Le présent projet évalue les premiers résultats
d’étude sur des implants-vis endo-osseux en
oxyde de zirconium (type Z-Look3, Z-Systems
AG). Au total, 189 implants de 71 sujets ont été
étudiés. La durée in situ moyenne était de 8,2
mois. Après un an, la probabilité de survie selon
la méthode de Kaplan-Meier était de 93 %. La
réussite des implants a également été évaluée
d’après des paramètres d’analyse clinique et
radiographique, tels qu’ils sont défi nis dans le
catalogue des critères de réussite de Jahn et
d’Hoedt [10]. Après un an, la probabilité de
réussite dans ce groupe (n = 44) était aussi de
93 %. Par rapport à d’autres études réalisées
selon le même protocole sur des implants en
titane, les implants en zircone présentent des
résultats comparables dans les deux analyses
de survie. Si l’on tient compte des avantages
esthétiques de l’oxyde de zirconium sur le
titane, alors les résultats suggèrent que l’oxyde
de zirconium est amené à s’établir en
implantologie dentaire aux côtés du titane. La
signifi cation de ces premiers résultats devra
être élucidée dans des études cliniques à long
terme.
Mots clés : implants, dentaire, oxyde de zirconium,
biocompatible, taux de survie, critères de réussite.
Introduction
En Allemagne, il existe actuellement plus de 50
systèmes d’implants dentaires différents : tous
sont très similaires, puisqu’il s’agit essentiel-
lement de vis en deux parties à symétrie de
rotation [19]. Tous les systèmes se recoupent
largement quant au matériau utilisé, à savoir le
titane [19].
Se pose alors la question de savoir si le titane,
matériau métallique, est réellement une
solution optimale en termes de propriétés
matérielles, techniques et biologiques quand
on sait que la présence de résidus de titane
dans les tissus a été rapportée après
l’implantation d’implants en titane [5, 17, 18,
20]. Depuis peu, les implants en céramique
connaissent une renaissance. Grâce à la céra-
mique d’oxyde de zirconium stabilisée à l’oxyde
d’yttrium, les propriétés matérielles d’une
céramique ont en effet égalé, pour la première
fois, celles de métaux : une dureté élevée ainsi
qu’une grande résistance à la fl exion et à la
rupture [12]. Bien qu’en implantologie dentaire,
l’oxyde de zirconium offre de nombreuses
propriétés prometteuses en termes d’esthétique
[7, 13, 21] et de tolérance [3, 15, 16], et bien que
les implants dentaires en oxyde de zirconium
soient utilisés chez l’homme depuis quelques
années (Fig. 1-3), les seules études menées à ce
jour sur ce type d’implants sont des essais chez
l’animal et des études in vitro [1, 2, 4, 13, 14,].
Lobjectif de la présente étude était donc de
recueillir des données cliniques sur des implants
en zircone déjà en place afi n de tirer les
premières conclusions sur la réussite clinique
de ces implants.
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Premiers résultats cliniques sur les
implants-vis dentaires en oxyde de zirconium
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Certification
I
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O
9
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Matériaux et méthodes
Dans le présent projet de recherche, seuls des
implants en oxyde de zirconium de type Z-Look3
du fabricant Z-Systems AG ont été utilisés.
Lalliage d’oxyde de zirconium partiellement
stabilisé à l’oxyde d’yttrium est constitué des
composés suivants : 95 % ZrO2 + 5% Y2O3 (BIO-
HIP)
La longueur et le diamètre de l’implant ont été
déterminés en fonction du site d’implantation,
de la situation prothétique et de la quantité
osseuse disponible. Les tailles d’implants
suivantes ont été utilisées (voir Tab. 1).
Figure 1 :: Implant en zircone cicatrisé région 26. Figure 2 :: Contrôle radiographique après la restauration
prothétique.
Figure 3 :: Belle esthétique rose/blanc.
