Mémoire de master Janvier 2013 ES A M AR N E- LA -V A LL EE Directeurs de mémoire Jean-François Blassel Guillemette Morel-Journel EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Audrey Rocher D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale : le logement social en France 2000-2012 LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA Directeurs de mémoire Jean-François Blassel Guillemette Morel-Journel N E- Mémoire de master Matières à penser Janvier 2013 EE Audrey Rocher 1.1 Le tournant confirmé par la RT 2005 13 1.1.1 Confort d’été : Tic et méthode ThE 13 1.1.2 Méthode ThC 15 1.1.3 Les lacunes de la RT 2005 16 RT 2012, une obligation de résultats plus sévère mais attentive à l’architecture 1.2.1 Un objectif absolu en opposition au relatif de la RT 2005 M 17 ES A 1.2.2 Le calcul de Cep IR 1.2.3 La Tic et le confort d’été O Clichy-sous-Bois : un exemple de réalisation courante dans le cadre de la RT 2005 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT 1.3 17 AR 1.2 25 1.3.3 Complexité du projet et des normes : la nécessité d’une stratégie 27 2. Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 33 2.1 Stratégie de l’extension des logements : KOZ, Les Nids, Courbevoie, RT 2005 35 2.1.1 Un jeu d’ombres maîtrisé pour le confort d’été et d’hiver 35 2.1.2 Un minimum de moyens pour un rendement énergétique maximum 39 2.1.3 Une réussite basée sur la démarche bioclimatique 39 Stratégie de la façade habitée : deux exemples pour le partiel et l’ensemble La façade habitée partiellement : Manuelle Gautrand, Solaris, Renne, RT 2000 43 43 2.2.2 La démarche HQE comme ligne directrice 49 2.2.3 Une réussite due à l’association du climat avec sa solution locale appropriée 51 R IE U R E 2.2.1 L’oriel ou la loggia pour le confort thermique d’été et d’hiver PE SU RT 2005 55 2.2.5 Le jardin d’hiver pour le confort thermique en toutes saisons 55 2.2.6 Une attention particulière aux dispositifs techniques mis en œuvre 59 2.2.7 Une réussite due à l’association du climat avec sa solution globale appropriée 61 AL E N O AT I 21 1.3.2 Deux types d’inerties thermiques N LE O 19 21 2.2.4 Façade habitée dans son ensemble : Tania Concko, Saône Park, Lyon Confluence, EC 19 1.3.1 Des apports énergétiques inégaux compensés en plan 2.2 2.3 Stratégie de la compacité : Pascal Gontier, 17 logements passage Fréquel, Paris, RT 2012 63 2.3.1 Le confort d’été et d’hiver fortement contraints par le site 63 2.3.2 Une technicité élevée 69 2.3.3 Une réussite associée aux équipements techniques et à la démarche 71 bioclimatique LL 11 -V A Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes LA 1. EE 7 N E- Introduction 75 Confrontation des stratégies de l’extension et de la compacité 77 77 3.1.2 Bénéfices d’une solution par rapport à l’autre 77 3.1.3 Conclusion sur ces deux stratégies 78 79 M 3.2.1 Des sites spécifiques, différents de ceux de l’extension et de la compacité A 3.2.2 Bénéfices de cette stratégie par rapport aux autres 81 83 Annexes 87 90 98 Bibliographie 99 R IE U R E Lexique des abréviations PE SU AL E N O AT I N LE O EC IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R Conclusion O IR ES 3.2.3 Conclusion sur l’ensemble des stratégies N E- 79 La stratégie des façades habitées partiellement et dans leur ensemble face aux deux précédentes AR 3.2 LA -V A 3.1.1 A chaque stratégie son site EE Confrontation des différentes stratégies entre elles 3.1 LL 3. LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE 7 O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE Introduction D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT L’Europe est le seul continent possédant une grande diversité de normes énergétiques : BREAM au Royaume-Uni, DGNB en Allemagne ou encore LEED. Pourtant, c’est en France que celles-ci sont les plus présentes et complexes. En effet, les autres normes européennes regroupent tous les aspects du développement durable en une seule norme tandis qu’en France, elles sont séparées en deux catégories : la qualité environnementale avec la HQE et l’énergie avec la réglementation thermique. Déjà marquée par un contexte normatif sévère depuis la RT 2000, c’est avec la mise en place progressive de la réglementation thermique 20121 que le contexte normatif français se durcit. La France est inscrite dans cette démarche normative depuis 1974. Pourtant, c’est seulement à partir des années 2000 que la production architecturale est la plus affectée par celle-ci. R IE U R E Malgré une longue série de normes mises en places, celles-ci sont rarement faciles à comprendre. De plus, le consensus mou qui s’articule autour de ces textes n’entend pas rendre les choses plus accessibles. Depuis texte officiel de la RT 2005 jusqu’à celui de la RT 2012, celui-ci s’est même allongé sans se simplifier2. EC O LE N AT I O N AL E SU PE La difficulté pour les architectes est de composer avec ces contraintes. En effet, depuis 2000, la production de bâtiments est soumise à ces normes à travers plusieurs catégories énergétiques. Il ne s’agit plus seulement de traiter l’enveloppe comme il s’agissait auparavant. Tous les postes concernés sont en relation directe avec les choix de conception architecturale. Il est impossible de négliger la norme. Elle transparait dans les choix de conception. La réglementation thermique ajoute un poids supplémentaire et complexifie la conception. Cette complexité est d’autant plus marquante dans le logement 1 La RT 2012 est déjà en vigueur pour les constructions neuves situées en zone ANRU et ce, depuis le 28 octobre 2011. Voir le Journal officiel de la République française, « Caractéristiques thermiques et exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments », Arrêté du 27 octobre 2010 2 La RT 2005 comprend un document de 200 pages de calculs pour la méthode ThCE tandis que la RT 2012 en comprend 1377 pour la méthode ThBCE. 8 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR L’étude du logement social est particulièrement intéressante puisqu’il s’agit de la catégorie de construction la plus contrainte par les normes, que ce soit par la réglementation thermique, l’accessibilité, la sécurité incendie, etc. La réglementation thermique est cependant celle qui affecte la totalité du bâtiment. De plus, les problèmes posés par cette norme ne peuvent pas être réglés grâce à l’installation de coûteux équipements, c’est la conception architecturale qui doit changer et s’adapter. On peut dès lors se demander comment les réglementations thermiques influencent-elles la conception architecturale dans le logement social en France. Pour aborder cette question, nous nous intéresserons d’abord au contexte normatif actuel (RT 2005) et futur, afin de bien saisir leurs enjeux et leurs critères. Puis, nous analyserons trois stratégies retenues face à la réglementation thermique en vigueur à l’époque de chaque projet. Elles seront chacune illustrées par un bâtiment. Enfin, nous comparerons ces stratégies et leurs enseignements afin d’en déterminer les bénéfices et les points faibles qui devraient être pris en compte dans la cadre de la RT 2020. EE social. Pourtant, la production de ce type de logement augmente sous la pression gouvernementale ces dernières années avec un pic relevé en 20103. 3 Entre 1978 et 2003, 50000 logements sociaux on été construits par an, depuis 2004,100.000 par an, en 2010, 131509. Chiffres publiés par Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au logement. LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE 11 Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 1. R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT La première réglementation thermique est apparue en France en 19744. Elle est la réponse directe au premier choc pétrolier de 1973. Cependant, malgré une longue histoire, c’est seulement à la suite des accords de Rio que la France s’engage à mettre en place une réglementation thermique efficace. En effet, l’application de cette norme est vérifiée par des contrôleurs agréés ayant le pouvoir de sanctionner les responsables du projet par une amende5. La France s’engage même à renouveler cette même réglementation thermique tous les 5 ans6 afin de réduire significativement les consommations énergétiques des bâtiments. La RT 20007 annonce une vraie progression dans la réduction des consommations d’énergies dans le bâtiment. Pour la première fois, elle va porter sur quatre postes de consommation d’énergie : chauffage, eau chaude sanitaire, éclairage, ventilation. La réglementation s’applique à tous les bâtiments neufs. La seule dérogation possible à la norme reste les bâtiments bénéficiant d’une réglementation spéciale et de conditions particulières (local de refroidissement, bâtiments agricoles…). Selon nos estimations, cette nouvelle RT vise à réduire de 20% les consommations énergétiques des bâtiments par rapport à l’ancienne RT 19888. EC O LE N AT I O N AL E SU PE La RT 2005 n’introduit pas de grand changement par rapport à la RT 2000. Elle est simplement plus vigilante sur certains postes à cause de l’accentuation de la crise énergétique. En effet, la France est particulièrement concernée par ce sujet 4 Voir l’historique des normes et leurs explications respectives en Annexe 1 et 2 5 Le non respect de la réglementation thermique est considéré comme un délit passible de sanctions pénales dont une amende de 45000 euros portée à 75000 euros et de 6 mois d’emprisonnement en cas de récidive. http://www.legifrance.gouv.fr. De plus, lors de contrôle par les experts, les documents attestant la validité de la réglementation thermique doivent être fournis. Ces contrôles restent cependant anecdotiques et ne concernent que 10% des réalisations effectuées dans le cadre de la réglementation thermique. http://logement.gouv.fr 6 http://www.ademe.fr/htdocs/actualite/dossier/climat/EdS_3.html 7 La RT 2000 ne faisant pas l’objet d’une partie, voir les détails en annexe 3 et 4 8 Etude comparative personnelle depuis les exigences demandées dans chacune des réglementations thermiques 1988 et 2000. Annexe 3 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 12 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Scénario conventionnel sur un jour de la semaine représentatif des besoins de chauffage et refroidissement. Les scénarii présentés dans la méthode de calcul ThCE sont principalement utilisés pour les besoins de chauffage et de refroidissement. Toutefois, ces données sont également exploitées dans le cadre du calcul de la Tic. Les variations présentées ainsi que la période d’occupation sont toujours prises en compte afin d’obtenir des coefficients les plus justes possible. De plus, les valeurs Tic ne sont jamais définies sur les périodes de vacances. Celles-ci sont toujours écartées des calculs car on considère que les occupants ne sont pas présents dans le bâtiment. Par ailleurs, la Tic, bien que prise en compte est en réalité très peu décrite dans la méthode de calcul ThE. Le document lui même ne consacre que peu de description à ce coefficient malgré son inévitable importance. Source du graphique : CSTB, Méthode de calcul THBCE 2012, 2012, p.20. ES A M LL -V A LA AR puisqu’elle importe une grande partie des énergies consommées. « Très préoccupée par la sécurité des approvisionnements, la commission européenne a lancé un débat en publiant en novembre 2000 un livre vert sur le sujet (…) L’union européenne importe 50% de ses besoins énergétiques et cette dépendance pourrait atteindre 70% d’ici 2030. A partir de cette réflexion sur la sécurité des approvisionnements, lancée en 2000, on peut dire qu’émerge, sinon une politique européenne de l’énergie, du moins une vision européenne de l’énergie»9 Face à ce constat, la RT 2005, encore actuelle, mise en place depuis le 1er septembre 2006, abaisse encore les plafonds de consommations. Cette réduction est effectuée à hauteur de 15% par rapport aux valeurs références de la RT 200010. EE 13 N E- Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes 1.1 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR Il s’agit en réalité du début d’une nouvelle série de normes toujours plus précises sur les objectifs à atteindre, dans le sens où elles n’ont jamais été aussi pointues et exigentes concernant l’obligation de résultats en l’espace de quelques années. La norme est d’autant plus mal vécue par les architectes, les maitres d’ouvrage et les ingénieurs tant elle contraint les choix de conception architecturale, les budgets et complexifie le projet. Le tournant confirmé par la RT 2005 IE U R E 1.1.1Confort d’été : Tic et méthode ThE La RT 2005 confirme les cinq objectifs principaux énoncés par la RT 200011 et impose des objectifs sans imposer une marche à suivre pour y parvenir. Il n’y a pas de méthode propre, ni même de matériaux plus appropriés que d’autre comme on pourrait être tentés de le croire. La RT 2005 s’appuie sur la méthode de calcul ThCE12. Elle a pour objet le calcul réglementaire du des coefficients Cep et Tic13. Il est important de comprendre que ce calcul ne donne pas les consommations réelles. Les données utilisées d’entrée sont issues des éléments descriptifs du bâtiment et de ses équipements. La RT 2005 s’appuie sur une méthode de calcul regroupant trois entités : EC O LE N AT I O N AL E SU PE R - ThConsommation pour la consommation d’énergie primaire. Il s’agit d’une valeur exprimée en kWh/m2/SHONRT14 Elle prend en compte les consommations de chauffage, ventilation, eau chaude sanitaire et éclairage. - ThEnergie permet de déterminer la Tic en °C ou température intérieure conventionnelle. Elle est la valeur essentielle du confort d’été. La Tic représente la température opérationnelle (c’est à dire qu’elle correspond à la sensation de l’occupant) maximale horaire en période d’occupation pour un jour chaud d’été 9 Jean Marie Chevalier, Les grandes batailles de l’énergie, Paris, Gallimard, 2004, p.69 10 Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et des transports, « Réglementation thermique 2005, des bâtiments confortables et performants », 09 octobre 2006, p.1 11 Voir Annexe 3 sur la RT 2000 12 Voir le lexique des abréviations 13 Ibid 14 Les surfaces prises en compte par la SHONRT sont illustrées en annexe 4 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 14 1. Les trois zones climatiques d’hiver Ces trois zones correspondent pour chacune d’elle à une valeur référence de consommation d’énergie primaire référence ou Cepref à ne pas dépasser. La valeur obtenue lors du calcul de Cep du projet est à comparer à cette valeur. Toutefois, la valeur tient également compte de l’altitude du bâtiment ainsi que de sa surface. Cartes issues de http://www.rt-batiment.fr. Ce site présente toutes les actualités des réglementations thermiques d’après les informations officielles. 2 2. Les quatres zones climatiques d’été Ces zones sont utilisées pour déterminer la Tic. La Ticref à laquelle il faut comparer la valeur obtenue pour le bâtiment tient compte de deux facteurs : - Le facteur solaire de référence pour les parois opaques. - Le facteur solaire de transmission lumineuse défini dans un tableau donné dans les règles de calculs de la RT 2005. A M LL -V A LA AR conventionnel, associé à une période chaude représentative. La méthode de calcul ThE pour la Tic utilise des données d’occupation de d’usage. Ces données sont de deux ordres : le premier se situe à l’échelle du bâtiment tandis que le deuxième est spécifique aux pièces. Il s’agit de scénarii temporels horraires représentant les comportements des occupants d’un bâtiment15. Dans cette représentation, l’unité de base est la semaine. - Th bât pour les déperditions diverses, telles que celles dues aux ponts thermiques, aux baies, aux portes… Dans la RT 2005 toutes les déperditions sont mesurées séparément et ensuite regroupées sous le nom de Ubât16 EE 15 N E- Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES Tic et ThE Le confort d’été est symbolisé par la valeur Tic. Cette valeur tient compte de la zone climatique du bâtiment, son inertie thermique, son ratio d’ouverture des baies, la protection solaire de celles-ci ainsi que l’exposition au bruit. Dans la RT 2005, il existe 4 zones climatiques. Et trois grandes classes d’exposition au bruit : BR1 (calme), BR2 et BR317. « La détermination du classement BR s’effectue baie par baie en appliquant l’annexe 2 de l’arrêté RT 2005 en fonction de la distance « d » entre la façade étudiée et l’infrastructure et de la vue d’une infrastructure depuis la vue d’une baie »18 Ce critère a pour objectif de définir les possibilités d’ouvertures des baies durant la nuit ou encore le matin dans le cadre de la ventilation naturelle. IE U R E 1.1.2 Méthode ThC Il s’agit de la méthode utilisée pour calculer les dépenses énergétiques pour chacun des quatre postes (chauffage, ECS, ventilation, éclairage). On peut toutefois souligner un problème principal avec cette méthode utilisée dans la RT 2005 : elle ne tient pas compte des consommations d’énergies dues au refroidissement des bâtiments climatisés. Si cette donnée ne concerne que peu de bâtiment d’habitation, elle est en revanche incontournable pour le tertiaire. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R Pour obtenir la valeur finale Cep du bâtiment en kWh/m2SHONRT/an, la valeur C obtenue à la suite du calcul ThC doit être multipliée par un coefficient prédéfini en fonction de l’énergie utilisée. La consommation est calculée en énergie primaire et non en énergie finale car cette dernière prend en compte les pertes énergétiques dues à la production et lors du transport vers le lieu de consommation. 15 Le calcul de la Tic est inchangé depuis la RT 2000. Pour plus de détails sur son calcul, voir CSTB, Méthode de calcul THBCE 2012, 2012, p.1158 16 Arrêté du 29 novembre 2000 relatif aux caractéristiques thermiques des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments, art. 31 et suivants. Consultable sur http://www.legifrance.gouv.fr 17 Réglementation thermique 2000, préambule, fiche d’application, classement au bruit d’une baie : BR1-BR2-BR3 18 « Réglementation thermique 2005, classe d’exposition au bruit d’une baie et isolement acoustique de façade, fiche d’application, classement au bruit d’une baie : BR1-BR2-BR3 » 16 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher A M AR Lorsque la valeur Cep bât est obtenue, il suffit de la comparer à la valeur Cepmax relative pour attester la conformité du bâtiment à la norme20. N E- LA -V A LL EE Les différents facteurs : Eprimaire = n x Efinale Electricité : n=2 ,58 Autre : n=119 L’électricité est l’énergie qui possède le coefficient le plus pénalisant puisque la quantité d’énergie nécessaire à sa production est la plus importante parmi les énergies répertoriées. De plus son acheminement vers les bâtiments n’est toujours pas optimisé et induit donc des pertes énergétiques. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES 1.1.3 Les lacunes de la RT 2005 Malgré les ambitions affichées, la réglementation thermique actuelle souffre encore de défauts. En premier lieu, elle est complexe et assez difficile d’accès car elle comporte une multitude de décrets venant s’ajouter au texte de loi officiel. En dehors de cet aspect, elle possède un trop grand panel de garde-fous et de mesures à respecter comme par exemple tous les coefficients de déperditions thermiques en fonction du type de parois, notés Ubât21. La méthode de calcul de la RT 2005 paraît problématique selon ces observations : toutes les valeurs sont relatives. Elles contraignent donc fortement la conception en imposant diverses mesures et non en se concentrant sur un objectif global à atteindre. Même en étant très précise sur certains postes, la RT 2005 reste cependant assez peu exigeante au niveau des performances à atteindre. En effet, la conception bioclimatique, encouragée pour la première fois dans l’histoire des réglementations thermiques, ne prend actuellement en compte que les orientations cardinales du bâtiment22. Pourtant, la prise en compte globale du contexte serait plus judicieuse. « Le contexte dans lequel se trouve le bâtiment détermine son potentiel solaire et donc ses éventuels gains énergétiques. Deux facteurs urbains sont, de ce point de vue, essentiels : l’orientation du bâtiment et la distance entre les bâtiments (la densité) »23. Sur ce point, la réglementation mériterait un approfondissement car elle fait l’impasse sur les ombrages et leurs impacts sur les apports solaires. En effet, un balcon peut nuire au bon ensoleillement d’une pièce en la privant d’apports solaires suffisants augmentant ainsi proportionnellement les besoins énergétiques pour la réchauffer. Finalement, la RT 2005 représente un point de départ malgré les imperfections 19 CSTB, « Annexe n°1, A l’arrêté portant approbation des méthodes de calcul ThC et ThE, méthode de calcul ThC », décembre 2000,p.131 20 Voir le tableau en annexe 3 pour les valeurs 21 Journal officiel de la république française, chapitre 2, isolation thermique, art.15 et 16, 25 mai 2006, texte 14 sur 155. 22 Journal officiel de la république française , Titre II, caractéristiques thermiques de référence, chapitre Ier, section 2, surfaces et orientations des parois, art.12-13-14, 25 mai 2006, texte 14 sur 155 23 Roberto Gonzalo, Karl J. Habermann, Architecture et efficacité énergétique, principes de conception et de construction, Bâle, Birkhäuser, 2008, p.34 RT 2012, une obligation de résultats plus sévère mais attentive à l’architecture ES A M 1.2 IR 1.2.1 Un objectif absolu en opposition au relatif de la RT 2005 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O Cette nouvelle réglementation thermique est destinée à diviser par trois la consommation énergétique moyenne des bâtiments neufs. La valeur absolue à respecter est de 50 kWh/m2/an. Cette valeur dépend toujours de la zone climatique, de l’altitude ainsi que de la surface du projet. La RT 2012 est centrée sur trois notions25 regroupées dans la méthode de calcul ThBCE26. Elle constitue le perfectionnement de la méthode ThCE précédemment utilisée. Simplement, la dimension bioclimatique à été ajoutée au calcul (ThB). Comme dans les précédentes réglementation thermiques, les bâtiments sont classés selon deux catégories, CE1 et CE2. La catégorie CE2 concerne les EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E - ThB (thermique bioclimatique) : Le calcul du Bbio. Il s’agit d’une valeur sans unités. Elle caractérise l’efficacité énergétique du bâti par rapport aux besoins de chauffage, refroidissement, éclairage, ventilation et eau chaude sanitaire indépendamment des systèmes utilisés pour le chauffage, le refroidissement, la ventilation et l’eau chaude sanitaire. Le Bbio prend en compte beaucoup de paramètres tels que : - l’implantation - la forme - la surface - l’orientation des baies / l’éclairage naturel - l’isolation - la transmission solaire - l’ouverture des baies - l’inertie du bâti. La valeur du Bbio doit être la plus faible possible. Et surtout plus faible que la valeur Bbiomax calculée pour le projet. 