afi n de permettre une exclusion pulmonaire du côté
opéré. Une antibioprophylaxie per opératoire par voie
intraveineuse était réalisée systématiquement. La voie
d’abord chirurgicale a consisté en une thoracotomie
postéro-latérale chez 320 patients, une thoracotomie
latérale dans 88 cas, une mini-thoracotomie vidéo-
assistée dans 20 cas, une sternotomie dans 3 cas et
enfi n une double thoracotomie dans un seul cas. Une
pneumonectomie standard a été réalisée chez 299
patients. Chez 133 d’entre eux, la dissection du hile
pulmonaire a été possible par voie extra-péricardique,
alors que dans 166 cas, elle s’est faite dans le péricarde.
Une exérèse pulmonaire élargie a été nécessaire chez 133
patients, dont 43 pleuro-pneumonectomies élargies au
diaphragme et au péricarde. Une ou plusieurs structures
médiastinales ont dû être réséquées , comme la veine
cave supérieure (n=12) avec reconstruction prothétique
dans 3 cas, la carène (n=13), la paroi adventitielle
de l’aorte thoracique descendante (n=6), l’oreillette
gauche après dissection du septum inter-atrial (n=5), la
portion proximale de l’artère pulmonaire avec nécessité
de la mise en place d’une circulation extra-corporelle
chez un patient, et l’œsophage (n=2). Les extensions
pariétales intéressaient, soit la plèvre pariétale (n=26),
soit la paroi thoracique ostéomusculaire (n=7), soit le
péricarde (n=26), soit le diaphragme (n=1).
Parmi les cancers broncho-pulmonaires primitifs
inclus, les stades de la maladie ont été les suivants :
stade 0 chez 7 patients comprenant un carcinome in
situ ou 6 réponses complètes après chimiothérapie
d’induction sans résidu tumoral identifi able, stade
IA dans 18 cas, IB dans 66 cas, IIA dans 7 cas, IIB
dans 80 cas, IIA dans 89 cas, stade IIIB dans 71 cas
et stade IV dans 29 cas. Les stades IV comprenaient
les métastases cérébrales prévalentes opérées (n=7),
les tumeurs broncho-pulmonaires multi-focales
homolatérales de découverte per-opératoire (n=17),
les métastases pleurales (n=1) ou péricardiques (n=1),
ainsi que la découverte post-opératoire précoce (dans
les trois premières semaines suivant l’intervention)
de localisation néoplasique cérébrale (n=2) ou
osseuse (n=1). Les types anatomopathologiques
de cancer retrouvés dans notre population étaient
majoritairement des carcinomes épidermoïdes
(n=190) et des adénocarcinomes (n=109). Pour le
reste, il s’agissait de carcinome indifférencié à grandes
cellules dans 42 cas, de tumeurs mixtes dans 8 cas, de
carcinomes neuroendocrines de grade 2 ou 3 dans 7
cas. D’autres types histologiques étaient retrouvés
beaucoup plus rarement, comme un carcinome à
petites cellules (n=1), un sarcome (n=3), un carcinome
bronchiolo-alvéolaire pur (n=3), un carcinosarcome
(n=2), un carcinome muco-épidermoïde (n=1), un
carcinome adénoïde kystique (n=1).
Un drainage pleural en siphonnage était
systématiquement laissé en place en fi n d’intervention
pour une durée de 48 à 72 heures, permettant la vacuité
de la cavité. Tous les patients ont été extubés sur table
opératoire, puis ont été surveillés en unité de soins
intensifs pour 48 heures en moyenne. Une analyse des
gaz du sang avec détermination du taux d’hémoglobine
sanguin était réalisée dès la sortie du bloc opératoire, puis
toutes les 6 heures, ou ponctuellement sur prescription
médicale. Le procédé d’antalgie post-opératoire était,
chaque fois que possible, une analgésie péridurale
thoracique (APD), laissée en place les cinq premiers
jours après l’intervention. Dans les autres cas (refus
du malade, trouble de la coagulation, infection locale
ou systémique, malposition ou dysfonctionnement de
l’APD), l’injection intraveineuse d’antalgiques plus
classiques, ou le recours à des morphiniques par voie
injectable de type PCA-Morphine, était choisi. La voie
veineuse centrale et le cathéter artériel étaient retirés
le plus souvent à la 48e heure, avant le retour dans
le service. La surveillance post-opératoire comprenait
une radiographie thoracique quotidienne, de la
kinésithérapie respiratoire et une mobilisation précoce
du patient. La reprise alimentaire était autorisée au 3e
jour.
Aucun des patients n’a eu d’auto-transfusion différée. Il
n’y a pas eu d’hémodilution normovolémique induite
et le « cell-saver » n’a jamais été utilisé dans la phase
opératoire. De même, aucun agent pharmacologique
stimulant l’érythropoïése de type Erythropoïétine ou
autre, n’a été utilisé, ni tout autre facteur pouvant
réduire les pertes sanguines. Les patients recevant
de transfusions de concentrés globulaires devaient
répondre à certains critères clairement défi nis par les
anesthésistes, les chirurgiens et le centre de transfusion
sanguine. Ces critères étaient les suivants : un taux
d’hémoglobine de moins de 8 g/dl, un taux entre 8
et 10 g/dl s’il existait une notion de coronaropathie,
une hypoxémie mesurée sur une prise de saturation
transcutanée < 95 % sous une oxygénothérapie à 3L/
min aux lunettes nasales, ou une anémie mal tolérée
cliniquement (tachycardie, tachypnée, hypotension,
malaise). Des concentrés plaquettaires, du plasma
frais congelés étaient administrés s’il existait des
perturbations évidentes du bilan d’hémostase. Des
colles de fi brine chirurgicales étaient utilisées à la
discrétion du chirurgien. Une complication respiratoire
aiguë post-opératoire était défi nie comme l’apparition
d’une détresse respiratoire nécessitant la mise en place
plus ou moins prolongée d’une ventilation, soit non
invasive par voie oro-nasale (type VNI), soit mécanique
par voie endo-trachéale. Les complications septiques
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Impact des transfusion
Delphine Trousse et coll.
Chirurgie Thoracique
Chirurgie Thoracique Cardio-Vasculaire - 2006 ; 10 : 37-46