Un mod`
ele simple de formation d’´
etoiles
[Exercice classique]
Un mod`
ele simple d’´
etoile consiste `
a supposer que celle-ci est constitu´
ee d’une masse M0
d’atomes d’hydrog`
ene, adoptant une configuration sph´
erique de rayon R`
a un instant donn´
e, sans
rotation et `
a l’´
equilibre hydrostatique `
a tout instant. Pendant la formation de l’´
etoile, la masse
volumique µ(r), la pression p(r), et la temp´
erature T(r)internes sont suppos´
ees ne d´
ependre que
de la distance, r, au centre de l’´
etoile (sym´
etrie sph´
erique). C’est donc une mod´
elisation unidi-
mensionnelle.
A - Structure hydrostatique de l’´
etoile
A-1 - Exprimer la masse M(r)contenue `
a l’int´
erieur d’une sph`
ere de rayon r(R) en fonc-
tion de la masse volumique µ(r).
A-2 - Exprimer le champ gravitationnel ~g(r)`
a la distance ren fonction de la masse M(r).
A-3 - Etablir l’´
equation diff´
erentielle, traduisant l’´
equilibre hydrostatique de l’´
etoile, reliant
les fonctions p,µ, et de leurs d´
eriv´
ees, `
a une distance r.
A-4 - En supposant que l’hydrog`
ene est un fluide incompressible, d´
eterminer la pression au
centre de l’´
etoile en fonction de M0et de R. En d´
eduire la temp´
erature au centre de l’´
etoile, en
assimilant l’hydrog`
ene `
a un gaz parfait, en fonction de la masse d’un atome d’hydrog`
ene mH, et
de la constante de Boltzmann k.
B - Formation de l’´
etoile
FIG. 1 – La n ´
ebuleuse d’Orion (M42) est un lieu de formation d’´
etoiles. Photo prise le 22 f´
evrier
2009 par le Hubble Space Telescope - NASA.
1
La formation de l’´
etoile est suppos´
ee progressive, couche apr`
es couche : la masse dM(r)
d’hydrog`
ene constituant chaque couche sph´
erique comprise entre les rayons ret r+ drest ap-
port´
ee de fac¸on quasi-statique et isotrope depuis l’infini.
B-1 - Calculer le travail ´
el´
ementaire fourni par le processus pour former une couche sph´
erique
`
a la distance r. En d´
eduire l’expression du travail WG, appel´
e´
energie gravitationnelle de l’´
etoile,
qu’il faut fournir pour former l’´
etoile.
B-2 - En supposant que l’hydrog`
ene est un fluide incompressible, d´
eterminer WG. En d´
eduire
l’´
energie rayonn´
ee pendant la dur´
ee du processus de formation.
B-3 - En supposant que l’hydrog`
ene n’est plus un fluide incompressible, exprimer WGsous
forme d’une int´
egrale d´
ependant de la pression `
a l’int´
erieur de l’´
etoile. En d´
eduire WG, dans l’hy-
poth`
ese o`
u l’hydrog`
ene est assimil´
e`
a un gaz parfait de temp´
erature constante et uniforme dans
l’´
etoile. Comparer ce r´
esultat avec celui de la question pr´
ec´
edente.
C - Th´
eor`
eme du Viriel
On consid`
ere un syst`
eme (Σ) born´
e et compos´
e de Nparticules, num´
erot´
ees par iJ1, NK,
de masses miplac´
ees en ~riet de vitesse ~vipar rapport `
a un r´
ef´
erentiel galil´
een. Ces particules
sont soumises `
a un potentiel d’interaction not´
eVp(~r1, . . . ,~rN). On notera < f > la moyenne
temporelle d’une grandeur f.
C-1 - Montrer que l’´
energie cin´
etique de (Σ) peut se mettre sous la forme :
Ec=
dt1
2
N
X
i=1
~rimi
d~vi
dt,
avec Φ, une fonction que l’on d´
eterminera. En d´
eduire que Φreste born´
ee, et calculer la moyenne
temporelle de /dt.
C-2 - D´
eterminer la moyenne temporelle de l’´
energie cin´
etique de (Σ), en fonction de la gran-
deur δwi=< ~ri·~
Fi>, avec ~
Fila force exerc´
ee sur la i-`
eme particule par l’ensemble des autres
particules.
C-3 - On consid`
ere que Vpest une fonction homog`
ene de degr´
eqde ses 3Nvariables.
D´
eterminer qdans le cas de l’interaction gravitationnelle, puis dans le cas d’une interaction
´
elastique entre deux particules. Etablir le th´
eor`
eme du Viriel, c’est-`
a-dire une relation entre <
Ec>,< Vp>et q.
C-4 - En appliquant le th´
eor`
eme du Viriel ;
(a) Retrouver l’expression de l’´
energie gravitationnelle de l’´
etoile.
(b) D´
eterminer `
a quelle condition la distance entre deux particules en interaction gravitationnelle
reste born´
ee.
D - Instabilit´
e thermodynamique
D-1 - En supposant que localement l’hydrog`
ene est un gaz parfait, d´
eterminer la variation de
temp´
erature δT lorsque le rayon de l’´
etoile en effondrement diminue de δR. Exprimer alors la
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2012 2
capacit´
e thermique `
a volume constant de l’´
etoile.