24 Voir l’annexe 5 pour la présentation des différents labels associés à la RT 2005 25 Journal officiel de la République française, « Caractéristiques thermiques et exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments », Arrêté du 27 octobre 2010, Titre II, Expression des exigences de performance énergétique, art.11-15 26 Voir le lexique des abréviations LL -V A LA AR que l’on peut lui associer. Un défaut surprenant est d’ailleurs son manque d’incitation à utiliser les énergies renouvelables. Leur utilisation relève aujourd’hui uniquement d’une volonté de la part du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre. Même si la RT impose des garde-fous, une exigence de moyens pourrait également être bénéfique afin de proposer des bâtiments plus performants. Bien consciente que la RT 2005 ne pouvait suffire dans le cadre d’un sujet aussi épineux que celui des consommations d’énergie, la France a mis en place plusieurs labels pour encourager à dépasser les strictes exigences normatives24. EE 17 N E- Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 18 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Les huit zones climatiques de la RT 2012 Contrairement aux réglementations thermiques précédentes, il y a désormais huit zones géographiques, que ce soit pour l’hiver ou pour l’été. La redéfinition de ces zones permet d’avoir des données plus précises pour les calculs. Les valeurs Cep données sont celles à respecter dans le calcul. La grande nouveauté de la réglementation thermique 2012 est d’avoir désormais uniquement des valeurs absolues. Le recours à un projet de référence a été écarté car cette méthode était beaucoup trop contraignante. En effet, elle entrainait de nombreuses incompréhensions. Ainsi, en supprimant par exemple les valeurs Ubât relatives, la RT 2012 permet d’éviter les bâtiments qui ne se focaliseraient que sur cet aspect au détriment d’une solution architecturale qualitative. Cartes issues de Dimitri Molle et Pierre Manuel Pahy, RT 2012 et RT existant, réglementation thermique et efficacité énergétique, Paris, Eyrolles, 2011 Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes 19 EE logements en zone H2d ou H3 à altitude inférieure à 400m et exposé au bruit à partir de BR2, puisqu’il ne peuvent ouvrir leurs fenêtres pour ventiler, il y a obligation de recourir à un système de refroidissement. ES A M N E- AR La méthode de calcul de Bbio est : Bbio = 2 x Bchauffage + 2 x Brefroidissement + 5 x Béclairage27 Contrairement aux RT précédentes, c’est l’éclairage qui doit être fortement réduit. LA -V A LL La méthode de calcul Bbiomax est la suivante : Bbiomax = Bbiomaxmoyen x (Mbgeo + Mbalt + Mbsurf ) IR 1.2.2 Le calcul de Cep PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O Ce calcul dépend des mêmes paramètres que le Bbio (zone climatique, altitude et surface). Une seule donnée est ajoutée, celle des émissions de gaz à effet de serre. La différence avec les précédentes réglementations, c’est que cette fois ci les auxiliaires, consommant de l’énergie sont pris en compte. La valeur de Cepmax pour les logements collectifs bénéficie d’une dérogation jusqu’au 1er janvier 2015 : la consommation Cepmax est la valeur déterminée par le calcul plus 7,5 kWh/m2/an28. Les valeurs sont obtenues en partant des besoins et en ajoutant les différentes pertes et consommations auxiliaires tout en retranchant les éventuelles pertes récupérables pour le chauffage. Un problème réside cependant dans le calcul du Cep : les ascenseurs, indispensables en logement collectif, ne sont pas pris en compte dans les calculs et sont pourtant de gros consommateurs d’énergie. Les coefficients à appliquer pour obtenir les consommations en énergie primaire sont les même que ceux des RT précédentes. Les calculs Th-bât pour chaque élément source de déperdition thermique ont disparus au profit d’une valeur absolue à respecter29. Le passage de la comparaison de valeurs relatives au projet aux valeurs absolues à le bénéfice de supprimer de nombreux garde-fous et donc de rendre plus libre la conception architecturale sur certains aspects. SU 1.2.3 La Tic et le confort d’été EC O LE N AT I O N AL E Cette donnée ne représente pas d’avancée significative. La méthode utilisée est toujours la même depuis la RT 2000. Cependant, les modifications futures de la RT 2012 portent sur le calcul de la température intérieure conventionnelle maximale pendant 5 jours consécutifs en cas de grandes chaleurs. Dans le contexte actuel, c’est surtout la partie sur le confort d’été qui fait réagir. En effet, il s’agit de proposer des solutions efficaces afin de ne pas inciter les usagers à avoir recours à 27 Les valeurs sont données dans le tableau sur la page suivante 28 Grenelle de l’environnement, « Réglementation thermique 2012, un saut énergétique pour les bâtiments neufs », avril 2011, p.6 29 Cette valeur est de 0,6 W/m.K pour le pont thermique de dalle d’étage courant. Valeur issue de l’arrêté du 27 octobre 2010 et expliqué par Christian Cardonnel, « Pour une réglementation énergétique équilibrée », 31 mai 2010 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 20 SU PE 2 EC O LE N AT I O N AL E 1. Les données associées au calcul de Bbio Rappelons ici le calcul du Bbio : Bbio = 2 x Bchauffage + 2 x Brefroidissement + 5 x Béclairage. Il est important de souligner que le calcul du Bbio et donc la méthode ThB influence la valeur Cep obtenue par la méthode ThC. En effet, là ou la RT 2005 accordait peu de place à la démarche bioclimatique et donc à l’environnement du bâtiment, la RT 2012 l’intègre pleinement dans ses calculs. Cartes issues de Dimitri Molle et Pierre Manuel Pahy, RT 2012 et RT existant, réglementation thermique et efficacité énergétique, Paris, Eyrolles, 2011 2. Le diagramme de Brager Ce diagramme permet de prédire l’évolution de la température opérative à l’intérieur du bâtiment en fonction de la température extérieure du moment. Les points foncés sont associés à une heure précise en été tandis que les points clairs sont associés à une heure précise en hiver. Malgré son utilité et sa facilité de compréhension et d’interprétation, ce diagramme n’est pas intégré dans la RT 2012. La méthode utilisée est inchangée par rapport à la RT 2005. Diagramme issu de Christian Cardonnel, « Pour une réglementation énergétique équilibrée », Paris, 31 mai 2010 Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes 21 A M LL -V A LA N E- AR La RT 2012 se veut plus accessible et moins contraignante que les précédentes réglementations. Cependant, la méthode de calcul ThBCE 2012 est très complexe et est composée de près de mille pages d’équations complexes. Une approche simplifiée par des logiciels est prévue. Si ce n’est pas le cas, elle risque d’être mal comprise et donc mal appliquée aux bâtiments. EE une climatisation entrainant des surcoûts. Si pour le moment, aucun changement ni aucune amélioration du calcul de la Tic n’est mise en place, celle-ci devrait toutefois changer rapidemment. Le diagramme de Brager est par ailleurs une proposition simple pour se faire une idée juste et rapide du confort intérieur. Clichy-sous-Bois : un exemple de réalisation courante dans le cadre de la RT 2005 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R 1.3.1 Des apports énergétiques inégaux compensés en plan IT O IR ES 1.3 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E L’opération réalisée par l’atelier Isabelle Biro n’est pas atypique comme le sont les bâtiments présentés dans la deuxième partie. Toutefois, cet exemple permet d’avoir un aperçu de ce qu’est la production actuelle de logement RT 2005. Afin de les comparer le plus facilement possible, il est essentiel d’avoir les même données. Les donées suivantes posent le cadre de l’opération30 : Maîtrise d’oeuvre : Atelier Isabelle Biro Maîtrise d’ouvrage : Opievoy, direction du développement secteur construction Date et lieu de construction : Clichy-sous-Bois, 2010 pour les études et 2012 pour la construction Type de terrain : parcelle privée et close SCHON : 3656, 50 m2 Type de logement : logement social locatif du studio au T4 Indicateur de coût de construction : Nombre d’étages du bâtiment : 5 (17,70m) Spécificité de l’opération : ZAC (du Dhuys) Matériaux utilisés : Structure primaire en voiles béton (16 ou 18 cm). Isolation par l’intérieur en laine de roche (15 cm), enduit Stucco blanc sur tous les murs béton extérieurs. Les deux derniers étages sont en retrait et recouverts de bardage bois. Les planchers ont une épaisseur de 20 cm. La toiture terrasse fait usage de mousses de polyuréthane pour l’isolation. Réglementation de référence : RT 2005, label HPE31 obtenu. Il est cependant à noter que les bâtiments étudiés dans ce mémoire ne sont pas tous de même taille. Cette différence n’est pas impactante dans l’efficacité d’une solution proposée en réponse au contexte normatif. En effet, la réglementation thermique évalue les performances sur l’ensemble du bâtiment mais celles-ci ne sont pas accrues par la taille de l’opération puisqu’elles dépendent toutes des appartements eux-mêmes. La surface n’est donc pas un facteur de réussite pour 30 Toutes les données ont été fournies par l’atelier Isabelle Biro 31 Haute performance énergétique. Voir annexe 5 pour le détail L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 22 14 m 1. Plan masse de l’opération La ZAC du Dhuys s’est construite ces dernières années entre les barres HLM en démolition au nord et le quartier pavillonaire du sud. Il s’agit d’une ZAC inscrite dans le développement de la dorsale est du Grand Paris. Dans le projet de développement de la ZAC, il est prévu la mise en service d’un tramway juste au nord de l’opération. Actuellement, le quartier est mal desservi par les transports en communs. Seuls quelques bus assurent la connexion avec le centre ville. Ombres ajoutées, A.R. Plan masse, Atelier Isabelle Biro 2 2. Plan R+2, classification des appartements en fonction de leurs orientations cardinales Les appartements mono-orientés sont en gris 30%. Les appartements traversants en gris 50% et l’appartement d’angle bi-orienté en gris 10%. L’assemblage des appartements entre eux permet l’équilibre thermique. Diagramme issu de Christian Cardonnel, « Pour une réglementation énergétique équilibrée », Paris, 31 mai 2010 Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes 23 IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Ici, l’opération est composée d’un bâtiment formant un angle. Les façades est et ouest sont les plus longues et contiennent donc le plus de logements tandis que les façades nord et sud sont restreintes, contraintes par le découpage parcellaire. Toutefois, le bâtiment est situé dans un site relativement peu contraint par rapport aux ombres portées par les bâtiments environnants. Les orientations cardinales de chaque partie du bâtiment sont différentes et devraient donc adopter des stratégies différentes en vue d’obtenir les meilleures performances énergétiques possibles. Le bâtiment est relativement peu profond de façon à avoir des appartements traversant permettant de disposer les pièces en fonction des apports thermiques nécessaires. EE une opération. D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R CONFORT D’HIVER En ce qui concerne le confort d’hiver, les appartements sont conçus de façon à avoir le plus de lumière possible. Toutefois, les surfaces vitrées sont situées majoritairement à l’est et à l’ouest. Cette disposition n’est pas optimale puisque les apports solaires sur ces deux orientations ne sont pas constants. Les appartements bénéficient donc de gains de chaleur solaire assez inégaux en fonction de la journée. Ceux situés au sud et à l’ouest en tirent le plus de bénéfices tandis que les autres seront plus dépendants au système de chauffage. Ce problème est d’autant plus présent que tous les appartements ne sont pas traversants. Une stratégie d’occupation migratoire, c’est à dire d’occupation des pièces en fonction du moment de la journée et de la position du soleil, ne peut alors pas être mise en place par les habitants EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E La répartition est égalitaire entre les appartements mono-orientés (en gris 30%) et les appartements ayant deux orientations (10% et 50%). Dans le cadre du confort d’hiver, les petits appartements au sud et mono-orientés sont privilégiés par des apports solaires généreux tandis que celui au nord pose problème. Même si certains appartements semblent plus bénéficier de confort que d’autres, la réglementation thermique mesure les performances à l’échelle du bâtiment et non des appartements eux-mêmes. De ce fait, cette composition est possible car il existe des appartements très favorables par rapports aux critères de la RT qui compensent ceux qui ne la satisfont pas. Le problème de conception n’est plus du registre de la réglementation thermique mais du confort égalitaire entre usagers. CONFORT D’ETE A cause de la disposition contrainte en plan, la ventilation naturelle n’est pas aisée. En effet, très peu de séjours possèdent deux orientations afin de faire circuler l’air dans la pièce. Cette option reste présente dans les appartements occupant deux façades. Les fenêtres des séjours peuvent communiquer avec celles des chambres. La petite taille des pièces est un inconvénient lors de la surchauffe due aux L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 24 1.Comparatif des surfaces des baies du projet et d’un projet fictif de référence dans le cadre de la RT 2005 La réglementation thermique prévoit une équirépartition des baies sur les façades des logements collectifs. Toutefois, cette exigence ne peut être respectée ici, du fait du terrain. La façade sud est la plus petite des façades, son nombre de baies est réduit. Les façades sont inégales par leur surface vitrée, ce qui explique que le confort d’hiver ne soit pas optimal dans ce projet. LTHS, Etude thermique des 45 logements ZAC du Dhuys, Clichy-sous-bois, 5 décembre 2011 2 2. Un système esthétique contribuant au confort d’été pour les balcons Le système mis en place entre les deux balcons permet de garantir un meilleur confort d’été pour les appartements. En revanche, si ce système fonctionne relativement bien pour les appartements en relation directe avec ce dispositif, les appartements situés au dernier étage ne bénéficient d’aucun traitement. Comme pour le confort d’hiver, certains appartements sont mieux traités que d’autres. Ombres et contrastes A.R, d’après une photo de l’atelier Isabelle Biro, après-midi, août 2012 Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes 25 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Les balcons, présents dans chaque appartement, permettent également de créer des ombres et ainsi limiter l’échauffement dans les séjours situés à l’étage inférieur. Si le balcon apporte ici un plus pour les habitants au niveau de la qualité d’usage, celui-ci est en revanche quasiment inutile dans le domaine des performances thermiques comme aurait pu l’être une loggia. Le seul bénéfice est celui de l’ombre portée. Cette qualité d’occultation est d’ailleurs traitée ici par la mise en place d’une paroi verticale sur le côté sud des balcons présents sur la façade est. Cet élément, en plus d’être esthétique, permet de stopper les rayons lumineux et ainsi garantir une meilleure Tic. Si le confort d’été n’est pas traité en profondeur, ce choix est accepté dans la mesure où la surchauffe n’est pas la contrainte majeure dans cette zone climatique de la réglementation thermique. Le confort d’hiver et d’intersaison est beaucoup plus important. EE apports solaires. Pour atténuer l’impact de la chaleur, des stores sont prévus sur les toutes les façades à l’exception de celle au nord. Il s’agit de stores extérieurs souples et perforés, laissant tout de même passer de la lumière de façon à pouvoir utiliser la pièce même avec le store baissé sans recourir à l’éclairage artificiel. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E 1.3.2 Deux types d’inertie thermique Lors de la mise en œuvre des balcons, le traitement des ponts thermiques a bien évidemment été pris en compte. Cependant, même si le bâtiment est conforme à la réglementation thermique 2005, l’isolation par l’intérieur ici mise en œuvre ne permet pas de bénéficier de la meilleure inertie possible. L’inertie thermique dépend de la fluctuation de la température extérieure, intérieure, de la Tic, des apports internes et également de l’ensoleillement. L’inertie est de deux types32 : - l’inertie de transmission - l’inertie d’absorption La première33 concerne les apports de l’extérieur vers l’intérieur. Elle décrit la capacité de la paroi à diminuer l’amplitude d’une oscillation de température extérieure et sa capacité de retardement ou phasage. La deuxième décrit le comportement de la paroi interne face à des apports de chaleur interne. Sa capacité à diminuer l’oscillation de température interne dépend de l’effusivité de la paroi, c’est à dire sa capacité à absorber plus ou moins rapidement la chaleur. L’inertie est plus élevée quand l’épaisseur et l’effusivité de la paroi sont plus grandes. C’est pourquoi, à partir de ces deux types d’inertie, l’isolation par l’intérieur est moins efficace que celle par l’extérieur. Si la maçonnerie se trouve du côté intérieur, elle contribue à l’inertie de transmission et d’absorption. 32 Voir Collectif, Anatomie de l’enveloppe des bâtiments, construction et enveloppes lourdes, Paris, Le moniteur, 1997, p. 31-33 33 Pour bien comprendre la différence entre les deux inerties, se référer aux schémas en annexe 7 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 26 EC O LE N AT I O N 2 1.Coupe transversale, façades Nord/Sud La coupe met en évidence le système constructif en voiles béton et isolation par l’intérieur. Si les performances du bâtiment sont assez bonnes (label HPE), c’est grace au travail sur les menuiseries. Elles sont en PVC, double vitrage à lame d’argon isolante. Les menuiseries PVC sont avantageuses dans le logement social puisqu’elles sont moins coûteuses que celles en bois et aluminium, mais présentent surtout l’avantage d’avoir des performances thermiques qui leurs sont comparables. Coupe, Atelier Isabelle Biro 2. Tableau détaillé des apports énergétiques des panneaux solaires et de leur capacité de couverture des besoins pour l’ECS Les apports sont très déséquilibrés entre l’été et l’hiver. Le système ne permet pas l’autonomie énergétique pourtant visée en 2020. Le recours aux énergies renouvelables indispensables dans la RT 2012 est plutôt anecdotique dans cet exemple. LTHS, Etude thermique des 45 logements ZAC du Dhuys, Clichy-sous-Bois, 5 décembre 2011, p.9 Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes 27 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Démarche bioclimatique Même si le projet n’exploite pas au maximum l’énergie contenue dans les apports solaires, l’utilisation de cette énergie renouvelable est tout de même prise en compte. La production d’eau chaude sanitaire provient, à hauteur de 21,4%, des cellules photovoltaïques installées sur le toit. En revanche, c’est le seul poste parmi le chauffage, l’éclairage, la ventilation et le refroidissement qui en bénéficie. Il s’agit là d’une amorce à l’intégration des énergies renouvelables mais paraît encore peu prononcée. Malgré une démarche bioclimatique qui n’est pas vraiment revendiquée, les consommations énergétiques du bâtiment sont assez peu élevées : 86, 2 KWh/m2/an36. Ce résultat est similaire à beaucoup d’autres projets. De plus, en optimisant la conception architecturale et la mise en œuvre du bâtiment, il paraît assez simple d’obtenir les 50 KWh/m2/an exigés par la réglementation thermique 2012. EE L’inertie ne dépend pas seulement de la qualité de ses parois opaques mais aussi de ses ouvertures. La valeur d’isolation thermique d’une fenêtre est définie par Uw34. Une fenêtre bien isolante doit avoir le plus petit Uw. Dans ce projet, les fenêtres en PVC ont une valeur Uw=1,6 W/m².K . En comparaison, les fenêtres utilisées par Pascal Gontier dans l’opération de 17 logements à Paris XXème, ont un Uw=0,9 W/m².K35 alors qu’il s’agit de triple vitrage. Ici le facteur déterminant le choix est plutôt le prix de telles fenêtres. PE R IE U R E 1.3.3 Complexité du projet face aux normes : la nécessité d’une stratégie La production nationale actuelle de logements inscrits dans la réglementation thermique, dont l’exemple précédent est une illustration, n’est pas optimisée. En effet, les points listés par la réglementation sont pris en compte, mais sans vraiment recourir à une stratégie d’ensemble. Au niveau du confort d’été, les bâtiments sont pourvus du minimum d’équipements requis. Cette attention s’arrête aux stores posés devant les baies des façades plus exposées alors que le bâtiment lui-même, avec une stratégie de conception pourrait suffire à régler cette question. EC O LE N AT I O N AL E SU Dans la plupart des logements sociaux collectifs, les balcons ou autres espaces extérieurs ont disparu en raison de leur coût et de la mauvaise réputation thermique dont ils souffrent. Pourtant, l’intégration d’un tel élément dans un bâtiment peut être une solution efficace face à la norme et au confort des usagers. De plus, ces éléments ne sont pas soumis à la réglementation thermique 34 Le facteur Uw (Uwindow) est celui utilisé dans les calculs de la réglementation thermique. Ce facteur, à l’inverse de Ug (Uglas), prend en compte la totalité de la capacité thermique de la fenêtre. Il est donc plus juste de prendre en compte Uw car il tient compte de la qualité même de la fenêtre et de sa capacité à limiter les ponts thermiques. Le facteur Ug ne permet pas de les mesurer. 35 Valeur obtenue à partir de LTHS, Etude thermique des 45 logements ZAC du Dhuys, Clichysous-Bois, 5 décembre 2011, p.5 36 Ibid 28 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher ENERGIE double vitrage menuiseries PVC avec lame d'argon Possible pour les séjours bi-­‐orientés Toutes façades Apports solaires externes Généreux DEMARCHE BIOCLIMATIQUE Chauffage collectif au gaz Isolation extérieure, laine de verre A Type de chauffage Type d'isolation et mise en œuvre M AR N E- LA Ventilation naturelle Répartition des ouvertures LL Type de vitrage utilisé -V A Volets roulants pour les chambres/Stores pour les autres pièces Traitement des ponts thermiques -­‐ Système utilisé et efficacité Ventilation naturelle +VMC mécanique simple flux en complément Performances d'étanchéité à l'air Inférieures à la référence Répartition des consommations 50,85 chauffage, 21,49 ECS, 6,11 éclairage ,5,71 ventilation Total consommé 86,2 kWh/m2/an Recours aux énergies renouvelables photovoltaïque :21,4% de couverture pour ECS Orientations cardinales Nord/Sud Utilisation de ressources disponibles Solaire Organisation des pièces -­‐ Prise en compte impact bâtiments négligé mais peu d'impact D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R VENTILATION CE1 Protection solaire ES CONSTRUCTION BR2-­‐BR3 IR CONFORT D'HIVER Catégorie au bruit Catégorie du bâtiment (CE1 ou CE2) O CONFORT D'ETE H1a IT LOCALISATION Zone géographique selon RT 2012 EE 45 logements Clichy sous bois/ Label HPE CRITERES RT 2012 CRITERES HORS DE LA RT 2012 ENVIRONNEMENT QUALITE DES LOGEMENTS Raccord aux réseaux de transports peu Parcelle isolée quartier uniquement résidentiel Stratégie pour les plans Individualité des logements Présence d'espaces extérieurs Balcons Période d'utilisation et modularité Eté/Taille modeste Equipements et services Non situés à proximité Nécessité d'un guide Non BENEFICES DE CETTE SOLUTION quels avantages ? Logement courant mais possédant tout de même un espace extérieur PE R IE U R E ACTIVITES DISPONIBLES IMPLICATION DES HABITANTS EC O LE N AT I O N AL E SU Critères d’analyse hors enveloppe pour le bâtiment de 45 logements à Clichy-sous-Bois Ce premier tableau rend état de tous les critères mis en jeu dans la réglementation thermique en dehors de ceux de l’enveloppe, décrits à la page 30. Cette séparation volontaire avec les critères de l’enveloppe du bâtiment permet de rendre compte l’enjeu beaucoup plus important que la seule thermique du bâtiment. A.R, d’après les critères formulés à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, additionnels, indispensables mais faisant défaut dans cette même réglementation. Le choix et la formulation de ces critères sont répertoriés et expliqués en annexe 6. IT O IR ES A M LL -V A LA AR puisque même s’ils sont clos, ils ne sont pas chauffés à plus de 12 °C37. Ils constituent dès lors un atout pour le logement. En effet, les ombres portées par ces éléments permettent de limiter les surchauffes les appartements situés à l’étage inférieur. Ce début de solution est d’ailleurs amorcé dans l’exemple présenté ci-dessus. Même si les masques portés par des éléments de façade ou par d’autres bâtiments ne sont pas pris en compte jusqu’à présent dans la réglementation thermique, ceux-ci constituent des moyens simples de contribuer au confort d’été de l’appartement. Il s’agit ici d’une solution gratuite et simple à mettre en œuvre, pourvu qu’on s’y intéresse de près. Enfin, le dernier point important pour le confort d’été est celui de la ventilation naturelle. Pour satisfaire à cette condition, les séjours doivent être stratégiquement placés dans un angle et les appartement bénéficier de plusieurs orientations cardinales. Ces conditions préalables à la conception d’un bâtiment permettent d’optimiser le confort d’été. EE 29 N E- Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R Le deuxième point important de la réglementation thermique est le confort d’hiver. On remarque, avec l’exemple précédent, que celui-ci est beaucoup plus important pour les bâtiments situés dans les zones au nord de la France que celles dans le sud. Cette différence ne doit pas être oubliée car elle révèle l’importance d’une conception adaptée. La question du chauffage est centrale dans la réglementation car elle concerne le poste le plus énergivore. C’est pourquoi l’intégration d’énergies renouvelables est très importante. Certaines énergies, comme le bois, bénéficient de coefficient de conversion en énergie primaire moins élevés que ceux de l’électricité ou du gaz. L’énergie solaire, souvent utilisée pour couvrir une partie de la production d’eau chaude sanitaire, est importante puisqu’elle réduit les consommations d’électricité38 importantes pour ce poste. Dans cet exemple, la compacité du bâtiment associée à des ouvertures de taille satisfaisante ne pose pas de problème quand à la question du facteur solaire d’hiver. En revanche, il s’agit d’un point essentiel dans chaque bâtiment. La taille et le nombre des ouvertures ne doit pas se limiter à la valeur seuil de 17% imposée par la norme. Les surfaces vitrées, si elles sont bien définies et traitées avec de bons matériaux, ne peuvent constituer que des avantages pour le bâtiment. Les postes d’éclairage et de chauffage seront ainsi diminués sans que les déperditions thermiques soient plus élevées. EC O LE N AT I O N AL E La réglementation thermique devient de plus en plus contraignante. Pour pouvoir satisfaire la norme mais aussi préserver la qualité des bâtiments de logements sociaux construits, il est primordial de définir une stratégie pour la conception du bâtiment. Cette stratégie, quelle qu’elle soit offre des avantages : - Elle implique une conception équilibrée de chacun des appartements. En effet, 37 Voir le Journal officiel de la République française, « Caractéristiques thermiques et exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments », Arrêté du 27 octobre 2010 38 Pour rappel, le coefficient de conversion en énergie primaire de l’électricité est le plus élevé avec une valeur de 2,58 contre 1 pour la plupart des autres énergies 30 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher POSITIONNEMENT SUIVI QUALITE D'USAGE Sores installés Même traitement que les autres façades Composition de l'enveloppe Voile béton (16 cm), isolation laine de roche (15cm), enduit stucco blanc Composition des planchers Plancher bas, dalle de béton (20 cm), isolation laine de roche (10 cm) ou flocage (12 cm) sur les locaux médicaux et sas. Planchers intermédiaires dalle de béton (20 cm) Isolation de la toiture Mousse de polyuréthane 10 cm, isolation laine minérale 24 cm Type de menuiseries utilisé Menuiseries PVC, double vitrage (VIR) à lame d'argon isolante intégrée 16 mm Qualité d'inertie mise en jeu lourde au quotidien Difficilement évitable Aucune présence Panneaux solaires mal positionnés non -V A LA N EAR M IT O surchauffe en intersaison Barrières/palissades sur les balcons : masques solaires Utilisation de plus de 3 sources d'énergies renouvelables une seule Retours sur les consommations énergétiques Pas de retour Informations suffisantes pour les utilisateurs Pas de nécessité particulières. Logements simple d'utilisation Risque d'ouverture prolongée des fenêtres avec VMC DF VMC simple flux. Aucun problème Températures de chauffages observées trop élevées Pas de données Hauteur sous plafond réduite à cause des isolants 2,50 m ou plus dans les logements au R+5. Le bâtiment n'a pas de contraintesde hauteurs particulières vis à vis du PLU Origine de la performance : équipement ou bioclimatique ? équipement et enveloppe Utilsation de mousse PUR (durabilité non attestée) utilisation en toiture SU PE R IE U R E Critères d’analyse de l’enveloppe pour le bâtiment de 45 logements à Clichy-sous-Bois La composition de l’enveloppe reste le point le plus important dans la réglementation thermique. Le nombre de critères qui lui sont associés sont presque égaux à ceux présentés dans le tableau précédent. Ici, les performances du bâtiment sont essentiellement dues à la composition réfléchie de son enveloppe. Les aures critères ne sont pas traité de la même manière. Pourtant, si ceux-ci avaient bénéficiés de la même attention, les performances du bâtiment auraient pu être bien meilleures. Seulement, ces critères hors enveloppe nécessitent une stratégie d’organisation complète. AL E N O AT I N LE O EC LL Traitement des façades ouest et est D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R USAGES Prévues mais non installées A THERMIQUE Absence Traités par rupteurs de ponts thermiques ES PROTECTION SOLAIRE Isolation sous les seuils de porte d'entrée Isolation sur tout le pourtour nez de dalle IR PONTS THERMIQUES EE Clichy-­‐sous-­‐Bois, 45 logements ZAC du Dhuys ENVELOPPE A.R, d’après les les données fournies par le bureau d’études LTHS et les critères formulés personnellement à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, étant souvent insatisfait dans le rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non qualité, résultats 2011, juin 2012. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA AR elle permet d’avoir des appartements dotés des mêmes qualités. Aucun appartement ne sera défavorisé au profit d’un autre puisqu’ils s’inscrivent tous dans une même logique. - Elle organise et répond au mieux aux critères de la réglementation thermique. Il ne s’agit plus de traiter point par point chaque partie de la norme. Cette solution n’est d’ailleurs plus envisageable avec la RT 2012. Le calcul du Bbio, indispensable à la validation du projet est soumis à une appréciation globale39 du bâtiment recoupant tous les postes. - Elle permet guider les objectifs à atteindre sans se perdre dans la complexité de la norme. Quoiqu’il en soit, élaborer une stratégie de conception ne signifie pas créer un modèle. La stratégie imagine de nouvelles solutions de conceptions dans un contexte donné (le site du projet) et dans un temps donné (le référentiel de la norme). Une stratégie ne définie pas de marche à suivre précise mais donne seulement les lignes directrices du projet. Elle aide à la conception mais ne permet pas de reproduire les mêmes bâtiments ultérieurement. Contrairement à un modèle, une stratégie évolue et s’enrichie par la réflexion menée par les concepteurs. C’est en ce sens qu’elle est indispensable dans le contexte normatif actuel. EE 31 N E- Des réglementations thermiques de plus en plus sévères et complexes 39 Voir le premier paragraphe concernant la RT 2012 «calcul du Bbio» dans la première partie du mémoire LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE 33 LL EE Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 O IR ES A M AR N E- LA -V A 2. D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT Avec 124028 logements sociaux financés en 201140, et la volonté d’extension jusqu’à 20% de la production totale de logements, la France possède une véritable richesse de bâtiments satisfaisants aux réglementations thermiques. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Parmi ces réalisations, la plupart se regroupent dans la catégorie classique de réalisation RT 2005, au même titre que l’exemple présenté précédemment. En dépit des contraintes non négligeables imposées par des réglementations thermiques de plus en plus sévères, certaines réalisations sont exemplaires. L’étude de cas suivante se fera autour de quatre bâtiments adoptant trois stratégies41 de conception face aux normes. Ces trois stratégies ne sont jamais nommées lors des publications des bâtiments. Elles sont issues de l’étude personnelle d’une grande quantité de bâtiments réglementés préalable au choix du corpus. J’ai défini ces stratégies par rapport à des similarités observées dans la conception de plusieurs bâtiments. Trois catégories en sont ressorties : - l’extension des logements. - la façade habitée, elle même divisée en deux sous-parties : le partiel et l’ensemble. - la compacité Pour chacune de ces catégories, la réalisation la plus emblématique a été retenue. Il est évident que les réalisations ne rentrent pas toutes dans ces catégories. Volontairement, ce sont ces trois catégories qui sont retenues car elles sont à mon sens, les plus développées et les plus aptes à se développer durant les années à venir. Ces trois stratégies sont les plus intéressantes puisqu’elles sont évolutives et peuvent s’adapter au durcissement des normes. Toutes les réalisations analysées s’inscrivent dans le cadre de la RT 2000 jusqu’à la 40 Nathalie Kosciusko-Morizet et Benoist Apparu, « logement social 2011 : une année exempaire sur le développement de l’offre, le renforcement des aide vers les territoires tendus et la transition énergétique du parc », dossier de presse, 2011 41 La stratégie de la façade habitée est divisée en deux catégories, ce qui explique ce chiffre de quatre bâtiments pour trois stratégies L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 34 2 N O AT I N LE O EC 1.Plan masse du projet et de son environnement La ZAC des Fauvelles est idéalement située à proximité de la Défense et de toutes ses activités. Le quartier de la Défense est situé au sud de l’opération. La parcelle du projet est bordée au nord par les usines Peugeot, au sud un quartier résidentiel et à l’ouest le cimetière des Fauvelles. Les autres projets de la ZAC sont situés à l’ouest. La ZAC va bénéficier du prolongement du Tramway 2. Il s’agit donc d’un terrain idéalement situé au sud. A.R, d’après un fond de carte google earth 2. Coupe transversale sur le bâtiment L’efficacité du dispositif de boîtes en débord de la façade est total. Les appartements sont protégés des apports solaires directs jusqu’en leur centre. La simulation des ombres à été effectuée par une journée d’été avec les rayons solaires incidents à 45°. Ombres, A.R d’après le document de base in Optimistic architecture 2010, éditions de la French Touch, 2010, projet n°34 35 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 -V A LL EE RT 201242. Ce choix n’est pas arbitraire puisque les précédentes RT n’ont réduit les consommations énergétiques que de moitié en 30 ans tandis que les RT 2005 et 2012 les réduisent par trois en sept ans43. Le corpus ne s’attarde volontairement pas sur les bâtiments antérieurs à la RT 2000 puisqu’avant celle-ci, la réflexion était minimale. Stratégie de l’extension des logements : KOZ, Les Nids, Courbevoie, RT 2005 AR N E- LA 2.1 Un jeu d’ombres maîtrisé pour le confort d’été et d’hiver L’opération réalisée par KOZ est exceptionnelle par comparaison avec le bâtiment étudié précédemment. L’étude ne se limite pas au simple contexte de la production dans le cadre de la RT 2005. Ici, il s’agit d’un bâtiment qui ne se focalise pas sur son enveloppe. Comme pour le précédent exemple, les données essentielles de l’opération sont les suivantes : Maîtrise d’oeuvre : KOZ architectes (Christophe Ouhayoun, Nicolas Ziesel), membre de Plan0144 Maîtrise d’ouvrage : Groupe 3F Date et lieu de construction : Courbevoie, 2010 pour la construction Type de terrain : parcelle ouverte sur la ville. Un petit jardin public jouxte la façade sud du bâtiment SCHON : 2818 m2 dont 2378 m2 pour les logements Type de logement : 28 appartements. Logement social locatif du T2 au T5 Indicateur de coût de construction : 4 350 000 millions d’euros dont 3 806 734 millions d’euros pour les logements Nombre d’étages du bâtiment : 6 (21,90m) Spécificité de l’opération : ZAC (des Fauvelles) Matériaux utilisés : Structure primaire en voiles béton (18 cm). Isolation par l’extérieur en panneaux d’isolant dur (20 cm), enduit projeté sur tous les murs béton extérieurs. Les façades en retraits sont recouvertes de bardage en aluminium . Les planchers ont une épaisseur de 20 cm à laquelle s’ajoute l’épaisseur du dispositif de chauffage au sol. La toiture terrasse est végétalisée et ne recours pas aux mousses PUR45. Réglementation de référence : RT 2005, label THPE46 obtenu. Certification Habitat et environnement profil A. Label Qualitel THPE 2005 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M 2.1.1 42 La RT 2012 est déjà en vigueur pour les constructions neuves situées en zone ANRU et ce, depuis le 28 octobre 2011. Voir le Journal officiel de la République française, « Caractéristiques thermiques et exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments », Arrêté du 27 octobre 2010 43 Voir Dimitri Molle, RT 2012 et RT existant : Réglementation thermique et efficacité énergétique, Construction et rénovation, Paris, Eyrolles, 2011 44 Plan01 est fondé en 2002 et regroupe 10 associés des agences Atelier du Pont, BP architecture, KOZ et Philéas. Les quatres agences partagent le même lieu de travail et mutualisent leurs ressources et expériences. Elles développent des projets hors norme conçus dans le cadre de l’expérience autour de sujets de recherche et de développement. http://www.plan01.com 45 Mousse de polyuréthane 46 Voir les caractéristiques du label en annexe 5 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher N E- LA -V A LL EE 36 SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR 1 EC O LE N AT I O N AL E 1.Plan R+3 et disposition des ouvertures pour favoriser la ventilation naturelle Les séjours de tous les appartements sont au minimum bi-orientés. Ainsi, la création de courants d’air est très facile et la ventilation assurée. De plus, en cas de forte chaleur, le débit d’air peut être accentué en laissant la porte palière ouverte. En effet, les paliers ne desservent que deux appartements et possèdent donc un caractère semi-privatif. Toute la conception du projet est réfléchie pour faciliter ce dispositif passif. A.R, d’après le document de base in Optimistic architecture 2010, éditions de la French Touch, 2010, projet n°34 2. Un jeu d’ombres maîtrisé L’architecture du bâtiment qui semble a priori hors normes dans le cadre de la réglementation thermique recèle de dispositifs pour respecter cette dernière. En effet, le décalage entre les boîtes et les différentes profondeurs de balcons correspondent aux besoins de protections solaires. Les séjours sont toujours protégés du soleil en été et en intersaison tandis que les chambres sont les plus exposées mais également faciles à ventiler. Toutes les unités sont en adéquation dans ce projet pour garantir le confort des usagers. A.R, septembre 2012 à 15h00 2 37 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR CONFORT D’ETE Le bâtiment n’est pas très profond : 10 mètres pour six étages. Toutefois, il est largement exposé au sud, une surchauffe par les apports solaires en été est à craindre. A priori, cette contrainte nécessite l’installation de brise-soleil sur la façade. Il ne s’agit pourtant pas dans cette stratégie d’apposer des éléments extérieurs au projet pour répondre aux exigences normatives. Le dispositif retenu est celui de boîtes décrochées de la façade. Ces boîtes permettent à la fois de créer des ombres sur la façade et d’acceuillir des pièces supplémentaires pour les appartements. Les balcons généreux offerts aux logements participent eux aussi à ce jeu d’ombres. Ces éléments jouent le même rôle que les brises-soleil habituels, toutefois, ils ne sont pas pris en compte dans les réglementations thermiques. EE Dans ce projet, le bâtiment est situé sur une parcelle sans vis-à-vis. L’ombre portée des bâtiments au sud est est négligeable. Dans le cadre de la RT 2012, l’exposition aux sources de bruits telles que les routes ou encore les transports en communs sont quasiment inexistantes. Le bâtiment est situé sur une parcelle privilégiée. Juste au sud, devant la façade, un petit jardin est aménagé, permettant de protéger la façade sud du parking du cimetière situé directement à l’ouest. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E La ventilation naturelle bénéficie de la même attention que les apports solaires. Les architectes ont veillé à ne pas introduire de systèmes trop complexes pour la gestion énergétique de l’appartement. Le choix de la ventilation naturelle s’est donc imposé. Le bilan des consommations d’énergie est donc naturellement diminué tout en préservant un bon confort d’été. Pour optimiser le confort d’été et assurer une Tic satisfaisante, les séjours sont tous au minimum bi-orientés. Cette disposition permet de créer des mouvements d’air très facilement et ainsi rafraichir l’appartement. Un autre point fort est également apporté par les paliers de 10m2, ils sont comme des terrasses privatives, les portes palières peuvent donc être ouvertes pour apporter un meilleur débit d’air et ventiler la totalité de l’appartement en cas de fortes chaleurs. Si la disposition des boîtes peut sembler aléatoire et répondre uniquement à un objectif esthétique, celle-ci découle en réalité d’une fine étude de l’ensoleillement. En effet, les ombres portées sur le bâtiment sont importantes. Les boîtes qui sont le plus en décroché correspondent généralement à l’ombrage des séjours à l’étage inférieur tandis que les balcons modulent l’apport solaire des chambres. Lorsqu’il y a une baie toute hauteur, le balcon devient volontairement plus profond afin de limiter au maximum le risque d’échauffement. Les architectes n’ont pas fait le choix d’ajouter des brise soleil, préférant régler cette question par la disposition en plan et en coupe des pièces des appartements. Malgré une volumétrie inhabituelle dans les immeubles de logements, les dispositifs mis en jeu sont très simples. L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 38 EC O LE N AT I O N AL E SU 1.Coupe longitudinale sur la scission du bâtiment Grâce au linéaire de façade supplémentaire dans le bâtiment, le confort d’hiver est mieux assuré. En effet, malgré les ombres portées, présente également en hiver, les orientations est et ouest du bâtiment permette toujours d’avoir un appartement éclairé naturellement. Ces façades, moins exoposées sur la ville permettent d’avoir des balcons supplémentaires mais aussi de se protéger des apports solaires et thermiques inégaux et parfois brutaux, caractéristiques à ces orientations. Optimistic architecture 2010, éditions de la French Touch, 2010, projet n°34 2. Axonométrie regroupant les différents principes mis en application dans le projet Même si le projet ne fait pas usage d’énergie renouvelables pour alléger ses consommations, les principes mis en jeu sont efficaces. Par comparaison, le Cep de ce projet est moins élevé que le projet de Clichy-sousBois. Si l’on considère que les deux projets ont des enveloppes thermiques équivalentes malgré un mise en oeuvre différente, la seule divergence est celle de la stratégie. La stratégie de l’extension avec une juste mesure de tous les paramètres est ainsi plus efficace que la concentration sur les énergies renouvelables et l’enveloppe. A.R, axonométrie fournie par l’agence KOZ 2 39 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR 2.1.2 Un minimum de moyens pour un rendement énergétique maximum Malgré une bonne volonté affichée dans le développement d’une architecture exceptionnelle face aux exigences normatives, le problème du projet vient du fait qu’il n’utilise aucune énergie renouvelable. A la phase de conception, le projet aurait pu être certifié BBC47 (50 kWh/m2/an) mais le réseau de chauffage de la ville étant trop ancien, les consommations pour le chauffage sont plus élevées que prévu. EE CONFORT D’HIVER Le choix d’avoir deux bâtiments et donc de perdre en compacité s’est imposé pour obtenir plus de linéaire de façade. Cette option est favorable au confort d’hiver car elle permet aux appartements d’avoir plus de lumière pendant la journée puisque les orientations sont différentes. Le poste chauffage reste cependant important à cause des masques d’apports solaires dus aux extensions. SU PE R IE U R E Ce projet reste intéressant par sa composition inhabituelle dans les logements basse consommation. Actuellement, les balcons créant de forts ponts thermiques, sont souvent supprimés des projets. Pour contrer ce problème, l’isolation est extérieure sur le bâtiment. Cette disposition permet de supprimer la plupart des ponts thermiques les plus critiques puisque l’isolant n’est jamais interrompu par les planchers. Les balcons quand à eux, sont tous désolidarisés et traités par rupteurs de ponts thermiques afin de ne pas affaiblir les performances de l’enveloppe. De plus, avant même l’instauration de la RT 2012, ce projet possède une surface vitrée conséquente dans les séjours. Dans des projets respectant les normes H&E, les séjours sont souvent réduits à deux baies vitrées maximum48 , de dimension égales à celles du projet de KOZ. Cette surface vitrée est bénéfique sur les réductions de consommations énergétiques. En effet, les vitrages utilisés sont tous très performants, il n’y a donc plus de problèmes pour ouvrir largement des pièces sur l’extérieur. Par ailleurs, les pertes thermiques souvent associées au grandes baies vitrées sont en réalité dus à la qualité et au nombres de fenêtres. Par exemple, il vaut mieux avoir une grande baie vitrée que plusieurs fenêtres de petite taille accolées. Plus il y a de menuiseries, plus les ponts thermiques sont importants. EC O LE N AT I O N AL E 2.1.3 Une réussite basée sur la démarche bioclimatique La stratégie adoptée par les architectes KOZ comporte de nombreux avantages mais également quelques problèmes qui rendent cette solution adaptée à des sites peu contraints au niveau de leur environnement. Tout d’abord, même si la disposition volumétrique permet de créer des ombres et donc de faire fonctionner le bâtiment comme un brise soleil, les boîtes ne bénéficient pas du même traitement. Le seul moyen de se protéger du soleil est 47 Détail du label BBC en annexe 5 48 Dans cette démarche, il est fourni un fichier dans lequel la surface des baies est calculée. Il s’agit d’avoir le moins de déperditions possible et donc le moins de baies vitrées. Il s’agit d’une expérience personnelle à laquelle j’ai été confrontée lors de la conception de logements pour un concours à Clamart en 2012. 40 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher ENERGIE Ventilation naturelle Possible pour les séjour bi-­‐orientés Répartition des ouvertures Façade sud principalement DEMARCHE BIOCLIMATIQUE LL double vitrage menuiseries bois/alu -V A Type de vitrage utilisé Chauffage au sol, réseaux de la ville Type d'isolation et mise en œuvre Isolation extérieure, laine minérale M contrôlés et généreux Type de chauffage A Apports solaires externes AR N E- LA Volets roulants pour les chambres Traitement des ponts thermiques Par rupteurs de ponts thermiques Système utilisé et efficacité Ventilation naturelle +VMC mécanique simple flux en complément Performances d'étanchéité à l'air Conforme aux tests effinergie Répartition des consommations Non communiqué/Poste majeur chauffage Total consommé 70 kWh/m2/an Recours aux énergies renouvelables Aucun recours D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R VENTILATION CE1 Protection solaire ES CONSTRUCTION BR1 IR CONFORT D'HIVER Catégorie au bruit Catégorie du bâtiment (CE1 ou CE2) O CONFORT D'ETE H1a IT LOCALISATION Zone géographique selon RT 2012 EE KOZ, les Nids CRITERES RT 2012 Orientations cardinales Nord/Sud Utilisation de ressources disponibles Solaire en complément de chaleur et pluviales pour arrosage Organisation des pièces Pièces nécessitant de la lumière au sud/ service/ dépendances au nord CRITERES HORS DE LA RT 2012 ENVIRONNEMENT QUALITE DES LOGEMENTS Prise en compte impact bâtiments Pas de nécessité, aucun visà vis Raccord aux réseaux de transports Prévu pour le tramway 2 Parcelle isolée Zac partiellement en retrait Stratégie pour les plans Individualité des logements Présence d'espaces extérieurs Terrasses/Balcons/Paliers collectifs Période d'utilisation et modularité Eté/Taille suffisante pour diversité d'activités Equipements et services Commerces à la Défense Nécessité d'un guide Très abordable BENEFICES DE CETTE SOLUTION quels avantages ? Posséder le maximum d'espaces extérieurs tout une faible conso d'énergie PE R IE U R E ACTIVITES DISPONIBLES IMPLICATION DES HABITANTS EC O LE N AT I O N AL E SU Critères d’analyse hors enveloppe pour le bâtiment Les Nids à Courbevoie Ce premier tableau montre l’importance de la démarche bioclimatique du projet. Toutefois, les critères de la RT 2012 ne permettent pas de bien l’appréhender. Par rapport au projet précédent, l’intégration du projet dans le tissus urbain existant est plus aisée. La stratégie utilisée lie également le projet et son environnement pour ne former qu’une entité. A.R, d’après les critères formulés à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, additionnels, indispensables mais faisant défaut dans cette même réglementation. Le choix et la formulation de ces critères sont répertoriés et expliqués en annexe 6. ES A M LL -V A LA N E- AR de fermer le volet roulant, ce qui ne constitue pas une solution efficace puisqu’ensuite la pièce devient trop sombre pour être utilisée. De plus, les fenêtres situées en contact direct du soleil, sur la façade sud, sont de petite dimension. Ce choix permet de limiter la surchauffe mais réduit également beaucoup les apports lumineux internes. Ainsi, le facteur solaire obtenu satisfait la norme mais pas les usagers qui en été doivent s’accommoder d’une pièce assez sombre et sa surchauffe. Le deuxième point atténuant la qualité de ce bâtiment est le non recours aux énergies renouvelables. A cause de cela, le bâtiment est dépendant du réseau de chauffage de la ville, qui n’a toujours pas été rénové et ne permet donc pas d’obtenir de bonnes performances. EE 41 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR Là ou le bâtiment se révèle ingénieux, c’est dans la réalisation des ombrages par les volumes construits. Il s’agit d’une disposition qui n’est pas prise en compte dans la RT 2012. Cette dernière prévoit plutôt l’installation de brise soleil sur les façades fortement exposées au soleil. De plus, les espaces extérieurs, souvent bannis car source de ponts thermiques, apportent à la fois satisfaction énergétique et confort des usagers. Toutefois, le bâtiment intègre un système de plancher chauffant. A cause de la sur-isolation de ce dispositif et des apports solaires généraux, la surchauffe en intersaison est quasiment inévitable. Il s’agit d’un problème récurant sur les bâtiments économes en énergie49 (à l’étape de conception, le bâtiment était prévu pour