïques
5% installés sur les toits, les 95% restants sont fournis par le parc éolien
installé à proximité de Fribourg. L'eau chaude sanitaire et pour le chauffage est
produite par les capteurs solaires thermiques à hauteur de 10% et les 90% par
une chaudière fonctionnant aux granulés de bois.
Les matériaux écologiques ont été utilisés pour les rénovations. Les produits
alimentaires sont achetés chez les producteurs locaux en vue de renforcer
l'économie locale et de diminuer les transports. L'hôtel prohibe, autant que
possible, l'usage de dosettes individuelles (confiture, savon, shampoing…).
10 - La cité solaire de R. Disch (architecte)
C'est une petite cité avec des bâtiments en bois local. Le toit de chaque
bâtiment est entièrement couvert de panneaux photovoltaïques. La conception
architecturale vise à éviter l'usage du chauffage. En conséquence l'isolation est
importante, chaque bâtiment est orienté vers le sud et les fenêtres sont à triple
Visite d’un hôtel ****(Victoria)
19
vitrage. C'est l'habitat à "énergie passive". En raison des surfaces de capteurs,
le bilan énergétique annuel est "positif" à 160% (pour 100kw consommés, le
bâtiment en produit 160). Les habitants revendent donc le surplus.
Ensuite, nous nous dirigeons
vers la célèbre cité Vauban
après avoir traversé le hall d'un
petit supermarché bio.
11 - Visite du quartier Vauban.
Guide : M Andreas DELLESKE
[email protected] www.vauban.de
www.solarsiedlung.de
11-1 Présentation générale
Situé à 2,5 km (15 minutes de vélo ou de bus, 12 minutes de tramway) du
centre de la ville de Freiburg, le quartier présente de nombreux atouts naturels
qui sont mis en valeur et complétés par un projet urbaniste ambitieux.
A Vauban, 4700 habitants de toutes les origines peuvent pratiquer un style
de vie écologique et social
- Historique
Le quartier Vauban est construit sur un terrain de 38 ha où se trouvaient
d’anciennes casernes. Les militaires Français ont "séjourné" de 1945 à 1992 dans
ce site occupé auparavant par l'armée Allemande.
La municipalité de Freiburg en proie à une pénurie de logements décide dès
1993 d'utiliser l'espace libéré par les militaires. Une partie des bâtiments sera
conservée et intégrée dans la ville, le reste sera rasé.
Une démarche participative s'engage par un long travail de concertation
avec la population. Des associations étudiantes ainsi qu'un groupe autogéré de
personnes (SUSI) sont les premiers à réhabiliter les bâtiments militaires
existants. Ces logements seront rénovés selon les critères écologiques et
sociaux déterminés par les futurs habitants.
Visite du quartier Vauban.
20
Dépassant le cadre indiqué par la loi, les personnes intéressées pour
construire un logement ont pu se réunir dans des cercles de travail coordonnés
par le "Forum Vauban".
Constitué en association de citoyens, le Forum est financièrement soutenu
par la Ville. Il dispose d'un bureau qui sert également de centre d'information.
Le Forum Vauban soutenu par les pouvoirs publics et une fondation privée
emploie des intervenants pour finaliser le projet. Juriste, biologiste, urbaniste,
technicien de l'environnement participent aux travaux du forum. Leur mission
consiste à accompagner des cercles de travail, étudier les questions techniques
et conseiller les futurs habitants propriétaires et locataires.
- Les enjeux politiques, économiques et écologiques
•
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Les objectifs de la planification urbaine sont :
la mixité des emplois et des habitations,
la préservation des biotopes du terrain notamment au bord du ruisseau,
la priorité pour les piétons, cyclistes et transports en commun,
l'utilisation rationnelle de l'énergie : installation d'un réseau de chaleur de
proximité à base d'une centrale de cogénération (produisant électricité et
chaleur),
la construction des habitations selon les normes de "très faible consommation
d'énergie" (65 kWh/m2 par an),
la mixité des couches sociales,
un centre de quartier avec des magasins pour les besoins de tous les jours,
une école élémentaire et des jardins d'enfants,
des espaces verts publics,
la diversité architecturale,
des parcelles de taille réduite,
un climat accueillant pour les familles et les enfants.
