ASIE DU SUD-EST - Département d`information et de communication

ASIE
DU
SUD-EST
CHINE
BANGLADESH
INDE
GOLFE
DU
BENGALE
.
Pondichér1
cr·~
OCÉAN
INDIEN
0 325km-
L__J
On
trouve en
Asie
du Sud-Est trois pays qui,
en
raison de l'influence exercée histori-
quement
par la France, font partie de la Francophonie.
Cette particularité explique que le Cambodge,
le
Laos et
le
Viêt-nam (ayant respecti-
vement
le
cambodgien, le laotien et le vietnamien comme
seule.
langue officielle) par-
ticipent aux Sommets de la Francophonie.
Le
français continue
en
effet
d'y
occuper
une
large place dans le
domaine
de l'ensei-
gnement
ainsi que dans le secteur culturel (en particulier la littérature
et
le cinéma) et
ce,
même
si
le
nombre
de personnes
dont
c'est la langue d'usage
n'est
pas très élevé.
La
présence française er.
Asie
a également laissé des traces à Pondichéry,
un
territoire
de 480 km2
comptant
640 000 habitants; situé sur la côte de Coromandel
en
Inde,
il
fut cédé à
ce
pays
en
1956.
(Les
comptoirs français de l'Inde
sont
connus
aujourd'hui
davantage par
une
chanson
de Guy Béart que par leur poids réel. Ce
sont
Pondichéry,
Mahé, Chandernagor, Karikal et Yanaon).
Pays
Suoerficie
(Km2)
Capitale
PIIJilllation
totale
FrallÇais
la119ue
d'usage
Cambodge
181
035
Phnom-Penh
9
308
000
Laos
238800
Vientane
4605000
4000
10,1
%)
Viêt·nam
329
556
Hanoï
70
902
000
70000
10,1
%)
Source: Population
and
vital statistics report, New-York, ONU.
On peut consulter :
AUNG
SAN
SUU
KYI,
Se
libérer
de
la
peur,
Paris, éd. des Femmes, 1991.
G.
FERRIER,
Les
trois
guerres
d'Indochine, Lyon,
PUL,
1994.
R.
de
KONINCK,
L'Asie
du
Sud-Est,
Paris, Masson, 1994.
C.
LECHERVY,
"Cambodge, de la paix à la démocratie?", dossier
in
Problèmes
politiques
et
sociaux,
Paris,
La
documentation
française, 1993.
].
NÉPOTE,
M.-S.
de
SAVIENNE,
Cambodge,
laboratoire
d'une
crise.
Bilan
économique
et
prospectives,
Paris,
CHEAM,
1993.
LE
VIÊTNAM
ET
LA
FRANCOPHONIE
Nguyên Van Cung·
Correspondant national
du
Viêtnam auprès
de l'Agence de coopération culturelle
et
technique
Après
le
Sommet
de
Cotonou,
le
7'
Sommet
de
la
Francophonie
est
prévu
au
Viêtnam.
Un
haut
fonctionnaire
de
l'administration viêtnamienne fait
le
point.
On
a pu constater que l'utilisation de
la
langue française au Viêtnam reste encore
le fait
d'une
certaine élite, mais celle-ci va en s'élargissant et elle est appelée à
s'élargir encore plus dans l'avenir.
Le
français revient à la réalité quotidienne en
fonction de l'efficacité de la coopération dans tous les domaines entre le Viêtnam
et les autres pays de la francophonie.
Si
l'ouverture politique et économique du
Viêtnam renforce
sa
motivation envers la francophonie, la francophonie offre au
Viêtnam
une
ouverture vers d'autres pays de cette communauté
et
lui permet d'éta-
blir
une
coopération de plus en plus fructueuse.