être labellisé BBC). PE R IE U R E Sur la question de la ventilation naturelle, le bâtiment est très efficace. En effet, même si la scission en deux blocs de logements diminue la compacité du bâtiment, celui-ci récupère à cette occasion du linéaire de façade. Ce linéaire est d’autant plus précieux qu’il apporte une orientation cardinale supplémentaire. De cette façon, les architectes ont placés les séjour dans cet angla afin d’en faire une pièce régulatrice. Il s’agit de la pièce la plus grande et la plus ouverte qui permet de distribuer l’air plus frais arrivant de l’extérieur. Ainsi, le séjour disposé de cette façon satisfait pleinement le confort d’été et celui d’hiver. EC O LE N AT I O N AL E SU Enfin, il s’agit d’une solution optimisant vraiment à la façade sud par les avantages qu’elle peut procurer. La démarche bioclimatique du projet est ici bien plus fortement révélée que les quelques équipements permettant d’augmenter les performances thermiques et environnementales (mise en œuvre de l’isolation, récupération des eaux de pluie, etc.). Néanmoins, si la façade sud est très bien traitée, cela se fait au détriment des autres façades. Ainsi, les façades est et ouest du projet sont traitées rapidement et sont même exposées aux rayons lumineux sans que la fine analyse de la façade sud ne soit répétée sur ces façades. Pourtant, ces deux petites façades jouent un rôle important dans la régulation thermique 49 Programme d’accompagnement des professionnels : règles de l’art Grenelle Environnement 2012, « Rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non-qualité », résultats 2011, juin 2012, paragraphe 6.1.1.2. Surchauffes d’été et d’intersaison, absence de protection solaire, p.23 42 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher Composition de l'enveloppe Voile béton (18 cm), isolation extérieure par panneaux (20cm), enduit projeté sur les murs béton apparents ou bardage alu Composition des planchers Plancher bas, dalle de béton (20 cm), isolation laine minérale (10 cm) Planchers intermédiaires dalle de béton (20 cm) dispositif de chauffage au sol Isolation de la toiture Toiture végétalisée isolée par de la laine minérale Type de menuiseries utilisé Menuiseries PVC, double vitrage Qualité d'inertie mise en jeu lourde au quotidien SUIVI N EAR Retours sur les consommations énergétiques Informations suffisantes pour les utilisateurs Pas de nécessité particulières. Logements simple d'utilisation Risque d'ouverture prolongée des fenêtres avec VMC DF VMC simple flux. Aucun problème Températures de chauffages observées trop élevées Pas de données Hauteur sous plafond réduite à cause des isolants 2,50 m Le bâtiment n'a pas de contraintesde hauteurs particulières vis à vis du PLU Origine de la performance : équipement ou bioclimatique ? Bioclimatique Utilsation de mousse PUR (durabilité non attestée) Aucune utilisation R Critères d’analyse de l’enveloppe pour le bâtiment Les Nids à Courbevoie Comme pour l’exemple précédent, les performances thermiques sont dues à la composition de l’enveloppe du bâtiment. En revanche, les matériaux utilisés et les techniques ne sont pas révolutionaires. Les architectes ont choisit une enveloppe thermiquement efficace mais les apports et le contrôle énergétique sont régulés par la démarche bioclimatique. L’enveloppe sert essentiellement pour l’inertie. Son importance n’est pas souligné dans la stratégie utilisée. SU PE R IE U IT -­‐ initialement prévue à 50 kWh/m2/an. Performances réduites car raccord au réseau de chauffage urbain non rénové AL E N O AT I N LE O EC -­‐ Utilisation de plus de 3 sources d'énergies renouvelables E QUALITE D'USAGE M Possible mais non critique Présence sur certains balcons. Nuisance aux apports solaires. Sw calculé différent de l'actuel O surchauffe en intersaison Barrières/palissades sur les balcons : masques solaires Panneaux solaires mal positionnés POSITIONNEMENT A.R, d’après les données fournies par le bureau d’étude EVP ingénierie et les critères formulés personnellement à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, étant souvent insatisfait dans le rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non qualité, résultats 2011, juin 2012. LL Traitement des façades ouest et est -V A Aucune prévues A l'ouest, les fenêtres des boites ressortent et profitent d'une lumière indirecte. Autres non traitées LA Prévues mais non installées D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R USAGES Traités par rupteurs de ponts thermiques A THERMIQUE Traitement répondant aux exigences effinergie ES PROTECTION SOLAIRE Isolation sous les seuils de porte d'entrée Isolation sur tout le pourtour nez de dalle IR PONTS THERMIQUES EE Courbevoie, Les Nids, 28 logements ZAC des Fauvelles ENVELOPPE IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR du bâtiment. Elles contribuent à son équilibre thermique et donc à sa bonne inertie. Ici ces façades ne pourraient pas non plus remettre en cause tout l’équilibre thermique du bâtiment mais cette petite négligence permet de rester vigilant quand aux solutions adoptant une démarche bioclimatique. La non prise en compte de ces facteurs peut vite mener le bâtiment à voir ses consommations énergétiques s’accroitre. Cependant, ce bâtiment reste très focalisé sur la question des apports solaires et de la conception bioclimatique. A cause de cela mais également des contraintes budgétaires, les matériaux utilisés restent classiques : structure béton, isolation par l’extérieur et enduit blanc pour la finitions. Si cette combinaison permet d’obtenir des performances conformes aux réglementations thermiques, elle pose la question de la durabilité. Malgré une mise en œuvre récente, l’enduit est aujourd’hui dégradé et doit être repris. EE 43 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R Il s’agit donc d’une solution inattendue car elle réintègre des éléments qui ont tendance à s’effacer avec la course aux performances : les balcons, paliers ou terrasses en grand nombre et la modularité d’une pièce dans les grands appartements. Malgré quelques détails empêchant le bâtiment d’être très économe en énergie, il n’en reste pas moins l’idée que cette solution est envisageable et réalisable. Ce qui est remarquable dans la conception, c’est la place centrale de l’usager. La question de la norme n’est présente à première vue du bâtiment. En effet, à cause des contraintes dictées par les normes, les bâtiments sont souvent conçue de manière à satisfaire celles-ci plus que les usagers. Stratégie de la façade habitée : deux exemples pour le partiel et l’ensemble. La façade habitée partiellement : Manuelle Gautrand, Solaris, Renne, RT 2000 2.2 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E 2.2.1 L’oriel ou la loggia pour le confort thermique d’été et d’hiver Les deux bâtiments présentés dans ce chapitre possèdent des enveloppes modulables. Plutôt que d’appliquer et de respecter les consignes de base de la réglementation thermique, ces deux bâtiments proposent de faire de leur enveloppe un atout essentiel. Toutefois, l’enveloppe n’est pas le seul point important du projet. La démarche bioclimatique ainsi que la conscience des ressources disponibles sont essentielles. C’est la conjugaison de ces enveloppes et de leur démarche bioclimatique associée qui permet de faire de ces projets des opérations exceptionnelles. Comme pour les exemples précédents, les données essentielles de l’opération sont les suivantes : Maîtrise d’oeuvre : Manuelle Gautrand architectes Maîtrise d’ouvrage : Espacil Date et lieu de construction : Renne, commande en 2001 et livraison en 2006 Type de terrain : parcelle ouverte située dans un ensemble de résidences des années 1970. Le terrain est proche d’un parc L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 44 EC O LE N AT I O N AL E SU 1.Plan masse de l’opération Les trois bâtiments sont disposés linéairement sur la parcelle. Leur disposition reprend le modèle déjà adopté par les autres barres. Les logements étant destinés à de l’accession sociale, il ne s’agissait pas de faire un bâtiment hors nomes comme l’est celui de KOZ à Courbevoie. Les façades les plus longues et les plus développées se trouvent au sud. Comme pour le projet précédent, les appartements sont traversants. L’épaisseur bâtie est relativement faible : 12 mètres de large pour un bâtiment de 5 étages. Manuelle Gautrand architectes 2. Les ouvertures sur les façades sud et nord La façade sud combine trois types de fenêtres différentes correspondant chacune à des pièces et des besoins différents. En plus de l’esthétisme de la façade cette attention permet de régulers, sans aucun système ni aucune implication des usagers, les apports solaires. La façade nord quand à elle duplique et supperpose la même fenêtre. Elle ne participe pas au confort thermique du bâtiment. A.R, d’après les façades fournies par l’agence Manuelle Gautrand architectes 2 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR SCHON : 9000 m2 répartis dans les trois bâtiments de logements. 1000 m2 de la surface totale sont dédiés à un local associatif Type de logement : 104 logements en accession sociale. Les appartements vont du T2 au T5 Indicateur de coût de construction : 10 000 000 millions d’euros Nombre d’étages du bâtiment : 5 (21,90m) Spécificité de l’opération : quartier résidentiel des années 1970 Matériaux utilisés : Structure primaire en voile béton banché (18 cm). Isolation par l’intérieur en laine de roche doublée de polystirène expansé (10 + 13cm), enduit projeté sur tous les murs béton extérieurs. Les planchers ont une épaisseur de 20 cm. Le plancher bas est en béton recouvert par flocage. Réglementation de référence : RT 2000. Label HQE obtenu , l’opération a également reçu le titre pyramide d’argent et le prix Vivrelec 2004 EE 45 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 IE U R E Les trois bâtiments de Manuelle Gautrand sont disposés sur une grande parcelle libre. La disposition en trois bâtiments permet de rendre l’ensemble moins imposant d’autant plus que le projet prend place dans un quartier résidentiel des années 1970 composé de grandes barres. Les bâtiments sont disposés de sorte qu’ils ne portent aucun masque les uns sur les autres. La végétation disposée le long des rues attenantes à la parcelle du projet est dense. C’est pourquoi les bâtiments sont situés en retrait par rapport à la voirie. Les masques solaires, quels qu’ils soient, ne sont pas compatibles avec la stratégie mise en place. Les façades sud sont ainsi dégagées, comme pour le projet de KOZ à Courbevoie. Cette attention permet de profiter du maximum d’apports solaires et de s’en servir pour réduire les consommations énergétiques dues au chauffage. La plus grande des trois barres, installée au nord, n’est pas linéaire. Cette forme et la pliure au centre du bâtiment permet de receuillir le maximum de rayons solaire incidents. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R CONFORT D’HIVER Tout le travail de Manuelle Gautrand est basé sur l’insertion de loggias ou la greffe d’oriels dans chacun des appartements. Cette pièce est la plus importante du projet et sert aussi bien au confort d’été que celui d’hiver. Il s’agit bien d’un oriel (ou loggia) thermique. Cette pièce permet d’apporter la chaleur à l’intérieur du logement en hiver et de favoriser la ventilation naturelle en été. Il s’agit d’un dispositif avantageux dans la réglementation thermique : cette pièce n’est pas chauffée et n’est donc pas prise en compte dans les calculs réglementaires. De plus, l’oriel est ajouté sur la façade. Il ne peut donc pas entraîner de déperditions thermiques. Tous les apports reçus par cette pièce sont donc bénéfique pour le logement. Toujours dans l’idée d’apporter le maximum de confort, la façade sud est beaucoup plus vitrée que la façade nord et réduit donc considérablement la L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 46 EC O LE N AT I O N AL E SU 2 1.Diffusion de la chaleur dans les appartements avec la loggia et l’oriel La chaleur apportée par l’oriel ou la loggia est redistribuée depuis la loggia, l’oriel, vers le salon et enfin dans les chambres. La disposition en quinconce de ces objets en façade permet de ne pas créer de masques trop importants risquant de nuire aux appartements situés à l’étage inférieur. En effet, l’ombre portée se dirige principalement sur la façade associée à la cuisine.. Manuelle Gautrand architectes 2. La ventilation naturelle dans les appartements grace aux pièces supplémentaires Le vitrage amovible contribue pour beaucoup au confort d’été dans les appartements. En effet, la petite taille des appartements et la mono-orientation des séjours est une contrainte. L’ajout de la pièce supplémentaire permet de faire circuler l’air dans le séjour en cas de forte chaleur et refroidie ainsi le reste de l’appartement. A.R, d’après les plans fournis par l’agence Manuelle Gautrand architectes 47 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Dans ce projet, le taux d’ouverture des baies au sud est de 75%. Il s’agit là d’un remarquable résultat puisque la RT 2012 impose a minima un taux d’ouverture de 17%. De plus, ouvrir largement le bâtiment contribue réellement à obtenir de meilleures performances énergétiques. La seule condition étant que les ouvertures soient bien traitées et que les larges baies soient privilégiées face à une multitude de petites fenêtres, sources de ponts thermiques. « En augmentant la surface d’une paroi vitrée, on améliore ses performances en thermique d’hiver (Uw, Sw, TLw) ( …) Dès qu’il est fait appel à des fenêtres de meilleures performances que celles retenues pour la référence de la RT 2005 et dès que les surface vitrées augmentent (jusqu’à 25 %), les gains obtenus au niveau du BBio sont significatifs (de 4 à 10 points BBio, soit 2 à 5 kWhep/m2). Les besoins en éclairage artificiel sont réduits de près de 15%»50 En plus de cet apport maximal de lumière et de chaleur, les ouvertures sont de différentes natures : oriel, loggia et deux tailles de fenêtres. Tous ces éléments sont disposés à des hauteurs différentes qui correspondent aux différents besoins par pièces. La façade nord quand à elle est vitrée à 25% et ne possède qu’un type d’ouverture disposé de manière régulière. EE dépendance à l’éclairage artificiel. La disposition des pièces en plan, par rapport à leurs besoins lumineux, traduit également cette notion de confort. Ce sont les séjours qui sont largement développés sur la façade sud. Les chambres sont quand à elles disposées au maximum au nord. En effet, celles-ci sont réduites au surfaces réglementaires et souffrent facilement des variations de températures. Puisque le bâtiment ne dispose pas de système de refroidissement, la taille et l’emplacement du séjour permet donc de répartir la chaleur dans l’appartement. CONFORT D’ETE EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Comme pour le confort d’hiver, ce sont les oriels et les loggias qui jouent un rôle majeur dans la gestion du confort d’été. Ces pièces sont constituées de vitrage amovible. Cette pièce, en plus de posséder une polyvalence au fil des saisons, permet de gérer tout le confort de l’appartement. En effet, en cas de surchauffe, le vitrage peut être replié. La pièce est alors un simple balcon, elle devient neutre dans les apports thermiques de l’appartement. En revanche, ce vitrage est particulièrement utile en intersaison. Fermer cette pièce lors de journées ensoleillée mais avec une température extérieure assez peu élevée permet de chauffer cette pièce rapidement compte tenu de sa taille. Malgré un plan assez conventionnel, la disposition des oriel sur un des côtés du séjour lui permet d’obtenir un statut particulier. En effet, en intersaison, les habitants peuvent effectuer des migrations horraires. Lorsque l’appartement n’est 50 Cardonnel ingénierie, « Etude de l’influence des paramètres d’une baie (surface de baies, facteurs Sw et TLw, coefficient de déperditions Uw) sur le BBio et les coûts d’exploitation », dossier 10/036, 02 mars 2010. L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 48 EC O LE N AT I O N AL E SU PE 2 1.Détail constructif d’une loggia La coupe est effectuée sur la loggia, en fond, derrière le vitrage se trouve le salon. La loggia peut être protégée du soleil grâce à des stores. Il s’agit de son avantage sur l’oriel qui est toujours exposé aux rayons lumineux : sa toiture est également vitrée. Si la loggia apporte moins de chaleur que l’oriel, cette pièce est cependant occupable en toute saison sans forte contrainte de chaleur. 2. Façade sud et disposition des oriels et des loggias Les deux types d’objets thermiques sont disposés aléatoirement sur la façade. Si la disposition de ces objets est optimisée pour ne pas nuire aux apports solaires des autres appartements, il existe quelques appartements ou cette règle n’est pas respectée. Ce petit inconvénient est compensé par les fenêtres utilisés dans les autres pièces. L’équilibre est toujours garanti. Christophe Le Gac, Manuelle Gautrand architect, Australie, The image publishing group, 2005 Christophe Le Gac, Manuelle Gautrand architect, Australie, The image publishing group, 2005 49 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 La démarche HQE comme ligne directrice du projet Lors de la mise en œuvre des oriels, le traitement des ponts thermiques a bien évidemment été pris en compte. Sans ce traitement, l’ajout de cette pièce en plus n’aurait pas pu assurer son rôle thermique. Toutefois, le bâtiment est isolé par l’intérieur, ce qui amorce des pertes thermiques assez importantes, notamment au niveau des planchers. Pour résoudre au mieux ce problème, les murs ont été doublés de polystyrène expansé. Ce traitement local permet d’obtenir des performances satisfaisantes. EE pas assez ensoleillé et pas assez chauffé, l’oriel l’est. Il parait donc évident que les activités de la journée peuvent prendre place dans cette pièce plutôt que dans les autres nécessitant des apports énergétiques pour être confortables. IR ES A M AR N E- LA -V A LL 2.2.2 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O L’important dans ce type de démarche est de ne pas perdre trop d’énergie en chauffant. Les pertes dues aux ponts thermiques doivent rester inférieures aux gains apportés par le soleil sinon la solution n’est pas viable et devient simplement un déploiement de moyens. C’est cet équilibre entre les déperditions thermique et les apports qu’il faut satisfaire afin d’éviter le problème de parois froides. DEMARCHE BIOCLIMATIQUE La démarche bioclimatique du projet est essentiellement limitée au bon usage de l’énergie solaire. Une attention particulière est portée sur les cibles de confort de la HQE. Même si les performances énergétiques sont plus faibles que celles du bâtiment de KOZ, ce projet met en place un système de pompe à chaleur encore peu utilisé. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Le problème réside dans la mise en œuvre de l’isolation intérieure qui ne permet pas d’obtenir de bonnes performances (du moins dans ce contexte. En effet, les techniques utilisées dans ce bâtiments étaient encore assez peu expérimentées. Ceci explique en partie les déperditions plus élevées que celles du bâtiment de Clichy-sous-Bois faisant appel aux même procédés). De plus, cette solution nécessite que les habitants des logements soient plutôt impliqués dans la gestion thermique afin qu’elle puisse être la plus efficace possible. L’oriel ne peut pas être satisfaisant sans l’attention de ses habitants. Il peut même être contraignant en été avec une mauvaise gestion. La ventilation naturelle qu’il permet est tout aussi importante que les apports solaires qu’il procure. La gestion de cet objet reste cependant très abordable et sa petite taille permet de ne pas faire reposer toute l’efficacité de la stratégie sur lui. Sur l’ensemble du bâtiment, il est important que chaque oriel ou loggia ne soit jamais ombré. Pour ne pas pénaliser les apports solaires, les oriels sont disposés en quinconce sur la façade. Si les oriels captent le maximum de lumière grâce à leurs façades vitrées, les loggias semblent moins satisfaisantes. En effets, celles-ci ne possèdent qu’une seule façade pleinement exposée au 50 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher ENERGIE Possible Façade sud pour les grandes ouvertures/petites au nord DEMARCHE BIOCLIMATIQUE contrôlés Type de chauffage Chauffage au sol, pompe à chaleur Type d'isolation et mise en œuvre Isolation intérieure, doublée par polystirène expansé LL M Apports solaires externes AR N E- Ventilation naturelle Répartition des ouvertures LA -V A Volets roulants double vitrage peu émissif menuiseries bois/alu Par rupteurs de ponts thermiques Système utilisé et efficacité Ventilation naturelle +VMC mécanique simple flux en complément A Traitement des ponts thermiques Performances d'étanchéité à l'air Conforme HQE Répartition des consommations Non communiqué/Poste majeur chauffage D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R VENTILATION Protection solaire Type de vitrage utilisé ES CONSTRUCTION CE1 IR CONFORT D'HIVER BR1 Catégorie du bâtiment (CE1 ou CE2) O CONFORT D'ETE H2a Catégorie au bruit IT LOCALISATION Zone géographique selon RT 2012 EE Manuelle Gautrand, Renne, HQE et RT 2000 CRITERES RT 2012 Total consommé 190 kWh/m2/an (estimation) Recours aux énergies renouvelables géothermie Orientations cardinales Nord/Sud Utilisation de ressources disponibles Solaire et géothermie Organisation des pièces Pièces principales au sud Prise en compte impact bâtiments Faible impact des bâtiments entre eux Raccord aux réseaux de transports Bus CRITERES HORS DE LA RT 2012 ENVIRONNEMENT QUALITE DES LOGEMENTS Parcelle isolée en retrait Stratégie pour les plans organisation centrée autour des loggia Présence d'espaces extérieurs Loggia/Oriel Période d'utilisation et modularité Eté et Hiver/ Simple vitrage amovible ACTIVITES DISPONIBLES Equipements et services Parc IMPLICATION DES HABITANTS Nécessité d'un guide Très abordable BENEFICES DE CETTE SOLUTION quels avantages ? Critères d’analyse hors enveloppe pour le bâtiment Solaris à Renne Ce premier tableau souligne l’importance de la démarche bioclimatique comme dans le précédent projet . Il révèle une intégration réussie dans le site. Celle-ci a été facilitée par l’intégration des cibles HQE dans la démarche de projet. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Posséder un espace semi extérieur très performant/ Contrainte cependant en plan A.R, d’après les critères formulés à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, additionnels, indispensables mais faisant défaut dans cette même réglementation. Le choix et la formulation de ces critères sont répertoriés et expliqués en annexe 6. 51 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M Une réussite due à l’association du climat avec sa solution locale appropriée Dans cet exemple, il est important de rappeler que le bâtiment propose des performances énergétiques remarquables pour l’époque. Il s’agit de consommations équivalentes à celles de la RT 2005 alors qu’à l’époque, le bâtiment se devait seulement de respecter la RT 2000. 