La Moelle Épinière Potentiel D’action Monophasique ²LYCEE TAIBA/I.C.S. DE MBORO tél : 955 77 81 – 955 40 37 - bp : 35 - site web : www.lmboro.has.it-e-mail : [email protected] Thème I: ORGANISATION DU SYSTHEME NERVEUX CEREBRO-SPINAL DES VERTEBRES * * * Thème II : LE TISSU NERVEUX : ORGANISATION ET PROPRIETE * * * Thème III : RÔLE DU SYSTHEME NERVEUX DANS LE COMPORTEMENT MOTEUR D’UN ANIMAL * * * Session : 2007 / 2008 2 THEME I- ORGANISATION DU SYSTHEME NERVEUX CEREBRO-SPINAL DES VERTEBRES INTRODUCTION L’étude anatomique permet de diviser le système nerveux en deux parties : - Les centres nerveux ou système nerveux central ou névraxe constitué de l’encéphale et de la moelle épinière : on parle de système nerveux cérébrospinal ; - Les nerfs ou système nerveux périphérique qui forment un vaste réseau dont les ramifications atteignent les moindres recoins des tissus de l’organisme doués d’une sensibilité et qui présentent par endroit des nœuds ou ganglions. On distingue 12 paires de nerfs crâniens et 33 paires de nerfs rachidiens Et du point de vue physiologique, le système nerveux se divise en : - Système nerveux de la vie de relation formé par les centres nerveux d’où partent les nerfs céphaliques et rachidiens qui innervent les muscles forts de l’organisme (muscles striés squelettiques) ; - Système nerveux de la vie de nutrition ou système nerveux végétatif ou système nerveux sympathique, formé par les portions du névraxe d’où partent les nerfs qui contrôlent la plupart des fonctions automatiques et inconscientes de l’organisme. Il est constitué de deux système antagoniques : le système orthosympathique et le système parasympathique qui gouvernent ainsi les muscles lisses du corps et qui innervent le coeur. I- ORGANISATION MOUTON I-1- Morphologie externe DE L’ENCEPHALE : EXEMPLE CHEZ LE I-1-1- Face dorsale (face supérieure ou postérieure) De l’avant vers l’arrière on observe : a- le cerveau : formé de deux masses appelées hémisphères cérébrales séparées par le sillon inter hémisphérique. Celles-ci ont des surfaces qui présentent un aspect plissé du fait qu’elles sont parcourues de sillons délimitant des circonvolutions cérébrales. b- le cervelet : Situé en avant du cerveau, il est formé d’un lobe médian ou vermis médian qui sépare deux autres lobes appelés hémisphères cérébelleux dont les circonvolutions sont plus fines que celles du cerveau. c- Le bulbe rachidien : Il est rattaché en parti au cerveau et se poursuit par la moelle épinière. I-1-2- Face ventrale (face inférieure ou antérieure) L’observation montre qu’elle est formée de l’avant vers l’arrière par : - Les lobes olfactifs point de départ des nerfs olfactifs ; 3 - Deux nerfs optiques formant un chiasma ou chiasma optique ; - La cicatrice de l’hypophyse ; - l’hypothalamus qui relie l’hypophyse à l’encéphale par un pédoncule ; - Les pédoncules cérébraux qui sont de gros cordons blancs qui s’engagent dans un anneau transversale ou protubérance annulaire (ou pont de varole) ; - Le bulbe rachidien qui prolonge les pédoncules cérébraux. Remarque : Les pédoncules cérébraux, le pont de varole et le bulbe rachidien forment le tronc ou axe cérébral d’où se partent les 12 paires de nerfs crâniens. I-2- Etude de coupes I-2-1- Coupe longitudinale (par le sillon inter hémisphérique, milieu des couches optiques, milieu du cerveau) L’observation d’une coupe longitudinale de l’encéphale de mouton permet de distinguer cinq principales parties : a- Le cerveau antérieur ou télencéphale : Il comprend les hémisphères cérébraux qui cachent des lames blanches, le corps calleux et le trigone, qui les unissent. Entre les deux lames s’étend une cloison transparente qui sépare la cavité en deux ventricules : le ventricule latéral droit et le ventricule latéral gauche. Au fond de chaque ventricule rempli du liquide céphalorachidien, se trouve une masse, le corps strié. b- Le cerveau intermédiaire ou diencéphale : Une légère incision en bas du trigone montre une cavité appelée troisième ventricule. Les parois de ces trois cavités (1er, 2ième et 3ième) sont formées de couches optiques ou thalamus. L’épiphyse est rattaché au plafond du 3ième ventricule et est relié à l’hypothalamus qui se trouve sur les planchés. Le 3ième ventricule communique avec les deux ventricules latéraux par le trou de Monro. Ces deux couches optiques sont reliées par la commissure grise. C - Le cerveau moyen ou Mésencéphale : A ce niveau le 3ième ventricule se rétrécit et forme l’aqueduc de sylvius. Ce dernier est limité dorsalement par les tubercules quadrijumeaux ou couches optiques et ventralement par les pédoncules cérébraux. D- Le cerveau postérieur ou Métencéphale :A ce niveau, nous constatons que le 4ième ventricule fait suit à l’aqueduc de Sylvius antérieurement (ventrale) et postérieurement (dorsale) par le cervelet qui est formé d’une substance grise externe ou écorce cérébelleux et d’une substance blanche interne ou arbre de vie. Le cervelet est relié à l’encéphale par trois paires de cordons blancs ou pont de varole. E- L’arrière cerveau ou Myélencéphale: Il est formé par le bulbe rachidien qui est la racine de la moelle épinière et qui présente une cavité ou 4ième ventricule qui se prolonge par le canal de l’épendyme dans cette dernière (la moelle épinière). I-2-2- Coupe transversale (au niveau du diencéphale : thalamus chiasma) 4 Celle-ci permet d’observer la position des ventricules et des différentes parties de l’encéphale qui sont toutes remplies par le liquide céphalorachidien ou liquide cérébrospinal. Cette coupe permet de constater aussi que le cerveau est formé d’une substance grise externe ou matière grise et d’une substance blanche interne : on dit que le cerveau présente une dualité structurale. II- ORGANISATION DE LA MOELLE EPINIERE ET DES NERFS II-1- Morphologie externe : La moelle épinière est un long cordon blanc nacré logé dans le centre du canal rachidien, dans la colonne vertébrale et elle est de forme cylindrique. II-2- Etude de coupe transversale de la moelle épinière (avec racines des nerfs rachidiens) Une coupe transversale nous permet d’observer : a- Un creux ou sillon dorsal ou postérieur étroit et prononcé (profond) au niveau de sa face dorsale et un creux ou sillon ventral ou antérieur large et peu profond au niveau de sa face ventrale ; b- Une dualité structurale contraire à celle de l’encéphale avec : - Une substance blanche externe formant les cordons postérieurs, latéraux et antérieurs ; - Une substance grise interne formant les cornes postérieures, corne intermédiaire et antérieures. c- Des excroissances latérales qui correspondent à des racines postérieures longues, fines et munies chacune d’un ganglion spinal et des racines antérieures plus court et plus large dépourvues de ganglion spinal. De part et d’autres du canal de l’épendyme (trou central de la moelle épinière rempli de liquide céphalorachidien), une racine postérieure et une racine antérieure s’unissent pour former un nerf rachidien. REMARQUES 1- les protections du système nerveux : Le système nerveux est protégé par : a- les os : Ils s’agissent des quatre os qui forment la boite crânienne pour l’encéphale et des vertèbres (32 à 33) de la colonne vertébrale pour la moelle épinière ; b- Les membranes ou méninges : - La dure-mère : de nature fibreuse, collée aux os, elle est la plus externe et a un rôle purement protectrice ; - L’arachnoïde : elle est de nature feuilleté et présente des lacunes remplies par le liquide céphalorachidien qui présente la même composition chimique que le plasma ; elle joue donc en même temps un rôle nourricier et de suspenseur hydraulique (rôle de défense) ; 5 - La pie-mère : la plus interne, C’est une fine membrane très vascularisée (avec beaucoup de vaisseaux sanguins) qui assure essentiellement la nutrition du cerveau et de la moelle épinière. 