Synthèse du rapport entre philos. et religion dans l’hist. occident. ou repères dans l’évolut. de la pensée occidentale1 Essai de définition de la philosophie et structure (contenu) de la philosophie Essai de définition de la philosophie (essai = autant de manière de faire de la philosophie que de philosophes => d’après tel auteur) - éthymologiquement : philo-sophia : amour de la sagesse (sagesse pas au sens moral, mais art de vivre (dans la philos. grecque => exercices pratiq.) - classiquement on définit la philosophie comme l’art de se poser des questions, les questions sont peut-être, disent certains, plus importantes que les réponses, encore que trouver des éléments de réponse est loin d’être exclu, au contraire. Se poser des questions sur l’origine, le sens, la finalité des choses et du monde (doux vinge ? = d’où vins-je ? (origine) ; où courge ? = Où cours-je ? (finalité) ; dans quelle étagère ? = dans quel état j’ère ? (sens)) - Lc FERRY : sans s’opposer à la manière traditionnelle comme l’art de se poser des questions, il définit la philosophie davantage comme la recherche de salut sans Dieu par rapport à la question de la finitude (conscience qu’à l’Homme de s’inscrire dans le temps. D’autant plus que la mort c’est bien plus que la fin de la vie biologique : c’est la conscience du temps irrévolu (le plus jamais-never more d’Egard Poe) qui passe et donc du sens à donner à cette existence éphémère. Ce sont aussi les peurs liées à cela qu’il nous faut vaincre. Ce n’est pas donc pas seulement la conscience que tout a une fin, mais aussi comment gérer les regrets, les remords, la nostalgie des moments heureux de mon enfance, etc Mais le but ultime de la philosophie c’est de vivre la sagesse. Là où la philosophie elle-même doit s’effacer pour vivre sagement, heureux et libre, en ayant vaincu les peurs que la finitude a éveillées en nous. Structure (ou contenu) de la philosophie : - Académiquement, pas de philosophie sans histoire de la philosophie (expliquer pyramide, thèse, anti-thèse, synthèse. On ne peut comprendre un philosophe que par ceux qui l’ont précédé (par exemple les maîtres du soupçon). C’est la philosophie académique. On part donc des philosophes de l’antiquité grecque et on passe en revue tous les philosophes les uns après les autres jusquà aujourd’hui ! (relativement ennuyeux) - Classiquement on a distingue les parties suivantes : - La métaphysique ou la recherche de/sur l’essentiel2 - La logique ou la recherche du vrai 1 Deux remarques : 1. Il faut faire la différence entre opinion et doctrine : - opinion : niveau de posit. individuelle, peu élaboré sur le plan théorique et donnant lieu à des attitudes et à des choix pratiques dans la vie. - doctrine : niveau de position donnant lieu à une théorie, à un système de pensée achevée, à une construction élaborée 2. Il faut faire attention qu’en philosophie il y a souvent une différence entre sens courant et sens philosophique : les mêmes vocables ayant, dans le langage courant et en philosophie, des niveaux de signification différents, voire des sens complètement différents. (être, rationalisme, idéalisme) 2 Métaphysique : meta ta phusika : ce qui suit les questions de physique selon le classement des œuvres d’Aristote, puis ce mot a défini soit la philosophie dans son ensemble, soit la partie la plus fondamentale, la plus abstraite : « la connaissance des causes premières et des principes des choses ». Dans l’expression « transcendance métaphysique », le mot métaphysique vient renforcer l’idée que la transcendance dont on parle n’est pas une invention humaine, un mythe, mais une révélation. - L’esthétique ou la recherche du beau - L’éthique ou la recherche du bien au niveau des principes, des critères généraux - La morale, application pratique de ces principes aux actes et aux choix particuliers de la vie concrète - Structure de Luc JOURDAN, « Une boîte à outils pour s’initier à la philosophie », Centre d’Action LaÏque, édit Espace de Libertés, Bruxelles, 1996, 158 pages : à situer sur une ligne du temps, structure valable à partir du 17ème siècle, les 4 grandes parties de la philosophie: 1. La question ou le problème de la transcendance métaphysique ; 2. La question ou le problème de