2.2.3 O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Il s’agit ici d’une stratégie qui est en réalité classique. Cette solution ne modifie pas réellement la manière de concevoir les plans. Ils obéissent aux besoins solaires. Les pièces nécessitant beaucoup de lumière sont localisées au sud et les autres au nord. Il s’agit plutôt ici d’une solution apportant une satisfaction centrée autour de l’objet thermique qu’est l’oriel ou la loggia. A l’inverse du bâtiment de KOZ à Courbevoie, la question de l’organisation d’un logement social n’est pas remise en cause. Il s’agit plus ici d’apporter du confort par la greffe d’un élément. Cette pièce en plus permet alors une modularité dans les appartements. Toutefois, cet ajout contraint le plan dans son ensemble. C’est lui qui régit tous les apports de chaleurs et définit donc la place de chaque pièce dans l’appartement. Puisque le bon fonctionnement thermique des appartements dépend de cette pièce, les usagers jouent un rôle majeur dans le bon fonctionnement de leur appartement. En effet, l’ouverture ou la fermeture de cette pièce est manuelle et dépend donc entièrement de la volonté des occupants. Toutefois, la taille réduite de l’objet permet de ne pas engendrer de trop gros problèmes de surchauffe en cas de non ouverture de cette pièce. Le vitrage non jointif utilisé pour les parois amovibles permet également de ne pas avoir d’effet serre trop incontrôlable. EC LL -V A LA N E- AR Cette solution de façade habitée par greffe de pièces extérieures n’est pas la plus satisfaisante même si les performances thermiques peuvent être très bonnes. En effet, cette disposition implique un plan figé avec des pièces très contraintes par les orientations cardinales et leur taille. L’évolutivité du logement n’est pas possible. EE soleil. Toutefois, elles ne créent pas de profondeur pénalisante devant les séjours puisqu’elles sont toujours disposées latéralement, devant les ascenseurs Comme pour le bâtiment précédent, l’attention est portée sur la façade sud. La façade nord étant traitée relativement simplement par des ouvertures uniformes. En revanche, les façades est et ouest sont traitées de la même manière que la façade sud. Si cette attention est à souligner, les apports solaires ne sont pourtant pas les mêmes, ces logements bénéficient donc d’un inertie thermique plus aléatoire. Si l’objet thermique greffé permet d’apporter du confort dans les logements, celui-ci est en revanche dépourvu de tout élément brise soleil. Les ouvertures de la façade sud sont d’ailleurs toutes exemptes de quelconque brise soleil. Seuls les volets roulants permettent de se protéger du soleil. Les boites en débord assurent 52 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher POSITIONNEMENT Même traitement que les autres façades Composition de l'enveloppe Voile béton (18 cm) recouverts d'enduit à l'extérieur, isolation laine de roche doublée de polystirène expansé (10+13cm) Composition des planchers Plancher bas, dalle de béton (20 cm), polystirène expansé (10 cm) et flocage (12 cm) Planchers intermédiaires dalle de béton (20 cm) Type de menuiseries utilisé Qualité d'inertie mise en jeu lourde, déphasage lent non Aucune présence. L'importance de la loggia ou oriel est bien comprise Panneaux solaires mal positionnés -­‐ LA N E- IT O surchauffe en intersaison Barrières/palissades sur les balcons : masques solaires Utilisation de plus de 3 sources d'énergies renouvelables -­‐ Retours sur les consommations énergétiques Très inférieures par rapport à la RT 2000 mais élevées toutefois par rapport aux exigences actuelles Informations suffisantes pour les utilisateurs L'utilisation est intuitive VMC simple flux. Aucun problème Températures de chauffages observées trop élevées Multiples dysfonctionnements et surconsommations lors des premières années de mise en service Hauteur sous plafond réduite à cause des isolants Non Origine de la performance : équipement ou bioclimatique ? conception bioclimatique Utilsation de mousse PUR (durabilité non attestée) utilisation en toiture et PSE pour les murs E R IE U SU PE R Critères d’analyse de l’enveloppe pour le bâtiment Solaris à Renne Les matériaux utilisés et les techniques sont encore assez peu utilisées à la date de conception du bâtiment. Cette enveloppe, permet d’assurer une inertie lourde quelque soit les températures extérieures. Le rôle thermique de la loggia ou oriel est pleinement exprimé. AL E N O AT I AR Mousse de polyuréthane 8 cm Menuiseries bois/alu, double vitrage (VIR) à lame d'argon isolante intégrée M Isolation de la toiture N LE O EC LL Traitement des façades ouest et est A.R, d’après les données techniques fournies par le bureau d’étude I2C Renne et les critères formulés personnellement à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, étant souvent insatisfait dans le rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non qualité, résultats 2011, juin 2012. -V A Aucune prévues Risque d'ouverture prolongée des fenêtres avec VMC DF SUIVI QUALITE D'USAGE Prévues mais non installées D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R USAGES Traités par rupteurs de ponts thermiques A THERMIQUE Traitement répondant aux exigences HQE ES PROTECTION SOLAIRE Isolation sous les seuils de porte d'entrée Isolation sur tout le pourtour nez de dalle IR PONTS THERMIQUES EE 104 logement à Renne, Solaris ENVELOPPE 53 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR En plus du problème de la contrainte par le plan, les matériaux utilisés posent eux aussi le problème de la durabilité. L’isolation est réalisée par des mousses PUR qui ne bénéficient actuellement d’aucune garantie de performances. Cependant, cette solution conjugue conception bioclimatique raisonnée et intégration d’équipement techniques pour accroitre les performances. Les formes simples des bâtiments permettent de profiter au maximum des apports solaires gratuits, la conjugaison de différente taille de fenêtres permet de jouer habilement sur les apports solaires. Une pompe à chaleur permet de réduire les consommations énergétiques de chauffage51. EE cependant un ombrage dans les pièces principales situées directement au niveau inférieur. Pour les autres pièces, c’est la taille des ouvertures qui permettent de réduire ou au contraire d’augmenter les apports solaires. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R Il s’agit d’une solution partielle proposée par l’architecte. Cette stratégie fonctionne bien pour la ventilation naturelle et le confort d’hiver mais n’apporte pas non plus beaucoup de changements dans la conception architecturale en réponse aux normes. Sans l’oriel, ou la loggia, ces immeubles sont semblables à tous ceux construits dans le courant de la RT 2005. Toutefois, cela s’explique plus par une volonté de l’architecte de ne pas remettre en cause tout le modèle. Par rapport à un simple balcon apposé devant une façade, ces pièces ajoutées permettent de bénéficier de plus de lumière et de chaleur. La prise en compte des apports lumineux est d’ailleurs essentielle dans le cadre de la RT 2012. A titre de rappel, une mauvaise conception peut entrainer des consommations élevées pour le poste de l’éclairage. Or, ce poste est celui qui bénéficie du facteur le plus pénalisant pour les calculs avec un facteur de 5 contre 2 pour les autres postes. La conjugaison des oriels et des tailles d’ouvertures en fonctions des pièces s’avère donc être un bon compromis pour traiter ce problème. De plus, cette solution laisse le choix à l’utilisateur de régler thermiquement son appartement en fonction de ses préférences. Ce point soulève par ailleurs la question du mode de vie des usagers qui influe fortement sur les consommations énergétiques et qui ne peut pas être pris en compte a priori dans les calculs de performance thermique. 51 La pompe à chaleur utilise de l’électricité pour rendre possible l’utilisation de chaleur provenant du sol. Toutefois, la quantité d’électricité consommée est faible quand aux gains apportés par la chaleur du sol et pourtant, cette méthode de chauffage ne bénéficie d’aucun abaissement de coefficient de conversion en énergie primaire dans la RT 2012. Son coefficient est de 1 tandis que les chaudières à bois sont à 0,6 alors même que leurs performances sont beaucoup moins bonnes. L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 54 1.Plan masse et vue axonométrique du projet L’éco quartier Lyon Confluence bénéficie d’une parcelle privilégiée. Au nord se trouve la gare de Lyon-Perrache et le centre ville et au sud, le centre commercial. Le tramway dessert le quartier. A.R 2.Un décalage des bâtiments permettant de développer les façades est Axé sur les énergie renouvelable et les bénéfices des apports solaires, cette disposition permet un maximum d’ensoleillement dans les logements. A.R 2 3 3. Une composition en volume astucieuse permettant de conserver le maximum de chaleur apportée par les rayons solaires La première enveloppe du bâtiment se transforme et aggrandie son volume en fonction des besoins de chaleur. Cet aggrandissement progressif des jardins d’hiver permet en effet de conserver le maximum de chaleur dans la double peau. Si celui ci est trop important, il suffit alors d’ouvrir les jardins d’hiver A.R 55 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR 2.2.5 Le jardin d’hiver pour le confort thermique en toutes saisons Les enveloppes des bâtiments de Tania Concko sont plus élaborées que toutes celles des bâtiments présentés jusqu’ici. En effet, celles-ci sont habitées dans leur totalités. Puisque des activités prennent place tout au long de l’année dans ces enveloppes formant des jardins d’hiver, celles-ci ont nécessité une étude fine. Comme pour le projet précédent, l’enveloppe n’est pas le seul point important de ce projet, la démarche bioclimatique prend ici une place importante d’autant plus qu’il s’agit d’un éco-quartier. Comme pour les exemples précédents, les données essentielles de l’opération sont les suivantes : Maîtrise d’oeuvre : Tania Concko architectes & urbanistes Maîtrise d’ouvrage publique: SEM Lyon Confluence Maîtrise d’ouvrage opérateur : SCI Lyon Confluence, Nexity Apollonia Date et lieu de construction : Lyon, concours en 2004 et livraison en 2009 Type de terrain : parcelle ouverte située entre un jardin partagé et une base de loisirs. SCHON : 9859 m2 répartis dans les quatre bâtiments de logements. La SCHON de l’îlot A duquel font partie les bâtiments s’élève à 18000 m2 et comprend 4 autres bâtiments Type de logement : 121 logements en accession sociale. Les appartements vont du T1 au T5 Indicateur de coût de construction : 14 470 000 millions d’euros Nombre d’étages du bâtiment : de 6 à 8 étages Spécificité de l’opération : ZAC Confluence, écoquartier Matériaux utilisés : Structure primaire en voile béton banché (18 cm). Isolation par l’extérieur en laine minérale recouvete d’un enduit. La peau extérieure est en ventelles de verre fixé non jointives sur châssis aluminium fixe ou coulissant. La barre au nord se compose d’une structure en voiles béton (18 cm), d’une isolation extérieure du même type et d’une vêture en verre. Réglementation de référence : RT 2005. L’opération est nominée écoquartier par le ministère du développement durable. Elle est également lauréate du programme européen Concerto52, pyramide d’or53 en 2010 et Premier Quartier Durable en France labellisé WWF54. EE 2.2.4 Façade habitée dans son ensemble : Tania Concko, Saône Park, Lyon Confluence, RT 2005 52 Créé en 2005 par la Commission européenne, ce programme regroupe des projets dont l’ambition est de répondre aux défis du développement durable en développant des solutions proactives à l’échelle européenne aux questions énergétiques. Actuellement, 22 projets font partie de ce programme. http://concerto.eu 53 La nomination pyramide d’or est attribuée à la suite d’un concours organisé par la Fédération des Prommoteurs Immobiliers (FPI). Ce concours récompense les programmes répondant à des critères de performance thermique, d’intégration environnementale, de durabilité, d’esthétique et d’innovation 54 Il s’agit d’une convention signée entre les responsables de l’opération et le WWF. Elle comprend un PAD (programme d’action durable) autour de 10 principes et objectifs internationaux mis à jour chaque année ainsi que d’un suivi de la conception et de la construction et enfin un contrôle régulier des performances. L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 56 1.Deux enveloppes pour un confort thermique maximal Le premier plan révèle l’espace de jardin d’hiver disponible. Les irrégularités de surfaces entres les plots s’expliquent par leurs orientations. Le plot à l’ouest est libre de vis à vis au sud et à l’est tandis que les autres sont fortements contraints. L’espace de préchauffage de l’appartement doit donc être plus important dans les deux autres plots. 2 2. Schéma de la ventilation naturelle dans les appartements Les appartements ne sont pas traversants. Toutefois, la ventilation naturelle est facilité par des séjours bi-orientés. Comme pour les logements à Courbevoie, les éjours peuvent être facilement ventilés durant la journée et ainsi optimiser la Tic. A.R, plans de Costedoat Delphine, Tania Concko, A.R, plans de Costedoat Delphine, Tania Concko, territoires en mouvement, Bordeaux, Overworld, territoires en mouvement, Bordeaux, Overworld, 2009 2009 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR L’opération de Tania Concko est composée de quatre bâtiments. Le premier, installé au nord adopte une stratégie différente des trois plots. Il ne s ‘intègre pas dans la solution de façade habitée. Pour cette raison, il ne sera pas pris en compte dans le corpus. Les trois plots adoptent quand à eux la stratégie de la façade habitée. Toutefois, cette stratégie est abordée de manière différente par rapport à Manuelle Gautrand. Il ne s’agit plus ici de contraindre la disposition du logement face à un élément apportant le confort thermique. La réflexion est menée plus loin avec l’intégration de jardins d’hiver sur toutes les façades. Ainsi, le confort est omniprésent et permettrait donc d’avoir plus de liberté dans la conception du bâtiment. Les bâtiments sont disposés de manière compacte sur la parcelle. Chacun des trois plots possède une façade sud sans vis-à-vis. Pourtant, si l’on observe les façades, les ouvertures sont réparties de manière uniforme. Il n’y a pas a priori de volonté de privilégié une orientation cardinale plus qu’une autre comme l’exemple précédent le montrait. Les bâtiments sont disposés de sorte qu’ils ne portent aucun masque les uns sur les autres. EE 57 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E CONFORT D’HIVER Les logements profitent de toutes les façades, quelle que soit leurs orientations. Cette solution est possible car les trois plots bénéficient d’une double enveloppe. En effet, la première enveloppe est celle des jardins d’hiver composé de vitrage simple et amovible. Cette protection est d’ailleurs toujours plus importante à l’ouest qu’à l’est. Le soleil de l’ouest apporte le plus de chaleur, une épaisseur plus importante permet donc de conserver cette chaleur et de la restituer par conduction au logement. Au niveau des façades sud, deux stratégies sont adoptées : la première, dans le plot situé à l’ouest rappelle la solution retenue par Manuelle Gautrand. La loggia est un élément thermique apportant lumière et chaleur à l’intérieur de l’appartement. L’autre solution, retenue par les deux autres plots est celle d’avoir un jardin d’hiver continu sur toute la façade. Cette solution est appréciable puisqu’elle ne concentre pas tous les apports au niveau d’une seule pièce, mais bien au niveau de toutes celles partageant cette même façade. Cette solution présente également l’avantage de pouvoir avoir des baies vitrées directement exposées au sud sans que celles-ci n’apportent une surchauffe désagréable. Dans la solution de la loggia, les ouvertures directes au sud sont limitées. Les façades nord deviennent elles aussi exploitables et surtout propices à de grandes ouvertures puisque la deuxième façade limite les déperditions thermiques. CONFORT D’ETE Les jardins d’hiver situés sur la façade permettent de jouer un rôle de brise soleil. De plus, ces espaces sont ouvrables et permettent donc de ventiler naturellement ces espaces. Les appartements ne sont pas traversant mais bénéficient cependant toujours L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 58 1.Détail constructif de la première peau Si à Renne le chauffage était essentiel, ici, c’est la ventilation naturelle et le refroidissement qui s’impose. Les ventelles constituent la meilleure solution pour obtenir une inertie lourde avec un déphasage lent. En effet, la température intérieure du logement est constante pratiquement toute l’année grace à ce système de double façade. La première ne possède une faible inertie tandis que la seconde façade a une inertie lourde puisqu’elle ne subit pas directement les variations de températures extérieures. AMC logement, hors-série octobre 2011, p.63 2. Le dispositif des jardins d’hiver en coupe longitudinale La variation de l’épaisseur du jardin d’hiver contribue à la fois au confort d’été et d’hiver. Sur le bâtiment à l’est, l’oblique dessinée par la première face joue le rôle de brise soleil en été et de stockage de chaleur en hiver. Les plot central récupère le maximum d’apports énergétiques solaire au sommet du bâtiment grace à une découpe révue à cet effet. A.R, plans de Costedoat Delphine, Tania Concko, territoires en mouvement, Bordeaux, Overworld, 2009 2 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR d’une double orientation. Les appartements situés sur la façade nord ne disposent pas de système de ventilation naturelle particulier puisqu’ils n’en ont pas la nécessité. Pour les petits appartements, l’architecte a imaginé un système de cloison amovible pour faire communiquer la chambre et le salon. Il existe également une différente de composition entre le bâtiment à l’ouest et les deux autres. Les deux derniers possèdent plus de surface de jardin d’hiver. Cette mesure est importante car elle souligne l’attention apportée à la conception. En effet, le bâtiment ouest bénéficie de forts apports solaires avec trois de ses façades complètement dégagées. De plus, les façades sud et ouest sont celles qui captent le plus le soleil. Il y a donc ici nécessité de profiter de cette ressource gratuite. La solution des loggias paraît donc plus adaptée. Les deux autres bâtiments quand à eux sont plus difficiles à gérer. Leurs façades sont contraintes par les vis-à-vis. Le jardin d’hiver constituant un espace intermédiaire efficace thermiquement, il est donc généralisé aux façades les plus critiques. EE 59 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 E 2.2.6 Une attention particulière aux dispositifs techniques mis en œuvre La mise en œuvre des matériaux est relativement simple dans les bâtiments. L’isolation est posée sur l’extérieur afin de minimiser les déperditions thermiques. Les menuiseries ont été également choisies en fonction de leurs performances thermiques : il s’agit ici de menuiserie en aluminium équipées de rupteurs thermiques. Pour la construction des jardins d’hiver, le choix de lamelles de verre non jointives s’est naturellement imposé. En effet, ce système présente l’avantage de régler l’orientation des lamelles et donc de choisir le type de ventilation en fonction du besoin de l’occupant. Cette disposition permet de facilement contrôler le climat interne à l’appartement. Sans être très technique, il s’agit d’une méthode efficace, à condition que les habitants soient un minimum impliqués. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R DEMARCHE BIOCLIMATIQUE La démarche bioclimatique a réellement été prise en compte par tous les architectes participant au projet de Lyon Confluence. Dans le projet de Tania Concko, cette démarche ne s’exprime pas uniquement sur le choix des orientations cardinales, bien au contraire. L’attention est particulièrement portée sur l’utilisation d’énergies renouvelables. Les toits des bâtiments sont d’ailleurs couverts de panneaux photovoltaïques. L’autre poste traité concerne celui du chauffage, un des postes majeurs avec l’éclairage. Ici, le chauffage est effectué par une chaudière à bois, et ce, pour l’ensemble des bâtiments de l’îlot Saône Park. Il est également important de rappeler que le coefficient de conversion en énergie primaire pour les chaudières utilisant le bois est de 0,6 contre 1 pour la plupart des autres énergies et 2,58 pour l’électricité. Ce choix répond donc pleinement aux critères de la RT 2012, tant au niveau des consommations énergétiques que celui, obligatoire, de recourir au moins à une énergie renouvelable. 60 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher ENERGIE LA N E- Apports solaires externes contrôlés Type de chauffage Chaufferie bois Type d'isolation et mise en œuvre Isolation extérieure AR Possible Equiréparties M Ventilation naturelle Répartition des ouvertures DEMARCHE BIOCLIMATIQUE LL Volets extérieurs double vitrage peu émissif menuiseries alu -V A Protection solaire Type de vitrage utilisé Par rupteurs de ponts thermiques Système utilisé et efficacité Ventilation naturelle +VMC mécanique simple flux en complément A Traitement des ponts thermiques Performances d'étanchéité à l'air Conforme Répartition des consommations Poste principal chauffage D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R VENTILATION CE1 ES CONSTRUCTION Catégorie du bâtiment (CE1 ou CE2) IR CONFORT D'HIVER BR1 O CONFORT D'ETE H1c Catégorie au bruit IT LOCALISATION Zone géographique selon RT 2012 EE Tania Concko, Lyon, RT 2005 CRITERES RT 2012 Total consommé 80 kWh/m2/an Recours aux énergies renouvelables bois pour le chauffage Orientations cardinales toutes Utilisation de ressources disponibles Solaire et bois Organisation des pièces Partition Jour/Nuit CRITERES HORS DE LA RT 2012 ENVIRONNEMENT QUALITE DES LOGEMENTS Prise en compte impact bâtiments impact des bâtiments entre eux Raccord aux réseaux de transports Trains Parcelle isolée nouveau quartier basé sur la mixité des activités Stratégie pour les plans Aucune particulière Présence d'espaces extérieurs jardins d'hiver Période d'utilisation et modularité Eté et Hiver/ Simple vitrage amovible ACTIVITES DISPONIBLES Equipements et services Parc/base de loisir IMPLICATION DES HABITANTS Nécessité d'un guide Très abordable BENEFICES DE CETTE SOLUTION quels avantages ? SU PE R IE U R E Posséder un espace semi extérieur très performant/ Aggrandissement des pièces EC O LE N AT I O N AL E Critères d’analyse hors enveloppe pour les bâtiments Sâone Park à Lyon Confluence Les critères mettent l’accent sur la volonté de développement durable dans ce projet. Ici, la démarche bioclimatique ainsi que la qualité des matériaux est visible. Ce premier tableau révèle une approche sur les thèmes bioclimatique et une intégration dans l’environnement plus complète que dans le bâtiment de Manuelle Gautrand. A.R, d’après les critères formulés à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, additionnels, indispensables mais faisant défaut dans cette même réglementation. Le choix et la formulation de ces critères sont répertoriés et expliqués en annexe 6. IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Les dépenses énergétiques totales sont donc estimées à 80 kWhep/m2/an. Il s’agit d’un résultat qui reste trop élevé par rapport aux exigences de la nouvelle réglementation thermique. Le poste de l’éclairage reste trop élevé à cause des apports solaires réduits par les jardins d’hiver. De plus, la surface vitrée est relativement faible avec un ration d’1/5 contre un minimum imposé d’1/6 dans la réglementation thermique 2012. De plus, la chaudière à bois est un système de chauffage qui n’est pas très optimisé. Le rendement est bien plus faible qu’avec une autre énergie. En dépit de ces problèmes, la stratégie de façade habitée est un réel atout pour les habitants. Il s’agit en effet d’une réponse assez simple par rapport aux exigences de la réglementation thermique. Cependant, cette conception doit être parfaitement étudiée. En effet, un manque de surface vitrée plus l’ombre portée par les jardins d’hiver entraine directement des surconsommations d’énergies. EE 61 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R Une réussite due à l’association du climat avec sa solution globale appropriée Il s’agit ici en réalité d’une autre vision de la stratégie adoptée par Manuelle Gautrand. L’extension des jardins d’hiver sur toute la façade permet de s’affranchir des fortes contraintes en plan que l’on remarquait dans le projet précédent. Un autre avantage non négligeable apporté par cette solution est celui de pouvoir s’affranchir quelque peu d’une démarche bioclimatique. En effet, les jardins d’hiver uniformément répartis permettent de placer les ouvertures comme on le souhaite. Cette solution devient alors très intéressante dans les sites très contraints par des bâtiments créant un masque sur la façade sud par exemple. En revanche, il ne peut fonctionner sans apports solaires généreux ! Il doit nécessairement y avoir des façades libres de vis-à-vis. 2.2.7 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Dans ce type de bâtiment, les surchauffes sont relativement limitées. Comme pour les logements à Courbevoie, ce sont les jardins d’hiver qui jouent le rôle de brise soleil. Cependant, le projet souffre d’un nombre de baie assez peu élevé. De fait, le facteur solaire n’est pas optimisé. En hiver le bâtiment a recours à l’éclairage artificiel de manière systématique. Cette donnée est d’autant plus à surveiller pour les bâtiments adoptant la même stratégie mais se situant plutôt dans le nord de la France, là ou le facteur solaire pose problème par ses apports limités. Cette stratégie paraît donc plus adaptée dans les régions situées au sud de la France, car elle permet de se protéger des rayons lumineux directs, apportant de la chaleur tout en conservant les rayons lumineux indirects apportant de la lumière dans les appartements. Dans ce projet, le choix des matériaux est plus élaboré que dans les deux autres. Le vitrage utilisé pour les jardins d’hiver, sous forme de lamelles orientables, est un vrai atout. Il permet aussi bien de satisfaire la norme par la ventilation naturelle que les usagers par l’optimisation du confort. Dans cette région, le climat est plus favorable qu’à Courbevoie ou Renne. Il est essentiellement question de ventiler 62 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher Lyon Confluence, 121 logements ZAC Confluence Isolation sous les seuils de porte d'entrée -­‐ Isolation sur tout le pourtour nez de dalle Traités par rupteurs de ponts thermiques Plancher bas, dalle de béton (20 cm), isolation laine de roche (10 cm) Planchers