Ceux du forum Vauban sont en particulier:
la réduction des voitures privées dans le quartier notamment en favorisant la
construction d'habitations sans garage et sans place de stationnement.
Situer les garages collectifs au bord du quartier et opter pour « le carsharing » (partage des véhicules)
les économies d'énergie par des constructions bio-climatiques et l'utilisation
des énergies renouvelables.
la mixité de la vie urbaine grâce à la création de nombreux espaces publics.
le respect de l'écologie et la réalisation de couloirs verts pour la préservation
des biotopes.
la promotion des collectifs de construction et la mixité des habitations et des
emplois.
Visite du quartier Vauban.
21
11-2 Description du quartier- plan
Le site a été aménagé en plusieurs tranches de 1996 à aujourd'hui.
Les premières communautés de construction et un projet d'habitat social
en coopérative se mettent en place. Les investissements sont de plusieurs
origines, entrepreneurs, investisseurs privés regroupés ou non en association.
En face du lotissement solaire, nous avons vu un groupe de petits immeubles
neufs réalisés par des promoteurs. Si ces logements répondent aux standards
"Vauban", ils ne présentent pas d’intérêt particulier. Notre guide nous fait
remarquer simplement que des économies d’énergie auraient pu être réalisées en
limitant le nombre d’angles saillants, c'est aussi une remarque à formuler pour
les bâtiments en France.
Nous avons longé un grand corps de bâtiment qui abrite des fonctionnalités
"collectives" pour les habitants, un parking à étages et un super marché 100%
BIO.
Au cours de notre déplacement dans le quartier, nous avons pu apprécier les
espaces verts qui pénètrent dans l’espace urbain à la manière de "longs doigts".
L’aménagement de ces espaces s’est fait de manière participative entre la mairie
et les proches riverains de chaque espace. Sur une place, des habitants ont
aménagé des coins plus personnalisés, par exemple un petit four, plus loin une
grande table.
Bien que l’automobile soit bannie des rues du quartier un certain nombre de
voitures stationnent devant les maisons. Notre guide nous explique que la
régulation des autos se fait bien, les gens stationnent devant chez eux
uniquement quand ils ont des choses à transporter et qu’ensuite ils vont garer
leurs véhicules dans les garages collectifs. La chaussée reste très large et la
Visite du quartier Vauban.
22
municipalité a réservé une bande de terrain de chaque côté de la chaussée. Cette
bande de terrain est entretenue par les riverains. Dans le quartier, les habitants
se sont organisés et disposent de voitures collectives, on est à 85 véhicules pour
1000 habitants. Sur l'ensemble de la ville la proportion est de 488 véhicules pour
1000 habitants.
Nous avons vu beaucoup d'enfants jouer sans risques dans les allées et sur
les places.
Nous avons pu observer de l’extérieur un petit immeuble « coopérative ».
Les Habitants de cet immeuble ont conçu ensemble leur logement. Ils ont aussi
choisi de créer une salle commune au rez-de-chaussée pour leurs réunions ou
réceptions.
L’allée Vauban qui est la rue principale du quartier comprend la ligne de
tram, une chaussée pour les automobiles et des grands fossés qui servent de
réservoirs de stockage des eaux pluviales qui ensuite s’infiltrent doucement dans
le sol.
Nous avons, pour terminer, visité un immeuble d'habitation solaire à énergie
passive. Il s'agit d'un petit immeuble de trois étages. La structure du bâtiment
est en béton.
L'optimisation de l’isolation du bâtiment a été très travaillée afin d'éviter
les ponts thermiques générateurs de déperditions de chaleur. L'isolation est
placée à l’extérieur du bâtiment et est protégée par un bardage bois. (35 cm
d'isolant recouvre les murs, la dimension totale des murs est de 47 cm).