Type d’implants Implantés n = Longueur L1 Longueur L2 Diamètre D1 Diamètre D2
VZ 3.310 15 17.85 10.00 3.25 5.20
VZ 3.311 35 19.35 11.50 3.25 5.20
VZ 3.313 6 26.60 13.00 3.25 4.10
VZ 3.410 88 17.85 10.00 4.00 6.00
VZ 3.411 23 19.35 11.50 4.00 6.00
VZ 3.510 15 17.85 10.00 5.00 6.00
VZ 3.514 7 21.85 14.00 5.00 6.00
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Tableau 1 :: Formes
d’implants utilisés pour le
type Z-Look3.
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Après un examen préliminaire et une phase
d’hygiène, les implants ont été mis en place
selon la méthode d’implantation des implants-
vis en titane (Fig. 4a et 4b). La cicatrisation était
transgingivale et une barre de protection a été
mise en place pour protéger l’implant de toute
mise en charge prématurée (Fig. 5).
Tous les implants inclus dans l’étude ont été mis
en place entre août 2003 et décembre 2005 à la
clinique de jour MM de médecine dentaire
esthétique et holistique à Meersburg et à
Figure 4a :: Différents diamètres
d’implant.
Figure 5 :: Barre de protection.Figure 4b :: Mise en place de
l’implant avec une clé à cliquet
manuelle.
Figure 6 ::
Rapport entre le défaut osseux angulaire et la
partie endo-osseuse de l’implant.
Partie endo-osseuse
de l’implant
Os
Défaut osseux
angulaire en
Partie extra-osseuse
de l’implant
Constance par le Dr Volz. Des femmes (n = 48) et
des hommes (n = 23) âgés entre 17 et 71 ans ont
été traités pour des édentements unitaires et
pour des mâchoires partiellement édentées. Les
contrôles de routine ont également été effectués
à Constance jusqu’en février 2006. Au total, 189
implants en zircone de 71 sujets ont été étudiés.
Mais seul un implant par sujet, déterminé au
hasard à l’aide d’un générateur aléatoire, a été
inclus dans l’analyse de survie selon Kaplan-
Meier [11], afi n d’assurer l’indépendance des
implants étudiés.
53 des 71 implants (74,6 %) étaient des «sites
standard» avec une quantité d’os et de tissus
mous suffi sante. Une restauration xe avec des
couronnes ou des bridges en céramique d’oxyde
de zirconium était programmée pour tous les
implants étudiés. Lors de la dernière visite de
contrôle, 74,6 % (53) des implants avaient déjà
bénéfi cié de la restauration prothétique défi -
nitive, dont deux tiers (33) ont été restaurés avec
des couronnes unitaires non solidarisées. Pour
une partie des 71 implants évalués (n = 44), les
critères de réussite selon Jahn et d’Hoedt [10]
ont également été étudiés en plus du paramètre
«in situ». Ces critères de réussite sont défi nis
ainsi :
• La profondeur de la poche parodontale mesu-
rée au cours de deux examens successifs ne
doit pas être supérieure à 4 mm. Les poches
parodontales ont été sondées au niveau
mésial, distal buccal et vestibulaire, et la plus
grande valeur a été enregistrée.
• La mobilité clinique de l’implant ne doit pas
dépasser la valeur 1 de la classifi cation de la
société allemande de parodontologie (Deut-
sche Gesellschaft für Parodontologie). Dans
l’étude réalisée, toutes les mobilités d’implant
diagnostiquées par bruit de percussion ont
été considérées comme un «échec».
• La perte osseuse angulaire correspondant à la
moyenne des mesures mésiale et distale (Fig.
6) ne doit pas dépasser 30 % de la longueur de
l’implant endo-osseux. Le résultat radiographi-
que a été recueilli sur OPG numériques et
toutes les mesures ont été étalonnées avec les
longueurs d’implant connues.
• Aucun espace bilatéral continu d’une largeur
de plus de 0,5 mm ne doit être détectable à la
radiographie en mésial et distal par rapport à
l’implant.
• Lévaluation subjective du sujet sur la réussite
du traitement ne doit pas être inférieure à la
note «3 = satisfaisant».
Résultats
Les échecs suivants ont été enregistrés pendant
toute la durée de l’étude, sachant que les
pourcentages des implantations réussies ne
constituent pas un taux de réussite tel que
défi ni dans la méthode de Kaplan-Meier, mais
qu’ils traduisent la part absolue de tous les
implants qui ont été à risque (représentation
«Input-Output», voir Tab. 2).
