MERS-CoV - RHC

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Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes
INFECTION AU MIDDLE-EAST
RESPIRATORY SYNDROME
CORONAVIRUS (MERS-CoV)
DOCUMENT DE SYNTHESE
CONDUITES A TENIR
Octobre 2015 – Direction Générale de la Santé – Département des Urgences Sanitaires
Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes
Octobre 2015 – Direction Générale de la Santé – Département des Urgences Sanitaires
Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes
SOMMAIRE
Introduction ..................................................................................................................................6
1
POINT SUR LA MALADIE : MIDDLE-EAST RESPIRATORY SYNDROME CORONAVIRUS (MERS-
CoV). .............................................................................................................................................7
2
CONTROLE SANITAIRE AUX FRONTIERES ...............................................................................8
2.1
RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES ............................................................... 8
2.2
INFORMATION DES VOYAGEURS ............................................................................ 8
2.3
CONTROLES DES PASSAGERS .................................................................................. 9
3
IDENTIFICATION D’UN PATIENT SUSPECT ............................................................................ 11
4
DISPOSITIF DE PRISE EN CHARGE DES CAS POSSIBLES ET CONFIRMES D’INFECTION A MERS-
CoV.............................................................................................................................................. 14
4.1
PROCEDURE DE PRISE EN CHARGE DES PATIENTS CLASSES « CAS POSSIBLES » .......... 14
4.2
BIOLOGIE ............................................................................................................ 17
4.2.1
Diagnostic biologique ................................................................................... 17
4.2.2
Biologie courante ......................................................................................... 18
4.3
TRAITEMENTS ..................................................................................................... 19
4.4
GESTION DES PERSONNES DECEDEES DE MERS-CoV ............................................... 19
4.5
ELIMINATION DE DECHETS ISSUS DE PATIENTS ATTEINTS DE MERS-CoV................... 23
4.6
IDENTIFICATION ET SUIVI DES PERSONNES « CONTACT » ........................................ 20
4.6.1
Suivi des personnes contact .......................................................................... 20
4.6.2
Prise en charge des personnes contact pauci-symptomatiques ........................ 20
5
EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE (EPI) ........................................................... 22
6
NETTOYAGE ET DESINFECTION ............................................................................................ 23
7
INFORMATION ET COMMUNICATION ................................................................................. 24
7.1
INFORMATION DES PELERINS ............................................................................... 24
7.2
INFORMATION DU GRAND PUBLIC ........................................................................ 24
7.3
INFORMATION DES PROFESSIONNELS DE SANTE .................................................... 24
7.4
AUTRES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA PRISE EN CHARGE PRE-HOSPITALIERE .......... 24
7.5
COMMUNICATION SUR LES CAS SUSPECTS OU POSSIBLES ....................................... 24
Octobre 2015 – Direction Générale de la Santé – Département des Urgences Sanitaires
Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes
Octobre 2015 – Direction Générale de la Santé – Département des Urgences Sanitaires
Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes
LISTE DES SIGLES UTILISES
APR : Appareil de Protection Respiratoire
ARS : Agence Régionale de Santé
CIBU : Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence
CIRE : Cellule Interrégionale d’Epidémiologie
CNR : Centre National de Référence
DASRI : Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux
DGS : Direction Générale de la Santé
DGSCGC : Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises
ECDC : European Center for Disease Prevention and Control
EPI : Equipement de Protection Individuelle
HCSP : Haut Conseil de la Santé Publique
InVS : Institut de Veille Sanitaire
MAEDI : Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International
MERS-CoV : Middle-East Respiratory Syndrome Coronavirus
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PNC : Personnel Navigant et Commercial
PSM : Poste de Sécurité Microbiologique
SAMU : Service d’Aide Médicale Urgente
SDRA : Syndrome de Détresse Respiratoire Aigüe
SHA : Soluté Hydro-Alcoolique
SMIT : Service de Maladies Infectieuses et Tropicales
SMUR : Services Mobiles d’Urgence et de Réanimation
USPPI : Urgence de Santé Publique de Portée Internationale
Conduites à tenir – Document de synthèse – Infection à MERS-CoV - octobre 2015
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Introduction
Dans le cadre de l’épidémie de Middle-East Respiratory Syndrome Coronavirus (MERS-CoV) en
cours, une survenue de cas sur le territoire national n’est pas exclue.
Compte tenu de la gravité de la pathologie et du risque non nul de propagation internationale, la
Direction Générale de la Santé (DGS) a mis à jour le dispositif de surveillance, de détection et de
prise en charge d'un cas suspect de MERS-CoV. Cette stratégie repose sur deux principes :
1/ Détecter précocement les cas sur le territoire français :
o Information et contrôle des voyageurs ;
o Identification rapide des patients suspects ;
o Classement précoce des patients suspects ;
o Gestion des personnes contacts ;
o Information du grand public et des populations spécifiques.
2/ Prendre en charge des cas possibles dans le cadre d’une filière spécialisée :
o Transport des cas possibles après régulation par le Service d’Aide Médicale
Urgente (SAMU)-Centre 15 ;
o Isolement et prise en charge des cas possibles et confirmés dans une filière de
prise en charge spécialisée ;
o Information et formation des professionnels de santé de première ligne :
entrainement et exercices ;
o Information des instances et des personnels des établissements de santé.
