GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURÉE MALADIE CORONARIENNE MARS 2007 Ce guide médecin est téléchargeable sur www.has-sante.fr Haute Autorité de Santé Service communication 2 avenue du Stade de France - F 93218 Saint-Denis La Plaine CEDEX Tél. :+33 (0)1 55 93 70 00 - Fax :+33 (0)1 55 93 74 00 Ce document a été validé par le Collège de la Haute Autorité de Santé en mars 2007. © Haute Autorité de santé – 2007 Maladie coronarienne Sommaire Abréviations ..................................................................................................4 Introduction ...................................................................................................5 Maladie coronarienne ...................................................................................7 1 Évaluation initiale................................................................................7 2 Prise en charge thérapeutique ...........................................................12 3 Suivi d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne chronique.......................................................................................................15 Contrôle des FDR CV ....................................................................................17 1 Évaluation initiale................................................................................17 2 Prise en charge thérapeutique du risque cardiovasculaire .............18 3 Suivi .....................................................................................................22 Annexe 1. Ont participé a l’élaboration de ce guide...................................24 Annexe 2. Classification de la Société Canadienne de Cardiologie ....................................................................................................25 Annexe 3. Test de Fagerström .....................................................................26 Annexe 4. Références ...................................................................................27 Actualisation des guides et listes ALD Les guides médecin élaborés par la Haute Autorité de Santé sont révisés tous les 3 ans. Dans l’intervalle, la liste des actes et prestations (LAP) est actualisée au minimum une fois par an et disponible sur le site Internet de la HAS (www.has-sante.fr). 3 Maladie coronarienne Abréviations AFSSAPS AMM ANAES ARA II AOMI AVC CDC CK CV CPKMB ECG EEG FE FDR CV HAS ICP IEC ICS ICFSP IMC IVG PAC PAD PAS RPC SCA TNT USI VG Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé Autorisation de Mise sur le Marché Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé Antagonistes des Récepteurs à l’Angiotensine II Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs Accident Vasculaire Cérébral Conférence de Consensus Créatinine Kinase Cardio-Vasculaire Créatine Phosphokinase Iso Enzyme MB (Muscle Brain) Electrocardiogramme Electroencéphalogramme Fraction d’Ejection Facteurs De Risque Cardio-Vasculaire Haute Autorité de Santé Interventions Coronaires Percutanées Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion Insuffisance Cardiaque Systolique Insuffisance Cardiaque à Fonction Systolique Préservée Index de Masse Corporelle Insuffisance Ventriculaire Gauche Pontage Aorto-Coronarien Pression Artérielle Diastolique Pression Artérielle Systolique Recommandations pour la Pratique Clinique Syndrome Coronarien Aigu Trinitrine Unité de Soins Intensifs Ventricule Gauche 4 Maladie coronarienne Introduction L’objectif de ce guide est d’expliciter pour les professionnels de santé la prise en charge optimale et le parcours de soins des patients atteints de la maladie coronarienne. Le nombre de décès annuels par maladie coronarienne en France est estimé à 46 000. La prévalence de la maladie coronarienne en France est de 3,9 %. Le guide comporte 2 parties : la première partie aborde la prise en charge de la maladie coronarienne, et la deuxième partie le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire commun à l’ensemble des maladies cardiovasculaires. Les principales sources utilisées ont été : - Pour élaborer la section maladie coronarienne, les recommandations de l’ANAES de 2002, de la Société Française de Cardiologie et de l’Association de Langue Française pour l’Étude du Diabète et des Maladies métaboliques de 2004, et 3 recommandations étrangères Task Force 2002, ACP 2004 et Task Force 2006. - Pour élaborer la section « contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires », les recommandations : « Recommandations de diagnostic et prise en charge de l’hypertension (HTA) essentielle de l’adulte » (HAS 2005) et « Suivi du patient diabétique de type 2 à l’exclusion des complications » (Anaes 1999). « Traitement médicamenteux du diabète de type 2 » (actualisation, en cours de finalisation), « Prise en charge thérapeutique du patient dyslipidémique » (Afssaps 2005). L’objectif de ce guide est d’être un outil pragmatique auquel le médecin puisse se référer pour la prise en charge de la pathologie considérée. Le contenu du guide a été discuté et validé par un groupe de travail pluridisciplinaire. Il présente la déclinaison pratique des recommandations pour la pratique clinique (RPC) et/ou des conférences de consensus (CDC) disponibles, secondairement complétée par des avis d’experts lorsque les données sont manquantes. L’avis des experts est en effet indispensable pour certains champs, tels que le suivi des patients où le rythme de surveillance du patient par exemple dépend plus d’un consensus de 5 Maladie coronarienne professionnels que de données comparatives obtenues dans le cadre d’études cliniques. Un guide ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques : toutes les comorbidités, les protocoles de soins hospitaliers, etc. Il ne revendique pas l’exhaustivité des conduites de prise en charge possibles ni ne se substitue à la responsabilité individuelle du médecin vis-à-vis de son patient. 6 Maladie coronarienne Maladie coronarienne 1 Évaluation initiale Évaluation initiale d’un patient suspect d’angor Le diagnostic de la maladie coronarienne repose généralement d’abord sur l’interrogatoire. Il nécessite cependant une confirmation objective par le biais d’examens complémentaires. Objectifs L’évaluation initiale a 3 objectifs : Diagnostiquer l’origine coronarienne d’une douleur thoracique (Douleur thoracique paroxystique caractéristique - risque a priori d’être coronarien) Définir la nature de l’insuffisance coronarienne : insuffisance coronarienne chronique, dont la principale manifestation est l’angor stable ; insuffisance coronarienne aiguë : o angor instable (défini par une instabilité clinique, qu'elle corresponde à un angor de novo (crises fréquentes, depuis moins d’1 mois), à l'aggravation d'un angor jusque-là stable (crises plus fréquentes, ou moins sensibles à la TNT (trinitrine) sublinguale, ou survenant au repos), à un angor de repos de plus de 20 minutes avec modifications électriques évocatrices per- ou postcritiques) o ou infarctus du myocarde qui peut se compliquer de troubles du rythme cardiaque et/ou d’insuffisance cardiaque (cf. guide Insuffisance cardiaque). Cette insuffisance coronarienne aiguë peut révéler une maladie coronarienne, ou compliquer une insuffisance coronarienne stable (cf I.3). Évaluer la sévérité de l’insuffisance coronarienne Professionnels impliqués L’évaluation initiale est réalisée par le médecin traitant et/ou le cardiologue. 7 Maladie coronarienne Examen Clinique : — Interrogatoire Il recherche une douleur thoracique rétro-sternale, constrictive ou écrasante, brûlante ou pesante (blockpnée). La douleur peut avoir une localisation atypique (mâchoire, bras, poignet, épigastre…) Cette douleur thoracique est à mettre en rapport avec : les circonstances de survenue (notamment à l’effort) ; et l’existence de facteurs de risque coronarien (hérédité, âge, sexe, tabac, HTA, hypercholestérolémie, diabète). — Examen physique Il est souvent normal. Il doit rechercher : l’existence d’autres localisations de l’athérosclérose (membres inférieurs, carotides, aorte abdominale). l’existence de signes d’IVG de mauvais pronostic. ECG de repos Il est souvent normal en dehors des accidents coronariennes aigus. Il peut révéler l’existence de signes d’ischémie myocardique ou d’une séquelle d’infarctus du myocarde. Examens biologiques Hémogramme Évaluation d’un patient suspect d’insuffisance coronarienne chronique La principale manifestation clinique de l’insuffisance coronarienne chronique est l’angor stable (angor présent depuis au moins 1 mois sans aggravation majeure récente, provoquant une gêne thoracique à l’effort). Objectifs L’évaluation d’un patient suspect d’insuffisance coronarienne chronique a 3 objectifs : Confirmer le diagnostic de la maladie coronarienne. Évaluer le pronostic, c'est-à-dire le risque d’événement clinique grave (mort dont la mort subite, infarctus, insuffisance cardiaque (cf section ICS symptomatique page 41). 