Le Bulletin de
San Damiano Media
N° 8
Mars Avril 2002
«
«
Que tous soient un
Que tous soient un
»
»
1. On peut rapprocher ce message du
décret du Concile sur l’œcumé-
nisme : « L’esprit de charité exclura toute
forme de rivalité. Si tout cela se fait géné-
reusement, le Concile en a l’espoir, le mur
qui sépare l’Eglise d’orient de celle d’occi-
dent tombera. Ainsi n’y aura-t-il plus
qu’une seule demeure. Le Christ Jésus
en sera la pierre angulaire, assurant de
l’une à l’autre, l’unité ». Unitatis Redinte-
gratio 18.
2. « Ceux qui croient au Christ, (…) justi-
fiés par la foi reçue au baptême, portent à
juste titre le nom de Chrétiens, et les fils
de l’Eglise catholique les reconnaissent à
bon droit comme les frères dans le Sei-
gneur » Unitatis Redintegratio
3. Catéchisme de l’Eglise Catholique
(CEC) 856
4. St Jean Eudes op. c. p 619.
La parole du Christ, à la veille
de sa mort résonne à nos oreilles :
« Je prie (…) afin que tous soient
uns. Comme toi, Père Tu es en moi
et moi en Toi, qu’eux aussi soient en
nous, afin que le monde croie que tu
m’as envoyé » ( Jn 17, 21). C’est bien
là le fond du problème : tant
que les disciples du Christ
apparaîtront divisés, le
« monde » ne croira pas, et il
s’enfoncera toujours plus
dans la négation de Dieu,
dans le « non » à Dieu.
Nos divisions entre
Chrétiens, sont un scandale
et une souffrance.
On pense volontiers que
l’œcuménisme est réservé
aux théologiens et aux diplo-
mates des Eglises. Non !
C’est aussi une réalité pour
tous les Chrétiens dans leur
quotidien : être un avec no-
tre frère, quelles que soient
nos différences d’opinion,
dans un esprit de famille,
« afin que le monde croie ».
N’est-ce pas ainsi qu’il faut
comprendre le message de
Marie à San Damiano lors-
qu’Elle dit :
« Prions ensemble
avec les anges et avec les
saints, tous unis comme la
famille de l’Eglise, une
seule famille dans la paix
chrétienne, l’Eglise est une fa-
mille… LEglise doit être réunie à
tous les fils du monde. C’est l’Eglise
qui doit apporter l’amour, la joie dans
les cœurs… Tous unis comme la
famille de Nazareth dans l’amour
chrétien, dans la paix, dans l’harmo-
nie de Jésus…» (SD 6 janvier 70) (1).
Reprenons deux phrases de ce
message :
« L’Eglise est une famille » !
Le mouvement œcuménique s’ins-
pire de cette idée et les documents
conciliaires le confirment (2).
« L’Eglise doit être réunie à tous
les fils du monde » ; le CEC parle
du dialogue inter religieux en ces
termes : « la tâche missionnaire im-
plique un dialogue respectueux avec
ceux qui n’acceptent pas encore l’é-
vangile…. S’ils annoncent la Bonne
Nouvelle à tous ceux qui l’ignorent,
c’est pour consolider, compléter et
élever la vérité et le bien que Dieu a
répandu parmi les hommes et les
peuples (3)».
Attardons-nous sur les
lumières que le message de
San Damiano veut bien
nous transmettre sur ce
thème de l’union avec nos
frères en Christ.
Le dialogue des Chrétiens
avec le Judaïsme et avec
l’Islam, vu sous l’éclairage
des apparitions de Notre-
Dame de Roses, fera l’objet
de notre prochain numéro.
Réflexions sur
l’œcuménisme
Marie parle de la « famille
dans la paix chrétienne ».