Au niveau international, l’European Center for Disease Prevention and Control (ECDC) et
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rendent régulièrement des évaluations de risque et
des recommandations qui permettent d’ajuster le dispositif national.
En annexe de ce document figurent la documentation et les procédures valides qui ont servi de
référence à l’élaboration des conduites à tenir.
Conduites à tenir – Document de synthèse – Infection à MERS-CoV - octobre 2015
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1 POINT SUR LA MALADIE : MIDDLE-EAST
SYNDROME CORONAVIRUS (MERS-CoV)
RESPIRATORY
- Infection respiratoire aiguë et grave avec fièvre, toux, essoufflement et
difficultés respiratoires ;
- La plupart des patients ont eu une pneumonie. Beaucoup d’entre eux ont
Caractéristiques
cliniques
également présenté des symptômes gastro-intestinaux, y compris de la diarrhée ;
- Certains cas ont eu une insuffisance rénale ;
- Chez les sujets immunodéprimés, la maladie peut revêtir une forme atypique ;
- Environ la moitié des personnes infectées par le MERS-CoV sont décédées.
Caractéristiques du
virus
Période d’incubation
- Virus à ARN de la famille des Coronaviridae ;
- Genre des Coronavirus.
- Inférieure à 14 jours en moyenne.
Modes de
transmission
- Le MERS-CoV peut se transmettre de personne à personne par voie aérienne lors
de la toux d’une personne malade, ou lors d’un contact rapproché et prolongé.
- Traitement symptomatique ;
Traitement
- Absence de vaccin disponible.
Conduites à tenir – Document de synthèse – Infection à MERS-CoV - octobre 2015
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2 CONTROLE SANITAIRE AUX FRONTIERES
2.1 RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES
L’OMS encourage tous les États Membres à renforcer leur surveillance des infections respiratoires
aiguës sévères (IRAS) et à examiner attentivement toute présentation inhabituelle des cas d’IRAS
ou de pneumonie.
Tous les pays, qu’ils aient ou non notifié des cas de MERS-CoV, doivent maintenir un niveau élevé
de vigilance, en particulier ceux qui accueillent un grand nombre de voyageurs ou de travailleurs
en provenance du Moyen-Orient. Dans ces pays, la surveillance doit être renforcée conformément
aux lignes directrices de l’OMS, de même que les mesures visant à prévenir et combattre
l’infection dans les établissements de santé.
L’OMS demande aux Etats Membres de lui signaler tous les cas confirmés et probables, avec des
informations sur les sources d’exposition, les tests réalisés et l’évolution clinique, pour orienter la
préparation et la riposte internationales et en assurer l’efficacité.
Le Comité d'urgence de l'OMS qui s'est réuni le 16 juin 2015, souligne la nécessité pour les Etats
de mettre en œuvre des mesures efficaces de prévention et de contrôle. Le comité considère que
cette situation ne constitue pas une Urgence de Santé Publique de Portée Internationale (USPPI)
et qu'il n'est pas nécessaire de mettre en place un dépistage aux points d'entrée du territoire. Par
ailleurs, dans son Rapid Risk Assessement du 19 juin 2015, l’ECDC rappelle les recommandations
relatives à la mise en place de mesures de surveillance et de contrôle ad hoc. A ce jour, le risque
de propagation internationale est considéré comme relativement faible.
2.2 INFORMATION DES VOYAGEURS
Le ministère de la santé d’Arabie Saoudite a mis en place des mesures préventives spéciales pour
le MERS-CoV. Il déconseille aux personnes âgées, à celles souffrant de maladies chroniques, aux
femmes enceintes et aux enfants, d’effectuer le petit pèlerinage (Oumra) et le grand pèlerinage
(Hadj) à la Mecque.
A ce jour, aucune mesure de restriction des voyages en direction ou en provenance de ces pays en
raison du coronavirus n’est justifiée.
Le Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International (MAEDI) met à jour
régulièrement les recommandations sur son site Internet.
En cas de déplacement dans la zone à risque, il convient de suivre l’évolution de
l’épidémie
en
consultant
régulièrement
le
site
du
MAEDI
(http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/)
et
celui
de
l’OMS (http://www.who.int/fr/) ;
Pendant le séjour sur place, il convient de :
o éviter les contacts étroits avec les personnes atteintes d’infection respiratoire
(présentant des symptômes comme toux et éternuements) ;
Conduites à tenir – Document de synthèse – Infection à MERS-CoV - octobre 2015
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o
se laver souvent les mains à l’eau et au savon ou utiliser une solution
hydroalcoolique (notamment après un contact avec une personne malade et son
environnement) ;
o maintenir une bonne hygiène personnelle ;
o éviter tout contact avec des animaux (en particulier les chameaux et
dromadaires) et la consommation de viande de chameau ou du lait de chamelle ;
o ne consommer que des aliments préparés dans des conditions hygiéniques et de
la viande bien cuite, du lait pasteurisé ainsi que des fruits et des légumes bien
lavés.
o sur place, en cas de forte fièvre, toux et/ou de difficultés respiratoires ou
diarrhées pour les personnes immunodéprimées, il convient de consulter un
médecin sans délai.
