parlons communication
De quelle façon ? Le fait d’informer
votre patient du risque d’échec du
traitement et de prendre ce risque
avec lui est une démarche qui vous
rapproche du patient en renforçant
la relation de confiance entre vous.
Rappelons que la confiance est une
attitude générale où une personne
détermine son comportement sur la
base d’un sentiment plus que sur
un raisonnement. Faire confiance,
c’est une attitude spontanée. C’est
typiquement le comportement du
patient qui dit : « Si c’est ce qu’il
me faut comme traitement, fai-
tes-le ». Le patient adhère à votre
analyse de façon spontanée en se
fondant sur les sentiments que vous
lui inspirez.
Le plus souvent, il vous accorde sa
confiance pour tous les éléments
auxquels ses connaissances et sa
disponibilité ne lui permettent pas
d’accéder. Pour le reste, il attend
d’être avisé par vos soins. Aussi
il espère être informé d’un risque
éventuel d’échec du traitement en
des termes compréhensibles pour lui.
Ne soyez pas trop techniques ! Cela
serait de nature à créer le doute dans
l’esprit du patient.
Montrez à votre patient des photos
avant/après de patients ayant réalisé
le même type de traitement, et ayant
respecté toutes vos consignes durant
toute la durée du traitement. Parler
également de toutes les difficultés
que vous avez pu rencontrer avec des
patients moins attentifs à vos consi-
gnes, avec pour revers de médaille,
des traitements en dessous de vos
attentes et des attentes du patient.
Voilà une situation très désa-
gréable pour l’orthodontiste
comme pour son patient. Mais
comment en est-on arrivé là ?
L’orthodontiste a-t-il commis des
fautes ? Comment aurait-il pu faire
autrement ? Pour répondre à ces
questions reprenons l’histoire du
début.
Pourtant tout avait bien commencé
avec ce patient au demeurant cour-
tois et particulièrement motivé pour
avoir un joli sourire, avec des dents
parfaitement alignées, et ceci, surtout
depuis que cette grosse entreprise
parisienne l’avait recruté comme
directeur commercial. Aussi le pra-
ticien n’avait-il pas beaucoup hésité
avant de lui proposer un traitement
devant l’enthousiasme du patient. Et
parce que les risques d’échec étaient
très faibles surtout avec un patient
si motivé, l’orthodontiste n’avait pas
insisté sur ces derniers.
POURQUOI COMMUNIQUER SUR
LES RISQUES D’ÉCHECS ?
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un
choix. Le consentement éclairé est
une obligation légale. Qu’en est-il
exactement ?
Rappelons que le consentement
éclairé est un accord donné librement
et en connaissance de cause et de
conséquence par votre patient pour
entamer un traitement. Aussi il est
impératif que celui-ci ait assimilé
l’existence d’un risque aussi mi-
nime soit-il. En réalité, vous avez là
l’opportunité de créer un climat de
confiance avec votre patient.
- «Comment ça, mais non
vous ne m’avez jamais dit
que le traitement pouvait
échouer !»
- «Je suis très déçu que
vous ne m’ayiez pas
informé, et qu’est-ce que
je fais maintenant ?»
- «Quoi ? Ca va me coûter
encore autant ! Non mais
vous n’y pensez pas ?»
Pourquoi communiquer sur
les risques d’un traitement
d’orthodontie pour adulte ?
par Edmond Binhas
L’Orthodontiste / n° 139 / Octobre 2007 • 45