8 Maladie coronarienne Évaluer la gêne fonctionnelle de l’angor. Professionnels impliqués L’évaluation d’un patient suspect d’insuffisance coronarienne chronique est réalisée par le médecin traitant et/ou le cardiologue. Évaluation Clinique : Elle va permettre de caractériser la gêne fonctionnelle et de rechercher des facteurs de mauvais pronostic. Évaluation de la gêne fonctionnelle de l’angor : — La sévérité de l'angor est évaluée selon la classification de la Société Canadienne de Cardiologie (Annexe). Recherche des facteurs de mauvais pronostic suivants : — Lâge de plus de 70 ans. Le sexe masculin. Un angor invalidant. Un angor ancien. L’existence de facteurs de risque (hypertension artérielle, diabète (Dosage de la glycémie à jeun), dyslipidémie (Bilan lipidique à jeun (CT, HDL-CT, LDL-CT, TG)), tabagisme, hérédité). Des antécédents d'infarctus du myocarde. Des signes cliniques d'insuffisance cardiaque. Des signes d'extension de la maladie athéroscléreuse. Évaluation noninvasifs para-clinique par les tests Le diagnostic est généralement confirmé par l’un des examens suivants : — Épreuve d’effort proposée chez : Les patients atteints d'angor stable, capables d'effectuer un test d'effort. Les patients diabétiques cumulant plus de 2 facteurs de risque CV (dépistage d’une ischémie myocardique silencieuse). — Scintigraphie de perfusion proposée aux patients suivants : 9 Maladie coronarienne — Patients incapables d'effectuer un ECG d'effort, ou chez lesquels le niveau d'effort atteint est insuffisant à la conclusion. Patients dont l'ECG d'effort est ininterprétable (bloc de branche gauche, pace maker, hypertrophie ventriculaire gauche, préexcitation, traitement digitalique, arythmie complète/fibrillation auriculaire). Patients qui au décours de l'ECG d'effort gardent une probabilité de maladie coronarienne intermédiaire. Diabétiques cumulant plus de 2 facteurs de risque CV (dépistage d’une ischémie myocardique silencieuse). À visée pronostique, et en complément de l’épreuve d’effort chez certains patients. Échocardiographie de stress proposée aux patients : Incapables d'effectuer un ECG d'effort, Chez lesquels l'ECG d'effort est ininterprétable. Lorsque l'ECG d'effort traduit un risque intermédiaire. Diabétiques cumulant plus de 2 facteurs de risque CV (dépistage d’une ischémie myocardique silencieuse). À visée pronostique, et en complément de l’épreuve d’effort chez certains patients. — L’échocardiogramme Il n’est pas un examen diagnostique de l’angor – Il permet une évaluation de la fonction ventriculaire gauche et de la cinétique segmentaire si celles-ci n’ont pas été évaluées par ailleurs. — Holter ECG Recherche de signes électriques d’ischémie ou de troubles du rythme cardiaque. Examen invasif : la coronarographie Elle est recommandée dans l’optique d’une revascularisation chez les patients jugés à haut risque après une évaluation non invasive. Elle est proposée : en première intention aux patients à haut risque clinique, dès qu’un épisode de déstabilisation est suspecté et ce d’autant qu’il existe des modifications électriques ; aux patients considérés à haut risque après un ECG d’effort ; aux patients à risque intermédiaire après un ECG d’effort, à haut risque ou à risque intermédiaire après une 10 Maladie coronarienne échocardiographie de stress ou une scintigraphie myocardique d’effort, ou après un stress pharmacologique ; aux patients ayant un angor d’effort invalidant. Évaluation d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne aiguë Objectifs L’évaluation d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne aiguë a pour objectifs de Faire le diagnostic de la forme d’insuffisance coronarienne aiguë : angor instable, infarctus myocardique sans susdécalage de ST, ou infarctus du myocarde avec sus-décalage de ST. Permettre la mise en œuvre rapide des mesures thérapeutiques d'urgence. Évaluer le pronostic, c'est-à-dire le risque d’événement clinique grave (mort dont la mort subite, infarctus, insuffisance cardiaque). Diagnostic de la forme d’insuffisance coronarienne aiguë — Symptôme d'appel Il peut s'agir ou bien d'une douleur prolongée (> 15 minutes) mais ayant régressé, ou bien de douleurs répétées ou bien d'une douleur continue persistante. En pratique toutes les douleurs susceptibles de correspondre à une insuffisance coronarienne aiguë justifient une hospitalisation d'urgence en milieu spécialisé. En cas de douleur continue persistante, l'hospitalisation doit être immédiate pour permettre la mise en route du traitement de reperfusion, et le moyen le plus direct est l’appel au Centre 15. — Examen Clinique L’examen clinique a pour objectif : l’exclusion des causes non cardiaques de douleurs thoraciques ; et des troubles cardiaques non ischémiques. 11 Maladie coronarienne la recherche de signes d’instabilité hémodynamique et de dysfonctionnement ventriculaire gauche potentiel. — ECG C'est un examen essentiel qui permet de faire la part entre les SCA avec sus-décalage du segment ST (urgence immédiate) et ceux sans sus-décalage. — Examens biologiques : dosage de troponine T ou I, myoglobine, CPK-MB Ces examens ne doivent être réalisés qu'en milieu hospitalier, pour confirmer le diagnostic. Si on suspecte un syndrome coronarien aigu, il faut organiser une hospitalisation en urgence sans attendre d'avoir de résultats d'examens biologiques, ce qui ne ferait que retarder la prise en charge. 2 Prise en charge thérapeutique Prise en charge thérapeutique d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne chronique Objectifs La prise en charge thérapeutique d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne chronique vise : L’allongement de la survie (réduction des événements cardiovasculaires graves et de la mortalité). L’amélioration de la qualité de vie, c'est-à-dire la réduction du handicap fonctionnel et l’augmentation du seuil de survenue de l'angor. Le ralentissement de la progression, voire la régression de l'athérosclérose. Professionnels impliqués La prise en charge thérapeutique d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne chronique est réalisée par le médecin traitant et le cardiologue. D’autres professionnels peuvent être impliqués, sous conditions, suivant le contexte médical : médecin de réadaptation cardio-vasculaire 12 Maladie coronarienne si l’état clinique du patient permet la réadaptation diététicien obésité Le remboursement des prestations du diététicien n’est pas prévu par la législation. Éducation thérapeutique et modification du mode de vie — L’éducation thérapeutique doit veiller à la bonne compréhension du patient ayant une maladie coronarienne : connaissance de soi et de sa maladie, et adaptation du mode de vie. Elle comporte une information sur les thérapeutiques disponibles, les effets indésirables possibles du traitement reçu par le patient, la planification des examens de routine ou de dépistage de complications éventuelles et leurs résultats. Le patient doit donc être informé que toute douleur prolongée ne cédant pas à la Trinitrine doit entraîner l'appel d'une structure d'urgence (n° national : 15). Toute modification ou aggravation de la symptomatologie doit motiver une consultation. La participation active du patient à la prise en charge de ses facteurs de risque est indispensable et celui-ci doit recevoir une éducation personnalisée au régime, à l’observance de son traitement à la surveillance de son poids et à la pratique régulière d'entraînement à l'endurance. Traitements pharmacologiques — Pour des raisons de simplicité, les guides médecins citent généralement les classes thérapeutiques sans détailler l'ensemble des médicaments indiqués dans la pathologie concernée. Cependant, chaque médicament n'est concerné que dans le cadre précis de son autorisation de mise sur le marché (AMM). Si pour des raisons explicites tel n'est pas le cas, et plus généralement pour toute prescription d'un produit hors AMM, qui s'effectue sous la seule responsabilité du prescripteur, celui-ci doit en informer spécifiquement le patient. Traitements réduisant les événements cardiovasculaires graves et la mortalité: Bêtabloquant dans le post-infarctus; Aspirine ou, en cas de contre-indication, Clopidogrel (horsAMM), ou association aspirine – clopidogrel : 13 Maladie coronarienne Dans les suites d’un SCA avec ou sans sus-décalage du segment ST ; o En cas de traitement par endoprothèse coronarienne (hors-AMM). Inhibiteurs de l’enzyme de conversion ayant l’AMM dans le post-infarctus ; Statine. o — Traitements réduisant les symptômes uniquement : Trinitrine d’action immédiate à la demande en cas de crise angineuse ou avant un effort important ; Inhibiteur calcique à libération prolongée ou dérivés nitrés à libération prolongée, notamment en cas de contre-indication formelle aux Bêta-bloqueurs ; Inhibiteur calcique à libération prolongée ou dérivés nitrés à libération prolongée en association aux Bêta-bloqueurs en cas d’inefficacité de ces derniers ; Agoniste potassique en cas d’intolérance aux bêtabloquants ; Autres anti-angineux validés par une AMM. Traitements non pharmacologiques Réadaptation cardio-vasculaire Elle peut être proposée afin de corriger les facteurs de risque associés et/ou si les capacités fonctionnelles sont insuffisantes pour assurer des conditions de vie sociale ou professionnelle satisfaisantes au patient. Traitements relevant d’un avis cardiologique spécialisé Angioplastie transluminale ; Pontage aorto-coronarien. Prise en charge thérapeutique d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne aiguë Si un médecin est présent lors d’une douleur thoracique durant plus de 15 minutes et résistante aux dérivés nitrés, il doit avant tout appeler le Centre 15. En l’absence de contre-indication et si le patient n’est pas déjà traité par aspirine, il est recommandé d’administrer 150 à 325 mg d’aspirine per os ou IV en cas de vomissements. En pratique, il est possible d’administrer 500 mg d’aspirine si seul ce dosage est disponible au domicile du patient. 