5 P. Caillé, C. Christophle, A. Genu, E. Bicchi*/ PSIR SEP A (2014)
minéraux choqués est reconnue dans de nombreux sites
où est enregistrée la limite K/T (ALVAREZ, 1998)
Lors de grossissement au microscope de ces minéraux,
on peut apercevoir sur leurs structures cristallines un
réseau de lamelles caractéristiques.
Cette modification est réalisée lorsque les minéraux
sont soumis à de fortes pressions et de façon très rapide.
Elles sont le résultat d'un mouvement d'ensemble des
atomes sous l'effet d'une forte contrainte.
De nombreux chercheurs et de nombreuses
expériences, réalisées notamment par J-C. Doukhan
(DOUKHAN, et al., 1996), montrent que seules les très
hautes pressions dues à l’impact d’une météorite
pouvaient, par leur brutalité, provoquer ce genre de
déformation.
3.1.2 Le lieu d’impact
Suite à la présence de plusieurs éléments trouvés dans
les sédiments étudiés lors de la limite K/T, plusieurs
questions restaient encore des énigmes à résoudre. La
présence anormale d’iridium réconfortait les chercheurs
dans leur hypothèse de l’impact météoritique mais une
question primordiale se posait : Où avait eu lieu
l’impact ?
S’il y avait eu un impact gigantesque dans l’océan cela
aurait engendré un tsunami colossal. Mais aucune
exposition de sédiments marins proche d’un océan n’a
été trouvé ce qui exclut que l’impact météoritique eut
lieu dans un océan. Mais Walter et Luis Alvarez
trouvèrent des traces de sédiments marins allochtones,
recouverts par des sédiments détritiques d’origine
continentale (ALVAREZ, 1998). Les chercheurs conclurent
que l’impact météoritique eut lieu, non pas dans un
océan mais, sur la croute continentale proche d’un
océan.
Suite à des recherches paléontologiques effectuées au
niveau du Brazos – fleuve traversant le Texas – des
chercheurs (ALVAREZ, 1998) découvrirent une couche de
sable différent des sédiments marins à grains fins
trouvés avant ou après la limite K/T.
J. Bourgeois, une sédimentologue expérimentée dans
les dépôts de tempêtes, prouva que les sédiments
retrouvés au sein du fleuve Brazos provenaient bel et
bien d’un tsunami gigantesque (BOURGEOIS, 1988).
Le fleuve Brazos se jette dans le golfe du Mexique. Le
chercheur A. Hildebrand fit des fouilles approfondies
dans cette zone. Après de nombreuses recherches, il
analysa un échantillon prélevé au fonds des Caraïbes au
nord de la Colombie présentant des anomalies
gravimétriques (HILDEBRAND, 1991).
Avec l’aide d’A. Hildebrand, W. Alvarez pût étudier les
carottes de sables prélevées dans cette zone. Il y
découvrit une couche de sable remplie de particules
argileuses. Cette couche était marquée par de fortes
rides témoignant de forts courants non habituels des
eaux profondes du Golfe du Mexique normalement
tranquilles (ALVAREZ, 1998). Toutes ces recherches
permirent de conclurent que le lieu d’impact eut bien
lieu au niveau de la péninsule du Yucatan et ce fut
l’hypothèse du tsunami suite à l’impact météoritique qui
permit de l’identifier.
3.1.3 Les effets résultants
L’impact a occasionné plusieurs conséquences tels
que :
L’absence de photosynthèse
La chute des températures
La dévastation de nombreux hectares de
forêts incendiés
La libération d’importantes quantités de CO2
a) Obscurité
L’impact de l’astéroïde a dégagé jusqu’à la
stratosphère une énorme quantité de poussière. Cette
poussière a créé un voile opaque obscurcissant toute la
surface de la Terre dans un noir total pendant une durée
de 1 à 6 mois (DORLEANS, 2006).
La première conséquence de cette obscurité rendue la
photosynthèse en milieu continental et marin
impossible. Ce phénomène physique fut impossible
pendant toute la période durant laquelle la Terre était
plongée dans le noir totale.
Ainsi, cette absence de lumière eue des répercussions
sur toute la chaine alimentaire. Le nuage de poussière
intercepta la lumière solaire et bloqua la photosynthèse
des plantes et du plancton (BUFFETAUT, 2003). Ce
phénomène eut des conséquences différentes en
fonction du régime alimentaire des espèces. Les animaux
demandant d’importantes ressources alimentaires
disparurent sans exception (FRANKEL, 1996).
Les micropaléontologues (ALVAREZ, 1998) étudiant
cette crise ont constaté une phase d’extinction
dévastatrice du phytoplancton, espèces dépendant
entièrement de la photosynthèse. La raréfaction du
phytoplancton n’a pu qu’avoir de fortes conséquences
néfastes pour le zooplancton. La pyramide alimentaire
s’est alors effondrée engendrant des extinctions
considérables pour toutes les espèces dépendant du
phyto et zooplancton. Ce fut le cas pour les invertébrés
marins, des poissons mais également de certains reptiles
marins. Ce phénomène engendra l’extinction de
différentes espèces mais n’eut pas de conséquences sur
les espèces dites (BUFFETAUT, 2003).
De plus, les espèces herbivores moururent de famine
suite à l’impossibilité de se nourrir dû à l’impuissance de
régénération de la flore. La famine des herbivores eut un
impact direct sur la famine des carnivores se nourrissant
principalement des êtres herbivores.
Par ailleurs, l’obscurité engendrée par les poussières fit
chuter la température de quatre à cinq degrés.
(FRANKEL, 1996). Cette chute des températures est
prouvée grâce à l’analyse de squelettes calcaires des
fossiles planctoniques qui survécurent à l’impact.