Les grandes baies orientées plein sud sont en vitres "triple vitrage" et ont
des châssis en bois labellisé FSC. Ce sont elles qui assurent le principal apport en
chauffage grâce aux rayons solaires qu’elles laissent entrer dans les
appartements, les rayonnements de chaleur de l'intérieur sortent très
difficilement (cf: effet de serre).
Un travail de recherche spécifique a été fait sur les arbres situés devant la
façade sud afin d’étudier leur impact sur le chauffage solaire du bâtiment. Ces
arbres étant à feuilles caduques, il est apparu qu’ils ne perturbaient pas le
fonctionnement du chauffage par le soleil pendant l’hiver mais surtout qu’ils
protégeaient les habitations de la chaleur l'été.
Ce bâtiment consomme 15 KWh/m²/an ce qui représente une consommation
énergétique très faible. Pour le quartier Vauban, la norme définie est de 65
KWh/m²/an, ce qui représente déjà une faible consommation. Un bâtiment
moyen consomme actuellement entre 200 et 300 KWh/m²/an.
Pour leurs besoins en énergie, les habitants ont fait appel à différentes
solutions :
- En Eté : L’eau chaude sanitaire est assurée par du solaire thermique, gaz
et électricité sont fournis par le réseau.
Visite du quartier Vauban.
23
- En Hiver : Un moteur à explosion en cogénération, fonctionne au gaz et
entraîne un alternateur. L’électricité est en priorité utilisée par les habitants, ils
livrent une partie de leur surproduction d’électricité à des voisins proches qui
font partie d’un même réseau local de distribution qu’eux, à un tarif inférieur à
celui du fournisseur officiel. Une petite partie repart dans le réseau. La chaleur
produite par le moteur est stockée dans des ballons et fournit l’eau chaude
sanitaire ainsi que le chauffage.
Notre guide occupe un appartement de 90 m2 au 2éme étage de cet
immeuble avec sa conjointe et leur enfant. Pour ce foyer, la dépense énergétique
totale pour l'année 2004 s'est élevée à 114 euros.
Il a souhaité nous livrer sa réflexion concernant le coût du KWh électrique:
) Solaire" :
- Le coût de l’énergie produite par les panneaux photovoltaïque est de 0.45
euro le KWh. Ce coût a déjà baissé de 30 % dans les 10 dernières années,
il pourrait encore baisser de 30% dans les 15 prochaines années.
- Les cellules n'ont pas encore été optimisées, 11 millions d'euros sont
investis à Fribourg pour rechercher une optimisation de ces cellules.
) Nucléaire :
- Le coût de production du nucléaire se situe entre 0.04 Euros et 0.08
Euros/KWh hors assurance car aucune compagnie n’assure les risques
provoqués par les centrales. En Biélorussie les dépenses de santé liées à
Tchernobyl représentent 20 % du budget national (et peut être plus!). De
ces dépenses, des estimations ont été faites, si cette énergie était
"assurée" son coût serait d’au moins 0.30 Euros/KWh. Il n’est pas tenu
compte du coût de suivi des déchets jusqu’à ce qu’ils soient inoffensifs.
- Sans tenir compte des progrès qui peuvent encore être accomplis sur les
panneaux solaires, en tenant compte du coût réel du nucléaire on voit que
les ordres de grandeurs des coûts de production sont comparables. Donc
pourquoi prendre des risques et hypothéquer l’avenir de nos enfants ?
11-3 Le bilan actuel du quartier VAUBAN
La publicité pour le quartier est "habiter où les autres vont en vacances"
)
4700 habitants dont 31 % ont moins de 18 ans
)
La plupart des adultes ont entre 35 et 45 ans
)
Peu de personnes âgées dans ce quartier alors que Fribourg est une ville
très prisée par les retraités allemands à cause de la douceur du climat.