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Figure 7 :: Analyse de survie de Kaplan-Meier.
Figure 8 :: Distribution des échecs d’après les paramètres
de réussite.
Distribution des échecs
(critères de réussite selon Jahn et d’Hoedt)
Échecs dus à une radiotransparence péri-implantaire
Tous
Évaluation du patient inférieure à la note 4
Explantation
Bruit de percussion négatif
Profondeur de poche
Moins de 70 % de la hauteur endo-osseuse de l’implant est ostéointégrée
nombre d’implants (n)
Analyse de survie de Kaplan-Meier
(n=71/ 4 explantations)
Proportion des implants in situ (%)
Durée des implants (mois)
Analyse de survie de Kaplan-Meier
(n=71/ 4 explantations)
Distribution des échecs
critères de réussite selon Jahn et d’Hoedt
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Sur les 189 implants mis en place, 9 ont être
explantés. Sur ces 9 explantations, 8 ont eu lieu
au cours des 5 premiers mois, pendant la phase
de cicatrisation. Dans 6 cas, l’explantation a été
décidée à cause d’une mobilité augmentée de
l’implant. Un implant s’est fracturé environ une
semaine après la restauration prothétique
défi nitive. Sur les 9 explantations, les implants
explantés ont pu être remplacés avec succès
dans 6 cas. Après 4 des explantations, la
probabilité de survie est restée stable, à 93 %, au
cours des 6 premiers mois suivant l’implantation.
Pour moins de 10 implants à risque,
l’interprétation des données pour l’analyse de
Kaplan-Meier a été arrêtée (Fig. 7). Dans le
groupe de sujets réduit (n = 44) évalué également
d’après les critères de réussite de Jahn et d’Hoedt,
la majeure partie des échecs était due en premier
au critère «profondeur de sondage», puis aux
critères «in situ», «bruit de percussion» et «perte
osseuse verticale» (Fig. 8).
La probabilité de réussite est restée supérieure à
90 % jusqu’au 13ème mois ; ce n’est qu’après
cette période qu’un nombre relativement élevé
d’échecs a été observé de sorte que la courbe
chute fortement pour un nombre d’implants à
risque par ailleurs en forte baisse. Pour moins de
10 implants à risque, l’interprétation des don-
nées pour l’analyse de Kaplan-Meier a été arrêtée
(Fig. 9).
Discussion
Neuf des 189 implants ont été explantés
prématurément. Étant donné qu’aucun de ces
implants, sauf un, n’avait été restauré avec une
prothèse en raison d’une durée in situ trop
courte (3,5 mois en moyenne), la restauration
prothétique nest pas débattue dans la présente
étude comme cause possible de l’explantation.
Le fait que les échecs aient eu lieu pendant la
phase de cicatrisation n’est pas nouveau et a
déjà été rapporté dans de nombreuses études.
Albrektsson et al. [4] vont même jusqu’à ne
commencer l’évaluation de la réussite d’un
implant qu’après la première année in situ, ce
qui, dans le présent projet, améliorerait
considérablement les statistiques de réussite.
Dans l’article de d’Hoedt et al. [8], la réussite
clinique de 7 systèmes d’implants couramment
groupes n explanta- in-situ éches réussites
(nombre) tions (%) selon selon
(nombre) jahn et jahn et
d‘hoedt d‘hoedt
(nombre) (%)
Tous les implants
Sous-groupe pour
l’analyse de survie
de Kaplan-Meier/
un implant par sujet
Sous-groupe pour
l’analyse de réussite
de Jahn et d’Hoerdt/
un implant par sujet
189
71
44
9
4
2
95.2
94.4
95.5 9 79.6
Tableau 2 :: Aperçu des explantations et des échecs. 189
implants chez 71 patients ont été suivis, dont 44 selon les
critères de Jan et d’Hoedt.
Figure 9 :: Probabilité de réussite par rapport aux critères
de Jahn et d’Hoedt.
Taux de réussite pour les critères Jahn d’Hoedt criteria
selon Kaplan Meier
Durée des implants (mois)
Échecs dus à une radiotransparence péri-implantaire (%)
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