Œcuménie vient d’un verbe
grec « οικειν » qui signifie
« habiter ». Les chrétiens
épris d’unité ont l’espoir
d’habiter un jour une même
demeure. « Le temps vien-
dra, dit un jour Notre Sei-
gneur à Sainte Brigitte (…),
qu’il n’y aura qu’une berge-
rie, un pasteur et une Foi
et que Dieu sera connu de
tous (4)»
Cette même idée est reprise
dans le message de San Da-
miano « Jésus appelle tout le
monde, il appelle avec la foi et l’a-
mour. Il veut que tous retournent à
leur bercail. Jésus vous attend ! » (SD
15 mars 1968).
icône russe internet
un peu d’histoire
Le mouvement œcuménique, initié
dans les années 1910 par des Chré-
tiens de tradition protestante, fait suite
aux efforts de certains anglicans du
XIXe siècle pour l’unité des chrétiens,
face à un monde de plus en plus sécu-
larisé et athée. Les Eglises orientales
y participent de plus en plus et
«les chrétiens d’Asie et d’ Afrique
adjurent les vieilles Eglises de
renoncer à leurs divisions confes-
sionnelles pour apporter le même
Christ aux peuples non encore
évangélisés (5).».
Du côté catholique, les initiati-
ves de dialogue se sont multi-
pliées mais elles n’aboutirent pas
avant le Concile Vatican II et
c’est le décret conciliaire Unitatis
Redintegratio, le 21 nov. 1964,
qui marquera « l’entrée offi-
cielle de l’Eglise Romaine en
œcuménisme » (6).. Ce mouve-
ment tout à fait novateur provo-
que immédiatement à la fois des
exagérations non constructives et
des résistances violentes, notam-
ment celles de Mgr Lefebvre
contre la « contagion protes-
tante ».
Cet évêque dissident tente alors
de faire de San Damiano un bas-
tion pour la diffusion de ses
idées, mais Mamma Rosa s’y
oppose vigoureusement et coura-
geusement. C’est ainsi qu’en
1976 elle ferme les grilles d’ac-
cès au lieu des prières pendant
de longs mois, afin qu’aucun
amalgame ne puisse être fait en-
tre le message de conversion et
d’ouverture de San Damiano et
les positions anti-conciliaires de
certains.
Ce sera une richesse pour l’E-
glise de reconnaître un jour
l’exemplarité et l’héroïcité de
cette femme, résolue à rester ainsi
fidèle au Saint Père. Les pèlerins de
San Damiano ont vécu l’« épisode des
grilles » comme ceux de Lourdes
l’« épisode des palissades » ! Ce fait
historique est d’importance, non seule-
ment parce qu’il semble inspiré par
l’Esprit Saint, mais parce qu’il peut
nous faire comprendre que, si la Mère
du Ciel vient sur terre dans ce temps
conciliaire, cela a un sens.
Il y a des signes des temps qu’il
faut savoir lire : en pleine session
conciliaire, le 16 octobre 1964, la
Sainte Vierge se présente à une
paysanne, Rosa Quattrini, dans une
apparition grandiose et laisse un mes-
sage pour tous.
Attardons-nous plus particulièrement
sur deux aspects de cette première
épiphanie à San Damiano :
1. Marie se présente, couron-
née, comme une Reine : « Sur sa
tête étincelle une couronne, re-
présentant la coupole de Saint
Pierre, au Vatican. Tout autour
de celle-ci se dressent les douze
apôtres. Pierre tient en main les
clefs du royaume des Cieux ».
Plusieurs commentateurs (7) y ont
reconnu l’icône prophétique de Ma-
rie, qui sera proclamée trente six
jours après, « Mère de l’Eglise » par
Paul VI.
2. Lors de son premier mes-
sage elle proclame : « Je veux
que tous soient sauvés, tous,
les bons et les méchants. Je suis
la Mère de l’Amour, la Mère de
tous, et vous, vous êtes tous
mes enfants ». Ces mots sont en
parfaite adéquation avec les défi-
nitions sur Marie du chapitre VIII
de la Constitution Dogmatique
sur l’Eglise (Lumen Gentium)
proclamé ce 21 novembre 1964.
Ce même jour, à Rome, donc
cinq semaines après le premier
message et la première appari-
tion à San Damiano, sont publiés
trois documents majeurs du
Concile : Le décret sur l’œcumé-
nisme (Unitatis Redintegratio), le
décret sur les Eglises orientales
catholiques (Orientalium Eccle-
siarum) et Lumen Gentium.
Ajoutons que la Madone fait
connaître plus tard son désir de
faire de San Damiano un centre
œcuménique (8).; ce point est
assez mal connu et mérite notre
attention.