)
4 écoles maternelles, et dans 10 ans le quartier comptera plus de 1000
adolescents.
)
Deux supermarchés dont un qui ne distribue que des produits biologiques.
Visite du quartier Vauban.
24
)
Règlement d’urbanisme: le volume des bâtiments, la consommation (maxi
65KWh/m²/an) et l'obligation de se brancher au réseau chaleur
constituent les seules contraintes architecturales imposées.
)
Il n’y a pas de clôture entre les différentes habitations car les personnes
se connaissent et n'en voient pas l’utilité.
)
Le prix de la construction est identique au coût moyen de la construction
en Allemagne ainsi que celui de la location. Le coût de la location se situe
entre 7 et 10 Euros le m².
)
Les locataires ont le droit de participer à de nombreuses décisions en
particulier le prix des loyers.
)
Les habitants sont une force permanente de projet et ont fait aboutir un
certain nombre de réalisations.
D’une manière générale, le quartier Vauban est la résultante d’une démarche
participative innovante. Les objectifs initiaux de mixité sociale ne sont
certainement pas atteints. Cependant les relations entre les pouvoirs publics et
les habitants et les habitants entre eux sont certainement un modèle.
Une fois cette visite du quartier Vauban terminée, nous nous rendons dans
une auberge pour le déjeuner, les préparations sont de très bonne qualité.
Visite du quartier Vauban.
25
Nos conclusions (Anglaret)
Le modèle mis en œuvre à Fribourg consiste à s’allier les forces de la
nature. "Peu importe le temps qu’il fait", s’amuse Jürgen Hartwig, architecteurbaniste, l’un des experts qui guident les visiteurs dans le “Freiburg futur”, "s’il
pleut ce sont les centrales hydrauliques qui tournent, s’il vente ce sont les
éoliennes et s’il fait soleil ce sont les panneaux solaires". Il explique ensuite, à
l’instar d’un slogan publicitaire trompeur chez nous, mais qui a tout son sens ici :
"Vous avez l’énergie... ". A Fribourg, les investissements dans le solaire sont en
effet rétribués à concurrence de 5 à 6% par an pour les citoyens participants !
Ce principe d’alliance avec les éléments naturels est mis en œuvre quasi
systématiquement dans les investissements énergétiques : des panneaux solaires
photovoltaïques (qui produisent de l’électricité) sont aujourd’hui installés partout
où c’est possible, le long des façades de grands immeubles du centre-ville, sur les
toits des nouvelles constructions... et jusque sur les tribunes du stade de foot de
la ville, couvertes de cellules financées par les habitants.
En 1975, ils étaient 28 000 pour dire NON au projet de centrale nucléaire,
et ensuite ils ont dit OUI aux alternatives.
La mobilité et le schéma des transports de l'agglomération, jusqu'à 25 km
de Fribourg fonctionne parfaitement, le train, le tram, les bus et les vélos sont
remarquablement en interconnexion.
La démocratie est une réalité quotidienne des habitants des quartiers.
Ces réalisations énergétiques sont impressionnantes, la démonstration est
faite qu'elles permettent un haut niveau de confort, sans gaspillage ; elles sont
aussi souvent à échelle individuelle ou de petits collectifs.
La conception économique régionale fonctionne bien, les échanges ville-rural
semblent coordonnés et entrer dans les préoccupations quotidiennes.
La faible circulation automobile dans le centre ville et les quartiers laisse
une place de choix aux piétons et aux enfants. En conséquence le niveau sonore
très bas est reposant.
La démonstration est là qu'écologie et économie peuvent très largement se
compléter. Nous n'avons pas entendu nos guides mettre en avant, pour chaque
réalisation le fameux "retour sur investissement". Mais leurs investissements
sont à très long terme, et pour l'avenir ils ont amplement pris de l'avance.
Environnement et écologie sont une source d'emplois à fort potentiel de
compétences tant au niveau de la recherche que de la mise en œuvre.