Après le retour en France, il convient de :
o prendre contact avec le SAMU - Centre 15, en cas de fièvre ou de symptômes
respiratoires dans les 14 jours qui suivent le retour en France, en signalant le
voyage. Afin de limiter le risque de contamination des proches il est fortement
conseillé de s’isoler dans l’attente d’une prise en charge et des conseils du SAMUCentre 15.
Un dispositif d’information des voyageurs est en place depuis 2013 pour les vols en provenance
et en partance du Moyen Orient et du Proche Orient, sous forme d’affiches, d’affichettes et de
flyers. Ce dispositif a été renforcé dans le cadre du Hadj en 2015 :
2.3 CONTROLES DES PASSAGERS
L’objectif du contrôle sanitaire aux frontières est de :
Détecter précocement des cas ;
Permettre le suivi des personnes contacts.
La France, conformément aux recommandations internationales, n’a pas mis en place de dispositif
de contrôle des passagers de retour des zones à risques. Le ministère en charge des transports a
notamment indiqué que ce dispositif serait dans tous les cas extrêmement difficile à mettre en
place (144 vols par semaine, effectués par 12 transporteurs vers 7 aéroports) et probablement
peu efficace compte tenu du nombre possible de routes, avec de nombreuses liaisons indirectes.
La conduite à tenir repose sur un dispositif de prise en charge du malade par les membres
d’équipage, l’alerte des autorités et la prise en charge du malade jusqu’à son transfert vers un
établissement de santé désigné par le SAMU-Centre 15, en lien avec l’Agence Régionale de Santé
(ARS).
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Le 23 juin, la procédure de prise en charge des cas suspects à bord des avions a été transmise aux
préfectures, aux aéroports et compagnies aériennes, et aux ARS.
Conduite à tenir devant un cas suspect à bord
Devant tout cas suspect à bord d’un avion, il convient de :
Mettre en place immédiatement les mesures de protection par le Personnel Navigant et
Commercial (PNC).
Le commandant de bord alerte le plus rapidement possible l’aéroport de destination
selon les canaux usuels afin que le passager malade soit pris en charge à son arrivée.
L’alerte est alors transmise sans délai au SAMU.
Le SAMU est mis en contact avec le commandant de bord. Cet échange permet au
médecin du SAMU de faire une première évaluation du cas, en appliquant le cas échéant,
la définition de cas de l’InVS.
Si le SAMU le juge nécessaire, il alerte sans délai l’ARS qui fait le lien avec :
o l’InVS pour la classification épidémiologique à l’arrivée de l’appareil ;
o le préfet territorialement compétent afin de préparer l’arrivée de l’avion.
Conduite à tenir à l’arrivée de l’aéronef
Le malade est pris en charge par le SAMU de manière sécurisée (protection individuelle) et selon
les procédures adaptées.
Le SAMU, en lien avec l’ARS et l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), procède au classement
épidémiologique du cas (exclusion ou validation du cas possible d’une maladie infectieuse sur
critères épidémiologiques).
Si le cas est classé en cas possible, la procédure de droit commun s’applique (cf. chapitre 4) :
Information des passagers sur la situation ;
Distribution des fiches de traçabilité des passagers par le PNC. Les fiches de traçabilité
sont remises à l’ARS si elle en fait la demande ;
Suivi des procédures de nettoyage/désinfection du constructeur et respect des bonnes
pratiques d’hygiène.
Conduites à tenir – Document de synthèse – Infection à MERS-CoV - octobre 2015
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3 IDENTIFICATION D’UN PATIENT SUSPECT
Détection
Le dispositif de prise en charge des patients est basé sur le repérage précoce des patients
suspects par les professionnels de santé, qui repose sur un système de déclaration au Centre-15.
La définition de cas est élaborée par l’InVS. La dernière définition date du 3 septembre 2015 :
http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infectionsrespiratoires/Infection-a-coronavirus/Infection-a-nouveau-coronavirus-MERS-CoV
Selon la définition de cas de l’InVS, un cas confirmé est un cas possible dont les prélèvements
biologiques indiquent la présence du nouveau coronavirus (MERS-CoV).
Les modalités sont développées dans l’avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) du 24 avril
2015 qui est une actualisation des avis du 28 juin et du 30 octobre 2013.
La doctrine repose sur l’appel systématique et direct au SAMU Centre-15 devant toute personne
suspecte.
Deux situations peuvent se présenter concernant la prise en charge d’un cas suspect :
Situation n°1 : au niveau du SAMU-Centre 15
Au cours de la régulation :
En cas d’appel concernant un patient suspect, il est recommandé de faire isoler le patient
et dans la mesure du possible, de lui faire laver les mains puis porter un masque
chirurgical ;
A ce stade, il est indispensable de rappeler à l’entourage les règles d’hygiène standard ;
Si l’évaluation et/ou la gravité du patient nécessite la présence d’un médecin, et en
l’absence de médecin déjà sur place, un Service Mobile d’Urgences et de Réanimation
(SMUR) est engagé.