Les
relations entre le Viêtnam et l'Europe dataient depuis des siècles mais c'était
avec la France que nousavions les relations les plus étroites. Ces relattions qui
ont
traversé bien des vicissitudes au cours de leur évolution
ont
vu aujourd'hui com-
mencer une nouvelle page dans leur histoire,
marquant
une étape dans les rela-
tions entre le Viêtnam et les pays d'Europe,
notamment
avec la France. [ ... ]
Il
y a en apparence une contradiction entre le Viêtnam d'une part, membre des la
francophonie et la vague anglophone qui
le
submerge.
En
dépit
d'un
petit nombre
de Viêtnamiens utilisant
le
français, la francophonie mérite d'être étendue au Viêtnam
eb raison
d'une
intelligentsia formée à
la
française (dans le passé et aujourd'hui) et
qui joue
un
rôle considérable dans la société, et pour!' essor de la coopération entre
le Viêtnam et la France et d'autres pays francophones. Certains domaines convien-
nent
mieux à l'anglais comme d'autres au français. Chaque langue a
sa
place. L'an-
glais,
le
russe,
le
chinois, le japonais ... sont aussi des langues de référence. L'anglais
est incontournable maisle français est
un
complément de culture et de civilisation
avec lequel l'anglais ne peut pas rivaliser.
Le
rayonnement du français dans cette
zone du monde dépend beaucoup de la présence commerciale et industrielle des
entreprises françaises et francophones.
Le
Viêtnam s'ouvre à l'économie
de
marché
et
se
prépare à engager une réforme universitaire.
La
construction
d'une
économie
moderne passe d'abord par la formations de gens capables de mener une telle éco-
nomie.
La
francophonie peut jouer
un
rôle important dans cette formation.
Des
priorotés doivent être accordées aux professeurs de français, aux juristes, aux
res-
ponsables en matière de gestion et aux secteurs scientifique et technique.
On
parle de
promotion
de l'espace économique francophone. Cet espace franco-
phone
économique
-disons
global-
est constitué par des "espaces économi-
ques".
Il
faudrait créer des espaces économique s ponctuels, sur des créneaux pré-
cis, bien choisis, porteurs d'avenir, dans le sens des objectifs de la francophonie:
valoriser les cultures et développer
le
pays.
Donc:
s'appuyer sur l'économie pour
soutenir les grands objectifs humanistes et culturels qui
sont
l'essence et la justifi-
cation de la francophonie.
La
communauté
francophone, présente dans les cinq continents, serait plus ho-
mogène
si
elle savait harmoniser la coopération culturelle, scientifique et techni-
que
et les changes économique industriels.
Le
Viêtnam est conscient de ses responsabilités
en
tant
que membre de la franco-
phonie
et estime que la communauté francophone peut jouer
un
rôle plus impor-
tant
dans la vie internationale.
Il
réafirme son attachement à la frnacophonie
et
fera
tout
son possible pour
sa
consolidation et son élargissement.
·Extrait
de
l'intervention
de
M.
Nguyên
Van
Cung,
directeur adjoint du Département
des
organisations internationales
du
ministère
des
Affaires
étrangères, correspondant national
du
Viêt-Nam
auprès
de
l'
ACCT,
au colloque"
Affaires,
Entreprises et Francophonie" organisé par
l'AUPELF-UREF
les
25
et
26
novembre
1994
à Hô-Chi-Minh-Ville.
ASIE
DU
SUD-EST
Cambodge, Laos, Viêtnam
A.
MURUGAIYAN
EPHE,
Université de Paris
8,
avec la collaboration
du
journal
Le
Mékong
et des chercheurs
du
GEREF,
Université Laval, Québec
Ouverture
internationale,
reconstruction
politique
et
sociale,
développement
économique
ont
constitué
les
efforts
majeurs
du
Cambodge,
du
Laos
et
du
Viêtnam.
Etant
donné
le
contexte
politique
de
ces
pays
durant
les
dernières
décennies,
un
tel
progrès
témoigne
de
leur
volonté
de
hisser
l'Indochine
au
niveau
de
autres
"dragons"
de
l'Asie
du
Sud-Est.
CAMBODGE
Les accords de paix signés à Paris le 23 octobre 1993 après les élections
générales
du
mois de mai 1993
ont
permis d'installer
un
gouverne-
ment
et
de restaurer
un
État de droit.