Annexe 1 Photopiles
Article extrait du centre d'information sur l'énergie et l'environnement
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Les photopiles sont constituées de matériaux semi-conducteurs (généralement silicium)
qui transforment directement la lumière du rayonnement solaire en énergie électrique.
Les particules de lumière (photons) viennent heurter les électrons sur le silicium et lui
communiquent leur énergie. Le silicium est traité (dopé) de manière à jouer le rôle de clapet
anti-retour (diode) d'électricité et ainsi à diriger tous les électrons dans le même sens. Une
tension apparaît donc en présence de lumière aux bornes de la photopile. Si l'on ferme le
circuit à l'aide d'une lampe, d'un moteur, etc., le courant peut circuler.
La tension est peu variable alors que le courant est quasi proportionnel à la lumière
reçue.
Les technologies se divisent en deux grandes familles :
Le silicium cristallin (qu'il soit mono ou poly) est une technologie éprouvée et robuste
(espérance de vie : 30 ans), dont le rendement est de l'ordre de 13 %. Ces cellules sont
adaptées à des puissances de quelques centaines de watts à quelques dizaines de kilowatts.
Elles représentent près de 80 % de la production mondiale en 2000.
Silicium polycristallin
Ces cellules, grâce à leur potentiel de gain de productivité, se sont aujourd'hui
imposées : elles représentent 49 % de l'ensemble de la production mondiale en 2000.
L'avantage de ces cellules par rapport au silicium monocristallin est qu'elles produisent peu de
déchets de coupe et qu'elles nécessitent 2 à 3 fois moins d'énergie pour leur fabrication.
Une cellule photovoltaïque est assimilable à une diode photo-sensible, son fonctionnement est
basé sur les propriétés des matériaux semi-conducteurs.
La cellule photovoltaïque permet la conversion directe de l'énergie lumineuse en énergie
électrique. Son principe de fonctionnement repose sur l'effet photovoltaïque.
En effet, une cellule est constituée de deux couches minces d'un semi-conducteur. Ces
deux couches sont dopées différemment :
• Pour la couche N, apport d'électrons périphériques
• Pour la couche P, déficit d'électrons.
Ces deux couches présentent ainsi une différence de potentiel. L'énergie des photons
lumineux captés par les électrons périphériques (couche N) leur permet de franchir la barrière
de potentiel et d'engendrer un courant électrique continu. Pour effectuer la collecte de ce
courant, des électrodes sont déposées par sérigraphie sur les deux couches de semi-conducteur
(cf. figure 1). L'électrode supérieure est une grille permettant le passage des rayons lumineux.
Une couche anti-reflet est ensuite déposée sur cette électrode afin d'accroître la quantité de
lumière absorbée.
27
Figure 1 : Schéma d'une cellule élémentaire.
Silicium monocristallin
Son procédé de fabrication est long et exigeant en énergie; plus onéreux, il est cependant plus
efficace que le silicium polycristallin.
Silicium amorphe
Les coûts de fabrication sont sensiblement meilleur marché que ceux du silicium cristallin.
Les cellules amorphes sont utilisées partout où une alternative économique est recherchée, ou,
quand très peu d'électricité est nécessaire (par exemple, alimentation des montres,
calculatrices, luminaires de secours). Elles sont également souvent utilisées là où un fort
échauffement des modules est à prévoir. Cependant, le rendement est de plus de 2 fois
inférieur à celui du silicium cristallin et nécessite donc plus de surface pour la même
puissance installée. Les cellules en silicium amorphe sont actuellement de moins en moins
utilisées : 9,5 % de la production mondiale en 2000, alors qu'elles représentaient 12 % en
1999.
D'autres techniques semblent gagner du terrain aujourd'hui, ce sont les technologies en ruban
et les couches minces.
Pour obtenir plus de tension, on assemble les cellules en série (pour obtenir une tension
nominale de 12-14 V) et on les encapsule entre deux couches de verres pour les protéger des
agressions extérieures.