Au cours de l’intervention :
Limiter le nombre d’intervenants au strict nécessaire à la prise en charge du patient ;
S’assurer de la mise en place effective des mesures barrières autour du patient suspect
(isolement, port d’un masque chirurgical) ;
Assurer la protection des intervenants : équipements à usage unique permettant la
protection de type « air » et de type « contact » : appareil de protection respiratoire FFP2,
surblouse à usage unique, gants non stériles à usage unique, lunettes de protection (en
cas de soins susceptibles de générer des aérosols), friction des mains avec un soluté
hydro-alcoolique dès le retrait des gants ;
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Contacter l’ARS, dans les meilleurs délais, pour classer le patient suspect qui, en liaison
avec l’InVS, le cas échéant, un infectiologue et le médecin présent auprès du patient,
pourront conclure, après évaluation, au classement en « cas possible ». NB : si une
radiographie pulmonaire est nécessaire pour le classement du patient avant son transport
dans un établissement de santé identifié par l’ARS, elle sera réalisée sur le plateau
technique d’imagerie de l’établissement de santé de proximité (sans passage par le service
des urgences) dans le strict respect des précautions d’hygiène ;
Établir la liste des intervenants ayant été en contact avec le patient suspect et la
conserver.
Situation n°2 : au niveau d’un établissement de santé
Pour tout patient cas suspect se présentant dans le service des urgences ou détecté au cours
d’une hospitalisation pour une autre pathologie :
Limiter le nombre d’intervenants au strict nécessaire à la prise en charge et limiter tout
déplacement inutile du patient suspect au sein de l’établissement ;
Isoler le patient suspect dans une chambre individuelle et lui faire porter un masque
chirurgical après friction des mains avec un soluté hydro-alcoolique ;
Assurer la protection des professionnels de santé par des équipements à usage unique
permettant la protection de type « air » et de type « contact » : appareil de protection
respiratoire FFP2, surblouse à usage unique, gants non stériles à usage unique, lunettes
de protection (en cas de soins susceptibles de générer des aérosols), friction des mains
avec un soluté hydro-alcoolique dès le retrait des gants ;
Le clinicien de l’hôpital contacte l’ARS pour permettre le classement du patient en lien
avec l’InVS et, le cas échéant, d’un infectiologue ;
En parallèle, contacter le SAMU-Centre 15 pour le pré-alerter ;
Établir la liste des personnels et de toutes personnes ayant été en contact avec le patient
suspect et la conserver.
Classement
Toute identification d’un patient suspect d’infection à MERS-CoV (patient compatible avec la
définition de cas), par un professionnel de santé en ambulatoire, doit systématiquement faire
l’objet d’un appel au SAMU-Centre 15 territorialement compétent afin d’organiser le classement
du patient par l’ARS, l’InVS avec l’appui, le cas échéant, d’un infectiologue.
A l’issue du classement du cas :
Si le patient est classé en cas possible, la prise en charge est décrite au chapitre 4 ;
Le patient cas exclu est pris en charge dans des conditions habituelles.
Tout signalement de patient qualifié de "cas possible" à l'issue du classement mené
conjointement entre l'ARS, la Cire et l'InVS est remonté à la DGS, afin d'identifier précocement un
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patient suspect d'infection par le MERS-CoV et d'éviter ainsi toute propagation éventuelle du
MERS-CoV, notamment dans les établissements de santé.
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4 DISPOSITIF DE PRISE EN CHARGE DES CAS POSSIBLES ET
CONFIRMES D’INFECTION A MERS-CoV
4.1 PROCEDURE DE PRISE EN CHARGE DES PATIENTS CLASSES « CAS
POSSIBLES »
Cette procédure de prise en charge est formalisée dans l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique
(HCSP) du 24 avril 2015.
Au niveau des SAMU- Centre 15
Orienter vers l’établissement de santé identifié par l’ARS (Cf. liste ci-après) le plus proche
et organiser le transport du patient en lien avec le SAMU de cet établissement. Le
transport est réalisé dans le strict respect des précautions d’hygiène et de la protection
des professionnels intervenants, par un vecteur diligenté par le SAMU-Centre 15 et
adapté à la situation clinique.
Prévenir l’établissement d’accueil afin qu’il puisse activer ses procédures internes pour
assurer la prise en charge du patient avec l’appui de l’équipe opérationnelle d’hygiène.
Au niveau des établissements de santé identifiés par l’ARS pour la prise en charge des patients
La prise en charge directe, sans passage par le service d’urgence, dans un service de
maladies infectieuses et/ou de réanimation permettant un isolement complet du patient
dans une chambre individuelle avec un renouvellement correct de son air (6 à 12
volumes/heure sans recyclage), de préférence à pression d’air négative et équipée si
possible d’un sas, doit être systématique ;
La prise en charge du patient sera réalisée conformément à l’avis du HCSP du 24 avril
2015 ;
Le prélèvement permettant d’affirmer ou d’infirmer le diagnostic doit être réalisé et
adressé au laboratoire de l’établissement selon les modalités stipulées au chapitre 4.2.1.