14 Maladie coronarienne En pratique, toutes les douleurs susceptibles de correspondre à une insuffisance coronarienne aiguë justifient une hospitalisation d'urgence en milieu spécialisé. En cas de douleur continue persistante, l'hospitalisation doit être immédiate pour permettre la mise en route du traitement de reperfusion, et le moyen le plus direct est l’appel au Centre 15. 3 Suivi d’un patient atteint d’insuffisance coronarienne chronique Objectifs Le suivi a pour objectif une : Évaluation de l’efficacité du traitement anti-angineux. (Réduction de la fréquence et de la sévérité des douleurs angineuses – absence de diminution de l’activité physique). Évaluation de la tolérance au traitement anti-angineux (recherche d’effets indésirables). Évaluation de l’observance (traitement pharmacologique. Recherche de l’apparition ou l’aggravation de nouveaux facteurs de risque. Évaluation de l’amélioration des connaissances du patient concernant sa maladie. Recherche du développement dune éventuelle comorbidité. Professionnels impliqués Le suivi comprend : Une consultation tous les 3 mois chez le médecin généraliste lorsque les facteurs de risque sont bien contrôlés. Une consultation annuelle chez le cardiologue. Le recours à une équipe spécialisée hospitalière est nécessaire en cas d’angor devenant instable. Examens complémentaires — Actes techniques Un ECG de repos sera réalisé annuellement chez tous les patients. Chez les patients qui en sont capables : un ECG d'effort sera réalisé tous les ans, dans les mêmes conditions, avec ou sans 15 Maladie coronarienne — traitement et selon le même protocole, afin de pouvoir en comparer les résultats. Pour les patients incapables d'effectuer un ECG d'effort ou ayant un ECG d'effort ininterprétable électriquement, une échocardiographie de stress sera réalisée, ou une scintigraphie de perfusion, à renouveler après un délai de 3 ans en l'absence d'aggravation de la symptomatologie ou de modification de l'électrocardiogramme de repos. Suivi biologique Une surveillance biologique des traitements pharmacologiques de la maladie coronarienne, sera réalisée en respect de l’AMM (surveillance du traitement par IEC : kaliémie et créatininémie, surveillance du traitement par statine : dosage des transaminases réalisé pour la surveillance en début de traitement et des CPK lors de l’apparition de symptômes musculaires inexpliqués). 16 Maladie coronarienne Contrôle des FDR CV La prévention secondaire des maladies cardiovasculaires concerne l’ensemble des patients ayant ou ayant eu une insuffisance coronarienne, une insuffisance cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou une artériopathie périphérique. Ces patients sont considérés à haut risque de récidive d’évènement cardiovasculaire. L’objectif de la prévention secondaire est d’éviter la survenue de complications, de récidive et de décès précoces. Elle repose sur des interventions d’efficacité démontrée et associe des modifications du mode de vie (exemple : sevrage tabagique, activité physique régulière), des mesures diététiques et des traitements médicamenteux. 1 Évaluation initiale Objectifs Dépistage ou réévaluation de tous les facteurs de risque cardiovasculaires. Professionnels impliqués Les professionnels habituellement impliqués dans le dépistage des facteurs de risque cardiovasculaires en prévention secondaire sont les médecins traitants. Identification de facteurs de risque cardiovasculaire — Facteurs de risque à rechercher en prévention secondaire tabagisme actuel ; HTA permanente, soit une PAS ≥ 140 mm Hg ou PAD ≥ 90, confirmées par trois mesures au cours de deux consultations (ou une PAS ≥ 135 ou PAD ≥ 85 par automesure) ; Hypercholestérolémie : Il importe chez les patients en prévention secondaire d’atteindre un taux de LDL-cholestérol inférieur à 1 g/l ; Diabète, défini par une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l lors de deux mesures. 17 Maladie coronarienne — Facteurs de risque prévention secondaire obésité abdominale (périmètre abdominal > 102 cm chez l’homme et 88 cm chez la femme) ou obésité (IMC > 30 kg/m²) ou surpoids (IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m²) ; sédentarité (absence d’activité physique régulière soit environ 30 minutes, 3 fois par semaine) ; consommation excessive d’alcool (plus de 3 verres de vin/jour chez l’homme et 2 verres/jour chez la femme) ; aspects psychologiques et sociaux (précarité). prédisposant à rechercher en Recherche d’atteinte(s) d’organes cibles La recherche de maladie cardiovasculaire (maladie coronarienne, maladies vasculaires, symptomatiques ou non) doit être effectuée au travers de l’interrogatoire, de l’examen clinique et d’actes et examens spécifiques. Le bilan peut nécessiter plusieurs consultations, et dans certains cas le recours à des avis spécialisés. 2 Prise en charge thérapeutique du risque cardiovasculaire Ce chapitre définit la prise en charge du risque cardiovasculaire dans les situations de prévention secondaire. Objectif Prévenir de nouveaux évènements cardiovasculaires et réduire le risque de mortalité cardiovasculaire. Professionnels impliqués La prise en charge thérapeutique du risque cardiovasculaire relève du médecin traitant, avec recours aux avis spécialisés (cardiologue, endocrinologue notamment). Une prise en charge avec un programme éducatif (hopital, association de patients, réseau de soins, maisons du diabète), impliquant des équipes multidiciplinaires (diététiciens 18 Maladie coronarienne — Éducation thérapeutique L’éducation thérapeutique comporte l’apprentissage et l’évaluation des connaissances du risque cardiovasculaire : connaissance de soi et de sa maladie, auto-adaptation de son cadre et de son mode de vie à sa maladie, auto-adaptation à une modification des conditions de vie, à l’évolution des thérapeutiques, résultats des dépistages des maladies CV, planification des prochains dépistages. — Modification du mode de vie La lutte active contre la sédentarité, le surpoids ou l’obésité (objectif : IMC inférieur à 25 kg/m²), la planification alimentaire, le sevrage tabagique représentent des interventions irremplaçables à toutes les étapes de la prise en charge du risque cardiovasculaire. Il est recommandé de proposer au patient une éducation en groupe (de préférence) ou individuelle par des médecins et des paramédicaux (diététicien, infirmier, éducateur médico-sportif). Sevrage tabagique La première étape apporte des informations sur les risques liés au tabagisme. La deuxième étape évalue la dépendance envers la nicotine (test de Fagerstrôm présenté en Annexe). La troisième étape consiste à l’arrêt du tabac suivant les modalités qui dépendent du score de dépendance et de la présence ou non d’un état anxio-dépressif. Chez certains patients, une aide au sevrage tabagique sera proposée : En première intention, chez les patients dépendants : substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhaleur). en deuxième intention : aide médicamenteuse au sevrage tabagique (bupropion LP, varénicline) ; Une prise en charge spécialisée est recommandée chez les personnes fortement dépendantes ou souffrant de coaddictions multiples ou présentant un terrain anxiodépressif. Mesures diététiques L’objectif de la prise en charge diététique est la correction des principales erreurs alimentaires qualitatives : Chez le diabétique, la prise en charge diététique repose sur la réduction des lipides surtout saturés, dont les effets bénéfiques sur les glycémies peuvent être jugés en quelques jours. Une réduction des sucres raffinés est nécessaire. 19 Maladie coronarienne Les mesures diététiques concernent les patients en prévention secondaire avec un objectif thérapeutique de LDLcholestérol < 1g/l. Les modifications du régime alimentaire comprennent 4 catégories de mesures graduelles : 1. une limitation de l’apport en acides gras saturés (graisses d’origine animale : beurre, fromages, viandes grasses, charcuterie), au profit des acides mono-insaturés (huiles d'olive et de colza surtout) ou poly-insaturés (huiles de tournesol, maïs, colza et margarines préparées avec ces huiles). 2. une augmentation de la consommation en acides gras poly-insaturés oméga 3 (poissons) 3. une augmentation de la consommation de fibres et de micronutriments naturels (fruits, légumes, produits céréaliers) 4. une limitation du cholestérol alimentaire, voire l’utilisation d’aliments enrichis en stérols végétaux. Il convient de diminuer l'apport alimentaire de cholestérol autour de 300 mg/j. Le cholestérol se trouve surtout dans le jaune d’oeuf, le beurre, les abats (de 150 à 2000 mg de cholestérol pour 100 g). Quant aux viandes, à la charcuterie, aux laitages non écrémés, ils contiennent environ de 70 à 110 mg de cholestérol pour 100 g de produit. Le traitement diététique est aussi proposé à tous les patients qui n’ont pas une concentration optimale correspondant à l’objectif thérapeutique déterminé en fonction des facteurs de risque présents (cf recommandations). La consommation d’alcool ne doit pas dépasser plus de 3 verres de vin/j chez l’homme et 2 verres/j chez la femme. En cas de cardiomyopathie non obstructive d’origine alcoolique, elle doit être réduite à 0. Une diminution de la consommation en sel (apport journalier inférieur à 6g/j) est recommandée chez le patient hypertendu et dans le cas d’insuffisance cardiaque (régime désodé adapté à la gravité de l’insuffisance cardiaque). Activité physique L’activité physique consiste en des modifications réalistes du mode de vie quotidien et autant que possible repose sur la pratique d’un exercice physique d’au moins 30 minutes par jour. Cette pratique doit être adaptée à l’âge et l’état général du patient, chez l’angineux, un ECG d’effort est préalablement nécessaire. Pour les patients les plus sévères, entraînement effectué, au moins au début, en centre de réadaptation cardiaque. 