la connaissance ou l’épistémologie (dans theoria de Lc Ferry) ; 3. La question de la nature de l’Etre ou le problème ontologique (dans la théoria de Lc Ferry) ; 4. La question de la condition humaine ou le problème de la liberté métaphysique (dans le salut ou sagesse de Lc Ferry) cf. ligne du temps - Sructure de Luc Ferry en 3 parties, L. FERRY, « Apprendre à vivre, Traité de philosophie à l’usage des jeunes générations », édit. Plon, Paris, 2006 Selon lui y a trois dimensions de la philosophie : l’intelligence de ce qui est (la théorie), la soif de justice (éthique), et la quête de salut (sagesse). La théorie = s’interroger sur la nature de ce monde qui nous entoure (nature de l’être chez Jourdan), mais aussi s’interroger sur les moyens dont disposons pour connaître (épistémologie chez Jourdan), La pratique ou la sphère éthique = le rapport aux autres humains, comment vivre avec autrui, comment nous comporter de manière vivable, utile, digne, juste .. (dans la nature de l’être ou l’ontologie chez Jourdan) Le salut, la sagesse = la finalité de notre vie, le sens –s’il y en a un – de tout ça. (la condition humaine, le sens de l’existence chez Jourdan) Mais le but ultime de la philosophie c’est de vivre la sagesse. Là où la philosophie elle-même doit s’effacer pour vivre sagement, heureux et libre, en ayant vaincu les peurs que la finitude a éveillées en nous. 4ème, 5ème siècle ACN, la philosophie grecque prend ses lettres de noblesse avec Socrate, Platon, Aristote …mais il y en a bien d’autres : Démocrite, Epictète, Pythagore, Epicure, etc. Entre 0 et 2ème siècle, le christianisme est vu comme la philosophie par excellence et va supplanter progressivement la philosophie grecque : la résurrection garantit la vie éternelle à l’âme, donc un destin personnel à l’âme qui continue son chemin éternellement dans l’au-delà => je peux retrouver les êtres aimés dans l’au-delà, alors que dans la philos. Grec, l’âme se dissous dans le cosmos divin => succès L’an 0 de notre ère : Jésus dans le judaïsme, donne naissance au christianism e, Jésus est présenté comme la figure incarnée du logos divin 300: Conversion au christianism e de l’empereur Constantin. L’empire romain devient progressive ment un empire chrétien ème Fin 2 siècle : le christianism e est reconnu comme une religion à part entière 529: l’empereur Justinien ferme la dernière école de philosophie d’Athènes. La philosophie divient servante de la théologie 387: La religion chrétienne devient officiellement religion d’état pour le meilleur et pour le pire, peutêtre plus le pire que le meilleur ? Le pouvoir spirituel et temporel de l’Eglise ne va faire que s’accroitre jusqu’à atteindre son apogée au 13ème sc. 13ème siècle : cœur du Moyen Age : l’Eglise est au sommet de son pouvoir spirituel (influence sur art, culture, science) et temporel (richesse matérielle). L’Islam qui est née au début du 7ème siècle (621) et a connu une expansion fulgurante, est aussi au sommet de son rayonnement spirituel notamment en Espagne. De grands philosophes musulmans aussi théologiens (Avicenne, Averroës, Al Ghazali, etc) vont redécouvrir à la bibliothèque d’Alexandrie, les œuvres des philosophes grecs en particulier Aristote. Ses œuvres vont passer les pyrénées et être intégrées à la théologie chrétienne par St Thomas d’Aquin. 17ème sc : - Emergence des sciences mod., exactes, expériment. (preuves scientifiq) - Renaissance de la philosophie moderne marquée par le rationalisme. DESCARTES, KANT. Conséquences : omniscience et omnipotence de « Dieu » remis en cause. Schéma de Jourdan 18ème 19ème 1ière moitié 20ème sc. : Ce rationalisme va s’amplifier au cours du 18ème sc (sc des Lumières de la Raison) et aboutir au 19, 1ière moitié du 20ème sc à l’athéisme des maîtres du soupçon : gds penseurs, philos. qui ont dénoncé les mécan. pervers de la relig. et dont cert. se sont même attaqués à l’idée même de Dieu = Feuerbach, Marx, Nietzsche, Freud, Sartre Sc. mod., raison, philo >< Egl, foi, relig On voit aussi les courants du positivisme et du scientisme. 1492 : - Chr. Colomb découvre les amériques avec un instrument scientifique : la boussole = naissance progressive des sciences modernes, exactes, expérimentales. - dernière présence des musulmans sur le continent européen, musulmans chassés d’Espagne. 