Médecine d`urgence et des admissions à l`hôpital

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AC T U E L
Médecine d’urgence et des admissions à l’hôpital
Edouard Battegay
Direktor Klinik und Poliklinik für Innere Medizin, UniversitätsSpital, Zürich
Exploitation compétente
et professionnelle des Urgences
Idéalement, le débit aux Urgences est un flux constant.
Services, soins, prestations chirurgicales et médicales
sont des affluents du courant principal, qui n’en influen­
cent pas le débit ni ne le ralentissent [1].
L’un des obstacles les plus fréquents au débit des Ur­
gences est la sortie du patient ou son transfert dans les
services, où il existe un «barrage», obstacle structurel
et organisationnel. Mais en réalité, il y a naturellement
beaucoup plus de «barrages» qui freinent ce flux, lorsqu’il
y a trop de patients qui arrivent et ne peuvent être trai­
tés de suite, donc manque de ressources et réserves
appelables, qu’il n’y a pas de salle d’opération libre, ou
que les patients ne peuvent être transférés dans les ser­
vices ou aux soins intensifs, du fait qu’il n’y a plus de lit
disponible.
De manière à exploiter un service d’urgences de manière
compétente et professionnelle, il faut la qualification de
plusieurs spécialités. La Médecine interne générale et la
Chirurgie générale sont les disciplines de premier re­
cours, et les plus souvent impliquées, aux Urgences et
dans l’ensemble de l’hôpital. C’est pour cette raison
qu’une monopolisation de la Médecine d’urgence, telle
que voulue par la SSMUS, est contre-productive. La res­
ponsabilité professionnelle des Urgences (et des admis­
sions), de même que celle de la formation, doit être et
rester dans les services de Médecine et de Chirurgie. Dans
un pays tel que la Suisse, doté de standards de qualité éle­
vés, il est à mon avis impossible de confier à une seule et
unique spécialité toute l’ampleur de la Médecine d’ur­
gence et des admissions, et encore moins la formation
postgraduée et l’organisation des activités. Pour une for­
mation médicale optimale, les médecins assistants et
chefs de clinique de Médecine interne et de Chirurgie
doivent pouvoir tourner aux Urgences. Pour l’optimisa­
tion des processus, par ex. la diminution des barrages, il
faut éviter à l’intérieur de l’hôpital les interfaces entre un
service d’urgences séparé des autres services et les spé­
cialités présentes 24 heures sur 24. La prise en charge
longitudinale des patients est une nécessité imposée par
les pathologies actuelles. Elle est logique de manière non
seulement processuelle, mais aussi professionnelle et
technique gestionnaire, de même qu’intuitivement cor­
recte. La Médecine interne est la discipline du futur, pour
assurer la prise en charge coordonnée et longitudinale
des patients, nécessaire à l’optimisation des processus et
au «Chronic disease management».
Correspondance:
Prof. Edouard Battegay
Direktor Klinik und Poliklinik für Innere Medizin
UniversitätsSpital Zürich
CH-8091 Zürich
edouard.battegay[at]usz.ch
Référence
1 Walker D, Betz P. Jetzt kommt der Patient – Das Notfall Flussprojekt,
2013, walkerproject AG.
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L’auteur n’a déclaré
aucune relation
financière ni
personnelle en
relation avec son
article.
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Edouard
Battegay
La prévalence des maladies chroniques et la multimor­
bidité augmentent, aussi bien en ambulatoire qu’à l’hô­
pital. Cette tendance va même augmenter. Actuellement
déjà, 70% des patients passent par les Urgences de Mé­
decine interne pour une maladie chronique ou sa dété­
rioration. Une «Médecine interne porte tournante» est
apparue sans se faire remarquer ces dernières années.
L’optimisation des processus et le «Chronic disease ma­
nagement» ont cependant besoin d’une prise en charge
coordonnée et longitudinale, aussi bien à l’hôpital
qu’en ambulatoire. La formation des médecins doit elle
aussi être conçue dans ce sens. Mais en réalité, c’est
souvent l’«Acute Care» (prise en charge ponctuelle) qui
est améliorée, aux dépens du «Chronic disease manage­
ment».
Médecine interne et d’urgence actuelle
et future
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Flux des patients aux Urgences:
situation idéale contre réalité
Forum Med Suisse 2014;14(25):475
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