représentent un tiers des exportations vau-
doises en 2010.
Vaud plus dynamique que la suisse
Depuis 2000, les exportations vaudoises pro-
gressent trois fois plus vite que les ventes
suisses (+9 % par an contre +3 %). Pendant
cette période, la part vaudoise dans les expor-
tations suisses est passée de 4,0 % à 6,7 %.
Vaud est ainsi le quatrième canton exportateur
en 2010, alors qu’il était dixième en 2000.
Dans leur phase d’envol entre 2002 et 2008,
les exportations vaudoises ont essentielle-
ment été propulsées par la Chimie (+23 %
par an contre +9 % pour la Suisse) ainsi que
par les Instruments de précision (+8 % contre
+3 % par an) et l’Horlogerie (+13 % contre
+6 % par an). Si la Chimie vaudoise marque
le pas depuis lors, la croissance des Produits
agricoles, sylvicoles et de pêche, amorcée en
2004, semble avoir durablement pris le relais.
Hausse Vigoureuse Vers l’asie
En 2010 et pour la première fois, les exporta-
tions vaudoises augmentent aussi fortement
vers les pays asiatiques que vers les pays
européens (+534 et +532 mios). Les ventes
vers l’Asie, en hausse de 32 %, signent ainsi
une performance exceptionnelle.
Certes, cela résulte de la baisse plus mar-
quée des ventes vers l’Asie que vers l’Europe
en 2009 (-14 % contre -4 %). Toutefois, cela
s’explique aussi par le fort dynamisme éco-
nomique du continent asiatique observé
ces dernières années. D’ailleurs, les achats
provenant de ce continent ont davantage aug-
menté depuis 2008 (+270 mios et +14 %) que
ceux des pays d’Europe (+212 mios et +2 %).
Les exportations vers les Amériques, dont les
deux tiers sont dirigés vers les Etats-Unis, ne
se redressent que mollement en 2010 (+5 %)
et ne retrouvent que leur niveau de 2007.
l’europe reste le premier déboucHé
Les exportateurs vaudois, comme les suisses,
sont eurodépendants. En effet, parmi les sept
principaux partenaires du canton, seuls les
Etats-Unis et la Chine n’appartiennent pas à
l’Union européenne. Cette dernière absorbe
63 % des exportations du canton et 60 % des
exportations suisses en 2010.
Dès lors, les économies suisse et vaudoise
dépendent directement de l’économie euro-
péenne plus que de toute autre région. Ainsi
et en caricaturant à peine, on peut avancer
que l’inuence de la conjoncture des écono-
mies états-unienne (24 % du PIB mondial en
2010) et asiatiques (9 % du PIB mondial pour
la Chine) se fait plus sentir indirectement
via les interactions de ces économies avec
l’Union européenne que directement via les
échanges avec la Suisse.
malgré la force du franc
Les difcultés de renancement rencon-
trées par différents Etats européens (Irlande
et Grèce notamment) couplées à la bonne
tenue de l’économie suisse expliquent le
renchérissement important – de 16 % – du
franc face à la devise européenne observé
depuis plus d’un an : pour un euro, il fallait
1,51 franc le 15 décembre 2009 contre 1,27
le 25 février 2011. Depuis l’été 2010, le franc
s’est aussi fortement apprécié face au dollar
US et au yuan (monnaie chinoise). Jusqu’ici,
cette appréciation n’a pas empêché les
exportations vaudoises de poursuivre leur
expansion. Tout au plus semble-t-elle être
en cause dans le ralentissement de leur
croissance au quatrième trimestre 2010 ainsi
qu’en ce début d’année 20111.
Plusieurs explications peuvent être appor-
tées à cette bonne résistance. D’une part,
les variations de change (ici le renchérisse-
ment) ne se répercutent pas immédiatement
sur les exportations, car les commandes
peuvent être passées plusieurs mois (voire
plus d’une année) à l’avance. D’autre part,
tout semble indiquer que le positionnement
des marchandises vaudoises (produits
médicaux et/ou de haute technologie et/
ou sans concurrents directs) rend leurs
ventes relativement peu sensibles aux prix.
De plus, la hausse du franc permet aux
industriels suisses et vaudois de s’ap-
provisionner en matières premières et en
produits intermédiaires à moindres coûts. Ils
peuvent donc ainsi compenser en partie la
hausse des prix de leurs produits ressentie
par les clients étrangers.
Dès lors, les exportations vaudoises
devraient continuer à croître pour autant que
la croissance économique mondiale conti-
nue à être au rendez-vous en 2011. | MJM
1 Données provisoires pour 2010 et 2011.
2 Non compris l’Electricité, y compris Pierres et métaux
précieux, Objets d’art et antiquités.
3 Entre les trois premiers trimestres 2009 et 2010.
Source des données : Direction générale des douanes.
OCDE. FMI.