2ème moitié 20ème sc, 21ème sc - réconciliation entre religion et philosophie (schéma Counet) - anthropologie relégitimise la dim relig co ordre exist pfd de l’etre hum - Chgt de paradigme (film Demain) - probl de sens et d’identité ? Luc JOURDAN, « Une boîte à outils pour s’initier à la philosophie », Centre d’Action LaÏque, édit Espace de Libertés, Bruxelles, 1996, 158 pages : à situer sur une ligne du temps, structure valable à partir du 17ème siècle, les 4 grandes parties de la philosophie: 1. La question ou le problème de la transcendance métaphysique ; 2. La question ou le problème de la connaissance ou l’épistémologie (dans theoria de Lc Ferry) ; 3. La question de la nature de l’Etre ou le problème ontologique (dans la théoria de Lc Ferry) ; 4. La question de la condition humaine ou le problème de la liberté métaphysique (dans le salut ou sagesse de Lc Ferry) cf. ligne du temps : à partir du 17ème sc (émergence des sciences modernes), l’Homme est seul dans l’univers à s’interroger sur « tout ce qui est » (l’être) Problème de la connaissance (épistémologie ou Anthropocentrisme : Homme co/ sujet pensant et agissant s’interroge sur - Problème ou Question de la condition humaine ou quest. de la liberté métaphysique étude critique des processus de la connaissance) : -fondement : rationalisme, irrationalisme -origine : empirisme, rationalisme au sens strict, innéisme -portée : idéalisme, réalisme -valeur : dogmatisme, scepticisme l’ETRE (tout ce qui est) - Probl ou Question de la Transcendance métaphysique : nature et existence - Probl ou Quest de la nature de l’être ou problème ontologique : 7 gdes quest. : : 1. Nature et orig d/l pensée ; 2. Exist. de Dieu, d’1 Transcend. ; 3. Orig de l’univers, de la vie, de l’homme ; 4. Nature du monde sensible ; 5/6. Existence de l’âme, de l’au-delà ; 7. Fondements et sanction de la morale Schéma de M. COUNET(prof. de philo fac. Philo ucl), complété par M. Vander Borght : Si les religions utilisent une méthode dite non-critique (irrationnelle), la foi doit pour autant rester « raionnable », foi et raison ne s’opposent pas forcément. La foi bien qu’étant irrationnelle doit garder raison, sinon quand elle devient folle, complètement irrationnelle, on vire à la secte sectaire. La philosophie comme les religions ne sont pas à l’abri des dérives du dogmatisme. Sciences modernes, exactes, expérimentales - Porte sur un objet limité - Utilise une méthode critique (rationnelle, basée sur des preuves scientifiques) 2 positions philosoph. en découlent : positivisme (je ne crois que ce qui est scientifiquement prouvable), scientisme (un jour la science arrivera à tout expliquer) Religions Philosophie Porte sur un objet illimité Utilise une méthode s’inspirant des sciences, méthode rationnelle (pas de preuves, mais arguments plus ou moins convaincants) - Porte sur un objet illimité - Utilise une méthode noncritique (irrationnelle, basée sur foi, sentiments). Dérives possibles : dogmatisme, fondamentalisme, intégrismes. Dérive des sectes sectaires : méthode excessivement irrationnelle. Cfr doc. sur les différences entre - spiritualité, - dimension religieuse, - les religions, - les sectes sectaires plus ou moins dangereuses. Remarquez que des auteurs contemporains dénoncent maintenant ce que Descartes a induit dans l’histoire comme excès de l’égo, une trop grande place du mental et même une erreur de jugement en réduisant l’Homme à sa pensée (je pense donc je suis), en associant l’identité à la pensée. Jean-Paul Sartre réalise que « la conscience qui dit « je suis », ne peut être la conscience qui pense ». Même si ce philosophe était encore trop identifié à la pensée pour réaliser l’entière signification de sa découverte, c’est-à-dire l’émergence d’une nouvelle dimension de la conscience. La conscience n’est pas la pensée. Quand vous êtes conscient que vous pensez, cette conscience ne fait pas partie de la pensée. Il s’agit d’une conscience appartenant à une autre dimension. Et c’est cette conscience qui dit « je suis ». S’il n’y avait que des pensées en vous, vous ne sauriez même pas que vous pensez. L’être existe indépendamment de ma pensée, c’est ce