20 Maladie coronarienne Traitements pharmacologiques Pour des raisons de simplicité, les guides médecins citent généralement les classes thérapeutiques sans détailler l'ensemble des médicaments indiqués dans la pathologie concernée. Il est entendu que chaque médicament n'est concerné que dans le cadre précis de son autorisation de mise sur le marché (AMM). Si pour des raisons explicites tel n'est pas le cas, et plus généralement pour toute prescription d'un produit hors AMM, le prescripteur doit en informer spécifiquement le patient. — Traitements pharmacologiques du contrôle de la pression artérielle Objectifs tensionnels Maintenir la pression artérielle inférieure à 140/90 mm Hg (130/80 chez le diabétique), à adapter suivant les patients, l’existence d’insuffisance rénale associée, le risque d’hypotension orthostatique chez la personne âgée et suivant les traitements associés). Traitement Le traitement médicamenteux antihypertenseur se justifie d’emblée en association avec des mesures hygiéno-diététiques sans attendre les éventuels bénéfices de ces mesures, quelle que soit la sévérité de l’hypertension, en cas d’insuffisance rénale ou de maladie cardio ou cérébrovasculaire avérée, pour atteindre l’objectif tensionnel (prévention secondaire). Le choix d’une classe thérapeutique doit être adapté à chaque patient, la stratégie générale étant la suivante : Débuter par une monothérapie, chez un patient vierge de traitement antérieur. Instaurer une association d’antihypertenseurs en cas de réponse tensionnelle insuffisante après une monothérapie optimale de 4 semaines. Étape supplémentaire : trithérapie devant nécessairement comporter un diurétique thiazidique (sauf chez l’insuffisant rénal sévère qui relève d’un diurétique de l’anse). Dans le cas de médicaments cardiologiques ayant des propriétés antihypertensives déjà prescrits pour la maladie cardiovasculaire, il s’agit d’adapter le traitement. C’est le cas par exemple pour le patient coronarien déjà traité par IEC, chez qui la découverte d’une 21 Maladie coronarienne HTA impose d’adapter la posologie de IEC ou de l’associer avec un diurétique thiazidique. — Traitements pharmacologiques du contrôle lipidique Objectifs Chez les patients en prévention secondaire ou à risque équivalent : l’objectif est d’obtenir un LDL- cholestérol < 1 g/l. Traitement Il peut nécessiter l’introduction d’un traitement par statine ou son adaptation posologique. L’utilisation de fortes doses voire d’association d’hypolipémiants est à envisager au cas par cas et ne doit pas se faire au détriment d’une bonne tolérance et observance du traitement. — Traitements pharmacologiques du contrôle glycémique Se référer aux guides Diabète. — Prévention du risque thrombotique par antiagrégants plaquettaires En prévention secondaire (maladie cardiovasculaire, cerebrovasculaire ou rénale associée), un traitement par aspirine à dose faible (75 à 160 mg/j) est recommandé après avoir vérifié l’absence de contre indications. 3 Suivi Objectifs Vérifier : La réduction des facteurs de risques modifiables. L’autonomie de prise en charge ; L’adaptation des traitements. La tolérance au traitement. L’observance (traitement pharmacologique et hygiénodiététiques) ; L’apparition de nouveaux facteurs de risque. L’apparition de maladies cardiovasculaires. mesures Professionnels impliqués Le suivi du risque cardiovasculaire relève du médecin traitant. Le recours à des avis spécialisés peut être nécessaire : 22 Maladie coronarienne Cardiologue. Médecin vasculaire. Néphrologue. Psychiatre, psychologue (prise en charge des troubles du comportement alimentaire, conduites addictives). Diététicien (éducation thérapeutique, surpoids ou obésité, troubles alimentaires). Addictologue (forte dépendance, coaddictions multiples). Examens complémentaires — Actes techniques ECG de repos : prise en charge de l’hypertension artérielle — Examens biologiques Glycémie veineuse à jeun annuelle (dépistage du diabète). Microalbuminurie chez le diabétique (facteur de risque cardiovasculaire chez le diabétique). Exploration d’une anomalie lipidique (CT, HDL-C, TG, calcul de la concentration plasmatique de LDL-C) une fois par an ; Créatininémie et calcul de la clairance de la créatinine (formule de Cockroft et Gault), une fois par an ; Suivi biologique des traitements pharmacologiques, en respect de l’AMM (kaliémie, créatininémie, dosage des transaminases en début de traitement par statine et dosage des CPK en cas d’apparition de symptômes musculaires inexpliqués). 23 Maladie coronarienne Annexe 1. Ont participé l’élaboration de ce guide a Dr Emmanuel Corbillon – Chef de projet – Service ALD – accords conventionnels Pr Nicolas Danchin : Service de Cardiologie Hopital Européen Georges Pompidou - Paris Pr Jacques Puel : service de cardiologie B – CHRU Toulouse Pr Jacques Machecourt : service de cardiologie et urgences cardiologiques – CHU Grenoble Pr.Alain Prat : service de chirurgie cardiaque - Hopital Cardiologique - CHRU de Lille Pr Charles De Riberolles : service de chirurgie cardiovasculaire CHU Clermont-Ferrand Pr Eugène Baudet : service de chirurgie cardiaque pédiatrique – CHU Bordeaux Dr Isabelle Dupie : médecin généraliste – Paris Dr Jean-Michel Bunel : médecin généraliste – Rouen Dr Yves Le Noc : médecin généraliste – Nantes Dr Marc Stricker : médecin généraliste – Bar sur Aube Mr Jean-Claude Boulmer : Président de la Féderation Nationale des Associations de Malades Cardio-vasculaires et Opérés du Coeur. Mr Pierre Virtel : Président de l’Association Française des Malades et Opérés Cardio-vasculaires Dr Benoit Crochet : médecin conseil – MSA Dr Arnaud de la Seiglière : médecin conseil – MSA Représentants de la CNAMTS et du RSI. 24 Maladie coronarienne Annexe 2. Classification de la Société Canadienne de Cardiologie Le degré de gêne fonctionnelle de l’angor est apprécié selon la classification de la Société Canadienne de Cardiologie : Classe I : l'activité physique ordinaire (marcher ou monter des escaliers) ne provoque pas d'angor. L'angor apparaît à l'occasion d'un effort important, rapide ou prolongé, au travail ou pendant les loisirs. Classe II : légère limitation de l'activité ordinaire : marcher ou monter des escaliers rapidement, marcher en côte, marcher ou monter des escaliers après un repas, au froid ou dans le vent, ou pendant un stress émotionnel ou au cours des premières heures suivant le réveil. Marcher plus de 100 à 200 mètres en terrain plat et monter plus d'un étage à un rythme normal et dans des conditions normales. Classe III : limitation marquée de l'activité physique ordinaire : marcher 100 à 200 mètres en terrain plat et monter un étage dans des conditions normales et à un rythme normal. Classe IV : impossibilité d'effectuer toute activité physique sans ressentir de gêne. L'angor peut être présent au repos. 25 Maladie coronarienne Annexe 3. Test de Fagerström Ce test permet d’évaluer le niveau de dépendance à la nicotine. 1. Le matin, combien de temps après votre réveil allumez-vous votre première cigarette ? - Dans les 5 minutes : 3 - Entre 6 et 30 minutes : 2 - Entre 31 et 60 minutes : 1 - Après 1 heure et plus : 0 2. Trouvez-vous qu'il est difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c'est interdit ? - Oui : 1 - Non : 0 3. A quelle cigarette renonceriez-vous le plus difficilement ? - La première de la journée : 1 - Une autre : 0 4. Combien de cigarettes fumez-vous par jour en moyenne ? - Plus de 30 : 3 - De 21 à 30 : 2 - De 11 à 20 : 1 - Moins de 10 : 0 5. Fumez-vous à intervalles plus rapprochés durant les premières heures de la matinée que durant le reste de la journée ? - Oui : 1 - Non : 0 6. Fumez-vous lorsque vous êtes malade et alité ? - Oui : 1 - Non : 0 La somme des points obtenus à chaque réponse indique le degré de dépendance. Si la somme est comprise entre 0 et 2 : pas de dépendance Si la somme est comprise entre 3 et 4 : dépendance faible Si la somme est comprise entre 5 et 6 : dépendance moyenne Si la somme est comprise entre 7 et 10 : dépendance forte 26 Maladie coronarienne Annexe 4. Références Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Recommandation de bonne pratique. Les stratégies thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses de l'aide à l'arrêt du tabac. Principaux messages. St Denis: AFSSAPS; 2003. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Recommandation de bonne pratique. Prise en charge thérapeutique du patient dyslipidémique. St Denis: AFSSAPS; 2005. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Recommandation de bonne pratique. Traitement médicamenteux du diabète de type 2. St Denis: AFSSAPS; 2006. Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Evaluation du pronostic de l'insuffisance coronaire stable et modalités de suivi en dehors du traitement. Recommandations pour la pratique clinique. Paris: ANAES; 2000. Erhardt L, Herlitz J, Bossaert L, Halinen M, Keltai M, Koster R, et al. Task force on the management of chest pain. Eur Heart J 2002; 23: 1153–76. Fox K, Alonso Garcia MA, Ardissino D, Buszman P, Camici PG, Crea F,et al. Guidelines on the management of stable angina pectoris: executive summary. The Task Force on the Management of Stable Angina Pectoris of the European Society of Cardiology. Eur Heart J 2006;27:1341-81. Haute autorité de santé Prise en charge des patients adultes atteints d’hypertension artérielle essentielle. Actualisation 2005. Recommandations pour la pratique clinique. Saint-Denis la Plaine: HAS; 2005. Monpère C, Sellier P, Meurin P, Aeberhard P, d’Agrosa Boiteux MP, Iliou MC, et al. Recommandations de la Société française de cardiologie concernant la pratique de la réadaptation cardiovasculaire chez l’adulte. Arch Mal Cœur Vais 2002 ; 95 : 962-97. Puel J, Valensi P, Vanzetto G, Lassmann-Vague V, Monin JL, Moulin P, et al. Identification de l’ischémie myocardique chez le diabétique. Recommandations conjointes SFC/ALFEDIAM. Arch Mal Cœur Vais 2004; 97: 338-57. Vincenza S, Barry P, Fihn SD, Gibbons RJ, Owens DK, Williams SV, et al. Primary Care Management of Chronic Stable 27 Maladie coronarienne Angina and Asymptomatic Suspected or Known Coronary Artery Disease: A Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians. Ann Intern Med 2004; 141: 562-7. 28 Achevé d’imprimer en xxxxxx Imprimerie Moderne de l’Est Dépôt Légal Mars 2007 www.has-sante.fr CODE Etude (rempli par le service communication Toutes les publications de l’HAS sont téléchargeables sur R E C O M M A N DAT I O N S P R O F E S S I O N N E L L E S Prise en charge de l’infarctus du myocarde à la phase aiguë en dehors des services de cardiologie Conférence de consensus 23 novembre 2006 Paris (faculté de médecine Paris V) Texte des recommandations (version courte) Avec le par tenariat méthodologique et le concours financier de la La version courte des recommandations est disponible sur demande écrite auprès de : Haute Autorité de Santé Service communication 2 avenue du Stade de France – F 93218 Saint-Denis La Plaine CEDEX Les versions courte et longue sont consultables sur le site de la HAS : www.has-sante.fr - rubrique « Toutes nos publications » © Haute Autorité de Santé – 2007 Sommaire Avertissement _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 3 QUESTION 1 Quels sont les critères décisionnels pour la prescription d’une désobstruction coronaire pour un infarctus aigu (indépendamment de la technique) ? _ _ _ _ 3 QUESTION 2 Quels sont les stratégies de reperfusion et les traitements adjuvants à mettre en œuvre pour un syndrome coronarien aigu ST+ ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ 4 QUESTION 3 Quelles sont les caractéristiques des filières de prise en charge d’un patient avec une douleur thoracique évoquant un infarctus aigu ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 7 QUESTION 4 Quelles sont les situations particulières de prise en charge d’un infarctus aigu ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 8 QUESTION 5 Quelle est la prise en charge des complications initiales ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 9 Annexe 1 - Échelle de gradation des recommandations utilisées par la HAS pour les études thérapeutiques _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 12 Méthode « Conférence de consensus » _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 13 Participants _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 15 Fiche descriptive _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 17 Abréviations AC bpm CEE CPBIA DSA ECG HBPM HNF IDM OAP RACS RCP SCA SCA ST+ SCDI SMUR TV arrêt circulatoire battements par minute choc électrique externe contre-pulsion par ballonnet intra-aortique défibrillateur semi-automatique électrocardiogramme héparine de bas poids moléculaire héparine non fractionnée infarctus du myocarde œdème aigu du poumon récupération d’activité cardiaque spontanée réanimation cardio-pulmonaire syndrome coronarien aigu syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du segment ST salle de coronarographie diagnostique et interventionnelle structure mobile d’urgence et de réanimation tachycardie ventriculaire 1 Promoteurs SAMU de France Société francophone de médecine d’urgence Société française de cardiologie Copromoteurs Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé Association pédagogique nationale pour l’enseignement de la thérapeutique Bataillon des marins-pompiers de Marseille Brigade de sapeurs-pompiers de Paris Société française d’anesthésie et de réanimation Société française de biologie clinique Société française de médecine sapeur-pompier Société de réanimation de langue française SOS Médecins France L’organisation de cette conférence a été rendue possible grâce à l’aide financière apportée par la Haute Autorité de Santé, SAMU de France, la Société française de cardiologie et la Société francophone de médecine d’urgence. 2 Avertissement Cette conférence a été organisée et s’est déroulée conformément aux règles méthodologiques préconisées par la Haute Autorité de Santé (HAS). Les conclusions et recommandations présentées dans ce document ont été rédigées par le jury de la conférence, en toute indépendance. Leur teneur n’engage en aucune manière la responsabilité de la HAS. QUESTION 1 Quels sont les critères décisionnels pour la prescription d’une désobstruction coronaire pour un infarctus aigu (indépendamment de la technique) ? La décision de prescription d’une désobstruction coronaire pour un infarctus du myocarde (IDM) aigu repose sur une démarche de type bayesienne : l’évaluation clinique établit une probabilité initiale, réévaluée à travers la lecture de l’électrocardiogramme (ECG), permettant ainsi de choisir entre (cf. algorithme 1) : ● débuter la thérapeutique de désobstruction coronaire ; ● poursuivre la démarche diagnostique par le dosage de troponines ; ● mettre en place une autre stratégie. Forte probabilité clinique de SCA Oui Non ECG contributif ECG contributif Non Dosage de troponines positif Non Pas de stratégie invasive (Suivi médical, évaluation secondaire) Non Oui Oui Oui Stratégie invasive différée (24-48h) Pas de stratégie invasive (Suivi médical, évaluation secondaire) Désobstruction urgente Algorithme 1. Algorithme des critères décisionnels pour la prescription d’une désobstruction coronaire pour un IDM aigu. 3 QUESTION 2 Quels sont les stratégies de reperfusion et les traitements adjuvants à mettre en œuvre pour un syndrome coronarien aigu ST+ ? 1. Stratégies de reperfusion 䉴 Délais La pierre angulaire de la stratégie de reperfusion du syndrome coronarien aigu (SCA) ST+ (SCA ST+) est la réduction du temps écoulé depuis le début de la symptomatologie jusqu’à la reperméabilisation coronarienne. Dans les textes internationaux, le délai door to balloon correspond le plus souvent au délai entre l’arrivée à l’établissement de santé et l’expansion du ballonnet dans une coronaire. Il est défini pour le système français comme le délai entre le premier contact médical et l’expansion du ballonnet. Le premier contact médical est le moment de l’arrivée auprès du patient du médecin permettant la réalisation d’un ECG et donc la confirmation du diagnostic de SCA ST+. Le sujet de la conférence de consensus étant la prise en charge de l’IDM à la phase aiguë en dehors des services de cardiologie, le jury recommande de scinder le délai premier contact médical-expansion du ballonnet en 2 délais complémentaires : ● le délai entre le premier contact médical et l’arrivée au service de cardiologie interventionnelle, appelé délai porte à porte cardio ; ● le délai entre l’arrivée au service de cardiologie interventionnelle et l’expansion du ballonnet, appelé délai porte cardio-ballon. Pour continuer à respecter le délai global international de 90 minutes, le jury recommande comme seuil décisionnel pour le délai porte à porte cardio une valeur de 45 minutes. Le respect et l’amélioration respective de chacun de ces 2 délais doivent permettre d’augmenter le nombre de patients accédant à la reperfusion mécanique. 䉴 Stratégies de reperfusion Les stratégies de reperfusion reposent sur l’angioplastie coronaire et la fibrinolyse. Le choix d’une stratégie par rapport à l’autre repose sur l’évaluation respective du rapport bénéfices/risques dans une situation clinique donnée. ● L’angioplastie primaire est la technique la plus sûre et la plus efficace, puisqu’elle permet de rouvrir l’artère occluse dans près de 90 % des cas contre seulement 60 % pour la fibrinolyse. ● La réalisation de la fibrinolyse a pour elle l’avantage de sa simplicité. Elle est réalisable en tous lieux du territoire. Son efficacité est optimale au cours des 3 premières heures qui suivent le début des symptômes. Le risque hémorragique intracérébral (entre 0,5 et 1 %) est incontournable malgré le respect strict des contre-indications. ● 4 ● Le jury recommande l’utilisation préférentielle de la ténectéplase, produit fibrinospécifique, utilisable en bolus intraveineux unique en 10 secondes environ, à demivie courte, adaptable au poids du patient, la dose ne devant cependant pas excéder 10 000 UI, soit 50 mg de ténectéplase. La streptokinase n’est pas recommandée. 