Un module (durée de vie de 30 ans) compense en moins de 5 ans l'énergie dépensée
pour sa fabrication.
28
Annexe 2 Le moteur Stirling sur une chaudière à bois
Une micro-cogénération à base de moteur Stirling : exploiter les gaz chauds
d’une chaudière bois. Le prototype est annoncé par un ingénieur du centre de
recherche de Fribourg en 2007.
Schéma : Sur les installations d’une puissance thermique de 10 à 15 kW, le
moteur Stirling relié à un alternateur peut fournir 1 à 3 kW électriques (source :
Hansen).
29
Annexe 3 Le puits canadien (ou puits provençal)
Un système encore assez peu répandu qui peut réduire la température de 5 à 8°C dans
votre maison les jours de canicule pour une consommation électrique dérisoire.
Il diminue également la consommation de chauffage l’hiver ...
A condition de le réaliser lors du branchement de la maison ou d’autres travaux de
terrassement (extension de la maison, construction d’une piscine ...), sa réalisation ne
demande un investissement relativement faible !
Le principe
Le principe est d’utiliser de manière passive l’énergie géothermique.
Schéma
de
fonctionnement
en été d’un
puits canadien.
Le puits canadien consiste à faire passer, avant qu’il ne pénètre dans la maison, une
partie de l’air neuf de renouvellement par des tuyaux enterrés dans le sol, à une profondeur de
l’ordre de 1 à 2 mètres.
En hiver, le sol à cette profondeur est plus chaud que la température extérieure : l’air
froid
est
donc
préchauffé
lors
de
son
passage
dans
les
tuyaux.
Avec ce système, l’air aspiré par la VMC ne sera pas prélevé directement de l’extérieur (via
les bouches d’aération des fenêtres), d’où une économie de chauffage.
En été, le sol est à l’inverse plus froid que la température extérieure : ce "puits"
astucieux va donc utiliser la fraîcheur relative du sol pour tempérer l’air entrant dans le
logement.
Texte et illustrations adaptés de l’ouvrage "la maison des [néga]watts", éditions Terre
Vivante, avec l’aimable autorisation de leurs auteurs.
Principe
Utiliser l'inertie thermique du sol pour prétraiter l'air ventilant les bâtiments. L'air ainsi
obtenu est "meilleur", plus chaud en hiver et plus froid en été. La température du sol à 2 m de
30
profondeur est d'environ 15° en été et 5° l'hiver (peut sensiblement varier en fonction du
climat).
Mise en œuvre
Faire circuler l'air dans un tuyau enterré à environ deux mètres de profondeur (plus c'est
profond, plus on se rapproche d'une température constante de 10°C (cf. Graphique). Le flux
est facilement maintenu grâce à un ventilateur. Les tuyaux ne doivent pas être d'un diamètre
trop important afin de faciliter les échanges thermiques (+/- quinze centimètres de diamètre).
Ce système est encore, malheureusement, très insuffisamment utilisé, alors que son coût
d'installation serait marginal s'il était prévu lors de la construction.
•
Technique de fabrication
Le dimensionnement d'un puits canadien ne peut se faire sans une approche globale de
la ventilation de la maison.
Schéma de principe du puits canadien combiné avec une ventilation mécanique
contrôlée à récupération de chaleur double flux.
31
Annexe 4 Moteur Stirling, le principe, définitions, Qui ? Quoi ?
- Le moteur Stirling est un moteur à combustion externe, basé sur le principe
du travail d’un gaz, qui se dilate lorsqu’on lui transfère de la chaleur et qui se
rétracte quand on le refroidit. Le moteur Stirling peut donc travailler avec
différentes sources de chaleur (rayonnement solaire, chaleur rejetée,
réaction nucléaire).
- Le principe du moteur à vapeur se base sur l’expansion de vapeurs chaudes. Ils
sont caractérisés par le type de fluide utilisé (eau, fluide organique) et sont à
combustion externe.