que certains appellent mon essence divine, mon âme. Après des siècles de rationalisme, l’occident réalise alors que notre identité essentielle est sans forme, qu’elle est présence omniprésente, qu’elle est l’Etre précédant toutes les formes et toutes les identifications, elle est la conscience elle-même plutôt que ce à quoi la conscience est identifiée. (Eckhart TOLLE, « Nouvelle Terre », éd Ariane, p. 45 – 47) Schéma de ce changement sociétal en quelques axes, on pourrait en ajouter d’autres (cfr le film DEMAIN) : - du rationalisme jusqu’à l’athéisme (20ème sc. = sc. de l’Homme et jms. Il n’y a eu autant de conflits, de sang versé !) - du capitalisme industriel, puis financier qui met la croissance au centre - d’une société patriarcale où le masculin domine : « sois belle et tais-toi » … - Société de la révolution verte au niveau de l’agriculture (pesticides, engrais chimiq, mécanisation, prodct à gde échelle, industrialisation de l’aliment, etc) - Habitat : migration des campagnes vers les villes, mégapoles - à l’Homme total (cfr OSHO, « Aimer Changement de paradigme, ou élévation du niveau de conscience, certains parlent du passage de la modernité à la post ou transmodernité (Marc LUYCKX), d’autres d’un passage de la post-modernité à l’humanisme contemporain ou non métaphysique contemporain (Luc FERRY) Cf aussi le transhumanisme vivre », éd. Almasta, Genève, 2003, p. 7-17 ; cfr. schéma PRH, ou Marc LUYCKX, « Au-delà de la modernité, du patriarcat et du capitalisme » éd. L’Harmattan ; Eckart TOLLE, « Nouvelle Terre », éd Ariane), approche intégrative, holistique : raison, sensibilité, corps, être/âme ou corps, esprit, cœur, âme - à une nouvelle économie, plus humaine, plus solidaire, plus juste, qui met l’Homme au centre, dont les signes sont toutes ces initiatives pour un commerce équitable, l’alter-mondialisation, la décroissance, etc. - à une société où l’homme et la femme sont dans une relation plus égalitaire, l’homme accueille son masculin et son féminin, la femme accueille son féminin et son masculin, relation plus riche, mais plus difficile à réussir ? - Redécouverte de l’agrobiologie, (solutions locales agro-sylvo-pastorale, microbiologie des sols) - Habitats collectifs en autonomie la plus grande possible sur les plans énergétiques, eau, alimentation (films « Solut loc pr 1 dés glob », « Nos enfants ns accuseront », « Home, « Une vérité qui dérange », « La belle verte », « Monsanto », etc) - Mondialisation libérale et déshumanisante - Développement des réseaux sociaux, et remise en question des systèmes de participation au pouvoir de décision - Ici je prends position. Qu’on y croie ou non, qu’on le craigne ou non, un changement de paradigme est en cours. Un monde se meurt, qui montre partout les signes de son obsolescence et un autre monde émerge. Et l'enjeu semble bien d'assurer la pérennité de l'espèce humaine sur cette planète. Ainsi se lèvent partout de plus en plus nombreux, des femmes et des hommes en chemin de réconciliation avec toutes les dimensions de leur personnalité – être, corps, cœur et esprit -. Ils cherchent à construire un monde viable dont nous sommes loin de pouvoir imaginer la forme tant celle-ci est en mutation perpétuelle et accélérée. De toute évidence le changement s'accélère et ce dans tous les domaines qu'ils soient économiques, sociaux, environnementaux, éducationnels, culturels, etc. Comme bien souvent, nous ne changeons que lorsque nous sommes au pied du mur, tout conspire dans l’Univers à nous obliger à ce changement. C’est pourquoi les événements dramatiques d’une ampleur inégalée ne doivent pas nous faire peur, nous désespérer, ou nous rendre impuissants. Ces événements sont les puissants leviers de ce changement de conscience possible pour celui qui accepte de s’ouvrir. Nous créons alors une réalité différente, plus en harmonie avec soi-même, avec les autres et avec l'environnement. L'Homme réussirat-il ce défi ? Rien n'est moins sûr, mais il vaut la peine d'essayer, avec en prime pour ces explorateurs du possible, le bonheur d'être et de partager ... - Et vous ? Quel est votre niveau de conscience ? Comment vous situez-vous par rapport aux défis du monde contemporain, aux événements que nous vivons, …. ?