䉴 Choix de la stratégie Pour le choix de la stratégie, le jury recommande la stratégie initiale1 suivante (cf. algorithme 2) : 1. connaître le délai porte à porte cardio et le délai porte cardio-ballon ; 2. si le délai porte à porte cardio est supérieur à 45 minutes, la probabilité que le délai global premier contact médical-expansion du ballonnet soit supérieur à 90 minutes est trop élevée, et cela justifie la fibrinolyse pour tout patient dont le début des symptômes est inférieur à 12 heures. La stratégie est identique si le début des symptômes date de moins ou de plus de 3 heures ; 3. si le délai porte à porte cardio est inférieur à 45 minutes et si la somme de ce délai avec le délai porte cardio-ballon est inférieure à 90 minutes, la stratégie devient fonction de l’heure du début des symptômes : ● si ce délai est inférieur à 3 heures, le médecin auprès du patient peut proposer ou la fibrinolyse ou l’angioplastie primaire en fonction de procédures écrites et évaluées, ● si le délai depuis le début des symptômes est compris entre 3 et 12 heures, l’angioplastie primaire est privilégiée ; 4. l’évaluation de l’efficacité de la fibrinolyse sera réalisée dès son administration afin de dépister précocement une non-réponse justifiant une angioplastie de sauvetage. Cette stratégie justifie les recommandations suivantes : il est impératif que l’ensemble des structures d’urgences (SMUR et accueil des urgences) dispose des moyens de pratiquer une fibrinolyse (recommandation unanime du jury) ; ● après fibrinolyse, le patient doit être dirigé vers un centre disposant d’une salle de coronarographie diagnostique et interventionnelle (SCDI) ; ● la mise en place de registres d’évaluation des stratégies de prise en charge des SCA ST+, registres communs aux équipes participant à cette prise en charge et permettant de faire évoluer la stratégie initiale de reperfusion, et notamment les 2 délais proposés porte à porte cardio et porte cardio-ballon. ● 1. Cette stratégie de départ devra évoluer en fonction des résultats des registres. 5 SCA ST+ Délai porte à porte cardio* < 45 min Délai porte à porte cardio* > 45 min ou délai porte cardio-ballon non estimable Signes < 3 h Signes > 3 h et < 12 h Signes < 3 h Signes > 3 h et < 12 h Choix Stratégie identique Cl à la TL TL Si échec fibrinolyse APL APL Cl à la TL APL APL Si échec fibrinolyse TL Centre de cardiologie interventionnelle * Le délai porte à porte cardio doit s’intégrer dans le délai global de prise en charge qui ne doit pas être supérieur à 90 minutes. TL : thrombolyse APL : angioplastie CI : contre-indication. Algorithme 2. Stratégie de reperfusion d’un SCA ST+ non compliqué avant la cardiologie (cf. supra définition des délais). 2. Traitements adjuvants Acide acétylsalicylique : son bénéfice dans le traitement des SCA est largement démontré (grade A)2. Clopidogrel : il est recommandé à la phase précoce d’un SCA ST+, en association avec l’aspirine ou seul si celle-ci est contre-indiquée (grade A). Antagonistes des récepteurs GPIIb/IIIa : l’abciximab est utilisé en phase aiguë de SCA ST+ avant une angioplastie primaire. Anticoagulants : en cas de fibrinolyse, l’énoxaparine est supérieure à l’héparine non fractionnée (HNF) chez les patients de moins de 75 ans, à fonction rénale normale (grade B). En cas d’angioplastie, l’HNF est le traitement de référence. Dérivés nitrés : en dehors de l’œdème aigu du poumon (OAP) et éventuellement en cas de poussée hypertensive, ils ne sont pas recommandés (grade C). Oxygénothérapie : elle n’est pas systématique. Antalgiques : le traitement de choix est la morphine en titration IV. 2. Une recommandation de grade A est fondée sur une preuve scientifique établie par des études de fort niveau de preuve (niveau 1). Une recommandation de grade B est fondée sur une présomption scientifique fournie par des études de niveau de preuve intermédiaire (niveau 2). Une recommandation de grade C est fondée sur des études de faible niveau de preuve (niveau 3 ou 4). En l’absence de précisions, les recommandations reposent sur un consensus exprimé par le jury. Voir annexe 1. 6 Bêtabloquants : leur administration n’est pas préconisée de façon systématique. Inhibiteurs de l’enzyme de conversion et antagonistes calciques : aucun argument ne permet de les recommander. Insuline : elle est recommandée pour corriger une élévation de la glycémie en phase aiguë d’IDM. La solution glucose-insuline-potassium n’est pas recommandée (grade A). QUESTION 3 Quelles sont les caractéristiques des filières de prise en charge d’un patient avec une douleur thoracique évoquant un infarctus aigu ? Compte tenu des pertes de chances induites par le retard diagnostique et thérapeutique pour les patients en phase aiguë d’un IDM, il faut insister sur la réalisation répétée de campagnes d’éducation à destination du grand public et des professionnels de santé. L’objectif est de « prescrire le 15 ». Les filières de prise en charge du patient avec une douleur thoracique évoquant un IDM aigu doivent idéalement fonctionner selon le schéma suivant : ● l’appel, qu’il provienne du patient lui-même ou d’un tiers appelant, doit aboutir au SAMU-Centre 15 ; ● le médecin régulateur du SAMU essaiera d’être mis directement en relation avec le patient, puis il déclenchera un effecteur dont le but est d’amener le patient en SCDI opérationnelle (filière cardiologique). Le patient peut aussi se trouver dans un service hospitalier qui devra diagnostiquer et traiter l’IDM, soit en relation directe avec la SCDI opérationnelle, soit en relation avec le SAMU-Centre 15. Le jury recommande que le médecin régulateur du SAMU soit le « gardien du temps » du déroulement de l’intervention. C’est lui qui fait le lien entre l’équipe d’intervention et l’équipe de la structure d’accueil (cf. algorithme 3). Les moyens engagés en dehors des unités mobiles hospitalières (UMH) comportent au minimum : ● la présence d’un médecin avec ECG ; ● un vecteur de transport avec au moins défibrillateur semi-automatique (DSA) et O . 2 Dans certaines situations d’exception définies par un isolement ou un défaut d’accessibilité durable et prévisible aux secours médicalisés et aux moyens d’évacuation rapides, le jury recommande la rédaction préalable de protocoles décisionnels. 7 Patient douleur thoracique + Appel Est déjà hospitalisé Association urgentistes Conférence à3 Service de soins Conférence à3 SAMU-CENTRE 15 Est déjà hospitalisé USI Régulation libérale PDS UMH et/ou à défaut Médecin correspondant SAMU Urgentiste libéral convention Médecin pompier + ECG Médecin libéral (accord préalable) + ECG + DSA systématique Médecin libéral Vient directement Urgences hôpital ⫾ fibrinolyse SCDI opérationnelle USIC Algorithme 3. Algorithme des filières de prise en charge d’un patient présentant une douleur thoracique suspecte d’un infarctus du myocarde. QUESTION 4 Quelles sont les situations particulières de prise en charge d’un infarctus aigu ? 䉴 Personnes âgées La stratégie thérapeutique globale de l’IDM chez le sujet âgé ne doit pas différer de celle des sujets jeunes malgré le risque de complications plus élevé (grade B), à l'exception du choc cardiogénique. Dans ce dernier cas, le recours à la reperfusion ne peut être systématique, mais est discuté cas par cas. L’HNF est préférée aux héparines de bas poids moléculaire (HBPM) chez le sujet de plus de 75 ans (grade B). 8 䉴 Personnes diabétiques La stratégie thérapeutique globale de l’IDM chez le diabétique ne diffère pas de celle des sujets non diabétiques (grade B). Chez tous les patients, le jury recommande de déterminer la glycémie capillaire au plus tôt, y compris en préhospitalier. La réduction précoce de l'hyperglycémie par l'insuline et la réduction des apports glucidiques à la phase aiguë d’un infarctus paraît logique. 䉴 Infarctus survenant dans un service de soins non cardiologiques La prise en charge de l’IDM dans un service de soins en dehors de la cardiologie doit être organisée par des protocoles locaux afin de proposer dans les plus brefs délais une prise en charge adaptée. En cas de décision de reperfusion coronaire en urgence, les patients dans des sites avec plateau de cardiologie interventionnelle accessible doivent avoir une angioplastie primaire. Dans les autres cas, la stratégie de reperfusion du patient ne diffère pas de celle proposée en dehors des structures de soins. 䉴 Infarctus périopératoires La prévention de l’IDM périopératoire se fonde sur l’analyse du segment ST et la correction rapide de toute anomalie hémodynamique (hypotension, hypertension, tachycardie) ou métabolique importante (anémie, hypothermie). La détection repose sur une analyse ECG quotidienne ainsi que sur des dosages répétés de troponine en postopératoire, avec une prise en charge graduée en fonction, d'une part, de l'existence ou non d'une modification du segment ST et, d'autre part, de la cinétique d'élévation de la troponine. Le recours systématique en urgence à une coronarographie n’est licite qu’en cas de détection d’un sus-décalage du segment ST. QUESTION 5 Quelle est la prise en charge des complications initiales ? Les complications initiales de l’IDM sont abordées par le jury en tenant compte de leur fréquence et de leur gravité. Est traitée également la problématique des transferts interhospitaliers des IDM compliqués. Le traitement spécifique des complications doit être associé à la correction des facteurs favorisants, notamment les dyskaliémies et l’hypoxie. 