2- Les caractéristiques évolutives de l’encéphale des vertébrés actuels : Nous notons une unité de plan d’organisation de l’encéphale chez tous les vertébrés qui vient de ce qu’il se développe de la même manière. Car l’encéphale se forme à partir d’un tube (tube neural) dont la partie antérieure présente d’abord trois (3) puis cinq (5) vésicules qui correspondent aux cinq principales parties de l’encéphale (Té – Di – Mes – Met – My). Mais il existe un développement variable des différentes parties allant des poissons aux mammifères les plus évolués. Ainsi nous notons : -L’existence puis le développement progressif de l’écorce cérébral qui joue un rôle important dans le processus de l’apprentissage et de la mémorisation ; -La présence d’interconnections transversales (trigone et corps calleux) qui favorisent une coordination plus étroite dans le fonctionnement des hémisphères cérébrales ; -Le phénomène de la cérébralisation ou prédominance de plus en plus des hémisphères cérébraux sur le reste de l’encéphale et le processus de l’encéphalisation ou prédominance de l’encéphale sur la moelle épinière. CONCLUSION Tous ces faits (Le développement du cortex, l’existence d’interconnections transversales, la cérébralisation et l’encéphalisation …), ont permis aux vertébrés supérieur le développement de quelques sens tels que : la vision, l’audition etc. mais aussi la sensibilité consciente, la motricité volontaire plus précise, l’intelligence … 6 THEME II – LEÇON 1 - ORGANISATION DU TISSU NERVEUX I- ETUDE D’UN CENTRE NERVEUX : LA MOELLE EPINIERE : I-1- Observation microscopique de la substance grise : Elle permet de distinguer la présence les éléments schématisés sur la figure …… appelés cellules nerveuses ou neurones qui présentent : - Un corps cellulaire de forme polyédrique (ou étoilées) appelé péricaryon ou soma contenant un gros noyau central muni d’un nucléole ; - Des prolongements courts, souvent ramifiés et de diamètre irrégulier ou dendrites, aux différents angles ; - Un prolongement long et unique ou axone ou cylindraxe à diamètre constant ; - Des corps de Nissl (grâce au microscope électronique) qui sont des réseaux ou condensations d’ergastoplasmes, absents uniquement dans l’axone, des faisceaux de microtubules, de microfilaments ou neurofibrilles, et de nombreuses mitochondries. L’observation microscopique de la substance grise permet aussi de mettre en évidence de nombreux noyaux appartenant aux cellules de la névroglie. I-2 Observation microscopique de la substance blanche : Elle permet de constater que la substance blanche contient des éléments fibreux de diamètre varié et séparés longitudinalement ou fibres nerveuses dont certaines sont entourées d’une gaine de myéline. Ces fibres montrent par endroit des zones de constriction ou étranglements ou nœud de Ranvier espacés d’environ d’un (1) mm. La coupe longitudinale d’un nerf permet de constater que les fibres nerveuses parallèles présentent chacune une gaine de nature cytoplasmique possédant un noyau par nœud, au tour de l’axone, appelé gaine de Schwann ou cellule de Schwann. Celle-ci est interne au niveau des fibres myélinisées. Remarque : 1- la myélinisation : Elle se réalise grâce à deux processus : a- L’enveloppe vide ou membrane des cellules de Schwann s’enroulent en spirale au tour de l’axone et forme la myéline ; b- Les prolongements des cellules gliales s’enroulent au tour de plusieurs axones et forment des gaines de myéline dans la substance blanche. Ces processus se poursuivent encore chez l’enfant jusqu’à 4 ans environ. 2- La névroglie : Grâce à l’observation de coupes de centres nerveux, on a mis en évidences entre les cellules nerveuses et les fibres, un tissu jouant un rôle de soutien et / ou de nutrition en entrant en relation avec les vaisseaux sanguins : c’est la névroglie formée de cellules gliales. 7 II- STRUCTURE HISTOLOGIQUE D’UN NERF - Un fragment de nerfs dilacéré révèle à l’observation des fibres nerveuses semblables à celles de la substance blanche ; - Une coupe transversale d’un nerf (exemple nerf rachidien) montre des faisceaux de fibres nerveuses entourés d’une gaine conjonctive ou périnèvre. Ces faisceaux sont séparés par du tissu conjonctif dans lequel on aperçoit des vaisseaux sanguins. Le nerf est entouré extérieurement d’une gaine conjonctive ou épinèvre. III- LA NOTION DE NEURONE : Des expériences basées sur des méthodes directes ou indirectes, ont permis d’établir la relation qui existe entre corps cellulaire et fibre nerveuse : III-1- Méthodes indirectes : III-1-1Expérience de dégénérescence nerveuse (dégénérescence Wallérienne) : Une fibre nerveuse est sectionnée en deux parties, les résultats suivants sont constatés : dégénérescence de la portion périphérique (plus éloigné du corps cellulaire) tandis que, la portion dite centrale en relation avec la substance grise, s’accroît et régénère les parties dégénérées. III-1-2- Des observations cliniques, chez une personne atteinte de la poliomyélite, on a montré que la destruction par le virus poliomyélitique des corps cellulaires des cellules multipolaires de la substance grise entraîne une dégénérescence des fibres correspondantes. Conclusion : De cette expérience et de cette observation et grâce aux résultats de l’expérience de la Mérotomie, vue en classe de première, on en déduit que les cylindraxes des fibres nerveuses sont donc des prolongements des corps cellulaires de la substance grise (elles ont donc leur noyau dans le soma). III-2- Méthodes directes ; III-2-1- L’observation microscopique révèle la continuité entre l’axone d’un corps cellulaire et le cylindraxe d’une fibre nerveuse. III-2-2- L’étude du développement embryonnaire du système nerveux a permis de suivre progressivement une cellule nerveuse qui passe de cellule banale arrondie à une cellule losangique avec un long prolongement en passant par un stade de cône. Conclusion : Ces résultats attestent que les corps cellulaires caractéristiques de la substance gris et les cylindraxes des fibres nerveuses caractéristiques de la substance blanche et des nerfs, sont des structures continues d’une même cellule nerveuse ou neurone. III-3- Définition d’un neurone : Le neurone est l’unité cellulaire du tissu nerveux formée d’un corps cellulaire qui renferme des organites et un gros noyau et qui présente un ou des dendrites et un axone unique ou cylindraxe doté de collatérales et une arborisation terminale. 8 III-4- Les différents formes de neurones : En fonction de leur forme qui dépend de leur localisation et qui est en rapport avec leur fonction nous distinguons : Types de Neurones Neurones Neurones Neurones Neurones neurones multipolaires bipolaires pyramidaux de Purkinje (à axone très iridié) unipolaires (cellules en T) Localisation Substance grise médullaire La rétine (couches photosensibles de l’œil) Cortex cérébral (substance grise) Cerveau Ganglions spinaux III-5- Caractéristique du neurone : Le neurone est une cellule hautement différentiée qui a perdu toute possibilité de se diviser dans les conditions physiologiques. Ainsi le nombre de neurones est déterminé avant la naissance et il diminue avec l’âge. Mais la perte de neurones qui occasionne des fuites de mémoires chez les vieilles personnes, est corrigée par la cicatrisation gliale ou multiplication des cellules de la névroglie qui assurent ainsi des interconnections entre neurones en remplacement de ceux détruits. Le neurone est très sensible au manque d’oxygène c’est ainsi qu’une anoxie (manque d’O2) d’environ trois minutes peut entraîner des lésions nerveuses irréversibles d’où l’intérêt d’une très rapide réanimation suite à un accident. Il est aussi sensible au manque de nutriments (acides aminés, glucose, acides gras, vitamines), aux drogues (alcool, nicotine, excitant et calmants divers) qui modifient son fonctionnement et aux variations du pH (alcalin ou acide). CONCLUSION : Le système nerveux est donc formé par des centres et des nerfs. Les centres sont constitués d’une substance blanche et d’une substance grise correspondantes au différentes parties du neurones : corps cellulaires (substance grise) et fibres myéliniques (substance blanche). Entre les neurones se trouvent les cellules de la névroglie (cellules gliales) et des vaisseaux sanguins. L’ensemble (neurones, cellules gliales, le tissu conjonctif et vaisseaux sanguins) forme ainsi le tissu nerveux. 9 THEME II – LEÇON 2 LES PROPRIETES SYSTEME NERVEUX I- PROPRIETES I-1- Excitabilité : I-1-1- Mise en évidence : On utilise une grenouille décérébrée (encéphale détruite) et démédullée ou spinale (moelle épinière détruite). Ensuite on dégage puis on sectionne le nerf sciatique, l’extrémité distale ou périphérique (liée au pied) est laissée intacte et on pince le nerf. * Résultat : Le pied relié à cette extrémité du nerf réagit (contraction du muscle). * Conclusion : Le nerf est donc excitable puis qu’il réagit au pincement qui correspond à une excitation et il est capable aussi de transmettre l’excitation aux muscles. I-1-2- Différents types d’excitants (stimuli) : Malgré leur diversité, les excitants ou stimuli (stimulus) peuvent être classés en quatre (4) grands groupes: Types d’excitants Exemples Excitants mécaniques Pincement, choc Excitants thermiques Glaçon, chaleur Excitants chimiques Acides et bases dilués Excitants électriques et Décharges électroniques électriques Remarque : Les excitants électriques sont à l’heure actuelle les plus utilisées car ils présentent les avantages de ne pas léser le nerf et d’être très contrôlables (intensité et fréquence des stimulations facilement modulables). I-1-3- Conditions d’excitabilité (seuil, rhéobase, temps utile, chronaxie période réfractaire): Figure : Utilisons des stimulateurs simples. Ces derniers sont des