D’autre part, lors d’un en-
tretien privé avec Mamma Rosa,
alors que nous conversions à ce
sujet, elle m’affirmait avec force et au-
torité, que l’œcuménisme sans Marie,
c’est l’œcuménisme du Démon ! Il y
avait parfois de ces fougues, dans les
expressions de Rosa, qui ne man-
quaient pas de déconcerter !
Déconcertés, on pourrait l’être si on
se rapporte à l’effort de nombre de
théologiens pour aplanir les difficultés
de ce dialogue entre les Eglises.
L’œcuménisme
sans Marie,
c’est l’œcuménisme
du Démon !
5. Conférence missionnaire d’Edimbourg
en 1910, cf. Georges Casalis in Encyclo-
pedia Universalis 13-399, 1.
6. Etienne Fouilloux in Encyclopedia Uni-
versalis 13-399, 3.
7. « San Damiano, histoire et docu-
ments » Roland Maisonneuve Téqui 1983
p 45 et « San Damiano, à l‘aube du 3e
millénaire », Roland Maisonneuve, Té-
qui 2000 p 52;
Mater Ecclesiae » dans le film vidéo
« San Damiano ou la présence de Marie »
1997, San Damiano Media ;
« San Damiano, Epiphanie de la Mère de
l’Eglise » Bernard Tourny. FX de Guibert
2001 p 111.
8. « San Damiano, à l‘aube du 3e millé-
naire », Roland Maisonneuve Téqui 2000
p 188
2
La dévotion mariale des catholi-
ques, voire celle des orthodoxes, est
une pierre d’achoppement pour les
autres confessions et les autres reli-
gions.
Alors, vouloir réaliser un Centre
Marial Œcuménique, et en plus à
San Damiano, serait-ce une utopie ?
Cependant, est-ce un hasard si les
pères du Concile ont décidé d'asso-
cier ces thèmes : “théologie ma-
riale” et “union des Eglises”, par la
publication conjointe de ces trois
grands textes ?
Le Concile accorde à Marie une
place éminente au centre de cette
entreprise : « Tous les chrétiens,
orientaux aussi bien qu’occidentaux,
sont invités de la façon la plus ins-
tante, à offrir à Dieu des prières fer-
ventes et fréquentes, et même à
prier chaque jour, pour que, par l’in-
tercession de la très Sainte Mère de
Dieu, tous soient uns…(9)».
Dès lors, Marie, qui anticipe un
centre œcuménique à San Damia-
no : pourquoi pas ? Le message de
San Damiano peut-il alors apporter
une lumière dans cette discussion ?
Les deux grands charismes de ce
lieu, sont la prière et la présence
d’une Mère. C’est vers ces deux
pôles que la spiritualité de San Da-
miano pourrait se faire accueillante
aux autres confessions.
La prière et la charité,
ou San Damiano et les Pro-
testants
La prière est un point commun
essentiel entre tous les chrétiens.
D’autre part les protestants ne
“haïssent” pas Marie, contrai-
rement à ce que l’on pense
couramment !
Nous enseignons que Dieu le
Fils est devenu homme, né de
la pure Vierge Marie, et que
les deux natures, la divine et
l'humaine, unies inséparable-
ment dans une personne uni-
que, constituent un seul
Christ, qui est vrai Dieu et vrai
homme » : l’écrit est de Mar-
tin Luther (10) !
Le Saint Père rappelle dans
son Audience Générale du 21
mars 2001 qu’« il est bon de
rappeler que Martin Luther, en
1521, a consacré au Magnificat ce
"saint cantique de la Mère bénie de
Dieu" (selon ses propres termes), un
commentaire célèbre. Dans celui-ci,
il affirme que l'hymne "devrait être
appris et retenu par tous", car “dans
le Magnificat, Marie nous enseigne
comment nous devons aimer et louer
Dieu... Elle veut être le plus grand
exemple de la grâce de Dieu, au
point d'inciter chacun à la confiance
et à la louange de la grâce di-
vine” (11) » !
