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rendent possible l’accroissement des quantités produites sur le long terme. Il
faut rappeler à ce niveau, que cette croissance économique était corrélée à la
consommation d’énergie et particulièrement du pétrole dont le prix était très
bas, du fait de la domination des grandes firmes pétrolières sur l’industrie
pétrolière (Seven Sisters : Exxon, Chevron, Mobil-Oil, Texaco, Gulf-Oil,
Royal Dutch Shell et British Petroleum.).
Pour de nombreux économistes, cette croissance "exceptionnelle" est due
également aux bienfaits de l’ouverture commerciale (approche ricardienne)
et aux découvertes scientifiques réalisées durant la Guerre. En effet,
l’ouverture commerciale dans le cadre des Rounds du (GATT General
Agreement on Tarifs and Trade) a permis un fort développement des
échanges internationaux. . La consommation forte des Trente Glorieuses est
favorisée par la consommation de masse qui est guidée par les entreprises.
JK Galbraith montre que les entreprises jouent sur la consommation car elles
utilisent la publicité, le marketing afin d’influencer le choix du
consommateur.
Section 2 - La période des "30 piteuses " et l’économie postindustrielle
Les années 70 marquent la fin des Trente Glorieuses et l’apparition d’une
crise désignée de "Trente Piteuses" en France. La crise apparaît d’abord
comme une crise classique, c'est à dire une récession qui se traduit par le
recul des productions industrielles, la baisse du commerce international, et
dès 1975 une forte crise dans la sidérurgie causée par une augmentation de
l’offre en provenance des N.P.I.Contrairement à la période précédente celle-
ci se caractérise par une croissance économique molle d’environ 2%, une
baisse de l’investissement, une fluctuation de la demande et l’apparition
d’un chômage de masse. C’est le début d’une crise systémique du
capitalisme plus structurelle que conjoncturelle, avec la progression de
problèmes tels que : le chômage, l’inflation. Nous assistons comme le
montre le graphe suivant aux USA d’abord (1965), puis en Europe (1969) à
une baisse des profits des entreprises qui va durer jusqu’en 1982-1983. C’est
cette baisse importante des profits, une des causes structurelles de la crise,
qui conduit les firmes multinationales à se restructurer en retournant d’abord
à leur cœur de métier en externalisant une part de plus en plus importante de
leurs activités. Cette externalisation a profité d’abord aux pays dont la main
d’œuvre est qualifiée et bon marché. Ce fut d’abord dans les années 1970,
les "dragons" du Sud-est asiatiques (Corée du sud, Taïwan, Hong-Kong,
Singapour) suivi dans les années 1980, par les "tigres" de la même région
(Philippines, Indonésie, Malaisie, la Thaïlande). Depuis les années 1995 ce
sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui
apparurent comme pays émergents exportateurs.
Les entreprises vont réduire leurs coûts en commençant par la réduction de
la masse salariale par l'introduction des technologies d’automation.
Mais depuis1980, un phénomène nouveau apparait : le développement de
l’activité des entreprises financières dont les profits augmentent alors que