D-2 - On consid`
ere un syst`
eme isol´
e form´
e de deux ´
etoiles, dont le rayon est constant, d’´
energies
internes Ui, d’entropies Siet de temp´
erature Ti, avec i= 1 ou 2, respectivement pour chacune des
deux ´
etoiles. Montrer qu’`
a l’´
equilibre thermodynamique, T1=T2. En d´
eduire que cet ´
equilibre
est thermodynamiquement instable.
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2012 3
Correction
A-1 - La masse volumique s’´
ecrit
µ(r) = dM(r)
dV,
avec dV= 4 π r2dr, le volume infinit´
esimal d’une coquille d’´
epaisseur dr. On en d´
eduit
M(r)=4πZr
0
µ(r0)r02dr0.
A-2 - La r´
epartition de la masse ´
etant `
a sym´
etrie sph´
erique, l’intensit´
e du champ gravitationnel
ne peut d´
ependre que de la coordonn´
ee radiale r. De plus, le vecteur champ gravitationnel ~g(r)
appartient `
a l’intersection des plans de sym´
etrie du syst`
eme de masses que repr´
esente l’´
etoile,
c’est-`
a-dire `
a l’axe radial du point consid´
er´
e : on a donc ~g(r) = g(r)~er. Le th´
eor`
eme de Gauss
s’applique alors facilement :
I(Σ)
~g(r)·d~
Σ = 4πGM(r),
avec (Σ) une sph`
ere de rayon r. Comme d~
Σ = r2sin θdθdϕ ~er, on obtient
~g(r) = GM(r)
r2~er.
A-3 - D’apr`
es l’´
equation d’Euler, on peut ´
ecrire
µ(r)ï∂~v
t + (~v ·~
)·~vò=~
p(r) + µ(r)~g(r).
Le fluide ´
etant suppos´
e en ´
equilibre hydrostatique, le terme de gauche de cette ´
equation est nul.
On a donc
dp(r)
dr=µ(r)GM(r)
r2.
A-4 - Le fluide ´
etant incompressible, sa masse volumique reste constante et vaut 3M(r)/(4π r3).
En int´
egrant la relation obtenue `
a la question pr´
ec´
edente,
ZR
0
dp(r)
drdr=µGZR
0
4π
3µ r dr ,
c’est-`
a-dire, comme la pression est nulle `
a la surface de l’´
etoile (p(R)=0),
p(0) = 3GM2
0
8π R4.
En assimilant l’hydrog`
ene `
a un gaz parfait au centre de l’´
etoile, on a
p(0) V=N k Tc,
ou encore,
p(0) = (µ/mH)k Tc,
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2012 4
avec N, le nombre d’atomes d’hydrog`
ene, et Tc, la temp´
erature au centre de l’´
etoile. En remplac¸ant
par les expressions obtenues pr´
ec´
edemment, on obtient
Tc=GM0mH
2k R .
B-1 - A la distance r0, la couche de masse dM(r)subit la force gravitationnelle d~
F, telle que
d~
F= dM(r)~g(r0).
Le travail ´
el´
ementaire fourni par le processus d’attraction gravitationnelle, lorsque cette couche
se d´
eplace de d~r0, s’´
ecrit
δ2W= d ~
F·d~r0=GM(r)dM(r)
r02dr0.
Le travail ´
el´
ementaire pour faire venir la couche de mati`
ere depuis l’infini jusqu’`
a la distance r
est donc
δW (r) = GM(r) dM(r)Z+
r
dr0
r02=GM(r)dM(r)
r.
Pour former l’´
etoile de fac¸on quasi-statique, un processus doit, `
a chaque instant, retenir la couche
de masse dM(r)afin que son ´
energie cin´
etique reste quasi-nulle : le travail ´
el´
ementaire fourni
par ce processus doit donc ˆ
etre exactement l’oppos´
e du travail fourni par le processus d’attrac-
tion gravitationnelle. Ainsi, le travail total pour former l’´
etoile, ou ´
energie gravitationnelle, est
simplement
WG=ZR
0
δW (r) = ZR
0
GM(r)dM(r)
r.
B-2 - Si l’hydrog`
ene est suppos´
eˆ
etre un fluide incompressible alors M(r) = 4π µ r3/3 =
M0(r/R)3, ce qui implique, dM(r) = 3M0r2dr
R3. On peut int´
egrer l’expression de WG:
WG=3GM2
0
R6ZR
0
r4dr=3GM2
0
5R.
L´
energie rayonn´
ee par l’´
etoile, not´
ee Wr, est telle que Wr+WG= 0, c’est-`
a-dire,
Wr=3GM2
0
5R.
B-3 - La masse volumique n’´
etant plus constante, on a, d’apr`
es la question A-3,
WG=ZR
0
GM(r) dM(r)
r=ZR
0
dp
dr4π r3dr .
Une int´
egration par parties donne
WG=3ZR
0
p(r) 4 π r2dr .
Dans l’hypoth`
ese d’un gaz parfait de temp´
erature constante et uniforme, si l’on remplace p(r)par
N k T/V , comme dans la question A-4, on trouve
WG=3M0k T
mH
.
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