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N° 537 - Novembre - Décembre 2010
Revue hospitalière de France
urgences. Cette IRM va évoluer, et l’au-
torisation de transformation en 3 Testas
(3T) a été validée par l’agence régionale
de santé. Des plages seront proposées
aux acteurs libéraux sous forme de co-
utilisation à l’installation de cette IRM 3T.
Plusieurs avantages et inconvénients
ressortent de ce partenariat.
>> Autorisations facilitées
et accès aux équipements
En matière d’offre de soins, cette poli-
tique de coopération facilite l’obtention
des autorisations auprès des tutelles.
Sur le plan médical, la gestion du
parc IRM permettra à n’importe quel
acteur, radiologue hospitalier ou libé-
ral, l’accès à trois machines diffé-
rentes sur un même plateau (IRM
conventionnelle, IRM avec un tunnel
large, IRM 3T), répondant à des
situations cliniques distinctes. Par
conséquent, n’importe quel patient du
territoire de santé, quel que soit son
point d’entrée dans le réseau local de
radiologie, aura accès à ces diffé-
rentes modalités de prise en charge.
>> Complexité du GIE, code des
marchés et défis techniques
Complexe, le fonctionnement d’un GIE
exige un travail de mise en place très
précis et un travail d’ajustement régu-
lier (lors de l’acquisition d’une nouvelle
machine : processus du choix, d’instal-
lation, définition de l’enveloppe).
Le processus d’acquisition et le code
des marchés relèvent par ailleurs de
deux pratiques différentes, qu’il faut
appréhender et anticiper. Par ailleurs,
des défis techniques sont à relever. Il
s’agit de faire communiquer une
machine avec deux systèmes d’infor-
mation radiologiques, et deux réseaux
d’images. Et l’absence d’identifiant
unique du patient ne permet pas le
regroupement des images au sein d’un
dossier commun partagé.
GCS de radiologie
interventionnelle
À côté du groupement d’intérêt écono-
mique de l’IRM, un groupement de
coopération sanitaire (GCS) a été mis
en place depuis 2008 avec les radio-
logues du secteur libéral.
Sur le plan juridique, ce GCS struc-
ture un partenariat entre l’hôpital et
certains praticiens du secteur libéral,
à titre individuel (et non au titre de la
société dans laquelle ils exercent).
Le primum movens est le suivant: l’hô-
pital détient une salle de radiologie
vasculaire qu’il ouvre à un praticien libé-
ral. Celui-ci retrouve un accès à du
matériel sophistiqué. L’hôpital accroît
son activité, et la salle de radiologie
vasculaire évolue vers un véritable bloc
de radiologie interventionnelle.
Le principe de fonctionnement est
simple : un patient est pris en charge
dans un circuit libéral au sein d’un
réseau multidisciplinaire (chirurgien,
oncologue, radiothérapeute, radio-
logue…). Ce patient est accueilli à l’hô-
pital à l’occasion d’une intervention
radiologique. L’intervention est alors
pratiquée par le radiologue libéral, au
bloc interventionnel de l’hôpital de
Bayonne. Le patient est hospitalisé pour
la durée nécessaire à ce type d’inter-
vention. Les éventuelles complications
sont gérées à l’hôpital, puis ce patient
retourne dans le circuit multidiscipli-
naire libéral qui le suit habituellement.
L’hôpital perçoit la rémunération du
groupe homogène de séjour (GHS). Ce
montant permet de financer les diffé-
rents frais inhérents à la prise en charge
hospitalière. Une partie sert également
à rémunérer le praticien libéral confor-
mément à la cotation CCAM, secteur 1.
>> Frais couverts et augmentation
d’activité pour l’hôpital
Le montant du GHS couvre en général
les frais d’une courte hospitalisation, et
l’hôpital ne perd pas d’argent. À titre
d’exemple, les études médico-écono-
miques réalisées à Bayonne sur les
gestes de radiofréquence et de chimio-
embolisation hépatique montrent que la
recette couvre les frais engagés. En outre,
l’hôpital bénéficie d’une augmentation
significative de son activité et dispose de
plus de moyens pour accompagner le
développement de la radiologie inter-
ventionnelle - ce développement appa-
raissant inéluctable. L’augmentation des
moyens alloués à la radiologie inter-
ventionnelle bénéficie également aux
praticiens hospitaliers exerçant cette acti-
vité.
>> Prise en charge adaptée
du patient
Le patient est aussi bénéficiaire de ce
système: il est pris en charge dans un
service adéquat (service de gastro-enté-
rologie pour une chimio-embolisation
hépatique, service de gynécologie pour
une embolisation de fibrome utérin,
service de chirurgie thoracique pour une
radio-fréquence thoracique…). Les
équipes de soins de ces services sont
formées à la radiologie interventionnelle,
puisque d’autres patients sont pris en
charge par les praticiens hospitaliers
pour ce type de pathologie. Le patient
bénéficie des protocoles mis en place
au sein de l’institution, avec une équipe
médicale et paramédicale adaptée à sa
pathologie. L’hôpital n’assure pas
simplement un hébergement, mais une
véritable prise en charge de ces
patients. Cet aspect est important. Il a
nécessité une information préalable des
médecins responsables des structures
de soins et une adhésion de leur part.
Il n’est bien sûr pas envisageable de
monter un tel projet sans eux.
L’hôpital bénéficie d’une augmentation
significative de son activité et dispose
de plus de moyens pour accompagner
le développement de la radiologie
interventionnelle - ce développement
apparaissant inéluctable.
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Coopération public/privé en radiologie
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