circuits électriques comprenant une pile, un interrupteur et un excitateur sur lequel le nerf à exciter est chargé. Lorsqu’on ferme le circuit en abaissant la manette de l’interrupteur, on observe un battement de la patte de la grenouille. Si le circuit reste fermé le battement cesse malgré la circulation continue du courant. On observe à nouveau un retrait de la patte qu’à l’ouverture. * Conclusion : Ce n’est donc pas le passage du courant qui est responsable de l’excitation mais c’est plutôt la brusque variation de tension pendant la fermeture et l’ouverture du circuit. I-2-4- Recherche du seuil d’excitation : Une stimulation suffisante permet d’obtenir une réponse qui se traduit par une réaction. Pour déterminer les conditions d’obtention de cette réponse ; fixons le 10 temps de passage du courant à une valeur suffisamment longue. On fait ensuite varier la tension en partant de zéro. Aucune réponse n’est obtenue au début. On continue d’augmenter la tension progressivement, et pour une certaine valeur de celle-ci on a enfin une réponse. Cette intensité minimale en dessous de laquelle un nerf n’est pas excitable quel que soit le temps de stimulation s’appelle rhéobase. Le temps nécessaire pour obtenir une réponse avec cette intensité rhéobasique correspond au temps utile. Dans un deuxième temps, on fixe l’intensité à une valeur supérieure à la rhéobase ou seuil. On fait varier la durée en commençant par le temps le plus court. La valeur de la durée pour laquelle on obtient une réponse est notée. La même expérience est répétée un certain nombre de fois mais en fixant l’intensité à une valeur toujours supérieure à la rhéobase. A partir des différents points obtenus on réalise la courbe d’excitabilité encore appelée courbe intensité – temps. C’est une hyperbole qui présentent un seuil : seuil d’excitabilité. Exercice : A partir du tableau ci-dessous tracer la courbe d’excitabilité du nerf I = f (t). Temps (ms) I (mV) 0,3 0,6 0,9 1,2 1,5 1,8 2,1 2,4 3,3 2,0 1,5 1,2 1,1 1,0 1,0 1,0 * Interpréter les résultats. * Tracée de la courbe d’excitabilité : Intensités (mV) Echelle : 3,5 3 5 2,5 2 1,5 1 0,5 Temps (s) 0 0,75 1,5 2,25 Graphique de la courbe d'excitabilité 3 * Interprétation L’intensité de la stimulation est inversement proportionnelle au temps. Tous les points situés dans la concavité de la courbe correspondent à des stimulations efficaces ou supraliminaires tandis que les points situés à l’extérieur correspondent à des stimulations inefficaces ou infraliminaires. En doublant la 11 rhéobase ce temps nécessaire pour obtenir une réponse s’appelle la chronaxie. Elle est d’autant plus courte que le nerf est excitable à l’instar de la rhéobase. Remarque : Dans certains cas, deux stimulations successives infraliminaires donnent une réponse. Tout se passe comme si les excitants ajoutent leurs effets pour entraîner une réponse. On parle alors d’une sommation des deux excitations. Celle-ci peut être temporaire (stimulation appliquées successivement) ou spatiale (stimulations appliquées en même temps à des endroits différents). I-2- Conductibilité : I-2-1- Mise en évidence : * Expérience : On pince le nerf d’une préparation nerf sciatique – muscle gastrocnémien. On observe une réaction du muscle (réponse par une contraction). Il a transmis l’excitation au muscle. * Conclusion : le nerf est donc conducteur. I-2-2- Conditions de conductibilité (Intégrité du nerf ou fibre, humidité, oxygénation, température normale, évoquer de manière brève la notion d’influx nerveux) Le nerf ne conduit pas une excitation si : - Il est écrasé ou sectionné ; - Il séjourne dans un milieu pauvre en oxygène ou dans de l’éther (anesthésiant) ; - Il est refroidi à une température très basse. Ce faisant, on en déduit que l’influx nerveux n’est guère du courant électrique mais plutôt un phénomène biologique où le nerf a une participation active. II- PHENOMENES ELECTRIQUES ET IONIQUES EN RAPPORT AVEC L’INFLUX NERVEUX II-1- Principe de fonctionnement de l’oscillographe : C’est un appareil qui permet de visualiser les effets de l’excitation. Il est formé d’un tube cathodique à fond fluorescent. Un filament (la cathode) chauffé par du courant électrique produit un faisceau d’électrons qui est attiré par l’anode. Les électrons traversent l’anode et vont bombarder l’écran fluorescent le rendant lumineux au point de contact ou spot. Avant son arrivée sur l’écran, le faisceau passe entre deux systèmes de plaques métalliques. Les deux (2) Premières plaques disposées verticalement sont reliées à un condensateur qui se charge et se décharge alternativement. Ces plaques impriment alors au faisceau un balayage horizontal. Les plaques horizontales situées juste après sont reliées aux électrodes réceptrices. La plaque inférieure est reliée à la première électrode réceptrice alors la plaque supérieure est reliée à la seconde électrode réceptrice. 12 La déviation du spot au niveau de ces plaques est due à la modification électrique du nerf. L’oscilloscope est relié à un amplificateur et à un système d’appareils annexes appelés modules (A1, A2 et B) permettant de contrôler la tension, la fréquence et la durée de stimulation. Ces modules sont reliés aux électrodes excitatrices. Le nerf est placé sur des électrodes excitatrices des modules de stimulation et sur les électrodes réceptrices de l’oscilloscope. II-2 Mise en évidence des phénomènes électriques : II-2-1- Potentiel de repos : * Expérience : L’appareil qui permet de mesurer la différence de potentiel ou ddp ; le galvanomètre est relié à deux électrodes : l’électrode (a) est posée à la surface et l’électrode (b) à la section ou à l’intérieur du nerf. Automatiquement on constate une déviation de l’aiguille du galvanomètre. * Interprétation : Il existe une différence de potentiel ou ddp entre ces deux (2) électrodes (a) et (b). * Conclusion : Entre la surface et l’intérieur du nerf il y’a un ddp : c’est le potentiel de repos (PR) dont la valeur varie en fonction des nerfs et est de l’ordre de –30 à -70mv. Cette ddp révèle une différence de charges entre l’extérieur (chargé positivement) et l’intérieur (chargé négativement) du nerf. Cette ddp est enregistrée sur un nerf évidé. Le potentiel de repos est donc un phénomène électrique membranaire ; c’est pourquoi on l’appelle encore potentiel de membrane (PM). Remarques : 1- Si toutes les électrodes sont posées à la surface du nerf, on ne note pas une déviation du spot donc il n’y a point de ddp, alors on en déduit que tous les points de la surface du nerf sont équipotentiels c’est-à-dire sont au même potentiel (charges positives externes et charges négatives internes). 2- Cette différence de potentiel (différence de charge entre l’intérieur et l’extérieur) s’observe chez toutes les cellules vivantes. II-2-2- Potentiel d’action : a- Potentiel diphasique : * Expérience : Le galvanomètre nous permet de détecter le potentiel d’action (PA) mais l’oscilloscope est utilisé pour le visualiser sur l’écran fluorescent. Avec le même dispositif expérimental utilisé avec le potentiel de repos (PR), on charge un nerf sciatique de grenouille sur les électrodes excitatrices, fixé sur la cuve à Plexiglas. On envoie ensuite une excitation supraliminaire. On observe sur l’écran une double déviation du spot qui décrit une courbe à deux sommets inversés : la courbe (bi) diphasique. Celle-ci est précédée d’un enregistrement appelé artéfact de stimulation (la nature est caractéristique du type d’appareil utilisé). 