Chapitre II CONVERGENCE COLLISION ET FORMATION D’UNE CHAINE DE MONTAGNES EXEMPLE DES ALPES 3 étapes à démontrer en recherchant sur le terrain des indices, des traces II.DISPARITION D’ UN OCEAN PAR SUBDUCTION III.COLLISION CONTINENTALE I. Des traces d’un ancien domaine océanique Un domaine océanique se caractérise par: - Une LO formée d’un CO + ML et recouverte de sédiments marins profonds (sédiments post-rifts) - 2 marges stables (talus + plateau continental) de nature continentale formées de blocs basculés le long de failles normales (extension), et recouverts de sédiments marins peu profonds (séd pré et syn-rift) A- des lambeaux de lithosphère océanique en altitude Massif du Chenaillet = partie centrale des Alpes Dans les Alpes des ophiolites intactes Massif du Chenaillet ( 2500 m d’altitude) p 148 doc 2 BASALTES en coussins CO GABBROS Moho PERIDOTITES altérées = serpentinite M CROUTE OCEANIQUE MOHO MANTEAU SUPERIEUR Dans les Alpes , des radiolarites recouvrent les ophiolites p 149 doc 4 radiolarites Basaltes en coussins Radiolarites = calcaires renferment des tests d'organismes planctoniques comparables aux radiolaires qui vivent dans les océans actuels. datées de -165 Ma Donc ophiolite du Chenaillet = morceau d’une ancienne LO ayant échappée à la subduction et portée ici à 2500 m d altitude par la collision = trace d’un ancien océan alpin !!!! Sédiments Basaltes en coussins Basaltes en filons Croute océanique lithosphère océanique gabbros MOHO Péridotites serpentinisées Manteau supérieur Ophiolites du Chenaillet datées en moyenne de - 150 MA (jurassique sup) par radiochronologie B-DES TRACES D’ANCIENNES MARGES CONTINENTALES PASSIVES Rappel de 1s : les marges continentales peuvent être soit actives ou passives Marges continentales de l’Amérique du Sud Active côté Pacifique Passive côté Atlantique Du coté de la Bretagne, c’est tranquille !!! Topographie d’une marge continentale passive p 151 doc2 Plateforme continentale talus Plaine abyssale Toujours en Bretagne, une structure tectonique caractéristique d’une marge passive (données sismiques) : structure en blocs basculés et une sédimentation caractéristique Sédiments post-rift (150Ma) Croute continentale Sédiments syn-rift (170Ma) Failles normales Sédiments pré-rift (250Ma) Blocs basculés Des failles normales, des blocs basculés témoins d’une extension des roches et de la naissance d’un océan 1- Etirement des roches, création de failles normales Formation de blocs basculés 2- naissance d’ un rift 3- expansion océanique : mise en place de la LO qui éloigne les deux bords du rift initial qui deviennent alors les marges continentales passives Dans les Alpes , une disposition géométrique particulière…. p 151 doc 1 En effet, un socle granitique découpé par des failles normales montrant des blocs basculés et une couverture sédimentaire plus ou moins érodée Donc des structures comparables dans les Alpes et en Bretagne Des blocs basculés séparés par des failles normales avec une couverture sédimentaire : trace d’une ancienne marge continentale passive = preuve de l’extension continentale ANCIENNES MARGES PASSIVES= PREUVES DE L’OUVERTURE DE L’OCÉAN PAR EXTENSION CONTINENTALE OPHIOLITES = ANCIENNE LO TRACES DE L’OCEAN ALPIN E o Et oui, il y avait bien l’océan dans les Alpes à une certaine époque ! La Pangée soumise à des forces d’extension Création d’un rift continental Création du rift océanique et de l’océan alpin http://svt.acrouen.fr/tice/rift/rift4.htm C- UN DEBUT D’ HISTOIRE ! Ouverture de l’océan alpin par extension continentale (post-rift) (syn-rift) (pré-rift) rift Blocs basculés Faille normale Les premiers sédiments syn-rift permettent de dater l ’extension : 200 MA (jurassique inf). Expansion océanique du Jurassique au Crétacé (200 à 65 Ma) Marge continentale passive européenne Rift océanique Marge continentale passive africaine Les sédiments post-rift permettent de dater la