Tous les amoureux de Notre-Dame
des Roses, ne peuvent que se réjouir
de pouvoir partager quelque chose
de notre louange habituelle avec nos
frères Luthériens. Cependant les
Protestants suspectent souvent les
Catholiques de mariolâtrie, de vouloir
diviniser Marie. Est-ce le cas pour les
pèlerins de San Damiano ?
Si nous repre-
nons le commen-
taire du CEC sur
le Magnificat, si
cher à Luther,
Marie s'exclame :
« Toutes les
générations me
diront bienheu-
reuse (12) ». Voici
l’explication qu’en donne le
CEC : « La piété de l'Eglise envers la
Saint Vierge est intrinsèque au culte
chrétien. La sainte Vierge est légiti-
mement honorée par l'Eglise d'un
culte spécial. Et de fait, depuis les
temps les plus reculés, la bienheu-
reuse Vierge est honorée sous le
titre de Mère de Dieu. Ce culte, bien
que présentant un caractère absolu-
ment unique n'en est pas moins
essentiellement différent du culte
d'adoration qui est rendu au Verbe
incarné ainsi qu'au Père et à l'Esprit
Saint, il est éminemment apte à le
servir" (LG 66)(13) ».
Les pèlerins de San Damiano peu-
vent témoigner qu’une des premières
grâces de conversion reçue là-bas
est l’amour de Jésus. Le message de
San Damiano est fondamentalement
christocentrique : Marie ramène tou-
jours au Fils pour le Père :
« Promettez de beaucoup aimer
Jésus, de le recevoir dans votre
cœur, lui qui est votre force, votre
soutien dans les tribulations, dans
les luttes , dans la paix. » (SD 3 janvier
1969).
« Jésus veut vous purifier, il veut
vous sanctifier et il veut demeurer au
centre de vos cœurs. Il veut que
vous puissiez ne parler que de son
amour, que vous puissiez brûler d’a-
mour pour lui seul et demeurer tou-
jours avec lui jusqu’au ciel » (SD 17
avril 1970).
« Au nom de mon fils qui bénit, ici
présent et au nom de la très sainte
Trinité, je vous donne une forte bé-
nédiction qui vous assiste dans la vie
et à la mort » (14). (SD 7 novembre 1969).
Cependant il faut lire attentivement
les mises en garde de Vatican II
sur les dérives spirituelles possibles :
« Les fidèles doivent se rappeler que
la vraie dévotion ne consiste ni
dans un sentimentalisme stérile et
passager, ni dans une certaine cré-
dulité vaine, mais au contraire,
qu’elle procède de la
vraie Foi…(15). Dans ce
même ordre d’idée,
l’Exhortation Apostoli-
que de Paul VI sur le
Culte Marial donne pré-
cisément des directives
pour éviter ces dérives
et pour «une heureuse
rénovation du culte Ma-
rial : ce culte doit être
orienté vers la Trinité, vers le
Christ et l’Eglise, s’appuyer sur un
fondement biblique et œcuméni-
que (16)». Si nous désirons dépasser
le côté merveilleux de San Damiano
voilà cinq pistes à parcourir obli-
gatoirement. D’où le sujet de cet
article.
9. Orientarium Ecclesiarum 30
10.Tiré de la Confession d’Augsbourg ; Le
Petit catéchisme de Martin Luther, Appen-
dice, Paris: Église Luthérienne Libre, 1937
11. M. Luther, Ecrits religieux, sous la
direction de V. Vinay, Turin 1967, pp. 431-
512.
12.Lc 1, 48
13.Catéchisme de l’Eglise Catholique, 971
14.Le commentaire du message du
5 septembre 1969 (page 7) confirme ce
christocentrisme.
15.Lumen Gentium 67
16. Marie, première Eglise J. Ratzinger H.
U. V. Balthasar, Apostolat des Editions, p
64.
Dépasser le côté
merveilleux de
San Damiano
3
Ces dimensions ont déjà été étu-
diées par d’autres auteurs, (17)
mais on aura toujours besoin de les
approfondir pour tenter d’éviter les
abus toujours possibles au plan
individuel. Mamma Rosa, qui
connaissait le cœur des pèlerins et
leur goût du sensationnel, de la
nouveauté, leur désir de connaître
l’avenir, les renvoyait toujours à
une démarche de conversion au
Christ, au sacrement de Réconci-
liation, à l’Eucharistie, aux paro-
les du Saint Père et à l’amour de
l’Eglise.