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Liste des établissements de santé identifiés par les ARS pour la prise en charge des patients cas
possibles et confirmés (23 juin 2015) et des laboratoires désignés par les ARS pour le diagnostic de
MERS-CoV (24 août 2015) :
Régions
Établissements de prise en
charge
Laboratoires avec
capacités de diagnostic
CNR référent
Alsace
CHRU Strasbourg
CNR Pasteur Paris
Aquitaine
CHU Bordeaux
CNR de Lyon
Auvergne
CHU Clermont-Ferrand
CNR de Lyon
Basse-Normandie
CHU Caen
CNR Pasteur Paris
CHU Dijon
CNR Pasteur Paris
Bourgogne
CHU Rennes
Bretagne
CNR Pasteur Paris
CHU Brest
CHRU Tours
Centre
CNR Pasteur Paris
CHR Orléans
Franche-Comté
CHU Besançon
CNR Pasteur Paris
Guadeloupe
CHU Point-à-Pitre
IP Guyane
Guyane
CH Cayenne
IP Guyane
Haute-Normandie
CHU Rouen
CNR Pasteur Paris
APHP Pitié Salpêtrière
APHP Bichat
Ile-de-France
CNR Pasteur Paris
APHP Necker
HIA Begin
CHU Nîmes
Languedoc-Roussillon
Hôpital St-EloiMontpellier
CHRU Montpellier
CNR de Lyon
Limousin
CHU Limoges
CNR de Lyon
Lorraine
CHU Nancy
CNR Pasteur Paris
Martinique
CHU Fort-de-France
IP Guyane
Midi-Pyrénées
CHU Toulouse
CNR de Lyon
Nord-Pas-de-Calais
Océan Indien
PACA
Pays de Loire
Picardie
CHRU Lille
CH Tourcoing
CHRU Lille
CHU Réunion
CH Mamoudzou de Mayotte
APHM Hôpital Nord
CHU Nice
APHM Hôpital Nord
CHU Nantes
CHU Angers
CHU Nantes
CHU Amiens
CHRU Lille
Poitou Charente
CHU Poitiers
CNR Pasteur Paris
CNR Lyon
CNR Lyon
CNR Pasteur Paris
CNR Pasteur Paris
CNR Lyon
HCL Hôpital Croix Rousse
Rhône-Alpes
CHU Grenoble
CH St-Etienne
CNR Lyon
HCL Hôpital Croix Rousse
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Schéma de prise en charge du patient suspect (version du 23 juin 2015) :
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4.2 BIOLOGIE
Les enjeux portant sur la biologie sont les suivants :
Concernant le diagnostic biologique, il s’agit de disposer d'un résultat le plus rapidement
possible, permettant la :
o
o
levée de l'isolement ;
levée des contraintes en termes de prise en charge pour les soignants ;
Concernant les analyses biologiques, il s’agit de réaliser le suivi du patient pendant son
hospitalisation.
4.2.1
Diagnostic biologique
Mise en place de la méthode de diagnostic
Le diagnostic du MERS-CoV par RT-PCR en temps réel est mis en place selon le protocole fourni
par le Centre National de Référence (CNR) des virus influenza. La détection de deux cibles
spécifiques du génome du MERS-CoV est nécessaire pour confirmer le diagnostic formel d’une
infection par le MERS CoV.
Validation de la technique de diagnostic
Pour les deux premiers cas possibles traités par le laboratoire, les prélèvements devront être
adressés en parallèle et sans délai au laboratoire du CNR des virus influenza correspondant afin
de s’assurer de la concordance des résultats. Après validation de la technique de diagnostic, les
résultats du laboratoire pourront être pris en compte pour les cas possibles suivants.
Prélèvements microbiologiques pour le diagnostic
Selon l’avis du HCSP du 24 avril 2015, les prélèvements respiratoires doivent être effectués en
adéquation avec le tableau clinique et selon les principes suivants :
Moment des prélèvements au cours de l’évolution de la maladie :
o ils doivent être réalisés le plus tôt possible, si possible dès l’admission du patient
pour permettre d’identifier rapidement les cas confirmés d’infection à MERS-CoV
et de mettre en place au plus vite les mesures pour éviter l’installation d’une
chaîne de transmission sur le territoire ;
o J0 étant défini comme le premier jour de l’apparition de la fièvre, des
prélèvements réalisés avant J4 qui s’avèreraient négatifs pour le MERS-CoV
doivent être répétés à partir de J4, soit au bout de quatre jours au moins
d’évolution clinique. En effet, des résultats négatifs sur des prélèvements trop
précoces dans l’évolution de la maladie ne peuvent pas permettre d’exclure
formellement le cas.
Nature des prélèvements : les prélèvements respiratoires doivent comprendre à la fois
des prélèvements des voies respiratoires basses qui ont démontré une meilleure
sensibilité pour la recherche du MERS-CoV et des prélèvements des voies respiratoires
hautes dits « naso-pharyngés », plus adaptés à la recherche des autres virus respiratoires.