13 * Analyse des phénomènes électriques du potentiel diphasique : Ce PA ou onde diphasique comporte les événements suivants : 1 : Artéfact de stimulation synchrone du moment où l’on porte la stimulation ; - 1 – 2 : Temps de latence (= Temps mis par l’influx nerveux pour parcourir la distance entre E ou électrode excitatrice et R ou électrode réceptrice). - 2 – 3 : Dépolarisation au niveau de la première électrode réceptrice ; - 3 – 4 : Repolarisation : charges positives externes et charges négatives internes - 4 – 5 : Le même phénomène de dépolarisation se passant en 2 – 3 mais de façon inverse. - 5 – 6 : Repolarisation : charges positives externes et charges négatives internes - A partir de 6 on a un retour aux conditions initiales (rétablissement de l’état de repos). b- Potentiel monophasique : * Expérience : On utilise le même dispositif avec le PA diphasique, mais la deuxième (2ième) électrode réceptrice est fixée à l’intérieur du nerf ou à un potentiel fixe (électrode de référence). * Résultat : on enregistre une courbe à un seul sommet : la courbe monophasique. De même que si la deuxième (2ième) électrode est fonctionnelle mais placée sur une zone non fonctionnelle du nerf (nerf écrasé, nerf anesthésié etc.). * Interprétation des phénomènes électriques du potentiel monophasique : Le potentiel d’action monophasique comporte également : - 1 : Artéfact de stimulation synchrone du moment où l’on porte la stimulation ; - 1 – 2 : Temps de latence ; - 2 – 3 : dépolarisation ; - 3 – 4 : Repolarisation ; - 5 : Hyperpolarisation ; - Au-delà de 5 : Rétablissement de l’état initial de la fibre au repos. II-3- Interprétation ionique du potentiel de repos et du potentiel d’action : II-3-1- Cas du potentiel de repos (PR) : Une étude pratiquée sur des fibres géantes de calmar a permis d’obtenir les résultats consignés dans le tableau suivant : Cations K+ Na+ Milieu intracellulaire 155 milliosmoles / l 12 milliosmoles / l 14 Liquide interstitiel 5 milliosmoles / l 145 milliosmoles / l Concentration en 103 mol/l Types d’ions Cytoplasme Milieu extracellulaire K+ 400 20 + Na 50 440 Eau de mer 10 460 * Interprétation : La répartition des ions est très inégale de part et d’autres de la membrane de l’axone : Na+ est très peu abondant dans le milieu intracellulaire, K+ au contraire y est 20 fois plus concentré que dans le milieu extracellulaire. En raison de la différence de concentration les ions K+ ont tendance à diffuser de l’intérieur vers l’extérieur de la cellule, alors que les ions Na + ont tendance à pénétrer dans la cellule. Le transport de ces ions est assuré par les protéines membranaires (d’après l’interprétation de la mosaïque fluide de la membrane plasmique) qui sont de deux (2) types, des canaux et des pompes » à ions : - Le canal de fuite de K+ouvert en permanence, permettant une diffusion passive des ion K+ ; - Le canal d’invasion de Na+, également ouvert en permanence qui permet une diffusion passive des ions Na+ dans le sens décroissant de leur gradient de concentration. Le canal de K+étant beaucoup plus perméable, il laisse fuir vers l’extérieur de la fibre beaucoup plus d’ions K+que ne laisse entrer de Na+ par les canaux d’invasion, ce qui rend l’intérieur de la fibre beaucoup plus électronégatif par rapport à l’extérieur. - La pompe à Na+/K+ assure le maintien de la dissymétrie ionique entre le milieu extracellulaire et le milieu intracellulaire. Cette pompe est en effet une enzyme protéique (ATPase) capable à la fois d’hydrolyser l’ATP et d’utiliser l’énergie ainsi libérée pour assurer le transport d’ions Na+et k+ contre leur gradient de concentration : une pompe à Na+/K+ expulse plus de sodium dans le milieu extracellulaire qu’elle ne fait entrer de potassium dans la fibre (proportions, 3Na+ pour 2K+ : c’est pour quoi elle est dite électrogène car elle produit plus qu’elle ne consomme). C’est ainsi qu’elle est très sensible aux drogues respiratoires qui bloquent la fabrication d’énergie sous forme d’ATP. Conclusion : Le potentiel de membrane est donc lié à ces différences importantes de concentration de particules chargés électriquement et l’importance de la répartition des ions K+ en particulier est fondamentale. Il faut signalé au passage que la concentration des ions Cl- est respectivement importante et faible dans les milieux extracellulaire et intracellulaire. II-3-2- Cas du potentiel d’action (PA) : Après une stimulation efficace on obtient un PA et les courbes de la figure ……… matérialise l’évolution dans le temps de la perméabilité membranaire aux ions Na+ et K+. 15 * Interprétation : L’examen de la courbe montre que la perméabilité de la membrane augmente progressivement pour Na+ jusqu’à atteindre un maximum. Au même moment, la dépolarisation de la fibre s’amplifie proportionnellement. La repolarisation de la fibre est consécutive à une baisse de la perméabilité aux ions Na+ et d’une augmentation de la perméabilité aux ions K+. Lorsque la perméabilité atteint son maximum (pic) la repolarisation est terminée. Nous notons d’abord une augmentation rapide et importante de la perméabilité aux ions Na+ qui s’engouffrent dans l’axone suite à l’ouverture des canaux Na+ voltage dépendants qui étaient auparavant fermés, cela entraîne une surpression de charges positives dans l’axone, et la face externe de la membrane devient électronégative par rapport à l’intérieur : c’est la dépolarisation. Mais toute fois, les canaux ne s’ouvrent qu’à partir d’un certain seuil d’intensité d’excitabilité, d’où leur nom de canaux voltages dépendants. Ensuite les canaux à Na+ se ferment et deviennent inactivés et au même les canaux à K+ voltages dépendants s’ouvrent progressivement entraînant une repolarisation à la suite d’une sortie massive de K+ . Une sortie un peu plus importante de K+ est la principale cause de l’hyperpolarisation passagère. La fermeture des canaux à K+ à leur tour, permet le retour à la polarisation normal ou initiale. Enfin, la pompes Na+/K+ ATP dépendante augmente son activité pour le rétablissement de la répartition normale des ions Na+ (en excès à l’intérieur) et des ions K+ (en déficit à l’extérieur), en quelques millisecondes correspondant à la période réfractaire ou moment d’inexcitabilité. II-4- Comparaison des Potentiels d’action enregistrés respectivement avec une fibre et un nerf en fonction de l’intensité de la stimulation: * Expérience 1: Portons des excitations de plus en plus croissantes sur une fibre nerveuse isolée voir schéma …….. * Interprétation : Aux intensités infraliminaires, il n’a pas de réponses. Lorsque le seuil est atteint, on obtient un potentiel d’action dont l’amplitude demeure constante quelque soit l’augmentation de l’intensité de la stimulation. * Conclusion : La réponse obtenue est d’emblée maximale : la fibre isolée obéit à la loi de tout ou rien. * Expérience 2: On répète la même expérience mais cette fois avec un nerf entier voir schéma…. * Interprétation : On constate de même, qu’il n’y a pas de réponses pour les intensités faibles infraliminaires. Lorsqu’on atteint une valeur suffisante (intensité liminaire), on enregistre des PA dont l’amplitude est d’autant plus élevée que l’intensité de la stimulation est forte (l’amplitude est proportionnelle à l’intensité) jusqu’à atteindre son maximum et elle reste constante aux intensités plus élevées. 16 Ce phénomène s’explique par le fait que le nombre de fibres excitées augmente avec l’intensité (une stimulation plus importante permet d’exciter les différentes fibres en fonction de leur seuil d’excitabilité et de leur position par rapport à l’électrode excitatrice. Et quand toutes les fibres sont excitées l’amplitude des PA cesse de croître. * Conclusion : Le nerf n’obéit pas à la loi du tout ou rien mais plutôt au phénomène de recrutement ou recensement. III- CONDUCTION DE L’INFLUX NERVEUX III-1- Vitesse de conduction : * Exercice : On place la première (1ière) électrode réceptrice à une distance d1 de la cathode. On obtient après stimulation un premier (1er) PA. Dans un deuxième (2ième) temps, on rapproche ou on éloigne la même électrode réceptrice de la cathode à une distance d2. Et On enregistre un second PA voir schéma ….. . * Calcul de la vitesse de conduction de l’influx nerveux : On superpose les deux (2) PA tout en faisant coïncider les artéfacts ; on détermine le temps Δt= (t2 -t1) mis par l’influx nerveux pour parcourir la distance Δd = d2 – d1. La vitesse se calcule alors par la formule : V (ms) = Δd / Δt III-2- Différents types de conductions (voir schéma ………): III-2-1- Dans une fibre amyélinique: Lors de la dépolarisation, il apparaît des charges négatives à la surface de la fibre nerveuse. Les charges positives situées aux alentours du point excité viennent combler le creux correspond à l’emplacement de l’ancienne charge positive. N’ayant plus la possibilité de retourner en arrière, ces charges créent un nouveau creux qui sera comblé de la même manière et ainsi de suite. C’est pourquoi cette explication de la propagation de l’influx nerveux est nommée théorie des courants locaux. III-2-2- Dans une fibre myélinisée : Le manchon de myéline sert d’isolant électrique, il ne peut y avoir de courants locaux à leur niveau. Les échanges de charges se font donc par saut d’un nœud de Ranvier au suivant. C’est pourquoi cette explication est nommée la théorie de la conduction saltatoire. Remarque : Dans les conditions expérimentales, la propagation de l’influx nerveux dans une fibre isolée, se fait dans les deux (2) sens par rapport au point excité (absence de contrainte). III-3- Facteurs faisant varier la conduction : Ce sont généralement : 17 - Le diamètre de la fibre (avec des fibres de même nature, la conduction est proportionnelle au diamètre); - La température : Il existe une température optimale pour la bonne conduction pour chaque fibre qui dépend de l’espèce, exemple : 18°C pour la grenouille ; 37°C pour les mammifères ; - La nature de la fibre : A diamètre constant, la fibre myélinique conduit mieux l’influx nerveux que la fibre amyélinique ; - L’espèce : La conduction de l’influx nerveux dépend tout court de