Principe, avantages et inconvénients
Le principe est relativement simple : le fluide principal qui produit un travail
est un gaz (air, hydrogène ou hélium) à une modeste pression et est soumis à un
cycle de Carnot à 4 temps, séparé par deux phases de déplacement : chauffage,
détente, déplacement vers la source froide, refroidissement, compression,
retour vers la source chaude.
Alimentation: La source chaude du moteur peut être alimentée par une
source quelconque : combustion externe de dérivés du pétrole, le gaz naturel, le
charbon, le bois, etc. mais aussi énergies renouvelables comme l'énergie solaire
ou l'énergie géothermique.
•
Silencieux: L'absence d'explosion au cours du cycle moteur le rend
particulièrement silencieux et réduit les contraintes mécaniques.
•
Entretien facile: L'entretien du moteur Stirling est également facilité par
son absence d'échange de matière avec son environnement.
•
Bon rendement: Son rendement peut avoisiner les 40%, contre environ
35% pour les moteurs à explosion : si la différence de 5 points parait
faible, elle signifie quand même près de 15% (5/35) d'économie d'énergie.
Les moteurs électriques dépassent aisément son rendement (85-95% pour
un moteur électrique), mais ne peuvent pas le remplacer pour certaines
applications.
•
Le moteur Stirling est aussi une fabuleuse machine thermique réversible.
Lorsque ce moteur est entraîné par un autre moteur, la tête de
combustion descend à - 200°C ou monte à plus 700°C selon le sens
d'entraînement. Les systèmes de réfrigération à base de Stirling
présentent l'avantage de ne pas employer de gaz destructeur de la couche
d'ozone comme le fréon.
•
Difficulté: La principale difficulté de conception de ce moteur est
l'étanchéité du ou des pistons. De plus la variation de régime de ce moteur
est très difficile à réaliser car elle ne peut se faire qu'en agissant sur le
taux de compression du fluide de travail.
32
Robert STIRLING
Le Pasteur Robert Stirling est né le 25 octobre1790, à Gloag dans le comté
de Perthshire en Ecosse. Il est mort le 6 juin 1878 à Galston, ville située à 30 km
environ au sud de Glasgow. Il était le troisième enfant d'une famille en
comprenant huit.
Son grand-père paternel fabriquait des batteuses, son grand-père maternel
était agriculteur. Il poursuivit de brillantes études à l'université d'Edimbourg de
1805 à 1808. Ensuite, il se tourna vers des études de théologie à l'université de
Glasgow pour devenir pasteur.
Il se maria le 10 juillet 1819 avec Jean Rankin. Ils eurent sept enfants.
Quatre garçons devinrent ingénieurs dans les chemins de fer (Patrick, William,
Robert et James), un autre choisit de devenir à son tour pasteur(David). Quant
aux deux filles, l'une fit profiter ses frères de ses idées (Jane) et l'autre se
consacra au métier d'artiste (Agnès).
La vie de Robert Stirling se déroule durant le dix-neuvième siècle qui voit de
nombreuses découvertes scientifiques et techniques. C'est probablement ce bouillonnement
d'idées, sa curiosité naturelle et son pragmatisme qui pousseront Robert Stirling à inventer "le
moteur à air chaud". Le brevet fut déposé le 27 septembre 1816 et fut effectif le 20 janvier
1817.
A cette époque, il arrivait fréquemment que des chaudières à vapeur explosent et fassent
des victimes. Les problèmes de conception, la qualité encore médiocre des matériaux, une
quasi-absence de règles d'utilisation et de maintenance sont à l'origine de ces sinistres.
Ceci
a
probablement
motivé Robert Stirling à imaginer
un moteur sans chaudière
soumise à de trop fortes
pressions.
Le principe de fonctionnement
est relativement simple : la
combustion est externe, le fluide
principal est de l'air à une
modeste pression et est soumis à
4 cycles : chauffage, détente,
refroidissement
puis
compression.