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Confirmation des cas d’infection par le MERS-CoV
Le prélèvement pour le diagnostic biologique de MERS-CoV est effectué uniquement au niveau
des laboratoires désignés par les ARS pour le diagnostic du MERS-CoV, dont la liste a été validée le
24 août 2015 (cf. liste ci-avant).
NB : un niveau de confinement BSL3 avec stricte application des procédures est impérativement
requis pour la culture du MERS-CoV.
Le laboratoire informe l’établissement d’origine des résultats positifs ou négatifs dans les plus
brefs délais (appui du CNR dans l’interprétation des résultats) :
Si le résultat du test PCR est positif : les prélèvements seront immédiatement adressés au
laboratoire du CNR des virus influenza correspondant pour confirmation et réalisation de
l’isolement viral. L’acheminement du prélèvement vers le CNR est réalisé sous triple
emballage, avec la fiche d’accompagnement dûment renseignée, via le transporteur agréé
habituel de l’établissement ;
Si le résultat du test PCR est négatif : le cas est infirmé et le patient est pris en charge
selon la pathologie identifiée.
A ce jour, la confirmation de la présence de virus MERS-CoV est effectuée par le CNR des virus
Influenza, le laboratoire associé (Centre de référence Institut Pasteur de Paris, Pôle biologie,
Hospices Civils de Lyon, Lyon Bron), et la Cibu (Cellule d’intervention biologique d’urgence,
Institut Pasteur).
Le CNR est en capacité de fournir un résultat en 6 h (PCR seule) après réception des prélèvements
en heures ouvrées.
4.2.2
Biologie courante
Selon l’avis du HCSP du 24 avril 2015 :
Les échantillons sont réceptionnés en un lieu unique où leur contenant sera décontaminé
; les échantillons seront alors répartis vers les autres disciplines (biochimie, hématologie,
…) avec information des autres biologistes.
Les examens à visée biochimique, d’hématologie, d’hémostase doivent être analysés si
possible sur automates fonctionnant sur tubes primaires fermés.
Pour les automates fonctionnant sur tubes primaires ouverts, l’ouverture des tubes se
fera :
o sous PSM de type II, si celui-ci est à proximité de la zone analytique ; cette
ouverture des tubes sera assurée par un personnel ayant revêtu une sur-blouse à
usage unique, protection respiratoire de type FFP2, gants et lunettes de
protection ;
o sinon, à proximité immédiate de la zone analytique avec les mêmes précautions
pour le personnel.
Pour les examens des gaz du sang, les délais de rendu des résultats aux cliniciens sont
souvent incompatibles avec la gestion d’une réanimation. Il faut proposer, si cela est
possible, une délocalisation de l’analyse des gaz du sang, dans la chambre du patient ou
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dans un local à proximité. Le personnel en charge de cette analyse prendra alors toutes
les précautions d’hygiène : sur-blouse à usage unique, appareil de protection respiratoire
de type FFP2, gants et lunettes de protection.
La prescription d’autres examens, dont la réalisation est susceptible d’entraîner des
manipulations multiples avec des risques d’aérosolisation, fera l’objet d’une validation
conjointe entre le médecin prescripteur et le biologiste seniors.
4.3 TRAITEMENTS
Il convient de souligner qu’aucun vaccin ni traitement spécifique n’est, à l’heure actuelle,
disponible pour l’infection à MERS-CoV. Le traitement des cas est donc symptomatique de la
détresse respiratoire et éventuellement d’une insuffisance rénale associée.
4.4 GESTION DES PERSONNES DECEDEES DE MERS-CoV
En cas de décès d’un patient atteint de MERS-CoV, les mesures à mettre en place pour la
préparation du corps sont les précautions d’hygiène standard et le port d’Equipement de
Protection Individuelle (EPI) pour les personnels hospitaliers.
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5 IDENTIFICATION ET SUIVI DES PERSONNES « CONTACT »
L’identification des contacts est réalisée à l’issue d’un classement en cas possible. Dès
confirmation biologique du cas, une surveillance est mise en place auprès des personnes contact,
pouvant aller jusqu’à une hospitalisation pour la réalisation d’examens complémentaires.
Définition de personnes « contact » (cf. avis du HCSP du 24 avril 2015) : personne qui, en
l’absence de mesures de protection efficaces, a été exposée à un cas possible ou probable.
L’exposition inclut le fait d’avoir vécu auprès du cas ou, d’en avoir pris soin ou, d’avoir eu un
contact face à face (<1 mètre de distance) avec le cas, ou d’avoir été en contact direct avec les
sécrétions respiratoires ou avec les liquides biologiques de ce cas.