l’espèce; - Le pH : Quand le pH n’est plus neutre, il provoque une perturbation de la vitesse de conduction. IV- LA NOTION DE SYNAPSE IV-1- Observation de jonctions neuroniques : Elle permet de constater que le système nerveux comporte une multitude de chaînes neuroniques. Le long de chaque chaîne, les neurones ne sont pas anatomiquement continus les uns aux autres mais réalisent de simples contiguïtés dont l’emplacement peut être : sur les corps cellulaires, sur les dendrites ou sur l’axone. L’espace qui sépare les boutons synaptiques des neurones aux zones évoquées ci haut à d’autres neurones est appelé synapse. IV-2- Classification des différents types de synapses en fonction des structures cellulaires en contact : Structures cellulaires en contiguïté (en contact) Cellule A Cellule B Synapses axo-dendritiques Types Synapse axo-somatique de synapses Synapse axo-axonique Plaque motrice Axone Dendrite Axone Corps cellulaire Axone Axone Axone Fibre musculaire Remarque : On distingue différents types de chaînes neuroniques voir schémas …… a- Les chaînes neuroniques linéaires ; b- Les chaînes neuroniques divergentes ; c- Les chaînes neuroniques convergentes ; : IV-3- Transmission synaptique : Quand l’influx arrive au niveau du bouton synaptique du neurone présynaptique, il y’a une entrée massive d’ions Ca2+ dans le neurone présynaptique et les vésicules présynaptiques se fusionnent à la membrane présynaptique et libèrent en grand nombre, par exocytose, dans la fente synaptique, de l’acétylcholine. Ce dernier agit alors spécifiquement sur les récepteurs membranaires post synaptiques à savoir les 18 canaux à Na+ chimiodépendants qui permet une entrée massive d’ions Na+. Il s’en suit une dépolarisation de cette membrane donnant lieu à la propagation de l’influx nerveux. C’est pour cette raison que l’acétylcholine est un neurotransmetteur ou neuromédiateur médiateur chimique excitateur. Après cette dépolarisation, une enzyme, l’acétylcholinestérase inactive le neurotransmetteur en dissociant la molécule par hydrolyse enzymatique. La choline devenue libre est aspirée dans le bouton synaptique où elle sera recyclée, en cas de besoin, à nouveau pour la synthèse d’acétylcholine. La transmission de l’influx nerveux est un phénomène actif qui requiert de l’énergie ; c’est ce qui justifie la présence des mitochondries en grand nombre dans le bouton synaptique. Le temps nécessaire pour l’accomplissement de ce phénomène occasionne un retard dans le propagation de l’influx nerveux : c’est le retard ou délai synaptique. La dissymétrie structurale de la synapse qui se matérialise par la présence des vésicules uniquement dans le bouton synaptique (ou neurone présynaptique) et des récepteurs membranaires des neurotransmetteurs sur la membrane postsynaptique (du neurone post synaptique), impose un sens unique à l’influx nerveux in vivo (sens unidirectionnel). Remarque : A coté de ces synapses chimiques, il existe des synapses électriques c’est-à-dire des synapses à transmission électrique, directe beaucoup plus rares que celles à transmission chimique (exemple cas des synapses au niveau des ailes de mouches ou de papillons). Au niveau des centres nerveux les neurones sont reliés entre eux par de multiples synapses (exemple : un motoneurone ou neurone moteur peut recevoir jusqu’à 10 000 terminaisons synaptiques). Toutes ces synapses n’ont pas les mêmes fonctions, en effet on distingue ainsi des synapses excitatrices et des synapses inhibitrices. - Les synapses excitatrices : Dans ce cas le neurotransmetteur (exemple acétylcholine, dopamine, sérotonine, noradrénaline) entraîne l’ouverture des canaux à Na+ provoquant localement une dépolarisation de la membrane du neurone post synaptique. L’utilisation de l’oscilloscope permet d’enregistrer un potentiel post synaptique excitateur (PPSE) qui, si la quantité de neurotransmetteur libérée est suffisante, atteint le seuil d’intensité et engendre un potentiel d’action qui se propage à la surface de la fibre. - Les synapses inhibitrices : Ici, le neurotransmetteur (exemple : GABA = acide gamma aminobutyrique) entraîne l’ouverture des canaux à Cl- ; l’entrée massive de ces ions provoque une hyperpolarisation de la membrane post synaptique correspondant à un potentiel post synaptique inhibiteur (PPSI) qui ne peut être à l’origine d’un potentiel d’action qui se propage. 19 IV-4- Rôle intégrateur des neurones : On peut avoir deux (2) principes fondamentaux : a)- Dans le cas où l’activité d’un neurone post synaptique est influencée par celle de nombreux neurones présynaptiques, On parle de principe de convergence. b)- Quand un neurone par l’arborisation terminale de son axone entre en relation avec un grand nombre de neurones qui, par rapport à lui sont post synaptiques, on parle de principe de divergence. Et dans ce cas l’activité d’un seul neurone présynaptique va influencer le fonctionnement de nombreux neurones post synaptiques. Ces deux (2) principes fondamentaux permettent de comprendre que les neurones post synaptiques jouent un rôle intégrateur des messages nerveux afférents. Ainsi on peut enregistrer au niveau de leur corps cellulaire un potentiel post synaptique global qui est égal à la somme algébrique des dépolarisations (PPSE) et des hyperpolarisations (PPSI) imposées par les différentes synapses respectivement excitatrices et inhibitrices : on parle de sommation. Celle-ci peut être : - Une sommation spatiale : Dans ce cas le potentiel post synaptique global est la somme des potentiels venant de plusieurs terminaisons axoniques ; - Une sommation temporaire : Dans ce cas le potentiel post synaptique global est la somme des potentiels venant d’une même terminaison axonique par exemple. IV-5- Facteurs influençant la transmission : Plusieurs facteurs peuvent modifier le fonctionnement synaptique et ceci à différents niveaux : - C’est le cas de substances venant de la pollution (exemple : herbicides ou désherbants) comme DDT (Dichlorodiphényl trichlorétane), les chlorates de sodium ; des produits utilisés dans le dopage (exemple : amphétamine), des drogues (exemples : cocaïne, nicotine, morphine). - Substances modifiant la synthèse du neurotransmetteur : l’action inhibitrice de certaines drogues. - Substances agissant sur la libération du neurotransmetteur : Les amphétamines par exemple, agissent en augmentant la libération des neuromédiateurs. - Facteurs modifiant la fixation du neuromédiateur : La morphine a une action très voisine de celle des neurotransmetteurs sécrétés par les neurones de certaines régions du cerveau, elle mime (imite) l’action de ces endomorphines ou morphines du cerveau. Le curare est un poison d’origine végétale, elle mime la molécule d’acétylcholine de sorte qu’elle bloque deux (2) sites récepteurs à la fois au niveau de l’appareil sous neural, d’où la paralysie. 20 21 -THEME III- RÔLE DU SYSTEME NERVEUX DANS LE COMPORTEMENT MOTEUR D’UN ANIMAL I- LA NOTION DE REFLEXE I-1- Exercice: Comparer ces actes moteurs et en déduire la nation de réflexe. 1- Chez l’homme : a)- La percussion du tendon du quadriceps entraîne l’extension de la patte : réflexe rotulien. b)- La percussion du tendon d’Achille entraîne l’extension du pied : réflexe achilien. c)- Le pincement de la langue entraîne l’abaissement de la mâchoire inférieure : Réflexe linguo-maxilliaire. 2- Chez la grenouille : a- Une grenouille décérébrée c’est-à-dire qui a perdu toutes ses formes de sensibilité et de motricité volontaire, baisse la tête et se colle au support par flexion des pattes antérieures si on incline son support du côté de la queue vers le bas. b- Par contre, si le support est incliné vers le bas du côté de la tête, elle relève la tête après extension des membres antérieurs. Comparaison : tous ces actes moteurs sont provoqués par une stimulation et le résultat obtenu à chaque fois est automatique et prévisible. I-2- Définition : Un réflexe est une réponse (mouvement, acte moteur) involontaire et inconscient, gouverné par un centre nerveux et qui a pris naissance, à la suite de l’excitation, au niveau d’un récepteur sensoriel. II- ETUDE D’UN REFLEXE INNE : ETUDE EXPERIMENTALE DES REFLEXES MEDULLAIRES CHEZ LA GRENOUILLE (a partir de matériel biologique ou de documents ecrits et ou audio visuel) II-1- Mise en évidence : excitation chimique à l’acide acétique diluée à des concentrations croissantes 22 * Expérience 1 : On utilise une grenouille spinale (hémisphères cérébraux détruits et moelle épinière intacte) suspendue à une potence par la mâchoire inférieure. Sachant que l’animal reste inerte mais réagit à toute stimulation efficace. On trempe les doigts de la patte postérieure gauche dans un verre d’eau distillée additionnée d’une goûte d’acide acétique, on augmente progressivement la concentration et on note les résultats (réactions de l’animal) dans le tableau cidessous : * Résultats et interprétations : Solutions d’acide De la solution la moins diluées N° des solutions 1 2 3 4 5 A la solution 6 la plus 7 diluées Réponses observées Aucune réponse Aucune réponse Flexion des doigts de la patte postérieure gauche Flexion de la patte postérieure gauche Flexion de la patte postérieure gauche puis de la patte postérieure droite Flexion deux membres postérieurs puis des membres antérieurs Mouvement de tous membres et du tronc Intensité de La stimulation Infraliminaire Infraliminaire Liminaire Supraliminaire Supraliminaire Interprétation Réflexe Nul Réflexe Nul Réflexe Localisé Réflexe Unilatéral Réflexe Symétrique Réflexe Irradié Supraliminaire Supraliminaire Réflexe Généralisé * Conclusion:L’amplitude de la réponse est proportionnelle à l’intensité de la stimulation. * Expérience 2 : On utilise une deuxième grenouille spinale et on dépose un fragment de papier filtre imbibé d’acide acétique concentré sur le dos. L’animal réagit en essayant d’enlever par des mouvements bien coordonnés des pattes postérieures : c’est le réflexe de grattage ou d’essuyage. * Interprétation : Un réflexe obéit à un but bien précis. II-2- Notion d’arc réflexe II-2-1 Structures nécessaires à l’accomplissement du réflexe - Expérience 1 : On excite la patte postérieure droite avec une intensité légèrement supérieure au seuil. On observe une flexion de cette patte. On anesthésie (exemple d’anesthésies : éther, chloroforme) la peau de la patte droite avant d’exciter avec la même intensité la patte, on n’observe pas de réponse 23 mais après cinq (5) minutes environ l’excitation redevient efficace et on note une flexion de la patte. * Conclusion : Un récepteur sensoriel intact où va prendre naissance l’influx nerveux, est nécessaire, pour avoir un acte réflexe : il s’agit ici des terminaisons nerveuses de la peau. - Expérience 2 : Dégageons et sectionnons les nerfs sciatiques de la patte droite au niveau de la cuisse et portons des excitations chimiques de fortes intensités, de même concentration que celle de la solution N°5 ci-dessus, sur les doigts de la patte gauche : on observe une flexion de la patte gauche mais aucune réponse avec la patte droite. * Conclusion : le nerf est indispensable au réflexe et il doit être intact pour jouer son rôle. Car il véhicule l’influx nerveux. - Expérience 3 : On stimule avec un excitant électrique le bout périphérique du nerf sciatique et on observe la contraction de la patte. * Conclusion : Le nerf sciatique conduit des informations motrice (ou influx moteurs efférents ou centrifuges), on dit que c’est un nerf moteur (qui contient des fibres nerveuses motrices ou motoneurones). - Expérience 4 : On excite le bout central du nerf sciatique. Si l’intensité de la stimulation est faible et juste liminaire, on n’observe aucune réponse mais si l’intensité est très importante (supraliminaire) on observe alors une contraction de la patte opposée comme dans le cas d’un réflexe symétrique. * Conclusion : Le nerf sciatique conduit donc des influx nerveux sensitifs (ou informations afférentes ou centripètes. On dit que c’est un nerf sensitif (qui contient des fibres nerveuses). Remarque : le nerf sciatique qui conduit des influx moteurs et sensitifs, est un nerf mixte. - Expérience 5 : On détruit la moelle épinière et on constate qu’il n’y a aucune réponse quelque soit l’intensité de la stimulation. De même les muscles deviennent flasques, le tonus musculaire est alors aboli. * Conclusion : La moelle épinière est le centre nerveux de ce réflexe. On parle dans ce cas de réflexe médullaire. * Synthèse des informations tirées des différentes expériences : Ces expériences attestent qu’un acte réflexe nécessite cinq (5) éléments anatomiques : - Un récepteur sensoriel où va prendre naissance l’influx nerveux (les corpuscules tactiles dans le cas de la peau) ; - Un conducteur nerveux sensitif centripète ; - Un centre nerveux qui reçoit, traite et transforme l’information nerveuse sensitive en information motrice ; - Un conducteur nerveux moteur centrifuge; - Un organe ou des organes effecteurs qui permettent directement la réaction (qui répondent à l’ordre donné par le centre nerveux) (qui s’agissent des muscles fléchisseurs dans ce cas). 24 La connaissance des différents éléments anatomiques permet de tracer l’arc réflexe ou trajet suivi par l’influx nerveux dans cet acte moteur. Stimulus : Électrique Centre nerveux : La moelle épinière Fibre sensitive Fibre Motrice Effecteur : Les muscles Récepteur sensoriel : corpuscules de la peau Résultat : Flexion Titre : Schéma de l’arc réflexe médullaire de flexion de la patte chez la grenouille. II-3- Caractéristiques des réflexes innés II-3-1- Ce sont des actes coordonnés : Car ils sont la résultante de réactions élémentaires coordonnées, exemple réflexe de grattage chez la grenouille. II-3-2- Ils sont adaptés à un but : Vie de relation, vie de nutrition. II-3-3- Les réflexes innés sont : - spécifiques : Ils sont propres aux différents individus d’une même espèce ; - Inéluctables : Ils sont automatiques et inévitables ; - Stéréotypés : Ils s’exécutent de la même manière chez tous les individus de la même espèce ; - Héréditaires : Ils ne s’apprennent pas, les individus naissent avec. II-3-4- L’amplitude de la réponse peut varier indépendamment des stimuli. II-4- Diversité des réflexes innés - - a- D’après le centre nerveux : Nous avons : Les réflexes médullaires : le centre nerveux est la moelle épinière. Les réflexes encéphaliques : les centres se situent dans l’encéphale : le bulbe, le cervelet, les lobes optiques, l’hypothalamus ….. b- D’après le récepteur sensoriel : On distingue : Les réflexes Extéroceptifs Les réflexes intéroceptifs II-5- Interprétation histologiques des réflexes II-5-1- Cas d’un réflexe simple : L’arc réflexe médullaire. a- Expérience de Magendie : - La section 1 de la racine postérieure entraîne l’insensibilité de la région correspondante innervée par les fibres du nerf rachidien de ce niveau. 25 * Conclusion : La racine postérieure contient des fibres sensitives qui véhiculent donc des influx nerveux centripètes. - La section 2 de la racine antérieure entraîne la paralysie des muscles correspondants innervés par le nerf rachidien de ce niveau. * Conclusion : La racine antérieure contient des fibres motrices qui conduisent alors des influx nerveux moteurs. La section 3 du nerf rachidien entraîne l’insensibilité et la paralysie des éléments correspondants. * Conclusion : Le nerf rachidien est un nerf mixte qui contient des fibres sensitives et des fibres motrices. b- Expérience de Waller : - Les sections 1 entraînent la dégénérescence de la portion de la racine postérieure située du côté du nerf rachidien de même la face supérieure du dit nerf. La section 1’ entraîne une dégénérescence de la portion de la racine postérieure la plus proche de l’axe centrale de la moelle épinière. * Conclusion : l’influx nerveux sensitif arrive à la moelle épinière par les neurones en T de la racine postérieure dont le corps cellulaire se situe au niveau du ganglion spinal. - La section 2 entraîne une dégénérescence de la portion de la racine antérieure située entre la section et le nerf rachidien de même que la face antérieure du dit nerf. * Conclusion : l’influx nerveux moteur quitte la moelle épinière par les neurones multipolaires de la racine antérieure dont les corps cellulaires se situent dans la substance grise de la moelle épinière. II-5-1- Cas des réflexes myotatiques a- Le réflexe myotatique simple : Dans l’activité posturale, intervient de manière prépondérante, la contraction soutenue de certains muscles, en réponse à leur propre étirement : cette contraction, réflexe, est un réflexe myotatique. Le réflexe myotatique met en jeu des chaînes de deux neurones, il ne fait intervenir qu’une synapse : c’est un réflexe monosynaptique. b- Le réflexe de coordination des muscles antagonistes : - L’innervation réciproque des muscles antagonistes : (Planche ) Exemple : Au cours du mouvement d’extension quand le muscle extenseur se contracte le muscle fléchisseur se relâche donc l’influx nerveux sensitif qui arrive au niveau de la moelle épinière, est excitateur pour les motoneurones des muscles extenseurs et inhibiteur pour les motoneurones fléchisseurs. Les deux types de muscles sont dits antagonistes. L’innervation réciproque des muscles antagonistes, à l’instar de tout réflexe myotatique, intervient dans le maintien de la posture. Le circuit neuronique qui concerne l’extenseur est monosynaptique tandis que le circuit neuronique qui contrôle le fléchisseur est polysynaptique. - Le réflexe myotatique inverse : (Planche ) 26 Dans le réflexe myotatique inverse, des chaînes de trois neurones sont mises en jeu : on parle de réflexe polysynaptique. Ce faisant, les fibres sensitives qui partent des organes neuro-tendineux de Golgi, inhibent grâce à des interneurones, les motoneurones du muscle dont elles sont issues et activent ceux (motoneurones) du muscle antagoniste, ce qui permet ainsi au muscle de réaliser sa propre inhibition : on parle alors d’une inhibition autogène ou réflexe myotatique inverse. Remarque : - Tout étirement d’un muscle squelettique provoque sa propre contraction qui s’estompe si l’étirement dépasse une certaine limite. Observation : Lors de la contraction, les fuseaux neuromusculaires sont au repos car n’étant plus étirés (pas excité) mais l’activité des organes neuro-tendineux de Golgi est maintenu. Interprétation : Tout muscle présente deux (2) systèmes de rétrocontrôle avec l’intervention du fuseau neuromusculaire qui est un récepteur sensoriel sensible à l’allongement du muscle et des organes neuro-tendineux de Golgi qui sont des récepteurs sensoriels sensibles à la tension musculaire. II-5-2- Extension de la réponse réflexe : Lorsque l’intensité de la stimulation augmente la réponse réflexe s’amplifie : - Les réponses de localisation et d’unilatéralité s’expliquent par un réflexe simple ou réflexe homolatéral. - La réponse de symétrie s’explique par l’existence d’un neurone d’association commissural à l’axe de la moelle épinière : c’est un réflexe bilatéral. - Les réponses d’irradiation et de généralisation s’expliquent par l’existence de neurones d’association qu’on appelle coordonna parallèles à l’axe de la moelle épinière. Remarque : Les réflexes tels que le réflexe rotulien ne répondent pas aux lois d’extension de la réponse réflexe car ce sont des réponses d’emblée maximales qui obéissent à la loi du tout ou rien qui s’explique par l’absence de neurones d’association. III- ETUDE DE REFLEXE CONDITIONNEL (TRAITER L’ENSEMBLE DU TYPE PAVLOVIEN) NB : Signaler les spécificités du type skinnerien. Observation : Chez l’homme la vue d’un plat appétissant déclenche la sécrétion salivaire. Les glandes salivaires excitées, produisent de la salive dans la bouche (avoir l’eau à la bouche) surtout quand on a faim : c’est une sécrétion psychique. III-1- Les travaux de Pavlov : III-1-1-Mécanisme de la sécrétion salivaire : * Observation : La présentation de la viande à un chien déclenche la salivation chez ce dernier. 27 * Interprétation : La vue de la viande à déclencher chez le chien l’excitation des terminaisons nerveuses, situées au niveau des yeux; les influx sensitifs, qui y naissent, atteignent l’aire optique puis l’aire gustative localisée dans le cortex et l’aire du goût dans le bulbe. Les centres nerveux traitent l’information et ordonnent les glandes salivaires à produire de la salive. * Conclusion : La vue de la viande a déclenché chez le chien une réaction dite réflexe inné de salivation. III-1-2- Expérience de Pavlov : a- Les conditions expérimentales : voir schéma. b- Déroulement de l’expérience : - Première phase : On fait entendre le bruit d’un métronome à un chien muni d’une fistule salivaire (dispositif qui sert à la récupération de la salive après production par les glandes salivaires) : Pas de salivation mais il redresse la tête. * Interprétation : Le son qui est un stimulus neutre ne peut pas déclencher la salivation, son acte est un réflexe d’investigation, l’animal réagit à la perturbation qu’a subi son milieu. - Deuxième phase : On présente au chien de la viande : on récupère de la salive. * Interprétation : La viande qui est un stimulus absolu, a déclenché la salivation : C’est un réflexe inné de salivation ; un réflexe inconditionnel. - Troisième phase : On fait entendre au chien le bruit du métronome puis on présente la viande au chien : * Interprétation : L’association des stimuli en appliquant le stimulus neutre avant le stimulus absolu, a le même effet que la présentation du stimulus absolu seul. De même, la répétition de cette association va faire office de période d’apprentissage pour apprendre au chien à assimiler le bruit du métronome comme un signal qui annonce la présentation de la viande. - Quatrième phase : On fait entendre de nouveau au chien le bruit du métronome seul : il y’a salivation. * Interprétation : Après la période d’apprentissage, le son ex-stimulus neutre est devenu un stimulus conditionnel et on obtient un réflexe conditionnel de type Pavlovien. Remarques : - Les hémisphères cérébraux et plus particulièrement le cortex cérébral sont nécessaires à la création d’un réflexe conditionnel car ce sont les siéges de la mémoire et donc ils permettent l’apprentissage. - Une liaison nouvelle intra corticale s’est établie entre l’aire auditive et l’aire gustative lors de l’acquisition du réflexe conditionnel. III-2- Caractères généraux des réflexes conditionnels : III-2-1- La diversité : Il existe une large gamme de réflexes conditionnels. Car leur nature dépend des variétés de stimuli utilisées (son, lumière, odeur …) ; 28 Ce faisant le stimulus conditionnel doit être bien défini au début du conditionnement pour une bonne interprétation des résultats et pour éviter des interférences dans le conditionnement. III-2-2- Les réflexes conditionnels sont acquis individuellement et ils se mettent en place chez un individu progressivement au cours de l’existence par la coïncidence répétée d’un excitant absolu et d’un excitant neutre au départ du conditionnement. III-2-3- Les réflexes conditionnels doivent être entretenus sinon ils sont perdus avec la disparition de la nouvelle liaison intra corticale : on dit qu’il ne sont pas immuables (pas éternels) , ils sont temporaires. III-2-4- les réflexes conditionnels peuvent être étendus par l’association de plusieurs excitants conditionnels. Ceci s’explique par l’existence de nouvelles liaisons entre les centres nerveux (aires). III-3- Le réflexe conditionnel de type Skinnérien : En 1938, le psychologue américain Skinner définit une catégorie de réflexe conditionnel qui différent des réflexes de type Pavlovien. Et dans ce cas la nouvelle liaison nerveuse s’établit indépendamment de tout réflexe inné (absence de l’intervention d’un stimulus absolu). Exemple : Un animal qui fait la liaison (le rapprochement) entre l’obtention d’un aliment à la suite d’actions répétées, d’appui sur un levier par exemple. En effet, c’est initialement par hasard que le sujet (homme ou animal) produit une action qui se révèle pour lui « agréable » ou « désagréable ». Le sujet aura alors tendance : - à reproduire de plus en plus souvent l’action qui est suivi d’une « récompense » (Skinner parle alors de renforcement positif ; - à éviter une action suivie d’une « punition », renforcement négatif. Ainsi, dans un réflexe de type Pavlovien l’animal est passif car il répond à des stimulations issues de l’environnement : c’est un réflexe conditionnel de type répondant. En revanche, dans un réflexe de type Skinnérien, l’animal est actif, il agit sur le milieu et le modifie dans un sens qui lui est favorable grâce au renforcement : c’est réflexe conditionnel de type opérant. IV- IMPORTANCE DES REFLEXES CONDITIONNELS IV-1- Conditionnement et apprentissage : La différence fondamentale avec l’animal est que l’homme est capable de contrôler par fois ses réflexes conditionnels. IV-2- L’adaptation individuelle : Le réflexe conditionnel permet une adaptation fine d’un organisme à son environnement. Au cours de la vie, l’homme, par un apprentissage progressif, acquiert des réflexes skinnériens et pavloviens conduisant à des comportements stéréotypés. Ces 29 conditionnements permettent de soulager le cortex cérébral des taches qui peuvent s’accomplir sans y penser (qui deviennent automatiques). Le réflexe conditionnel est ainsi l’un des faits les plus coutumiers et les plus répandus ; exemple : l’acquisition du langage (association entre le mot parlé et la vue de l’objet); l’écriture (association entre la forme des lettres et des gestes volontaires qui deviennent automatiques). V- COMPORTEMENT VOLONTAIRE V-1- Notion de mouvements volontaires : V-1-2- La prise de décision : C’est la phase de déclenchement. Le sujet prend une décision donc sa volonté et sa mémoire interviennent. Les êtres humains dépourvus de lobes frontaux fonctionnels possèdent une faible capacité de concentration si bien qu’ils sont incapables de poursuivre des raisonnements longs et complexes. L’activité neuronale débute dans les aires pré motrices du cortex et dans certaines régions des noyaux gris centraux plusieurs minutes avant que le cortex moteur ne soit activé. Le cortex préfrontal joue un rôle dans la réalisation d’un mouvement volontaire. Les noyaux gris centraux interviennent dans la conception des mouvements volontaires. V-2- Importance volontaire : du cerveau dans la réalisation d’un mouvement 1- Expérience d’ablation : - L’ablation partielle du cortex cérébrale entraîne la paralysie ou l’insensibilité de certains organes correspondants. 