durée de l’expansion: de 170 MA (jurassique inf) à 65 MA( crétacé) II- DES TRACES DE LA DSIPARITION D’UN OCEAN PAR SUBDUCTION A- Des roches de la LO métamorphisées temoignent Des traces dans les massifs des alpes centrales (Chenaillet, Queyras, Mt Viso) • Des métagabbros à chlorite et actinote ou SV au Chenaillet de - 90 MA (crétacé sup) • Des métagabbros à glaucophane ou SB de QUEYRAS de - 70 MA (crétacé sup) • métagabbro à grenat et jadéite ou Eclogite du MT VISO de - 50 MA GRENAT G M1 M2 M3 Gabbro Schiste vert Schiste bleu Eclogite Plagioclase Pyroxène Chlorite pyroxène plagioclase 2.9 à 3.1 3.2 Nom de la roche Minéralogie Densité pyroxène glaucophane 3.3 Jadéite grenat 3.5 G Eclogite (-50 MA) BT (300°C) HP (1,5 GPa) profondeur 50 Km Gabbro = HT (1000°) BP (0,2 GPa) 5km schiste vert= BT (200°C) BP( 0,2 GPa 5 km schiste bleu (-70 MA) BT (300°C) HP (0,8 GPa) profondeur 25 Km Refroidissement et hydratation G Plagioclase + Hornblende + eau Chlorite + actinote Plagioclase + Pyroxène + eau Hornblende (Amphibole verte) G Augmentation de la pression et déshydratation schiste bleu (-70 MA) BT (300°C) HP (0,8 GPa) profondeur 25 Km Plagioclase+ Chlorite + Actinote Amphibole + glaucophane + eau Plagioclase + Glaucophane Grenat + Jadéite + eau Eclogite (-50 MA) BT (300°C) HP (1,5 GPa) profondeur 50 Km eau G eau G M1 M2 M3 Gabbro Schiste vert Schiste bleu Eclogite Plagioclase Pyroxène Chlorite pyroxène plagioclase Nom de la roche Minéralogie Densité Conditions de formation Pression Température Profondeur 2.9 à 3.1 3.2 BP : 0,3 GPa BP : 0,3 GPa BT: 200°C Faible HT: 1000°C Faible profondeur : profondeur : 5km 5km Equations des transformations métamorphiques nécessaires pour faire apparaitre les minéraux 1. Plagioclase + Pyroxène + eau Amphibole Hornblende 2. Plagioclase + Hornblende + eau Chlorite + Amphibole Actinote pyroxène glaucophane Jadéite grenat 3.3 HP : 0,8 Gpa BT : 200 -400 ° Profondeur : 25 km 3.5 HP :1,5 Gpa BT : 400-500° Profondeur : 50km 4, Plagioclase+ Chlorite + Actinote Amphibole + glaucophane + eau 5, Plagioclase + Glaucophane Grenat + Jadéite + eau •En s’éloignant du rift, les roches refroidissent , et s’hydratent ( eau de mer), les minéraux (plagioclase, pyroxène) deviennent instables, réagissent entre eux et l’eau pour donner de nouveaux minéraux hydratés plus stables : chlorite •C’est un métamorphisme BP/ BT par hydratation. •Donc nouvelles roches = métagabbros (ou métabasaltes) à chlorite = schistes verts La transformation progressive des pyroxène résiduels des schistes verts en glaucophane (schiste bleu), puis du glaucophane en jadéite et grenat (éclogite), se réalise sous l’action d’un métamorphisme de haute pression à basse température Les minéraux perdent de l’eau : déshydratation Cela témoigne de l’enfoncement de la LO dans le manteau, au cours d’une subduction. Donc nouvelles roches = métagabbros (ou métabasaltes) à glaucophane = schistes bleus ou à grenat et jadéite = éclogites E o S DES ROCHES METAMORPHIQUES TEMOINS DE LA SUBDUCTION La disposition des roches métamorphiques sur le terrain permet d ’orienter la subduction : E Plaque européenne o S Plaque africaine Donc disparition de l’océan alpin par subduction de la LO de la plaque européenne Marge continentale passive européenne Marge continentale passive africiaine La rotation de l’Afrique qui accentue l’ouverture de l’Atlantique nord, entraîne la fermeture de l’océan Alpin, il y a 50Ma : c’est le début de la formation des Alpes B- Le moteur de la subduction p 154 à 157 Isotherme 1300°C Distance à l’axe de la dorsale (en km) 160 800 2 000 4 800 8 000 Age de la lithosphère océanique (en Ma) 2 10 25 30 100 Epaisseur de la lithosphère océanique (en km) Croûte 5 5 5 5 5 Manteau supérieur 8 24 41 45 53 densité de lithosphère océanique 3, 18 3,21 3,24 3,26 3,272 densité de l’asthénophère 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 En s’éloignant du rift, la