5.1 Suivi des personnes contact
L’identification et le suivi des personnes contact sont basés sur les principes suivants :
L’investigation autour des cas possibles et confirmés pour l’établissement de la liste des
personnes « contact » (ARS et Cellule Interrégionale d’Epidémiologie (CIRE)) ;
L’évaluation de leur exposition (ARS / CIRE en lien avec l’infectiologue) ;
En fonction de cette évaluation, information du médecin traitant et suivi quotidien
pendant 14 jours après le dernier contact à risque, avec prise de température 2 fois par
jour, chaque jour, car le premier symptôme à survenir sera le plus souvent de la fièvre ;
le contact évite, pendant cette période, de fréquenter des personnes de façon
rapprochée et/ou prolongée (face à face) et évite de se joindre à des rassemblements
d’un grand nombre de personnes ;
Le contact doit se munir d’un masque chirurgical et le porte dès l’apparition de
symptômes ;
En cas d’apparition d’un signe ou symptôme, fièvre ou toux :
o le contact porte son masque, réalise fréquemment une hygiène de mains avec un
soluté hydro-alcoolique (SHA), utilise des mouchoirs à usage unique et limite au
maximum les contacts proches ;
o le médecin traitant est prévenu et le contact ou le médecin traitant appelle
immédiatement le Centre 15.
5.2 Prise en charge des personnes contact pauci-symptomatiques
Pour la prise en charge d’une personne contact d’un cas confirmé, si elle est peu symptomatique,
le HCSP recommande :
une hospitalisation le temps nécessaire à la réalisation des examens suivants : un examen
clinique complet, une radiographie pulmonaire, et les prélèvements nécessaires au bilan
initial et au diagnostic étiologique d’infection à MERS-CoV.
Un retour possible au domicile sans attendre les résultats du prélèvement avec :
o un arrêt de travail jusqu’à exclusion du statut « cas possible » (i.e. soit en cas de
négativité d’un second prélèvement après 4 jours si celui-ci est réalisé, soit après
réévaluation clinique) ;
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o des informations détaillées sur la conduite à tenir.
Ce retour à domicile peut se faire sous réserve des conditions suivantes :
o examen clinique et radiologique normaux ;
o absence de facteurs de risque (immunodépression, co-morbidités…) ;
o évaluation par l’ARS/InVS en relation avec le médecin traitant de la possibilité
d’un isolement à domicile dans des conditions permettant la poursuite de la prise
en charge clinique pour le patient, le respect des règles d’hygiène et la protection
de l’entourage, la vérification dans l’entourage de l’absence de personnes
présentant des comorbidités.
Un maintien à domicile et un maintien de l’isolement sont décidés en fonction des
résultats virologiques et de l’évolution clinique ; une discussion multidisciplinaire
associant infectiologues, microbiologistes et hygiéniste peut aider à cette décision :
o Si le résultat est négatif, le cas possible est a priori exclu et les mesures
d’isolement levées. Un second prélèvement n’est envisagé que si le premier s’est
fait dans les 4 jours après le début des signes ou que le tableau clinique s’aggrave.
Dans ces circonstances, le maintien de l’isolement voire l’hospitalisation en cas
d’aggravation clinique s’impose.
o Si le résultat est positif, le maintien à domicile et l’isolement sont maintenus
jusqu’à guérison (sous réserve du respect des conditions décrites ci-dessus).
L’hospitalisation ne s’impose que si le tableau clinique s’aggrave.
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6 EQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE (EPI)
Selon l’avis du HCSP du 24 avril 2015, tout au long de cette prise en charge, le patient portera un
masque chirurgical et les soignants un appareil de protection respiratoire (masque) de type FFP2.
Le patient et les soignants doivent se désinfecter les mains avec un SHA.
Pour les professionnels de santé et visiteurs
sur-blouse à usage unique, avec un tablier plastique en cas de soins à risque d’être
mouillant ou souillant ;
gants non stériles à usage unique ;
appareil de protection respiratoire (APR) (masque) de type FFP2 ;
lunettes de protection en plus de l’APR FFP2 pendant un soin exposant, comme les soins
respiratoires susceptibles de générer des aérosols (intubation, lavage broncho-alvéolaire,
aspirations trachéales, autres examens diagnostiques respiratoires et ventilation
manuelle) ;
hygiène des mains par friction avec un SHA, dès le retrait des gants et avant de quitter la
chambre.
Si la chambre du patient n’est pas équipée de sas, l’habillage des EPI sera réalisé à l’extérieur de la
chambre. Il conviendra alors de veiller à ce qu’un flacon de SHA et des gants soient disponibles
dans la chambre.
Le déshabillage se fera à l’intérieur de la chambre, sauf pour l’appareil de protection respiratoire
qui ne sera enlevé qu’à l’extérieur. Les EPI seront éliminés selon la filière des Déchets d’Activités
de Soins à Risques Infectieux (DASR)I.
Pour le patient
S’il est indispensable de lui permettre de quitter sa chambre (réalisation d’un examen
complémentaire par exemple) :
masque chirurgical ;
désinfection des mains par friction avec un SHA.
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7 NETTOYAGE, DESINFECTION ET ELIMINATION DES DECHETS
7.1 NETTOYAGE ET DESINFECTION
Le HCSP a émis des recommandations relatives au nettoyage et à la désinfection des surfaces et
des matériels dans son avis du 24 avril 2015 :
Une désinfection de l’environnement des patients correspondant à des cas possibles ou confirmés
et des matériels utilisés pour eux, après bionettoyage habituel peut être obtenue par l’usage
d’eau de Javel à une concentration de 0,5 % ou de tout autre produit validé par la norme EN 14
476 (septembre 2013). Les recommandations du fabricant avec la concentration et le temps de
contact pour une efficacité sur le virus de la polio doivent être impérativement respectées.
