Pharmacologie Maury Semestre 4
II. Les approches expérimentales pour améliorer la production
Il y a 3 axes de recherche pour améliorer la production. Le premier axe est un axe de la chimie. Le
deuxième est l’axe des généticiens et des améliorateurs. Le 3ème est celui des bio-technologistes.
A. Extraction, purification et synthèse artificielle
L’essentiel de leur travail se passe sur l’extraction et la purification. Pour l’extraction on change le
solvant, et pour la purification on utilise des techniques comme la chromatographie, et notamment
la HPLC. C’est une science empirique. On peut aussi faire des molécules artificielles, en fabriquant les
molécules in vitro, par un enchainement de réaction. Par exemple l’aspirine est fabriquée à partir
d’acide salicilique, extrait du saule. Maintenant, on ne l’extrait plus du saule. Savoir le fabriquer
chimiquement permet de faire baisser les couts de production et de les fabriquer à grande échelle.
Dans le cas de molécules très complexes, la synthèse artificielle est soit trop difficile soit trop
couteuse.
B. Sélection et amélioration des plantes
Interviennent des généticiens et des améliorateurs. Au sein d’une espèce végétale qui fabrique les
composés intéressants, il y a plusieurs cultivars. On sélectionne déjà le meilleur cultivar, le plus
productif. La stratégie va se faire en 2 phases. La première est l’évaluation de la diversité naturelle.
Par exemple chez la pervenche de Madagascar il existe 7 cultivars, dans lesquels on va mesurer la
quantité de vinblastine, pour trouver le plus productif. Des fois cette phase va suffire. D’autres fois,
ce n’est pas aussi simple, chaque cultivar aura ses avantages et ses inconvénients, par exemple, le
plus productif pour la vinblastine est celui qui est le plus sensible aux maladies chez cette espèce. La
deuxième phase consiste à faire des croisements et la sélection des meilleurs descendants. Dans la
première descendance, on les teste tous et on regarde lesquels sont les plus intéressants, par
exemple résistant à la maladie et fabriquant beaucoup de vinblastine. L’objectif est alors de faire 7
back cross, en croisant un descendant avec un parent, et les descendants auront alors une majorité
de gènes fabriquant beaucoup de vinblastine, et une toute petite partie de gène de résistance à la
maladie. Ca ne marche pas à tous les coups, et ça prend beaucoup de temps. Il faut de plus
sélectionner beaucoup d’individus. C’est donc long et couteux, et il peut être difficile de piloter le
génome, certaines combinaisons de gènes sont trop difficiles à obtenir.
C. Les biotechnologies
On ne les utilise qu’en dernier recours, ça coute très cher, et on ne le fera que si la molécule en vaut
le coup et rapporte. Cette dernière phase n’a de sens que pour des molécules anticancéreuses.
1. Culture in vitro
La culture in vitro correspond à cultiver des plantes, des organes de la plante, des tissus ou des
cellules isolées en conditions stériles et contrôlées (température, humidité, pH, salinité,
concentration des hormones, concentration des métabolites…). Certaines des plantes sont difficiles à
cultiver à grande échelle, mais là, on contrôle tous les paramètres, ce qui aide pour les plantes
difficiles. Les molécules intéressantes chez certaines plantes ne sont fabriquées que par un organe ou
par un tissu donné. On va donc ne cultiver que ce qui produit la molécule. (voir page 4, figure 6) La
culture de tissus est appelé un cal. Dans l’erlenmeyer de la photo, on cultive en milieu liquide,
contrairement au milieu solide du cal. Dans un milieu liquide, les cellules vont sécréter la molécule,
et donc on va retrouver la molécule dans le milieu, et on pourra facilement la récupérer, puisqu’on
connaît les compositions des milieux de culture.