LE
VIÊTNAM
ET
LA
FRANCOPHONIE
Nguyên Van Cung·
Correspondant national
du
Viêtnam auprès
de l'Agence de coopération culturelle
et
technique
Après
le
Sommet
de
Cotonou,
le
7'
Sommet
de
la
Francophonie
est
prévu
au
Viêtnam.
Un
haut
fonctionnaire
de
l'administration viêtnamienne fait
le
point.
On
a pu constater que l'utilisation de
la
langue française au Viêtnam reste encore
le fait
d'une
certaine élite, mais celle-ci va en s'élargissant et elle est appelée à
s'élargir encore plus dans l'avenir.
Le
français revient à la réalité quotidienne en
fonction de l'efficacité de la coopération dans tous les domaines entre le Viêtnam
et les autres pays de la francophonie.
Si
l'ouverture politique et économique du
Viêtnam renforce
sa
motivation envers la francophonie, la francophonie offre au
Viêtnam
une
ouverture vers d'autres pays de cette communauté
et
lui permet d'éta-
blir
une
coopération de plus en plus fructueuse.
Les
relations entre le Viêtnam et l'Europe dataient depuis des siècles mais c'était
avec la France que nousavions les relations les plus étroites. Ces relattions qui
ont
traversé bien des vicissitudes au cours de leur évolution
ont
vu aujourd'hui com-
mencer une nouvelle page dans leur histoire,
marquant
une étape dans les rela-
tions entre le Viêtnam et les pays d'Europe,
notamment
avec la France. [ ... ]
Il
y a en apparence une contradiction entre le Viêtnam d'une part, membre des la
francophonie et la vague anglophone qui
le
submerge.
En
dépit
d'un
petit nombre
de Viêtnamiens utilisant
le
français, la francophonie mérite d'être étendue au Viêtnam
eb raison
d'une
intelligentsia formée à
la
française (dans le passé et aujourd'hui) et
qui joue
un
rôle considérable dans la société, et pour!' essor de la coopération entre
le Viêtnam et la France et d'autres pays francophones. Certains domaines convien-
nent
mieux à l'anglais comme d'autres au français. Chaque langue a
sa
place. L'an-
glais,
le
russe,
le
chinois, le japonais ... sont aussi des langues de référence. L'anglais
est incontournable maisle français est
un
complément de culture et de civilisation
avec lequel l'anglais ne peut pas rivaliser.
Le
rayonnement du français dans cette
zone du monde dépend beaucoup de la présence commerciale et industrielle des
entreprises françaises et francophones.
Le
Viêtnam s'ouvre à l'économie
de
marché
et
se
prépare à engager une réforme universitaire.
La
construction
d'une
économie
moderne passe d'abord par la formations de gens capables de mener une telle éco-
nomie.
La
francophonie peut jouer
un
rôle important dans cette formation.
Des
priorotés doivent être accordées aux professeurs de français, aux juristes, aux
res-
ponsables en matière de gestion et aux secteurs scientifique et technique.
On
parle de
promotion
de l'espace économique francophone. Cet espace franco-
phone
économique
-disons
global-
est constitué par des "espaces économi-
ques".
Il
faudrait créer des espaces économique s ponctuels, sur des créneaux pré-
cis, bien choisis, porteurs d'avenir, dans le sens des objectifs de la francophonie:
valoriser les cultures et développer
le
pays.
Donc:
s'appuyer sur l'économie pour
soutenir les grands objectifs humanistes et culturels qui
sont
l'essence et la justifi-
cation de la francophonie.
La
communauté
francophone, présente dans les cinq continents, serait plus ho-
mogène
si
elle savait harmoniser la coopération culturelle, scientifique et techni-
que
et les changes économique industriels.
Le
Viêtnam est conscient de ses responsabilités
en
tant
que membre de la franco-
phonie
et estime que la communauté francophone peut jouer
un
rôle plus impor-
tant
dans la vie internationale.
Il
réafirme son attachement à la frnacophonie
et
fera
tout
son possible pour
sa
consolidation et son élargissement.
·Extrait
de
l'intervention
de
M.
Nguyên
Van
Cung,
directeur adjoint du Département
des
organisations internationales
du
ministère
des
Affaires
étrangères, correspondant national
du
Viêt-Nam
auprès
de
l'
ACCT,
au colloque"
Affaires,
Entreprises et Francophonie" organisé par
l'AUPELF-UREF
les
25
et
26
novembre
1994
à Hô-Chi-Minh-Ville.