2- Expérience d’excitation : L’excitation de certaines zones du cerveau entraîne des réponses (contractions musculaires et réactions de sensibilité) qui confirment les expériences d’ablations. 3- Observations cliniques : Elle consiste à faire le rapport entre les troubles physiologiques de l’individu et les lésions anatomiques révélées par l’autopsie. - Dès 1861, lors d’autopsies de malades atteints d’une paralysie de certaines parties du corps, Paul Broca découvrit des lésions des zones de l’encéphale situées du côté opposé. - Des enfants anencéphales (venus au monde sans cerveau) ne présentent aucune motricité volontaire. Ils se comportent comme de véritables automates. * Interprétation : L’encéphale est le siége de la volonté et de la sensibilité consciente. Des mouvements volontaires exigent la contraction de muscles commandés pour la plus part par des motoneurones des nerfs rachidiens et crâniens. 4- Régulation de l’activité cérébrale motrice : 30 a- Intervention de la formation réticulée : Située dans le tronc cérébral, elle est formée de substance grise riche en neurone et en synapses, on dit que c’est une formation polysynaptique, elle contrôle les états de veille, de sommeil et les niveaux de vigilance. Elles agissent sur le cortex cérébral par une double fonction activatrice et inhibitrice. - La formation réticulée antérieure : Elle a une action activatrice. Par exemple, l’excitation de cette zone provoque le passage du sommeil à l’éveil et l’amplification des réactions motrices. - La formation réticulée postérieure : Elle a une action inhibitrice. Son excitation entraîne la diminution des réactions motrice et de l’état de veille. Remarque : La formation réticulée est informée de toutes les sensations, de toutes les réactions motrices et réflexes. Elle intervient dans les réactions de réflexes conditionnels : la perception d’une sensation nécessite le réveil cortical qui a été déclenché par un réveil d’investigation dont l’origine est la formation réticulée. Un mouvement précis nécessite des corrections qui ont lieu à différents niveaux de l’axe nerveux. b- D’autres structures interviennent également : - Le cervelet : il régule les actes volontaires et coordonne les actes automatiques, il est responsable de la qualité des mouvements rapides, de la correction des gestes et de la corrélation entre les postures et les mouvements. - La moelle épinière : Elle adapte de manière continue la tension musculaire aux nouvelles conditions. - Le tronc cérébral : Il contrôle le réflexe de posture et l’orientation spatiale du corps. - L’hypothalamus : Il est sensible aux variations du milieu intérieur (glycémie, pression osmotique, influence des hormones sexuelles). Il est informé de toutes les actes du cortex cérébral, contrôle les comportements de faim, de soif, d’agressivité, de peur, le comportement sexuel et d’une manière générale les émotions et le stress. - Le système limbique : situé sur le bord intérieur du cortex cérébral, il adapte le choix du programme de l’hypothalamus aux besoins de l’organisme. Il enveloppe les noyaux gris centraux du thalamus qui sont impliqués dans l’inquiétude et la peur et l’hippocampe qui intervient dans la nervosité. Remarque : Il faut cependant noter, que le bulbe contrôle des activités réflexes et certaines fonctions motrices du cervelet et du cerveau ne sont pas entièrement volontaires. V-3- Trajet de l’influx nerveux dans le mouvement volontaire : Le cheminement de l’information nerveuse en provenance ou en destination du cortex moteur est assuré par les principales voies suivantes : V-3-1- Les afférences du cortex moteur primaire : le cortex moteur est stimulé par des signaux d’origine divers incluant : 31 a- Les fibres provenant des aires somatosensorielles frontales, visuelles, auditives b- Les fibres provenant du thalamus (noyaux gris centraux) qui reçoit lui-même des afférences du cervelet et des noyaux gris centraux. V-3-2- Les efférences du cortex moteur : - La voie pyramidale (directe) formée de fibres constituées chacune par un seul neurone pyramidal qui fait synapse avec les motoneurones de la moelle épinière. - Les voies extra pyramidales (indirecte) formées de chaînes de neurones. V-4- Les localisations cérébrales : V-4-1- Electroencéphalographies humaines : C’est un moyen de détection des activités cérébrales à l’aide d’un appareil appelé électroencéphalographe. A l’instar d’un nerf, l’encéphale est le siége d’activités électriques. Grâce à cet appareil, on peut enregistrer de faibles variations de potentiels électriques dues à l’activité globale des neurones corticaux, via des électrodes en forme de disque posées sur la cuir chevelure: cette technique d’investigation est appelées électroencéphalographie et les tracés obtenus sont des électroencéphalogrammes (EEG). Ces derniers sont formés d’un ensemble de PA ou train de potentiels d’actions qui varient en amplitude et en fréquence en fonction de l’activité cérébrale et selon les territoires corticaux explorés: on dit que ces trains de PA sont codés en modulation de fréquence et d’amplitude. V-4-2- Techniques d’investigations : On distingue diverses méthodes d’investigations : a- L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de distinguer grâce à un ordinateur qui forment les images à partir des différents signaux émis par des atomes,les différents tissus nerveux : substance blanche, substance grise. Elle permet de diagnostiquer la présence de lésions ou de tumeurs. b- Observation de coupe lors des autopsies par exemples. c- Electroencéphalographie d- Mesure du débit sanguin par scintillographie qui consiste grâce à une série de détecteurs placés sur la tête, à enregistrer l’intensité de la radioactivité qui est traduit sous forme d’une carte par un ordinateur, après injection dans une artère d’une solution contenant un élément radioactif non toxique. Cette méthode permet de définir une région cérébrale qui gouverne une activité quelconque. e- Etude de neurochimie consiste à utiliser des marqueurs radioactifs non toxiques ou fluorescents permettant de localiser les neurotransmetteurs et leurs récepteurs qui permet de comprendre le mode d’action de molécules utilisées en médecine telle que la morphine, substance d’origine végétale qui abolit la douleur. Activité de recherche et de raisonnement scientifique : Après avoir fait des recherches pour plus d’informations sur les différentes techniques d’investigation : 32 1- Montrer comment elles se complètent pour mieux faire connaître la nature et le fonctionnement du cerveau. 2- Dégager l’intérêt et les apports de chacune d’elles. V-4-3- Aires motrices et aires sensitives : a- Expérience : - Des suppressions totales ou partielles du cortex, de portions d’encéphale, de noyaux gris internes, des sections transversales à différents niveaux de l’axe nerveux, montrent des troubles moteurs ou sensitifs. - Chez l’homme la stimulation de la zone du cortex située de part et d’autre du sillon de Rolando, déclenchent des mouvements du coté opposé à la zone excitée et des sensations complexes. Interprétation : Il existe donc au niveau du cortex des territoires spécialisés dans la motricité et la sensibilité : Ce sont les aires motrices (situées en avant du sillon de Rolando) et les aires de la sensibilité ou somesthésique (située en arrière du sillon de Rolando). b-Le cortex moteur (aire motrice): Il occupe approximativement la moitié des lobes frontaux et on distingue : - L’aire primaire ou pyramidale ou aire de projection motrice: La destruction de cette zone entraîne l’abolition de tout mouvement volontaire et son excitation déclenche des contractions élémentaires de l’organisme. C’est une zone où chaque territoire du corps occupe une portion qui ne dépend pas du volume des muscles mis en jeu mais du degré de finesse des mouvements volontaires à réaliser : on parle de proportionnalité physiologique. Ainsi elle est décrite comme un gnome : monstre à grosse tête, au tronc fluet, aux grands pieds et aux mains énormes dotées d’un pouce monstrueux (ce qui montre le degré de finesse des mouvements que peut accomplir le pouce). - L’aire pré motrice ou d’association psychomotrice : Située en avant de l’aire primaire, elle nécessite des stimuli d’intensité beaucoup plus importante que celui requit par l’aire primaire pour engendrer des contractions coordonnées de plusieurs muscles. De plus, ces mouvements sont plutôt bilatéraux qu’unilatéraux. Elle renferme les aires de Broca et de la parole, oculomotrice frontale (responsable des mouvement des yeux), Céphalalgique (responsable des mouvement de la tête), l’aire responsable des mouvements fins des doigts. 33 34