Le Concile reconnaît que, chez
nos frères Protestants, « la vie
chrétienne se manifeste dans la
prière privée, la méditation biblique,
la vie de la famille chrétienne, le
culte de la communauté rassem-
blée pour la (…) louange et l’action
de grâce pour les bienfaits reçus de
Dieu (18)».
San Damiano est un lieu de prière
et Marie nous annonce qu’il le res-
tera « jusqu’à la fin du
monde » (19) ! C’est une école de
prière d’où le pèlerin ne revient
jamais bredouille. Même un évê-
que, Monseigneur Piñera, ancien
président de la conférence épisco-
pale du Chili, atteste que son unique
passage en ce lieu a marqué sa vie.
Il affirme que, depuis ce jour, il n’a
jamais manqué son chapelet quoti-
dien (20).
La prière est ce qui unit tous les
frères en Jésus. Cette prière, par
exemple, est un lien qui nous ratta-
che à nos frères protestants, même
si les formes sont différentes ! A San
Damiano, Marie insiste aussi sur la
dimension familiale de la prière et sur
l’action de grâce : « Chantez avec
votre ange gardien des hymnes de
louanges, des hymnes d’action de
grâces pour tout ce que je vous
donne, pour tout ce que je fais pour
vous. Priez ! Priez dans le si-
lence ! » (SD 21 février 1969).
La charité est aussi une dimen-
sion œcuménique. Nos frères réfor-
més y sont attentifs en nombre de
leurs actions caritatives. Nous avons
développé ce thème dans un autre
bulletin intitulé : « San Damiano,
c’est l’apparition de la charité ! » (21).
En effet, Marie y a demandé des œu-
vres de miséricorde mais ce n’est
qu’une partie de la grande vocation
de ce lieu. Face à la détresse tou-
jours grandissante de notre société
de ténèbres, la réponse de l'Eglise à
cette nuit est d'être amour, parce
que, « l’amour seul est crédi-
ble » (22). Sans un amour qui va
jusqu’à l'unité, il n'y a pas de crédi-
bilité.
C’est pourquoi, à San Damiano,
Marie nous indique le chemin, car
Elle est de façon plénière (« pleine
de grâces ») :
- accueil d’amour
- réponse à l'amour
- partage d’amour (23).
Cette dynamique de l’amour total,
légitime une pureté totale de ce
Cœur Immaculé pour recevoir la
source de tout amour (24). Elle dit :
« Je suis l’Immaculée Concep-
tion » et ajoute « Je veux que tous
mes enfants soient purs, saints,
innocents et que tous puissent
suivre Jésus » (SD 11 février 1970),
comme si Elle voulait nous faire
partager ses privilèges, les dons
de cet amour qui mène à l’unité.
C’est la raison pour laquelle l’unité
œcuménique aura du mal à se
passer du Cœur Immaculé de Ma-
rie !
Il existe une certaine dévotion à
Marie dans les Eglises anglicanes
et certaines Eglises luthériennes
suédoises. Nous rapportons ici
(page 9), Les témoignages de Pro-
testantes qui ont eu des grâces à
San Damiano. Il y avait chez elles
une souffrance de ne pas avoir eu
de Mère !
La présence d’une Mère :
Elle n’exclut personne
Comme nous l’avons précisé, cinq
semaines avant sa proclamation
solennelle, Marie se présente pro-
phétiquement à San Damiano
comme « Mère de l’Eglise ». C’est
elle qui dit le 16 octobre 1964 : « Je
veux que tous soient sauvés, tous,
les bons et les méchants. Je suis la
Mère de l’amour, la Mère de tous, et
vous, vous êtes tous mes en-
fants ! »
Quelques jours plus tard, le concile
Vatican II affirme : « Marie est unie
à tous les hommes qui ont besoin
de salut, elle est vraiment Mère des
membres du Christ parce qu’elle a
coopéré à la naissance, dans l’E-
glise, des fidèles qui sont les mem-
bres de ce chef. (…) elle est celle
qui tient la place la plus élevée
après le Christ et en même temps la
plus proche de nous (25) ». Le texte
conciliaire nous explique donc cette
apparente redite du message : « la
Mère de tous » (en haut de l’échelle)
« vous êtes tous mes en-
fants » (toute proche de nous).