Robert Stirling eut
également l'idée d'un
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régénérateur de chaleur permettant d'améliorer le rendement global de l'installation. En bon
écossais, il appelait cet appareil un "économiseur".
Son frère James "industrialisa" ce moteur en 1843 pour une utilisation dans l'usine où il
était ingénieur. Cette invention eut d'autres applications dans le monde agricole et dans
l'industrie jusqu'en 1922 pour pomper de l'eau ou entraîner des générateurs de courant
électrique. Cependant, elle ne connut pas tout l'essor que Robert Stirling et son frère James
auraient pu souhaiter, probablement pour des raisons de compétitivité. La machine à vapeur,
pourtant plus dangereuse à cette époque, prit les devants. Puis, à la fin du dix-neuvième siècle
, le moteur à combustion interne commença à s'imposer. Ensuite, on vit les premières
applications industrielles de la motorisation électrique.
Il a fallu attendre 1938 pour que la société Philips investisse dans le moteur à air chaud,
désormais appelé "moteur Stirling". Des applications furent développées dans le domaine
automobile. Un moteur compact de plus de 200 chevaux, avec un rendement supérieur à 30%
vit le jour. Malheureusement, pour des raisons de compétitivité, cette application ne rencontra
pas le succès escompté.
Robert Stirling n'a pas la renommée qu'il mérite. Il est probable que le vingt-et-unième
siècle, avec ses soucis en matière d'énergie et d'écologie, verra la réparation de cette injustice.
Robert Stirling a longtemps attendu son heure, celle-ci arrivera, sans aucun doute, plus de
deux siècles après sa naissance.
34
Annexe 5 Rieselfeld, le projet
35
36
Sommaire
1-
2-
EXPLOITATION AGRICOLE DE MR RIESTERER A OBERRIED .................... 2
1-1
L’exploitation agricole .................................................................................................................. 3
1-2
La production d'énergie................................................................................................................ 3
FERME DE MR ALOIS HERR ........................................................................... 6
2-1
L'exploitation................................................................................................................................. 7
2-2
L'activité de transformation du lait............................................................................................. 7
3-
CUISINE COLLECTIVE BIO .............................................................................. 9
4-
INSTITUT DE RECHERCHE SUR L’ENERGIE SOLAIRE DE FRIBOURG .... 10
5-
RIESELFIED, QUARTIER ECOLOGIQUE....................................................... 11
6-
5-1
Le projet d'urbanisme rigoureux mais évolutif:....................................................................... 12
5-2
Le projet social ............................................................................................................................ 13
5-3
Le projet culturel......................................................................................................................... 13
LA "SOLAR FABRIK" ..................................................................................... 14
6-1
L'historique de l'entreprise ........................................................................................................ 14
6-2
L’architecture du bâtiment ........................................................................................................ 14
7-
LE PROJET ENERGETIQUE DE LA VILLE DE FRIBOURG.......................... 16
8-
CENTRE DE FORMATION POUR LA MISE EN ŒUVRE DES ENERGIES
RENOUVELABLES.......................................................................................... 18
9-
VISITE D’UN HOTEL ****(VICTORIA) ............................................................. 19
10 - LA CITE SOLAIRE DE R. DISCH (ARCHITECTE).......................................... 19
11 - VISITE DU QUARTIER VAUBAN. ................................................................... 20
11-1
Présentation générale.................................................................................................................. 20
11-2
Description du quartier- plan..................................................................................................... 22
11-3
Le bilan actuel du quartier VAUBAN ....................................................................................... 24
Annexe 1 Photopiles ........................................................................................................................... 27
Annexe 2 Le moteur Stirling sur une chaudière à bois ................................................................... 29
Annexe 3 Le puits canadien (ou puits provençal) ........................................................................... 30
Annexe 4 Moteur Stirling, le principe, définitions............................................................................ 32
Annexe 5 Rieselfeld, le projet ............................................................................................................ 35
37
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