LO vieillit, s’hydrate et se refroidit, l’isotherme 1300°C (limite entre lithosphère et asthénosphère )s’abaisse Le manteau lithosphérique (densité 3,3) s’épaissit donc au détriment de l’asthénosphère (3,25), la CO restant elle d’épaisseur constante. Donc en s’éloignant du rift, la LO s’épaissit, augmente en densité, et s’enfonce progressivement dans le manteau asthénosphérique (subsidence thermique) A 30 Ma densité LO > densité asthénosphère Donc équilibre isostasique rompu subduction possible. Mais l’asthénosphère de forte résistance s’oppose à cet enfoncement qui ne se réalise plus tard ( plusieurs Ma après. Lorsque la densité de la LO devient supérieure à celle de l’asthénosphère (vers 40 Ma), la subduction devient possible. Mais l’asthénosphère de forte résistance s’oppose à cet enfoncement qui ne se réalise qu’au bout de 150 à 180Ma. Donc la Lo ne peut excéder 200Ma. schistes verts , schistes bleus et éclogites sont de plus en denses et cette forte densité exerce une traction sur la lithosphère océanique, à l’origine du mouvement des plaques. La densité est l’un des principal moteur de la subduction III- LES TRACES D ’UNE COLLISION A- Des indices apportés par les terrains alpins - Les déformations des terrains: plis, failles inverses, chevauchements et charriages Cf chapitre 1 - La présences des roches de la LO en altitude ( ophiolites et métagabbros) Trajet P/T des roches Remontée lors de la collision B- Des indices apportés par la sismique réflexion dans les alpes PROFIL SISMIQUE DES ALPES PROFIL SISMIQUE DES ALPES L'axe des ordonnées correspond au temps du trajet aller - retour de l'onde sismique et est exprimé en unité de temps (seconde). La vitesse moyenne de propagation dans la croûte est de 6.25 km/s et dans le manteau 8km/s Les chiffres en caractères gras donnés sur le profil correspondent à des vitesses de propagation. On peut ainsi facilement repérer le MOHO 6.5 6.5 6 6.5 6.5 6 6 8 EPAISSISSEMENT EN ECAILLE A 8 8 B Temps (s) RACCOURCISSEMENT 8 Empilement de nappes de charriage à l’origine de la racine crustale C- Des indices minéralogiques de la collision continentale La coésite est un minéral que l’on trouve dans des roches du Massif de Dora Maira dans les Alpes, coésite quartz La coésite se constitue à très haute pression. Elle témoigne de l’enfoncement de la CC à la suite de la CO sous la plaque africaine. La collision se réalise lorsque l’enfoncement de la CC n’est + possible. donc passage d’un métamorphisme de subduction (HP/BT) à un métamorphisme de collision (BT/UHP) Depuis -30 Ma, la subduction a fait place à une collision. De cette collision il y a différents marqueurs : le relief et la racine crustale montrant des plis, des failles et des nappes de charriage Il subsiste tout de même des traces de l’océan : • différentes ophiolites , roches métamorphiques • des blocs basculés • des sédiments de type marin IV. BILAN 3 Étapes p.160 à 163 (dont définitions) + QCM p.164 DE L ’OUVERTURE OCEANIQUE A LA COLLISION CONTINENTALE III.COLLISION CONTINENTALE A -245 Ma, tous les continents sont réunis en un seul, la Pangée. A noter le dépôt de sédiment anté-rift datant du Trias. A -180 Ma, la remontée de l’asthénosphère cause un début d’extension. Apparaît alors des failles normales et des blocs basculés, comme Taillefer. Naissance du rift de l’océan alpin dans lequel se déposent des sédiments synrift du Jurassique inférieur et moyen. A -140 Ma, Le rift est océanique car il apparaît de la croûte océanique. Se dépose alors les sédiments postrift datant du Jurassique supérieur et du Crétacé. L’expansion océanique est marquée par un hydrométamorphisme (BT/BP) qui transforme les gabbros en métagabbro à hornblendes et schistes verts Chenaillet Zone externe Marge passive Zone intermédiaire Ophiolites +roches Zone interne métamorphiques Plaque africaine ophiolites Roches métamorphiques Racine crustale Empilement de nappes