La souffrance de ne
pas avoir
eu de Mère !
17. . « San Damiano, histoire et docu-
ments » Roland Maisonneuve Téqui 1983
p 45 et « San Damiano, à l‘aube du 3e
millénaire », Roland Maisonneuve, Té-
qui 2000 p 52;
Mater Ecclesiae » dans le film vidéo
« San Damiano ou la présence de Marie »
1997, San Damiano Media ;
18. Unitatis Redintegratio 23
19. SD 16 septembre 1969
20. Son témoignage est publié dans le
film Vidéo : « San Damiano, Témoins de
Vérité ». Edit. San Damiano Media.
21.Bulletin N°4
22.Titre d'un ouvrage de H.U. Von Baltha-
sar
23.Thèmes développés dans le Bulletin N°
4
24.Les Protestants n’admettent pas l’Im-
maculée Conception. A ce sujet il est plai-
sant de noter la coïncidence de la date de
la mort de Luther, un 18 février de 1546 et
de la date de la première des apparitions
de Lourdes où elle annonce son Immacu-
lée Conception, un 18 février de 1858,
comme un clin d’œil posthume de la sainte
Vierge au réformateur !
25.Lumen Gentium 53, 54. Ce thème a été
développé dans le film Vidéo San Damia-
no ou la présence de Marie. Edit. San Da-
miano Media.
Les 3 étoiles - La triple virginité de Marie
4
C’est le même écho que l’on
entend dans le Concile : « Le désir
du dialogue (avec tous les hommes),
conduit par le seul amour de la vérité,
n’exclut personne ; ni ceux qui ho-
norent les hautes valeurs humai-
nes, sans en reconnaître encore
l’auteur, ni ceux qui s’opposent à
l’Eglise et la persécutent de diffé-
rentes façons ».(26).
Le propre d’une maman est de
vouloir rassembler ses enfants, de
les accueillir. Que fait-elle pour ac-
cueillir ses enfants ? Elle met bien en
évidence les souvenirs et les photos
pour leur montrer sa préoccupation
continuelle. A San Damiano, ces
« souvenirs » sont tous les symboles,
les icônes qui sont chers à ses fils. Il
y en a tant là-bas qui sont suscepti-
bles de parler au cœur de nos frères
orientaux !
San Damiano et l’orthodoxie
Si nos frères protestants, en
général, n’admettent pas que Marie
soit « toujours vierge (27)», les ortho-
doxes le professent jusque dans
leurs icônes. Ainsi, les trois étoiles
figurant sur la tête et les deux épau-
les de la Vierge, signifient la triple
virginité de Marie : avant l’Annoncia-
tion, pendant et après l’Incarnation.
A plusieurs reprises, nous nous
sommes entretenus à San Damiano
avec des pèlerins orientaux : ce Lieu
présente pour eux un réel attrait.
Leur dévotion pour Marie n’est plus
à décrire ! Marie est un trésor spiri-
tuel commun entre les Eglises d’o-
rient et d’occident. La dévotion à Ma-
rie serait même plutôt à redécouvrir
de notre côté ! ... En effet, si Marie a
multiplié ses interventions à l’ouest,
ces derniers temps, ne serait-ce pas
pour réveiller cet occident endormi ?:
« Ce ne sont pas les gens bien por-
tants qui ont besoin de médecin, »
disait Jésus « mais les malades, je
ne suis pas venu appeler les justes
mais les pécheurs (28). »
Marie, à San Damiano appelle sur-
tout à la conversion : la nôtre ;
« Priez pour l’Eglise, pour mes apô-
tres, pour qu’ils reviennent, car
je suis la Mère de l’Eglise et
mes fils, je les appelle, je les
appelle à la prière, à la péni-
tence » (SD 19 déc. 1969) (29).
En écho à ce message,
l’Eglise atteste que l’unité ne
se fera pas sans « la conver-
sion du cœur, “en vue de vi-
vre plus purement selon l’E-
vangile”, car c’est l’infidélité
des membres au don du Christ
qui cause les divisions » (30).
