Une étude économétrique de l’impact des dépenses
publiques et des prélèvements fiscaux sur l’activité
économique au Québec et au Canada
Louis Phaneuf*, Étienne Wasmer†
Résumé / Abstract
Quel est l’impact des politiques des gouvernements sur l’activité économique au Québec et au
Canada ? Les taxes ont-elles un effet négatif par les distorsions qu’elles induisent ? Les dépenses
stimulent-elles l’activité ? Le bilan est-il neutre, positif ou négatif d’un point de vue
macroéconomique ? Nous proposons ici d’adresser ces questions, de clarifier les mérites
respectifs des diverses approches empiriques et de proposer une série de réponses dans le
contexte du Québec et du Canada. Nous mesurons en particulier l’impact quantitatif des
dépenses publiques et des prélèvements fiscaux sur l’activité économique dans ces deux zones
géographiques. Pour cela, nous utilisons une approche économétrique de type vecteurs-
autorégressifs qui peut être qualifiée de « semi-structurelle » (SVAR). Pour la première fois,
nous appliquons ce type d’approche à l’économie québécoise en raison de la disponibilité récente
de données trimestrielles se rapportant à certains agrégats nécessaires à la réalisation d’une telle
étude.
Nos principaux résultats sont les suivants : 1) les chocs fiscaux et les chocs de dépenses sont
relativement persistants, surtout en ce qui concerne les dépenses; 2) de tous les chocs étudiés, les
chocs d’activité sont les plus persistants; 3) les dépenses publiques influent sur l’activité
économique à court terme, mais modestement; 4) les effets distorsifs des taxes réduisent
l’activité économique; 5) lorsque les effets cumulés des mécanismes 3) et 4) se propagent dans le
temps, les effets négatifs des taxes semblent l’emporter après quelques années. Quant aux deux
autres résultats dont la robustesse reste à vérifier mais qui ouvrent des perspectives
intéressantes : 6) les multiplicateurs de dépense au niveau fédéral sembleraient inférieurs par
rapport à ceux au niveau provincial, et 7) les effets distorsifs des taxes y seraient plus forts.
Mots clés : activité économique, dépenses budgétaires, prélèvements
fiscaux, effets distorsifs des taxes, SVAR
* UQAM et CIRPÉE, département de sciences économiques, Université du Québec à Montréal, case postale 8888,
succursale Centre-ville, Montréal (Québec) H3C 3P8, Canada, courriel : phaneuf.louis@uqam.ca
† UQAM et CIRPÉE.