Date : 20/09/2013 Pays : FRANCE Page(s) : 5 Périodicité : Quotidien Surface : 35 % > Cliquez ici pour voir la page de l'article Le géant du Web envisage d'abandonner les cookies sur son navigateur Internet, ce qui compliquerait la tâche des annonceurs Google crée la panique au sein des régies publicitaires Publicité en ligne Annonceurs, régies Internet et sociétés déve-loppant des technologies publicitaires sont dans l'incertitude : en indiquant son souhait de changer la manière dont ses partenaires stockent les données de navigation des internautes, Google est à nouveau accusé de vouloir mettre ses services en avant. Est-ce une vraie bombe qu'a amorcée USA Today en début de semaine ? Le quotidien américain expliquait que les cookies déposés par des services tiers (par exemple, des régies publicitaires ou des sites d'e-commerce) sur le navigateur Google Chrome des internautes pourraient bientôt être bannis par le géant du Web. Les conséquences d'une telle décision peuvent être mal vécues par les autres acteurs de l'Internet. Si Google décide d'abandonner les cookies et de développer son propre système de tracking, qui pourrait voir le jour sous la forme d'un identifiant unique, les sociétés dont les modèles économiques se basent sur les cookies devront alors changer la manière dont elles recueillent ces données, qui permettent de cibler des publicités. Selon Stat-Counter, Google Chrome détient près de 43 % de parts de marché des navigateurs Web. Il est donc impossible pour les acteurs concernés de passer à côté, d'autant que le marché de la publicité Web pèse 90 milliards d'euros dans le monde, dont 2,7 milliards nets en France. Pour le président du Syndicat des régies Internet, Eric Aderdor, « les régies publicitaires sont naturellement inquiètes dès lors qu'un sujet relatif à Google surgit. Google doit comprendre qu'il est difficile pour elles de se passer de ses services et qu'il doit conserver une certaine neutralité au sein de l'écosystème. Ces changements s'opéreront forcément au profit des propres services de Google, comme cela a été le cas par le passé dans le secteur des voyages et des comparateurs de prix ». Sur le sujet, les avis divergent : « Google n'est pas fou et n'a aucun intérêt à se mettre les acteurs de la publicité en ligne à dos, qui lui achètent du trafic », assure le dirigeant d'Ad4Screen, Jérôme Stioui, une société spécialisée dans la publicité mobile. La multinationale a quant à elle confirmé que des améliorations technologiques en la matière seraient principalement destinées à améliorer la sécurité des navigations et conserveront la viabilité économique du Web. « Les acteurs sont embêtés de devoir gérer un système dont ils ne connaissent pas encore les tenants et aboutissants techniques, mais le plus important est que Google leur laisse un laps de temps important pour migrer les données de navigation des internautes jusque-là stockées dans les cookies vers ce nouveau système », poursuit-il. Malgré l'alerte générale décrétée dans les régies publicitaires suite à cette annonce, il est finalement possible que la mise en place d'un tel système soit bénéfique à l'écosystème, « car si Google met en place un identifiant unique sur Chrome, qui est un navigateur disponible sur beaucoup de terminaux, il sera alors possible de faire du reciblage publicitaire cross-plateformes », c'est-à-dire que les informations de navigation d'un internaute sur son PC pourront être réutilisées pour lui proposer des publicités ciblées sur son mobile, ou sa tablette. Mais la réalité est telle qu'il est encore impossible de s'avancer sur les dispositifs que le géant du Web souhaite mettre en place. Ce changement de politique s'ancre dans une actualité réglementaire chargée quant à la protection de la vie privée. Une telle migration de système pourrait rassurer les régulateurs pendant un temps et laisser une longueur d'avance à Google. « Si, en revanche, Google met en place un protocole propriétaire fermé, la société s'expose alors à un risque d'abus de CD7F78EF5FB06209A0FC05736006E5DB2A16042DD153351AD7E214A AD4Screen Tous droits de reproduction réservés Date : 20/09/2013 Pays : FRANCE Page(s) : 5 Périodicité : Quotidien Surface : 35 % position dominante. A l'inverse, si le service est ouvert et gratuit, ce n'est qu'une étape technique pas tant insurmontable à franchir pour ces acteurs. » En juin, Apple a lui aussi changé les caractéristiques techniques de son identifiant unique sur les terminaux de ses clients, en réponse aux réglementations sur la vie privée. « Les conséquences n'ont absolument pas été dramatiques », rappelle Jérôme Stioui. @indixit Hugo Sedouramane AD4Screen Tous droits de reproduction réservés