E2.b EVOLUTION DU DIOXYGENE ATMOSPHERIQUE
i. Les roches sédimentaires comme indicateur de la présence d’O2
Les roches sédimentaires sont de bons indicateurs du milieu (atmosphé-
rique/océanique) dans lequel elles se sont formées. La présence d’oxyde de
fer, comme l’HEMATITE, est caractéristique d’un milieu oxydant, donc riche en
O2.
La présence de fer rubané ("banded iron formation" ou BIF en Anglais) té-
moigne de production localisée d’O2 dans les océans entre -3,5 et – 2,2 Ga.
Les fers rubanés sont des roches formées de lits d'hématite (Fe2O3) alternant
avec des lits de silice (SiO2) plus ou moins colorés par l'hématite. L'hématite,
normalement grise, devient rouge lorsqu'elle est oxydée (oxydes ferriques
Fe3+).
Après -2,2 Ga, les paléosols retrouvés sont riches en hydroxydes ferriques (ions
Fe3+) qui ont précipité sur place. Ces paléosols ont une couleur rouge carac-
téristique et témoignent d’une atmosphère oxydante.
ii. Evolution de la concentration atmosphérique d’O2
La présence de stromatolithes fossiles datant de 3.5 Ga démontre que la
production d’O2 est d’origine photosynthétique.
Toutefois, il y a un décalage entre la présence de ces organismes et
l’apparition d’une atmosphère oxydante 1Ga plus tard. Jusqu’à 2 Ga, la forte
activité volcanique et hydro-
thermale sature l’océan de ions
ferreux solubles (Fe2+). La pro-
duction d’O2 étant alors locali-
sées dans des lagunes confi-
nées, il est immédiatement pié-
gé par l’oxydation de fer qui
précipite sous forme d’oxydes
ferriques. Ce n’est que lorsque
tout le fer des océans a précipi-
té que l’O2 se répand dans les
océans et diffuse dans
l’atmosphère.