
Document de travail du CEPII   
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2.  Commerce extérieur : changement de régime 
Dans  la  décennie  1990  et  jusqu’au  milieu  des  années  2000,  l’expansion  du  commerce 
extérieur  de  la  Chine  reflète  le  rôle  central  qu’elle  prend  dans  la  mondialisation. La crise 
globale  qui  a  éclaté  en  2007-2008,  suivie  du  ralentissement  de  la  croissance  dans  les 
économies développées, mis un frein à cette dynamique. Par-delà les changements dans 
l’environnement international, que l’on peut considérer comme cycliques, des changements 
structurels internes à la Chine lui imposent une remise en question du modèle qui a régi ses 
échanges extérieurs pendant deux décennies (Gaulier et alii, 2010). 
2.1.  La Chine au cœur de la mondialisation dans les années 2000 : une brève revue 
de la littérature 
La Chine a connu une spectaculaire ascension dans le commerce international depuis 20 
ans.  Exportations  et  importations  confondues,  elle  est  devenue  en  2013,  la  première 
puissance commerciale (OMC, 2014). Elle s’impose aujourd’hui comme le 1er exportateur et 
le 2ème importateur, avec des parts respectives de 12% et 10% des échanges mondiaux en 
2013.  
Il  existe  une  abondante  littérature  sur  l’évolution  et  les  caractéristiques  du  commerce 
extérieur  de  la  Chine  jusqu’au  milieu  des  années  2000 1.  Elle  explique  l’extraordinaire 
progression des parts de marché de la Chine dans le monde par un certain nombre de 
caractéristiques sous-jacentes. 
Les performances chinoises à l’exportation s’appuient sur une forte compétitivité-prix liée aux 
bas coûts salariaux, à la dynamique démographique (la population d’âge actif a augmenté de 
350 millions de personnes entre 1980 et 2005) et à la qualité de sa main d’œuvre, ainsi qu’à 
sa politique de change visant à contenir l’appréciation du Yuan. Jusqu’au milieu des années 
2000, les exportations de la Chine exercent une pression à la baisse sur les prix mondiaux 
des produits manufacturés. Elles restent encore concentrées dans le bas de l’échelle  de 
prix/qualité (Amiti & Freund, 2010 ; Lemoine, 2010 ; Fu et alii, 2012). 
La progression de la Chine sur le marché mondial résulte aussi de sa capacité à acquérir 
des  spécialisations  dans  des  industries  nouvelles  (essentiellement  les  produits 
électroniques).  Ainsi,  la  rapide  montée  en  gamme  technologique  des  exportations  de  la 
Chine  confère  à  ces  dernières  un  degré  exceptionnel  de  sophistication  (Rodrik,  2006 ; 
Hausmann et alii, 2007 ; Jarreau & Poncet, 2011) et de complexité, (Hidalgo et alii, 2007 ; 
Poncet & Waldemar, 2012) au regard du PIB par tête du pays. Les exportations chinoises 
ont  une  structure  par  produits  qui  présentent  une  forte  similarité  avec  celle  des  pays 
industrialisés même si elles en diffèrent radicalement par leur positionnement dans le bas de 
gamme de prix/qualité (Schott, 2006 ; Fontagné et alii, 2007 ; Wang & Wei, 2008 ; Xu, 2010). 
                                                
1 Feenstra et Wei (2010) rassemblent un grand nombre des principaux travaux sur ce sujet.