intermédiaires dalle de béton (20 cm) Isolation de la toiture Même traitement Type de menuiseries utilisé Menuiseries alu, double vitrage (VIR) Qualité d'inertie mise en jeu Légère dans la première enveloppe lourde dans le deuxième surchauffe en intersaison POSITIONNEMENT A ES Aucun masque porté par la végétation ni par les autres bâtiments 2 sources : bois et solaire Retours sur les consommations énergétiques Plutôt élévées: 80 kWh/m2/an par rapports aux performances prévues pour lyon confluence : max.60 kWh/m2/an Informations suffisantes pour les utilisateurs Utilité pour une bonne gestion de la ventilation naturelle Risque d'ouverture prolongée des fenêtres avec VMC DF VMC simple flux. Aucun problème Températures de chauffages observées trop élevées Aucun problème constaté Hauteur sous plafond réduite à cause des isolants 2,50 m pas de contraintes particulières sur les hauteurs dans le PLU Origine de la performance : équipement ou bioclimatique ? Enveloppe Utilsation de mousse PUR (durabilité non attestée) -­‐ E R SU PE R IE U Critères d’analyse de l’enveloppe pour le bâtiment Sâone Park à Lyon Confluence L’analyse de l’enveloppe illustre la recherche effectuée sur les matériaux et leur mise en œuvre. La double enveloppe joue sur la différence d’inerties mise en jeu pour apporter le confort. De plus, les études sur les matériaux étant plus avancées qu’au moment de la conception du bâtiment de Manuelle Gautrand, les mousses PUR ou l’utilisation de PSE est écartée puisque leur durabilité n’est pas attestée et que leur qualité environnementale est mauvaise. AL E N O AT I N LE O EC IR Panneaux solaires mal positionnés Utilisation de plus de 3 sources d'énergies renouvelables SUIVI QUALITE D'USAGE Barrières/palissades sur les balcons : masques solaires Non. Le vitrage amovible dissuade les habitants de masquer les façades D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R USAGES Non O THERMIQUE M Composition des planchers A.R, d’après les données techniques fournies par l’agence Tania Concko architectes & urbanistes et les critères formulés personnellement à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, étant souvent insatisfait dans le rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non qualité, résultats 2011, juin 2012. EE LL -V A Composition de l'enveloppe LA Traitement des façades ouest et est Aucun besoin L'épaisseur du jardin d'hiver varie en fonction des apports solaires Voile béton (18 cm), isolationextérieure laine de roche (15cm), enduit sur béton extérieur Peau extérieur en ventelles de verre fixé non jointives sur chassis aluminium fixe ou coulissant N E- Prévues mais non installées PROTECTION SOLAIRE IT PONTS THERMIQUES AR ENVELOPPE 63 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Avec cette stratégie, on obtient une meilleure uniformité thermique. De plus, cette solution ne contraint pas les flux de chaleur ou de fraicheur, si une pièce à besoin d’être plus chauffée qu’une autre en hiver, il suffit d’ouvrir la seconde façade pour que l’air chaud puisse se propager directement et rapidement. Le système est bien sûr applicable au confort d’été. Les systèmes de lamelles orientables offrent d’ailleurs un bon compromis pour régler facilement et habilement la ventilation. Les usagers sont ainsi libres de contrôler le débit d’air. En revanche, compte tenu de la surface plus élevée de la pièce thermique, celle-ci nécessite plus d’attention de la part des habitants afin de ne pas compromettre les performances thermiques de leur logement. EE plus que de chauffer. La répartition globale des jardins d’hiver autour de la façade des logements permet de ne pas avoir une surchauffe à un endroit qui se propage ensuite aux autres pièces des appartements. Ici, elle se propage à partir d’un espace mis en commun, la chaleur se transmet par conduction sur la façade des logements. IE U R E Ce projet est un bon exemple également par l’utilisation d’énergies renouvelables. Les deux postes les plus consommateurs d’énergie : chauffage et eau chaude sanitaire sont réglés par une chaudière à bois et la production d’électricité solaire. En revanche, les consommations énergétiques restent élevées par rapport au niveau global de l’opération Lyon Confluence. Ce problème provient des ouvertures manquantes qui réduisent le facteur solaire et augmentent donc parallèlement la dépendance énergétique. De plus, les orientations des appartements ne sont pas toutes identiques et ont donc des besoins de chauffage différents les uns des autres. Cependant, il n’existe qu’un seul réseau de chauffage pour tous les appartements. Ce choix de conception pose surtout des problèmes en intersaison puisque les besoins sont inégaux. Une solution simple pour limiter la consommation énergétique consiste à dissocier les réseaux de chauffage en fonction des orientations55. SU PE R Cette stratégie satisfait la norme et les usagers par la mixité d’usages quelle permet. Il ne lui manque que quelques détails pour se révéler optimale. Stratégie de compacité : Pascal Gontier, 17 logements passage Fréquel, Paris, conforme RT 2012 EC O LE N AT I O N AL E 2.3 2.3.1 Le confort d’été et d’hiver fortement contraint par le site Ces dernière stratégie face à la réglementation thermique est la plus courante. La compacité à été la première stratégie mis en place suite suite au durcissement du contexte normatif. 55 Programme d’accompagnement des professionnels : règles de l’art Grenelle Environnement 2012, « Rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non-qualité », résultats 2011, juin 2012, paragraphe 6.1.1.2. Surchauffes d’été et d’intersaison, choix de conception inadaptés, p.23 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 64 EC O LE N AT I O N AL E SU 2 1.Plan masse et son aggrandissement à la parcelle Le projet est localisé dans un quartier avec une forte densité construite. Il s’agit du seul exemple du corpus qui est fortement contraint par son site. Cette densité présente l’avantage d’avoir beaucoup d’activitées disponibles et ainsi limiter l’énergie dépensée dans les transports. En effet, il ne suffit pas d’avoir un logement économe en énergie, il faut également pouvoir limiter l’énergie dépensée dans les déplacements, deuxième poste le plus énergivore en France. A.R Ombres et couleurs, fond fourni par l’Atelier Pascal Gontier 2. Plan R+1 : compacité maximum Lorsque l’on repère simplement la structure, le plan laisse apparaitre une grande quantité d’ouvertures. Celle-ci sont indispensable pour garantir l’efficacité de cette stratégie ainsi que la satisfaction des locataires. Par rapport aux autres projets, l’épaisseur de l’enveloppe est ici significative. Celle-ci contribue à une inertie thermique lourde et donc à la ganrantie du confort en toutes saisons. Atelier Pascal Gontier D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR De plus, le bâtiment de Pascal Gontier est labellisé Passivhaus56. Compte tenu des exigences de ce label, la composition de l’enveloppe du bâtiment est ici déterminante pour le succès de la stratégie. Comme pour les exemples précédents, les données essentielles de l’opération sont les suivantes : Maîtrise d’oeuvre : Atelier Pascal Gontier Maîtrise d’ouvrage : SIEMP (société immobilière d’économie mixte de Paris) Date et lieu de construction : concours en 2006 et livraison en octobre 2010. Le projet se situe sur l’îlot Fréquel-Fontarabie, Paris XXe. Type de terrain : parcelle close et contrainte par des vis à vis, notamment au sud. SCHON : 1640 m2 Type de logement : 17 logements en locatif social. Les appartements vont du studio au T5. L’opération comprend également un local d’activité au RDC sur rue. Indicateur de coût de construction : 3 300 000 millions d’euros sans l’espace vert et 3 947 000 millions d’euros avec Nombre d’étages du bâtiment : 6 étages pour le bâtiment situé à l’est et deux étages pour celui à l’ouest Spécificité de l’opération : ZAC Fréquel-Fontarabie Matériaux utilisés : Structure primaire en voile béton (18 cm). Isolation par l’extérieur en fibre de bois (24 cm) et 36 cm pour la toiture. Bardage bois en mélèze et acier inoxidable coloré pour les murs extérieurs. Réglementation de référence : RT 2005. L’opération est également labellisée BBC, Passivhaus et Plan Climat57. EE 65 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E L’opération de Pascal Gontier est composée de deux bâtiments. A l’inverse de tous les autres bâtiments du corpus, celui-ci est très contraint par son site. Aucune liberté n’est réellement laissée quand à l’orientation du bâtiment. En effet, la seule façade sud disponible est masquée par l’ombre d’un bâtiment existant.Les seules orientations disponibles sont celles situées sur les façades nord. La stratégie adoptée est donc de ce fait forcément différente des bâtiments précédents. La démarche sur l’utilisation des ressources doit aller plus loin que le seul choix des orientations cardinales. Le bâtiment de logements proposé par Pascal Gontier est scindé en deux parties. Les bâtiments ne comportent pas le même nombre d’étages. Celui situé à l’ouest est à R+2 tandis que celui à l’est est à R+6. Cette différence est volontaire. Le bâtiment à l’ouest ne reçoit que très peu d’apports énergétiques externes et se situe la plupart du temps dans l’ombre. En revanche, le bâtiment à l’est profite de la lumière du soleil venant d’ouest. Cette façade ainsi que celle au nord sont 56 Dans ce label, les besoins en énergie primaire doivent être inférieurs à 120 kWh/(m².an) dont moins de 15 kWhénergie finale/(m²hab.an) sont consacrés au chauffage. De plus, l’étanchéité à l’air est contrôlée et doit être inférieure à 0.15 m3/h.m2.. Enfin, ce label exige des matériaux particuliers, conforme à celui-ci. Les consommations en énergie primaire étant très réduites, le recours à une démarche bioclimatique est indispensable. www.passiv.fr 57 Le Plan Climat de la ville de Paris exite depuis le 1er octobre 2007. Ce Plan Climat vise à réduire de 75 % les émissions de GES d’ici 2050 par rapport aux chiffres de 2004. Cette réduction s’effectue à hauteur de 30% d’ici 2020. L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 66 2 1. La ventilation naturelle dans les appartements au R+1 Même si la ventilation naturelle n’est pas recommandée dans ce type de logements à cause de la VMC double flux, l’aération des logements reste tout de même possible et facile à effectuer. Elle se limite toutefois aux séjours. Aucun circuit à travers l’appartement n’est mis en place car il risquerait de comprommettre les performances du bâtiment. 2. La ventilation naturelle dans les appartements au R+2 Le même principe de ventilation naturelle est appliqué dans les autres étages du bâtiment. Toutefois, les petits appartements sont plus contraints et ne peuvent ventiler leur séjour efficacement. Cependant, les risques de surchauffe étant presque nuls, cette contrainte n’est pas trop pénalisante. A.R flèches, fond fourni par l’Atelier Pascal Gontier A.R flèches, fond fourni par l’Atelier Pascal Gontier LL -V A LA N E- AR dégagées de tout vis à vis. C’est pourquoi ce bâtiment comporte le plus d’étages. Le choix d’avoir deux bâtiments et non un seul implique de perdre en compacité. Cependant, même si la compacité est un atout pour l’inertie thermique, la disposition en deux blocs permet d’augmenter le linéaire de façade et donc proportionnellement les apports lumineux provenant du nord. De plus, la compacité possède ses limites : avoir plus détages dans un même bâtiment suppose d’avoir plus d’ascenseurs et donc proportionnellement plus de consommations électriques. EE 67 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M CONFORT D’HIVER Stratégiquement et compte tenu des faibles apports de chaleur dus à la lumière du soleil, la compacité semble être la méthode la plus adaptée pour mener à bien ce projet. Les plans des appartements sont réduits aux surfaces minimales exigées en logement social. Les petites surfaces permettent de chauffer plus rapidement et également plus efficacement les appartements. En revanche, si la compacité sous-entend très souvent un bâtiment très fermé, ici il s’agit du contraire. Les façades sont largement ouvertes. Chaque chambre et chaque séjour bénéficient de larges fenêtres en menuiserie bois/aluminium. Cette solution permet évidemment de réduire au minimum les besoins d’éclairage, un point clé de la RT 2012. De plus, les vitrages utilisés étant peu émissif et étanches à l’air, ces surfaces ne posent plus de problèmes. E Il s’agit d’une démarche plutôt inhabituelle dans cette stratégie d’associer larges ouvertures et compacité dans le logement. La forte contrainte en plan parait moins difficile cependant si un réel effort est fait pour augmenter les apports lumineux. La sensation de confinement souvent perçue dans ce type de logement est éliminée. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R CONFORT D’ETE La ventilation naturelle est possible dans les séjours puisque ceux-ci sont toujours bi-orientés. En revanche, la petite taille des pièces ne permet pas d’en faire réellement profiter à tout l’appartement. Le principe des bâtiments compacts et particulièrement inscrits dans une démarche passive est justement de recourir à des systèmes très performants. Ici, la ventilation double flux58 a été appliquée. Il s’agit d’un type de ventilation qui assure à la fois la ventilation et le chauffage des logements. Ce système est complété par un puits canadien hydraulique qui assure un préchauffage de l’air 58 Ce système limite les pertes de chaleur inhérentes à la ventilation : il récupère la chaleur de l’air vicié extrait de la maison et l’utilise pour réchauffer l’air neuf filtré venant de l’extérieur. Un ventilateur pulse cet air neuf préchauffé dans les pièces principales par le biais de bouches d’insufflation. Cet équipement est plus coûteux qu’une VMC simple-flux, mais il permet des économies de chauffage importantes : en récupérant jusqu’à 70 % (90 % dans les systèmes haute performance) de l’énergie contenue dans l’air vicié extrait et en profitant de la chaleur dégagée par la cuisson ou la toilette. L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher 1 2 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 68 1. Façade depuis l’intérieur de la parcelle Même si les logements possèdent de grandes fenêtres, l’épaisseur de l’enveloppe leur confère un caractère introverti. Les logements semblent très profonds. Stéphane Lucas 2. Les stores souples comme protection solaire Ces simples stores suffisent à garantir le confort d’été compte tenu des orientations cardinales du bâtiment. A.R 3 3. La luminosité à l’intérieur des logements Si depuis l’extérieur les logements semblent introvertis, la sensation à l’intérieur est à l’opposé. Les pièces sont toutes très bien éclairées naturellement. Cet effet est accentué par la petite surface des logements. Dans ce projet les parties communes et les salles de bains profitent également de la lumière du soleil à hateur de 90 %. Atelier Pascal Gontier M LL -V A LA N E- AR en hiver et un rafraichissement de l’air en été. Les façades sont d’ailleurs vitrées à hauteur de 24,6 % dans le projet contre 17% de surface minimum dans la RT 2012. Ce projet, bien qu’inscrit dans des conditions assez difficiles, apporte une qualité de vie incontestable pour les occupants. Même si les bâtiments ne bénéficient pas des meilleures orientations disponibles, ils jouissent d’apports lumineux généreux. La surchauffe n’étant pas une contrainte majeure, des simples stores extérieurs permettent de se protéger du soleil. EE 69 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A 2.3.2 Une technicité élevée Dans l’intention de réduire au minimum les déperditions thermiques, les deux bâtiments sont construits de manière indépendante. Le principe constructif est relativement simple : pour éviter tout pont thermique, chaque élément est autonome. Ainsi, les passerelles sont entièrement désolidarisées des bâtiments, tout comme le sont les terrasses. Elles sont en structure acier contrairement aux logements en structure béton. Afin d’améliorer au maximum les performances, l’isolation est mise en œuvre par l’extérieur. La structure est simple et conventionnelle, il s’agit de voiles de béton. L’isolant utilisé est encore assez peu connu. Il s’agit de fibre de bois d’une épaisseur de 26 cm en façade. Ce choix n’est pas anodin. Il provient des recommandations du label Passivhaus en raison des bonnes performances thermiques qui lui sont associés. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E DEMARCHE BIOCLIMATIQUE Le projet fait appel aux énergies renouvelables. La production d’eau chaude sanitaire provient, à hauteur de 40%, des cellules photovoltaïques installées sur le toit. Soucieux de vouloir pousser la démarche un peu plus loin, l’architecte fait également appel à la géothermie et à l’installation d’un puits francilien59. Celui-ci assure aussi bien le confort d’été que le confort d’hiver. Une telle démarche est efficace du point de vue thermique et énergétique, cependant, les espaces extérieurs ont été sacrifiés. Seuls quelques logements situés au R+1 bénéficient de terrasses. Pourtant, puisque les appartements sont compacts, Il paraît légitime de leur apporter un espace supplémentaire pour ne pas nuire à leur confort. La solution de la compacité est malgré tout bien gérée puisque la qualité des logements, au sens de l’équilibre entre une enveloppe thermique performante et l’habitabilité n’est pas contestable. La solution de compacité est celle qui est la plus souvent retenue pour respecter la norme. Cependant, cette solution est trop souvent associée à de petites ouvertures, pénalisant les apports bénéfiques du soleil et créant des logements 59 Le principe de cette installation est d’utiliser l’énergie géothermique du sol grâce à un fluide caloporteur (eau sans ajout d’antigel). Elle est constituée d’un réseau de puits verticaux (ou sonde géothermique) dans lesquels circule de l’eau échangeant avec la terre des calories, en hiver, et des frigories en été. L’action d’un simple circulateur permet de transférer ces calories ou ces frigories vers plusieurs batteries aérothermes situées entre les prises d’air. 70 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher Pascal Gontier, Paris, Passivhaus RT 2012 ENERGIE triple vitrage peu émissif menuiseries bois/alu -V A LA Nord Apports solaires externes faibles Type de chauffage puit francilien, géothermie DEMARCHE BIOCLIMATIQUE N E- Non Répartition des ouvertures AR Ventilation naturelle EE Type de vitrage utilisé Isolation extérieure Traitement des ponts thermiques Par rupteurs de ponts thermique/désolidaristaion des dalles Système utilisé et efficacité VMC mécanique double flux A M Type d'isolation et mise en œuvre Performances d'étanchéité à l'air Conforme Répartition des consommations Poste principal chauffage Total consommé 49,8 kWh/m2/an Recours aux énergies renouvelables ECS solaire pour 40% des besoins Orientations cardinales Nord est/Nord ouest Utilisation de ressources disponibles Solaire et géothermie Organisation des pièces en bloc compact D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R VENTILATION Stores extérieurs ES CONSTRUCTION CE1 Protection solaire IR CONFORT D'HIVER BR1 Catégorie du bâtiment (CE1 ou CE2) O CONFORT D'ETE H1a Catégorie au bruit IT LOCALISATION Zone géographique selon RT 2012 CRITERES HORS DE LA RT 2012 ENVIRONNEMENT QUALITE DES LOGEMENTS Prise en compte impact bâtiments impact du bâtiment au sud : façade aveugle Raccord aux réseaux de transports métro et bus Parcelle isolée intégrée dans la ZAC Fréquel/Fontarabie Stratégie pour les plans Compacité maximale Présence d'espaces extérieurs Terrasses uniquement pour les logements au R+1 Eté Equipements et services Commerces de proximité IMPLICATION DES HABITANTS Nécessité d'un guide Oui, systèmes très sensible au mode d'utilisation BENEFICES DE CETTE SOLUTION quels avantages ? Très économique SU PE R IE U R E Période d'utilisation et modularité ACTIVITES DISPONIBLES Critères d’analyse hors enveloppe pour le bâtiments de 17 logements à Paris Ce premier tableau révèle une démarche bioclimatique soignée, comme pour les autres projets présentés dans cette partie. Il fait également état des nombreuses techniques présentent dans ce projet par rapport à celui de KOZ, Courbevoie où la réussite de la stratégie reposait sur la démarche bioclimatique. AL E N O AT I N LE O EC LL CRITERES RT 2012 A.R, d’après les critères formulés à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, additionnels, indispensables mais faisant défaut dans cette même réglementation. Le choix et la formulation de ces critères sont répertoriés et expliqués en annexe 6. 71 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 EE inconfortables. Cette image provient surtout de la répétition de bâtiments négligeant la démarche bioclimatique et interprétant mal les réglementations thermiques. Une réussite associé aux équipements techniques et à la démarche bioclimatique D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M N E- AR La stratégie de la compacité est celle qui est actuellement la plus utilisée pour les bâtiments basses consommations. Celle-ci à présente l’avantage de pouvoir être mise en œuvre aussi bien dans un site très contraint que l’inverse. Pour ce bâtiment de 17 logements, la démarche bioclimatique est controversée : la façade sud est inutilisable. Les seules façades disponibles sont celles au nord est et nord ouest. Cette contrainte a priori du projet oblige à développer une réflexion fine sur les façades disponibles. Ainsi, même s’il s’agit de la solution la plus courante, il s’agit également de celle nécessitant les détails et les réglages les plus aboutis pour ne pas réaliser un bâtiment énergivore. Cette stratégie doit prendre en compte beaucoup plus de paramètres que ceux décrits dans la RT 2012. Ici, les usagers vont jouer un rôle déterminant dans la bonne gestion énergétique. De même, les matériaux utilisés doivent être choisis minutieusement en fonction de leurs performances. LA -V A LL 2.3.3 PE R IE U R E A cause de ce site fortement contraint, les performances énergétiques seront pour la plupart dues aux équipements mis en œuvre. Cependant, et ce n’est pas le cas de la plupart des bâtiments actuels, une réflexion sur les apports solaires à été fortement maîtrisée. En effet, ici la compacité a été atténuée par la décomposition du projet en deux bâtiments. Cette décision permet d’avoir plus de linéaire de façade avec des orientations différentes et donc des apports lumineux plus généreux, comme à Courbevoie. De plus, cette décision est cruciale au niveau des consommations énergétiques : rassembler les deux bâtiments en un seul aurait augmenté les consommations de tous les postes car de fait, les appartements auraient été mono orientés pour la plupart et bi-orientés pour certains. L’architecte fait donc ici usage de la compacité de manière raisonnée. EC O LE N AT I O N AL E SU De plus, la compacité est souvent associée à des bâtiments fermés, repliés sur eux-mêmes. Pourtant, les grandes ouvertures sont indispensables pour agrémenter les appartements possédant tous des pièces de taille modeste. Ainsi, une grande fenêtre dans une petite chambre de 9m2 permet tout au long de l’année d’éviter au maximum le recours à la lumière artificielle ainsi qu’au chauffage par le facteur solaire apporté et l’usage de triple vitrage à lame d’isolant intégré. Cette stratégie fonctionne dans ce cas puisque le bâtiment n’est pas dépendant d’un système de refroidissement tout au long de l’année comme l’exemple précédent. Un des points sensible de la stratégie de la compacité est le recours à des matériaux couteux. De plus, cette contrainte est d’autant plus présente qu’il s’agit 72 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher Paris, 17 logements ZAC Fréquel-­‐Fontarabie Sores installés Même traitement que les autres façades Composition de l'enveloppe Voile béton (18 cm), isolation fibre de bois (24cm), bardage bois mélèze et acier inoxidable coloré Composition des planchers Plancher bas, dalle de béton (20 cm), isolation len polystirène extrudé (30 cm) Planchers intermédiaires dalle de béton (20 cm) Type de menuiseries utilisé Qualité d'inertie mise en jeu très lourde au quotidien surchauffe en intersaison Non -V A LA A ES -­‐ non Utilisation de plus de 3 sources d'énergies renouvelables Deux sources : géothermie et solaire Retours sur les consommations énergétiques 49,8 kWh/m2/an prévus. Cependant, une mauvaise utilisation de la part des habitants peut fausser cette valeur Informations suffisantes pour les utilisateurs Mauvaise sensibilisation Risque d'ouverture prolongée des fenêtres avec VMC DF Oui, problème très présent Températures de chauffages observées trop élevées Régulées Hauteur sous plafond réduite à cause des isolants 2,50 m Le bâtiment n'a pas de contraintesde hauteurs particulières vis à vis du PLU Origine de la performance : équipement ou bioclimatique ? équipement et enveloppe Utilsation de mousse PUR (durabilité non attestée) -­‐ E R SU PE R IE U Critères d’analyse de l’enveloppe pour le bâtiment de 17 logements à Paris Bien que les matériaux utilisés pour l’enveloppe soient courants, c’est grace à cette composition que le bâtiment atteint d’aussi bonnes performances. En revanche, le recours aux équipements techniques perfectionnés est indispensable pour satisfaire les exigences de la réglementation thermique. Dans cette stratégie, les appartements sont comparables à des petites machines et nécessitent donc un apprentissage et un guide d’utilisateur pour les locataires. AL E N O AT I N LE O EC AR Fibre de bois (36 cm) Menuiseries bois/aluminium, triple vitrage (VIR) à lame d'argon isolante intégrée M Isolation de la toiture Panneaux solaires mal positionnés SUIVI QUALITE D'USAGE LL Traitement des façades ouest et est Barrières/palissades sur les balcons : masques solaires POSITIONNEMENT EE Prévues mais non installées D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R USAGES Traités par rupteurs de ponts thermiques IR THERMIQUE Traitement répondant aux exigences Effinergie O PROTECTION SOLAIRE Isolation sous les seuils de porte d'entrée Isolation sur tout le pourtour nez de dalle IT PONTS THERMIQUES N E- ENVELOPPE A.R, d’après les données techniques fournies par l’Atelier Pascal Gontier et les critères formulés personnellement à partir de l’étude de la réglementation thermique 2012 et de ceux, étant souvent insatisfait dans le rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non qualité, résultats 2011, juin 2012. D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR ici de logement social s’inscrivant de fait dans un budget contraint. Le problème de cette stratégie est donc qu’elle ne laisse plus de place aux espaces extérieurs que l’on pouvait voir dans les autres exemples. Même si dans ce projet quelques appartements bénéficient encore de terrasses privatives, la majorité n’en a pas. La question des balcons ou autres espaces extérieurs est d’ailleurs très controversée dans ce type de solution. Il ne s’agit plus du problème de ponts thermiques qui peuvent être traités simplement, mais plutôt de l’ouverture possible et prolongée des baies vitrées donnant sur le balcon. En effet, les bâtiments utilisant la compacité sont de véritables machines nécessitant une mise en marche rigoureuse. Elles utilisent beaucoup d’équipements techniques tels que les puits francilien, les panneaux solaires et aussi très fréquemment des ventilations mécaniques double flux qui sont totalement incompatibles avec une ouverture prolongée du logement. Comme les usagers sont en général mal renseignés et pas prêts à changer leurs habitudes de vie, l’intégration d’un balcon pourrait fortement nuire aux dépenses énergétiques d’un bâtiment. EE 73 Trois stratégies face aux réglementations thermiques de 2000 à 2012 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E La stratégie de la compacité est celle qui paraît la plus évidente mais nécessite pourtant une forte implication de la part de tous les acteurs pour garantir son succès. Dans tous les bâtiments soumis à un retour d’expérience, c’est dans ceux-ci que le plus grand nombre de non-qualités60 apparaît. De plus, la grande concentration sur l’enveloppe du bâtiment réduit fortement la stratégie des plans, si toutefois il y en a une quelconque. 