La représentation des scènes visuelles en mémoire
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L’année psychologique, 2007, 107, 459-487
Reimer, 2000). La cécité au changement se retrouve quels que soient les
changements effectués sur la scène (addition, délétion, changement de
couleur, déplacement, ou rotation d’un objet de la scène, Aginsky & Tarr,
2000 ; Blackmore
et al.
, 1995 ; Cole, Kentridge, Gellatly, & Heywood,
2003 ; Mondy & Coltheart, 2000 ; O’Regan
et al.
, 1999), et se manifeste
autant sur du matériel visuel simple (figures géométriques, dispositif de
lettres ou de chiffres…, Becker & Pashler, 2002 ; Di Lollo, 1980 ; Fer-
nandez-Duque & Thornton, 2000 ; Landman, Spekreijse, & Lamme,
2003 ; Phillips, 1974 ; Scott-Brown
et al.
, 2000 ; Stolz & Jolicoeur, 2004 ;
Thornton & Fernandez-Duque, 2000 ; Tijus & Reeves, 2004) que plus
complexe, qu’il soit statique (dessins de scènes naturelles ou de formes
complexes et ambiguës, photographies de scènes naturelles… Blackmore
et al.
, 1995 ; McConkie & Currie, 1996 ; Mondy & Coltheart, 2000 ;
O’Regan
et al.
, 1999 ; Simons & Ambinder, 2005 ; Simons
et al.
, 2000 ;
Tatler, Gilchrist, & Rusted, 2003 ; Werner & Bjorn, 2000 ; Williams &
Simons, 2000), ou dynamique (Levin & Simons, 1997 ; Shinoda, Hayhoe,
& Shrivastava, 2001 ; Wallis & Bülthoff, 2000), voire plus écologique
encore dans le cas des cécités au changement observées dans des interac-
tions avec le monde réel (Angelone, Levin, & Simons, 2003 ; Levin,
Simons, Angelone, & Chabris, 2002 ; Simons, Chabris, Schnur, & Levin,
2002 ; Simons & Levin, 1998). Enfin, le phénomène de cécité au change-
ment ne semble dépendre ni des durées de présentation du stimulus
(Rensink
et al.
, 2000), ni de la durée ou de l’apparence du masque visuel
utilisé (Rensink
et al.
, 2000 ; Shore & Klein, 2000 ; Tijus & Reeves, 2004).
Enfin, il se retrouve quel que soit le type de réponses recueilli, qu’il
s’agisse de réponses explicites (report verbal du changement détecté,
latences de détections…, Mitroff & Simons, 2002 ; Shinoda
et al.
, 2001 ;
Simons, 1996), ou implicites (saccades oculaires en direction du change-
ment perçu, rapidité de la réponse à une autre tâche…, Fernandez-
Duque & Thornton, 2000 ; Hayhoe, 2000 ; Mitroff, Simons, & Franconeri,
2002 ; Thornton & Fernandez-Duque, 2000).
Toutes les études sur la cécité au changement s’entendent sur un point :
l’attention focalisée sur un objet est requise pour que son changement
puisse être détecté (Hollingworth, Williams, & Henderson, 2001 ; Levin,
Simons
et al.
, 2002 ; Mondy & Coltheart, 2000 ; Noë & O’Regan, 2000 ;
Noë, Pessoa, & Thompson, 2000 ; O’Regan, 2001 ; O’Regan
et al.
, 2000 ;
O’Regan
et al.
, 1999 ; Rensink, 2000c, 2000d, 2002 ; Rensink
et al.
, 1997,
2000 ; Scholl, 2000 ; Simons, 2000 ; Simons & Ambinder, 2005 ;
Simons & Levin, 1997 ; Williams & Simons, 2000), mais bien que néces-
saire, celle-ci n’est pas un facteur suffisant à la représentation en mémoire
des informations visuelles. Ainsi, la détection des changements n’est pas