Un
budget
annuel
fut adopté (le
premier depuis
un
quart
de siècle),
d'un
montant
global de 342 Gérer les
millions de dollars
dont
les dépenses de développement (112 mil-
lions) financées par la Banque mondiale
et
le déficit (47 millions) investis-
garanti par le
FMI.
L'année commençait assez bien.
Les
partici- sements
pants
de
la deuxième conférence internationale sur la reconstruc- étrangers
tian
du
Cambodge,
en
mars à Tokyo,
annonçaient
de plus des en- et les
gagements
de
l'ordre de 500 millions.
Un
organisme était créé, le canaliser
Conseil
pour
le développement
du
Cambodge,
pour
gérer les in-
vestissements étrangers
et
les canaliser. Une campagne de presse interna-
tionale
venait
compléter cette volonté de stabiliser le pays, de l'ouvrir à
l'extérieur
et
de
donner
la priorité à l'économie.
L'ANNÉE FRANCOPHONE INTERNATIONALE
Plusieurs facteurs allaient réduire les espoirs
et
retarder le développement :
ce fut d'abord la malheureuse prise
d'otages-
et
leur
exécution-
par les
Khmers rouges; puis l'insécurité dans l'Ouest qui, jointe aux
inondations
catastrophiques, entraînerait le déplacement de 50 000 à 60 000 person-
nes.
Les
inondations suivies
d'une
forte sécheresse
ont
handicapé la pro-
duction
de riz.
Les
importations devront
en
être augmentées :
on
évalue à
près de 300 000 tonnes les besoins
du
pays d'ici la prochaine récolte.
La
déforestation est
en
partie la cause
du
drame
ayant
aggravé le
phénomène
climatique. Dans
la
province de Prey-Veng, les trois quarts des surfaces
cultivées
en
riz
ont
été touchées; le tiers dans les autres provinces rizicoles
de Takeo, Kompong Cham, Battambang
et
Kompong Speu. Dans les cam-
pagnes, les signes de malnutrition
sont
évidents
et
beaucoup de paysans
dépensent
aujourd'hui leurs maigres réserves.
On
espérait
pourtant
bien arriver à l'autosuffisance alimentaire (85 %
du
pays est constitué de zones rurales). Mais alors que
l'on
produisait plus de
2,5 millions de tonnes de riz
en
1989, la récolte retombait au-dessous des 2
millions. En revanche, la population estimée approximativement à 7 mil-
lions alors, dépasse
aujourd'hui
les 10 millions (les statistiques
sont
très
difficiles à établir avec certitude);
en
outre,
et
à cause des troubles, de 10 à
20 % des rizières sont inexploitées.
Le
taux
d'expansion économique
du
Cambodge qui avait été prévu
pour
1994
n'a
pu
de ce fait être
atteint
(S,S% au lieu de 7,5
%);
on
espère retrou-
ver ce niveau
en
1995. Encore faudrait-il que les dépenses militaires soient
moins
élevées : plus
du
tiers des budgets est consacré à la défense (85,3
millions)
et
à l'intérieur (48,4 millions).
Les
investissements étrangers étran-
gers
demeurent
faibles, de l'ordre
de
200 millions.
LA
MALADIE DU ROI
Le
roi Norodom Sihanouk a
connu
une
année
difficile sur le
plan
physique
et
sur
le
plan
politique. Atteint
d'un
cancer, qu'il est allé soigner
en
Chine,
il a
passer de nouveau plus de six mois, le roi
se
remet
lentement.
C'est la deuxième fois qu'il suit
un
traitement de chimiothérapie. S'il pa-
raît presque complètement guéri, la santé
du
souverain cambodgien reste
précaire. Régnant, mais
ne
gouvernant
pas, selon la constitution
de
sep-
tembre
1993,
le
roi a dû, à plusieurs reprises, apposer sa signature
au
bas
de
lois
qu'il
n'approuvait pas. Son
nom
est prestigieux, mais
il
paraît
évident
qu'il
a
perdu
de son emprise sur le
gouvernement
qui s'est habitué à gérer
le pays
en
son absence.