䉴 Bradycardies Plusieurs options thérapeutiques peuvent être envisagées : la surveillance électrocardioscopique seule, sur une bradycardie bien tolérée et sans risque d’asystolie ; ● l'entraînement électrosystolique externe, indiqué devant toute bradycardie symptomatique avec intolérance hémodynamique, habituellement liée à un BAV de haut degré. Il est également indiqué s’il existe un risque de survenue d’une asystolie ou si le traitement par atropine est inefficace ; ● 9 ● le traitement pharmacologique : en l’absence de cause réversible, l'atropine est la thérapeutique de choix devant toute bradycardie symptomatique aiguë. L’isoprénaline n’est pas recommandée et l’adrénaline ne doit être utilisée qu’en dernier recours. 䉴 Tachycardies Plusieurs options thérapeutiques peuvent être envisagées (grade B) : le patient en arrêt circulatoire nécessite un choc électrique externe (CEE) immédiat, asynchrone, sans sédation et une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) médicalisée ; ● le patient en défaillance hémodynamique (hors contexte de tachycardie sinusale) nécessite la réalisation immédiate d’un CEE de préférence synchrone ; ● le patient conscient sans défaillance hémodynamique, mais avec des signes cliniques d’intolérance (douleur thoracique ou OAP) a sa stratégie thérapeutique détaillée dans l’algorithme 4 ; ● le patient conscient sans signes d’intolérance clinique : les tachycardies ventriculaires (TV) soutenues ou polymorphes justifient l’administration d’amiodarone et/ou d’un CEE après sédation. Dans les autres cas, l’abstention thérapeutique avec maintien de la surveillance seule est de règle. ● – Administrer de l’oxygène en fonction de la SpO2 – Monitoring ECG – Surveillance continue PA et SpO2 – Accès veineux Arrêt circulatoire Oui ● ● RCP médicalisée CEE asynchrone Non État de choc cardiogénique OAP massif Non Autres signes d’intolérance OAP, douleur thoracique Aspect QRS ? FA rapide ● Amiodarone IV : 300 mg en 20 à 60 min, puis 900 mg sur 24 h ● Si échec : esmolol IV (dose de charge de 500 μg/kg en 1 minute, puis 50 à 200 μg/kg en 4 minutes) ou aténolol (5 mg IV suivi de 75 mg PO) Sédation si patient conscient CEE synchrone si possible ● Gestes de réanimation ● Non ● régulier Rythme ? > 0,12 s QRS large < 0,12 s QRS fin TV polymorphe ● Amiodarone IV : 300 mg en 20 à 60 min, puis 900 mg sur 24 h ● Si échec : CEE synchrone Surveillance clinique et paraclinique (scope) Oui irrégulier < 0,12 s QRS fin ● Oui : évoquer de principe une FA avec conduction aberrante : voir encadré FA rapide Aspect QRS ? Tachycardie sinusale ● Surveillance attentive : évoquer de principe un flutter auriculaire : voir encadré FA rapide > 0,12 s QRS large TV ● Amiodarone IV : 300 mg en 20 à 60 min, puis 900 mg sur 24 h ● Si échec : CEE synchrone : évoquer de principe une TSV avec conduction aberrante : voir encadré Tachycardie sinusale Algorithme 4. Algorithme thérapeutique de la tachycardie (fréquence cardiaque > 100 bpm) chez un patient présentant un SCA, hors défaillance vitale et tachycardie bien tolérée (d’après J.E. de la Coussaye et al). 10 䉴 Arrêt circulatoire (AC) Le contexte ischémique de l’AC ne modifie pas les recommandations générales de la RCP. ● L’AC survient sur un IDM déjà diagnostiqué : chez un patient qui a une récupération d’activité cardiaque spontanée (RACS), la décision de la stratégie de reperfusion repose sur l’appréciation d’un accès rapide à une SCDI opérationnelle (sans qu’un délai maximal puisse être fourni dans ce contexte). La réalisation d’un massage cardiaque externe ne contre-indique pas la fibrinolyse. Chez un patient fibrinolysé, la survenue d’un AC peut être un signe de reperfusion coronaire. Une réanimation prolongée (60 à 90 minutes après l’injection du fibrinolytique) est justifiée pour favoriser son efficacité. En l’absence de RACS, il n’y a pas d’argument scientifique pour recommander ou interdire la fibrinolyse. ● L’AC constitue la première manifestation de l’IDM : il n’y a pas d’argument pour recommander une fibrinolyse dans ce contexte. 䉴 Choc cardiogénique La stratégie thérapeutique repose sur le traitement étiologique associé au traitement symptomatique et comporte une désobstruction coronaire précoce (grade B) par angioplastie préférentiellement, associée à des mesures visant à la diminution de la consommation myocardique en oxygène (notamment analgésie et oxygène). La restauration hémodynamique repose sur un remplissage vasculaire prudent (en l’absence de signes d’insuffisance ventriculaire gauche) avec si nécessaire utilisation titrée de catécholamines (dobutamine en 1re intention, noradrénaline en 2e intention). La contre-pulsion par ballonnet intra-aortique (CPBIA) favorise la stabilisation initiale des patients en choc cardiogénique secondaire à un IDM (grade B). 䉴 Transferts interhospitaliers des infarctus compliqués Ce sont toujours des transports médicalisés par le SMUR, dont le premier objectif est de permettre au patient d’accéder à un niveau de soins supérieur tout en assurant sa sécurité au cours du transfert. Chaque intervenant impliqué dans la chaîne (médecin d’amont, médecin SMUR, médecin régulateur et médecin d’accueil) en a une part de responsabilité. Les équipes du SMUR doivent être formées aux techniques d’assistance circulatoire (CPBIA de plus en plus couramment utilisée, et très rarement assistance circulatoire périphérique). L’équipe SMUR peut être complétée, le cas échéant, par un médecin maîtrisant ces techniques. Dans ce cas, les procédures doivent s’inscrire dans un protocole en réseau impliquant tous les acteurs concernés. 11 Annexe 1. Échelle de gradation des recommandations utilisées par la HAS pour les études thérapeutiques Tableau. Grade des recommandations. ● ● ● Niveau de preuve scientifique fourni par la littérature (études thérapeutiques) Grade des recommandations Niveau 1 Essais comparatifs randomisés de forte puissance Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés Analyse de décision basée sur des études bien menées A Preuve scientifique établie ● Niveau 2 Essais comparatifs randomisés de faible puissance Études comparatives non randomisées bien menées Études de cohorte ● Études cas-témoins ● ● B Présomption scientifique Niveau 3 ● ● ● Niveau 4 Études comparatives comportant des biais importants Études rétrospectives Séries de cas C Faible niveau de preuves En l’absence de précisions, les recommandations reposent sur un consensus exprimé par le jury. 12 Méthode « Conférence de consensus » Les recommandations professionnelles sont définies comme « des propositions développées selon une méthode explicite pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques données ». La méthode Conférence de consensus (CdC) est l’une des méthodes préconisées par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour élaborer des recommandations professionnelles. Les recommandations sont rédigées en toute indépendance par un jury de non-experts du thème traité, dans le cadre d’un huis clos de 48 heures faisant suite à une séance publique. Elles répondent à une liste de 4 à 6 questions prédéfinies. Au cours de la séance publique, les éléments de réponse à ces questions sont exposés par des experts du thème et débattus avec le jury, les experts et le public présents. La réalisation d’une conférence de consensus est particulièrement adaptée lorsqu’il existe une controverse professionnelle forte, justifiant une synthèse des données disponibles, une présentation des avis des experts du thème, un débat public, puis une prise de position de la part d’un jury indépendant. ● Choix du thème de travail Les thèmes de recommandations professionnelles sont choisis par le Collège de la HAS. Ce choix tient compte des priorités de santé publique et des demandes exprimées par les ministres chargés de la Santé et de la Sécurité sociale. Le Collège de la HAS peut également retenir des thèmes proposés notamment par des sociétés savantes, l’Institut national du cancer, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie, l’Union nationale des professionnels de santé, des organisations représentatives des professionnels ou des établissements de santé, des associations agréées d’usagers. Les conférences de consensus sont habituellement réalisées dans le cadre d’un partenariat entre la HAS et une ou des sociétés savantes promotrices. La HAS apporte une aide méthodologique et un concours financier. Pour chaque conférence de consensus, la méthode de travail comprend les étapes et les acteurs suivants. ● Comité d’organisation Un comité d’organisation est réuni à l’initiative du promoteur. La HAS y participe. Ce comité est composé de représentants des sociétés savantes, des associations professionnelles ou d’usagers, et, si besoin, des agences sanitaires et des institutions concernées. Il définit d’abord précisément le thème de la conférence, les populations de patients et les cibles professionnelles concernées, et les 4 à 6 questions auxquelles le jury devra répondre. Il choisit ensuite les experts chargés d’apporter des éléments de réponse aux questions posées en fonction des données publiées et de leur expertise propre. Il choisit les membres du groupe bibliographique chargé de faire une synthèse critique objective des données disponibles. Il choisit le jury de non-experts. Enfin, il organise la séance publique et informe de sa tenue les publics concernés (professionnels, patients, etc.). ● Experts Les experts sont choisis en raison de leur expérience, de leur compétence, de leur notoriété et de leurs publications sur le thème. Chaque expert rédige un rapport, remis au jury pour information deux mois avant la séance publique. Il en fait également une présentation au cours de la séance