2. Continuités écologiques
2.1. Présentation du SRCE Ile-de-France
Le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) est un document cadre qui oriente les
stratégies de l’État, des collectivités territoriales et leurs groupements en termes de trames verte et
bleue pour la restauration des continuités écologiques sur leurs territoires. Le SRCE s’impose à ces
derniers dans un rapport de « prise en compte ».
Par sa situation particulière au cœur du bassin parisien, l’Ile-de-France se trouve au carrefour de
plusieurs grands axes de la trame verte et bleue nationale identifiés dans le document cadre
« orientations nationales ». L’Ile-de-France porte ainsi une responsabilité nationale au regard de ces
continuités.
Le SRCE identifie la prise en compte de ces continuités comme un élément majeur pour le maintien de
la biodiversité, tant dans les politiques d’aménagement que dans la gestion courante des paysages
ruraux, que ce soit à une échelle nationale et européenne, régionale, intercommunale et communale ou
à une échelle des projets d’aménagement de type infrastructures de transport.
Des liaisons à restaurer sont ainsi identifiées sur toute l’Ile-de-France. De façon générale, il s’agit de
connexions complémentaires aux corridors d’intérêts régionaux dans des secteurs morcelés visant soit
à développer des liaisons entre des espaces naturels existants, soit à désenclaver des espaces
naturels d’importance départementale. Les actions à engager visent le renforcement du potentiel
écologique des secteurs concernés, la restauration de sections de corridors par l’interconnexion des
habitats naturels, voire dans certains cas la restauration de corridors ayant existés.
Les infrastructures linéaires ont un impact important sur les continuités écologiques mais peuvent
participer à la connexion de certains milieux, en particulier pour les formations herbacées « prairiales »
et parfois pour les alignements d’arbres, les haies et les lisières. Les impacts les plus importants
peuvent être classés en quatre catégories principales :
Ø Le fractionnement des espaces naturels ;
Ø L’effet de coupure et ses conséquences (collisions) ;
Ø Le rôle des continuités écologiques des dépendances vertes ;
Ø La diffusion des espèces invasives.
S’ajoutent à ces quatre catégories d’autres effets comme les dérangements liés aux travaux, le bruit et
les pollutions, les effets des éclairages nocturnes, les effets des aménagements fonciers annexes, les
modifications d’habitats (drainage de zones humides, rudéralisation, coupes forestières).
Quatre enjeux majeurs ont ainsi été identifiés dans le SRCE Île-de-France concernant les
infrastructures linéaires :
Ø prévoir les aménagements nécessaires pour les infrastructures nouvelles visant à répondre aux
enjeux de développement de l’agglomération parisienne, en particulier au niveau des réservoirs de
biodiversité et sur les corridors régionaux les plus importants ;
Ø poursuivre et généraliser les pratiques de gestion des annexes naturelles (bermes, etc.) qui
privilégient des méthodes adaptées à la biodiversité ;
Ø requalifier les infrastructures existantes, le plus souvent dénuées d’aménagement permettant leur
franchissement par la faune (infrastructures anciennes et très utilisées) ;
Ø atténuer l’impact des ouvrages routiers et ferroviaires sur le déplacement des espèces des mares et
zones humides (amphibiens, mammifères, etc.).
Au niveau du Pays de France, l’unité paysagère de la Vieille France est délimitée au nord et au sud par
les forêts de Picardie (Forêts de Chantilly, Carnelle, l’Isle-Adam et Montmorency), à l’ouest par l’Oise et
au sud par l’agglomération parisienne. La région se présente comme un ensemble de plateaux
limoneux, d’une altitude moyenne de 150 m, découpé par quelques cours d’eau et surmontés par une
série de buttes boisées. Les grandes cultures dominent largement le paysage. Les buttes témoins
constituent un important ensemble boisé et forment des continuités nord-sud entre les forêts de
Montmorency, l’Isle-Adam, Carnelle et Chantilly. Au sein des vastes espaces de grande culture, les
vallées constituent des continuités écologiques importantes pour les espèces associées aux zones
humides. Cependant, ces zones sont aussi bien souvent couvertes de peupleraies ce qui limite leurs
potentialités écologiques. Quant aux prairies et aux espaces herbacés en général, ils sont faiblement
représentés dans ce secteur et correspondent principalement aux réseaux de friches ou de bords
d’infrastructures soit routières soit ferroviaires.
Des enjeux de continuités écologiques spécifiques au Pays de France ont été ainsi identifiés dans le
SRCE, notamment au niveau de la RN1 :
Ø le maintien de connexions le long des vallées, notamment la vallée du ru de Presles ;
Ø la préservation de zones tampons suffisamment larges au niveau des lisières non urbanisées des
forêts de Montmorency, l’Isle-Adam et Carnelle.
Les deux cartes suivantes présentent les composantes de la TVB identifiée au niveau de la zone
d’étude ainsi que les objectifs de préservation et de restauration. Les cartes montrent que le projet
coupe une sous-trame arborée et une sous-trame herbacée. Une analyse détaillée des continuités
existantes est présentée ci-après.