Le
bilan
de 1994
n'est
pourtant
pas sans laisser espérer
un
redressement.
La
volonté
est manifeste, mais beaucoup de problèmes
sont
encore à régler.
RENOUVEAU DE
LA
PRESSE ET DÉVELOPPEMENT DE L'ENSEIGNEMENT
DU FRANÇAIS
Après
une
longue absence, la presse francophone est revivifiée à travers
deux
mensuels : Le Mékong
et
La
Voix du Cambodge, édités
par
une
équipe
244
ASIE
DU
SUD-EST
franco-cambodgienne.
Le
Mékong
fut
le
premier journal
en
langue fran-
çaise de l'Asie
du
Sud-Est. La
Voix
du
Cambodge,
en khmer et
en
français, est
édité par la Licadho, organisme cambodgien de défense des droits de
l'homme.
La
promotion de la francophonie est également assurée par l'ins-
tallation, depuis 1993, de Canal France International
(CFI)
qui dif-
fuse des émissions
en
langue française. Radio-France Internatio-
nale
(RFI)
diffuse des émissions en langue khmer et laotienne sur
la bande
FM.
Le
Le
français a retrouvé une place importante dans l'enseignement
supérieur. L'Alliance française, devenue Centre culturel français,
présente pour
sa
part,
un
chiffre record de 9 000 étudiants.
Les
formations
en
médecine et
en
droit
se
font largement
en
français.
L'Institut d'études économiques et
les
collèges de formation technique et
agricole dispensent une partie de leur formation en langue française.
Les
classes bilingues khmer-français semblent être une solution très motivante
et novatrice.
Au
lycée Sisovath de Phnom Penh,
on
a déjà lancé des classes
bilingues khmer-français.
L'AUPELF-UREF,
en liaison avec l'ambassade de
France, a mis
en
place
un
programme d'établissements francophones.
français a
retrouvé
une
place
impor-
tante
RETOUR DE
LA
DANSE TRADITIONNELLE
Pour la première fois depuis trente ans, le Ballet royal du Cambodge s'est
poduit à Paris.
Le
chorégraphe Proeurng Chheang, doyen du Ballet royal
il
est entré à l'âge de huit ans, est l'un des rares survivants d'une troupe
prestigieuse qui fut anéantie par
les
Khmers
rouges-
trente à peine avaient
survécu sur
les
300 danseurs et danseuses du Ballet royal." Une montagne,
aussi haute soit-elle est toujours dépassée par
les
petites herbes
quipous-
sent sur son sommet". C'est
le
message que veut faire passer la troupe avec
ses
trente danseuses qui reproduisent
les
mêmes gestes que ceux
qu'on
peut voir sculptés depuis mille ans sur les murs du temple d'Angkor.
(Voir
photo
en
couverture.)
LAOS
Au
Laos,
le pays
d'un
million d'éléphants,
85%
de
la
population habite
dans des zones rurales, et a également pour principale activité l'agricul-
ture.
Le
système économique a été modifié depuis 1986,
ce
qui a aboutit à
la libéralisation des ventes des produits agricoles, notamment
du
riz, au
développement du commerce et à l'encouragement des investissements
étrangers.
Le
Laos
dispose de richesses naturelles importantes.
La
forêt cou-
vre
67%
du
territoire, et l'exploitation forestière est la principale richesse.
Il
possède, en outre, des ressources minières
en
plomb, or, étain
et
cuivre.
Le
tourisme s'avère, grâce à la politique d'ouverture, une source
non
négli-
geable de capitaux.
Plus pauvre, mais beaucoup plus calme que
le
Cambodge, moins peuplé
aussi (4,5 millions d'habitants),
le
Laos
est
un
de
ces
pays le temps
semble s'être arrêté. On peut
le
constater à Luang Prabang, l'ancienne ca-
245
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