publique et participe aux débats. Il synthétise les données publiées en soulignant 13 ce qui lui paraît le plus significatif pour résoudre la question qui lui est posée et en donnant son avis personnel, fruit de son expérience. ● Groupe bibliographique Parallèlement au travail des experts, chaque membre du groupe bibliographique analyse et fait une synthèse critique des données disponibles, sans donner son avis. Il rédige un rapport remis au jury pour information deux mois avant la séance publique. Lors de la séance publique, il ne présente pas ce rapport, mais participe au débat public. ● Jury Le jury est constitué de non-experts du thème. Un président est désigné par le comité d’organisation. C’est le seul membre du jury qui participe aux réunions du comité d’organisation. L’ensemble du jury prend connaissance des rapports des experts et du groupe bibliographique avant la séance publique. Il participe activement au débat public, en particulier en posant des questions aux experts. Immédiatement après la séance publique, il se réunit à huis clos (48 heures) pour écrire en toute indépendance les recommandations en réponse aux questions posées par le comité d’organisation. ● Recommandations Les recommandations traduisent la position consensuelle que le jury dégage du débat public. Elles tiennent également compte du niveau de preuve des données publiées lorsqu’il en existe et sont donc, autant que faire se peut, gradées. Elles se présentent habituellement sous deux formes : une version longue, argumentant et détaillant les prises de position du jury, et une version courte, synthétique et opérationnelle. Une relecture, concernant uniquement la forme des recommandations, par des membres du comité d’organisation est possible avant qu’elles soient rendues publiques. ● Rôle du Collège de la HAS Les recommandations sont de la responsabilité du jury. Le Collège de la HAS est informé du contenu des recommandations avant leur diffusion. ● Diffusion La HAS met en ligne gratuitement sur son site (www.has-sante.fr) les recommandations (versions courte et longue). Les rapports préparatoires des experts et du groupe bibliographique sont publiés par le promoteur. ● Travail interne à la HAS Outre l’encadrement méthodologique du comité d’organisation et la diffusion des recommandations, la HAS a la responsabilité de la formation et de l’accompagnement du groupe bibliographique. Elle assure la recherche et la fourniture documentaires pour ce groupe, et non pour les experts. Une recherche documentaire approfondie est effectuée par interrogation systématique des banques de données bibliographiques médicales et scientifiques sur une période adaptée à chaque question. Elle est complétée par l’interrogation d’autres bases de données spécifiques si besoin. Tous les sites Internet utiles (agences gouvernementales, sociétés savantes, etc.) sont explorés. Les documents non accessibles par les circuits conventionnels de diffusion de l’information (littérature grise) sont recherchés par tous les moyens disponibles. Les recherches initiales sont réalisées dès la constitution du groupe bibliographique et sont mises à jour régulièrement jusqu’à la fin de chacun des rapports. L’examen des références citées dans les articles analysés permet de sélectionner des articles non identifiés lors de l’interrogation des différentes sources d’information. Les langues retenues sont le français et l’anglais. 14 Participants Comité d’organisation F. Adnet, président : urgentiste, Bobigny M. Alazia, urgentiste, anesthésisteréanimateur, Marseille J. Allal, cardiologue, Poitiers AM. Arvis, urgentiste, Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Paris S. Baqué, urgentiste, Saint-Girons F. Carpentier, urgentiste, Grenoble A. Desplanques, méthodologie HAS, Saint-Denis La Plaine JL. Diehl, réanimateur médical, Paris P. Dosquet, méthodologie HAS, SaintDenis La Plaine JL. Ducassé, urgentiste, anesthésisteréanimateur, Toulouse N. Dumarcet, Afssaps, Saint-Denis JM. Duquesne, urgentiste, SDIS 78, Versailles P. Jabre, urgentiste, méthodologiste, Créteil J. Leyral, urgentiste, Bataillon des marins-pompiers de Marseille, Marseille JP. Monassier, cardiologue, Mulhouse C. Morin, biologiste, Calais C. Paindavoine, méthodologie HAS, Saint-Denis La Plaine J. Puel, cardiologue, Toulouse L. Rouxel, SOS Médecins, Bordeaux L. Soulat, urgentiste, Châteauroux P. Taboulet, cardiologue, urgentiste, Paris MD. Touzé, méthodologie HAS, SaintDenis La Plaine Jury JL. Ducassé, président : urgentiste, anesthésiste-réanimateur, Toulouse X. Attrait, urgentiste, Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Paris A. Bonneau, cardiologue, Châteauroux V. Bounes, urgentiste, anesthésisteréanimateur, Toulouse JC. Branchet-Allinieu, SOS Médecins, Nantes F. Braun, urgentiste, Verdun B. Citron, cardiologue, ClermontFerrand F. Diévart, cardiologue, Dunkerque A. Ellrodt, urgentiste, Neuilly-sur-Seine P. Julien, médecin généraliste, Puycasquier F. Kerbaul, anesthésiste-réanimateur, Marseille S. Laribi, urgentiste, Paris JM. Philippe, urgentiste, Aurillac E. Plantin-Carrenard, biologiste, Bourges F. Rayeh-Pelardy, urgentiste, anesthésiste-réanimateur, Poitiers A. Ricard-Hibon, urgentiste, anesthésiste-réanimateur, Clichy-surSeine 15 Experts C. Barnay, cardiologue, Aix-enProvence JP. Bassand, cardiologue, Besançon L. Beck, cardiologue, Nîmes L. Belle, cardiologue, Annecy D. Blanchard, cardiologue, Tours P. Brasseur, SOS Médecins, Paris P. Carli, urgentiste, anesthésisteréanimateur, Paris P. Corbi, chirurgien cardio-thoracique, Poitiers P. Coriat, anesthésiste-réanimateur, Paris Y. Cottin, cardiologue, Dijon N. Danchin, cardiologue, Paris V. Debierre, urgentiste, Nantes JE. de la Coussaye, urgentiste, anesthésiste-réanimateur, Nîmes JJ. Dujardin, cardiologue, Douai P. Ecollan, urgentiste, Paris S. Foulon, SOS Médecins, Amiens F. Funck, cardiologue, Cergy-Pontoise M. Giroud, urgentiste, anesthésisteréanimateur, Cergy-Pontoise P. Goldstein, urgentiste, anesthésisteréanimateur, Lille P. Guéret, cardiologue, Créteil PY. Gueugniaud, anesthésisteréanimateur, Pierre-Bénite M. Hanssen, cardiologue, Haguenau P. Henry, cardiologue, Paris D. Imbert, cardiologue, Paris D. Jost, urgentiste, Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, Paris JM. Juliard, cardiologue, Paris T. Laperche, cardiologue, Saint-Denis F. Lapostolle, urgentiste, Bobigny P. Le Dreff, urgentiste, Bataillon des marins-pompiers de Marseille, Marseille G. Lefèvre, biologiste, Paris P. Leprince, chirurgien cardiovasculaire, Paris D. Meyran, anesthésiste-réanimateur, Bataillon des marins-pompiers de Marseille, Marseille P. Moulène, médecin généraliste, Le Blanc P. Nelh, urgentiste, Marseille P. Pès, urgentiste, Nantes P. Rougé, anesthésisteréanimateur,Toulouse É. Roupie, urgentiste, Caen D. Savary, urgentiste, Annecy J. Schmidt, urgentiste, ClermontFerrand L. Soulat, urgentiste, Châteauroux C. Spaulding, cardiologue, Paris P. Taboulet, cardiologue, urgentiste, Paris K. Tazarourte, urgentiste, Melun G. Vanzetto, cardiologue, Grenoble Groupe bibliographique T. Aczel, urgentiste, Bataillon des marins-pompiers de Marseille, Marseille N. Assez, urgentiste, Lille F. Boutot, anesthésiste-réanimateur, Le Chesnay S. Charpentier, urgentiste, Toulouse 16 C. Chollet-Xemard, urgentiste, Créteil H. Giannoli, SOS Médecins, Lyon F. Joye, urgentiste, Carcassonne P. Ray, urgentiste, Paris V. Thomas, urgentiste, Melun JP. Torres, urgentiste, Grenoble Fiche descriptive TITRE Type de document Prise en charge de l’infarctus du myocarde à la phase aiguë en dehors des services de cardiologie Conférence de consensus Date de mise en ligne Février 2007 Date de publication Mai 2007 Objectif(s) Répondre aux cinq questions suivantes : – Quels sont les critères décisionnels pour la prescription d’une désobstruction coronaire pour un infarctus aigu (indépendamment de la technique) ? – Quels sont les stratégies de reperfusion et les traitements adjuvants à mettre en oeuvre pour un syndrome coronarien aigu ST+ ? – Quelles sont les caractéristiques des filières de prise en charge d’un patient avec une douleur thoracique évoquant un infarctus aigu ? – Quelles sont les situations particulières de prise en charge d’un infarctus aigu ? – Quelle est la prise en charge des complications initiales ? Professionnel(s) concerné(s) Tout professionnel de santé amené à prendre en charge un infarctus du myocarde à la phase aiguë, en dehors des services de cardiologie, en particulier tous les urgentistes Demandeur Promoteur Pilotage du projet Participants Recherche Auteurs Validation Autres formats SAMU de France Société francophone de médecine d’urgence Société française de cardiologie SAMU de France Société francophone de médecine d’urgence Société française de cardiologie avec le partenariat méthodologique et le concours financier de la Haute Autorité de santé (HAS) Comité d’organisation (président : Pr Frédéric Adnet) Comité d’organisation Experts Groupe bibliographique Jury Experts : sous la responsabilité de chaque expert Groupe bibliographique : recherche documentaire effectuée par le service de documentation de la HAS (période 1995-2006) Jury (président : Dr Jean-Louis Ducassé) Jury Versions courte et longue des recommandations téléchargeables gratuitement sur www.has-sante.fr 17 Achevé d’imprimer en mai 2007 Imprimerie Moderne de l’Est Dépôt légal mai 2007 INFARCC Toutes les publications de la HAS sont téléchargeables sur www.has-sante.fr