On pourrait également citer le
Père Alexandre Men, prêtre
orthodoxe assassiné à coup
de hache en septembre 1990
près de Moscou : « Je suis
arrivé à la conviction que
l’Eglise est Une et que les
chrétiens ont été divisés
surtout par leur étroitesse et
par leur péché » (31).
Les multiples icônes qui
sont vénérées en Orient depuis
des siècles témoignent de leur
fidélité à Marie. Quel est le
sens de l’icône ? Ce n’est pas l’image
que l’on honore, mais la réalité signi-
fiée par cette image transfigurée par
la foi. C’est ainsi que Marie y est vé-
nérée non seulement comme Mère
de Dieu, mais aussi elle-même
comme parfaite icône de l’Eglise (32).
« Le besoin d’avoir une icône avec
soi et devant soi provient du carac-
tère concret d’un sentiment religieux
qui ne se satisfait pas d’une contem-
plation purement spirituelle, mais qui
cherche une proximité immédiate,
tangible (33)», écrivait serge Boulga-
kov, prêtre et théologien orthodoxe
russe convertit du marxisme.
Les chrétiens orientaux, qui sont
épris de symboles, ne manqueront
pas de noter leur abondance au Jar-
din de Paradis et il y discerneront une
véritable icône de la Mère de Dieu et
de la litanie de ses titres.
Ainsi, le puits recouvert d’un dôme
évoque le Cantique des Cantique : (la
source scellée , source des jardins,
puits d’eaux vive, ruissellement du
Liban (34) ; comme aussi le jardin
entouré d’une grille (l’enclos du
Roi, Elle est un jardin bien clos ma
sœur, ma fiancée, j’entre dans mon
jardin…, Mon bien aimé est descen-
du à son Jardin (35 ) ; le poirier fleuri
( Au jardin des noyers je suis descen-
du pour voir (…) si les grenadiers
fleurissent (36) ; les parfums de ro-
ses (mon nard donne son parfum,
mon bien aimé est un sachet de
Myrrhe (37).
Cette liste n’est que fragmentaire et
chacun de ces symboles mériterait
un commentaire ! Nos frères d’orient
comprennent ce langage et ils se
souviendront que le mont Athos (en
Grèce) s’appelle aussi traditionnelle-
ment « Jardin de la Vierge » ou en-
core, « Jardin de Paradis » (38) !
26. Gaudium et Spes 92, 5
27. Luther insiste sur la naissance virgi-
nale du Christ et sur Marie mère du Sei-
gneur. Il s'efforce cependant d'épurer le
culte des « abus » qui proviennent d'un
transfert de l'œuvre du Christ sur la vierge.
Pour éviter toute confusion et définir la vraie
place de Marie dans le plan de Dieu, il in-
siste sur la relation entre Marie et l'Église: «
Ce que nous disons de Marie doit être dit de
l'Église» (Vorlesung über den Psalm 45
[1538], WA, 40, II, 557). Elle nous enseigne
la foi et est en ce sens, au même titre que
l'Eglise, « la mère des croyants » (Predigten
des Jahres 1529, WA, 29, 655). Marie n'est
ni sauveur ni rédemptrice ; elle est en re-
vanche le modèle du disciple et de la mère,
la femme sur laquelle Dieu a jeté son regard
et qu'il a comblée de grâce. Extrait
de « l'encyclopédie du protestantisme ».
28. Mc 2, 17
29.Voir aussi le message commenté du 5
sept. 1969, p 7-8.
30.CEC 821 citant Unitatis Redintegratio 7.
31.Alexandre Men par Yves Hamant, Edit.
Nouvelle cité.
32.Cf note 14
33. L’Orthodoxie, Serge Boulgakov, l’Age
d’Homme p 157.
34.Ct 4. 12, 15
35.Ct 1, 12 ; 4, 12 ; 5, 1 ;6, 2
36.Ct 6,11 et 7, 13
37.Ct 2,12-13
38.San Damiano à l’aube du IIIe millénaire.
Roland Maisonneuve p 182 ; Tequi.
Le Jardin de Paradis,
une véritable icône
de la Mère de Dieu
Icône de la Très Sainte Mère de Dieu
"Znamenie" (du Signe)
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