Agrégation de sciences économiques et sociales / Préparations ENS 2005-2006 3
- la limitation de l’ordre du jour => Quand il y a plusieurs négociations liées, un acteur peut faire pression sur les
autres pour ne pas lier les sujets.
- les compensations => L’ordre du jour stipule quelles sont les compensations possibles
- le mécanisme de négociations => Des facteurs comme la possibilité de faire circuler de fausses informations, la
limitation du temps de négociation, le blocage possible, la valeur accordée au statu quo jouent un rôle important.
- les principes et les précédents => Pour être vraiment convaincant, l’engagement doit reposer sur des principes
rationnels. L’existence de précédents fournit ainsi un principe auquel se référer.
- la casuistique => Il est important de trouver une interprétation rationnelle à toute concession obtenue lors de la
négociation, pour que ces concessions n’apparaissent pas comme l’annonce de la capitulation.
-la menace
* L’énoncé de la menace suppose de montrer ses motivations à l’adversaire de façon suffisamment persuasive pour
que l’autre soit placé face à ses responsabilités. Ainsi, si l’on énonce une menace que l’on ne souhaite pas mettre à
exécution, il faut pourtant démontrer que l’on aurait de sérieuses raisons de le faire. Mais l’énoncé d’une menace doit
en même temps rester une « prise d’engagement » : non seulement il faut montrer qu’ on a de bonnes raisons de la
mettre à exécution, mais il faut aussi montrer qu’on le fera. On peut ainsi engager sa réputation, avoir recours à une
tierce partie…
* L’énoncé de la menace doit en même temps expliciter clairement la nature des représailles à appliquer au cas où
l’adversaire accomplirait l’action que l’on veut éviter. Lorsque l’action que l’on veut éviter se déroule par degrés, il
est plus efficace de définir des sanctions portant sur l’accumulation qu’une sanction intervenant une seule fois.
* La menace perd sa raison d’être une fois que l’action
que l’on voulait éviter s’est déroulée ( ! incroyable !)
- la promesse : Il n’est pas facile de formuler une
promesse crédible et contraignante pour soi-même dans
la mesure où il est toujours possible ensuite d’y échapper.
Le fonctionnement de la promesse est en fait identique à
celui de la menace : il faut délimiter des seuils pour
vérifier si la promesse a été tenue. On peut « découper la
négociation » de manière à voir sur des sujets mineurs
s’il est possible d’établir une relation de confiance. Mais
la relation de confiance se construit dans le temps.
Toutes les différentes notions que nous venons de
clarifier sont alors illustrées par des représentations
graphiques (frustes à mes yeux)
Exemple : Supposons que la situation initiale soit AB.
L’intérêt de « Nord », c’est alors de passer de AB à aB et
donc de jouer a. Mais cela désavantagera alors « Est ».
Dès lors, « Est » peut menacer « Nord » de jouer b si
jamais « Nord » joue a. « Nord » n’a pas intérêt à se
retrouver en ab et donc il ne jouera pas a, la situation
initiale ne changera pas.
Chap3 : Négociation, communications et guerre limitée
Ce chapitre étudie les règles de comportement adaptées à l’impossibilité voulue ou subie de négocier, implicitement
ou explicitement avec l’adversaire. Il met en évidence des éléments liés à la perception et à la suggestion dans les
processus de formation d’attentes réciproques.
Négociation tacite : négociation caractérisée par l’absence ou la mauvaise qualité des relations entre adversaires.
Négociation tacite entre partenaires partageant les mêmes intérêts
Le résultat d’une telle négociation dépend souvent (empiriquement) du moment, du lieu, et de l’unicité des points,
elle est souvent couronnée de succès. La négociation met en œuvre une forme de coordination dans laquelle
l’imagination peut prendre le pas sur le raisonnement de pure logique. La coordination utilise en priorité des
conventions tacites
Ex un couple se perd dans un magasin, chacun de ses membres va se demander « que ferais je si j’étais à sa place en
train de me demander ce que je ferais moi-même sachant que je fais de même… ? » pour se retrouver. Ainsi, il n’ira
pas au guichet des objets trouvés s’il y en a plusieurs, mais peut-être dans un endroit central (ou bien dans un rayon si
chacun pense que l’autre pensera précisément à ce rayon)
ab
aB
AB
Ab
Gains du pays « Est »
Gains du pays « Est »