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La raison fait de l’acte de foi, un acte humain, c'est-à-dire non seulement
un acte de la sensibilité et de l’intuition mais aussi de l’intelligence et de la
volonté. Certains scientifiques pensent que la foi pourrait être une pulsion,
une fonction biologique au même titre que la nutrition ou la reproduction.
La personne humaine est en effet un homo religiosus. Quand bien même
cette dimension de l’être humain serait en partie déterminée
biologiquement, ce qui fait de l’acte de foi un acte humain c’est l’œuvre de
l’intelligence et de la volonté. Interpellé par la Parole de Dieu, l’homme
peut ressentir une sorte d’élan intérieur, une componction, une émotion
religieuse. Mais l’acte de foi constitue une décision, une réponse à cette
question de la vérité.
La foi vient donc de l’écoute de la Parole. C’est aussi ce qu’affirme saint
Paul dans l’épître aux Romains qui parle de la « Fides ex auditu »
(Rm10,17). Chacun d’entre nous, dans son chemin de vie, doit répondre à
la question : qui est Dieu et qui est Dieu pour moi ? “Quid ergo amo, cum
Deum meum amo ”. “ Qu’est-ce que j’aime quand j’aime mon Dieu ? ”
questionne saint Augustin quand il a été rejoint par celui qui l’attendait et
qui lui donne le repos du cœur.
La raison quant à elle, est interpellée par le mystère de la Croix du
Christ Jésus. Ce n’est pas une abstraction. C’est une réalité historique qui
dit Dieu dans toute la brutalité du fait. N’est-ce pas là l’essence du
mystère ? Le tout présent dans le fragment, l’éternité présente dans le
temps, l’infini dans le fini. Le Christ souffrant, c’est l’humanité marquée
par le mal mais aimée et sauvée par Dieu : le contenu de notre foi et la
révélation de ce que nous sommes. L’universel concret (universale