60 Après la construction de nombreux bâtiments BBC et la prise de conscience de nombreuses erreurs récurrentes dans le domaine, l’agence qualité construction à lancé en 2010 une étude spécifique sur les retours d’expérience de ces bâtiments. Il s’agit du « Rapport des retours d’expériences dans les bâtiments à basse consommation & risques de non-qualité », résultats 2011, juin 2012 ou rapport REX BBC, complété et mis à jour au fur et à mesure des constructions. LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE 75 Confrontation des différentes stratégies entre elles O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 3. D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT Les analyses précédentes montrent le caractère exceptionnel de chaque réalisation. Chacun des bâtiments respecte au mieux les critères de la RT 2012. La partie précédente portait sur l’analyse de chaque stratégie proposée en fonction des critères élaborés pour la RT 2012. A partir des constats et des conclusions tirées sur chacune des stratégies, cette troisième partie s’attache à la comparaison des différentes stratégies et l’origine de l’orientation du choix de conception architecturale. Les analyses précédentes font toutes états de faiblesse par rapport à la notion et l’attention portée au territoire. Celui-ci n’est pas absent de ces stratégies mais se limite souvent au strict minimum : orientations cardinales et vis-à-vis. Pourtant, le territoire est le préalable le plus important à tout projet. Il guide et influence la totalité de la conception architecturale. C’est lui qui influence les choix fondamentaux d’une stratégie par rapport à une autre. R E La poursuite des analyses de chacune des stratégies se fera donc au moyen de critères hors RT 201261. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U A partir des observations et des conclusions tirées précédemment, les stratégies de l’expansion et de la compacité seront comparées ensemble puisqu’elles utilisent les mêmes outils de conception. Les deux catégories situées dans la stratégie de la façade habitée seront également comparées ensemble afin de comprendre quels paramètres influencent le choix de l’une ou l’autre catégorie. 61 Voir la liste complète des critères RT 2012 et hors RT 2012 en annexe 6 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 76 2 SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R 1 EC O LE N AT I O N AL E 1. Coupe détail transversale sur le projet Les Nids Les décrochés apportés par les boîtes apportent de l’intimité aux habitants. Cette composition permet d’éviter l’ajout de dispositif occultant devant les fenêtres et donc de garantir un confort en toutes saisons. Optimistic architecture 2010, éditions de la French Touch, 2010, projet n°34 2. Les Nids depuis la rue menant au tramway Les découpes du bâtiment ainsi que les couleurs choisies par les architectes sont une réponse adéquate au site. A.R 3 3. Coupe transversale sur les deux bâtiments de Pascal Gontier Le choix d’une façade lisse est approprié sur ce site plein nord. En effet, l’épaisseur de l’enveloppe apporte dejà des ombres dans les appartements, celles-ci ne doivent pas être accentuées. Atelier Pascal Gontier 4. Le bâtiment depuis le passage Fréquel Les terrasses sur le toit du local d’activité permettent d’intégrer des baies vitrées dans les appartements les moins lumineux et ainsi augmenter leurs apports solaires. Stephan Lucas 4 77 Confrontation des différentes stratégies entre elles Confrontation des stratégies de l’extension et de la compacité D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR 3.1.1 A chaque site sa stratégie Dans ces deux sites, la stratégie choisie est surtout déterminée par la place et les ressources disponibles pour le projet. Ainsi, la solution de l’extension nécessite une façade sud totalement libre, sans aucune ombre portée tandis que la compacité convient très bien aux sites contraints. Si la stratégie de l’extension doit pouvoir profiter pleinement d’un site dégagé, c’est également parce que celle-ci produit des masques et des ombres portées. En effet, chaque décroché est susceptible de nuire aux bâtiments environnants. Tandis que le bâtiment accroit sa performance énergétique, il est susceptible de rendre ses voisins plus énergivores. Dans la stratégie de la compacité, ce problème est moins présent. Le seul danger réside dans la hauteur du bâtiment bien que celle-ci soit contrainte par le PLU. EE 3.1 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Quelque soit la décision choisie, le raccord au réseau de transport est indispensable. En effet, aucune mesure n’est prise dans la RT 2012 et pourtant, il s’agit du deuxième poste le plus consommateur d’énergies après le bâtiment62. Il paraît donc futile de mettre tant de moyens et de déployer tant d’efforts pour économiser les énergies si ce gain effectué dans le domaine du bâtiment disparaît dans celui des transports. De ce point de vue là, les deux stratégies bénéficient de l’avantage de leur site. La question n’a pas été posée car ils sont en milieu urbain dense. Toutefois, dans les sites utilisés pour la stratégie de la façade habitée, cette question se pose et doit être réglée parfaitement, au même titre que les critères normatifs. Cette problématique est directement liée à celle des activités disponibles. Si celles-ci sont à proximité, elles peuvent aider à tolérer un changement de mode de vie imposé par une stratégie notamment celle de la compacité. Cette stratégie élimine les espaces extérieurs de la plupart des logements et contraint leur taille mais le contexte parisien offre une diversité d’activités non négligeable. Cette même stratégie aurait moins été appréciée à Courbevoie. Certes ce site n’est pas dépourvu de moyens de transports, mais l’éloignement par rapport à la ville rend le nombre d’espaces extérieur très appréciable pour les activités des occupants. Ceux-ci permettent de ne pas avoir à se déplacer. Bénéfices d’une solution par rapport à l’autre Dans chacun des cas, les habitants profitent de grandes fenêtres et du maximum d’apports lumineux. Cependant, la compacité impose plus de rigueur face au comportement des habitants. Pour la bonne réussite de la stratégie, les habitants doivent respecter au maximum les consignes imposées par les systèmes mis en place. Ces mesures sont d’autant plus mal vécues que la ventilation double flux 3.1.2 62 En 2009, la consommation énergétique se répartie de la façon suivante : 44% pour le bâtiment, 32% pour le transport, 21% pour l’industrie et 3% pour l’agriculture. Chiffres donnés par le ministère de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement. 78 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Cependant, dans le contexte actuel et futur, la stratégie de la compacité semble être la plus apte à fournir des bâtiments BEPOS63. Il s’agit pourtant d’une approche qui valorise la technique : « approche fonctionnaliste »64. La stratégie de la compacité est en effet plus apte à créer une seconde nature artificielle si l’on écarte la démarche bioclimatique présente dans le bâtiment de Pascal Gontier. Le problème de cette approche est qu’elle ne tient pas compte du long terme dans l’appréciation des risques. Le savoir-faire et les enseignements traditionnels d’une démarche bioclimatique sont écartés. Ces équipements, bien qu’efficaces, amputent une partie du budget consacré au logement social. L’intégration de ceux-ci se fait donc au détriment d’espaces d’agréments dans le logement (espace extérieur, pièce en plus, etc.). Ainsi, si les performances du bâtiment de KOZ à Courbevoie sont plus faibles, celui-ci permet de concilier bioclimatisme et équipements. EE impose un mode de vie confiné qui n’est pas actuel. L’adoption de l’une ou de l’autre stratégie suppose soit une restructuration du mode de vie des habitants ou bien le prolongement des habitudes actuelles, dans le cas de l’extension. IE U R E Le choix de la stratégie ne se fait pas uniquement par rapport au résultat final sur les consommations. En effet, ces résultats sont soumis aux variations de beaucoup de paramètres. Il est donc essentiel de ne pas s’arrêter aux recommandations de la RT 2012. Ces deux stratégies constituent des innovations65, dans le sens ou il s’agit de solution de mise en œuvre non encore testées sur le chantier. Pour pouvoir juger de la qualité d’une stratégie il est indispensable de s’intéresser au bâtiment et sa mise en marche depuis la période de chantiers jusque dans les années qui suivent sa réalisation. Le choix d’une stratégie ne peut donc pas être effectué depuis des retours d’expériences car ces documents sont souvent incomplets. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de considérer ces exemples en tant que stratégies qui peuvent être modifiées et non des modèles figés. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R 3.1.3 Conclusion sur ces deux stratégies Dans les deux stratégies, les questions constructives sont traitées de la même manière. La réglementation thermique n’implique a priori pas de grands changements dans ce domaine. Dans les deux cas, la stratégie proposée est efficace puisqu’elle se concentre sur les postes vraiment essentiels au projet. Les deux stratégies ne cherchent pas à traiter de manière égalitaire toutes les exigences de la réglementation thermique. La labellisation de ces deux opérations, THPE et Passivhaus reflète par ailleurs l’implication des architectes sur les postes servant le projet. Cependant, la stratégie de la compacité paraît moins soumise aux variations 63 La future RT 2020 vise à construire des bâtiments à énergie positive. http://www. developpement-durable.gouv.fr, rubrique plan climat 64 Magnaghi Alberto, Le projet local, Mardaga, Sprimont, 2003 65 Les entretiens de Chaillot, propos construits, Conférence de Nicolas Michelin, cité de l’architecture et du patrimoine, 22 mai 2006 IR ES A M LL -V A LA N E- AR externes au projet. Dans ce cas, l’inertie thermique est relativement stable du fait de la composition de l’enveloppe. La stratégie de la compacité à tendance à vouloir uniformiser au maximum l’ambiance thermique des logements. Le sens thermique66 n’existe pas, pourtant, « le maintient de la chaleur ou de la fraîcheur fait partie de la quotidienneté des activités humaines et participe d’un plan culturel presque inconscient. Ces activités sont si bien intégrées que l’on ne remarque plus leur caractère singulier en réponse au besoin thermique. »67 Ainsi, le stress thermique n’est pas considéré comme défavorable du moment qu’il se contient dans des limites de confort acceptables propre à chaque habitant. « Il est contre nature de vouloir créer un environnement uniformisé en température »68. La Tic, devrait par ailleurs être plus précise sur la notion de confort d’été afin de guider au mieux la conception sur ce point. EE 79 Confrontation des différentes stratégies entre elles D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O Enfin, dans la stratégie de l’extension, il est important que les habitants se rendent compte de la minutie de la conception et n’ajoutent pas d’écrans sur les balcons. Ces protections visuelles créent des masques et nuisent à la luminosité des appartements calculée dans la réglementation thermique. En effet, les performances sont toujours calculées de manière théorique mais rarement contrôlées quelques années après la construction du bâtiment. Il est donc important dans chacun des cas que les habitants prennent conscience que leurs modes de vie peuvent compromettre à plus grande échelle les bonnes performances énergétiques du bâtiment. La stratégie des façades habitées partiellement et dans leur ensemble face aux deux précédentes 3.2 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E 3.2.1 Des sites spécifiques, différents de ceux de l’extension et de la compacité Par rapport aux deux stratégies précédentes, celle-ci accorde encore plus d’attention au site. Les apports solaires conditionnent tout le projet. Il est indispensable de les mesurer et de les quantifier. Cette condition préalable garantie le succès de l’opération. Cette stratégie est représentée par deux catégories : le local (ou partiel) et le global : - Pour le local, l’exemple situé à Renne se trouve dans un site moins ensoleillé que celui de Lyon. Les températures sont également différentes, il ne fait pas très froid mais elles restent moins favorables qu’à Lyon. Ici, il s’agit essentiellement de se concentrer sur les besoins de chauffage. - Dans l’exemple du global, le site est très exposé au soleil. De plus, les températures sont plus élevées qu’à Renne. Ici, il s’agit essentiellement de limiter les surchauffes. La ventilation domine par rapport au chauffage. Dans cette stratégie, le choix du local ou du global est donc soumis directement aux besoins fondamentaux. 66 Voir Heschong Lisa, Architecture et volupté thermique, Marseille, Parenthèses, 1981 (1979), chapitre volupté 67 Ibid, chapitre affection 68 Ibid, chapitre nécessité L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE 80 EC O LE N AT I O N AL E 1. Plan d’étage courant des trois bâtiments composant le projet Solaris Les oriels et loggias, repérés en gris sur le plans révèlent l’efficacité de la stratégie utilisée. Ces quelqques éléments de 8m2 au maximum et de 5m2 en moyenne assurent le confort de tout le bâtiment. Cette stratégie démontre que l’économie de moyens peut parfaitement fonctionner et produire des bâtiments respectueux des réglementation thermiques tout en ne sacrifiant pas la qualité des appartements. Christophe Le Gac, Manuelle Gautrand architect, Australie, The image publishing group, 2005 IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Dans les deux cas, l’étude du territoire est plus élaborée qu’une simple attention aux orientations cardinales comme précédemment. Ici, la mauvaise utilisation du bâtiment par l’habitant n’est pas un facteur qui peut nuire aux performances énergétiques puisque ce dernier est lui même le créateur de son confort. Cette stratégie permet d’instaurer un équilibre entre l’habitant et son milieu. Dans les exemples précédents, les occupants se contentaient d’habiter passivement dans le bâtiment en respectant quelques consignes. Ici, l’habitant choisit son propre mode de vie. Chaleur et ventilation dépendent entièrement de sa propre notion de confort et non de systèmes mécaniques. Dans cette stratégie, il suffit que l’objet thermique soit exposé au soleil. Dans le cas de Renne, le soleil au sud est indispensable, la façade doit être complètement dégagée. A Lyon, la stratégie est moins exigeante, il suffit au minimum qu’une façade soit bien ensoleillée. Ainsi, la stratégie de la façade habitée localement souffre du même problème que celle de l’exptension : elle suppose un territoire peu contraint, rare en milieu urbain. Tandis que le global est moins impacté par un vis à vis puisque la chaleur circule dans la double peau. Dans les deux cas, les logements ne possèdent pas le même degré d’évolution : - Dans le premier cas, le bâtiment est complètement figé. Il est impossible de faire évoluer les activités ou la destination des pièces. Le bâtiment suit strictement son programme. - Dans le deuxième cas, la liberté donnée s’apparente à celle des logements inscrits dans la stratégie de l’extension. L’espace entre les deux enveloppes permet une diversité d’activités Quoiqu’il en soit, dans les deux cas, transports et activités sont bien moins représentés sur ce territoire. Il s’agit, là aussi d’une dimension qui n’a pas été traitée comme dans les cas précédents. Seul le cas de Lyon Confluence révèle une attention avec la création d’activités au sein de cette grande zone d’aménagement. Toutefois, elle n’a pas de relation avec la stratégie employée pour ces logements. EE 81 Confrontation des différentes stratégies entre elles EC O LE N AT I O N AL E SU PE R 3.2.2 Bénéfices de cette stratégie par rapport aux autres Comme pour la stratégie de l’extension, les logements de Tania Concko à Lyon offrent une qualité supérieure d’habitat. A Renne, cette qualité est limitée mais l’originalité et la place de cette pièce thermique assurent tout de même la qualité du logement. Dans chaque cas, l’hypercontextualisation des bâtiments permet l’osmose avec le climat. A l’inverse des deux solutions précédentes, il ne s’agit pas de laisser les habitants passifs mais plutôt de leur confier la mission du bon équilibre thermique. L’utilisation de la technique dans ces projets est pensée pour «redonner à la nature l’équilibre qu’on est en train de lui prendre. »69 Cette stratégie associe habilement l’homme et la nature. 69 Les entretiens de Chaillot, propos construits, Conférence de Nicolas Michelin, cité de l’architecture et du patrimoine, 22 mai 2006 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA AR Dans celle-ci, les erreurs humaines produites, en ne ventilant pas assez l’appartement par exemple (global) ou en occultant l’oriel (local) auront des conséquences directes sur l’habitant, provoquant son inconfort thermique. Il s’agit ici de mécanismes plus intuitifs que dans les solutions précédentes. Par exemple, à Courbevoie, l’occultation du balcon stoppe en partie les apports solaires. Face à ce problème, les habitants auront plutôt tendance à allumer la lumière si besoin plutôt que d’enlever leurs installations. A Paris, dans les logements compacts, la ventilation n’étant pas perçue visuellement70, les habitants auront tendance à ouvrir leurs fenêtres pour sentir un courant d’air alors que cette pratique est incompatible avec le système de ventilation mis en place. Dans ces deux cas, les conséquences sont lourdes sur l’augmentation des consommations énergétiques. La stratégie de la façade habitée évite ces problèmes. En effet, que ce soit dans le local ou le global, l’occultation de l’oriel n’a jamais été constatée puisque sa position même fait qu’elle n’affecte jamais l’intimité des occupants. De plus, toute tentative est vaine puisque dans les deux cas, le vitrage est amovible. Si les habitants n’ouvrent pas cette pièce, ils sont directement affectés par des conditions thermiques défavorables du à l’échauffement solaire. Intuitivement, ils ouvrent ces pièces pour évacuer la chaleur. Le risque de surconsommations énergétiques est donc très faible : si les habitants ont froid, ils vont fermer ces pièces. S’ils ont besoin de lumière, ils vont naturellement se diriger vers les espaces éclairés. Ici, la stratégie de la façade habitée joue plus sur le facteur humain et leur sens thermique71 plutôt que sur la technique et l’exploitation maximale des ressources disponibles. EE L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher N E- 82 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Cette stratégie se concentre uniquement sur les besoins réels d’un site donné. Plutôt que de balayer les postes et les exigences attendues par la réglementation thermique, cette stratégie identifie le poste clé pour le bâtiment. A partir de ce constat, la stratégie entière repose sur ces études. Elle ne traite donc pas tous les postes avec la même attention, mais elle a le bénéfice de s’accorder pleinement une réflexion sur l’essentiel et de traiter le reste de manière superficielle. Ici, il n’est pas question de contenter la norme. Comme pour la stratégie de la compacité, les habitants sont directement impliqués dans la bonne gestion énergétique du bâtiment. Toutefois, dans la compacité, ces mesures sont plutôt perçues comme des contraintes supplémentaires. A l’inverse, dans la stratégie de la façade habitée, il n’est pas question d’une liste de mesures correctrices à l’égard des habitants. Il s’agit seulement d’une modification du mode de vie en fonction des variations climatiques extérieures. Ce changement et la participation qu’elle induit sont alors mieux acceptés puisqu’ils sont naturels. Cette stratégie reprend et fait appel à nos sens. 70 Voir le chapitre affection sur l’association de la qualité thermique à un objet, Heschong Lisa, Architecture et volupté thermique, Marseille, Parenthèses, 1981 (1979) 71 Voir Heschong Lisa, Architecture et volupté thermique, Marseille, Parenthèses, 1981 (1979), chapitre volupté IR ES A M LL -V A LA N E- AR 3.2.3 Conclusion sur l’ensemble des stratégies Dans tous les cas, les aspects constructifs sont semblables. Les techniques utilisées ne varient presque pas. Seule la position de l’isolant, intérieure ou extérieure est remise en cause par la RT 2012. Dans le cas des bâtiments de Pascal Gontier et de Tania Concko, l’enveloppe est cependant plus étudiée. Les matériaux utilisés permettent de réduire les déperditions thermiques et donc de limiter le facteur Ubât. Au niveau des protections solaires, ce point est toujours traité. En revanche, si les ouvertures sont plutôt généreuses dans les stratégies de l’extension et de la compacité, elles sont ici plus limitées. Dans le cas du bâtiment de Tania Concko, seulement 1/5 de la surface de la façade est vitrée, ce qui est moins que la valeur seuil minimale de 1/6 de la RT 201272. EE 83 Confrontation des différentes stratégies entre elles D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O Par rapport aux deux stratégies précédentes, l’inertie thermique n’est pas assurée de la même manière. Il s’agit bien sûr de limiter les amplitudes mais elles peuvent varier fortement d’un appartement à l’autre. Alors que dans le cas de la compacité, c’est l’inertie d’absorption qui était la plus importante et la plus à surveiller, ici, c’est l’inertie de transmission73 qui joue un rôle majeur. C’est grâce à elle que tous les dispositifs mis en place peuvent fonctionner. Cette inertie est d’autant plus importante que l’inertie d’absorption est ici sous le contrôle exclusif des habitants. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E La stratégie de la façade habitée est donc très simple par son organisation en plan mais inversement plus complexe à satisfaire. Ici, elle est essentiellement basée sur un facteur non contrôlable : les habitants. Dans les simulations effectuées pour la réglementation thermique, le calcul de Cep bât est réalisé dans les meilleures conditions possibles du bâtiment. Le facteur habitant en est donc totalement exclu. Cette exclusion peut être comprise comme une négligence de l’impact réel dans la plupart des productions de bâtiments. Cependant, ce facteur est réellement influant dans le calcul de la Tic. Pourtant, là encore, il est absent74, et cela depuis l’instauration même de la notion de confort d’été dans la réglementation thermique. Pourtant, les performances énergétiques du bâtiment et ses choix de conception son directement associés à ces facteurs. Dans le cas des façades habitées localement et globalement, la démarche bioclimatique est obligatoire. Cette simple démarche ne suffisant pas, elle combine alors techniques et enseignements vernaculaires. Elle présente l’avantage de mettre inconsciemment des garde-fous là où certaines stratégies pourraient recourir uniquement à la technique. « On a trop tendance à confondre avec des problématiques de capteurs, de techniques, qui n’ont pas grand intérêt, 72 Voir Dimitri Molle et Pierre Manuel Pahy, RT 2012 et RT existant, réglementation thermique et efficacité énergétique, Paris, Eyrolles, 2011 73 Voir les schémas en annexe 7 sur les différents types d’inerties dans le bâtiment 74 Voir Cardonnel ingénierie, « Pour une réglementation énergétique équilibrée », 31 mai 2010 84 L’influence des réglementations thermiques sur la conception architecturale · Audrey Rocher EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR De toutes les stratégies étudiées, il s’agit de celle qui fait ressortir aux mieux les trois sphères de la durabilité : économie, société et environnement. Les deux autres stratégies, bien qu’elles l’intègrent implicitement, peuvent assez vite s’écarter de ces dimensions. Il s’agit en définitive de la stratégie qui offre à la fois de bonnes performances énergétiques et le moins de risques d’échec de conception à condition de bien étudier et maitriser le site sur lequel s’implante le projet. EE que tous le monde sait faire et d’ailleurs que tout le monde est obligé de faire. »75 75 C’est quoi l’architecture durable ? Interview d’Edouard François menée par Déborah Antonat pour les Ecofaubourgs, mai 2011 LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE Confrontation des différentes stratégies entre elles 85 LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE 87 O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE Conclusion D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT Dans chacune des stratégies précédentes, une seule dimension préalable et indispensable au bon fonctionnement du projet doit être prise en compte : le territoire. En effet, pour la conception d’un bâtiment, l’architecte ne peut ignorer le site sans être obligé de recourir à des équipements techniques pour satisfaire les exigences normatives. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Ce détachement vis à vis du site, compte tenu des conditions budgétaires du logement social et son inévitable recours à des technologies coûteuses, ne peut s’effectuer. Une prémisse à toute stratégie est donc celle de l’hypercontextualisation76 de tout projet. De plus, sans être obligatoire, la RT 2012 préconise largement le recours à une démarche bioclimatique. Par ailleurs, la définition du territoire la plus précise et la plus juste est donnée par Alberto Magnaghi « Elle (le territoire en tant qu’œuvre d’art) est le produit d’un dialogue poursuivi entre des entités vivantes, homme et nature, dans la longue durée de l’histoire »77. Le site du projet ne se limite pas aux simples limites parcellaires, mais doit bien prendre en compte tout un paysage, susceptible de changer et d’influencer les consommations énergétiques. Par exemple, si à l’avenir, un bâtiment s’implante devant la façade sud du bâtiment de KOZ à Courbevoie, celui-ci ne sera alors plus en mesure de fournir de bonnes performances énergétiques. La dimension évolutive des projets est rarement prise en compte dans chacune des stratégies. Par ailleurs, la définition du territoire implique que les stratégies ne peuvent ignorer les habitants. C’est d’ailleurs le constat ressortant de la stratégie de la façade habitée. Ces projets ne peuvent et ne doivent pas fonctionner sans les habitants. Toutes les stratégies ici étudiées sont exemplaires par leur bon usage du territoire. 76 Voir la référence au projet de logements à Nantes et sa réflexion sur les vues et le soleil, Les entretiens de Chaillot, propos construits, Conférence de Nicolas Michelin, cité de l’architecture et du patrimoine, 22 mai 2006 77 Voir la préface in Magnaghi Alberto, Le projet local, Mardaga, Sprimont, 2003 IR ES A M LL -V A LA N E- AR Cependant, elles restent encore exceptionnelles. Malgré ces bons exemples, la production actuelle de bâtiments dans le cadre de la réglementation thermique reste cantonnée à celle-ci. Tous ces bâtiments singuliers sont révélateurs d’une qualité d’habiter78 qui se dégrade de plus en plus. La dimension territoriale étant totalement absente de la réglementation thermique, elle ne recueille que rarement l’attention qu’elle mérite de la part des acteurs du projet. Malgré son renforcement et son remaniement tous les cinq ans, la réglementation thermique ne constitue pas une solution efficace aux problèmes environnementaux. La réglementation est d’ailleurs plus perçue comme une mesure sectorielle et correctrice alors qu’elle devrait amorcer une remise en question profonde de notre manière de produire du logement dans un contexte de crise environnementale. EE 88 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O Par ailleurs, la dénomination même, réglementation thermique, n’est pas appropriée. Elle regroupe beaucoup plus de postes. « On parle tous de réglementation thermique du bâtiment, mais en fait cette réglementation représente beaucoup plus et évoque à la fois l’énergie, l’environnement et l’économie. La notion même de RE 2012 soit réglementation énergétique serait plus judicieuse »79 Cette précision est d’autant plus importante qu’au fur et à mesure, la réglementation thermique tend à intégrer d’autres postes. En 2020, il est d’ailleurs prévu que tous les bâtiments neufs soient Bepos alors même que les objectifs de la RT 2012 sont difficilement atteints ! Face à ce contexte normatif toujours plus contraignant, les stratégies développées devront être de plus en plus minutieuses en tout point. Par ailleurs, la division en deux catégories la production architecturale par la norme n’est pas un hasard. Il y a d’une part les productions sans stratégie et perdues dans le contexte normatif et celles qui réintègrent le rapport au paysage et ses bénéfices. Cette deuxième catégorie se tourne vers les enseignements vernaculaires en travaillant la relation avec le site. « Les bâtiments peuvent être considérés comme un moyen de modifier un paysage en vue de créer des microclimats plus favorables (…) les traditions de la construction vernaculaire expriment une adaptation thermique particulièrement sophistiquée »80 On peut donc supposer que les futures stratégies, quelles soient nouvelles ou bien un approfondissement de celles présentées dans le mémoire, feront usage d’avantage des traditions et des savoir-faire locaux. Il reste désormais à savoir comment la norme et la tradition peuvent se rejoindre dans ce contexte afin de produire un bâti performant énergétiquement bien que les deux n’utilisent pas les mêmes instruments de mesure. 78 Voir la préface in Magnaghi Alberto, Le projet local, Mardaga, Sprimont, 2003 79 Cardonnel Christian, « Pour une réglementation énergétique du bâtiment équilibrée RT ou RE 2012 ? » 31 mai 2010 80 Heschong Lisa, Architecture et volupté thermique, chapitre nécessité, Marseille, Parenthèses, 1981 (1979) LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE 89 LE O EC N N O AT I AL E E ES IR O IT D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R R IE U R PE SU A AR M LL -V A LA N E- EE 90 ANNEXE 1 : Tableau récapitulatif des réglementations thermiques depuis 1974 à 2012 91 EE ANNEXE 2 : Historique des normes de 1974 à 1988 IR ES A M N E- AR Mise en place de réglementations thermiques à la suite du premier choc pétrolier de 1973. La France prend conscience que le marché de l’énergie n’est pas destiné à rester stable et que celui-ci va être de plus en plus contrariant. En réponse à la crise énergétique qui s’annonce, la France met en place la première réglementation thermique de 1974 : LA -V A LL Les réglementations thermiques en France Le point sur la situation de 1974 à avant 2000 : D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O Application pour les bâtiments d’habitation neufs Les enjeux sont assez anecdotiques, il s’agit essentiellement de mettre en place une fine couche d’isolant81. L’autre cible de cette RT est la mise en place d’un système de régulation pour le chauffage afin que l’énergie dépensée pour ce poste soit optimisée. 1982 : Seconde RT Mise en place après le second choc pétrolier. Application pour les bâtiments d’habitation neufs. Fixation d’un besoin maximal de chauffage82. La faille de cette deuxième RT porte sur l’absence d’expertise des performances des systèmes de chauffage utilisés. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E 1988 : Troisième RT Cette troisième version de la réglementation thermique inclue pour la première fois une performance minimale sur les équipements et les systèmes afin de réduire les consommations énergétiques. Il s’agit ici uniquement du chauffage et de l’eau chaude sanitaire83. 81 Dimitri Molle et Pierre Manuel Pahy, RT 2012 et RT existant, réglementation thermique et efficacité énergétique, Paris, Eyrolles, 2011 82 Philippe Collet, « la réglementation thermique de 1974 à aujourd’hui », 20 juin 2011, ActuEnvironnement.com 83 Arrêté du 5 avril 1988 relatif aux équipements et aux caractéristiques thermiques des bâtiments d’habitation. Consultable sur http://www.legifrance.gouv.fr 92 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR Les objectifs de la RT 2000 sont les suivants : - Prise en compte des bâtiments tertiaires, gros consommateurs d’énergies, jusqu’alors dispensés de norme. - Réglementation unique pour tous les bâtiments. Elle n’est pas détaillée pour chaque logement, mais bien pour un bâtiment entier - Mise à niveau progressive au niveau des autres pays européens possédant déjà une réglementation plus sévère (Passivhaus ou bien Minergie)84 - Introduction de la notion de confort d’été et établissement de trois zones géographiques permettant de moduler les besoins en énergie - Instauration de garde-fous. Il s’agit de valeurs minimales à respecter afin que les systèmes les moins performants soient progressivement éliminés. EE ANNEXE 3 : Les RT 2000 et 2005 Schéma récapitulatif de la RT 2000 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E A.R, à partir de l’analyse des textes officiels de la RT 2000 Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et des transports, «Réglementation thermique 2005, des bâtiments confortables et performants», 09 octobre 2006, p.6. 84 http://www.minergie.ch et http://www.passiv.de. Pour la réglementation allemande, voir également mon précédent mémoire, Audrey Rocher, « La réglementation écologique en France et en Allemagne, Influence sur la conception architecturale », Marne la Vallée, 2011, dirigé par Guillemette Morel Journel 93 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE La RT 2005 n’induit pas de changements majeurs dans la réglementation thermique. Elle est plus exigeante sur la réduction des consommations d’énergie mais possède la même méthode de calcul Th-C-E que la RT 2000. La notion de confort d’été y est strictement identique ainsi que le calcul de la Tic. Réduction à hauteur de 15% des consommations d’énergies. IE U R E Schéma du facteur solaire Sw. Première apparition de son impact dans la RT 2005 Le facteur solaire Sw, mesure l’énergie solaire incidente. Ce facteur est compris entre 0 et 1. Plus il est faible, moins l’énergie solaire est transmise. Ce nouveau facteur introduit par la RT 2005 devient fondamental dans la RT 2012 du fait de son apport gratuit de chaleur. Bien pris en compte, il permet de réduire les consommations énergétiques du bâtiment. Il est également important de noter que c’est le facteur solaire Sw (window) qui est pris en compte et non Sg (glas). Cette différence est importante puisque Sw comprend les menuiseries dans son calcul. Ainsi, le choix des fenêtre doit être réfléchi en fonction des performances que l’on veut atteindre. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R http : //www.oxxobatiment.fr 94 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE ANNEXE 4 : Schéma des surfaces à prendre en compte dans les calculs des réglementations thermiques E La surface à prendre en compte pour les calculs dans la RT 2012 diffère de celle prise en compte dans la RT 2005. Cette surface est renommée SHON RT et est définie dans l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif à la RT 2012, et s’applique désormais également à la RT 2005. Cette surface se calcule à partir de la SHOB. Elle corrige notamment les aberrations dues aux surfaces dites aménageables. La grande différence avec la surface utilisée précédemment dans la RT 2005 réside dans la réinstauration des 5% de surface correspondants à l’épaisseur d’isolant. Les surfaces sous 1.80m ne sont pas prises en compte, au même titre que toutes les pièces non chauffées. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R Bureau d’études Bastide et Bondoux, disponible sur http://www.cythelia.fr/RT2012.php 95 LL -V A LA N E- AR A partir du référentiel RT 200585 , la France a élaboré 5 labels non obligatoires destinés à réduire les consommations énergétiques. Ces labels concernent aussi bien l’habitat individuel que collectif. Ils sont attribués par des organismes privés et classés par ordre croissant de performances. EE ANNEXE 5 : Rappel sur les différents labels énergétiques associés à la RT 2005 IR ES A M HPE (Haute Performance Energétique) : Ce label est obtenu lorsque les consommations énergétiques du bâtiment sont inférieures de 10% au minimum à celle maximale imposée par la RT 200586. D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O THPE (Très Haute Performance Energétique) : Il s’agit de la poursuite du label HPE. Ce label exige une réduction d’au moins 20% des consommations énergétiques par rapport à la valeur maximale autorisée par la RT 2005. HPE EnR (Haute Performance Energétique – Energie Renouvelable) : Possède les même exigences que le label HPE. Cependant, 50% au moins de la production de chauffage doit être effectuée une chaudière utilisant la biomasse. Cette exigence peut être détournée si le bâtiment est raccordé à un réseau de chaleur alimenté à plus de 60% par des énergies renouvelables. IE U R E THPE EnR (Très Haute Performance Energétique – Energie Renouvelable) : Il est plus exigent que le simple label HPE. Il impose notamment des consommations conventionnelles inférieures d’au moins 30% par rapport à la valeur maximale autorisée. Le bâtiment doit également justifier l’utilisation d’équipements utilisant les énergies renouvelables comme les pompes à chaleur ou des panneaux photovoltaïques produisant à hauteur de 50% les besoins en ECS ou bien être raccordé à un réseau de chaleur alimenté à plus de 60% par des énergies renouvelables. EC O LE N AT I O N AL E SU PE R BBC 2005 (Bâtiment Basse Consommation) : Ce dernier label à servi de référentiel pour la RT 2012. Il est destiné à réduire par 4 les émissions de gaz à effet de serre87 d’ici 2050. Il fixe la consommation conventionnelle d’énergie primaire à 50 kWh/ m2/an. Cette valeur est à moduler, comme pour la réglementation, en fonction de la zone climatique du projet. Comme la RT, la valeur finale d’énergie primaire consommée correspond à l’addition des consommations pour le chauffage, le refroidissement, la ventilation, la production d’eau chaude sanitaire ainsi que l’éclairage. 85 Ces labels seront remis à jour dès la mise en place de la RT 2012 86 Informations obtenues sur http://www.rt-batiment.fr/batiments-neufs/labels-hpe/ presentation.html 87 « Synthèse et principales mesures du grenelle de l’environnement, groupe I, lutter contre les changements climatiques et maîtriser l’énergie », http://www.legrenelle-environnement.fr/ IMG/pdf/SyntheseG1.pdf 96 ANNEXE 6 : Liste des critères personnels et issus de la RT 2012 utilisés pour l’analyse des bâtiments Ventilation : Système de ventilation mise en oeuvre et efficacité Performances d’étanchéité à l’air Energie : Répartition des consommations en fonction des 5 postes Total consommé Recours aux énergies renouvelables Démarche bioclimatique : Orientations cardinales du bâtiment Utilisation des ressources disponibles sur place Répartition des pièces Traitement complet des ponts thermiques et test d’étanchéité à l’air Utilisation de protections solaire et traitement des façades est et ouest Thermique et composition de l’enveloppe : qualité de l’inertie. Risque de surchauffe en intersaison et type de menuiseries utilisées Usages faisant entrave aux apports énergétiques extérieurs Positionnement et bonne utilisation des panneaux solaires Suivi et retour sur les consommations. Informations suffisantes pour les usagers Qualité d’usage et origine de la performance énergétique. Utilisation ou non de mousses PUR Qualité des logements : Stratégie pour les plans Présence d’espaces extérieurs Période d’utilisation et modularité Activités disponibles : Equipements scolaires et proximité de services EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E Enveloppe : Critère additionnels Environnement : Prise en compte de l’impact des bâtiments environnants (masques) Raccord aux réseaux de transports Parcelle isolée et éventuel surcoût énergétique Implication de l’habitant : Systèmes manuels ou mécaniques impliquant une participation Bénéfices : LL -V A N E- AR M A Type d’isolation utilisée et mise en oeuvre Traitement des ponts thermiques ES Construction : IR Apports solaires Chauffage utilisé O Confort d’hiver : IT Protection solaire Type de vitrage utilisé et facteur U des baies Possibilité de ventiler l’appartement Répartition des baies dans le logement D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R Confort d’été : LA Issus de la réglementation thermique 2012 Localisation : Définition de la zone géographique du bâtiment Exposition au bruit Catégorie du bâtiment (CE1 ou CE2) EE Cette liste a été établie à partir des critères issus de la réglementation thermique 2012 et complétée par moi même avec des critères supplémentaires compte tenu des impasses faites par celle-ci sur certains points. Quels sont les réels avantages par rapport à un bâtiment «standard» ? 97 E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M AR N E- LA -V A LL EE ANNEXE 7 : Les différentes inerties thermiques du bâtiment EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R L’inertie de transmission est la plus importante dans la stratégie de la façade habitée. En effet, cette stratégie a besoin du maximum d’apports de chaleur extérieure provenant du site. Dans la stratégie de la compacité, c’est l’inertie d’absorption qui est déterminante. La conception de l’enveloppe annule quasiment tous les effets de l’inertie de transmission. Les apports principaux sont internes. Anatomie de l’enveloppe des bâtiments, construction et enveloppes lourdes, Paris, Le moniteur, 1997 98 EC O LE N AT I O N AL E SU PE R IE U R E D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O IR ES A M LL -V A LA N E- AR RT : Réglementation Thermique. Tic : Température intérieure conventionnelle. Il s’agit de la température opérative, ressentie par une personne, mesurée sur une semaine. Un valeur maximale à ne pas dépasser est déterminée dans chaque projet grâce à la méthode ThE. ThE :Thermique Energie, méthode de calcul destinée à déterminer la Tic ThC : Thermique Consommation. Cette méthode sert au calcul de Cep du projet. ThB : Thermique Bioclimatique. Cette méthode est uniquement présente dans la RT 2012 et détermine le Bbio du bâtiment. Thbât : Thermique bâtiment. Cette méthode détermine toutes les pertes thermiques associées à chaque partie du bâtiment. Les résultats finaux ne doivent pas dépasser des gardes-fous. BR1 : Classement au bruit pour une baie. Cep : Consommation d’énergie primaire. Il s’agit de la consommation finale en énergie du bâtiment regroupant tous les postes pris en compte. Cepref : Consommation d’énergie primaire de référence. Il s’agit d’une valeur déterminée par la même méthode de calcul que le Cep du projet. Cette valeur constitue la référence par rapport à un projet fictif déterminé par les calculs. Ep : Energie primaire. Cette valeur est utilisée dans la formule Ep = n x Ef (p.8) où n est le facteur de conversion en énergie primaire et Ef l’énergie finale. Cette conversion de l’énergie finale en énergie primaire permet de prendre en compte les pertes dues au transport de l’énergie vers le bâtiment. Cepbât : Consommation d’énergie primaire du bâtiment. Ubât : Déperdition thermiques de l’ensemble du bâtiment déterminées par la méthode Thbât. Uw, Sw, Tlw : Uwindow (isolation thermique de la fenêtre vitrée) : cette valeur est exprimée en W/m2, plus sa valeur est faible, plus la fenêtre est isolante. Uw est un coefficient de transmission thermique de la fenêtre qui traduit sa capacité à conserver la température intérieure. Swindow (facteur solaire de la fenêtre vitrée) est une valeur comprise entre 0 et 1. Une valeur élevée correspond à une forte entrée de chaleur dans le bâtiment. Tlw (facteur de transmission lumineuse de la fenêtre vitrée) est lui aussi compris entre 0 et 1 et mesure la quantité de lumière naturelle dans le bâtiment. Ces trois facteurs déterminent la performance thermique d’une menuiserie. Bbio : Besoin bioclimatique. Tous les critères associés à cette valeur sont énoncés dans la première partie au chapitre concernant la RT 2012. CE1, CE2 : Catégorie d’Exposition. Ce classement s’effectue par rapport aux nuisances sonores ou visuelles dans le bâtiment. CE1 est peu exposé aux nuisances tandis que CE2 l’est et devra bénéficier de mesures particulières. PUR, PSE : mousse de Polyuréthane et polystirène expansé ou extrudé. Il s’agit de matériaux utilisés pour l’isolation des bâtiments dont la durabilité n’est pas attestée. VIR : Vitrage à Isolation Renforcée. EE LEXIQUE DES ABREVIATIONS 99 BIBLIOGRAPHIE LL EE Livres LA -V A Jancovici Jean-Marc, Grandjean Alain, C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde, Paris, éditions du seuil, 2009 AR N E- Vernier Jacques, Les énergies renouvelables, Puf, coll. « Que sais-je ? », 2009 ES A M Gonzalo, Roberto et Habermann, Karl J., Architecture et efficacité énergétique, Bâle, Birkhaüser, 2008 IR Chevalier Jean Marie, Les grandes batailles de l’énergie, Paris, Gallimard, 2004 D D’A O R C C U H M IT EN E T CT SO UR U E M D IS E AU LA D VIL R L O E IT & D D ’A E U S TE T U ER R R IT O Hetzel Jean, Bâtiments HQE et développement durable, Saint-Denis, AFNOR, 2007 Fnau, Habitat, formes urbaines, densités comparées et tendances d’évolution en France, Paris, Innovapresse, octobre 2006 Heschong Lisa, Architecture et volupté thermique, Marseille, parenthèses, 1981 (1979) Magnaghi Alberto, Le projet local, Mardaga, Sprimont, 2003 Collectif, Anatomie de l’enveloppe des bâtiments, construction et enveloppes lourdes, Paris, Le moniteur, 1997 Dimitri Molle et Pierre Manuel Pahy, RT 2012 et RT existant, réglementation thermique et efficacité énergétique, Paris, Eyrolles, 2011 Collectif, Optimistic architecture, Paris, éditions de la French Touch, 2010 E Christophe Le Gac, Manuelle Gautrand architect, Australie, The image publishing, 2005 IE U R Collectif, Ré-enchanter la ville, architectures de Manuelle Gautrand, Paris, ICI, 2008 SU PE R Costedoat Delphine, Tania Concko, territoires en mouvement, Bordeaux,Overworld, 2009 EC O LE N AT I O N AL E Textes réglementaires et relatifs à la réglementation thermique Arrêté du 5 avril 1988 relatif aux équipements et aux caractéristiques thermiques des bâtiments d’habitation RT 2000 Arrêté du 29 novembre 2000 relatif aux caractéristiques thermiques des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments, art. 31 et suivants Réglementation thermique 2000, préambule, fiche d’application, classement au bruit d’une baie : BR1-BR2-BR3 100 Brochure réalisée par l’UF PVC, « RT 2000, confort d’été », janvier 2002 EE Journal Officiel du 30 novembre 2000 : Arrêté du 29 novembre 2000. 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