En effet, à ce jour, aucun désinfectant n’a été testé sur le MERS-CoV. La norme EN 14 476 utilise
deux virus test dont le poliovirus qui est un virus nu, particulièrement résistant. Compte tenu des
incertitudes quant à la survie des coronavirus H-CoV ou SARS-CoV, dans l’environnement (jusqu’à
plusieurs heures) et à l’activité des produits désinfectants, et du pouvoir pathogène important de
ce virus émergent et de l’absence de traitement spécifique, il est légitime de proposer une «
stratégie de sécurité », visant une activité validée sur un virus particulièrement résistant
(poliovirus).
7.2 ELIMINATION DE DECHETS ISSUS DE PATIENTS ATTEINTS DE MERS-CoV
Les déchets biologiques et le matériel à usage unique seront éliminés dans la filière des DASRI.
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8 INFORMATION ET COMMUNICATION
Un dispositif d’information et de communication a été mis en place et s’adresse à différentes
cibles.
8.1 INFORMATION DES PELERINS
Le Ministère en charge de la santé émet des recommandations particulières pour les pèlerins de
l’Oumra et du Hadj (cf. chapitre 2.2).
Ces annonces s’expliquent par le caractère particulier de ces événements (rassemblements
importants d’une durée de plusieurs jours).
8.2 INFORMATION DU GRAND PUBLIC
Le site Internet du Ministère en charge de la santé a été mis à jour en juillet 2015. Un
questions/réponses a été mis à jour en juin 2015 à la disposition du public.
8.3 INFORMATION DES PROFESSIONNELS DE SANTE
Le dispositif de prise en charge de patients atteint de MERS-CoV a été communiqué aux
professionnels de santé le 15 juin 2015 via :
Un MARS diffusé aux établissements de santé et SAMU-Centre 15 ;
Un DGS-Urgent envoyé aux médecins abonnés ;
les sociétés savantes concernées.
8.4 AUTRES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA PRISE EN CHARGE PREHOSPITALIERE
Les sapeurs-pompiers ont été précédemment informés par la Direction Générale de la Sécurité
Civile et de la Gestion des Crises (DGSCGC). Une actualisation est en cours (DGS/DGSCGC). Il n’est
pas prévu, pour le moment, de démarche nationale vis-à-vis des ambulanciers pour laisser la
place à une action d’information locale notamment dans le cadre des Comités Départementaux
d’Aide Médicale Urgente de la Permanence des Soins et des Transports Sanitaires.
8.5 COMMUNICATION SUR LES CAS SUSPECTS OU POSSIBLES
La doctrine actuelle du MASSDF est de communiquer seulement sur les cas confirmés de MERSCoV.
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Annexe : Documentation et procédures valides
MARS
- MARS du 15 juin 2015 : Modalités de prise en charge des patients suspects d’infection à MERS-CoV
sur le territoire national - Annexe n°1 (Liste des établissements de santé identifiés par les ARS pour la
prise en charge des patients cas possibles et confirmés) - Annexe n°2 (Schéma de prise en charge
d’un patient suspect d’infection à MERS-CoV).
DGS-Urgent
- DGS-Urgent du 15 juin 2015 : Infection à coronavirus MERS-CoV, mise à jour des recommandations.
- DGS-Urgent du 9 octobre 2015 : Recommandations coronavirus (MERS-CoV) pour le retour des
pèlerins de La Mecque.
MINSANTE
- MINSANTE/CORRUSS n°2015_63 : Mise à jour des laboratoires désignés pour le diagnostic de cas
de MERS-CoV (11 juin 2015).
- MINSANTE/CORRUSS n°2015_66 : Procédure de prise en charge d'un cas suspect de maladie
infectieuse dans un avion (23 juin 2015).
- MINSANTE/CORRUSS n°2015_67 : Modalités de prise en charge des patients suspects d'infection à
MERS-CoV sur le territoire national (23 juin 2015).
- MINSANTE/CORRUSS n°2015_84 : Anticipation du Hadj et signalement des cas possibles (29 juillet
2015).
- MINSANTE/CORRUSS n°2015_86 : Consolidation des circuits de signalement des maladies
infectieuses émergentes au CORRUSS (7 août 2015).
- MINSANTE/CORRUSS n° 2015_88 : MERS-CoV - Nouvelle définition de cas InVS au 13 août 2015 (13
août 2015).
- MINSANTE/CORRUSS n°2015_92 : Mers-COV : définition mise à jour le 03/09/15 : suppression de 4
pays dans la liste (3 septembre 2015).
PROCEDURES – CONDUITES A TENIR
Avis HCSP
- Avis du HCSP relatif à relatif à la définition et au classement des cas possibles et confirmés
d’infection à MERS-CoV ainsi qu’aux précautions à mettre en œuvre lors de la prise en charge de ces
patients (24 avril 2015).
Procédures
- Procédure Aéronef (19 juin 2015).
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